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24/06/2008

Sommes-nous capables de vivre ensemble ?

Tout le monde développé est habité de la même hantise : le monde d'en bas, le monde des pauvres, veut venir chez lui, veut habiter avec lui. Le deuxième monde, celui qu'on a longtemps qualifié de tiers, veut vivre avec le premier, ensemble.
 
Et nous, le premier, les gens d'en haut, confortables apparemment, nous ne cessons de bâtir et rebâtir des frontières illusoires sur le Rio Grande ou sur les rives de la Méditerranée.
 
Pourtant, lorsqu'il s'agit d'exploiter les richesses du sous-sol d'en bas, nous sommes pour l'ouverture des frontières à tous les vents. Mais dès que les gens d'en bas veulent prendre leur part de notre expansion, dès qu'ils veulent à leur tour exploiter notre richesse, nous fermons les volets. Attention à vos doigts. Aïe.
 
"Directive de la honte", "camps de rétention" (rien que ce mot de "camps" est insoutenable) sont l'écho des miradors, des milices, des murs de barbelés, qui hérissent la frontière sud des États-Unis. Nous sommes assis sur le même magot. Na. Chacun chez soi.
 
Alors dans ce monde triste, pas d'espoir ?
 
Mais si.
 
Il y a notre volonté, celle des citoyens, celle des associations comme RESF, tout cela qui édifie en ce moment un monde nouveau, tout cela qui chuchote dans le dos des acariâtres et des cruels : "Ne vous en faites pas : on va le faire, on va vivre ensemble" dans ce monde nouveau.
 
Et alors, la vie est plus belle. 

08:48 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : société, immigration, rétention, europe | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Cher Hervé,
je suis ému par ce que je lis. Je tiens à t'en remercier. C'est exactement comme ça que je me représente notre monde.
Personnellement, j'ai l'impression d'apporter ma -toute- petite pierre à ce monde que RESF construit parce que j'y crois, parce que je fais ce que je peux, parce que, au moins, j'essaye.
Ce que je veux simplement te dire, c'est que ton texte, si simple pourtant, me donne de l'espoir. Je pense venir de temps en temps le relire dans les semaines qui viennent, pour me ressourcer en énergie !

Écrit par : guillaumeD | 25/06/2008

@ GuillaumeD

Dsl pour ton concours.

Écrit par : Hervé Torchet | 25/06/2008

Oui, c'est un vieux truc des ultralibéraux que de trouver des âmes généreuses pour déguiser d'oripeaux humanitaires la bonne vieille manie capitaliste qui consiste à importer des malheureux pour faire pression sur les salaires de ses ouvriers.
Dans le temps il y avait l'esclavage mais Marx a montré que la création d'un prolétariat permettait d'accroitre son taux de plus-value dans la mesure ou le capitaliste n'était tenu qu'à payer strictement le travail fourni par l'ouvrier et non les coûts afférents à l'intégralité de la vie de l'esclave maladie et vieillesse comprise.
De nos jours ce dilemne embarassant s'est bien amélioré, il y a deux méthodes dues à l'évolution technique:
La délocalisation - dans le temps on ne pouvait pas trimbaler les champs de canne à sucre mais de nos jours on peut trimballer les machines -
L'immigration - dans le temps il fallait s'occuper à vie des esclaves maintenant le patronat paye le travail fourni par les immigrés et confie à la Société le soin de s'occuper du reste - tout bénef -
Evidemment cette évolution a fait disparaitre les entreprises de traite mais que voulez-vous l'artisanat se perd.
"De bonnes intentions, l'Enfer en est pavé", c'est de Dante je crois.

Écrit par : Jean Marie | 25/06/2008

@ Jean-Marie : en Europe, l'importation de main d'oeuvre a cessé depuis plus de 3 décennies, si jamais le terme a été adéquat pour désigner des êtres humains libres (car la traite, elle, est abolie depuis un siècle et demi). Il n'y a plus de recruteurs dans les montagnes du Maghreb, plus de lignes maritimes spécialisées, plus de bureaux de placement pour immigrés... et un étudiant étranger en France qui veut travailler pendant les vacances encourt des montagnes d'obstacles administratifs.

Faites au moins grâce aux personnes qui risquent leur vie dans les déserts et les océans pour venir chez nous, de leur autonomie de mouvement, de leur liberté - en jargon, considérez-les comme des agents micro-économiques rationnels, plutôt que comme des biens meubles.

Écrit par : FrédéricLN | 26/06/2008

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