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02/07/2008

Modifier la composition du CSA.

On ne me voit pas souvent m'exprimer sur la télévision, sauf pour signaler les passages de Quitterie Delmas, qui y sont d'ailleurs trop rares en ce début d'été.
 
J'écris peu sur la télé, car je n'ai plus la télé et, en vérité, je m'en passe assez bien.
 
Il est cependant difficile de rester muet sur le sujet qui agite fort les esprits : la désignation du président de France Télévisions. Quitterie Delmas a fait une proposition très bousculante qui a bousculé (c'est logique) ses lecteurs : faire élire le président de France Télévisions par les contribuables de la redevance (auxquels s'ajouteraient les exemptés de la taxe parce que fauchés). À en juger par les réactions de nos amis, une telle idée sera longue à mettre en place, mais vaudrait qu'on la tente.
 
En attendant, je voudrais répondre à un argument de Sarkozy que je trouve parfaitement fallacieux : il dit "que l'exécutif nomme le président, ce sera plus franc puisque c'est déjà le cas dans l'hypocrisie". Autrement dit, faire tout haut ce qu'on fait déjà tout bas. Mais ça ne va pas du tout, car si la désignation est en fait politique, ce n'est pas l'objectif recherché par la loi qui a instauré le CSA : celle-ci recherchait au contraire le détachement du pouvoir politique, couper le cordon ombilical.
 
Et donc, pour réfléchir comme Sarkozy, si le mode de désignation ne donne pas satisfaction, s'il aboutit à faire nommer le président par l'exécutif, ce n'est pas en poussant ce travers à son extrémité que l'on fera progresser les choses, au contraire : ce qu'il faut améliorer, c'est la composition du CSA, dont les membres ne devraient plus être nommés comme aujourd'hui et dont l'indépendance devrait être augmentée.
 
Autrement dit, Sarkozy dit "puisque ça va mal, autant admettre que c'est mal et aller au bout de la logique du mal", alors qu'il devrait dire "faisons mieux". C'est véritablement la philosophie de séparation ou de confusion des pouvoirs qui est en jeu, et c'est au fondement même de notre démocratie. C'est pourquoi j'ai cru devoir en parler.

11/02/2008

Le pouvoir et la société.

La laïcité a subi un coup très rude ... en Turquie. L'autorisation du voile pseudo-islamique (qui n'est qu'un étendard politique à alibi religieux, ce qu'il y a de pire) dans les universités où il était jusque-là interdit est un signal de l'offensive qui se lève dans l'État d'Europe et d'Asie le plus laïc.
 
Le voile est un moyen pour une doctrine politique de "marquer son territoire" humain et visuel. L'objectif est de prendre le contrôle d'une société entière en lui imposant pas à pas sa marque.
 
Prendre le contrôle de la société est toujours l'objectif central d'un mouvement politique ambitieux. Car c'est dans la société que les choses se passent, pas dans les dorures du pouvoir.
 
Dorénavant, c'est la société turque elle-même qui va devoir réagir à la pression non pas de l'islamisation, mais d'une islamisation par une doctrine oppressive qui se veut une lecture de l'islam et qui n'est qu'un moyen de pouvoir absolu et sanguinaire, issu des universités coraniques d'Arabie Séoudite. C'est la montagne d'argent que nous versons pour notre pétrole qui les nourrit, raison d'ailleurs de lutter contre l'emploi des énergies fossiles, mais de toutes façons, c'est à la société, à toutes les sociétés de réagir par elles-mêmes.
 
Invitée hier soir par France 3, considérée comme une invitée "plus exceptionnelle" que François Bayrou par France Info, l'ex-députée néerlandaise qui cherche l'asile politique en France a tenu des propos particulièrement graves sur l'islam, considérant en somme que pour les musulmans, le seul bon chrétien est un chrétien mort, ce qui est contraire au coran.
 
En ouverture d'une émission sur la laïcité, cette phrase est restée sans démenti. Et pourtant, il s'agit bel et bien d'une incitation à la haine. Si cette femme est menacée dans son pays, j'ai l'impression qu'elle n'a à s'en prendre qu'à elle-même.
 
L'archevêque de Canterbury aurait mieux fait de se taire aussi quand il a déclaré qu'il fallait intégrer certains passages de la charia dans le droit positif britannique, provocation dangereuse on s'en doute.
 
On nous force à la haine d'un côté, on nous embrigade de l'autre. Plus que jamais, résistons, dans la société, car c'est de la société, et d'elle seulement, que peut monter le cri qui fera reculer le pouvoir au seuil de ses dérives.