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10/08/2008

Géorgie : l'autre question européenne.

La guerre menace au bord de la Mer Noire : Ukraine, Russie, Géorgie, petits peuples du Caucase aussi comme les Ossètes et les Abkhazes, voici le vrai danger contre la paix en Europe.

Europe ?

On a vu le présidenr géorgien tenir sa conférence de presse avec, derrière lui, outre les croix du drapeau géorgien, les étoiles du drapeau européen. Dans le même instant, on entendait que la Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) prévoyait de se réunir pour débattre de la question géorgienne.

Notons d'abord la menace d'escalade guerrière qui fait penser au déclenchement de la Première Guerre Mondiale : les Géorgiens interviennent contre les Ossètes, qui sont en principe leurs nationaux. Les Russes interviennent contre les Géorgiens. Les Ukrainiens menacent d'empêcher les vaisseaux de guerre russes de rentrer à leur port en Mer Noire, ce qui revient à une menace d'intervention armée. Et ainsi de suite.

Que la raison l'emporte.

Pour nous aider dans cet effort de raison, raccrochons-nous à l'autre aspect de l'affaire : la frontière de l'Europe.

La Géorgie est située à l'extrême-est de la Turquie, tout près de la Caspienne, et on pourrait imaginer qu'il s'agisse d'une république asiatique, c'est ce que suggère une étude sommaire de la géographie. En l'incluant dans l'univers européen, on décide que l'Europe va jusqu'aux portes du monde arabe.

Voilà qui renvoie évidemment à la question turque.

D'une manière plus générale, disons que l'Europe, pour son extension future, a le choix entre deux frontières à l'est : avec ou sans la Mer Noire. Autrement dit, soit on considère qu'à l'est, rien ne peut devenir européen qui soit plus à l'est que l'Ukraine, et rien plus au sud-est que le Bosphore, soit au contraire on considère que toute la Mer Noire est européenne et on y inclut la Géorgie, l'Arménie, et surtout la Turquie.

De mon point de vue, la seconde option conduira nécessairement à inclure dans l'aire économique et culturelle de l'Europe le monde arabe, Machrek et Maghreb, mais cela n'est que mon opinion.

Quoi qu'il en soit, on voit bien que les États-Unis incluent toute la Mer Noire dans leur vision de l'Europe.

Et nous ?

Commentaires

Question intéressante, en effet, qui nous renvoie, à mon avis à une question encore plus fondamentale : qu'est que c'est "l'Europe" ? Car, si parler de "frontières" est devenu courant, l'Europe n'est pas (encore?) un Etat.

La vision des E.U. me semble claire : l'europe est un tampon militaire au contact des ennemis des E.U. D'où l'importance attachée à la participation de -tous- les pays européens à l'OTAN (tiens ...).

De ce point de vue, l'entrée de la Turquie, de la Géorgie, de l'Arménie et, pourquoi pas finalement, d'Israël mettrait ce tampon au contact des ennemis immédiats, notamment de l'Iran et de la Syrie (tiens tiens ...).

Bon, libre à eux de nous voir comme ça. D'ailleurs, c'est une vision partagée par de nombreux pays européens, très favorables à l'élargissement car cela éloigne la frontière "européenne" des frontières nationales. Dix nouveaux pays, c'était du jamais vu en "Europe" (6+3+3+3 pour en arriver à quinze).

Est-que nous voulons ça également ? L débat est ouvert. Ma position détaillée est ici :
http://www.mouvementdemocrate.fr/contributions/articles/32a847cc-fbae-3d8e-b126-0ff5a86a0a2f

Écrit par : Bzhita | 11/08/2008

L'ex-ministre géorgienne des Affaires étrangères Salomé Zourabichvili, qui intervenait dans le "C dans l'air" d'aujourd'hui, a expliqué que ce drapeau européen, présent dans la plupart des institutions et lieux publics géorgiens, n'est pas seulement l'emblème de l'UE mais aussi celui du Conseil de l'Europe (dont la Géorgie est membre depuis bientôt dix ans).

Pour ce qui est de l'UE, elle est déjà trop large comme cela : nul besoin de rajouter encore l'Ukraine, la Géorgie voire la Turquie à la cacophonie actuelle des 27, alors que les 15 auraient bien pu organiser un concert des Nations européennes harmonieux.

