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05/04/2007

Parution de ma réédition de l'Histoire de Bretagne de Bertrand d'Argentré (1582).

Demain, je raconterai la vie de Bertrand d'Argentré dans la rubrique "l'histoire de la semaine" que je n'ai pas eu le temps d'alimenter en mars.

Cette Histoire de Bretagne a la particularité d'avoir été censurée en 1582 et jamais rééditée dans cette version depuis ce temps, jusqu'à aujourd'hui.

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Bayrou veut le débat, Sarkozy se défile.

François Bayrou trouve que la campagne du premier tour de la présidentielle manque de débats. Or la démocratie est faite de débats.

Fidèle à ses principes équitables, le candidat préférerait un débat à douze, mais des voix se sont déjà élevées (de droite) pour signaler que douze candidats en deux heures font dix minutes par tête, ce qui est peu.

Soit, dit Bayrou devant la caméra de MémoireVive.org, si un débat à douze n'est pas sexy, faisons-en un à quatre, les quatre principaux candidats. Et puisque les règles du CSA ne le permettent pas mais que ces règles ne sont pas applicables à Internet, faisons-le sur Internet.

De nombreux médias ont soutenu cette initiative, d'ores et déjà acceptée par Ségolène Royal et Jean-Marie Le Pen.

La télé libre, par exemple, a proposé de prêter ses locaux.

Or Sarko refuse. Ses détracteurs disent qu'il a peur du débat, qu'il en a la trouille. Est-il vrai qu'il le redoute ? En tout cas, il semble effrayé.

Il reste à l'opinion à trancher et dire si oui ou non elle souhaite un débat entre les candidats avant le premier tour.

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04/04/2007

Alexandre Dumas fils, sa dame et ses camélias.

Dumas le général était un colosse, une force de la nature. Son fils, Dumas père, gardait une grande part de son énergie. Dumas fils, en revanche, incarne la transparence du romantisme doloriste.

C'est un écrivain engagé (avec des éclipses, notamment au début du Second Empire) et toujours à l'affût d'une cause à défendre. Son style souffre d'ailleurs de cet esprit militant. Tout le monde le lui reproche. Tout le monde, sauf la postérité : en vérité, aujourd'hui, on ne le lit plus.

C'est qu'en plus de bouillonner constamment pour les drames criants de son époque, il a eu le nez de sélectionner parmi ceux-ci les plus représentatifs et les plus odieux. Résultat : il a gagné tous les combats qu'il a menés, ce qui prive le contenu de son oeuvre d'intérêt ; il n'en demeure donc que l'envergure littéraire, c'est-à-dire peu de chose.

Voilà pourquoi, d'Alexandre Dumas fils, on ne lit plus guère que l'archétypale "Dame aux camélias", son texte le moins engagé et partant le plus universel.

Démonstration que même pour avoir raison, il ne faut jamais perdre sa liberté.

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03/04/2007

La grande période de Lamartine.

Voici le précurseur, celui dont Victor Hugo dit qu'il est "le plus classique des romantiques".

Lamartine donne le coup d'envoi de la génération de 1830 en 1820. Son premier recueil, les "Méditations poétiques", dont est extrait le célèbre "Lac", est alors un triomphe de librairie.

Pendant une décennie, le poète règne sur Paris, suscitant la jalousie de Victor Hugo, empreinte d'amitié. Logiquement, il est le premier élu à l'Académie française, dès 1829.

Il s'apprête à entrer en politique.

C'est là que les choses changent pour lui : son activité à la Chambre des Députés (où il est élu pendant quinze ans grâce au suffrage censitaire) révèle sa générosité et son idéalisme, ainsi que la hauteur de ses vues.

Finalement, il se lance dans un brûlot, l'"Histoire des Girondins", en 1846. Cette oeuvre ample, magnifiquement écrite, de ce style fluide et aérien qui enchante en deux lignes, donne le coup d'envoi de la Révolution de 1848. Là, il est à sa main. Victor Hugo narre quelques-uns des moments qu'il passe avec lui à cette époque, l'effervescence de l'inconnu, le trouble de la foule et du faubourg Saint-Antoine en particulier.

Lamartine devient ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire après les journées de février. Il a ses cent jours.

L'important n'est pas là, au fond.

Car autour de cette époque sont les trois oeuvres de lui que je préfère. J'avoue que sa prose me plaît mieux que ses vers.

Premier, donc, l'"Histoire des Girondins", 1846. Puis "Les Confidences" (1849), une mélodie bouleversante sur la vie, la nature, la beauté, le ciel, la terre, un véritable enchantement. Et enfin "Graziella" (1852) qui clôt son cycle merveilleux. On n'a jamais décrit plus joliment une jeune fille que Lamartine le fait de Graziella. Émotions inexprimables.

Rien que pour ces six années, la vie de Lamartine mériterait d'être vécue.

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02/04/2007

J'ai envie de parler d'Arsène Lupin.

Voilà un lundi soir récréatif. Entre deux Victor Hugo, pourquoi pas un Lupin ?

Bon, on doit reconnaître que le style n'est pas le même, l'ambition non plus, ni l'époque, d'ailleurs : Lupin court les toits parisiens de la Belle Époque à l'Entre-deux-guerres. Hugo est mort depuis longtemps.

La première oeuvre de Leblanc paraît même huit ans après la mort du génie.

Né en 1874, normand comme Corneille, Flaubert et Maupassant, Leblanc s'identifie à la IIIe République : il meurt avec elle en 1941 et toute sa vie est placée sous le signe de la libre-pensée et des idées alors dominantes du radical-socialisme.

Lupin est l'être plus amoral qu'immoral qu'affectionnent ses contemporains. Il n'a pas, pour combattre la Société, l'énergie farouche de Fantômas. C'est un anar, mais qui ne verse jamais une goutte de sang, qui se promène de bal en réception mondaine, fréquente les puissants, les conseille à l'occasion, les dépouille sans vulgarité et choisit ses victimes avec soin.

Ses ennemis, les châtelains, les beaux messieurs du faubourg Saint-Germain, sont aussi ceux des petits propriétaires terriens et des modestes industriels (ingénieurs enrichis) qui forment les gros bataillons du radicalisme.

Il les piétine avec délicatesse mais sans aménité. Il les griffe, il les mordille, les entortille, joue avec eux et finalement, il les amenuise. C'est tout l'objet de sa révolution silencieuse. Sa subversion est insidieuse, car gouailleuse et il finit toujours par mettre les rieurs de son côté, ce qui devient forcément délectable.

Et bien sûr, ce qui le fait résister au temps, c'est la profusion de jeux de piste dont l'auteur émaille ses oeuvres. Quoiqu'il puisse arriver, je me demanderai jusqu'à ma mort si, au fond, l'Aiguille d'Étretat ne serait pas un peu creuse.

Le mélange d'une forme de merveilleux et d'une forte dose de rationnalité résume en fin de compte la carrière littéraire de Lupin : merveilleux habillé de raison, rationnalité tendant au merveilleux. Le rêve éveillé. Quoi de mieux quand on s'ennuie ?

Il m'arrive donc de relire Arsène Lupin en vacances, l'esprit libre.

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01/04/2007

Victor Hugo à sa table de travail.

J'ai déjà dit comme Victor Hugo, à quinze ans, traduisait Virgile en alexandrins vertigineux. Voici donc le génie de toutes les facilités ? Mais non.

Certes, il restera capable d'écrire "Napoléon le Petit" d'un éclat de colère. Certes, on le devine jetant l'"Année Terrible" sur ses pages comme Jupiter la foudre. Et pourtant ...

Toute sa vie, Victor Hugo est un raboteur, un menuisier comme son grand-père, qui sans cesse ajuste, lisse, polit, son texte, le fait luire, en révèle les plus belles veinures, en respecte l'axe, en développe les contrastes. C'est un artisan infatigable.

