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29/03/2009

"Le petit Nicolas" (le vrai) a 50 ans.

C'est le 29 mars 1959 que parut la première histoire du Petit Nicolas à la une du quotidien régional Sud-Ouest. Ce mioche a donc exactement cinquante ans aujourd'hui.

Le dernier album de ses aventures paraît à cette occasion, avec un beau ballon rouge sur la couverture et un avant-propos émouvant d'Anne Goscinny, fille du très regretté et génial René Goscinny. Matériellement, l'album est très soigné. Il contient les dix dernières histoires restées inédites en album. Et comme certaines de ces histoires n'avaient jamais été illustrées, le vétéran Sempé a repris ses crayons de couleurs et il a, une dernière fois sans doute, ressuscité le Petit Nicolas. À savourer par tous les mioches qui n'ont pas encore cinquante ans (et les autres).

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27/03/2009

Hadopi : Albanel droit dans ses bottes.

Trois liens supplémentaires :

Le premier qui indique que l'hypothèse de l'amende est un tuyau crevé (à moins que le gouvernement ne soit désireux de paraître laisser la responsabilité de cet amendement à l'Assemblée, mais je suis sceptique), ou en tout cas, qu'Albanel ne veut ni reculer devant le parlement européen ni céder sur les principes fondamentaux de son projet. Le deuxième qui propose un ensemble de formules pour suivre les débats de l'Assemblée à partir de lundi après-midi. Le troisième sur le blog de Thierry Crouzet qui explique et analyse que "Hadopi ne fera pas manger les artistes", faisant écho aux réflexions que j'ai faites ici et aux propositions développées sur le blog de l'excellente Quitterie.

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21/03/2009

"L'enquête" : "qui contrôle la dette contrôle tout".

Au moment où le système bancaire mondial implose et où la dette crève tous les plafonds partout, le nouveau film de Tom Tykwer a une résonance particulière.

C'est un curieux film, un scénario taillé à la serpe, une mise en scène au bazooka, emphatique, brouillonne, des personnages secs. La distribution est aussi internationale que l'intrigue : le film commence à Berlin et nous promène à Milan, à Lyon (siège d'Interpol), à Luxembourg (sulfureuse banque luxembourgeoise qui a des côtés Clearstream qui n'est cependant pas une banque), à New-York et à Istanbul.

Le sujet est simple et, paraît-il, tiré d'un fait divers réel : une banque luxembourgeoise veut acheter des systèmes de guidage pour des missiles qu'elle veut vendre à l'Iran et à la Syrie. Un piège est tendu, mais le piège se referme sur les agents d'Interpol.

On découvre alors le "système". Qu'est-ce que le système ? On comprend que c'est quelque chose d'informe où tout le monde a à la fois un bâton merdeux et un fer au feu. Et comme il est utile à tout et à tous ceux qui ont besoin de faire des affaires louches en douce (les États, la CIA, l'Iran, les terroristes, les mafias, etc.), il est absolument intouchable. Il est également impitoyable.

La démonstration de ces idées serait fructueuse, malheureusement la mise en scène pataude est plus à l'aise dans le rendu d'un décor que dans l'exposé de la complexité d'une situation. Elle verse dans la caricature, qui nuit à la crédibilité du propos du film.

Dommage, car on y trouve d'utiles rappels, notamment que les banques raffolent de s'octroyer du contrôle sur les États et sur la société en créant des dépendances grâce à des facilités de crédit. Toute ressemblance avec des faits réels, etc...

 

21:12 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : culture, cinéma, clive owen, naomi watts | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

20/03/2009

Téléchargement : Cabrel "on parle du pouvoir d'achat..."

Voici l'opinion très pondérée de Francis Cabrel sur le téléchargement :

 

11:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture, internet, hadopi, cabrel | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

13/03/2009

"Welcome" de Philippe Lioret : la réalité. Triste.

Je n'ai guère envie de parler du film de Philippe Lioret. Il est profondément triste. Réussi comme oeuvre, triste comme moment de vie.

C'est un peu le "Jean qui pleure" dont le "Jean qui rit" serait "Eden à l'Ouest" de Costa-Gavras que j'ai commenté il n'y a pas si longtemps.

Tristes les efforts de ces gens venus de très loin pour traverser la Manche. Triste la Mer du Nord. Tristes Sangatte, Calais, l'errance des candidats à la traversée, le rejet qu'ils subissent chez les commerçants, à la piscine, pour pouvoir acheter de quoi manger, se laver, vivre au moins. Tristes les repas donnés par les bénévoles dans le froid de la nuit, que les policiers dispersent avec des lacrymogènes.

Triste les dénonciateurs dont on travaille la silhouette et le regard pour les faire ressembler à ceux qui dénonçaient, pendant la guerre, les gens qui cachaient des juifs fugitifs.

Triste le regard de Vincent Lindon, de plus en plus humain à chaque film, cette fois en maître nageur ancien champion de natation.

Triste son histoire d'amour qui se termine et qu'il n'a pas su sauver. Triste celle du jeune Kurde, mais il ne faut pas en dire plus.

C'est un film bien triste, dans une grande salle bien vide, que j'ai vu. Dommage pour la qualité du document sur l'existence des réfugiés de Calais et d'autour.

00:47 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture, cinéma | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

10/03/2009

Hadopi : les erreurs et les mensonges du projet.

Si l'on examine le détail du sondage selon lequel 37 % des internautes français se disent pirates, on voit que 13 % des internautes disent télécharger au moins un film dans l'année. Il faudra que l'on m'explique comment ce chiffre est compatible avec les 500000 téléchargements quotidiens de films annoncés par l'étude qui justifie la création du dispositif Hadopi, soit plus de 180 millions par an. Si l'on admet qu'il y a 25 millions d'abonnés à l'Internet en France, 13 % font environ 3 millions de pirates. Chaque pirate téléchargerait donc assidûment 60 films par an, plus d'un par semaine. C'est ridicule.

Notons que, dans le même temps, le nombre de places de cinéma vendues n'a pas fléchi.

EDIT : voir d'ailleurs la position de Jacques Attali.

Par ailleurs, le chiffre de 37 % pourrait faire réfléchir : ce sont plus de 9 millions de pirates. À ce niveau-là, c'est un phénomène de société et quand il faut punir plus du tiers de la population, on doit sérieusement se poser des questions de légitimité du châtiment et d'ailleurs de la réaction de la populaton considérée.

Mais surtout, la difficulté pour les créateurs de notre époque, c'est de créer du désir. Acheter, c'est succomber à une pulsion de désir, or nous sommes tellement saturés d'images et de musique, que notre désir s'émousse. Le piratage agit comme un aiguillon du désir, comme un piment. Le piratage est un accélérateur du bouche à oreille, un turbo sur la vie économique des oeuvres, le téléchargement illégal est un formidable outil de buzz et certains artistes, voire certaines maisons de production, ne s'y sont pas trompés...

Et même pour ce qui se vend déjà bien, le piratage est un accélérateur de buzz, un moteur d'emballement des ventes. Ce n'est pas un hasard si le dernier Harry Potter était sur Internet le jour même de sa sortie en librairie, comme les Ch'tis ont été un record de piratage alors même qu'ils étaient aussi un record de vente.

Face à ces réalités, le projet Hadopi semble dirigé contre un intervenant en particulier (Free) et draguer avec des visions clientélistes dans des milieux économiques et artistiques qui n'ont rien compris à la révolution copernicienne qu'Internet fait dans notre société. Il ne rapportera rien à l'industrie de la culture, coûtera cher au contribuable qui n'a pas besoin de ça, ôtera des occasions de joie à des gamins qui n'ont pas les moyens de se payer CD et DVD (et de ce fait enfoncera notre pays dans sa déprime), et marquera une étape dans la volonté de notre superstructure politique de mettre Internet au pas.

Je regrette que, parmi les politiques, ceux qui se sont si fort mobilisés contre DADVSI démontrent par leur silence actuel qu'ils ne se manifestaient pas alors pour la liberté mais par pur souci tactique pour préparer leur satanée élection présidentielle.

Il faudra bien un jour supprimer l'Élysée.

10:54 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : culture, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/03/2009

"La Vague" : un film nihiliste ?

Si vous avez l'intention de voir ce film, il vaut mieux lire ma note après seulement.

Et avant d'en venir au fond, je signale que ce film est précédé d'un long texte en allemand qui doit aller à l'encontre de ce que nous défendons, car il se termine par la référence à un site Internet dont l'intitulé se termine par anti-piraterie (en allemand dans le texte).

C'est assez paradoxal, car, venant d'un film dont l'ambition est avant tout pédagogique, on s'attendrait plutôt à un encouragement à sa diffusion partout et par tous les moyens.

En fait, cette ambiguïté initiale se prolonge tout au long du film et l'irrigue au point qu'on pourrait facilement le croire nihiliste : toutes les solutions qu'il explore aboutissent à des catastrophes, rien n'ouvre la moindre fenêtre sur le moindre espoir.

Si l'on cherche dans la démocratie représentative, on trouvera une criritique cinglante de la corruption et de l'inconséquence du personnel politique, et cependant, on ne peut pas se laisser aller à dénoncer ces travers, car la méfiance contre les politiciens est l'une des armes des apprentis-dicateurs. Si l'on cherche dans l'anarchie, on verra les anar agressifs et intolérants, voire violents. Si l'on se replie sur les réseaux, on découvrira qu'ils portent en germe, par leur propension naturelle à l'expansion, le fanatisme et l'oppression interne et externe. Si l'on se borne à la solidarité, on s'aperçoit qu'elle porte elle aussi en germe les travers de l'esprit de groupe. Si l'on pratique la décision par vote d'un petit groupe, les choses n'avancent pas. Et si l'un du groupe hausse le ton et fait preuve d'autorité, les choses redémarrent mais sur la pente de l'autoritarisme.

Le mécanisme qui sert d'argument au film a été assez bien expliqué dans sa phase de promotion : un prof, à qui son lycée demande de faire de la propagande active pour le jeu démocratique traditionnel en développant un atelier sur l'autocratie pendant une semaine, entraîne ses élèves vers le fanatisme et l'autocratie.

Le point de départ est explicitement de défendre la démocratie représentative. Et de fait, alors que le prof, dans l'histoire, se voit plutôt en anarchiste, la dénonciation très virulente qu'il fait de la démocratie actuelle lorsqu'il coiffue son chapeau d'autocrate, à la fin, renvoie plutôt à conforter le jeu actuel. Cependant, les arguments qu'il emploie sonnent si juste et sont si virulents, qu'on hésite à conclure en faveur de la démocratie.

Les étapes pour amener un groupe de jeunes élèves (de terminale) du statut de jeunes un peu blasés à celui de zélés membres de leur clan commun sont tout en douceur : d'abord on vote pour désigner un chef, c'est le prof, puis on adopte un uniforme, un emblème, un geste de reconnaissance... Dans une certaine mesure, les méthodes employées sont celles de la formation du contingent lors du service militaire.

Les jeunes, très individualistes, découvrent les charmes de la solidarité, de l'unanimisme, de l'uniformité, du don de soi à ce qui, peu à peu, apparaît comme une cause supérieure.

L'esprit d'équipe, a priori, c'est plutôt sympathique. Mais lorsqu'il se change en chauvinisme et lorsqu'il fait sombrer un match de water-polo dans le pugilat, ça ne va plus du tout.

Le sens du réseau, a priori, c'est bien, mais lorsque le réseau se met à exercer des pressions sur ceux qui n'en sont pas membres et à pratiquer l'exclusion, cela ne va plus du tout.

Et puis, le chemin intérieur parcouru par les élèves va révéler leurs fragilités, flatter leurs penchants les plus troubles, ce qui aboutit au drame.

Personnellement, j'aurais trouvé le film meilleur s'il s'était arrêté juste après la scène de la piscine, juste après le match qui tourne en bagarre et où le sang est versé. Alors, la dénonciation aurait été le fanatisme et le spectateur se serait senti interpellé personnellement contre le fanatisme.

Seulement il y a, d'une part, l'anecdote authentique qui sert de trame au film et, d'autre part, le fichu impératif pédagogique qui ramène vers la démonstration qu'après tout, la démocratie est (comme disait Churchill qui n'est cependant pas cité dans le film) "le pire de tous les système à l'exception de tous les autres".

Alors, après la scène de la piscine, l'attention est ramenée vers le professeur : au fond, c'est lui le seul responsable, les élèves n'ont eté que ses jouets, rendormez-vous braves gens, ce sont vos prof et vos dirigeants qui sont seuls responsables de votre situation. Bien sûr, le fait que les prof soient ainsi interpellés sur leur responsabilité non seulement pédagogique, mais finalement politique, n'est pas mauvais, mais la portée du film en souffre et perd en envergure. Les élèves ne sont donc que des jouets, jouets de leurs penchants, de leurs prof, des situations... ils ne sont pas considérés comme des être libres (et pourtant beaucoup sont majeurs) et donc le spectateur non plus.

De même, la scène finale et le suicide, au bout du pathos cathartique, est assez lourde et, en offrant un bouc-émissaire, une victime expiatoire, au drame qui s'est joué, aboutit à en effacer la dimension collective pour en concentrer les débordements sur la divagation d'un esprit que l'on sait dérangé. Là encore, l'histoire se termine mais, au fond, on n'a pas avancé. Tout ce qui a été démontré, c'est que le retour d'une dictature est possible mais puisque toutes les autres solutions explorées mènent au drame ou à l'impasse, quelle autre solution peut-on proposer ?

Silence du film.

Un mot n'est pas prononcé, et c'est dommage, puisqu'il est en fait la clef de l'ensemble. Ce mot, c'est "conscience".

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03/03/2009

"Slumdog millionaire" : Gavroche chez Jean-Pierre Foucault.

Le film multioscarisé méritait-il l'engouement qu'il a suscité ? Je ne trouve pas. Car ceux qui ont cru faire une sorte de bonne action compassionnelle envers l'effrayante misère indienne se sont laissés avoir par un tour de passe-passe télévisuel.

Bien sûr, on voit dans "Slumdog millionaire" les océans d'immondices sur lesquels des dizaines de millions d'enfants de toutes les parties pauvres du monde vivent. J'en ai vu en Haïti, c'est indescriptible, cela valait mieux en tout cas que la carte postale fournie par Danny Boyle qui n'effleure qu'à peine son sujet.

Bien sûr aussi, on voit et on découvre dans ce film l'Inde nouvelle, celle qui se développe et qui, à l'emplacement de ses gigantesques bidonvilles, édifie (avec de l'argent douteux) des gratte-ciel. Ainsi Bombay devient-il Mumbai comme s'il suffisait de changer le nom des choses pour les changer tout à fait.

Une Inde qui se souvient du temps où ses gamins miséreux, misérables, (ont-ils subitement cessé de le faire ?) mendiaient dans les rues et chapardaient dans les couloirs.

Mais ce qu'on découvre surtout, c'est la télévision. Que le pivot du film soit l'émission mondialement connue "Qui veut gagner des millions ?" en dit assez long sur l'imposture. Et quand on voit, vers la fin, dans un superbe effet de manche, que dans le moindre bistrot, sur le moindre tas d'ordures, au coin de la moindre rue, tous les pauvres sont tournés vers leur écran de télévision où l'un d'entre eux, subitement, va passer de l'autre côté, et devenir millionaire, et quand on voit toute leur joie, comme si l'entrée de l'un, un sur des millions, dans le camp de ceux qui peuvent se payer des millions de gens, on se dit "Voilà où il nous a menés : il nous a montré la misère mais ouf, c'est fini, tout rentre dans l'ordre, ce n'était qu'un mauvais rêve, le pauvre devient riche et les pauvres sont contents, dormez en paix, braves gens, vive les riches".

Eh bien non.

Non, je ne peux pas plus me faire avoir par cette émission de télévision en Inde qu'ailleurs. Tout ceci est un odieux mensonge, et il faudrait brûler ce film.

Sauf que...

Sauf qu'il y a cette extraordinaire histoire d'amour, éperdue, incontrôlable, sublime.

Et on sort ivre d'amour, en se disant "si vous aimez une femme, n'abandonnez jamais, avancez toujours".

Il faudra que je raconte tout ça à Quitterie.

23/02/2009

"La Panthère rose 2".

Finalement, Clouseau se marie avec une jolie jeune femme à la mairie du 13e.

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19/02/2009

"Le code a changé".

J'ai été en classe pendant quelques années au lycée Janson, à Paris, avec une fille toute blonde, ravissante, des yeux très bleus, un joli teint, des dents de perle, un sourire cristallin, qui était ma voisine dans l'ordre alphabétique et dont j'étais alors éperdument amoureux : c'était Caroline Thompson, la fille de la cinéaste Danièle Thompson et la petite-fille du génial Gérard Oury.

De cette époque, il m'est resté une sympathie pour cette famille que je suis de plus ou moins loin. J'ai le souvenir grisé d'un déjeuner avec Caroline Thompson au Bar des Théâtres qui a servi depuis de décor au joli film de sa mère, "Fauteuil d'orchestre".

Gérard Oury est le maître du burlesque français de la deuxième moitié du XXe siècle. Ses cinq plus grands films (La Grande Vadrouille, Le Corniaud, Le Cerveau, La Folie des Grandeurs et Les Aventures de Rabbi Jacob) totalisent plus de 46 millions d'entrées payantes en France à eux cinq, soit une moyenne extravagante de plus de 9 millions d'entrées par film. La Grande Vadrouille, en son temps, a été vue par plus d'un Français sur trois, ce qui ferait une fréquentation supérieure à 21 millions d'entrées aujourd'hui, un million de plus que les Ch'tis. Et c'est bien mérité : c'est un véritable chef-d'oeuvre. Rabbi jacob en est un autre, l'un des films les plus courageusement humanistes que j'aie vus, préconisant le rapprochement des juifs et des Arabes à l'époque même de la guerre du Kippour, et la réconciliation des trois religions du Livre.

Danièle Thompson a collaboré à quatre de ces cinq films, ceux qui ont suivi le Corniaud. La série aurait sans doute continué si Louis de Funès n'avait été victime d'une attaque après avoir enchaîné trop de tournages de films et de représentations au théâtre. Entre Rabbi Jacob en 1973 et La Carapate en 1978, Oury n'a rien tourné.

Ce fut l'occasion pour Danièle Thompson de percer de son côté. On vit en 1975 "Cousin, cousine", un film de Jean-Charles Tacchella, au scénario duquel elle contribua et qui obtint trois nominations aux Oscar, autant aux César et celle de meilleur film étranger aux Gloden Globes.

C'est un peu plus tard encore qu'elle perça vraiment, que "sa place fut dessinée sur la carte" comme dit sa fille : ce fut en 1980 la Boum, un succès mondial fondé autant sur le charisme de Sophie Marceau que sur l'exploitation par Claude Pinoteau, réalisateur, et Danièle Thompson, coscénariste, des explications et descriptions données par Caroline de sa vie d'adolescente et des jeux de l'amour des gamin(e)s de treize ou quatorze ans de cette époque-là.

Danièle Thompson cessa de collaborer aux films de son père à partir du demi-échec de "Vanille-fraise", sorti en 1989. Il lui fallut encore bien des années pour franchir le pas et s'essayer à la mise en scène : ce fut en 1998, avec "La Bûche", un savoureux film sur la famille et ses vicissitudes, où l'on retrouve les thèmes (psy) favoris de Danièle Thompson : les difficultés d'être en famille, l'adultère, le divorce, l'inceste, et une distribution étourdissante, au milieu de laquelle figurait pour son premier rôle la jeune Marie, fille de Dominique de Villepin.

J'ai moins aimé "Décalage horaire", son film suivant, un quasi-huis clos où Binoche manquait un peu de grâce et Jean Reno de légèreté.

En revanche, "Fauteuil d'orchestre", en 2006, m'a enchanté. Pour ceux qui ont l'oeil acéré, on me voit en ombre chinoise dans une scène où Cécile de France traverse l'avenue Montaigne pour se rendre du Bar des Théâtres au théâtre d'en face. C'est une jolie histoire portée par une composition prodigieuse de Cécile de France à fond dans l'ingénuité décidée, une Valérie Lemercier pied au plancher, un Claude Brasseur, loin de "La Boum", tout en demi-teinte mais rappelant pour la première fois les intonations de son propre père, et le reste à l'avenant, dont Christopher, le fils de Danièle Thompson qui a collaboré à tous ses films et les a interprétés.

Début 2007, alors que c'était courageux, Danièle Thompson défendait encore le premier ministre Villepin à la télé.

Voici donc son nouveau film, dont les bandes annonces ne disaient pas grand chose. On y entendait des gens qui allaient à un dîner mais qui prévoyaient de s'y faire chier. De fait, quand le dîner commence, et même un peu après, le spectateur se fait chier dans son fauteuil de cinéma. mais tout à coup, tout bascule, les personnages deviennent des vies, des flots d'émotions et de sentiments, on est avec eux, on avance, on est en eux, on est eux. Une grande réussite.

Au passage, comme dans "Fauteuils d'orchestres", de nombreuses vues de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière où Caroline Thompson exerce comme psy pour enfants.

30/01/2009

La chaîne de l'inculture.

C'est Olivier Azeau qui m'a tagué le mois dernier, je reprends seulement maintenant cette chaîne de l'inculture, et tant pis si le dîner est froid.

Donner ses incompétences dans cinq domaines est l'objet de la chaîne.

- Cinéma : je n'aime pas m'emmerder au cinéma, ce qui fait que je ne vais pas voir les films qui affichent une intention trop emphatique. Je n'aime pas non plus la violence et je suis totalement incompétent dans la rubrique "films de Hong-Kong", j'évite même Tarantino (EDIT sauf interprété par Quitterie), je suis vide de films de guerre plus récents que ceux que la télé m'a infligés dans mon enfance.

- Littérature : je suis très lacunaire de littératures russe et italienne, je sais l'intention de quelques auteurs, mais je n'aime pas lire des traductions et je ne parle ni le russe ni l'italien.

- Géographie : je suis dans la moyenne. Je connais mal les îles du Pacifique.

- Mathématiques : j'ai eu 19/20 en math au bac, il est vrai que c'était en section B (économique et sociale). Je ne me suis plus intéressé à cette matière depuis cette époque, sauf pour comprendre la logique de la révolution quantique.

- Cuisine : je suis très fort pour déjeuner au restaurant, le reste est ignoré de moi, mais j'aime bien la bonne bouffe et le bon vin (plutôt le bourgogne depuis quelque temps, bien que j'aie du mal à y trouver du bio).

Pour l'encourager à revenir nous parler d'elle, je tague quelqu'un qui ne répond cependant jamais aux chaînes : Quitterie.

10:29 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : chaîne, culture | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

11/09/2008

Bientôt sur mon culturezine.

Comme je l'ai annoncé, je continue à travailler sur mon culturezine. En attendant d'être tout à fait satisfait de la maquette et du contenu, j'ai commencé à alimenter le blog.

Aujourd'hui, une note sur le dernier film du cinéaste Barbet Schroeder "Inju". Il se trouve que j'ai célébré le mariage civil d'une fille de Schroeder.

Également, un teaser d'un reportage que j'ai effectué dans les ruines du château de Penhoat, près Morlaix, en Bretagne.

 


Le lien ne fonctionne toujours pas sur ce blog-ci ; j'ai écrit à l'administration de hautetfort, qui ne semble guère s'agiter. Quoi qu'il en soit, voici l'adresse du culturezine :

http://www.laperenne-zine.com