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24/09/2015

2e registre d'État-civil : encore un coup contre les magistrats ?

Le projet de loi intitulé "pour une justice du XXIe siècle" introduit sans doute de bonnes réformes, mais il en est une qui entre indubitablement dans la catégorie des fausses bonnes idées, comme le démontre le bon article ici : il s'agit de la suppression du deuxième registre d'État-civil dans les mairies qui adoptent une méthode informatisée de gérer l'État-civil. On le comprend, il s'agit d'inciter les mairies à adopter cette méthode en la valorisant comme signe de modernité, en faire en quelque sorte un must.

Seulement voilà : il y a une chose que tous les usagers de l'informatique connaissent : c'est le principe de la sauvegarde. J'ai maintenant plusieurs disques durs externes sur lesquels je sauvegarde les milliers de photos de documents que je prends chaque année pour mes livres historiques. Pour un service d'État-civil, à long terme, le registre sur papier constitue cette sauvegarde. Et conserver cette sauvegarde sur le même site que l'original informatique revient évidemment à diviser par deux l'efficacité de la sauvegarde. Mes aïeux sont originaires vers 1650 d'une localité ardennaise nommé Sery. Lors de la guerre de 1914-18, l'un des deux exemplaires des registres paroissiaux d'état-civil fut entièrement détruit. Il remontait à 1601. Celui qui reste ne commence qu'en 1723. Bien heureux qu'il en reste un, sinon, à la recherche de mes racines, je n'aurais plus rien du tout.

Vous allez me dire : y'a qu'à envoyer tout cela dans le cloud, mais chacun sait désormais que, pour toutes les informations sensibles, internet est une passoire, aussi vulnérable à l'altération des données qu'à leur destruction pure et simple. Le changement de format et la consignation sur papier offre des garanties supérieures, d'autant plus qu'elle se fait en double. Or quoi de plus sensible que l'État-civil ? Qu'est-ce qui doit être plus protégé que l'état des personnes ? Rien, surtout à une époque où l'on a érigé l'usurpation d'identité en délit correctionnel lourdement puni.

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Et enfin, il ne faut pas négliger un aspect plus politique de l'affaire : le deuxième registre est déposé depuis 1667 au greffe du tribunal local (sous l'Ancien Régime, c'était le présidial, aujourd'hui c'est le Tribunal de Grande Instance ou TGI). Cela n'a pas été décidé par hasard : les communes gèrent l'état-civil par délégation de l'État. Le maire n'est en rien gardien du droit et de l'état des personnes, il n'en est que le dépositaire. Celui qui, en revanche, est gardien de l'état des personnes, de leur identité, de leur nationalité, c'est le président du TGI. Or le pouvoir politique, l'actuel comme le précédent, ne cesse de rogner les prérogatives de la Justice, tout en intervenant d'ailleurs sans cesse auprès d'elle. Pour beaucoup de nos responsables politiques, le seul bon juge est le juge qui obéit au doigt et à l'œil. Supprimer le deuxième registre, c'est déchoir encore un peu le magistrat, avant de transférer probablement ses responsabilités à une instance tenue par la pieuvre mortifère des énarques. Plus encore que la remise en cause d'une institution pluriséculaire qui fonctionne bien, c'est ce nouveau coup de canif à l'institution judiciaire qui est inacceptable.

15:13 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : justice, état-civil, sery, internet, mairie, tgi, présidial | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/05/2015

#PJL renseignement, c'est non

Voici le code d'une bannière à placer sur votre site ou blog

<p style="text-align: center;"><a href="https://sous-surveillance.fr"><img style="border: 0;" src="https://wiki.laquadrature.net/images/1/14/Pjl_rens_button.png" alt="Non à la loi renseignement" title="Non à la loi renseignement"></a></p>

 

Si j'arrive à me rappeler où se trouve la page source du mien, je la placerai vite.

Tant que l'inacceptable n'a pas été ôté, le projet de loi Renseignement (ou Surveillance), c'est NON.

18:54 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : internet, surveillance, renseignement | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

25/04/2015

L'acceptable et l'inacceptable dans le projet de loi renseignement

À la demande des services spéciaux français, le gouvernement a proposé au législateur de donner un cadre légal modernisé à l'activité de ces services spéciaux. Dans ce domaine comme dans tous les autres, les nouvelles technologies de l'information et de la communication bouleversent les méthodes d'action. Elles posent d'ailleurs une question qui ne s'était plus posée depuis l'établissement de la poste aux XVIIe et XVIIIe siècle : ne serait-il pas plus efficace pour prévenir les crimes et délits d'ouvrir tous les messages postés pour y déceler d'éventuels forfaits à venir ?

Or si la monarchie a pioché dans le courrier sans grande retenue, la Révolution Française (sauf sous la Terreur) a jugé au contraire que le secret de la correspondance était intimement lié aux droits de l'être humain qu'elle promulguait par ailleurs. Cette décision fut à peu près respectée par la suite, et la conquête des libertés individuelles s'accompagna d'un rôle croissant des juges pénaux dans l'ouverture éventuelle des courriers à fin de justice. L'article 66 de la Constitution de 1958 institue l'autorité judiciaire en "gardienne de la liberté individuelle", ce qui couronne cette évolution en soumettant l'ouverture du courrier, comme celle du domicile, à la décision d'un juge, mesure strictement individuelle.

Longtemps, les services secrets se sont affranchis de cette tutelle au nom de la Raison d'État. Mais la loi de 1991, qui encadra pour la première fois leur activité, ramena le juge sur le devant de la scène, en l'occurrence le juge spécialisé contre le terrorisme.

Malgré toute cette longue évolution, le projet de loi dit "projet de loi renseignement" tente un retour en arrière, s'abritant sous l'incompréhension générale qui accompagne l'actuelle révolution numérique. Exit le juge, retour de la décision administrative déjà appliquée à un quart des écoutes téléphoniques, alors même qu'en bonne logique, il serait sage de soumettre l'ensemble de ces écoutes à des décisions de justice. Il vaudrait mieux niveler le droit par le haut plutôt que par le bas. Cela étant, il est possible que l'activité particulière des services spéciaux nécessite absolument certaines émancipations. Dans ce cas précis, qui doit être strictement encadré, il faut laisser faire, à mon avis. Or je doute que cela concerne la totalité des actuelles écoutes administratives.

Donc étendre ce droit mal contrôlé au numérique et à l'ensemble de la population revient à une régression historique majeure. C'est cela qui est inacceptable, et d'ailleurs inconstitutionnel : le rôle insuffisant du magistrat, du juge judiciaire, qui doit partout jouer le rôle que la Constitution lui assigne. Quitte à former plus de juges spécialisés.

L'autre aspect inacceptable, ce sont les dispositifs qui ont été surnommés les "boîtes noires", des mouchards installés en parasites sur les hébergeurs de contenus. Les hébergeurs ont d'ailleurs protesté à juste titre contre ce vilain rôle qu'on leur fait jouer. Il faut se rappeler que le principe du secret de la correspondance a été décisif dans le succès de la Révolution industrielle, au même titre que la protection des brevets. Si la Révolution numérique ne bénéficie pas du même confort, elle échouera d'une manière ou d'une autre et tournera en eau de boudin.

Enfin, il serait particulièrement ironique que les États-Unis, qui se sont si fort targués d'avoir vaincu le totalitarisme soviétique, imposent à leurs alliés une surveillance de la population dont les dirigeants soviétiques, même dans leurs délires les plus fous, n'ont jamais osé rêver. Récapitulons donc : inacceptable que le rôle du juge dans la protection de la liberté individuelle ne soit pas respecté. Inacceptable la surveillance universelle qui fait de tous les citoyens des suspects.

Acceptables, en revanche, toutes les mesures individuelles prévues par le projet de loi, du moment qu'elles sont contrôlées par un juge. Chacun sait que c'est par le renseignement direct que l'on obtient les bons résultats. La surveillance universelle n'aboutit jamais qu'à des abus de pouvoirs et qu'à des instruments de domination politique comme le dispositif américain le démontre à l'envi. Faisons confiance au Conseil Constitutionnel pour veiller à nos libertés. 

12:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liberté individuelle, internet, la poste | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/12/2009

Quitterie apparaît-elle finalement sur Twitter ?

Une mystérieuse Quitt3rie a ouvert un profil sur Twitter. Parmi les publications qu'elle suit, on trouve Thierry Crouzet, Maître Eolas, Laurence Thurion, et quelques autres. La photo qui lui sert de portrait représente une jolie crique bretonne sous un soleil qui réchauffe par ce temps de neige actuel. Les paris sont désormais ouverts : s'agit-il bien de NOTRE Quitterie ?

Peut-être un joli cadeau de Noël en perspective.

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22:10 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : internet, quitterie, twitter | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

05/12/2009

Quitterie et les nouvelles solidarités sur Internet.

Dans une précédente note, je relatais une conférence organisée par Babyloan, qui traitait des nouvelles solidarités sur Internet, et que Quitterie avait animée avec dextérité.

Les vidéos de cette conférence viennent d'être mises en ligne. Voici la vidéo de l'introduction du débat par Quitterie


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24/10/2009

Les réactions du Crédit Agricole et d'autres lecteurs de mon blog.

Suis-je enfin devenu un vrai blogueur ?

Il y trente-trois mois que j'ai ouvert ce blog, c'était en janvier 2007, à l'image de Quitterie, dans une fièvre de découverte du poids de l'Internet dans le débat public et dans la circulation de l'information. Depuis sa création, mon blog m'a ressemblé : éclectique, inégal, éparpillé, mais en même temps dédié, parfois bavard, parfois elliptique, mélangeant les réminiscences et les commentaires, et découvrant peu à peu, étape par étape, ce qui pouvait devenir son vrai ton, son vrai sujet.

Brassens disait à un jeune chanteur : "Tu verras, au début, tu ne pourras parler que de toi, et puis ..."

Les événements récents me donnent à penser que la première phase est terminée, ce qui ne signifie d'ailleurs pas que je vais cesser de parler de moi, mais que la portée de mon blog va changer. C'est pourquoi je suis heureux d'être définitivement débarrassé de l'étiquette militante.

En fait, mon blog est désormais lu par ceux qu'il concerne.

Le Crédit Agricole demande une sorte de droit de réponse.

Dans mon article de mercredi soir, j'évoquais le véritable cas d'école que constituait l'amas de frais bancaires qui s'était abattu sur moi dans le dernier trimestre, et en particulier en septembre. Pour mémoire, je rappelle que j'ai subi, ce mois-là, pour des dépenses par carte bancaire de 1381 Euros le montant extravagant de 496 Euros de "frais d'opérations sur compte débiteur". Ces 500 Euros (ou presque) ont dû représenter au moins 60 % de la position débitrice moyenne du compte ce mois-là. Or 60 % en un mois, multplié par douze, ne font pas moins de 720 % de frais, un TEG (taux effectif global) de 720 % par an, plus de trente fois le taux dit de "l'usure" (pour mémoire, la définitiion de l'usure et de l'usurier par Wikipedia).

Il se trouve que le directeur de l'agence de Pont-l'Abbé, concernée, a lu cette note sur mon blog.

Voilà, ç'aurait pu ne jamais arriver, ma note aurait pu glisser aux oubliettes, "vox clamans in deserto", mais l'impact a été presque rapide : cet après-midi, après que la position du compte est redevenue positive, un homme se présentant comme le directeur de l'agence m'a téléphoné sur mon portable. J'étais au cinéma, mais le film n'était pas fameux (je n'en parlerai donc pas), j'ai donc discuté avec M. le directeur.

