29/04/2007
Brassens, une semaine avant le second tour.
"Parmi les noms d'élus, on verra pas le mien".
La proclamation de Brassens, gouailleuse comme toujours, nous rappelle aux réalités de notre propre vie. Foin des élections, foin des grandes masses humaines agglomérées pour les meetings électoraux, foin de tout ça, "le pluriel ne vaut rien à l'homme ; sitôt qu'on est plus de quatre, on est une bande de cons".
Alors il faut le dire. Brassens est un maître à en sourire, un maître à prendre de la distance, un maître ès détachement goguenard. Agitations, fièvres, tout ça demeure dérisoire.
Tandis que
"cette plage où le sable est si fin
Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins",
là où
"tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie
tout chargés de parfums, de musiques jolies
le mistral et la tramontane
sur mon dernier sommeil verseront les échos
de vilanelle, un jour, un jour de fandango,
de tarentelle, de sardane"
Il reste de la vie le spectacle de la mort et la vertu du sage est de tenir la vie tant qu'elle tient debout.
Le plaisir de la promenade, chacun son coin de forêt ou de rivière, chacun son sentier secret, sa rue écartée, son toit qui penche.
Le plaisir d'un livre.
Le plaisir d'une camaraderie, d'un amour. D'un simple joli regard de jolie môme.
Voilà ce qui fait que l'effroi qui s'empare de nous de temps à autre en examinant les sondages peut encore être conjuré.
22:00 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : écriture, littérature, poésie, présidentielle, udf, bayrou, sarkozy | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Quel dommage cher Hervé de mêler Brassens aux sondages...
Esther
Écrit par : esther | 29/04/2007
Pendant que vous êtes sur la plage de Sète, n'oubliez pas que "la rupture" ne vaut rien de bien pour les pauvres rois pharons et le pauvre Napoléon...
Écrit par : Oaz | 30/04/2007
@ esther
Quel dommage, les sondages. "Trompettes de la renommée".
@ Oaz
"Pauvres grands disparus gisant au Panthéon", le vers qui suit et rime avec Napoléon, est le plus bel alexandrin de Brassens.
"Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller,
Une ondine viendra gentiment sommeiller
Avec moins que rien de costume
J'en demande pardon par avance à Jésus
Si l'ombre de ma croix s'y penche un peu dessus
Pour un petit bonheur posthume".
Et j'adore :
"Déférence gardée envers Paul Valéry
Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris
Et qu'au moins si mes vers valent moins que les siens
Mon cimetière soit plus marin que le sien"...
Brrr, je vais écouter un peu de Léonard Cohen pour aller au bout du blues, à défaut de blues même et en songeant à toutes les femmes qu'on devrait aimer et parfois épouser.
Écrit par : Hervé Torchet | 30/04/2007
Sans doute connaissez-vous aussi celle là,de circonstance:"Ceux qui ne pensent pas comme nous":
Jouant les ingénus le père de Candide
Le génial Voltaire,en substance écrivit
Qu'il souffrait volontiers-complaisance splendide
Que l'on ne se conformat point à son avis-
Vous proférez,Monsieur,des sottises énormes,
Mais jusqu'à ma mort,je me battrai pour qu'on
Vous les laissat tenir.Attendez moi sous l'orme!"
Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons
Refrain(équivoque!)
Entre nous soit dit,bonnes gens
Pour reconnaître
Que l'on n'est pas intelligent
Il faudrait l'être
bis
Ce n'est sans doute pas la meilleure chanson de Brassens,mais.....:"Mourir pour des idées",voilà!!
A bientôt!
Écrit par : alain gautier | 30/04/2007
Les commentaires sont fermés.