Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/06/2008

Sommes-nous capables de vivre ensemble ?

Tout le monde développé est habité de la même hantise : le monde d'en bas, le monde des pauvres, veut venir chez lui, veut habiter avec lui. Le deuxième monde, celui qu'on a longtemps qualifié de tiers, veut vivre avec le premier, ensemble.
 
Et nous, le premier, les gens d'en haut, confortables apparemment, nous ne cessons de bâtir et rebâtir des frontières illusoires sur le Rio Grande ou sur les rives de la Méditerranée.
 
Pourtant, lorsqu'il s'agit d'exploiter les richesses du sous-sol d'en bas, nous sommes pour l'ouverture des frontières à tous les vents. Mais dès que les gens d'en bas veulent prendre leur part de notre expansion, dès qu'ils veulent à leur tour exploiter notre richesse, nous fermons les volets. Attention à vos doigts. Aïe.
 
"Directive de la honte", "camps de rétention" (rien que ce mot de "camps" est insoutenable) sont l'écho des miradors, des milices, des murs de barbelés, qui hérissent la frontière sud des États-Unis. Nous sommes assis sur le même magot. Na. Chacun chez soi.
 
Alors dans ce monde triste, pas d'espoir ?
 
Mais si.
 
Il y a notre volonté, celle des citoyens, celle des associations comme RESF, tout cela qui édifie en ce moment un monde nouveau, tout cela qui chuchote dans le dos des acariâtres et des cruels : "Ne vous en faites pas : on va le faire, on va vivre ensemble" dans ce monde nouveau.
 
Et alors, la vie est plus belle. 

08:48 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : société, immigration, rétention, europe | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

07/01/2008

Rétention des condamnés à quinze ans : la barbarie judiciaire.

Depuis des décennies, peut-être des siècles, depuis au moins Voltaire, on est persuadé en France que la justice marche d'un pas sûr vers la civilisation chaque fois qu'elle s'éloigne des idées sommaires et des procédures discrétionnaires et cruelles.
 
Depuis des décennies, et certainement des siècles, on sait qu'il vaut mieux innocenter un coupable que condamner un innocent.
 
Or c'est tout l'inverse que se propose de faire demain la majorité parlementaire : il s'agit désormais de maintenir des condamnés en détention perpétuelle (la perpétuité réelle) sur un simple soupçon. Ce n'est pas encore une lettre de cachet, mais cela en prend le chemin.
 
À ce compte-là, certainement, Sade aurait passé toute sa vie à la Santé comme il l'a passée à la Bastille.
 
Voyons de quoi il s'agit : lorsqu'un délinquant sexuel qui s'est dévoyé sur un mineur est condamné à quinze ans de réclusion au moins, une commission d'experts peut décider que, lorsqu'il aura terminé sa peine, eh bien ... il n'aura pas terminé sa peine.
 
Il serait plus simple d'autoriser la perpétuité réelle. Mais on sait, car la justice a progressé, elle, elle a réfléchi et étudié, elle, on sait que la perpétuité réelle est une peine pire que la mort, car elle livre le condamné au désespoir sans limite. Elle s'enfonce donc dans la barbarie, et ce sans le moindre bénéfice pour la société, car tout au contraire, le but de la prison doit être de réinsérer les délinquants, de leur offrir l'espoir d'une rédemption, d'une vie meilleure, accomplie.
 
Il s'agit là, on s'en doute, d'un vieux débat, celui qui depuis des décennies, oppose la conception d'une rétention punitive (croyant dans la vertu exemplaire de la punition) à celui celle d'une rétention réformatrice. La rétention-élimination contre la rétention-soin.
 
Le paradoxe de ce dispositif, c'est qu'il combine les deux critères, puisque la rétention consécutive à la peine a un objectif officiel de ... soin.
 
Mais alors, à quoi ont donc servi les quinze années de détention antérieure ? À rien ?
 
Le taux de récidive, dans ce domaine, est égal à 1 %. Va-t-on le réduire ? Et à quel prix ? Le remède ne sera-t-il pas pire que le mal ?
 

21:05 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, justice, rétention, pédophiles | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook