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05/11/2008

Sans les "erreurs" des traders de l'Écureuil, la BNP et la Générale seraient sur la paille.

C'en est presque touchant : au moment où l'on a annoncé les pertes exceptionnelles de 700 millions d'Euros sur un coup de bourse des traders (qualifiés de "maboules") des caisses d'épargne, on a aussitôt ajouté que la "bévue" de ces joyeux lurons (dont l'un vient depuis lors d'être mis en examen) avait bénéficié ... à la BNP pour les deux tiers et à la Société Générale pour le reste, puisque ces deux sociétés, charitables, avaient accepté d'aider (moyennant finance) l'Écureuil à déplier une position boursière particulièrement épineuse. Si l'on compte bien, 2/3 de 700 millions font un peu plus de 450 millions, et le dernier tiers environ 230. Et par une merveilleuse coïncidence, la Société Génrale vient d'annoncer, ces jours derniers, un bénéfice trimestriel inférieur à 200 millions, et la BNP, supérieur à 500 millions, si bien que sans l'aide et assistance généreuses (snif) qu'elles ont portées à l'Écureuil, l'une se serait retrouvée dans le rouge et l'autre à peine mieux.

C'est si beau, l'entr'aide, entre banquiers...

Dans la même rubrique, je vous signale que le Canard enchaîné indique dans une de ses brèves que les banques américaines sauvées à grands coups de milliards par le plan Paulson s'apprêteraient à distribuer à leurs cadres dirigeants une prime de ... 70 milliards de dollars !

10% du plan Paulson supposé sauver le système bancaire et financier.

70 milliards de dollars de primes pour des gens qui ont tué leurs boîtes et brûlé les économies de millions de petites gens.

70 milliards pour sauver le caviar des banquiers, comme je l'écrivais voici quelques jours... Allez, je vous laisse, je vais dégueuler.

20/10/2008

Les "traders maboules" de l'Écureuil seront-ils embauchés par la BNP ou par la Société Générale ?

L'expression "traders maboules" est employé dans le sujet du Nouvel Obs. En somme, les traders de l'Écureuil étaient promis à extinction rapide, interdits de salle de marché, et ils s'en sont donnés à coeur joie quand même.

Non ? Vraiment ?

Voyons, voyons. Ces gens savaient que leurs postes allaient être supprimés et ont décidé un banco.

Innocemment ?

C'est curieux, cela me rappelle fâcheusement le trader Kerviel dont le frère travaillait pour la BNP qui voulait la peau de la Société Générale...

En somme, tout cela est bien trouble.

Dans le film "Une grande année" (avec Cotillard), le cinéaste Ridley Scott relate un dialogue entre quelqu'un et un trader :

- Qu'avez-vous fait la dernière fois que votre patron a pris une semaine de vacances ?

- J'ai pris sa place, répond le trader.

La réalité dépasse-t-elle la fiction ? Ces gens sont-ils totalement dépourvus d'autre morale que le profit ?

Pauvre petit écureuil.

29/01/2008

Gouverner.

Depuis des années, les États-Unis maintiennent la croissance de leur PIB grâce à l'ampleur de leur déficit budgétaire. Le drame du 11 septembre est arrivé alors que l'économie américaine traversait un trou d'air, l'élan des années 1990 s'était essoufflé, la bulle Internet avait crevé comme un abcès, le ralentissement de l'activité devenait menaçant. D'une certaine manière, ce fut donc une aubaine de "devoir" aller faire la guerre, d'abord en Afghanistan, puis en Irak.
 
Il est bien évident que l'analyse de l'accaparement des ressources pétrolières est une explication un peu courte de l'expédition et de l'occupation irakiennes. Si l'on en croit le rapport des agences de renseignement américaine, la guerre d'Irak a surtout eu pour but de dissuader l'Iran de poursuivre son programme d'armement nucléaire et, de ce point de vue (l'un des rares), ce fut un succès. Pour combien de temps ? Nul ne peut le dire.
 
Quoiqu'il en soit, l'affaire fut aussi l'occasion de donner un énorme coup de pied dans la fourmilière du Proche et Moyen Orient, d'installer l'idée qu'un ordre nouveau devenait inévitable.
 
Hélas, sur ce dernier point, l'analyse américaine fut sans doute un peu courte : elle restait dans la vision des années 1990 où, après la chute du Mur et l'éclatement de l'Union Soviétique, les États-Unis, vainqueurs de la Guerre froide, se présentaient comme l'unique puissance d'envergure mondiale. Dans les années 2000, l'événement n'est plus le conflit entre Européens et descendants d'Européens qu'était finalement la Guerre froide, mais l'émergence de puissances dont l'avenir s'annonce colossal : la Chine, l'Inde, dans une moindre mesure le Brésil, vastes États, généreusement peuplés, qui entrent dans la course au profit et au développement puis, bien entendu, à la puissance. Donc exit le Nouvel ordre mondial.
 
En revanche, les dépenses massives d'armements ont réussi, un long temps, à doper la croissance. Durant plusieurs années, avec un déficit budgétaire abyssal, l'Amérique a pu retrouver un niveau de croissance satisfaisant. Bien sûr, les esprits chagrins observaient que durant toute cette période, le déficit budgétaire était supérieur à la croissance : quand celle-ci se montait à 4%, lui s'élevait jusqu'à 5 voire 6% du PIB, l'échelle étant la même. Autrement dit, pour chaque point de croissance, il y avait en plus au moins un quart de point de destruction de richesse par l'État, la croissance devenait fictive, le déficit n'étant comblé que par une importation massive de produits manufacturés (droits de douane) ou de capitaux.
 
Il est résulté de cette fiction que, comme d'habitude, le gouvernement américain a fait tourner la planche à billets. Jusqu'au vertige. À un point tel que les pays bénéficiaires, ceux dont la croissance était nourrie par une vraie production soit de matières premières, soit de biens manufacturés, se sont effrayés et ont entrepris de stocker des devises au cas où. Des devises ? Ce fut l'Euro. On vendit donc des dollars pour acheter des Euros, ce qui redoubla l'effet de vertige du moulinet de planche à billets américaine.
 
En bout de course, le billet vert ne vaut plus grand chose ; selon l'expression que Courteline utlisait à propos de la société de son temps, il tient debout "parce qu'il en a pris l'habitude". Le déficit budgétaire américain n'a cessé de se creuser au même rythme que les tombes des soldats morts en Irak, il est colossal, fou, mais il ne parvient plus à soutenir la croissance, on parle de récession américaine. Et alors, comme un flambeur devenu fou devant une roulette enragée, le président des États-Unis fait tapis et jette encore 1% de PIB de déficit dans les flammes. Pour rien sans doute : on n'arrête pas la mer avec les mains. La Banque fédérale baisse les taux, dans l'espoir de redresser le cours de l'immobilier, de rendre de la liquidité à l'économie. La maison brûle. Qui éteindra l'incendie ? Qui redressera la gouvernance des États-Unis ?
 
Car c'est bien dans le champ de la gouvernance que le défaut se situe. L'administration Bush, avec son cortège d'affaires sulfureuses, de scandales financiers, de prises illégales d'intérêts, de prévarications diverses, de contrats publics réservés "aux copains et aux coquins" (une expression inventée par Mitterrand dans les années 1960), reste aussi celle qui a le plus dogmatiquement appliqué les principes néoconservateurs : déséquilibrer la puissance publique, faire plonger les comptes, supprimer des impôts et, symétriquement, des instruments d'action sociale. Comme le dit le personnage interprété par Louis de Funès dans "La folie des grandeurs" de Gérard Oury, "les riches, c'est fait pour être très riches, les pauvres pour être très pauvres". C'est la conception d'un puritanisme qui se croit religieux et qui règne Outre-Atlantique.
 
En France, évidemment, on regarde tout ça avec goguenardise : l'Amérique va mal ? Oh ... quel dommage ... (larmes de crocodiles).
 
Seulement des défauts, nous en avons nous aussi, et combien !
 
Par exemple, l'un des aspects de l'affaire de la Société Générale est de donner l'occasion de toucher du doigt la persistance d'un vieux mal français :le tout-État.
 
Daniel Bouton, président de la Société Générale, n'est pas un banquier. Ca vous étonne, que je dise ça ? Eh bien, j'insiste : ce n'est pas un banquier. Non, non, ce patron de banque n'est pas un banquier : c'est un inspecteur des Finances de l'État qui a pantouflé. Sa carrière est typique : membre du cabinet du ministre du Budget Alain Juppé, il devient directeur du Budget de l'État, poste auquel il est maintenu lors de l'alternance en 1988 par le nouveau premier ministre, Michel Rocard, et demeure en place jusqu'au départ de Rocard en 1991. Six ans plus tard, il prend la tête de la Société Générale.
 
C'est donc un de ces hybrides dont la France a le secret : un tiers politique (la partitocratie est plus feutrée en France qu'en Italie, mais réelle), un tiers fonctionnaire (les réseaux des grandes écoles !) et un tiers financier (dans une économie largement administrée par l'État, donc dépendante à la fois des politiques et des fonctionnaires, la boucle est bouclée). Ses commettants ne sont donc pas ses actionnaires, mais le complexe politico-administratif. De là la difficulté d'accepter sa démission, car c'est tout l'édifice qui se bouscule avec lui.
 
Alors disons ce qu'il faut dire et qui est valable partout, même en Amérique, même en France : du point de vue économique et comptable, il n'y a pas dix façons de gérer l'État, il n'y en a même pas deux, il n'y en a qu'une : la gestion prudentielle. Comme celle-ci est glaciale, il faut y ajouter la seule vertu qui ait un sens en politique une fois admise l'honnêteté prudentielle : la générosité. Et enfin, parce que nous n'avons pour le moment en tout cas qu'une seule planète à notre disposition, il faut s'imposer les critères du développement durable.
 
Et ces préceptes de gouvernance, qui ne sont pas exclusifs de l'idée d'une économie encore plus sociale et solidaire, sont valables aussi pour les collectivités locales.
 
C'est sur quoi je souhaite donc conclure : nos collectivités sont très mal gérées, n'importe comment, soit au nom de dogmes politiques discutables, soit par incurie ou incompétence, soit par prévarication, elles ont une situation financière désastreuse (les communes, en moyenne s'améliorent cependant un peu, mais c'est au prix d'une flambée de l'endettement des structures intercommunales). Le MoDem pourrait peut-être tenter de jouer là le rôle d'avertisseur qu'il a joué pour la présidentielle, au cours de la campagne municipale et cantonale. Chiche ?

28/01/2008

L'argent.

Pouvoir d'achat, subprimes, ruines boursières, plus que jamais l'argent étale sa toute-puissance sur nos écrans d'ordinateurs. Miroir aux alouettes, nerf de toutes les guerres, arme de tous les pouvoirs, but et instrument, l'argent cristallise nos rêves les plus désespérés comme les plus fanatiques. Il est tout, il peut tout. Comme le dit si bien Victor Hugo, il "produit la richesse en créant la misère".
 
Il n'a pas d'odeur, mais il a une logique et plus que toute autre, cette logique est implacable, incontournable, inexorable. Pour y satisfaire, on jette chaque jour des milliers de gens à la rue, on démantèle des entreprises sidérurgiques rentables, on pollue, on dévaste, on déforeste, on meurtrit, on contamine. On écrase. On pille.
 
Dans la profondeur de l'Afrique, des enfants sont payés quelques centimes pour extraire des cailloux qui, dès leur première vente, prendront le nom de "pierres précieuses", fileront à travers la jungle ou la forêt, le désert puis l'océan, qui jusqu'à Bangkok, qui jusqu'à Amsterdam, pour finir taillées et montées au cou d'une grosse dame ou, pire encore, au collier du chien acariâtre de la grosse dame aigre, en ayant volé sur un tapis de billets de banque.
 
Pour de l'uranium et du pétrole, des milliers d'enfants meurent au Darfour. Pour des diamants, des milliers d'enfants meurent au Congo. Pour des lignes comptables de multinationales, des milliers d'arbres tombent chaque jour au Brésil. Pour du pétrole, on fait fondre la glace du pôle et on prend le risque de tuer des centaines de milliers de pauvres gens, partout dans le monde, noyés par la montée des eaux, privés de leur terre cultivable. Pour je ne sais quelle folie, on a desséché une mer intérieure entière en Sibérie, creusant un immense désert dans une région fertile. Folie des hommes. Folie de l'argent.
 
Pour le confort de quelques-uns, on spolie, on bafoue, on humilie, on dépouille. On tue. On ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs.
 
Et les pauvres, sans cesse appauvris, pleurent et meurent. Et quand dans cette boue sanglante, dans cette misère lépreuse, dans ce monde brutal, une voix s'élève pour dire "l'argent pour tous", alors toutes les mains se tendent, tout le monde vient, accourt, rampe s'il le faut, écrase son voisin encore plus pauvre que soi, bouscule, se précipite et tend les mains pour la manne.
 
Lorsque je me trouvais en Haïti pour la dernière fois, l'été 2002, l'ex-père Aristide, un prêtre salésien défroqué et marié depuis qu'il était président du pays, avait lancé un vibrant appel à son peuple pour que les gens placent leur argent dans une chaîne de mini-banques pour très pauvres.
 
Il faut imaginer ce qu'est Haïti, depuis des décennies l'un des cinq pays les plus pauvres du monde. Il faut y être allé pour comprendre ce que signifiaient les mots du président qui devait tout aux pauvres : dans ces banques de quartier, nées de nulle part, on promettait des intérêts des comptes courants tout à fait mirobolants : 10% par mois, 15%, 50%, n'importe quoi. Et les pauvres, ces gens qui vivent dans la rue, qui vendent sur les trottoirs, qui n'ont rien, ne valent rien, ne peuvent rien, on tiré de leur absence de poches chacun quelques misérables billets de banque, souvent reçus d'un parent expatrié. En quelques mois, le système collecta l'équivalent de 80 millions de dollars américains, soit nettement plus de 10% du PIB annuel du pays.
 
Et bien entendu, ce n'était qu'une escroquerie, d'un type bien connu : on rémunère les premiers placements avec l'argent de la seconde vague et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on ait asséché les liquidités potentielles. Alors, on met la clef sous la porte et personne ne retrouve plus sa mise de fond initiale, tout le monde est grugé, ruiné.
 
Et c'est le président des pauvres lui-même qui les avait lancés dans cette ténébreuse et monstrueuse affaire.
 
Quelques mois plus tard, il était renversé.
 
Aux États-Unis, dans un but peut-être louable, quelqu'un a eu l'idée de proposer à des quasi-SDF d'avoir enfin, et pour toujours, un toit, des murs à eux, une demeure, un pignon sur la rue, une vie, une vraie, à crédit.
 
Quel crédit !
 
Puis on a fait des paniers de créances de ces pauvres gens, de ces misérables à qui on a vendu un rêve qui devient cauchemar, ces créances, qui ne sont que du vent, sont devenues du rêve puis du cauchemar pour des gens plus riches, des morceaux de titres cotés en bourse, une goutte d'eau dans l'océan des placements financiers du monde, tout en réseau. Puis crac, la vérité est apparue : les pauvres sont pauvres, ils ne peuvent faire face ni à la hausse des taux ni même aux remboursements. Patatras. On ne sait pas bien combien va coûter ce cauchemar aux établissements financiers américains : selon les sources sérieuses, la fourchette évolue entre 400 milliards de dollars et des milliers de milliards (on croit rêver : des milliers de milliards !) de dollars.
 
Mais ceux qui ont créé le système ne s'en vont pas, ne perdent rien, tout juste un accroc de quelques semaines dans leur carrière. Ils balaient le revers de leur veston de tweed et, un peu contrariés, vont passer l'après-midi à jouer au golf, pour tenter d'oublier... ces petits tracas.
 
Quand Nicolas Sarkozy a dit "je serai le président du pouvoir d'achat", il n'a rien fait d'autre qu'Aristide, rien d'autre que les marchands de subprimes. Les électeurs du peuple, qui ont voté pour lui, s'apprêtent à le lui signifier avec colère. Il a menti. Et son mensonge ne profite qu'à des Lagardère, des Bouygues, des Dassault, des Bolloré, qui roulent carrosse en Ferrari et dînent à la table du roi président à Versailles l'Élysée, avant de passer leurs nuits dans la soie avec des top-modèles. On a pris l'argent des pauvres pour le donner à des milliardaires qui en ont déjà trop.
 
Sarkozy avait oublié de terminer sa phrase, son slogan de campagne, je la complète : "travailler plus pour gagner plus", certes, mais pour gagner plus "de misère".
 
"...qui produit la richesse en créant la misère".
 
Et vient l'affaire de la Société Générale.
 
Là, on atteint des sommets : 5 milliards d'Euros de pertes pour un seul établissement financier, dix fois le PIB d'Haïti, cinq millions de mois de SMIC, quatre cent mille ans de SMIC, la carrière entière de dix mille smicards, en une seule journée.
 
Pourquoi ? Parce qu'on a grugé, au fin fond de l'Arkansas, une famille de pauvres gens, en leur faisant miroiter une maison, un foyer, une vie meilleure. Les pauvres deux fois victimes, deux fois volés. Car qu'on le veuille ou non, le Bigouden Jérôme Kerviel n'est pas le vrai coupable de l'affaire : le vrai coupable, c'est la logique spéculative. Miser de l'argent comme aux courses, il faut bien que parfois, ça se termine mal.
 
Il jouait à la hausse. Sans l'aval de ses supérieurs ? Peut-être. L'enquête le dira. Peut-être.
 
Le scénario d'un trader qui végète dans l'ombre et qui, tel un savant fou, croit qu'il peut devenir l'inventeur génial d'une stratégie spéculative impériale, ce n'est pas totalement impossible, après tout. Pas totalement.
 
Vous me direz : après tout, dans l'affaire, c'est une banque et ses actionnaires, qui perdent. Tant pis pour eux, ils se referont une prochaine fois, ou bien ils échangeront leur Ferrari contre une Porsche.
 
Peut-être.
 
Mais ... comment dire ? Je n'y crois pas : pour récupérer leur mise de fond, les puissances financières vont trouver d'autres pigeons, c'est tout. 
 
Et si par hasard c'est la Société Générale elle-même qui a conduit de folles spéculations qu'elle fait endosser à un trader compréhensif, bientôt dédommagé en Suisse ou à Nassau, on s'en doute, eh bien, la vérité ne se fera jamais jour, le drame creusé dans la chair des pauvres restera impuni et la danse des milliards au rythme des misères reprendra. Deux fois plus fort, deux fois plus désespérée.
 
Et nous, qu'est-ce qu'on fait ?