Il me disait "c'est vrai, j'ai vérifié, vos chiffres sont exacts, mais je trouve qu'il aurait été plus honnête que vous précisiez que nous vous en avons rendu 190 Euros".

Mes chiffres sont exacts, pas les siens : ce sont 196,64 Euros qui m'ont été restitués. Je ne savais pas à quoi correspondait la ligne comptable "remboursement sur facturation" que j'avais trouvée en consultant mon compte sur Internet. J'ai cru que c'était un trop-perçu d'une note d'électricité. Rien ne m'avait informé de cette remise gracieuse bancaire, alors même que j'ai opté pour l'utilisation de la fonction Internet de mon compte, et que je sais que mon agence a mon adresse mail, la demoiselle SG qui surveillait mon compte récemment encore a eu l'amabilité de répondre à l'un des mails que je lui ai adressés et qui, de fait, nécessitait réponse, ce qui n'est pas toujours le cas.

Quoi qu'il en soit, on peut déplorer que M. le directeur n'ait pas noté qu'Internet est là, justement, pour permettre le débat public et les droits de réponse en direct : que n'a-t-il déposé un commentaire sur mon blog ?

Je reprends donc mon calcul en lui donnant acte des 196,64 Euros restitués. Il ne reste, si j'ose dire, en septembre, "que" 300 Euros de frais sur des dépenses de 1381 Euros, et sur une position débitrice moyenne qui doit tourner autour de 700 ou 800 Euros. Par rapport aux dépenses, les frais se montent encore à plus de 20 %. Par rapport à la dette, ils ne tournent plus "que" autour de 40 %, ce qui, rapporté à douze mois, atteint le niveau de "seulement" 480 %, guère plus d'une vingtaine de fois le taux de l'usure. Quel progrès !

M. le directeur me signalait aussi qu'il aurait été possible à la banque de rejeter les dépenses émises par ma carte bancaire. C'est vrai, mais avec un taux de vingt fois l'usure, pourquoi l'aurait-elle fait, puisqu'elle me savait solvable ? Si elle avait été de bonne foi, elle m'aurait proposé ce qu'on nomme une "convention de découvert" provisoire, plafonnant les frais.

Enfin, M. le directeur, en porte-parole zélé de son organisation, m'indiqua que ces frais figuraient en toutes lettres dans le règlement de la banque. Ah, le règlement ! Courteline, à moi ! le règlement...

Quand les règlements sont stupides ou illégaux, faut-il les appliquer ? Euh, ben oui, M'sieur, dit le simple ou le paresseux.

Mais non.

Il y a quelque part dans les lois de l'État français l'obligation pour les agents publics de désobéir à un ordre manifestement illégal. En vérité, cette obligation pèse sur tous les salariés, chacun étant un citoyen en plus d'un employé.

Or à 720 % de TEG, on a jugé à Pont-l'Abbé que le règlement devait être illégal, mais pas à 480 %. Dommage.

Allons, me direz-vous, ce règlement est-il si illégal que cela ? Eh bien, j'ai découvert avec amusement que, mercredi, les "grands esprits" s'étaient "rencontrés" comme on dit, on lit sur le site 20 minutes :

«Leurs taux frôle l'usure». Marie-Jeanne Husset, directrice de «60 millions de consommateurs» demande des comptes aux banques françaises.

Le même jour, le "Canard Enchaîné" expliquait à la une : "les banques gagnent plus en prêtant moins".

Hélas, l'affaire du fils à papa a tout effacé ce jour-là, et l'utile campagne contre les taux usuraires pratiqués par les banques est tombée aux oubliettes. Dommage.

Et maintenant, interrogez autour de vous : est-ce que votre banque n'aurait pas subitement été plus coulante sur les chèques et les cartes sans provision ? Ce micro-trottoir vous enseignera rapidement : bien sûr que oui, les banques ont laissé filer pour prélever plus de frais et, ainsi, rembourser plus vite l'État. Malin. Sauf que... et si les gens suivent la jurisprudence de la Cour de Cassation et réclament les frais trop perçus ? Crrrrrac. Imaginez que vous réclamiez tous les frais perçus par votre banque, qui dépassent le taux de l'usure, sur les trois dernières années. Eh bien, vous feriez un touché-coulé, bien pire que la crise financière de l'an dernier.

Voilà qui, sans doute, justifiait un contre-feu puissant et le désistement de Junior, fils du président de la République Bananière Française, de sa fumeuse candidature à la présidence de l'EPAD.

Le stade Jean Bouin vivra

Deuxième occasion qui m'a permis de toucher du doigt que mon blog avait changé de nature (en fait, chronologiquement, c'était avant, mais peu importe) : la matinée de dimanche où, au stade Jean Bouin, nous avons manifesté contre Ubu-Delanoë qui veut chasser les scolaires pour faire du fric.

Lorsque je suis arrivé au stade, l'adjoint au maire du 16e chargé des sports, Yves Hervouet des Forges, m'a prié de monter dans la tribune, parmi les élus et les invités d'honneur. "Merci de ce que tu as fait avec ton blog". Je trouvais un peu surréaliste d'être ainsi accueilli non pas par Yves que je connais depuis longtemps et que je tutoie chaleureusement, mais par l'UMP, puisque sur mon blog, je dénonce la collusion de la municipalité de gauche parisienne et d'hommes d'affaires proches du pouvoir sarkozyste.

La surprise fut encore plus grande quelques instants plus tard, lorsque je me fus assis : mon voisin de gauche se présenta à moi et, lorsque je commençai à répondre "je suis l'ancien adj...", je n'eus pas le temps de terminer ce mot : "C'est vous qui avez fait les vidéos !", et je vis que tout le monde avait vu mes vidéos, et lu mon blog. C'était étonnant : la droite affectait de n'y voir que les attaques contre Delanoë sans prendre la mesure de ce que j'accusais, mais c'était surtout la première fois que je mesurais en direct l'impact d'un blog, et surtout de mon blog. Je dois reconnaître que c'était excitant.