Cela dit, ce n'est pas le sujet. La vraie question est la suivante : quand l'Europe constituera-t-elle un pôle diplomatique respecté capable de régler ce genre de crises et de conflits à ses portes et capable de tenir tête à une Russie dictatoriale - dont le veto au Conseil de sécurité de l'ONU est une assurance-vie pour toutes les dictatures du monde (cf. la résolution avortée contre Mugabe) - ?

Écrit par : Ledru-Rollin 07 | 11/08/2008

La réponse à la question de Ledru-Rollin est simple:
L'Europe sera respectée le jour ou elle sera prête à se battre...
C'est à dire armée et résolue.
Si vis pacem, para bellum.

Armée celà veut dire prête à faire l'effort financier pour l'être, résolue celà veut dire dégagée de l'aile protectrice américaine.
Autrement dit ce n'est pas demain la veille.
Rappelons la Bosnie, l'Afghanistan.
Et juste pour rire, le différent hispano-marocain qui s'est résolu...à Washington !!!
La politique c'est choisir entre les inconvénients, les mêmes qui poussent des glapissements anti-américains, pousseraient des hurlements si on leur demandait de bâtir une défense efficace via une hausse spectaculaire de leurs impots...pour ne pas parler des pacifistes, Grünen, Linker et autres Munichois en puissance qui eux ne veulent pas se battre du tout...
La politique c'est aussi tenir compte des faits et c'est la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy a eu raison de réintégrer l'Otan, dans un tel contexte on ne peut avoir raison tout seul.
Soyons clair : s'il s'agit de guerre, les mots sont une chose la réalité des rapports de force en est une autre.
Ceci dit ne soyons pas injuste avec l'Europe, elle fait quelque chose pour la Géorgie et son imbécile de président:
L'Europe tente d'assassiner monsieur Poutine en le faisant mourir...de rire !!!

Écrit par : Jean Marie | 12/08/2008

L'Europe doit répondre à trois questions dont les trois réponses sont interdépendates:

Quelles sont ses limites de compétences, quelles sont ses limites institutionnelles, quelles sont ses limites territoriales.

En tout état de cause, l'Europe ne comptera que lorsqu'elle aura une armée et une diplomatie et cela ne pourra se faire, à mon sens, que si l'Europe à des compétences et des institutions fortes qui ne pourront exister que dans une Europe aux limites géographiques limitées, sans la Turquie, la Géorgie ou l'Arménie.

Dans la crise géorgienne, il ne faut pas oublier que c'est la Géorgie l'agresseur, d'autant plus que le parralellisme des formes justifie l'indépendance de l'Ossétie aprés avoir accepté celle du Kosovo.

L'Europe commence peut-être à prendre conscience de l'erreur et de la dangerosité de son attitude sur l'indépendance du Kosovo qui aurait du rester Serbe.

Écrit par : Guillaume A | 12/08/2008

Pour Guillaume A:

BRAVO !!!

Et un petit détail, c'est Staline qui étant géorgien a donné l'Ossétie du sud à la Géorgie...

Écrit par : Jean Marie | 12/08/2008

Bonjour,

"Et nous ?"

je ne voudrais pas tout ramener au football... mais si vous regardez la liste des pays qui font partie de l'UEFA... vous pourriez avoir une idée de l'Europe assez intéressante... non ?

Mais dans le même temps, une intégration dans l'UE n'est pas nécessaire pour l'ensemble des pays. En amérique du nord, il n'existe pas que les USA, il y a aussi le canada et le mexique...

Sur la notion de "force armée" européenne. Ce n'est à mon avis pas tant un budget et des moyens militaires plus important dont nous avons besoin qu'une coordination et un avis homogène sur les solutions à apporter aux conflits.

Concernant la Géorgie : Pologne, Ukraine et Etats Baltes sont contre la Russie ; l'Allemagne et l'Italie sont pour (sans le dire trop fort) et la France est..."mitigée"...

Dans ce cas là, vous pouvez toujours avoir les meilleurs matériels militaires du monde... ils ne serviraient à rien...

m'enfin,

@+

Écrit par : nap1128 | 12/08/2008

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