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21/04/2015

Trafics d'humains en Méditerranée

La multiplication des noyades de migrants en Méditerranée souligne l'impuissance des pays riches à décourager les pauvres de venir chercher l'Eldorado chez eux. Des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, jetés sur les mers par une cruauté ou l'autre, se trouvent chaque jour plus en danger que la veille. La cupidité des trafiquants et l'égoïsme des peuples européens versent ensuite des larmes de crocodile sur les morts de ces traversées tragiques.

barbaresques.jpgIl semble qu'une malédiction condamne la Méditerranée à porter depuis toujours des cargaisons humaines. Les Grecs, les Romains, les Arabes, et beaucoup d'autres, n'ont cessé d'acheminer sur elle leurs horribles frets humains d'esclaves. En principe, les naufragés d'aujourd'hui ne sont plus des esclaves, mais les otages de toutes sortes de mafias qui se servent de leur détresse et qui profitent d'eux pour passer aussi armes et drogues, parfois sous couvert de bigoterie. La férocité et les grands mots servent alors de méprisables paravents à des activités plus méprisables encore. Le brigandage rit de ce qu'il effarouche.

Autant le dire tout de suite : aucune politique d'immigration raisonnée, ni de quotas, ne viendra à bout de cette détresse. Les États-Unis ont tout cela depuis belle lurette, et cela ne les empêche pas de recevoir une immigration clandestine massive et d'ailleurs, disons-le, productive. Non, la seule solution consiste dans l'accélération du développement économique (déjà bien amorcé pour un nombre croissant de pays de l'Afrique subsaharienne) et surtout, dans des politiques de paix civile efficaces. Un Boko Haram, ce sont des dizaines de milliers de civils qui fuient. Nécessité fait loi.

04/04/2009

"Nulle part terre promise" : nulle part sans ailleurs.

Voici en quelques semaines le troisième film que je vois sur le même sujet : l'odyssée des clandestins venus d'Asie tenter leur chance en Europe. Le premier, volontairement décalé, était celui du vétéran Costa-Gavras, "Eden à l'ouest". Le deuxième, triste à mourir, et qui a fait heureusement couler de l'encre, était le remarquable "Welcome" de Philippe Lioret. Le troisième est plus discret, sorti dans quelques salles seulement : "Nulle part terre promise", d'Emmanuel Finkiel, avec en particulier Elsa Amiel qui sous certains angles a un faux air entêtant de Sandrine Kiberlain.

"Eden à l'ouest" voyait l'immigration clandestine sous l'angle des parasites et d'une société européenne réduite à ses propres apparences et à ses propres mensonges. "Welcome" s'attachait à ceux qui aident les fugitifs et à ceux qui les dénoncent. "Nulle part terre promise" est encore plus radical dans son approche cinématographique : peu de dialogue, un tournage en numérique s'attardant longuement sur des situations hyperréalistes, effrayantes. C'est notre humanité.

L'angle d'approche est à la fois plus large et plus serré encore, focalisée sur trois parcours : celui d'une étudiante (Elsa Amiel), celui d'un émigré accompagné de son fils, et celui d'un "col blanc" français envoyé par sa boîte, d'abord délocaliser son usine en France (quasi-émeute des ouvriers, très en écho de la réalité actuelle) puis la relocaliser en Hongrie, Hongrie où l'étudiante circule avec une caméra DV constamment allumée et braquée sur le visage des gens. Le père et son fils, eux, passent de soute en camion, traversent les frontières sans être vus, et finissent au bord de la Manche, là où se termine le film de Lioret, face à l'Angleterre.

Plus serré, donc, sur ces échantillons humains souvent muets, très mobilisés par un but chacun à la fois. Plus large, l'angle, aussi, parce que le sujet réel du film est la mondialisation : des ouvriers d'Asie Mineure viennent clandestinement travailler en Europe de l'ouest pendant que les entreprises françaises transfèrent le travail en Europe de l'est. L'étudiante est en Hongrie et son voyage doit se poursuivre à Londres, où elle pourra se rendre facilement bien qu'on lui vole son sac, cependant que les clandestins vont tenter d'y aller en parcourant le tunnel sous la Manche à pied.

C'est notre époque, celle en tout cas d'avant la crise. Sur quoi va-t-elle déboucher ?

Sur rien. Sur la même chose qu'avant, sur des gens qui cherchent ailleurs ce qu'ils ne trouvent pas chez eux et qui, pour la plupart, ne finissent nulle part, un nulle part sans ailleurs.

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04/12/2008

Message de la Cimade.

Trouvé sur le blog :

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Message de la Cimade

décembre 4, 2008

Aux ONG
Aux signataires de la pétition contre la directive de la Honte
Aux ONG du sommet citoyen «des ponts pas des murs»
Aux syndicats, Eglises ou personnes refusant la «directive de la Honte»

Paris, le 4 décembre 2008

Message et action urgente :
Il est encore temps de bloquer l’adoption de la directive de la honte !

CherEs amiEs,

Nous venons d’apprendre incidemment que la directive retour - la directive de la honte sur la rétention et l’expulsion des sans-papiers en Europe - est proposée à l’adoption formelle du Conseil des ministres de l’Union européenne lors d’une prochaine réunion le 8 ou le 9 décembre.

Cette procédure, en catimini, ne serait plus qu’une simple «formalité».

L’adoption serait prévue :
- soit lors du Conseil des ministres «environnement» présidé par M. Borloo. Etrange conception de l’écologie que d’y inclure l’expulsion des sans-papiers !
- soit lors du Conseil des ministres «transports» présidé par M. Bussereau. Démonstration de la volonté de développer les expulsions collectives par charters ?
- soit lors du Conseil des ministres «affaires générales» présidé par M. Kouchner. Les Etats partenaires de l’Union européenne, en Afrique comme en Amérique latine apprécieront.

Nous vous demandons à tous de vous mobiliser en urgence pour interpeller vos élus et gouvernements respectifs afin que la Présidence française de l’Union européenne renonce à ce projet d’adoption (report de l’ordre du jour et abandon du projet de directive).

MERCI de diffuser en urgence ce message et le communiqué ci-dessous à tous vos réseaux !

> Communiqué de presse
> Press release

Les initiateurs de la campagne contre la directive de la honte :

Anafé, APDHA, Arci, ATFM, La Cimade, Gisti, IPAM, LDH-Belgique, Migreurop, Statewatch

 

Commentaire : le conseil constitutionnel sanctionne depuis vingt les "cavaliers législatifs" (il ne s'agit pas de Bayrou), et c'en est visiblement un. Il y a effectivement de l'humour noir à faire passer le principe des charters d'immigrés par le conseils des ministres des ... transports.

25/10/2008

Quitterie Delmas, l'intégration et le budget.

Voici une nouvelle vidéo de la série déjà mentionnée, où Quitterie, s'exprimant sur le projet de budget, critique les choix faits par la majorité en matière d'immigration, d'intégration et de reconduites à la frontière.

 

24/06/2008

Sommes-nous capables de vivre ensemble ?

Tout le monde développé est habité de la même hantise : le monde d'en bas, le monde des pauvres, veut venir chez lui, veut habiter avec lui. Le deuxième monde, celui qu'on a longtemps qualifié de tiers, veut vivre avec le premier, ensemble.
 
Et nous, le premier, les gens d'en haut, confortables apparemment, nous ne cessons de bâtir et rebâtir des frontières illusoires sur le Rio Grande ou sur les rives de la Méditerranée.
 
Pourtant, lorsqu'il s'agit d'exploiter les richesses du sous-sol d'en bas, nous sommes pour l'ouverture des frontières à tous les vents. Mais dès que les gens d'en bas veulent prendre leur part de notre expansion, dès qu'ils veulent à leur tour exploiter notre richesse, nous fermons les volets. Attention à vos doigts. Aïe.
 
"Directive de la honte", "camps de rétention" (rien que ce mot de "camps" est insoutenable) sont l'écho des miradors, des milices, des murs de barbelés, qui hérissent la frontière sud des États-Unis. Nous sommes assis sur le même magot. Na. Chacun chez soi.
 
Alors dans ce monde triste, pas d'espoir ?
 
Mais si.
 
Il y a notre volonté, celle des citoyens, celle des associations comme RESF, tout cela qui édifie en ce moment un monde nouveau, tout cela qui chuchote dans le dos des acariâtres et des cruels : "Ne vous en faites pas : on va le faire, on va vivre ensemble" dans ce monde nouveau.
 
Et alors, la vie est plus belle. 

08:48 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : société, immigration, rétention, europe | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook