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07/05/2007

"Et le peuple sévère, avec sa grande voix..."

On attendait, lors de cette élection, le score de Jospin en 2002 et ce fut celui de Jospin en 1995.
 
Quarante-sept pour cent est un score ni bon ni mauvais, ça matérialise une défaite, pas une déroute. Le couple Royal-Hollande semble devoir sauver sa tête pour poursuivre la mutation du Parti Socialiste, avec sans doute Dominique Strauss-Kahn, bien fatigué hier soir m'a-t-on dit.
 
François Bayrou, lui, hier soir aussi, de plus près, m'a paru avoir pris dix ans d'un coup, les traits lourds, le regard triste, la voix certes ferme et bien posée, le geste vif, mais une épaisseur inhabituelle dans le visage et nous avons tous failli pleurer quand il a parlé de l'amertume des soirs de défaite. L'émotion nous a tous tenus un moment. Ces choses-là ne se mesurent pas sur le coup. Il y faut un délai. Puis on rebondit.
 
Bien entendu, la censure médiatique a repris sans tarder : alors que les trois grandes chaînes hertziennes avaient donné officiellement leur accord pour diffuser son intervention en direct, elles n'en ont finalement rien fait, se contentant d'extraits tronqués, en différé.
 
On dit que le partage des récompenses a commencé : Bouygues (dont l'action s'envole à la bourse) céderait TF1 à Lagardère, mais récupérerait Areva, plus proche de ses métiers initiaux.
 
Bref, ces messieurs de l'argent s'ébattent dans leur oligarchie triomphante.
 
Pour l'avenir, le combat reste celui d'une Assemblée nationale où Sarkozy ne soit pas majoritaire seul. On ne peut guère espérer mieux, ce serait déjà beaucoup, mais il y faudra beaucoup d'efforts des socialistes et une pédagogie renforcée vers les centristes.
 
Enfin, il faut bien répéter les vers de Victor Hugo, puisque le peuple a parlé : 
 
"Et le peuple sévère, avec sa grande voix,
Souffle qui courbe un homme et qui brise une femme..."
 
J'ai bien trouvé Bayrou courbé, je n'ai pas remarqué Ségolène Royal brisée.
 

16:35 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : présidentielle, udf, bayrou, sarkozy, royal, bové, le pen | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

J'ai été déçue par DSK non seulement fatigué mais aigri : de toutes façons il n'aurait pas fait mieux...
Bayrou aussi, c'est vrai espérons que ce ne sera que passager...
En revanche quelle calamité que les people supporters, Tapie, Johny, Mireille Matthieu... C'est vraiment la France de Berlusconi qu'on nous annonce
Mais il y aura un moment où les people ne seront d'aucun secours.

Écrit par : Rosa | 07/05/2007

Il ne faut pas voiler la face, c'est une grave défaite pour la gauche. Non à cause du score qui il me semble est honorable (plus de voix que Mitterrand en 81 c'est dire).

Mais parceque le président Nicolas Sarkosy, va en priorité casser les reins aux syndicats.
Dés juillet.

Puis aprés par des négociations avec les syndicats brisés faire passer ses remises en cause profonde du droit du travail.

Ne nous leurrons pas les salariés vont souffrir.

Néammoins il va falloir que la gauche fasse sa refondation et birse encore quelque tabous notamment sur le smic par exemple.

Écrit par : prevalli | 08/05/2007

A l'attention de prevalli
j'ai essayé d'aller sur votre log mais le texte est resté en bleu donc illisible
Ce sera pour une autre fois...
A l'attention d'Hervé : j'ai vu passer sur hautetfort un blog qui vient de se crée uniquement contre Quitterie Delmas : soit votre copine a beaucoup de notoriété soit il y a des cons qui n'ont vraiment rien à faire...
Je n'ai pas pensé à relever le nom...

Écrit par : Rosa | 08/05/2007

Attention,Hugo ne confond pas le peuple avec la foule,à moins que le grand Victor lui-même...!Voilà ce qu'il écrit dans"Ceux qui vivent,ce sont ceux qui luttent":
"Ceux qui vivent,ce sont ceux qui luttent;ce sont...
...........................ceux dont le coeur est bon,ceux dont les jours sont pleins;
Ceux là vivent,Seigneur!les autres,je les plains. Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau,c'est d'exister sans vivre.
Inutiles,épars,ils traînent ici-bas
Le sombre accablement d'être en ne pensant pas.
Ils s'appellent vulgus,plèbe,la tourbe,la foule.
Ils sont ce qui murmure,applaudit,siffle,coule,
Bat des mains,foule aux pieds,baille,dit oui,dit non,
N'a jamais de figure et n'a jamais de nom;
Troupeau qui va,revient,juge,absout,délibère,
Détruit,prêt à Marat,comme prêt à Tibère,
Foule triste,joyeuse,habits dorés,bras nus,
Pêle-mêle et poussée aux gouffres inconnus.
Ils sont les passants froids sans but,sans noeud,sans âge;
Le bas du genre humain qui s'écroule en nuage;
Ceux qu'on ne connait pas,ceux qu'on ne compte pas,
Ceux qui perdent les mots,les volontés,les pas.
L'ombre obscure autour d'eux se prolonge et recule;
Ils n'ont du plein midi qu'un lointain crépuscule,
Car,jetant au hasard les cris,les voix,le bruit,
Ils errent près du bord sinistre de la nuit.

..........(je passe!).....................
Je les fuis,et je crains leurs sentiers détestés;
Et j'aimerais mieux être,ô fourmis des cités,
Tourbe,foule,hommes faux,coeurs morts,races déchues,
Un arbre dans les bois qu'une âme en vos cohues!"

Ca me fait un peu peur,cette détestation de la plèbe!!
Est-ce que c'est toujours la même aujourd'hui qui vote Sarkozy...?!!
Qu'est-ce que vous en pensez,cher ami?

Écrit par : alain gautier | 08/05/2007

@ Rosa

Auriez-vous l'amabilité d'indiquer l'adresse du blog ?

Écrit par : Hervé Torchet | 08/05/2007

@ Alain G

On trouve aussi :

"Peuple océan jetant l'écume populace..."

Écrit par : Hervé Torchet | 08/05/2007

Hervé je suis désolée mais comme je vous l'ai dit je n'ai pas eu le réflexe de noter et j'ai oublié le nom...
Mais peut-être Quitterie Delmas elle-même en aura entendu parler...

Écrit par : Rosa | 08/05/2007

Les commentaires sont fermés.