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27/04/2007

Albert Camus, la patrie du verbe.

"Ma patrie, c'est la langue française", écrivait Camus. On devrait le relire ces jours-ci, ce serait un repos. Il faisait dire aussi à Napoléon dans "Les amandiers" : "Il n'y a que deux forces au monde, le sabre et l'esprit . À la longue, l'esprit l'emportera toujours sur le sabre". Que certains en prennent donc de la graine.
 
Camus, le pessimiste, le pacifiste, le résistant, le directeur de "Combat" clandestin sous l'occupation, l'enfant français de l'Algérie opposé à la guerre, ennemi de ses amis, toujours tourné vers l'exigeance de l'intelligence, est l'un des hommes indomptables qui manquent à notre époque.
 
Jamais dupe, jamais emporté par une autre idée que la sienne, repoussant également toutes les opinions faciles, montrant son long visage et son regard incisif, il ne se laissait pas dominer. Pas assez pour la tranquillité de ses contemporains.
 
Ami des Gallimard, il a représenté pour une génération l'aune de toutes les indépendances d'esprit.
 
Tout le monde a lu "L'étranger" ou "La peste" au lycée. Je préfère "L'étranger", bien qu'il faille le lire un jour où le soleil brille fort et où on vient de gagner un milliard au Loto pour éviter de sombrer aussitôt dans la plus affreuse déprime. Son théâtre ne vaut pas celui de Sartre mais le relatif oubli ou, pour mieux dire, la trop grande négligence dans laquelle il est tenu relève de l'injustice.
 
Huster a repris son "Caligula" voici quelques années, à peu près avec la même idée étrange que Lawrence Olivier interprétant Hamlet à l'âge de cinquante ans. Ce Caligula nous rappelle de quoi est faite l'âme des dictateurs.
 
À méditer donc ces jours-ci. Libre. 

Commentaires

Moi j'ai beaucoup aimé Noces dont l'écriture est somptueuse et qui m'a donné le goût du voyage...
En théâtre "Les Justes" peut avoir une certaine actualité avec les problèmes liés au terrorisme : les terroristes russes font figure de "gentils" au regard de ce qu'on connaît aujourd'hui : mais "L'Etranger" m'a toujours ennuyée...

Écrit par : Rosa | 27/04/2007

@ Rosa

Son théâtre est vraiment trop négligé.

Le reste de son oeuvre semble cantonné aux cénacles à l'heure actuelle.

Écrit par : Hervé Torchet | 27/04/2007

Albert Camus, notre dernier grand philosophe

En ce moment, je relirais plutôt "L'homme révolté".

Écrit par : patrice | 28/04/2007

@ Patrice

Je suis juste devant.

Écrit par : Hervé Torchet | 28/04/2007

Oui,"l'homme révolté"bien sur!C'est ce même esprit de résistance dont parlait Lucie Aubrac,quand elle disait"Résister est un verbe qui ne se conjugue qu'au présent!".Mais plûtôt"Noces"surtout si on connait le jaune et le bleu de Tipasa et"L'été"!C'est brillant et presque léger à côté de"La Peste"ou de "l'Etranger" que je n'ai jamais trouvé si sombre,je m'étonne d'ailleurs que Pasolini n'ait jamais tenté de le transposer au cinéma,surtout cette fin rédemptrice ou l'audace de regarder son destin en face prend le dessus sur la petite vie étriquée que nous nous fabriquons.Et "La Chute",remarquable digression sur l'existence,avec un petit clin d'oeil pour vous" ..Puisque j'avais besoin d'aimer et d'être aimé,je crus être amoureux.Autrement dit je fis la Bête...."Amicalement.

Écrit par : alain gautier | 28/04/2007

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