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28/05/2009

Coupat : la fin d'une injustice ?

La libération de Julien Coupat met fin à une détention provisoire manifestement injuste. Comme Coupat le disait lui-même dans Le Monde ces jours derniers, sa détention était une vengeance de la justice policière déçue de n'avoir pas de preuve contre lui.

On pourra gloser sur Coupat, bourgeois "passé à l'ennemi de classe" (ce qui a certainement joué dans les rigueurs qu'il a subies). Coupat est peut-être un blanquiste plus qu'autre chose. Il nie avoir écrit "L'insurrection qui vient", mais avoue en être lecteur (et suggère donc sa lecture). Sa détention le désigne en tout cas comme une sorte de Besancenot en mieux, un héros de la lutte qui aurait souffert dans sa chair, un vrai, un dur, un tatoué.

Sa détention était un abus de pouvoir intolérable. Sa libération, même assortie de conditions extravagantes, est une bonne nouvelle, de celles qui réjouissent Quitterie.

18:43 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, révolution, julien coupat, sncf, tarnac | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/02/2009

Tarnac, Villiers-le-Bel, mises en scène et antiterrorisme.

Le Larzac, ce n'est pas mon histoire personnelle. Tarnac est un nom qui ne me dit rien. Villiers-le-Bel, en revanche, me remémore notre regretté ami, Ali Menzel, que nous étions allés soutenir avec Quitterie Delmas.

L'association de ces deux localités, c'est Quitterie qui l'a faite dans une note qui, depuis bientôt mille ans, occupe la page d'accueil de son blog.

Aujourd'hui, dans le quotidien "Le Monde", outre quelques articles sur l'économie verte (comme celui-ci), on peut lire une tribune cosignée par un ensemble de personnalités comme Patrick Braouézec, maire de Saint-Denis, et Daniel Cohn-Bendit. Ce texte est intitulé "Tarnac ou l'antiterrorisme à grand spectacle", où l'on retrouve presque mot pour mot le thème de l'excellente note de Quitterie.

Cette tribune est remarquablement écrite et s'insurge contre le qualificatif de "terroriste" jeté sur les  détenus de Tarnac, contre lesquels on n'a visiblement pas grand chose. En utilisant le mot "terroriste", on a pu infliger la garde à vue spéciale prévue par les lois : 96 heures (quatre jours et quatre nuits) au lieu de 48. Et l'on n'a pas constaté, là, dans cet abus de droit manifeste, la même protestation que pour un ancien patron de rédaction de Libé, me permettrais-je de glisser au passage.

En tout cas, traiter de terroristes des gens qui ont tiré sur des caténaires (s'ils l'ont fait), c'est à peu près comme de classer dans le grand banditisme des joueurs de bonneteau de fête foraine ou de faire passer en cour d'assises quelqu'un qui aurait chipé une pomme à la devanture d'un marchand de fruits. C'est ridicule, ou cela le serait sans les terribles conséquences que cet abus a sur l'existence de personnes dont beaucoup ne seront certainement condamnées à rien.

Qualifier de terrorisme permet aussi de mettre les petis plats policiers dans les grands plats médiatiques. Et c'est cette instrumentalistaion honteuse qui, au fond, insurge Quitterie, et scandalise les auteurs de la tribune du "Monde". Ils ont raison, ce qui fait que le lien avec les mises en scène de Villiers-le-Bel est entièrement justifié.

J'adhère donc entièrement aux conclusions de cet article : "Il est temps que l'on revienne au respect de l'état de droit". Merci de l'avoir dit si tôt, Quitterie.

29/01/2009

"VILLIER LE BEL ET TARNAC, SOUTIEN AUX EMBASTILLÉES DE LA GUERRE SOCIALE".

La banderole était tendue dans le flanc ouvert d'un camion blanc et portait ces mots (fautes d'orthographe comprises) : "VILLIER LE BEL ET TARNAC, SOUTIEN AUX EMBASTILLÉES DE LA GUERRE SOCIALE", des mots que l'on pourrait croire écrits (fautes d'orthographe en moins) par Qui vous savez.

Tout autour de la place de la Bastille, des réchauds balançaient des rideaux d'effluves de merguez sur une foule qui ne cessait de croître autour des véhicules balisés des syndicats : CGT, CFDT, FSU, et plus loin CFTC, syndicats d'enseignants et autres. L'un des camions de la CGT gueulait à pleins bafles des classiques, "les canuts" ou "le Déserteur" de Vian (dont on ne voit pas bien le rapport avec la choucroute, pour dire la vérité).

Chaque corporation avait sa pancarte ou ses emblèmes. On voyait passer de petits groupes qui semblaient tirés d'un dessin de Sempé, car il y avait parfois juste quatre personnes qui portaient une seule petite pancarte écrite à la main : "Psychologues de l'hôpital N. de Villejuif", presque en ajoutant l'adresse du service, l'étage et le numéro de téléphone. Ceux-là n'étaient pas des manifestants professionnels.

Peu à peu, la place de la Bastille devenait entièrement occupée, comme le boulevard Richard Lenoir qui, de là, va vers la République.

Il n'était pas encore deux heures. Voyant que Quitterie Delmas ne viendrait pas, je m'en retournais et, en refluant par la rue de Rivoli, je croisais encore des groupes, des étudiants d'IUFM, plus loin une centaine de lycéens, des syndicalistes à brassière fluo en retard, des citoyens fermes dans le soleil généreux qui ne faisait pourtant pas encore frémir les prémices du printemps. Ca venait, flot dense de gens issus de tous les horizons. Mais beaucoup de gens dontla gauche est la seconde nature.

J'en ai croisé encore très loin de la Bastille. Des quantités.