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29/10/2008

Regards sur le financement de la campagne présidentielle américaine.

On apprend, par le site Open Secrets, que, en plein cataclysme financier et économique, l'actuelle campagne présidentielle américaine est la plus onéreuse qui ait jamais existé. Il faudra bien qu'une telle indécence trouve son terme.

Quoi qu'il en soit, observer le détail des recettes de l'un et l'autre candidats n'est pas inintéressant, bien qu'en principe les entreprises n'aient pas le droit de contribuer aux campagnes, interdiction qui est paraît-il détournée par le fait que ce sont les employés des entreprises qui contribuent à leur place. On imagine alors les observateurs pointant le nom des contributeurs des candidats et menant l'enquête pour déterminer leur entreprise et, ainsi, révéler les subventions cachées des grands groupes aux candidats. Il y a, là encore, quelque chose de choquant et qui omet que le donateur agisse selon sa propre conscience plutôt que par ordre.

Mais poursuivons l'examen.

Le site Open Secrets note que, selon lui, l'industrie pétrolière finance à hauteur de 24 millions de dollars, la campagne, trois quarts pour McCain, un quart pour Obama (soit environ 18 millions pour l'un et 6 millions pour l'autre), tandis que les industries liées à l'environnement, qui ne donnent que 2 millions en tout, se portent à 92 % sur Obama, ce qui ne laisse guère plus de 150 000 dollars pour McCain, presque rien. Rien d'étonnant à cela, mais il faut constater que le poids du pétrole est tel que la part très minoritaire d'Obama pèse quand même deux fois plus lourd pour lui que son quasi-monopole dans l'environnement.

Le site du "Point" a relevé une liste de donateurs favorables à Obama où l'on trouve beaucoup de financiers et d'universités prestigieuses, sans établir le pendant des mêmes donateurs pour McCain, ce qui paraît de mauvaise méthode, car la page consacrée à ce sujet est bien plus prolixe, elle met d'ailleurs clairement en valeur l'énorme injustice subie par les autres candidats.

N'oublions pas, en effet, que, comme nous le rappelait récemment Quitterie Delmas, il n'y a pas moins de 17 candidats à la présidentielle américaine, dont 15 dont on n'entend pour ainsi dire jamais parler, ce qui est scandaleux.

Cette précision apportée, il va de soi que je me réjouirai, si elle se confirme dans les urnes, de la victoire d'Obama.

02/07/2008

Anniversaire du pont de l'île de Ré : cash.

Le site satirique d'info Bakchich.info a sorti ces derniers jours une vidéo qui fait écho à ce que j'ai écrit voici quelques semaines à propos du pont de l'île de Ré et de l'ex-CDS.
 
Cet article mentionne Stratégies et Méthodes, le "bureau d'études de feu le CDS". Quand j'ai fait pour la première fois le tour "du propriétaire" (si j'ose dire) des locaux de la rue de l'Université, cette structure s'y trouvait tout au fond, à peu près à l'emplacement du bureau actuel de Stéphane Thérou (pour les connaisseurs). C'était d'aspect assez modeste, il n'y avait, en général, pas grand monde dedans. On m'expliqua que c'était pour "financer tout ça", car le nouveau siège coûtait cher. Je frissonnai, n'y comprenant pas grand chose, car Stratégies et Méthodes ne figurait pas dans l'organigramme du CDS et était présentée comme une structure juridiquement externe au parti, à qui elle versait un loyer.
 
Il y a en revanche une erreur dans l'article : ce n'est pas au titre de l'affaire de l'île de Ré que Pierre Méhaignerie a été condamné, mais pour d'autres opérations frauduleuses où Stratégies et Méthodes apparaissait.
 
Le vertueux Jean Arthuis était alors le commissaire aux comptes du parti...
 
Par ailleurs, si j'étais Bakchich, je m'intéresserais à l'ancien siège du ministère de l'Équipement, dans le XVIe arrondissement, à sa vente à une filiale de la BNP, car on y a parlé d'autres valises de billets de banque. On disait que c'était Michel Elbel qui les portait.
 
Voici en tout cas la vidéo sur le pont de l'île de Ré et la part de la commission versée à feu le RPR (il est de coutume d'arroser un peu tout le monde dans ce genre d'opérations, et de toutes façons, c'était le RPR qui dirigeait le gouvernement et qui veillait à ce qu'on n'oublie pas d'en tenir compte...).
 
Je rappelle qu'à la même époque, Bouygues a également acheté TF1, le ministre de la culture étant François Léotard et le secrétaire d'État auprès de celui-ci, chargé de la communication, Philippe de Villiers.
 
 
 
 

24/05/2008

Suppression de la pub à la télé publique : qui acceptera de payer ?

La suppression de la publicité à la télévision publique devrait coûter un peu plus de 750 millions d'Euros à France Télévisions. Pour conserver son "périmètre" (comme on dit), il va falloir que France Télévisions reçoive d'autres financements. On a parlé de taxer les chaînes privées. Très bien, pourquoi pas ? mais que dira Martin Bouygues, si proche ami du président Sarkozy... Alors, on imagine de faire payer Internet. Ben, voyons. En France, on a toujours le chic pour taxer l'avenir pour nourrir le passé. L'ASIC, une structure qui se veut représentative et qui, de toutes façons, regroupe des acteurs du secteur, a rejeté l'idée de cette taxation. Entre ça et la loi Hadopi, on peut dire que la majorité nous gâte... Bref, comme Internet râle, on s'est dit Pourquoi ne pas augmenter la redevance ? (entre nous soit dit, ce serait la méthode la plus logique, mais pas forcément la plus juste). Et là, c'est le ministre du budget, Éric Woerth, qui rejette catégoriquement cette hypothèse : on lui a demandé d'organiser des baisses d'impôts, il a déjà à gérer les promesses clientélistes tous azimuths du président et de sa majorité, alors, la télé... Du reste, on a senti assez vite la prudence de l'opinion publique qui s'attend à supporter le coût de la manoeuvre.
 
En fait, les données sont simples : soit on économise ailleurs les 750 millions, soit on crée une ressource supplémentaire qui va peser dans les prélèvements obligatoires. Cette ressource peut être prélevée soit sur les acteurs privés (et il faut bien reconnaître que faire financer le public par le privé risque d'être sanctionné au titre des règles de la concurrence), soit sur d'autres acteurs (Internet, de toutes façons bouc émissaire), soit sur le public (qui va couiner).
 
Donc à mon avis, on va voir une lente, très lente, montée en puissance de la réforme qui arrivera à un commencement d'efficacité (comme par hasard) après la prochaine présidentielle.
 
Ne cherchez pas qui va payer : de toutes façons, c'est vous. 

21/05/2008

Pour 2008, le financement public du MoDem se monte à 4 millions d'Euros.

Les chiffres sont officiels : en 2008, le MoDem touche 2,7 millions d'Euros en fonction des suffrages obtenus aux législatives et 1,29 million pour les élus, soit un total proche de 4 millions d'Euros. Évidemment, il faudra voir après les prochaines sénatoriales combien de sénateurs voudront continuer à financer Bayrou. Il faut à peu près 2000 adhérents pour compenser un sénateur. Si les sénateurs sont trop gourmands contre la démocratie interne et le renouvellement des pratiques politiques, je choisis les adhérents. Mais si les sénateurs aident la nouvelle politique à éclore, ils sont bienvenus.
 
Au passage, même le Figaro relève l'anomalie de Fetia Api : 23 députés pour 1021 voix. Un record.

17:51 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, modem, financement | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook