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24/11/2008

Comment je suis devenu le dernier président des JDS de Paris.

C'est une note curieusement liée à l'actualité, que je fais en particulier pour ceux de mes lecteurs qui aiment que je leur fasse les "belles histoires de l'Oncle Paul" du centrisme et de la famille démocrate française.

En 1994, le Centre des Démocrates Sociaux (CDS) vivait ses dernières heures. Il était à bout de souffle après dix-huit ans d'existence, sa dynamique avait disparu avec son fondateur, Jean Lecanuet. L'année 1994 fut émaillée de non moins de deux congrès du CDS, le premier à Rouen, ville longtemps dirigée par Lecanuet, le deuxième à Paris porte de Vincennes, sur la pelouse de Reuilly.

La décrépitude du CDS avait commencé vers 1991-92 et je me souviens d'avoir vu pour la dernière fois Lecanuet, au tout début 1993, lors des voeux annuels du président du Sénat (Monory), très amaigri, frêle, soutenu par deux personnes. Il est mort peu de mois après, on m'a dit que c'était d'un cancer de la peau dû à un excès d'UV.

Au moment de la mort de Lecanuet, Bernard Bosson, jeune maire d'Annecy et fils du sénateur Charles Bosson, centriste historique, était le seul candidat déclaré à sa succession. Il y avait eu auparavant une tentative de Dominique Baudis, alors maire de Toulouse et ancien président des Jeunes Démocrates (modèle 1965), mais sans aboutissement réel, avec plutôt une balkanisation du mouvement. J'en parle peu, parce que c'était un moment où j'avais choisi de prendre mes distances.

Quoi qu'il en soit, dans l'été 1993, François Bayrou, qui recevait l'Université d'Été des JDS sur ses terres des Pyrénées Atlantiques (à Biarritz), s'aperçut que les conditions étaient réunies pour qu'il pût se présenter à son tour à la présidence du CDS. Il le fit peu après.

Au moment où il annonça son intention, Bosson faisait la quasi-unanimité, caracolant dans toutes les enquêtes, bref, c'était gagné d'avance pour lui.

Or le congrès avait été prévu de longue date pour se tenir à Rouen, au printemps 1994. Pour une raison que j'ignore, l'idée vint qu'il serait difficile de voter pour un nouveau président lors de ce congrès, sans doute en raison des élections européennes qui devaient avoir lieu en juin suivant et où Baudis serait en définitive tête de liste commune UDF-RPR. Bosson, qui avait toutes les cartes en mains, qui pouvait tout, commit la faute d'accepter ce report qui devait le placer en positio défensive pour les six mois suivants et, en définitive, le faire perdre.

Le congrès fut évidemment une mare aux grenouillages. Son moment le plus fort, dans mon souvenir, fut la montée à la tribune de Valéry Giscard d'Estaing, parce qu'il était détesté par la salle. Il traversa celle-ci de part en part, du fond jusqu'à la tribune, au milieu du silence glacial des 1500 délégués. Puis, parce que c'est un grand orateur, en quelques phrases où il s'exprimait sur Jean Lecanuet (mort depuis peu), VGE souleva un tonnerre d'applaudissements et il parvint ainsi à ressortir encore sous les applauddissements, un véritable tour de force.

Et pourtant, à l'automne, lorsqu'il m'est arrivé de dîner à la table de Bayrou au ministère de l'Éducation Nationale où se tenait son équipe de campagne (Bosson étant mieux implanté au siège du CDS), Bayrou nous a confié à quel point l'antagonisme avait été fort entre le grand bourgeois Giscard et le méritocrate Lecanuet, un choc culturel.

Entre-temps, j'avais dirigé l'équipe qui répondait au courrier de la liste conduite par Baudis pour la campagne européenne de juin 1994. Là, nous avions gagné, avec d'ailleurs difficulté, et j'avais pu constater la constitution d'une ligue des gérontes de l'UDF (VGE, Monory et Barre) autour de la candidature de Chirac pour l'élection présidentielle qui devait avoir lieu l'année suivante.

Bosson, lui, était très engagé auprès de Balladur, ainsi que le président de la fédération CDS de Paris, le conseiller de Paris et neveu de Jacques Barrot, Jean-Charles de Vincenti. Les balladuriens se groupaient donc autour de Bosson, c'était logique. cela avait la conséquence de fournir à l'adversaire de Bosson le réseau de ceux qui penchaient plutôt pour Chirac.

L'Université d'Été des JDS eut lieu au Pradet, dans les hauts du Var, cette année-là. L'équipe sortante des JDS, conduite par Jean-Luc Moudenc, ne s'en occupa guère et l'équipe entrante n'avait pas encore été élue. Comme j'avais organisé plusieurs universités d'été quelques énnées plus tôt, je pris (sans mandat) la chose en mains et je me revois, en juillet 1994, tout seul (la secrétaire Chantal Renaud était en vacances), il faisait très chaud, portant des cartons entiers de lettres à l'Assemblée Nationale, d'où elles étaient expédiées sous le timbre de plusieurs députés (il me semble que c'est Jean-Christophe Lagarde qui, comme numéro 2 de l'équipe sortante et encore je crois assistant parlementaire, finit par organiser cette expédition).

De ce fait, après la campagne européenne, je me retrouvais au milieu des événements. C'est à l'Université d'Été que nous avons élu Christian Bartholmé (qui vient de se manifester à moi sur Facebook) dernier président des JDS. Il était pour Bosson et pour Balladur, comme d'ailleurs Lagarde et la plupart des présents.

C'est le moment où j'ai scellé mon deal avec Claude Goasguen, par l'entremise d'un jeune du XIIe qui se nommait Pierre-Alexandre Kropp. Goasguen soutenait Chirac (dont il était proche) et Bayrou avec lequel il avait fait ses premières armes comme JDS (lui aussi) quinze ans plus tôt. Retrouvant mon président des JDS Éric Azière, je me suis ainsi retrouvé intégré à l'équipe de campagne de Bayrou et je venais plusieurs fois par semaine prendre le courrier reçu par Bayrou (émanant de militants), auquel je répondais en utilisant les textes et discours de Bayrou. J'avais fait ça pour Baudis aux Européennes (avec trois collaboratrices) et je continuais seul pour Bayrou.

Cette campagne dura près de trois mois et j'en garde une foule de souvenirs chaleureux.

Parmi eux, cette réunion avec Bayrou dans la grande salle du rez-de-chaussée qui donne sur le jardin intérieur du ministère, où Bayrou rencontrait les vingt ou trente cadres JDS qui le soutenaient.

- Alors, pour la présidentielle, vous allez voter pour qui ?

- Pour Balladur.

- Pour Balladur.

(Le CDS avait choisi de soutenir officiellement Balladur et les jeunes, très anti-chiraquiens, étaient presque tous sur cette ligne, Bayrou lui-même soutenait officiellement Balladur qui était son chef de gouvernement).

- Pour Balladur.

- Pour Balladur.

La parole vint à moi, le dernier :

- Pour Chirac.

Silence.

- Eh bien, vois-tu, me dit-il, si j'ai choisi de soutenir Balladur, c'est pour éviter que la porte se referme sur la candidature unique.

Au passage, on voit la clairvoyance de Bayrou pour qui Chirac (qui était pourtant au fond du trou dans les sondages) restait le favori de l'élection et Balladur celui qui permettait d'éviter la candidature unique et stalinienne d'un monolithe de la droite et du centre droit.

Or c'était paradoxal car, dans le même temps, Balladur annonçait que, s'il était élu, il rassemblerait l'UDF et le RPR dans un seul parti (ce que Chirac fera plus tard sous le nom d'UMP avec ceux de l'UDF qui le rejoindront, la majorité des élus), cependant que Chirac garantissait que, s'il était élu, il laisserait existence et pleine autonomie à l'UDF, ce qu'il a d'ailleurs fait.

On voit à quel point les choses étaient confuses et on se battait à front renversé.

Ce débat de structure soulignait la péremption du format CDS. Et, lors du congrès qui eut lieu en terre chiraquienne , à Paris, à la fin de l'année 1994, l'avenir se formulait à travers lui : Bosson voulait un grand parti de droite et du centre droit (voter pour lui revenait à créer une CDU à la française, ancrée à droite) sous la houlette de Balladur ; Bayrou voulait un grand parti occupant l'espace central, qui aille de Balladur à Jacques Delors. Dans les deux cas, le CDS, comme tel, était appelé à se fondre dans un mouvement plus large.

Ce congrès rassemblait des délégués des fédérations départementales (à la manière de ce qu'on vient de voir au congrès socialiste de Reims). La veille du vote, les deux maîtres ès réseaux, Yves Pozzo di Borgo et Éric Azière, avaient pronostiqué l'un que Bayrou aurait 667 voix, l'autre qu'il en aurait 664, il en eut, si ma mémoire est bonne, 661, qui représentèrent 57 % des délégués, nous avions gagné.

Vint l'élection municipale. Suivant mon deal avec Goasguen, je fus élu adjoint au maire du XVIe arrondissement et celui qui m'avait permis d'arriver là, Kropp, devint conseiller du XIIe arrondissement.

Puis il fallut préparer le congrès par lequel le CDS devait se fondre dans une entité (à peine) plus grande, Force Démocrate.

La situation des bossono-balladuriens à Paris devenait très inconfortable par la double pression des chiraquiens et des bayrouistes. Ils finirent par jeter l'éponge et par quitter le CDS, vers septembre 1995 si ma mémoire est bonne.

Jean-Manuel Hue s'en alla donc, quittant la présidence des JDS de Paris, et emmenant la quasi-totalité des cadres et le plus grand nombre des adhérents de la fédération. De ce bureau fédéral décimé, il restait deux vices-présidents et moi, qui en étais devenu membre de droit par le fait de l'élection, et quatre autres, dont Kropp.

Il y eut une réunion pour pourvoir à l'intérim en attendant le congrès. Elle eut lieu dans un très petit bureau du rez-de-chaussée de l'aile du ministère de l'intérieur que Goasguen avait prise pour son éphémère ministère de la Réforme de l'État. Hervé Bénessiano, aujourd'hui premier adjoint au maire du XVIIe arrondissement et depuis toujours bras droit de Goasguen (et accessoirement mon premier président des JDS de Paris quand j'ai adhéré en 1981), présidait la séance.

Les deux vices-présidents revendiquaient la présidence intérimaire et se chamaillèrent un certain temps. le premier, Vincent C, était le jeune de service du VIIe arrondissement (sous la houlette de Pozzo), le deuxième, Philippe Chaumont, était du XIVe que Goasguen venait de quitter pour rallier le XVIe arrondissement en vue de prendre une circonscription législative (ce qu'il fit en 1997).

Comme il était impossible de mettre les deux vice-présidents d'accord l'un avec l'autre et comme il n'existait aucune disposition permettant de trancher entre eux, j'ai fini par proposer que, puisque j'étais le plus ancien dans le grade le plus élevé (comme on dit dans l'armée), j'assumerais l'intérim, le temps de participer au congrès fondateur du nouveau parti, après quoi j'organiserais sous trois mois une AG où serait élue l'équipe dirigeante du nouveau mouvement de jeunes à Paris.

Je sentis que Kropp et les trois autres membres de base du bureau étaient soulagés par cette proposition. Les deux vice- restèrent cois un instant, puis commencèrent à mettre mon intégrité en cause.

Là, c'était trop, je tapai du poing sur la table, j'indiquai que j'assumerais l'intérim avec le titre de coordinateur , que l'un des membres non-titrés serait secrétaire, l'autre trésorier (fonctions statutaires) et que tous les autres seraient vice-présidents. Quelqu'un avait une objection ?

Non. Ils n'osèrent pas.

Le nouveau secrétaire émit l'idée qu'il vaudrait mieux que je prenne quand même le titre de président et ne fut pas contredit.

Tout le monde signa le PV que nous allâmes aussitôt déposer à la préfecture.

Voilà comment je suis devenu le dernier président des JDS de Paris, en un temps lointain, l'automne 1995, dont je me souviens avec plaisir maintenant que je suis entièrement tourné vers l'avenir avec Quitterie Delmas.

Commentaires

Excellents ces billets !!!

Écrit par : François | 24/11/2008

trop fort Hervé ! Tu es notre Oncle Paul, notre Armand Jammot, notre conteur dont le compteur tourne bien ! Merci, ami. Il me vient à cette lecture une petite larme d'ancien du cds !

Écrit par : bertin | 24/11/2008

Vraiment très intéressant.
Ne t'es-t-il pas venu à l'idée de rassembler ces billets ?

Écrit par : Thierry P. | 24/11/2008

c'est bien de penser à son crapeau. Enfin un blogueur qui pense à moi ! ;-)

Écrit par : LCDM | 24/11/2008

Impressionnant en effet - quelle endurance il faut pour durer en politique, entre tant de picrocholitudes !

Écrit par : FrédéricLN | 24/11/2008

@ le Pradet

Faisant partie des puristes je me permets de rectifier sur la ville du Pradet.Le Pradet n'est pas dans le haut var car cette ville est en bord de mer et mène à la route de Carqueiranne.Fayence ,Draguignan entre autre forment le haut var.J'ai eu ma maison pendant 21 ans à l'est de Toulon à 5 km du Pradet et la route était mon lieu d'entrainement en vélo.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 24/11/2008

@ Pierre

Mais je t'assure que nous étions très nettement en surplomb, plus qu'à flanc de colline, dans ce VVF perdu dans la verdure.

Écrit par : Hervé Torchet | 24/11/2008

"...dont je me souviens avec plaisir maintenant que je suis entièrement tourné vers l'avenir avec Quitterie Delmas."
Tu es peut-être tourné vers l'avenir mais avec de sacrées oeillères. :)

Écrit par : GuiGrou | 24/11/2008

Magnifique note... c'est l'historien qui parle.
Chapeau, l'artiste! ... là, c'est le blogueur qui s'exprime.

Et j'ai bien sûr éclaté de rire aux deux derniers mots!

Écrit par : GuillaumeD | 24/11/2008

C'est un mémorialiste.

Écrit par : L'hérétique | 24/11/2008

Le passage qui m'épate le plus ce sont les prévision de Pozzo Di Borgo et de Azière...
Quelle mémoire des chiffres !

Pendant que j'y suis, un peu de hors-sujet (ou presque). Un symphatique billet sur quelques "conseils à une jeune politicienne" : http://blog.tcrouzet.com/2008/11/23/pour-une-politique-de-transition/

Écrit par : Oaz | 25/11/2008

Salut Hervé,

J'arrive comme la cavalerie, très en retard, mais je viens juste de découvrir cet intéressant (et succulent) article dont j'ai partagé quelques éléments.

Bravo pour ta belle histoire ; cependant, je me permets de te faire deux précisions/rectifications, étonné de quelques failles à la mémoire due sans doute à la distraction.

1. Jean-Christophe Lagarde n'était pas encore SG des JDS puisqu'il l'a été sur la liste de Christian Bartholmé. C'était Cyrille Moreau qui avait cette responsabilité à l'époque de Jean-Luc Moudenc. Il faut d'ailleurs noter l'aspect "package" des élections du BN des JDS puisqu'il s'agit de scrutin de listes bloquées à la mode municipales d'avant-1983, à savoir du tout ou rien, sans aucune proportionnelle (je me souviens que cette particularité avait généré déjà beaucoup de débats en 1988).

2. Peut-être ai-je mal compris certaines phrases de ton article (4e paragraphe) mais j'ai l'impression que tu considérerais Bernard Bosson comme le successeur naturel de Jean Lecanuet. C'est celui bien sûr de Pierre Méhaignerie qui a succédé à Jean Lecanuet en 1982 dans un combat (épique) contre Bernard Stasi (échec que je regrette encore aujourd'hui !).

Amicalement et à bientôt ici ou ailleurs,
Sylvain Rakotoarison.

Écrit par : Sylvain Rakotoarison | 23/04/2011

@ Sylvain

Tu as raison, Lagarde était numéro 2 de l'équipe entrante. Mais j'ai gardé le souvenir que Lagarde était déjà en fait numéro 2 de l'équipe antérieure. Moreau ne s'était-il pas éloigné déjà ?

Sur la présidence, oui techniquement tu as raison, mais en vérité la présidence était vacante depuis déjà quelque temps, selon un processus amorcé au congrès d'Angoulême. En fait, quand on allait au siège, rue de l'Université, on ne rencontrait plus que des bossonistes, il n'y avait plus de président. Courant 1994, il n'y avait plus de traces de Méhaignerie. Et par ailleurs, la mort de Lecanuet incitait à lui comparer son successeur indirect. Je crois que mon effet littéraire a heurté la rigueur de ton esprit scientifique.

