02/02/2007
Sratistiques ?
Les mots sont peut-être plus magiques qu'on ne le croit.
Hier, je parlais d'incantations et de chamanes. Or voilà qu'aujourd'hui, mes statistiques sont bizarres.
Pour qui n'est que lecteur de blog, je m'explique : la plateforme du blog (hautetfort) communique chaque jour un lot de statistiques sur le nombre de visites du blog et de pages lues. Il n'y a pas là l'adresse des lecteurs, seulement des chiffres et des provenances, en cas de passage par un moteur de recherche ou de rebond par un lien sur un autre blog.
Or aujourd'hui, j'ai la répartition des pages lues hier, mais pas leur nombre, non plus que celui des visiteurs ni l'origine de ceux-ci.
Sabotage ? Sorcellerie ?
On verra. Librement.
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01/02/2007
Blogosphère : le pouvoir.
On m'a fait encore des commentaires en aparté.
Il n'est pas question pour moi de contester l'ouvrage de Thierry Crouzet sur le 5e pouvoir, mais seulement d'indiquer que la blogosphère et internet ne deviendront un vrai pouvoir que s'ils incarnent un pouvoir sans pouvoir. C'est un jeu sur les mots.
Dès lors qu'il y aurait cohésion, hiérarchie, puissance, la sujétion apparaîtrait ici comme ailleurs. Ce qui importe n'est pas qu'internet soit un pouvoir au sens classique, mais plutôt que ce soit un moyen de déjouer les pouvoirs, un pouvoir pour chaque individu de rester libre.
Je crois que c'est d'ailleurs une des conclusions du livre. Et c'est pourquoi il appartient à chacun de nous de veiller à la commune liberté.
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31/01/2007
Blogosphère, un vrai succès ?
Le temps viendra où l'on saura pourquoi la blogosphère a connu un si vif essor en France.
Sûrement en raison d'une frustration de parole.
Depuis cinquante ans, la France se tait. La société civile, l'indépendance d'esprit, plusieurs formes de liberté de ton ont disparu parce qu'on a cru utile de les mettre au service d'une manière de penser. On a cru en faire des instruments de puissance ou d'influence.
Résultat : plus aucun grand écrivain reconnu pour la force de son propos, rien que des succès d'occasion ou de scandale. Le plus exemplaire est à cet égard Houellebecq : sa renommée internationale a enflé sur une phrase, celle, si célèbre, où il se moquait d'une religion en termes certes peu amènes mais après tout recevables. On a vu que les relais qui s'emparaient de lui à ce moment-là n'étaient pas les adversaires du fait religieux, mais ceux de la religion qu'il raillait. Il est devenu complice des boutefeux en contradiction avec tout ce qui a fait le sens de l'engagement français depuis des siècles.
Pour le reste, si l'on examine la liste des écrivains francophones considérés internationalement, on ne trouvera dans cette période que ceux qui ont débuté avant le début du cycle que j'évoque, qu'il s'agisse du Nouveau Roman, de Claude Simon ou des survivants tels Sartre ou Aron, ou des auteurs extérieurs à la France elle-même. La pépinière du label estampillé "grandeur de la France" est vide.
Car la liberté se rit des puissances et se méfie des influences.
Et il n'y a pas de bonne littérature sans liberté.
C'est sans doute pourquoi on raffole tant de la flânerie sur les blogs : le plaisir d'y retrouver des amis éloignés, qui la malice, qui la subversion, qui la gouaille, qui le style, qui la simple franchise, qui le propos gratuit, qui le café du commerce, qui la critique subjective mais à l'écart des courants de pouvoir.
Il reste à découvrir ce que nous ferons de cette nouvelle faculté d'échange et de circulation. Va-t-elle tuer des faibles ? Les libraires sont-ils condamnés à disparaître au profit des ténors de la vente en ligne, groupes d'intérêt puissants ? Va-t-elle livrer la culture aux acteurs colossaux qui l'envahissent déjà de produits formatés ? Fera-t-elle d'internet un média aussi monopolisé que la télévision par des puissances énormes, aussi bien pour les programmes directs que pour les conséquences induites ?
Adviendra-t-il de la blogosphère ce qu'il est advenu des radios libres qui nous promettaient tant ?
C'est à nous, à chacun, de le dire. À cet égard, le livre de Thierry Crouzet, que je présente en couverture, contient les propres limites de son propos : si internet devient un lieu de pouvoir, il ne restera rien de la liberté que nous y cherchons. Si c'est seulement un espace d'intelligence et de résistance sans idée de pouvoir, alors, oui, internet et la blogosphère resteront libres.
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30/01/2007
Libre et éclectique.
Si l'on veut trouver sur le même site des info et des forums sur sept candidats à la présidentielle (dont les trois principaux), des forums et des photos légers voire franchement cul, et .... des forums sur les livres, avec des commentaires pas bêtes du tout, on peut aller sur www.fluctuat.net. J'en viens et ça m'a plu.
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29/01/2007
Bref retour sur Gallimard.
En repassant par le site www.gallimard.fr, j'ai eu l'idée de faire la visite virtuelle et commentée des locaux qu'ils proposent. C'est ludique et utile.
Au passage, si quelqu'un a des info sur ce qui se passe au Cercle de la Librairie, maison mère de Livres Hebdo, où Gallimard semble secouer des cocotiers, qu'il n'hésite pas à le dire ici. Accès libre.
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27/01/2007
La blogosphère : un type littéraire.
La blogosphère est un océan de mots.
On y écrit beaucoup. Je trouve qu'on y écrit souvent bien, souvent mieux que là où devrait se situer l'excellence. On y hésite souvent sur l'orthographe (à quand des logiciels performants et gratuits ?) mais on y trouve des phrases claires et simples, des idées bien énoncées. On y constate un goût maintenu de la belle langue de Voltaire et des souvenirs précis de l'enseignement de nos maîtres d'école.
Pour la blogosphère, une phrase explicite est un succès. C'est assez reposant, finalement.
Oh, il y a aussi ceux qui explorent le "côté obscur de la force" linguistique, c'est d'ailleurs leur droit. On a le droit de fouiller les mots et tout ce qui se dissimule dans le noir des mots.
Mais en général, la blogosphère se concentre sur une combinaison harmonieuse du sens et de la forme.
Ca ne suffit pas à faire de la bonne littérature, mais ça crée un style. Autrefois, on étudiait la forme épistolaire comme un champ de style. Demain, aujourd'hui, l'étude peut s'intituler "la forme stylistique blogosphérique". Tel quel, c'est un peu ronflant et on se demande si ça désigne une nouvelle manière de science météorologique, mais on verra que ma remarque est justifiée : il y a déjà et désormais un profil du blog comme type littéraire.
Alors, Messieurs des universités, à vos pupitres ! Pondez-nous de belles analyses. Libres.
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Libre, la télé ?
Juste un mot en passant pour signaler la naissance de www.latelelibre.fr. Ca parle surtout de politique, mais pas comme .... à la télé.
Vivement qu'ils parlent de livres aussi !
12:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, internet | | del.icio.us | | Digg | Facebook
18/01/2007
libre, internet ?
Dans un article (sur un site de débat politique, Agoravox) qui fit vibrer la toile, la talentueuse Quitterie Delmas, que Bayrou ferait bien d'utiliser plus et dont j'ai placé le site (politique lui aussi) en référence à lire, lançait un débat très houleux sur le rôle d'internet dans le débat contemporain. "Finis, les verrous", disait-elle en substance, finies les fourches caudines médiatiques : internet remplaçait désormais les médias et permettait aux vérités de circuler en liberté.
Or elle a dû déchanter en partie et sa déception ne s'applique pas qu'à la politique.
On a appris depuis que certains partis politiques disposant de moyens humains et matériels énormes avaient entrepris de "miner" la toile, d'y poser des mines pour leur candidat, de piéger les débats pour en fausser la sincérité. On a alors pu découvrir un cas d'école des nouveaux instruments de désinformation auxquels internet nous expose et contre lesquels il faudra réagir.
Pour le fait littéraire, pour la liberté de création et d'expression, pour la liberté de rencontre entre l'auteur et le lecteur, la question de la gratuité des accès se pose la première. BlogSpirit, qui possède Hautetfort sur lequel je m'exprime gratuitement (gratis pour moi et pour mes lecteurs dont le nombre augmente, vous qui me lisez du fond de votre lit, toi, lecteur ou lectrice), BlogSpirit, donc, a annoncé la réduction de sa vitrine gratuite. On lui a reproché de s'aligner sur Typepad de Loïc Le Meur (l'ex-gourou internet d'un candidat). Bref, sans entrer dans les détails, il y a là une première question : va-t-on vers une sélection du débat par l'argent ? Y aura-t-il une forme de censure ?
D'autre part, la sélection par l'argent existe déjà pour les lecteurs, puisqu'il faut un fournisseur d'accès pour venir lire sur la toile.
Viennent ensuite les interrogations sur les téléchargements gratuits d'oeuvres et sur la protection du droit d'auteur. On sait la stratégie agressive de certains opérateurs dans ce domaine. Personnellement, je suis persuadé que le droit commun du droit d'auteur finira par s'imposer sur internet, mais on voit là que c'est aux États-Unis que la question va se régler pour le monde entier, ce qui relance un débat plus politique sur le futur gouvernement mondial : avec un seul chef américain ou pluraliste et collégial-plurilatéral ?
Et que deviendra la pluralité des langues ?
Je pourrais aussi évoquer comme hier l'omniprésence des principaux sites de vente en ligne et les hypothèques sur l'avenir de la librairie, sur l'indépendance des acteurs modestes.
Pour ne pas terminer par une note trop négative, deux remarques : la première est que les sites des éditeurs (j'en ai placé quelques-uns en lien, grands et petits) sont en général très bons et très vivants. Ils méritent qu'on les visite, notamment pour se tenir au courant des publications. À la longue, l'information s'y diversifiera et on y trouvera occasion de loisir intelligent qui communiquera du savoir. En ce domaine plus qu'en autre, ceux qui vivent de leur clientèle se rappellent que l'on doit savoir donner pour recevoir.
Enfin, pour terminer et pour donner raison à la belle Quitterie Delmas, internet est un lieu d'information qui permet de contourner les censures médiatiques : désormais, si un artiste est "tricard" à la télévision ou dans la presse, on peut le retrouver directement sur son site et y communiquer avec lui. De même, si l'on lit une info qui paraît douteuse, on peut aller la vérifier à la source. Il y a vingt ans, quand on a dit qu'Adjani avait le Sida, elle est allée démentir sur TF1. Aujourd'hui, elle le ferait sur internet. Vive la liberté.
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