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12/08/2008

La boîte de Pandore.

Lorsque les États-Unis, sans l'aval de l'ONU, ont attaqué l'Irak conjointement avec une coalition de certains états occidentaux, nous avons analysé que cette stratégie folle ouvrait une boîte de Pandore. Voici que l'Ossétie est le premier maléfice sorti de cette boîte. Les Russes ont beau jeu de renvoyer les États-Unis dans leurs cordes lorsque ceux-ci leur reprochent de n'avoir pas respecté la légalité internationale.

Désormais, lorsqu'un État utilisera sa position dominante et préférera la force du fait à celle du droit, il pourra dire "l'exemple est venu d'en haut", des Étas-Unis, première puissance mondiale. C'est bien pourquoi j'ai écrit récemment à propos d'Obama et de la perspective de son élection à la présidence des USA, que, lorsqu'on est le plus fort, on doit aussi être le plus juste.

Voici donc ouverte la boîte de Pandore dans la poudrière du Caucase. J'emploie à dessein l'expression de "poudrière", qui renvoie à "la poudrière des Balkans" : il y a bien une deuxième poudrière, celle du Caucase. Le Nouvel Ordre Mondial dont l'établissement motivait l'intervention en Irak, n'est rien d'autre qu'un épouvantable chaos mondial.

Et comme on a détaché le Kosovo de la Serbie, la Russie réclame de détacher l'Ossétie du Sud de la Géorgie, non pas pour en faire un État indépendant (ce serait trop beau) mais pour la rattacher à l'autre Ossétie et, ainsi, à la fédération de Russie. Et qui va pouvoir refuser un référendum d'autodétermination aux Ossètes quand celui-ci a été accordé aux Kosovars ? Le Nouveau Chaos Mondial est une formidable puissance de désintégration. Il faudra bien que l'Europe joue à cet égard son rôle de stabilisation du monde par le recours systémtique à la légalité internationale. Pour ce faire, Tony Blair, l'un des auteurs de l'erreur irakienne, et candidat aujourd'hui au poste diplomatique européen, est le plus mal placé. Il faudra quelqu'un d'autre et que, pour le trouver, soient particulièrement vigilants nos futurs député européens, notamment ceux de la nouvelle génération.

10/08/2008

Géorgie : l'autre question européenne.

La guerre menace au bord de la Mer Noire : Ukraine, Russie, Géorgie, petits peuples du Caucase aussi comme les Ossètes et les Abkhazes, voici le vrai danger contre la paix en Europe.

Europe ?

On a vu le présidenr géorgien tenir sa conférence de presse avec, derrière lui, outre les croix du drapeau géorgien, les étoiles du drapeau européen. Dans le même instant, on entendait que la Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) prévoyait de se réunir pour débattre de la question géorgienne.

Notons d'abord la menace d'escalade guerrière qui fait penser au déclenchement de la Première Guerre Mondiale : les Géorgiens interviennent contre les Ossètes, qui sont en principe leurs nationaux. Les Russes interviennent contre les Géorgiens. Les Ukrainiens menacent d'empêcher les vaisseaux de guerre russes de rentrer à leur port en Mer Noire, ce qui revient à une menace d'intervention armée. Et ainsi de suite.

Que la raison l'emporte.

Pour nous aider dans cet effort de raison, raccrochons-nous à l'autre aspect de l'affaire : la frontière de l'Europe.

La Géorgie est située à l'extrême-est de la Turquie, tout près de la Caspienne, et on pourrait imaginer qu'il s'agisse d'une république asiatique, c'est ce que suggère une étude sommaire de la géographie. En l'incluant dans l'univers européen, on décide que l'Europe va jusqu'aux portes du monde arabe.

Voilà qui renvoie évidemment à la question turque.

D'une manière plus générale, disons que l'Europe, pour son extension future, a le choix entre deux frontières à l'est : avec ou sans la Mer Noire. Autrement dit, soit on considère qu'à l'est, rien ne peut devenir européen qui soit plus à l'est que l'Ukraine, et rien plus au sud-est que le Bosphore, soit au contraire on considère que toute la Mer Noire est européenne et on y inclut la Géorgie, l'Arménie, et surtout la Turquie.

De mon point de vue, la seconde option conduira nécessairement à inclure dans l'aire économique et culturelle de l'Europe le monde arabe, Machrek et Maghreb, mais cela n'est que mon opinion.

Quoi qu'il en soit, on voit bien que les États-Unis incluent toute la Mer Noire dans leur vision de l'Europe.

Et nous ?