Écrit par : Hervé Torchet | 23/04/2011

Hervé,

Effectivement, depuis le congrès d'Angoulême en 1991, Bernard Bosson était devenu SG du CDS (à la place de Jacques Barrot), Dominique Baudis président délégué (ou exécutif, j'ai un petit doute) et Pierre Méhaignerie était resté président tout court.

Si Bernard Bosson a raté le congrès de Rouen (où il aurait pu devenir président), je pense que Dominique Baudis aurait pu gagné le congrès d'Angoulême (2 ans après l'aventure des rénovateurs et au cours d'une période sans élection) s'il avait osé défier "le père" mais en bons démocrates-chrétiens, tous les protagonistes se sont contentés d'une solution médiane et consensuelle (Dominique Baudis était populaire à l'extérieur du CDS, et comme président du CDS, il aurait pu devenir rapidement un présidentiable en 1995 ; conclusion, aucun candidat UDF en 1995).

François Bayrou, au contraire de tous les autres, n'avait pas hésité en 1994 à défier "l'ordre établi" et c'est d'ailleurs significatif qu'il continue encore à le faire sur d'autres contrées.

Mon petit mot avait juste pour but de rester dans la rigueur factuelle et surtout, parce que j'ai l'impression c'est une époque tellement révolue qu'il n'y en a plus beaucoup de mémoire à part quelques uns de tes excellents articles (il m'avait semblé pourtant qu'à l'époque, nous étions nombreux : où sont-ils tous ?!!).

Joyeuses Pâques !

Écrit par : Sylvain Rakotoarison | 24/04/2011

aurait pu gagneR (correction) (et peut-être d'autres coquilles)

Écrit par : Sylvain Rakotoarison | 24/04/2011

Je n'étais pas au congrès d'Angoulême, j'ai suivi les choses de loin. Il y avait forcément une atmosphère crépusculaire, étant donné le cordon ombilical qui reliait le CDS à la présidence du Sénat (où la nourricière était ladite présidence). Poher, quasi-aveugle et quasi-grabataire, était un président quasi-fantôme, sa succession agitait toutes les têtes et dans le jeu centriste subtil, bousculer trop les équilibres était risqué en 1991. Après la retraite de Poher en 1992 et la mort de Lecanuet en 1993, les esprits se libéraient. De surcroît, Monory, nouveau président du Sénat, avait opté pour Chirac pour la présidentielle de 1995. Comme les chiraquiens du CDS soutenaient Bayrou, le poids de la présidence du Sénat peut avoir été décisif pour l'élection de ce dernier comme dernier président du CDS en 1994.

Écrit par : Hervé Torchet | 24/04/2011

J'y étais (à Angoulême) et j'avais eu l'impression d'un réel acte manqué.

Je me souviens aussi de la (dernière) réélection d'Alain Poher en 1989 plus aidé par le RPR que par le CDS puisque Jean Arthuis (qui allait avoir 45 ans) s'était présenté contre lui au premier tour (il avait recueilli 40 voix) et au second tour, René Monory s'y était également risqué.

Écrit par : Sylvain Rakotoarison | 25/04/2011

Mon cher Hervé, je suis infiniment honoré d'être cité par toi au milieu d’éminentes références, aussi bien historiques que politiques, ou tout simplement amicales...Même si ma mémoire n'est pas toujours aussi fidèle que la tienne, sache que j'ai trouvé très touchant ce billet qui nous parle d'un temps que 'les moins de vingt ans ne peuvent pas connaîtrent'. Mais tout cela fait partie de nous, et finalement, si l'on croit changer la vie se charge de nous rappeler que nous restons au bout du compte, toujours les mêmes...Quelques rides en plus ....La petite histoire dans la grande, ou tout simplement celle qui, grâce à toi, sort de l'anonymat ou de la confusion des mémoires. Merci pour cette bouffée de souvenirs d'un passé, pas si lointain, mais qui nous marqua tous. P.A. KROPP

Écrit par : KROPP Pierre Aleaxandre | 11/03/2012

@ PAK

Salut à toi et aux tiens. L'Afrique est un beau continent et j'espère que ta vie t'y convient.

Eh oui, le temps passe, mais la carapace change plus que le reste.

Écrit par : Hervé Torchet | 11/03/2012

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