Je vis d'ailleurs monter dans la tribune Serge Federbusch, animateur du site Delanopolis, et désormais proche de la Gauche Moderne, donc du pouvoir sarkozyste, qui était lui aussi très chaleureux. Sa note que je mets en lien me réconcilierait plutôt avec Delanoë en me brouillant avec Delanopolis, et rend encore moins compréhensible l'attitude de la municipalité à Jean Bouin, car en définitive, il s'agit là de favoriser la promotion privée (ailleurs brimée par Delanoë si l'on en croit Federbusch) au détriment des scolaires de l'enseignement public.

Quoi qu'il en soit, il y a eu un déclic dans cet océan de louanges et d'affection : c'est quand j'ai sorti ma caméra vidéo de ma poche et commencé à filmer ce que je voyais autour de moi. Par réflexe, j'étais redevenu blogueur. Il fallut un petit moment pour que ma caméra fût remarquée, mais dès qu'elle le fut, il y eut subitement une effervescence, on repoussa des gens dans la tribune, il fallait faire de la place pour les gens portant des écharpes, bref, j'étais moins bienvenu (c'est si effrayant, une caméra d'Internet...).

Alors, sagement, j'ai offert de quitter la tribune et je suis redescendu sur la piste, avec les autres caméras et les autres appareils de photo, dans mon camp.

Blogueur ? Journaliste ?

Encore quelque temps avant la matinée de Jean Bouin, j'étais allé à Bayeux pour le prix Bayeux - Calvados du correspondant de guerre. Il se trouve que le président était cette année un de mes cousins, Patrick Chauvel, vétéran de ce métier dangereux qu'il exerce depuis quarante ans, depuis le Viêtnam.

Patrick est une légende dans son métier, originellement celui de photographe de guerre, il a obtenu le prix américain qui est juste en deçà du Pulitzer, voici déjà une trentaine d'années. Je me souviens de ses retours du Liban, au début de la guerre, en 1975-76, il racontait cette guerre folle où les gens, rentrant du bureau, sortaient une kalachnikoff d'un placard et entreprenaient de se tirer dessus entre voisins de palier, puis d'un immeuble à l'autre. Le nom magique de cette époque était l'hôtel Commodore où étaient rassemblés les correspondants de guerre, et lorsque quinze ans plus tard, j'ai été raccompagné du mariage du Libanais Antoine Basbous par le journaliste Olivier Mazerolle, celui-ci parlait encore de cet hôtel Commodore, avec une étrange nostalgie. Entre-temps, j'étais moi-même allé au Liban dans une année dangereuse, en 1986.

Patrick, donc, présidait cette année le festival, un festival malin, puisque Bayeux est un théâtre de guerre (le Débarquement en 1944), et puisqu'y est conservé l'un des tout premiers reportages de guerre : la Tapisserie de Bayeux, qui relate la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066. Jean-Léonce Dupont, sénateur (Nouveau Centre) du Calvados et ancien maire de Bayeux, créateur du prix, est d'ailleurs, paraît-il, un ancien prof.

Il y a déjà longtemps que j'entends Patrick et ses collègues se plaindre à juste titre que leur métier n'est pas considéré, qu'une photo de guerre, si exceptionnelle soit-elle, n'atteindra jamais le millième de la valeur de celle du cul d'une starlette du moment attrapée par un paparazzi. Mais après des décennies de difficultés, la crise est forcément à un paroxysme, en raison de la crise qui frappe la presse et les médias.

Je l'interroge donc (en pestant de n'avoir pas ma caméra avec moi et en regrettant de n'avoir pas l'excellent Éric pour surenchérir sur mes questions) sur l'émergence de l'Internet, sur l'effondrement de la presse dite traditionnelle. Et Patrick, qui à vrai dire a croisé des dangers bien plus épouvantables que la chute de la presse dans sa vie (blessé plusieurs fois, notamment au Cambodge en 1973 et laissé pour mort à Panama en 1989), me répond que les nouvelles technologies ne changent pas le fond du métier. "Bien sûr, la presse a un tournant serré à négocier, certains ne s'en relèveront pas, mais..." mais l'info continuera, parce que les journalistes sont là pour témoigner.

Je n'ai pas encore lu, à ce moment-là, l'article signalé par le même Éric aujourd'hui sur l'évolution de la nature des blogueurs aux États-Unis, paradoxal contre-point de la note d'Éric aujourd'hui sur le surclassement des blogueurs par les twitters (j'ai un autre cousin twitter en vue, mais sous pseudo, chhttt).

Au passage, avec les journalistes de guerre, on voit pourquoi l'occident ne peut pas gagner la guerre en Afghanistan : il y faudrait au moins un million d'hommes sur le terrain, et encore : le soldat américain, avec ses trente kilos de barda, auxquels s'ajoutent son casque et divers accessoires, ne peut pas rivaliser avec les bergers afghans, tireurs d'élite, connaissant le terrain mieux encore que leur poche, et bénéficiant partout de caches. Ces bergers tuent un homme à 400 mètres avec un vieux fusil (sans lunette) qu'ils enfouissent aussitôt dans le sable, avant de s'éloigner au milieu du bêlement de leur troupeau. Pendant ce temps, les compagnons du soldat tué avisent la hiérarchie qui, plusieurs heures plus tard, envoie mille hommes sur le terrain, des hélicoptères, parfois bombarde à tort et à travers, cependant que le berger est déjà loin, au calme, insaisissable, innombrable.

Et aujourd'hui, puisque je suis peu à peu gagné par la logique et les réflexes du blogueur, je dois avouer que ces témoignages de journalistes, ces réflexions sur l'évolution de l'information, sur la place des blogueurs dont certains, à force d'en vivre, peuvent être qualifiés de journalistes, me semblent prendre un poids et un sens plus grands.

C'est vrai, au fond, qu'un blog est un média, un vrai. Et je commence seulement à découvrir la perspective du mien.

07/10/2009

Comme Internet fait peur.

Sur cette vidéo de Bakchich à propos d'une révélation de Bakchich Hebdo sur d'éventuelles commissions perçues par Nabozy dans des ventes de frégates et autres constructions militaires navales, suivez le regard de certains des avocats interrogés, et lisez leur frayeur d'Internet. Aucune caméra de télévision ne leur donnerait la même angoisse instinctive.

 

23/09/2009

Internet est-il la couveuse de la presse nouvelle ? (Bakchich).

La presse se meurt, la presse est morte. Car toute presse est comme l'herbe, comme la fleur des champs... dirait Bossuet.

Or voici que toute la presse ne meurt pas : le Canard Enchaîné prospère, lui qui n'a jamais eu la moindre pub et n'a jamais vécu que sur son contenu. Et d'Internet naissent, un par un, des titres débarrassés des logiques publicitaires et destinés à ne vivre que par leur contenu. "Vendredi" est né sur l'idée d'un effet miroir de la Toile (il paraît qu'ils préparent une nouvelle formule), "Siné Hebdo" est né sur un coup de sang et devient un vrai hebdo satirique après plus d'un an d'existence, et puisque c'est ainsi que la presse peut vivre, les journalistes du site Bakchich.info ont décidé de lancer un "Bakchich Hebdo qui, matériellement, ressemble beaucoup à Siné Hebdo. Longue vie à lui.

Et puisque c'est le journaliste Daniel Carton qui occupe la première colonne de la deuxième de couverture, c'est l'occasion de revoir l'excellent entretien de l'été 2007, Daniel Carton et Quitterie :

 

21/07/2009

Méditations d'été.

Je pars demain m'étaler sur une plage bretonne entre un crabe et un pâté de sable (et travailler un peu aussi parce que comme tous les indépendants, je travaille sans cesse). Un peu plus loin encore d'Internet que je l'ai été ces dernières semaines, je vous laisse les excellents propos de Quitterie, à écouter et réécouter, et reréécouter, et à méditer.

 




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12/06/2009

Rendez-nous l'esprit de la modémosphère.

J'ai beaucoup hésité à faire cet article, non pas seulement parce qu'on va encore me traiter d'idolâtre, mais surtout parce que je ... Enfin, tant pis.

La blogosphère démocrate (alias modémosphère) est née pendant la campagne présidentielle, d'une façon un peu empirique, et alors que Quitterie Delmas incarnait le lien que François Bayrou voulait établir avec le nouveau média et son univers. Quitterie était à la fois la porte-parole du candidat dans certains médias (non seulement sur la Toile), la veilleuse du candidat sur la Toile et sur certains sujets sociétaux, et la tutrice souple des apprentis-blogueurs qui, peu à peu, se joignaient au mouvement, enfin elle n'animait pas seulement : elle éclairait.

Parmi les principes cardinaux que nous avions en tête grâce aux rappels qu'elle y faisait régulièrement, il y avait celui que nous n'étions pas des "colleurs d'affiche", nos blogs ne rendraient compte efficacement de ce que nous pensions que s'ils respectaient la règle éthique d'Internet : la quête de l'objectivité, l'élévation des perspectives. C'est par le non-militantisme que nous serions militants pour des principes plus élevés que notre candidat et que, partant, nous servirions celui-ci.

Il y avait aussi la recherche de la réalité, d'être des transmetteurs de ce qui se passait dans la société.

Il y avait enfin la volonté de ne pas fonctionner en circuit fermé, mais d'aller vers les autres sensibilités politiques pour faire d'Internet le lieu par excellence du débat politique, ce qu'il était effectivement à ce moment-là.

Forts de ces messages, nous avons, je crois, amélioré considérablement, non seulement notre efficacité, mais notre façon de vivre notre rapport à la politique et, de ce fait, nous avons donné une image grandie de notre candidat. Ce fut quelque chose de collectif. Nous n'étions certainement pas les mieux organisés, ni au fond les plus percutants, mais nous apparaissions ouverts, en harmonie avec le projet d'Internet.

Il y a eu ensuite des mouvements divers, dont je ne ferai pas l'historique ici, car ils ne sont pas mon sujet.

Ce que Quitterie nous transmettait, et ce sur quoi elle était la boussole, c'était l'esprit, l'inspiration, d'Internet. En harmonie avec cet esprit, Bayrou a pu, avec peu de moyens, incarner une forme d'espérance lors de la dernière présidentielle. Ayant perdu cette harmonie, il est redevenu un politicien teigneux, habile dans les périmètres étroits, mais peinant devant les grandes machines et dans le grand jeu.

Et pourtant, il a fait un effort.

C'est ce qui est le plus douloureux à dire : il a fait un effort réel (et coûteux) pour répondre réellement à une attente réelle des adhérents et militants. Il s'agissait d'outils de type intranet en particulier, permettant aux adhérents de se connecter par affinités ou par spécialité. Malheureusement, cet effort est venu trop tard : au lieu de laisser les initiatives militantes qui ne manquaient pas et qui auraient pu fabriquer un outil de très haut vol en peu de temps, il a voulu gérer lui-même l'élaboration de l'outil (une paire de faux jumeaux), ce fut long.

Je passe sur l'outil purement intranet, je n'y ai pas mis le nez, et ça ne m'intéresse pas. Parlons de l'autre.

L'esprit de cet outil est infidèle à l'inspiration des fondations. Si je prends trois critères, j'aboutis à l'impasse :

- l'outil, par son "marquage", son étiquetage militant, incite les adhérents lecteurs et blogueurs au repli sur eux-mêmes, à rester entre eux, ce qui est totalement contraire à l'esprit initial de la modémosphèe, et au projet d'Internet. Il est discriminant au lieu d'être fédérateur. C'est un embrigadement.

- l'outil est désincarné. Quitterie était une mascotte, une cantinière, une marraine, une figure de proue, une pilote (au sens maritime du terme), quelqu'un de repérable, quelqu'un de vivant qui marquait la modémosphère balbutiante de sa propre personnalité et de son charisme. Il n'y a plus rien de tout cela dans la modémosphère actuelle ni dans son outil central.

- l'outil est silencieux. Destiné à répondre à la curiosité des passants, il ne se projette pas sur la Toile, ne signifie rien, il est transparent, je n'en ai rencontré écho nulle part, je n'ai pas entendu annoncer que telle info s'y était révélée, bref, le trou noir. Et il ne s'articule même pas avec le réseau des blogs initiaux, comme s'il voulait les remplacer, ce qui me semble, encore une fois, contraire à l'esprit même d'Internet, fait de spontanéité et de respect de l'autre.

Et je crois que l'inexistence croissante du MoDem sur la Toile a sa source dans la nature de cet outil, qui est raté. Rendez-nous donc l'esprit de la modémosphère, rendez-nous Quitterie Delmas.

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05/05/2009

Hadopi : contactez vos eurodéputés d'urgence !

Il reste encore une après-midi et une matinée pour contacter vos députés européens, car plusieurs affadissements menacent le paquet télécom dont la discussion revient devant le parlement européen. Voici le texte de la Quadrature du Net :

Paris, le 4 mai - Des menaces aux droits et libertés fondamentaux des citoyens et à la neutralité d'Internet pourraient être votées sans garde-fou au cœur de la législation européenne concernant les réseaux de communications électroniques (le Paquet Télécom). Les citoyens de l'Union Européenne ont deux jours pour appeler tous les eurodéputés et leur demander de voter pour les amendements de droits des citoyens lors de la deuxième lecture du Paquet Télécom. Ces amendements contiennent tous les garde-fous qui ont été supprimés dans les « amendements de compromis » ainsi que les dispositions protégeant contre les pratiques de « discrimination du net » et le filtrage du contenu.

Le mercredi 6 mai à 12:00, les rapports de Catherine Trautmann (PSE - FR) et de Malcolm Harbour (PPE/ED - UK) seront votés en seconde lecture du Paquet Télécom. Dans d'opaques négociations de dernière minute avec le Conseil européen, les deux rapporteurs ont accepté d'affaiblir dans leurs rapports les garde-fous cruciaux pour les droits et libertés fondamentaux des citoyens de l'UE :

  • Dans le rapport Harbour, l'amendement 166 a été remplacé par une version creuse n'ayant plus la moindre valeur de protection. De plus, de très légères protections contre la « discrimination du net », où les opérateurs peuvent choisir le contenu, les services et les applications auxquels on peut accéder en passant par leurs réseaux, ont été complètement neutralisées. La seule protection restante est l'information des clients via les contrats, ce qui est une escroquerie car les lois de protection des consommateurs et de la concurrence ne peuvent pas réguler les droits fondamentaux (elles ont de plus échoué à réguler les réseaux de communications mobiles, qui fonctionnent toujours en cartels dans la plupart des États membres).
  • Dans le rapport Trautmann, l'amendement 138/46 a été affaibli (mais reste un signal politique clair et un rappel légal contre la loi HADOPI) et pourrait nécessiter une interprétation d'une cour de justice européenne et des années de procédure pour contrer les schémas de riposte graduée.

Les amendements de droits des citoyens1 règlent tous ces problèmes. Ils réintroduisent l'amendement 138/46, l'article 32a (l'amendement 166 de la première lecture), ils suppriment toute porte ouverte aux politiques de riposte graduée et protègent contre les pratiques abusives de « discrimination du net » des opérateurs.

« Tous les eurodéputés doivent voter pour les amendements de droits des citoyens car protéger les droits et libertés fondamentaux des citoyens de l'UE est la mission la plus importante du Parlement européen. La protection des droits fondamentaux ne doit pas être laissée aux lois de protection des consommateurs et de la concurrence. Il ne peut pas y avoir de compromis sur ces principes de base, et sûrement pas uniquement pour accélérer les procédures européennes. L'image du Parlement, quelques semaines avant les élections, est en jeu », explique Gérald Sédrati-Dinet, analyste pour La Quadrature du Net.

Il est urgent de contacter TOUS les eurodéputés pour les informer sur ces problèmes et pour leur conseiller de suivre les recommandations de vote de La Quadrature du Net2. Ils doivent comprendre que, quelques semaines avant les élections, les citoyens de l'Union Européenne examinent et jugent leurs votes dans Mémoire Politique3.

« Appelez vos eurodéputés et dites-leur de voter pour protéger vos droits de citoyens. Une opposition directe au Conseil de l'UE est préférable à un recul sur les droits et libertés fondamentaux, en particulier en ce qui concerne Internet, tellement vital pour le futur de nos sociétés. De plus, les amendements de droits des citoyens ne s'opposent pas directement aux compromis négociés avec le Conseil, ils les renforcent », conclut Jérémie Zimmermann, co-fondateur de La Quadrature du Net.

  1. 1. Les amendements de droits des citoyens sont, globalement :
    Sur le rapport Trautmann : am. 3=7 : garantie d'accès et de distribution pour tous les contenus/applications/services, am. 1CP=2=5=6=9 : amendement 138/46 original
    Sur le rapport Harbour : am. 101=111=117 : pas de discrimination dans les politiques de gestion du trafic, am. 102=112=118 : pouvoirs de régulation contre les politiques discriminantes de gestion du trafic, am. 62=94=104=119 : amendement 166 original, am. 96=106=120 : suppression de la collaboration entre les FAI et les détenteurs de droits d'auteur à propos du contenu légitime
  2. 2. Recommandations de vote pour le rapport Harbour et recommandations de vote pour le rapport Trautmann
  3. 3. Mémoire Politique est un outil web visant à trouver et mieux connaître les eurodéputés. Il enregistre leurs positions publiques et évalue leurs votes sur les sujets de La Quadrature : http://www.laquadrature.net/wiki/Memoire_politique

24/04/2009

Hadopi : filtrage obligatoire, selon la future loi de sécurité intérieure.

Au fil d'un article consacré à Jean Dionis du Séjour, dont l'insubordination fait exploser de colère notre pseudo-président Sarkozy, on apprend que la future Loi de Sécurité Intérieure compte s'appuyer sur les dispositions de filtrages prévues par le texte Hadopi pour organiser un véritable contrôle de l'Internet et rendre le filtrage obligatoire. L'objectif est simple : c'est l'État qui dit ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Un État policier.

Le danger du texte contre les libertés publiques se précise donc et je suggère que nos amis les eurodéputés prévoient (tant qu'ils y sont) l'interdiction de toutes les formes de fitrage dans leurs amendements au paquet télécom, ce serait s'attaquer au mal lui-même.

NON AU FILTRAGE !

09/04/2009

Hadopi : débat ultime en cours.

Débat à l'Assemblée en ce moment. Le vote suivra, en principe avant le déjeuner.

12:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, politique, internet, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

07/04/2009

La promesse.

Ma réflexion sur la prise de conscience qu'il m'a paru déceler chez beaucoup d'internautes de la nature d'Internet et de notre rôle, cette promesse que nous devons à notre avenir.

 

00:40 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : internet, hadopi, quitterie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/04/2009

MoveOn.org

Une partie de mes lecteurs sait déjà ce qu'est moveon.org, mais il m'a paru utile, après la vidéo de Quitterie (qui a employé ces mots : "il n'y a pas d'organisation de type MoveOn en France"), d'indiquer à celles et ceux qui ne le sauraient pas que Moveon.org est un mouvement civique ancré à gauche aux États-Unis, s'appuyant grandement sur les possibilités d'Internet. Ses combats nous sont chers : l'environnement, la limitation du pouvoir de l'argent, et quelques autres essentiels.

Voici le début de la notice wikipedia :

 

 

MoveOn.org a été formée en 1998 par deux entrepreneurs dans l'informatique : Joan Blades et Wes Boyd, qui sont notamment les créateurs du système Berkeley Systems. Les deux militants pétitionnent le Congrès pour qu'il passe ("move on") la procédure d'impeachment contre le président Bill Clinton, proposant de censurer le président sans pour autant passer par l'impeachment. A leur grande surprise le bouche à oreille fonctionne et de fait la pétition est un grand succès avec un demi million de signatures.

Entre 1998 et 2002 le couple utilise la même méthode de campagne en s'engageant sur plusieurs autres sujets . Dans le domaine écologique : pour la diminution de la pollution à l'arsenicet au mercure. Dans le domaine démocratique : pour la réforme du mode de financement des campagnes électorales, qui fait appel selon eux à trop de fonds privés et venant d'entreprises.

Depuis les années 2000, l'association à commencé à drainer des fonds pour plusieurs candidats de l'aile gauche et syndicale du Parti démocrate. En 2003, MoveOn a publiquement condamné puis manifesté contre l'invasion de l'Irak par George Bush. En 2004 un soutien important est apporté au candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine John Kerry.

Positionnement progressiste [modifier]

A ses débuts le mouvement est un groupe transpartisan. Rapidement MoveOn devient une association qui fait pression sur le Parti démocrate pour qu'il adopte « un programme vigoureusement à gauche » qui aille « au delà de la simple opposition à l'Administration Bush » selon le journal le Washington Post2.

Le co-fondateur Wes Boyd rejette la stratégie des centristes de l'aile droite du Parti démocrate réunis au sein du Democratic Leadership Council (notamment les époux Clinton) « qui veulent que les démocrates droitisent leurs positions sur la guerre, la fiscalité, la couverture sociale... »

S'exprimant en juin 2003 devant la conférence "Take back America"3Wes Boyd a déclaré « la première manière de faire revenir la confiance, est de se battre ardemment pour ce dont les gens ont besoin ». Selon lui les américains seraient prêt à soutenir une politique de gauche et progressiste mais à la condition « que quelqu'un émerge pour prendre en main ces idées », « à chaque fois que nous l'avons fait, les citoyens américains se sont levés. »

La suite ici.

03/04/2009

Quitterie : "les institutions voient dans Internet le danger de l'émergence d'une société nouvelle".

En marge de la table ronde à laquelle elle a participé le mois dernier à La Cantine dans le cadre du Social Media Club de France, Quitterie donne sa vision prospective d'Internet et de la politique.

 

Connaissiez-vous Wikia search ?

Je vous invite à prendre connaissance de cet intéressant article sur la fermeture du moteur de recherche communautaire lance par un cofondateur de Wikipedia :

Wikia search ferme ses portes après un an

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Jimmy Wales, co-fondateur de l’encyclopédie mondiale wikipedia, a annoncé mardi dernier que Wikia Search, le projet du moteur de recherche communautaire va fermer ses portes après un an de fonctionnement.

Porteur de tant d’espoir pour la recherche en ligne,  Wikia Search n’a pas été à la hauteur des éspérances avec seulement 10 000 visiteurs par mois qui ne permettent pas de rentabiliser ce projet.

La suite ici.

Hadopi : cinq députés sur une voie de garage.

Et voilà, par dix voix contre quatre, hein ?

Je relis : PAR DIX VOIX CONTRE QUATRE.

Faut-il relire la note de Quitterie du mois de décembre ?

Où étaient-ils, nos députés ? Comment se fait-il que l'opposition, sur un projet qui entame si fort nos libertés publiques, n'ait pas éprouvé le besoin de se mobiliser ?

Par dix voix contre quatre, le projet Hadopi est devenu la loi Hadopi, sous réserve de la décision du Conseil Constitutionnel.

"J'ai beaucoup de travail", me disait Quitterie l'autre jour. On comprend son écoeurement.

Quel est maintenant le scénario ?

Jeudi 9, la commission mixte paritaire du parlement (composée de députés et de sénateurs) va réécrire la loi tel que la majorité la veut. Ensuite, les parlementaires de l'opposition ont un délai assez court pour déférer le texte au conseil constitutionnel. Celui-ci statuera sans doute avant la fin du mois d'avril, après l'adoption du paquet télécom par le parlement européen, fait à signaler.

La loi n'est pas applicable immédiatement : selon Mme Albanel, il faudra dix-huit mois pour qu'elle le soit. Ca tombe bien : ce délai devrait être suffisant pour que le paquet télécom soit applicable et qu'il vide la loi Hadopi de sa substance, le psychodrame n'aura servi à rien, ce n'est qu'une mascarade.

L'étape suivante de la mascarade est un ensemble de décrets. D'après ce que j'ai entendu des débats, il y aura au moins un décret en conseil d'État (procédure longue et très formelle) et un décret simple. Antérieurement à l'adoption de ces décrets, la CNIL au moins sera consultée pour avis. Bref, le traintrain.

Et tout ça, tout ce temps perdu, tout cet argent gaspillé, pour rien, pour le caprice d'un président nul.

Demain, je donnerai un article sur le réel enjeu que la loi n'a en rien traité, ni même effleuré : l'avenir des droits d'auteur et de la rémunération des oeuvres et des artistes.

31/03/2009

Hadopi : de toutes façons, il n'y aura jamais de coupure.

Numerama a rendu un compte précis des baffouillages et cafouillages de la ministre de la culture lors du débat d'hier sur la loi dite Hadopi à l'Assemblée Nationale. Mme Albanel y indique que la procédure de coupure n'est pas le but de la loi. Certes, on imagine que tuer des gens n'était pas le but de ceux qui ont instauré la peine de mort... elle nous prend pour des billes.

Mais le journaliste se trompe sur un point précis : le fait que la loi puisse être promulguée avant l'adoption du "paquet télécom" et de l'amendement Bono ne la rend pas ensuite inattaquable juridiquement au nom de son incompatibilité avec le droit européen. En effet, à moins que la majorité n'en décide autrement dans sa souveraine tyrannie, la jurisprudence administrative consacre depuis très longtemps (arrêt Cohn-Bendit en 1978, si ma mémoire est bonne) la primauté du droit européen sur le droit français, si bien qu'il suffira de faire un recours pour excès de pouvoir contre une décision de suspension pour obtenir l'annulation de cette procédure.

Oui, mais voilà, me direz-vous, le paquet télécom ne sera pas applicable sur le champ, il ne le deviendra qu'en 2010, je crois.

C'est vrai, il y aura quelques mois de rodéo, et pendant ce temps-là, la justice administrative aura la latitude de considérer que le principe européen est ou non déjà applicable.

EDIT : je signale que quelqu'un a remarqué que, de même que pour France Télévisions, finalement c'est l'éexécutif qui nommera le président de la Hadopi.

09:55 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : médias, internet, hadopi albanel | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/03/2009

Hadopi : causerie d'un promeneur anonyme.

Muni du kit fourni par l'hebdo papier Vendredi hier, je suis allé chausser des proxy pour surfer furtivement sur le web. Zorro, Zorro, Zorro, renard rusé qui fait sa loi, c'est moi...

Les cinq ou six formules fournies par Vendredi ne sont pas toutes de même nature. Naviguer.ca est un proxy direct, on arrive sur la page et on surfe sous une autre IP en toute quiétude. Anonymouse est bien plus furtif à l'échelle de mes moyens de détection : selon mon outil Starcounter, la connexion Anonymouse n'existe pas, elle n'est pas détectée. Et ceci m'explique pourquoi, parfois, des commentateurs ont des adresses IP connues par Hautetfort, qui ne sont pas connues par Statcounter. Et ceci explique pourquoi les stat Hautetfort sont toujours bien plus élevées que les stat des autres détecteurs et compteurs : c'est qu'elles prennent en compte les furtifs qui ont le pouvoir d'échapper à certains modules contenus dans la page.

Les autres sites indiqués par Vendredi sont des agrégateurs d'IP. Mais il faut se méfier : dans les beaux paniers de fruits frais se dissimulent des fruits blets. C'est ainsi qu'en adoptant certaines IP, et en revenant sur mon propre blog, je me retrouve avec l'identification mixte par Statcounter : d'un côté, la localisation est dans le Mississippi ou l'Ukraine, de l'autre l'IP en chiffres est la mienne. Google ads ne s'y trompe d'ailleurs pas, puisque si je clique sur les pub sous cette forme, le clic s'affiche, mais sans valeur, comme mon propre clic fait sans proxy. Dans les listes d'IP agrégées, d'autres sont plus efficaces, mais doivent avoir un lien organique avec Google car systématiquement elles sont accompagnées de la proposition de télécharger le navigateur Google Chrome, et lorsque j'arrive sur ma page, les Google Ads ont disparu, désactivées en quelque sorte par un outil incompatible.

Voilà, c'est plutôt marrant de sortir couvert. Benoît XVI va-t-il pondre une encyclique contre les proxies ?

En tout cas, voilà du solide, il faut que j'en parle à Quitterie.

12:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, internet, proxy, google adsense | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook