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03/02/2007

Pages Culture de "Marianne".

Si l'on se rappelle que Ceaucescu et Sarko avaient le même prénom, Nicolas, on sourira beaucoup à l'édito des pages culturelles de l'hebdomadaire "Marianne" cette semaine.

Joseph Macé-Scaron y épingle quelques ex-Nouveaux Philosophes, beaucoup moins nouveaux et plus du tout philosophes, qui soutiennent le candidat de droite à l'élection présidentielle : Glucksmann et Bruckner. Glucksmann soutenait Barre en 1988 ; s'il porte autant chance à son champion, la liberté peut dormir tranquille. Quant à Bruckner, il déshonore la pensée, mais à vrai dire, c'est toute la partie émergée de Grasset qui semble mobilisée, de gré ou de force, pour Sarko. Appartenance au groupe Lagardère oblige ? Mais alors, où est la liberté ? Où la liberté des auteurs ? Où la liberté de ceux qui incarnent l'idée même de la liberté ?

Revoici donc les plumes jonchant les pieds du trône. Revoici la pensée à genoux. Revoici l'idée prosternée. Revoici la littérature de courtisans avide de prébendes, qui (comme disait Hugo) "chatte aux pieds des forts, pour le faible est tigresse".

Revoici la honte qui fait que depuis cinquante ans, la littérature française n'existe plus.

Revoici la lâcheté, la soumission, la bassesse.

Et le lecteur, ligoté, impuissant, constate. Devra-t-il de nouveau durant des années avaler, se laisser gaver par d'indigestes auteurs sans vrai talent, par le simple fait que ces auteurs, ayant eu l'ignominieuse modestie de se placer dans la main des puissants, reçoivent en retour l'appui de tous les moyens médiatiques mobilisés pour eux comme ils le sont dans l'actuelle et scandaleuse campagne présidentielle ?

Tremble, lecteur.

Et cramponne-toi à la blogosphère : la liberté ne mourra pas.

13:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Blogosphère, liberté, presse | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'écrivain maudit conduit des limousines.

Trouvé ce matin une note d'hier sur fluctuat avec cette adresse :
http://leschauffeursdelimousinepensentaussi.blogspot.com

Vérité ou canular ? L'auteur du blog se présente comme écrivain peu vendu, obligé de conduire des limousines (pas des vaches, des voitures !) pour un palace (d'ailleurs, que feraient des vaches dans un palace ? euh, il y en a parfois, toutes couvertes de verroterie, mais on a dit qu'on restait poli) et qui tient son blog depuis quelques jours. Le style, un peu heurté, n'est pas mal.

10:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/02/2007

Les mots de l'académisme.

Musset n'était pas toujours un romantique : quand il corrigeait les pages de George Sand, sur l'oreiller, c'était en général pour biffer tous les adjectifs dont raffolait la petite-fille du maréchal de Saxe.

Car les adjectifs sont les ennemis du bien-écrire à la française. Quant aux adverbes, ils représentent le fond des gémonies, le peuple de la géhenne que l'on cherche à éloigner en brandissant gousses d'ail et autres babioles ésotériques.

Si l'on voulait faire un roman odieux aux regards parisiens, un comble de laideur et de scandale, il faudrait, non pas comme feu Pérec, gommer tous les "e", non pas étaler je ne sais quelles frasques, quelles haines, quels crimes, mais aligner les adjectifs et les adverbes.

Vraiment, je pense profondément que le style énormément futé d'un auteur diablement savant qui cherche désespérément la pure vérité en égrenant progressivement tous les chapelets interminables de la littérature moderne en fouillant méthodiquement tous les tiroirs bondés de la réalité inventive et capricieuse, cet auteur-là, sourdement, patiemment, techniquement autant que sincèrement, sereinement autant qu'ardemment, poétiquement autant que délibérément, devrait être fou, téméraire, ou terriblement teigneux, serpentin, poignardeur et canardeur, ou vertement protégé, pour espérer réussir à se faire entendre de milieux littéraires foutrement cadenassés.

Et pourtant, tout ce qui compte, c'est le mot propre. Quelle qu'en soit la carte de séjour. Libre.

22:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mots | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Sratistiques ?

Les mots sont peut-être plus magiques qu'on ne le croit.

Hier, je parlais d'incantations et de chamanes. Or voilà qu'aujourd'hui, mes statistiques sont bizarres.

Pour qui n'est que lecteur de blog, je m'explique : la plateforme du blog (hautetfort) communique chaque jour un lot de statistiques sur le nombre de visites du blog et de pages lues. Il n'y a pas là l'adresse des lecteurs, seulement des chiffres et des provenances, en cas de passage par un moteur de recherche ou de rebond par un lien sur un autre blog.

Or aujourd'hui, j'ai la répartition des pages lues hier, mais pas leur nombre, non plus que celui des visiteurs ni l'origine de ceux-ci.

Sabotage ? Sorcellerie ?

On verra. Librement.

15:30 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : internet | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

01/02/2007

Citoyenne ou civique ?

Juste un mot en passant, à propos de l'utilisation du mot "citoyen(ne)" comme adjectif au lieu de civique.

La citoyenne devrait être celle que l'on aime et que l'on épouse. Une citoyenne civique est une citoyenne attentive à la cité. Il semble qu'une vertu nouvelle se soit désormais attachée à cet adjectif "citoyen". On se demande pourquoi mais après tout, si c'est pour la bonne cause...

20:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mots | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Mots magiques.

L'excellente Quitterie Delmas doit vivre au pays des fées.

Je donne pourtant son blog politique en lien comme un exemple de rationnalité et de culture des Lumières, et j'ai déjà rapporté certains de ses écrits à propos de la blogosphère, tenus là où ailleurs, tout à fait cohérents. Eh bien voilà qu'aujourd'hui, dans sa note, elle parle de livres qu'elle a lus dans son enfance et où les décisions qu'elle prenait en lisant changeaient "le cours de l'histoire". Rien que ça.

J'en reste d'abord ébahi : elle a presque quinze ans de moins que moi, j'imagine qu'on a dû inventer de ces livres interactifs entre mon enfance et la sienne. Ou bien elle devient poétesse, et alors elle a du talent, autant que pour le discours politique. je suis certain, en tout cas, qu'elle ne boit pas et qu'elle ne consomme aucune substance illicite.

Finalement, je lui fais confiance, elle doit savoir de quoi elle parle. Et si elle veut changer le monde, ouvrir un nouveau chapitre, elle peut compter sur moi. Il y a beaucoup à faire.

Or je rebondis sur son idée de décisions magiques qui m'ont fait penser à deux ou trois vers de Victor Hugo :

"Mets un mot sur un homme, et l'homme frissonnant
Sèche et meurt, pénétré par la force profonde ;
Attache un mot vengeur au flanc de tout un monde,
Et le monde entraînant pavois, glaive, échafaud,
Ses lois, ses moeurs, ses dieux, s'écroule sous le mot..."

Les anciens Gaulois refusaient d'écrire autre chose que les trivialités du commerce. Tout le reste des mots, magique, appartenait à l'oralité.

C'est donc aussi par une forme de mysticisme qu'Hugo défend le mot propre dont je parlais il y a peu, comme si une impropriété pouvait défigurer tout un monde. D'ailleurs, il existe un autre texte de lui où il explique que si l'on s'enfonce loin sous terre, tout seul, au plus profond, pour chuchoter un méchant mot sur quelqu'un, aussitôt le mot s'envole, découvre un soupirail, jaillit dans la rue, vole, s'envole encore, et finit par atterrir dans l'oreille de celui que désignait la méchanceté.

Tout mot devient alors incantation. Tout humain qui parle, un chamane.

Il est vrai qu'Hugo a poussé jusqu'à faire tourner des tables, il n'est pas à ça près.

Or curieusement, il est des mots qui ont changé le visage du monde. Le mot révolution, le mot liberté, la locution "droits de l'homme", ont bousculé des réalités. Ils ont donné du coeur et du courage à des êtres humains. Ils ont permis de renverser des trônes et d'établir ou de rétablir des démocraties.

Ils ont créé des dynamiques et soulevé des âmes.

Certains mots sont des étendards. D'autres, des semences.

Alors sans aller jusqu'à la vision au fond existentialiste de Quitterie Delmas, celle des décisions-couperets, qui infléchissent à jamais le cours d'un destin, on peut dire que les mots sont aussi magiques que l'esprit humain, à quoi nous n'avons encore rien compris. Les mots sont des images ; les images, des rêves. Et comme disait Jules Verne, "Tout ce qu'un homme a rêvé, un autre homme peut le réaliser". Tout mot est une réalité présente ou future.

C'est pourquoi il est si essentiel, si vital pour que l'aventure humaine continue, que les mots soient libres.

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Ce soir, on éteint tout.

N'oublions pas ce qui est écrit sous l'étiquette de "L'alliance" dans ma colonne de droite : ce soir, de 19 h 55 à 20 h, on éteint tous les appareils électriques. Sauvons la planète, scrogneugneu !

12:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : planète | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Blogosphère : le pouvoir.

On m'a fait encore des commentaires en aparté.

Il n'est pas question pour moi de contester l'ouvrage de Thierry Crouzet sur le 5e pouvoir, mais seulement d'indiquer que la blogosphère et internet ne deviendront un vrai pouvoir que s'ils incarnent un pouvoir sans pouvoir. C'est un jeu sur les mots.

Dès lors qu'il y aurait cohésion, hiérarchie, puissance, la sujétion apparaîtrait ici comme ailleurs. Ce qui importe n'est pas qu'internet soit un pouvoir au sens classique, mais plutôt que ce soit un moyen de déjouer les pouvoirs, un pouvoir pour chaque individu de rester libre.

Je crois que c'est d'ailleurs une des conclusions du livre. Et c'est pourquoi il appartient à chacun de nous de veiller à la commune liberté.

01:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blogosphère, internet, liberté | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook