03/05/2007
Hippodrome d'Auteuil : les paradoxes du Bois de Boulogne.
À l'ouest de Paris se situe le Bois de Boulogne, longtemps proverbial pour certaines activités nocturnes et spécialisées, d'un type artisanal, autrefois féminin, aujourd'hui plus indéterminé. Bref, sans m'étendre sur l'activité de ces dames, un mot du bois.
Il a une valeur symbolique : le nom gallo-romain de la paroisse locale, qui englobait Boulogne, Auteuil et Passy, était "Nemetum", où il faut reconnaître le gaulois "nemeton", le bois sacré. Le Bois de Boulogne est le vestige du bois sacré gaulois qui occupait là une boucle de la Seine.
Ce bois fut rattaché à Paris par un acte juridique sui generis de l'empereur Napoléon III au XIXe siècle. Je crois en 1857. On en retrancha une portion qui devint le quartier dit des Princes ou du fond des Princes, à Boulogne, un quartier strictement résidentiel où tout commerce était interdit par le texte fondateur. Ce quartier est aujourd'hui dominé comme un donjon par la silhouette imposante du Parc des Princes. Il borde aussi le mythique stade de tennis de Roland Garros.
Plus au nord, donc, ce qui reste de l'ancien bois de Boulogne, qui relève du territoire de Paris. Là sont deux hippodromes, celui de Longchamp et celui d'Auteuil. On dit que c'est un peu trop pour le nombre de courses qui se déroulent à Paris (sans compter le troisième hippodrome, celui de Vincennes), mais, il y a dix ans, quand la question fut posée, les deux hippodromes parvinrent à sauver leur existence par ce qui est au moins un artifice ; bref, je ne m'étends pas sur ce sujet un peu délicat où l'on pourrait avoir beaucoup à dire.
Voici le paradoxe : le rattachement du bois au territoire parisien n'eut pas pour entière conséquence une attribution des compétences sur le bois à la Ville de Paris, même du temps où celle-ci était gérée comme une préfecture. Les hippodromes qui furent créés ensuite le furent sur décision de l'État, sous la tutelle (rien n'est jamais simple) de trois ministères : celui de l'agriculture (au nom de l'autrefois célèbre "amélioration de la race chevaline") et celui des finances (en raison de la forte redevance perçue par l'État à la fois sur l'hippodrome et sur les paris), auquel s'est joint le ministère des sports.
Voici plusieurs décennies, la préfecture de Paris, alors très puissante dans l'État, obtint la dévolution de la tutelle de l'équipement, avec certaines réserves.
Aujourd'hui, après la décentralisation, la Ville de Paris est une collectivité comme les autres et la tutelle des hippodromes a retrouvé son régime antérieur, parfaitement absurde, reconcentré, ou plutôt, repartagé entre les trois ministères et la Ville (affaires de gros sous).
Je me demande pourquoi la décentralisation a été si absente de la campagne électorale. Mme Royal en a un peu parlé hier soir. Il reste beaucoup de ces situations absurdes à clarifier. Il en résultera des économies substantielles pour le contribuable.
Merci d'avoir lu ce message destiné à rappeler qu'une campagne présidentielle est destinée à parler des réalités.
23:25 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : écriture, littérature, poésie, présidentielle, udf, bayrou, sarkozy | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Hervé Torchet >>> "Merci d'avoir lu ce message destiné à rappeler qu'une campagne présidentielle est destinée à parler des réalités."
Lu et approuvé... ;-)
Cordialement, :-)
Hyarion, citoyen démocrate résolument anti-sarkozyste.
Écrit par : Hyarion | 03/05/2007
Ségolène a fait un peu plus que de parler des régions, il me semble (ou bien est-ce moi qui suis plus réceptif à certaines choses qu'à d'autres ?)
Faire une vraie régionalisation, délester certaines responsabilités de l'Etat au profit des régions et pour cela redistribuer les cartes de la fonction publique, éviter les doublons et donc les gaspillages.
Elle pourrait même aller plus loin : encourager les régions à traiter directement avec les instances européennes. Actuellement, l'Europe peut financer des projets régionaux (type Leader+ par exemple) mais le dossier de financement doit passer par l'administration étatique, ce qui occasionne une perte d'argent et de temps. Parfois même, l'aval de l'Etat est donné trop tard pour pouvoir bénéficier de l'aide européenne.
Je crois que sur ce point, Ségolène Royal et François Bayrou sont très proches l'un de l'autre, et en profond désaccord avec Nicolas Sarkozy. Dites-moi si je me trompe.
Écrit par : Patrice | 04/05/2007
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Écrit par : Rosa | 04/05/2007
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