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17/03/2008

Bilan contrasté pour le PS du Finistère.

À l'occasion des élections municipales, le Parti Socialiste a certes ravi Quimper à l'UMP (qui avait pris cette ville en 2001 au PS qui l'avait prise en 1989 au RPR et ainsi de suite), mais il a perdu de nombreuses villes-clefs : Châteaulin, Concarneau, Douarnenez, Morlaix et Quimperlé en particulier.
 
En pleine vague rose, le PS n'a dû de conserver l'un des bastions de la gauche, Penmarc'h, qu'à quelques poignées de voix, de la même façon qu'en pleine vague bleue, au printemps, la députée UMP sortante avait été sortie par le PS. Il semble donc que la politique soit devenue un peu folle en Finistère, ou que l'esprit de contradiction s'y soit développé d'une façon superlative.
 
Le cas le plus significatif est Pont-l'Abbé, dont j'ai parlé à propos du trader Jérôme Kerviel. J'ai indiqué dans cette note précédente qu'en près d'un siècle, la ville avait fait un balancier strict d'un mandat sur l'autre, passant constamment de droite à gauche, puis de gauche à droite, sauf lorsqu'elle fut dirigée par un centriste qui fit ... deux mandats successifs ! avant de prendre hélas sa retraite. Eh bien, ça n'a pas manqué : au premier tour (il n'y avait que deux listes, les MoDem locaux n'ayant pas réussi à s'entendre entre eux pour en faire une troisième d'alternative aux deux autres), la ville est passée de droite à gauche ... pour 26 voix. Vingt-six et pas une de plus. J'espère qu'avec ce genre de résultats, on finira par comprendre que ces villes ont en fait besoin d'être gérées au centre, en mélangeant des points de vue de droite et de gauche, et non d'une façon polarisée.
 
En tout cas, le rééquilibrage semble amorcé en Finistère. 

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10/03/2008

Un regard rapide sur la Bretagne.

Finistère
 
Je tiens tout d'abord à féliciter Michel Canévet pour sa réélection comme maire de Plonéour-Lanvern avec 67% des voix, et comme conseiller général de Plogastel-Saint-Germain.
 
Isabelle Le Bal, candidate à Quimper, dépasse 11% et, ayant fait toute sa campagne en expliquant que quoi qu'il arrive, elle se maintiendrait au second tour, le fera, et sera donc élue conseillère municipale MoDem indépendante. Son père Jean-Yves Cozan (qui n'a pas sa carte) est réélu de justesse conseiller général de l'île d'Ouessant.
 
À Brest, le candidat du MoDem, Cabon, obtient un score moyen, autour de 8,5%.
 
Dans la commune voisine, Plouzané, le maire sortant MoDem, Yves Pagès, est très sévèrement battu dès le premier tour et n'est même pas deuxième.
 
Morbihan
 
Sur une stratégie comparable à celle d'Alain Juppé, François Goulard, maire UMP de Vannes, très critique à l'encontre de Sarkozy et soutenu par le MoDem, est en tête au premier tour et peut espérer la réélection.
 
À Lorient, la gauche conserve facilement la ville.
 
Saint-Brieuc
 
La ville, historiquement de gauche, a été prise en 2001 par une liste unissant des dissidents de l'UMP à une tête de liste UDF, Bruno Joncour. Les circonstances de cette élection étaient particulières, puisqu'elle visait à contrecarrer un projet soutenu à la fois par le PS et par (à l'époque) le RPR concernant une implantation de grande surface qui était très violemment combattu par les commerçants du centre-ville. Compte-tenu de cet antécédent et du score serré du premier tour, le second est difficilement prévisible.
 
Ille-et-Vilaine
 
Saluons le bon score de Caroline Ollivro à Rennes, où elle dépasse les 10%. Compte-tenu des scores du premier tour, la gauche sera certainement reconduite, l'alliance MoDem lui est facultative ; Caroline Ollivro, comme Isabelle Le Bal, pourrait donc être élue conseillère municipale sur une ligne indépendante.
 
Loire-Atlantique
 
Si le score de Benoît Blineau est décevant à Nantes, ceux des candidats de Saint-Nazaire et Saint-Herblain sont plus encourageants. 

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04/03/2008

Pas de blanc-seing pour la gauche ?

Le léger sursaut de Nicolas Sarkozy coïncide avec celui du MoDem qui, dans la plupart des dernières enquêtes locales, est en progrès. Fantaisie de sondeur ? Peut-être. Manipulation ? Peut-être. Je le crois un peu.
 
Et cependant, il existe une autre explication de ce mouvement : la gauche ne tente guère les élécteurs. L'appétit d'épicier de François Hollande, comptant à l'avance les villes "gagnées" par son parti, se pourléchant les babines, Julien Dray ajoutant q'il espère bien que le PS prendra Pau (sous-entendu "pour faire mordre la poussière à Bayrou"), tout cela n'est pas dans le ton de la modestie et de l'altruisme souhaités par les électeurs.
 
Les électeurs se moquent que le PS conquière des villes : ce qu'il veulent, certes, c'est pénaliser le comportement du président et la politique du gouvernement, mais c'est aussi que leurs villes soient gérées pour eux, pas pour le PS.
 
Sans doute l'abnégation et le pragmatisme du MoDem vont-ils bénéficier en fin de compte d'un signal amical des électeurs qui n'oublient pas que le plus bel espoir d'État impartial et de bonne gouvernance leur a été donné, durant la présidentielle, par François Bayrou.

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29/02/2008

Après "La môme", la France voit "la ville en rose".

Marseille, Toulouse, Strasbourg, Reims, Rouen, Caen, Blois, en Bretagne Quimper (et Saint-Brieuc ?), c'est une lame de fond rose qui s'annonce et soulève la France. De toute évidence, il ne s'agit pas seulement de sanctionner le président : les électeurs des centres-villes se pensent à gauche, ils veulent des équipements publics, une ville sociale, un environnement sain, une gestion équitable. Pour tout cela, la droite est disqualifiée. Il appartiendra au MoDem de démontrer qu'il pourrait faire mieux encore. c'est oeuvre de longue haleine.

16/02/2008

Le triomphe du manichéisme ?

La déferlante annoncée au bénéfice exclusif du Parti Socialiste, dans trois semaines, au premier tour des élections municipales, n'est une bonne nouvelle ni pour la France ni pour les Français : de toute évidence, elle se fait sans discernement et elle ne produira aucune nouveauté dans la gestion publique, seulement une part de marché plus grande pour un parti, rien de plus.
 
De quoi satisfaire Hollande, qui s'est pourtant réjoui de la douteuse proposition de Sarkozy sur le parrainage des pauvres petits fantômes juifs ?
 
De quoi lutter contre l'endettement des collectivités locales qui ne cesse d'augmenter à mesure que le PS s'en empare ?
 
De quoi augmenter la liberté des humbles que des clientélismes de gauche asservissent autant que des clientélismes de droite ?
 
Sans discernement.
 
Oui, Sarkozy, c'est mal. Bayrou a été le premier à dire pourquoi et en quoi.
 
Oui, la droite a tort. Mais elle ne gère pas partout mal ses villes.
 
Sans discernement. Avec l'aveuglement de l'obscurantisme, le même obscurantisme que celui qui est reproché à Sarkozy.
 
S'il faut battre Sarkozy en utilisant les mêmes moyens que lui et en poursuivant les mêmes objectifs que lui, en négatif, alors la victoire ne sert à rien.
 
Améliorer la France, améliorer la vie des gens, c'est la même chose, c'est le même projet (ISO comme dit Quitterie Delmas) : lutter contre un mode de pensée et d'action néfaste et le remplacer par un mode de pensée et d'action vertueux. C'est cela, et cela seulement, que les électeurs devraient vouloir. Et c'est à quoi nous devons les appeler.

24/01/2008

Sarkozy arbitrera le premier secrétariat du PS.

La remise du rapport Attali sur la libéralisation de l'économie française (en fait une antiphrase) a révélé la vraie stratégie poursuivie par le présinul Sarkozy : phagocyter le Parti Socialiste. Il a commencé par en débaucher quelques égarés mais, comme cette stratégie n'a pas produit d'effet notable (en particulier sur l'électorat), il se décide à employer des moyens plus lourds. Attali est encensé par Ségolène Royal, le voici au service de Nicolas Sarkozy ... et, dans ce poste, toujours encensé par Ségolène Royal. Ségolène premier ministre de Sarkozy ? Ca, ce serait une bonne idée pour lever l'ambiguïté qui pèse désormais sur l'action de la présidente de la région Poireau-Charentaises.
 
Dorénavant, on sait que quand Anne Roumanoff a lancé, dans un sketch "PS, maintenant, ça veut dire "Potes de Sarko"", eh bien, ce n'était pas une boutade, mais la vérité.
 
Du coup, il me revient ce que j'écrivais pendant la présidentielle sur la collusion qui unit les prévarications du PS et de l'UMP et le sigle UMPS ne me paraît avoir jamais eu plus de réalité.
 
Sans doute le Parti Socialiste de François Mitterrand est-il vraiment mort hier. Imagine-t-on Mitterrand fournir un programme à Giscard ou à Chirac ? Impensable. Mais c'est que lui, il jouait pour gagner.
 
Tout à l'inverse, les nains qui se disputent aujourd'hui le premier secrétariat du PS se trouvent devant la même nécessité les uns que les autres : trouver des voix, n'importe où, à n'importe quel prix. Alors si Sarkozy en a à vendre, ils achètent. C'est sans doute ce qu'a fait Ségolène Royal hier. Quel peut être le prix qu'elle a payé ? Sa défaite en 2012. Quel autre ?
 
Et le pire, c'est que les voix dont il dispose désormais, le président va les vendre à tous les postulants et à chacun d'eux, il demandera le même prix : la défaite. Puis, une fois qu'il se sera garanti un adversaire à sa main, il fera tout pour lui offrir dans un fauteuil le siège de faire-valoir du deuxième tour de la présidentielle. Cette stratégie lui a déjà réussi une fois en 2007.
 
Il appartiendra à Bayrou et à ceux qui le soutiennent, à Quitterie Delmas en particulier, de faire obstacle à ce plan insidieux.
 
Il y va de l'avenir de la France.

18/12/2007

Les tartuffes ("Mourir pour des idées..." 2).

Il est triste de constater qu'on s'est trompé sur les gens. L'inénarrable Jean-Christophe Lagarde vient de glapir qu'on lui avait massacré son UDF.
 
Que n'est-il venu le dire à la tribune du conseil national de l'UDF qui au mois de mai dernier a voté à la quasi-unanimité la création du Mouvement Démocrate ! Mais non : alors, il avait besoin d'entretenir le flou sur l'investiture, pour qu'on le laisse touiller en paix sa vilaine tambouille de traîtrise. Il nous a donc envoyé son épouse, la sympathique Aude, qui nous a juré, promis craché, qu'il n'avait pas changé et que bien sûr il avait l'intention de "rester".
 
Farceur. Tartuffe.
 
On voit, ici ou là, fleurir des critiques contre l'alliance faite par Bayrou à Bordeaux. Juppé a été condamné pour fait de corruption, tout le monde le sait. Et s'ils critiquent cette alliance au nom de l'éthique, ils critiquent aussi le choix (d'ailleurs discutable) des instances locales du MoDem en Seine-Maritime de soutenir le maire de Rouen Albertini (il est à droite, fi donc ! cela dit, j'espère que Bayrou va s'intéresser à ce cas) et la tentation fortement exprimée par les instances locales du MoDem à Lyon de s'allier avec l'ex-garde des sceaux Perben (il est vrai allié lui-même avec les "millonistes", ce qui est inacceptable à mon avis).
 
Que veulent-ils ? Au nom de la morale, des alliances systématiques du MoDem à gauche.
 
À gauche ? Mais alors, que ne critiquent-ils avec la même éloquence l'investiture donnée par le Parti Socialiste à Henri Emmanuelli qui a, lui aussi, été condamné pour faits de corruption !
 
Farceurs. Tartuffes.
 
Il ne fait aucun doute que les électeurs du MoDem sont sensibles aux principes éthiques. C'est très certainement le coeur de leur engagement ou de leur vote. C'est au nom de ces principes qu'ils ont approuvé le "ni droite ni gauche" qui renvoyait dos à dos les deux systèmes de prévarication. C'est au nom de ces principes qu'ils approuvaient, dans le programme de François Bayrou, la notion de justice indépendante et de troisième pouvoir. C'est au nom de ces principes qu'ils voulaient une limitation plus sévère du cumul des mandats. C'est au nom de ces principes qu'ils voulaient que la presse soit désormais indépendante.
 
Seulement voilà, pour la gauche, indépendant signifie "de gauche".
 
On l'a vu encore récemment, lorsque Ségolène Royal a adressé un mail pressant aux dizaines de milliers de membres (ou ex-membres) de son réseau Désir d'Avenir, pour les engager à soutenir financièrement une initiative qui permet, selon elle, de créer un média enfin indépendant, Mediapart, fondé certes par Edwy Plenel, un vrai journaliste, mais dont la cheville ouvrière, le sypathique Benoît Thieulin, n'est autre que l'ex-directeur de sa netcampagne présidentielle. Ce média est donc indépendant parce qu'il est contrôlé par... ses amis.
 
Farceuse. Tartuffe.
 
En vérité, il faudra bien que les adversaires du sarkozysme s'unissent à un moment ou un autre, de Royal (voire Emmanuelli) à bien des gaullistes pour lesquels Juppé est parfois une référence sinon morale du moins politique, en passant bien sûr par Bayrou et le sémillant MoDem.
 
Il faudra le faire sans sacrifier de principe, cette fois, mais dans le respect de chacune des natures politiques considérées.
 
La gauche ne peut ainsi pas vouloir que le MoDem soit la gauche, car elle y perdrait aussitôt le bénéfice de l'alliance qu'elle ferait. On ne peut s'allier qu'avec ce qui est différent de soi.

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16/12/2007

Listes MoDem.

Ouf, l'émotion est grande en ce moment sur la toile bayrouiste autour des investitures pour les prochaines municipales.

Dans un esprit de clarté, je rappelle donc les décisions officialisées pour les plus grandes villes :

listes autonomes :

Paris, Marseille, Lyon (Bayrou lundi), Toulouse, Rennes, Strasbourg, Aix-en-Provence, Saint-Étienne, Boulogne-Billancourt, et j'en oublie certainement.

Il y aura liste commune avec l'UMP à Bordeaux.

Le reste concerne des villes de moindre importance, majoritairement dotées de listes autonomes, voire transversales comme à Pau et à Arras.

Cette affaire est une nouvelle occasion de regretter les procédures lourdes des partis politiques. Comme le dirait le Coluche italien Beppe Grillo, relayé par Quitterie Delmas, il vaudrait mieux que les citoyens soient candidats directement, mais dans une logique de moindre mal, le MoDem sauve les meubles, avec encore difficulté d'ailleurs, et sans illusion.

Pourvu que cela fasse progresser la démocratie.

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15/12/2007

Pas de Paname pour Panaf.

Autour des adhérents de feu le groupe Paris Libre (menés par le maire du XVe Galy-Dejean), une fronde gronde à l'UMP de Paris, comme le révèle l'AFP hier.
 
En effet, quatre conseillers de Paris sortants se sont réunis avec des délégués de plusieurs arrondissements : outre le XVe, donc, le VIIe où le parachutage de Rachida Dati ne passe pas, le XIIe où celui de Cavada irrite aussi, le Ve où l'inamovible Jean Tibéri lasse la patience de plus d'un militant, le Xe, le XVIIIe (ancien arrondissement d'Alain Juppé) et le XXe en particulier.
 
La multiplication des dissidences souligne la faiblesse de la candidature Panafieu, dont les sondages demeurent difficiles, et remet en cause le leadership du président de la fédération UMP de Paris, ancien bras droit d'Édouard Balladur, le député Goujon.
 
Françoise de Panafieu paraît ainsi de moins en moins en situation de conquérir la mairie.
 
Et comme le MoDem n'est pas encore en situation non plus de lui faire de l'ombre - il lui manque encore des candidats et en particulier d'avoir présenté ses têtes de listes par arrondissement (et donc d'avoir parachevé la procédure démocratique interne) -, pour Bertrand Delanoë, l'élection ressemble de plus en plus à un billard. Attention aux trop beaux succès : ils préludent souvent à des déconvenues.

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07/12/2007

Quitterie Delmas dépoussière la politique sur France 2.

Quitterie Delmas était hier soir l'un des invités de la deuxième partie de l'émission politique vedette de France 2, "À vous de juger". Elle donnait la réplique à la plume du président Sarkosaure, Henri Guaino, à Julien Dray, ancien trublion devenu pensif, à Olivier Besancenot, ex-chantre de la nouvelle fraîcheur politique converti à la langue de chêne syndicale, et à deux journalistes outre Chabot : l'inusable Alain Duhamel et Claude Askolovitch du Nouvel Obs.
 
Un vrai baptême du feu, donc, pour la nouvelle égérie du MoDem, récemment promue déléguée nationale de ce mouvement par François Bayrou.
 
Arlette Chabot, un peu pincée, vexée sans doute que le MoDem ne lui ait pas envoyé l'un de ses derniers ténors habituels, a rechigné à annoncer la jeune promue et à lui passer la parole, cependant que son réalisateur se régalait à détailler son visage sous tous les angles.
 
Finalement, Quitterie Delmas eut la parole. Heureusement. Car si voici deux ou trois ans, c'était Besancenot qui pouvait prétendre incarner le renouvellement des générations et la modernité, cette fois ce fut Quitterie Delmas.
 
Loin de protester contre le temps d'attente qui lui était imposé, celle-ci a supporté son épreuve et, élégante jusqu'au bout, elle a même remercié Arlette Chabot de lui donner l'occasion de s'exprimer. On a du savoir-vivre ou on n'en a pas. Et d'ailleurs, grâce à cette force prodigieuse d'endurance et de maîtrise, elle s'est fait respecter.
 
Sur le fond, elle a défendu la société civile, les mouvements citoyens, contre une vision trop institutionnelle, trop politicienne, que subitement tous les autres incarnaient. Elle a relevé à juste titre que les initiatives du président Sarkotique avaient fait tomber définitivement les frontières anciennes, que désormais il fallait s'habituer à travailler sans s'enfermer dans le clivage droite-gauche, que les projets et programmes, comme Bayrou l'avait voulu dans sa campagne présidentielle, comptaient plus que les réflexes de camp.
 
Julien Dray, gêné, osant peu s'adresser à elle, a défendu la bipolarisation, tout en tendant la main au MoDem, parce qu'il croit que l'avenir du PS est dans l'alliance au centre dans l'esprit de l'évolution italienne.
 
Henri Guaino, très gêné lui aussi, n'a alors jamais manqué de prononcer, "la droite, la gauche, le centre".
 
Et Arlette Chabot, après avoir fait longuement l'apologie de l'alliance du PS à gauche en braquant son attention sur Besancenot, comme ce dernier ne fournissait que des réponses molles et embarrassées, a fini par revenir sur Quitterie Delmas, lui posant LA question :
 
- François Bayrou aurait-il pu être premier ministre de Ségolène Royal ?
 
Et Quitterie Delmas, sans se démonter, a montré que cette question n'était pas celle d'aujourd'hui, qu'aujourd'hui et demain, tout était possible entre tous les acteurs du monde politique, pourvu que l'on s'exprimât en termes de programme et non pour se distribuer des places ou s'agenouiller devant des idoles.
 
Du coup, Dray est reparti sans angoisse, Besancenot a paru particulièrement ringard avec son discours syndical à l'ancienne et le débat avec Guaino s'est terminé sans avoir commencé.
 
Où est passée l'opposition ? s'interrogeait le titre de l'émission. Dans la société civile, a répondu très justement Quitterie Delmas et c'est tout ce qui restera de cette émission, que le MoDem veut s'engager pour et avec la société civile plus qu'avec les appareils politiques.
 
Pour voir ou revoir l'émission (le débat en question est dans la deuxième partie) :
 
 
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14/06/2007

Café politique de Quitterie Delmas autour de Ludovic Vigogne.

Ludovic Vigogne est journaliste au "Parisien". Chargé de l'UMP et de Matignon, il a cependant, dans le passé, eu à suivre l'actualité de l'UDF et estime en connaître les enjeux. Quitterie Delmas l'a invité pour examiner le premier tour des législatives.
 
Une bonne soixantaine de lecteurs du blog de Quitterie, pour la plupart blogueurs, sont venus écouter ses conclusions et débattre de la stratégie du MoDem.
 
À leur grande et heureuse surprise, Gaby Cohn-Bendit et Corinne Lepage se sont joints à l'assemblée.
 
Ludovic Vigogne dresse un tableau sombre de l'avenir du MoDem, qui lui paraît très brumeux. Il ajoute cependant aussitôt qu'il est de l'habitude des journalistes politiques de se tromper dans leurs pronostics. La preuve : il avait juré que jamais Sarkozy ne pourrait gagner la présidentielle.
 
Un débat s'engage alors à la fois sur le passé et l'avenir. Les blogueurs s'expriment de plusieurs façons différentes qui prouvent la diversité du MoDem et en même temps son unité. Car ils ont en point commun l'idée d'une modernité ouverte, d'une fraîcheur politique, d'une organisation innovante, qui rend leur démarche cohérente.
 
Gaby Cohn-Bendit annonce qu'il est venu proposer une passerelle commune aux gens de bonne volonté des appareils du MoDem, du Parti Socialiste et de divers autres courants de la gauche raisonnable, dans l'idée d'une alliance du centre droit et du centre gauche.
 
Cette initiative, que beaucoup (sinon tous) approuvent renvoie cependant le MoDem à son état embryonnaire : difficile de commencer à dialoguer avec ce qui n'est pas soi avant de savoir qui on est soi-même.
 
Et qui est le MoDem ? On ne le sait pas encore. Centre-centre ? Centre droit ? Centre gauche ? Vers quoi penche-t-il ou ne penche-t-il pas ? Vers quoi va-t-il ?
 
Au fond, répondre à ces questions était l'un des enjeux auxquels la soirée s'était donné mission de contribuer.
 
D'opinion commune, il faut que le nouveau parti se dote rapidement d'une doctrine et d'une organisation. L'existence de courants est souhaitée pour structurer la réflexion, bien que chacun sache le danger inhérent à ces courants qui tuent le PS et les Verts par leur trop grande rigidité et leur excessif antagonisme ; mais les courants sont souhaités.
 
Selon l'expression développée avec précision par Corinne Lepage, il faudra que la philosophie de l'ensemble soit "bottom-up" avec une remontée rapide des informations et une grande efficacité dans la circulation des idées.
 
Combiner horizontalité et verticalité, bottom-up et courants sont quelques-uns des enjeux de la rédaction des statuts et de leur application.
 
Quitterie Delmas prend la parole à son tour pour détailler les méthodes de travail du groupe que nous formons autour d'elle et demander que les bonnes volontés se dévouent pour assumer les tâches matérielles et informatiques : création du yahoo-groupe, du webzine, des wikis. Cette fois, les choses sont enclenchées et je repars avec mes devoirs à faire : une vaste feuille de papier kraft couverte de gribouillis par lesquels les Quitteriens ont indiqué leur domaine intellectuel et politique de prédilection. À moi d'en faire la synthèse, et vite !
 
Puis la soirée se poursuit. Gaby Cohn-Bendit reste avec nous, il vient s'asseoir à ma table, je commande un paris-beurre-cornichons et un Coca, lui un Coca light et, nantis de ces provisions roboratives, nous entamons une discussion à bâtons rompus.
 
Il m'explique plus en détail la démarche qu'il a conduite avec des MoDem ex-verts, des socialistes et d'autres gens d'ailleurs issus de la gauche, pour bâtir un principe de rencontres formelles, régionalisées, entre ces différents courants, l'idée étant qu'en 2012 puisse être élaborée une plateforme permettant un désistement du candidat le moins bien placé, dans la logique des idées déjà défendues par Daniel Cohn-Bendit et Michel Rocard lors de la récente élection présidentielle.
 
Cette démarche intéressante mérite attention et connaîtra un temps fort début juillet.
 
Elle est en partie compliquée par les dissensions internes du PS et je n'ose pas répéter les termes qu'il a employés pour décrire cette division.
 
La soirée avançant, le groupe se restreint autour de Quitterie, de Gaby et d'une demi-douzaine de blogueurs. L'atmosphère détendue permet à Quitterie de se confier sur son souhait de s'associer aux initiatives décloisonnantes, donc à celle qui vient d'être évoquée. Je promets d'aller répandre cette info dans les sphères pertinentes, de façon à éviter des malentendus.
 
Enfin, minuit approche, tous les carrosses menacent de se changer en citrouille, Quitterie vide sa bière, je quitte la place de la Bastille et rentre chez moi par la rue de Rivoli.
 
C'est bon, parfois, de parler de politique avec des gens libres. 
 

03:05 | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : politique, modem, bayrou, quitterie delmas, ps | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook