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08/12/2008

Télévision publique : Jack Lang ne veut pas de la présidence.

Le feuilleton ouvert par la note de Quitterie Delmas continue : je faisais état samedi d'une rumeur sur l'hypothèse que la présidence de France Télévisions soit attribuée à une personnalité de gauche, eh bien Jack Lang était pressenti pour ce poste par la rumeur (bravo Quitterie ;-) ), et il a démenti, il refuse d'ailleurs aussi d'entrer au gouvernement. Comme Bockel l'a dit récemment, la pêche aux gros poissons de l'ouverture devient de plus en plus difficile pour le pouvoir. C'est sans doute pourquoi on leur propose un poste moins marqué, celui de la télévision.

06/12/2008

Télévision publique : la gauche de bonne volonté, mais déboussolée.

J'avoue que je n'étais pas d'accord avec l'article de Quitterie d'avant-hier sur le faible nombre de députés présents en séance lors du vote sur la nomination du président de France Télévisions par le président de la république EDIT : on peut lire d'ailleurs le compte qu'en rend Rubin Sfadj et la mise au point de Quitterie .

En fait, je crois qu'elle n'a pas dit le fond de ce qu'elle pensait.

Je suis frappé, en écoutant les interviews données par le site Bakchich, de voir les députés socialistes si peu au fait de leur sujet. Une dame explique qu'il y a quinze ans, lorsqu'une partie de la gauche voulait supprimer la pub sur le service public, elle n'était pas députée, elle ne l'est que depuis 2007. Soit. Mais à en juger par ses cheveux gris, elle devait bien être déjà citoyenne, il y a quinze ans...

De même, un député un peu hagard explique que, bien entendu, si l'on consacrait de vrais moyens à l'audiovisuel public, la suppression de la pub serait une bonne chose. Ah bon ? Même avec un président de France Télévisions nommé et révoqué par le président de la république, à sa botte ? Autrement dit, il faudrait dépenser plus de redevance pour avoir le droit d'être sans cesse plus écrasé sous la propagande présidentielle ? N'y a-t-il pas comme un défaut ?

Franchement, c'est une belle fonction que celle de député, il en est peu de plus noble dans la république. Dommage.

Cela étant, construire le pluralisme dans l'audiovisuel public n'est pas une mince affaire. Du temps de l'Italie immuable, quand les gouvernements successifs se formaient autour de la démocratie-chrétienne, la solution trouvée avait été un système de dépouilles et de partage du gâteau : telle chaîne serait démocrate-chrétienne, telle autre de gauche etc. C'était avant Berlusconi. Était-ce vraiment la solution ?

En fait, le seul groupe (qui d'ailleurs fonctionne depuis toujours sans pub) qui ait jusqu'ici suscité l'approbation généralisée, c'est la BBC. Il faudrait l'examiner de plus près.

Enfin, la question de la pub n'est pas centrale. On sera surpris, si les moyens y sont, de voir que le public sera nombreux devant de vrais programmes de service public, et tant pis si le privé prend une part de la manne publicitaire, ce sont en fait surtout les autres médias, dont Internet, qui en bénéficieront.

Ce qui est central, c'est d'abord l'indépendance, l'appel de Marianne, d'une part, mais aussi la nomination du président, et on est presque surpris qu'aucun mauvais esprit ne se soit posé la question de savoir si, parmi les socialistes qui ne se sont pas mobilisés pour le vote de jeudi soir, il n'y en avait pas quelques-uns qui pensaient que, au fond, en cas d'alternance, la nomination du président de la télé par celui de la république n'était pas une si mauvaise chose.

Était-ce le sens implicite de la note de Quitterie ? Implicite... inconscient ? Qui sait ? EDIT : en tout cas, me voici subrepticement d'accord avec Quitterie.

23/10/2008

Nomination du président de France TV : la proposition de Quitterie Delmas largement en tête.

Voici déjà quelque temps, Quitterie Delmas avait proposé que le président de France Télévisions fût élu par les contribuables de la redevance télé, ce qui revenait à le faire élire par les téléspectateurs.

Surprise, dans le mini-sondage effectué par le site du Nouvel Obs, c'est la proposition de Quitterie qui est en tête, assez largement, et il y a tout de même plus de 12000 (!) votants.

Image 3.png

02/07/2008

Modifier la composition du CSA.

On ne me voit pas souvent m'exprimer sur la télévision, sauf pour signaler les passages de Quitterie Delmas, qui y sont d'ailleurs trop rares en ce début d'été.
 
J'écris peu sur la télé, car je n'ai plus la télé et, en vérité, je m'en passe assez bien.
 
Il est cependant difficile de rester muet sur le sujet qui agite fort les esprits : la désignation du président de France Télévisions. Quitterie Delmas a fait une proposition très bousculante qui a bousculé (c'est logique) ses lecteurs : faire élire le président de France Télévisions par les contribuables de la redevance (auxquels s'ajouteraient les exemptés de la taxe parce que fauchés). À en juger par les réactions de nos amis, une telle idée sera longue à mettre en place, mais vaudrait qu'on la tente.
 
En attendant, je voudrais répondre à un argument de Sarkozy que je trouve parfaitement fallacieux : il dit "que l'exécutif nomme le président, ce sera plus franc puisque c'est déjà le cas dans l'hypocrisie". Autrement dit, faire tout haut ce qu'on fait déjà tout bas. Mais ça ne va pas du tout, car si la désignation est en fait politique, ce n'est pas l'objectif recherché par la loi qui a instauré le CSA : celle-ci recherchait au contraire le détachement du pouvoir politique, couper le cordon ombilical.
 
Et donc, pour réfléchir comme Sarkozy, si le mode de désignation ne donne pas satisfaction, s'il aboutit à faire nommer le président par l'exécutif, ce n'est pas en poussant ce travers à son extrémité que l'on fera progresser les choses, au contraire : ce qu'il faut améliorer, c'est la composition du CSA, dont les membres ne devraient plus être nommés comme aujourd'hui et dont l'indépendance devrait être augmentée.
 
Autrement dit, Sarkozy dit "puisque ça va mal, autant admettre que c'est mal et aller au bout de la logique du mal", alors qu'il devrait dire "faisons mieux". C'est véritablement la philosophie de séparation ou de confusion des pouvoirs qui est en jeu, et c'est au fondement même de notre démocratie. C'est pourquoi j'ai cru devoir en parler.