29/03/2008
Claude Goasguen, UMP, nouveau maire de Paris 16e : "le débat droite-gauche n'est plus pertinent dans les municipalités".
Coup de théâtre à la mairie du XVIe : la rumeur qui voulait que Claude Goasguen ne soit pas intéressé par la mairie est démentie. Pierre-Christian Taittinger ne s'est pas représenté. Il a fait ses adieux sous un tonnerre d'applaudissement en exprimant sa "considération" pour le MoDem et en arborant une superbe cravate orange. La rumeur veut qu'il se rapproche du MoDem, ainsi que Valérie Sachs, élue conseillère de Paris sur la liste de droite après avoir été cadidate MoDem aux législatives de juin.
Dans un silence glacial, sans le moindre applaudissement, Claude Goasguen a été élu maire par 27 voix sur 39 (7 nuls, 1 Taittinger qui ne se présentait pas, 4 Mano PS).
Il a ensuite fait une courte allocution pour fixer les grandes orientations du travail municipal : les dossiers de l'arrondissement, le Grand-Paris, l'identité du XVIe. Il a annoncé qu'il ferait un débat d'étape annuel devant les habitants de l'arrondissement. Et toujours pas un applaudissement.
Pour finir, il a rendu hommage à son prédécesseur et conclu en demandant qu'il soit applaudi. C'est là qu'il a enfin été applaudi avec lui.
Ce n'est pas si grave, avais-je envie de lui dire : Taittinger, maire depuis 19 ans, est forcément regretté. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié de travailler avec lui, c'était un excellent maire, mais il faut savoir passer la main, me semble-t-il, et je suis certain qu'il va trouver de nouveaux sujets d'utilité. À Goasguen de se rendre populaire, maintenant, il a sa chance.
Lors de l'élection des adjoints, un climat plus tendu a régné : Goasguen ne savait pas que certains des conseillers d'arrondissements n'avaient pas été prévenus qu'ils ne seraient pas adjoints au maire (il n'y en a que 14 ; en fait, sur 30 élus, 11 sont conseillers de Paris et 13 adjoints au maire d'arrondissement - la première adjointe, Danièle Giazzi, est également conseillère de Paris). Il a donc interrompu la séance pour indiquer à trois personnes le verdict.
Au passage et pour tous les candidats : si vous vous demandez si vous êtes "sur la liste", c'est en général que vous n'y êtes pas. Ceux qui y sont le savent, on leur demande toutes sortes de documents, ils participent à des conciliabules préparatoires. Si vous n'avez rien de tout ça à proximité d'un vote, c'est que vous n'y êtes pas, sachez-le et cessez de gamberger.
Une fois les choses mises au point, Claude a rouvert la séance. Sans grande dignité, Caroline Kovarsky, l'une des évincées, a regretté qu'on n'ait pas tenu la promesse qui lui avait été faite. Avec plus de franchise que de dignité, Claude lui a présenté ses excuses et l'a invitée à venir dans son bureau pour en discuter.
Puis la liste des quatorze adjoints a été élue par 27 voix.
Et la séance a été levée.
Pendant la dernière partie des débats, j'ai pu fournir quelques indications à Béatrice Jérôme, journaliste au "Monde" (ma deuxième du "Monde" cette semaine après Patrick Roger). Elle m'a donné ses impressions de la campagne présidentielle, qui rejoignaient trait pour trait celles de Patrick Roger, ce qui réjouira Quitterie Delmas sur qui elle a par ailleurs fait un papier pendant ladite campagne).
Et voilà. Que dire ?
En privé (ou devant de petites assemblées dont certains témoins me l'ont rapporté), dans les derniers jours, Claude Goasguen ne s'est pas privé de dire toute l'estime qu'il avait pour François Bayrou et tout l'agacement que lui provoquait Marielle de Sarnez. J'ai l'impression que la vie politique réserve encore bien des surprises. D'un côté Taittinger qui louche vers le MoDem, de l'autre Goasguen qui encense Bayrou, décidément, que reste-t-il de l'UMP ?
18:29 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, paris 16e, goasguen, taittinger, ump, modem | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Merci pour ces infos que tu es le seul à pouvoir donner.
Écrit par : L'Hérétique | 30/03/2008
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