Oh, il y a bien sa période mondaine, dans les années 1830, où il court de bal en bal, mais sa maîtresse, Juliette Drouet, le rappelle à l'ordre et, plus que tout, les événements politiques lui interdisent de s'assoupir sur ses lauriers : après la prodigieuse période 1829-1843, vient l'extraordinaire ère 1851-1863.

Dès la première phase, on voit le poète rivé à son bureau, celui-ci envahi de coupons de papiers où il a griffonné des mots, des bribes de vers, parfois un peu plus. Il relate la disparition d'un de ces trésors par la main de ses enfants dans la cheminée dans les Contemplations, je crois, et tout le théâtre de son labeur quotidien y apparaît.

Dans la seconde période, à Guernesey, il se voue encore plus à son activité minutieuse : on voit sa table de travail, dans sa verrière, en haut de la maison et là, contre la paroi, une banquette où il dort souvent. Rien ne vient plus le déranger. Il trime.

Le côté progressif de sa façon de procéder est aussi révélé par des détails plus étonnants : pendant quinze ou vingt ans, les "Misérables" se sont seulements intitulés "Les Misères". L'ampleur finale donne un double sens au titre et une majesté épique à l'oeuvre.

De la même façon, "La Légende des Siècles" a longtemps gardé le titre "Les petites épopées". Mais quoi que ce soit qui sorte de l'esprit d'Hugo pouvait-il être petit ? Va pour la tonitruante Légende des Siècles. Quel bonheur.

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Victor Hugo, le paradoxe de l'exil.

Issu par sa mère d'une famille chouanne, Victor Hugo avait une vocation naturelle à entrer un jour ou l'autre dans la clandestinité.

C'est l'avènement de Louis-Napoléon Bonaparte et la perspective de la chute de la République qui l'y conduisent.

Or Hugo, à cette époque-là, est un grand notable, un homme très assis, il approche de la cinquantaine, il habite un grand appartement place des Vosges, il siège à l'Académie française, il porte la Légion d'Honneur, il était encore voici peu pair de France. En somme, pour lui, 1851 est un peu ce qu'a été 1790 pour d'autres : le trône tombe.

On le retrouve proscrit, errant, chassé de Bruxelles, tourmenté à Luxembourg, chassé de nouveau de Jersey et découvrant la solution de tous ses problèmes d'exil en achetant une maison avec rang de fief à Guernesey.

C'est le paradoxe de l'exil : ce républicain intraitable qu'il devient et deviendra de plus en plus, cet adversaire des couronnes devra sa tranquillité et son salut ... à son rang de féodal de la couronne d'Angleterre.

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Étrange campagne présidentielle. Vivement Bayrou.

À trois semaines du premier tour, aucune impression décisive ne se dégage de la campagne présidentielle.

Tout d'abord, et pour parler de ce qui nous occupe, Internet paraît se détourner entièrement de la campagne. Les indices montrent que depuis environ le 20 mars, les internautes ne s'occupent plus guère des candidats, sauf les militants bien entendu. Pour Bayrou, l'intérêt manifesté a duré jusqu'au 23 ou 24 mars.

Ensuite, la presse se fait largement la caisse de résonance des stratégies des deux partis UMP et PS pour tenter de polariser le débat à leur profit. Il y est question d'incidents montés en épingle et de bonnes vieilles grèves corporatistes.

Rien sur la vraie difficulté d'existence des gens.

Rien pour en sortir.

Rien que des diversions et des fonds de commerce.

J'étais ce matin sur un marché parisien dans un autre quartier que le mien, un quartier même aux antipodes, à tous égards, du mien. Les hésitants y sont nombreux. Les clients y sont rares. Or cette raréfaction est toujours le signe de difficultés matérielles des gens et ces difficultés se traduisent toujours par du vote protestataire. Les actuels sondages seront donc certainement démentis.

Vivement Bayrou.

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Mon deuxième mois complet.

Dans quelques jours, mon blog aura trois mois. J'ai l'impression d'y avoir déjà vécu des années. Les chiffres sont toujours en nette progression : plus de 2300 connexions et près de 8000 pages lues.

Écrire reste un plaisir. Les chiffres donnent à penser qu'il est partagé.

16:10 | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook