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08/06/2009

Plus que jamais, la vraie opposition est dans la société civile.

À un moment donné, en écoutant le discours de Cohn-Bendit devant ses troupes, ce soir, j'ai cru entendre, presque mots pour mots, ce que Bayrou avait dit aux fondateurs du MoDem en 2007 : créer un mouvement "où il n'y aura pas d'OPA de l'un sur l'autre", parlant des différentes organisations supposées se fédérer dans un nouvel ensemble, plus ou moins citoyen, blablabla, etc. Bref, on rejoue le film. Et on sait où il mènera, on peut écrire le scénario d'avance. Disons au moins que l'écologie y aura gagné en visibilité, c'est déjà ça.

Pour le reste, ce qui est marquant est un léger redressement de la droite. En 1999, le total droite + extrême droite est 39 %, en 2004 il descend à 38 % (l'étiage pour la fin de règne de Chirac). Or en 1994, juste avant ce cycle, il est au-delà de... 48 %, mais c'est en comptant le centre. Celui-ci s'est présenté librement quatre fois : en 1989 il a obtenu 8,43 %, en 1999 9,28 %, en 2004 11,96 %, et cette fois retour à 8,5 %.

Le total droite + ext dte + centre donne 49 % en 1989, 48 % en 1994 et 1999, 50 % en 2004 grâce à une poussée du centre au détriment de la gauche pourtant au zénith. Cette fois-ci, il approche de 51 % grâce à une poussée de la droite au détriment du centre.

Il est vrai qu'alors qu'en 2004, l'électorat centriste était perméable au vote UMP, les 8,5 % restant au MoDem peuvent facilement passer pour particulièrement déterminés contre l'UMP dont l'expansion semble bloquée.

Mais de toutes façons, cette poussée ne s'est pas (ou peu) faite par une conquête d'électeurs, mais par l'abstention plus grande de l'électorat de l'opposition que celle de l'électorat de la majorité.

Et c'est bien là le vrai problème : l'opposition politique est malade de ses partis politiques. Il n'y a décidément rien à tirer de cet invariable amoncellement de fatuités et de cupidités. Incontestablement, si nous voulons défaire le sarkozysme, en 2012 ou avant, c'est dans la société civile qu'il faudra le faire, comme l'a très justement anticipé Quitterie.

Commentaires

Je serais à votre place que je m'abstiendrais de ces calculs d'apothicaire, monsieur Torchet.
Ce qui vient de voter, c'est le noyau dur de l'électorat, les ultra-civiques en quelques sorte.
Il est très hasardeux d'en tirer quelques conclusions pour le futur dans un sens comme dans un autre.
Tous les partis, quand ils sont battus expliquent que ce sont leurs électeurs qui se sont abstenus, c'est une pantalonnade classique.
En tout cas, en Démocratie, l'élection se joue à la marge, et on gagne par 51/49, un très grand succès en France comme aux USA c'est 53/47.
Ne vous faites aucune illusion si Sarkozy comme Obama ont été élus c'est qu'ils étaient les meilleurs, le peuple n'a pas été trompé, les médias n'ont pas été muselés ou circonvenus, les votes n'ont pas été truqués, ils étaient les meilleurs, c'est comme ça.
Je suis un militant UMP, il en est à l'UMP ce qu'il en est dans tous les partis, il y a des querelles de personnes et des querelles d'interets, l'opposition n'en n'a pas l'exclusivité.
D'où viennent ces échecs répétés de l'opposition ?
D'une chose très simple, c'est que les français forment un vieux peuple politique, ils attendent de leurs dirigeants qu'ils leur disent de façon claire et crédible :
- Ce qu'il est possible de faire.
- Ce que le candidat veut faire.
- En combien de temps.
- Avec quelles personnes, quelle équipe.
- Avec quels alliés politiques
- En s'appuyant sur quelles forces.
Le reste, les français l'écoutent, s'en amusent ou s'en indignent, mais quand il s'agit de voter, il votent sur des bases rationnelles voire cyniques.
Nicolas Sarkozy a tendu à l'opposition et en particulier à toute une classe de petits-bourgeois frustrés trans-partis le piège infernal du "bling-bling".
On ne soulignera jamais assez les ravages démocratiques de Rue89, Bakchich, "Les guignols de l'info", France Culture, Marianne etc...
Croyant trouver le truc qui évite de proposer quoique ce soit de sérieux et de structuré à l'électorat, l'opposition socialiste, centriste, gauchiste s'y est précipité avec les résultats qu'on vient de vivre et qui sont la caricature du débat Démocratique.
Quand monsieur Obama est en train de préparer, et personne ne s'y trompe, méthodiquement, subtilement, cyniquement l'éventualité d'une guerre avec l'Iran l'opposition ne trouve rien d'autre à dire pour expliquer les réticences de Nicolas Sarkozy qu'il serait jaloux de la popularité de monsieur Obama alors qu'il s'agit d'une divergence politique grave
C'est pitoyable- d'autant plus pitoyable d'ailleurs que les mêmes expliquaient que "Sarko l'américain" était le caniche de Bush et des USA, alors qu'à la première occasion il a profité avec brio de la faiblesse de Bush et des USA pour faire prévaloir la parole de l'Europe, ce qui a été salué par tous les gouvernements européens quelques soient leurs bords politiques.
L'anti-Sarkozysme obsessionnel, systématique, mesquin, hystérique n'a jamais remplacé et remplacera jamais un programme politique clair, fiable et sérieux, à moins que vous ne pensiez que:
Fouquet's, yacht, rollex, Ray-ban, bourrelets, Carla, Cecilia, SMS, 20 000euros, nabot, Naboléon, talonnettes, tics, pov'con...
Puisse faire office de substitut.
...Enfin pour vous consoler, vous allez voir comme je vous le disais recemment ressurgir madame Delmas en Sauveuse Suprême du centre - une vraie fine mouche, c'était bien vu -

Écrit par : Jean Marie | 08/06/2009

Quitterie Delmas n’aurait pas été élue.

Aucun élu Modem dans la région où elle devait être investie:

http://elections.interieur.gouv.fr/06/06.html

5 sièges à pourvoir,
3 élus majorité présidentielle, 1 élu PS, 1 élu Europe Ecologie.

Le Modem est loin derrière, avec plus de 5 points de retard, et aucun siège donc.

Même tête de liste du Modem, elle n’aurait donc pas été élue.

(Et qu’on ne dise pas qu’elle aurait changé le score, dans une région où personne ne la connaissait, et qu’elle ne connaissait pas. L’écart est trop grand.)

Écrit par : Intérieur | 08/06/2009

Un parti politique devrait avant tout avoir un programme et concentrer ses efforts sur ce qu'il propose plutôt que sur les attaques de ses adversaires. Sur ce point, le commentaire précédent est juste.
Cordialement.

Écrit par : Juntos | 08/06/2009

"c'est dans la société civile qu'il faudra le faire" : tout à fait d'accord, mais cela ne suffira pas. Il faut aussi le porter devant les médias, et donc il faut les attirer aussi par un discours et projet.
Pour ma part je combine les deux...

Écrit par : Nelly | 08/06/2009

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