28/01/2010
Vœux 2010
Avec la relaxe de Dominique de Villepin, une injustice prend fin. Tant mieux. Il en reste beaucoup, et de bien plus graves encore.
Voici en quelques mots mes vœux pour cette année 2010 qui commence. J'espère que ça va fonctionner, car j'incruste le nouveau lecteur Dailymotion en version beta. Je signale au passage, via Quitterie, une inquiétude sur des choix de nouveaux formats par Google pour Youtube.
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28/11/2009
L'arnaque des ONG et la tartufferie climatique.
Il n'y a rien que je déteste plus que de recevoir des leçons de la part de gens qui ne sont pas exemplaires, pas plus que moi en tout cas.
L'objet de la présente note n'est en rien de remettre en cause les constatations du GIEC ni de contester l'hypothèse d'une cause principalement humaine du réchauffement climatique de la planète terre. Ce sont choses bien trop compliquées pour mon niveau, je ne peux que déplorer que, depuis vingt ans que le GIEC existe, ses conclusions aient surtout servi à brider la croissance des pays autres que les États-Unis, alors même que les États-Unis sont le premier pollueur mondial, notamment en gaz à effet de serre. De toutes façons, limiter la production de CO2 est une bonne idée, il faut désormais que ce soit fait de façon équitable.
Non, l'objet de la présente note est de dénoncer, non plus le greenwashing, mais le green business pseudo-associatif et le climate business actuel, qui masque mal la vérité des intérêts qui s'y expriment : les organisations non gouvernementales (ONG) sont de véritables PME, parfois même des multinationales (pour les plus grandes comme MSF et Médecins du Monde), et très souvent, leur but est surtout financier. La liste des rédacteurs de l'Ultimatum climatique est, de ce point de vue, exemplaire, je devrais dire contre-exemplaire.
Les signataires de l'Ultimatum climatique
Entre écoblanchiment et collecte de fonds à la limite de l'escroquerie, les signataires de l'Ultimatum climatique sont une belle brochette de grigous. Passons-les en revue.
Greenpeace. L'organisation est née aux États-Unis mais, alors que les États-Unis sont de très loin le premier pollueur mondial, aucune activité marquante de Greenpeace depuis plus de trente ans n'a concerné les États-Unis. Quant à Greenpeace France, cette organisation a pour activité principale la collecte de fonds. On peut lui donner acte de la transparence avec laquelle elle explique tout benoîtement que seuls 56 % des dons collectés sont utilisés poiur ses activités de terrain. Encore faudrait-il creuser un peu ce chiffre, qui intègre probablement des dépenses de fonctionnement ordinaires. Les 44 % autres sont répartis en deux enveloppes : 33 % pour la collecte de dons, 11 % pour le fonctionnement proprement dit. C'est donc si dur de récolter des dons ? Soulignons au passage que ce ne sont pas de petites sommes, puisque le budget de Greenpeace France s'élève à 9 millions d'Euros, dont 3 millions consacrés à la collecte de dons, sans compter qu'en vérité toute campagne d'opinion montée par Greenpeace n'est finalement qu'une opération de collecte de fonds. On se demande si cet argent ne serait pas mieux utilisé à éradiquer le paludisme dans le Tiers-Monde. Bref, si la Sécurité Sociale avait des frais de fonctionnement de 44 %, tout le monde hurlerait au scandale. mais du moment que ce sont des gens qui se dévouent à sauver le climat, tout va bien. Hum.
Le WWF France. J'avoue que je suis très peiné d'écrire ce paragraphe, car j'ai beaucoup de sympathie a priori pour le WWF. Mais quand je regarde sa page de partenaires, j'ai envie de pleurer : Carrefour, Castorama, Center Parcs. Si cela n'est pas de l'écoblanchiment, qu'est-ce qui le sera ? Carrefour est quand même une usine de malbouffe et de surconsommation. Mais pas de problème pour le WWF, l'argent n'a pas d'odeur. Vraiment ?
Action contre la faim. À peu près la même remarque que pour le WWF en consultant sa page de partenariats. Chacun sait qu'Air France est une grande entreprise écologique, et que la BNP, si chère au président Sarkozy, n'a aucune filiale dans un paradis fiscal, qu'elle pratique des taux d'intérêt tout à fait convenables et que tout va très bien, Mme la marquise. Du reste, comme le rappelle cette très intéressante étude, Action contre la faim a eu de véritables problèmes et un gros scandale voici peu d'années et le moins que l'on puisse dire, c'est que le doute subsiste. La signature de l'Ultimatum climatique lui accorde-t-elle une nouvelle virginité ?
Care France. Cette branche française d'une multinationale humanitaire fait du partenariat avec les régions un véritable fonds de commerce. Pour elle, se manifester dans le jeu politique à quelques mois des régionales est évidemment une façon d'intervenir sur ses futurs donateurs institutionnels... Si l'on lit la liste de ses partenariats régionaux, qui sont ciblés par action, on verra d'ailleurs que ces partenariats sont politiquement connotés : la municipalité communiste de Saint-Denis près de Paris intervient pour aider Cuba, le département des Hauts-de-Seine est tout réjoui de glisser un œil dans la très secrète Birmanie communiste à l'occasion d'un accident climatique. Mais tout cela n'est que pure coïncidence. Quant aux régions concernées, ce sont déjà cinq régions. Un hors d'œuvre ?
La FIDH (Fédération Internationale des Droits de l'Homme). Cette organisation déjà ancienne publie ses comptes, mais dans une assez profonde opacité. On y trouve, comme ressources, cinq lignes comptables dont le sens est parfois ésotérique : cotisations (jusqu'ici tout va bien), subventions et dons reçus (le gros de la troupe : environ 75 % du total des ressources), dons et manifestations, Liberté et solidarité, les Amis de la FIDH. Le mot dons apparaît deux fois, on suppose qu'il y a d'un côté les dons spontanés, de l'autre les dons reçus à l'occasion de manifestations. Seulement voilà : dans ce total, on ne voit pas le montant des subventions publiques, et c'est très mal, car tout le monde sait que la FIDH est fortement subventionnée par l'État pour certaines de ses actions de terrain. Donc opacité, opacité suspecte.
La Fondation Nicolas Hulot est un véritable cas d'école de l'écoblanchiment. La page des quatre partenaires fondateurs ressemble au portrait de groupe des Dalton : Averell Dalton, c'est l'EDF, dont chacun sait que les centrales nucléaires sont un modèle environnemental universellement claironné, William Dalton, ce sont les hôtels Ibis, qui paraît-il tâchent d'écoblanchir leur béton et leur malbouffe, Jack Dalton c'est L"Oréal, dont l'activité chimique n'a évidemment aucun rapport avec la pollution, ni avec les shampoings Ushuaïa. Joe Dalton, enfin, c'est évidemment TF1, la plus grande usine de crétinisation d'Europe. Un véritable modèle, ou contre-modèle, à enseigner dans les écoles tant qu'il en restera. Écœurant.
Les Amis de la Terre. On se demande ce qu'ils foutent là-dedans, sinon offrir une légitimité aux autres. Par ailleurs, ils ne publient pas leurs comptes, ou du moins pas sur leur site, et c'est dommage, car on est forcé de les taxer d'opacité.
Médecins du Monde (MDM). Là, on est dans le charity business à très grande échelle, où s'entremêlent barbouzages, subventions publiques et écoblanchiment, avec tout de même, heureusement, de vraies actions de terrain, dont on voudrait qu'elles soient plutôt prises en charge par de vraies institutions désintéressées. Parmi les fondations partenaires de MDM, on retrouve Air France et L'Oréal (tiens, tiens). Parmi les entreprises, le meilleur et le pire (le meilleur le crédit coopératif, le pire la Société Générale) et l'inévitable Air France, au milieu desquels se glisse le site Soliland, dont il a été remarqué lors d'une récente table ronde animée par Quitterie Delmas pour Babyloan que sa raison sociale elle-même était l'écoblanchiment, ce qu'on retrouve dans un autre partenaire, Solidaripresse. Enfin, parmi les institutions, on trouve évidemment le gouvernement français, son homologue néerlandais et la Commission Européenne, de quoi afficher respectabilité et crédibilité. On peut savoir gré à MDM de jouer la transparence, qui est un gage de sincérité, mais on a le droit de redouter que cette transparence ne dissimule un surcroît de duplicité. Le procès du charity business n'est plus à faire.
Oxfam France. Cette branche française d'une organisation née il n'y a pas si longtemps au Royaume-Uni pratique une forme d'insincérité comptable absolument révoltante. En vérité, on est ici à la limite de l'escroquerie. En effet, si l'on lit les comptes qu'elle a publiés d'un œil distrait, tout va bien, mais si l'on y regarde d'un peu plus près, aïe. Lisons les chiffres. Le total des ressources d'Oxfam France se monte à environ un million deux cent mille Euros. Un tiers de ce budget provient d'une dotation de la maison-mère, Oxfam international. Le budget réel d'Oxfam France se monte donc à environ 800 000 Euros. Sur ces 800 000 Euros, 377 000 sont affectés à la collecte de dons, soit environ 47 % ! Près de la moitié de ce que les gens en France donnent à Oxfam est utilisé pour la recherche de nouveaux donateurs. On peut réellement dire que l'activité principale d'Oxfam France est la collecte de fonds. En fait, les dons accordés à Oxfam France ne servent qu'à permettre à Oxfam international de s'implanter en France et d'y conquérir une part de marché, une part du marché des dons... Et sl'on ajoute les frais de fonctionnement, le total des frais de structure dépasse les 500 000 Euros, soit plus de 60 % du total. Oui, vous avez bien lu : les donateurs d'Oxfam voient leurs dons utilisés à moins de 40 % pour les buts affichés de cette organisation. Seule la dotation d'Oxfam International permet de masquer ce scandale et d'afficher un bilan largement consacré aux actions de terrain... Pas de doute, pour Oxfam, signer l'Ultimatum climatique n'est pas une façon de lutter pour l'amélioration du monde, mais une façon de travailler sa notoriété et son image en France. Le fait qu'Oxfam international soit majoritairement tributaire des suventions européennes a d'ailleurs été noté, ce qui crée le doute sur la sincérité de ses engagements.
Le Réseau Action Climat semble n'être que le réseau des réseaux déjà recensés par ailleurs, qualités et défauts inclus. Ses comptes indiquent que son petit budget provient à plus de 80 % de subventions, sans qu'on sache par qui ces subventions lui sont allouées. On est tenté de parler à la fois d'endogamie et d'opacité.
Pour le Secours Catholique, Caritas, j'ai envie de dire comme pour Les Amis de la Terre : qu'est-ce qu'ils font là ? Mais il faut tout de même noter qu'ils appartiennent à la catégorie du charity business, et qu'évidemment ils ne sont exempts d'aucun des doutes qui planent sur cette activité économique qui peut exploiter autant ses bénévoles que ses donateurs. Par ailleurs, j'ai eu beau chercher dans leur vaste site (qui a dû leur coûter cher), je n'ai pas trouvé de bilan comptable, si bien que je suis forcé de parler d'opacité. Enfin, si pour eux, la signature de l'Ultimatum climatique a pour effet indirect de signaler leur soutien aux listes écologistes pour les élections régionales, il faut tout de même remarquer qu'en contestant le leadership du Parti Socialiste en France et dans les régions les listes écolo combattent aussi le vieux frère ennemi du Secours Catholique : le Secours Populaire, dont les liens avec la gauche ancienne sont connus. Alors, si c'est pour vider une vieille querelle de rivalité, ego te absolvo. Hum.
La politique française en filigrane
Accessoirement, en signant l'Ultimatum climatique, les organisations susmentionnées paraissent donner un soutien explicite au président de la république dans une vaste opération de communication qu'il mène en vue du sommet de Copenhague.
Mais là n'est pas pour moi l'essentiel. L'essentiel est que si l'Ultimatum climatique sert de base de légitimité conceptuelle et de valeurs (sinon d'idées) aux listes écolo pour les élections de mars prochain, force est de constater que le jury d'honneur convoqué pour conforter la légitimité écolo ne semble guère en mesure de refléter autre chose que l'image d'une assemblée de mœurs économiques douteuses et de calculs vénaux prononcés.
C'est pourquoi lorsque j'entends les Verts rugir ces jours-ci contre Bayrou, j'avoue que ça me donnerait presque envie de revoter pour celui-ci : car lui, au moins, ne fait pas semblant de prêcher la vertu.
Tartuffes sont les Verts qui accusent Bayrou de leur voler... de leur voler quoi, d'ailleurs ? le pain de la bouche, leur fonds de commerce écolo, car c'est bien de quoi il s'agit : Bayrou a voulu leur dérober leur fonds de commerce. Tartuffes qui reprochaient à Bayrou de piétiner la démocratie au Mouvement Démocrate et qui ne sont pas capables de la pratiquer chez eux. Comment, voilà des gens qui, lorsqu'ils ont accueilli la candidature du "parachuté" Meirieu n'ont même pas été capables de voter à bulletin secret ? Allez, on fait ça vite fait, à mains levées... c'est tellement plus commode pour ratifier des décisions qui viennent non pas de la base, mais d'en haut, dans la plus parfaite verticalité jupitérienne. Que reprochait-on à Bayrou, déjà ? ça ? C'est vrai. Mais alors, ils ne font pas mieux que ce qu'ils lui reprochaient.
Et pas question de primaires dans ces listes écolo, non, comme chez Bayrou, les têtes de listes sont recrutées sur casting pour passer à la télé, vous imaginez bien qu'on ne va pas demander aux adhérents (pouah ! fi !) de concourir et de venir menacer le débauchage qu'on a eu tant de peine à réaliser ! Les stars, c'est tellement mieux que les gens ordinaires, que les vertueux anonymes qui devraient pourtant être la sève de la démocratie. Hum.
Et parmi ces têtes de listes, comme est transparente l'envie d'en finir avec l'encombrant MoDem : Bayrou a plein de profs ? Bon, on va lui sortir l'arme lourde. Et qu'est-ce que l'arme lourde ? Croyez-vous que ce cerait un prof de ZEP qui viendrait témoigner de sa tâche héroïque et anonyme ? Que nenni ! On va prendre une star, oui une star, quelqu'un qui depuis trente ans incarne toute la pensée pédagogique dominante. L'arme atomique. Bayrou a eu un ancien dircab de Mauroy ? Qu'à cela ne tienne, on en a aussi : après le banquier Peyrelevade, voici Robert Lion, qui a été, vous ne devinerez pas, patron de Greepeace France. Bon Dieu, mais il fallait y penser ! Au passage, avec un ancien dircab de premier ministre comme patron, on mesure la très grande indépendance des ONG françaises... Il est vrai que le président de la Croix-Rouge est un ancien ministre UMP.
Allons, tout ça n'est pas sérieux. Dans l'ensemble, je rejoins l'analyse de Bernard Stiegler dans le dernier numéro papier de Bakchich Hebdo (EDIT : on peut la retrouver là) : je suis fatigué de constater que les politiques ont renoncé à la réflexion doctrinale, au travail de fond, et qu'ils ne se concentrent plus que sur leur égo, leurs rivalités personnelles et les effets d'annonce, avec le but évident non pas de s'adresser à la conscience ni à l'intelligence des électeurs, mais de travailler leur inconscient, ou pour mieux dire, de manipuler leur inconscient.
Je ne suis pas du tout sûr de voter en mars prochain, mais il y a une chose dont je suis certain : je ne voterai pas pour ceux qui font la même chose que ceux qu'ils conspuent, tout en prétendant faire le contraire. La sincérité, l'authenticité, la cohérence, la transparence, sont toujours parmi les maîtres-mots de mes aspirations politiques, à côté du rêve un peu fou que les politiques fassent leur métier en informant les gens des enjeux réels des décisions politiques, en s'adressant à leur intelligence et à leur conscience.
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19/11/2009
Quitterie se confie sur Terre Tv.
Pour ceux qui ne l'auraient pas vue, voici une interview donnée tout récemment par Quitterie à la web télé Terre Tv.
18:53 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, écologie, terre tv, quitterie, modem, bayrou, agence heaven | | del.icio.us | | Digg | Facebook
07/07/2009
Quitterie repiquera-t-elle à la politique politicienne ?
Après que, voici quelques jours, notre ami OAz mettait en perspective les efforts des instances actuelles du MoDem et les propos publics de Quitterie, pendant que, d'un côté, sur Lepost, David Réguer se demande aujourd'hui pourquoi François Bayrou doit reconquérir Quitterie, Gaby Cohn-Bendit lance sur France Info le nom de Quitterie parmi ceux qui ont été consultés avant la création d'Europe Écologie.
Et si tous ces gens lui demandaient son avis, à elle, Quitterie ?
Ce qui me frappe, c'est que les messages assez microcosmiens, voire politiciens, sont aux antipodes de la démarche de Quitterie, pour qui la victoire contre Sarkozy en 2012 ou avant n'est qu'un aspect quasi-épiphénoménal de la vraie question posée à notre pays.
Pourquoi la gauche, quand elle gouverne, n'est-elle pas la gauche ? pourquoi les meilleures intentions parfois formulées par la majorité aboutissent-elles finalement au placard ?
C'est parce que les intérêts qui tirent les ficelles sont les mêmes dans un cas comme dans l'autre, et que ces intérêts sont l'incarnation des principaux défauts de notre système politique et économique. Et donc, préparer l'avenir réel, c'est développer un tissu humain et économique alternatif capable de combattre les logiques économiques profondes en même temps que la facette politicienne de celles-ci. C'est cette vision très originale que Quitterie a développée récemment.
Je trouve qu'elle manque énormément à notre vie politique, mais il me semble que les motivations qui ont animé sont retrait sont aussi d'une nature plus personnelle, voire intime, et sur ce point, je ne peux que l'approuver dans les conséquences personnelles de son choix, c'est même la plus forte raison pour laquelle je l'approuve, puisque je trouve que les deux logiques politiques, la sienne et l'autre, sont par ailleurs conciliables.
Son absence creuse un grand vide dans notre politique. Il y a sans doute des conditions sine qua non qui doivent être remplies pour que notre Quitterie repique. S'il en est qui dépendent de moi en tout ou partie, j'y oeuvrerai, mais je respecte entièrement son choix et, de toutes façons, quel que soit le chemin de Quitterie, elle sait, je crois, qu'elle a mon soutien.
PS : il est vrai que Gaby Cohn-Bendit a eu des contacts très précoces avec Quitterie, dès la présidentielle, et je peux en témoigner pour en avoir discuté avec lui lors de l'un des tout premiers cafés politiques de Quitterie.
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01/07/2009
Quitterie : "les politiques résistent trop aux changements du monde".
Comme tout le monde, je progresse. J'ai donc réussi (merci Itunes) à extraire l'interview de Quitterie de l'émission Médialogues de la Radio Suisse Romande diffusée ce matin (enregistrée le 18 juin dernier) et je l'ai illustrée avec un diaporama.
Quitterie y développe sa vision de sa démarche récente sous un angle plus aigu encore que d'habitude.
21:12 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, quitterie, société, modem, rsr, médialogues | | del.icio.us | | Digg | Facebook
19/06/2009
Quitterie s'exprime un peu.
Rassurez-vous : Quitterie Delmas ne s'est pas installée en Suisse avec les paquets de lingots d'or soigneusement dissimulés dans la cave du MoDem par François Bayrou, et elle n'a pas maquillé son forfait avec des motifs apparemment nobles. En fait, si elle était hier à Genève, c'est à l'invitation de Rézonance et de la Fédération des Entreprises Romandes, pour témoigner de son parcours politique et de ses engagements les plus fondamentaux. Évidemment, lorqu'elle a abordé le sujet des paradis fiscaux, un frisson a couru sur le public assez fourni.
Elle est revenue sur les différents sujets qui ont fait parler les bavards en France dans les derniers mois à son sujet, puis elle a expliqué ce qu'elle faisait pout le moment.
Je vous conseille de regarder l'ensemble des interventions qui seront visibles (avec leurs propres images) sur le site de Rézonance, et bien sûr mes images de Quitterie, juste ici.
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12/06/2009
Rendez-nous l'esprit de la modémosphère.
J'ai beaucoup hésité à faire cet article, non pas seulement parce qu'on va encore me traiter d'idolâtre, mais surtout parce que je ... Enfin, tant pis.
La blogosphère démocrate (alias modémosphère) est née pendant la campagne présidentielle, d'une façon un peu empirique, et alors que Quitterie Delmas incarnait le lien que François Bayrou voulait établir avec le nouveau média et son univers. Quitterie était à la fois la porte-parole du candidat dans certains médias (non seulement sur la Toile), la veilleuse du candidat sur la Toile et sur certains sujets sociétaux, et la tutrice souple des apprentis-blogueurs qui, peu à peu, se joignaient au mouvement, enfin elle n'animait pas seulement : elle éclairait.
Parmi les principes cardinaux que nous avions en tête grâce aux rappels qu'elle y faisait régulièrement, il y avait celui que nous n'étions pas des "colleurs d'affiche", nos blogs ne rendraient compte efficacement de ce que nous pensions que s'ils respectaient la règle éthique d'Internet : la quête de l'objectivité, l'élévation des perspectives. C'est par le non-militantisme que nous serions militants pour des principes plus élevés que notre candidat et que, partant, nous servirions celui-ci.
Il y avait aussi la recherche de la réalité, d'être des transmetteurs de ce qui se passait dans la société.
Il y avait enfin la volonté de ne pas fonctionner en circuit fermé, mais d'aller vers les autres sensibilités politiques pour faire d'Internet le lieu par excellence du débat politique, ce qu'il était effectivement à ce moment-là.
Forts de ces messages, nous avons, je crois, amélioré considérablement, non seulement notre efficacité, mais notre façon de vivre notre rapport à la politique et, de ce fait, nous avons donné une image grandie de notre candidat. Ce fut quelque chose de collectif. Nous n'étions certainement pas les mieux organisés, ni au fond les plus percutants, mais nous apparaissions ouverts, en harmonie avec le projet d'Internet.
Il y a eu ensuite des mouvements divers, dont je ne ferai pas l'historique ici, car ils ne sont pas mon sujet.
Ce que Quitterie nous transmettait, et ce sur quoi elle était la boussole, c'était l'esprit, l'inspiration, d'Internet. En harmonie avec cet esprit, Bayrou a pu, avec peu de moyens, incarner une forme d'espérance lors de la dernière présidentielle. Ayant perdu cette harmonie, il est redevenu un politicien teigneux, habile dans les périmètres étroits, mais peinant devant les grandes machines et dans le grand jeu.
Et pourtant, il a fait un effort.
C'est ce qui est le plus douloureux à dire : il a fait un effort réel (et coûteux) pour répondre réellement à une attente réelle des adhérents et militants. Il s'agissait d'outils de type intranet en particulier, permettant aux adhérents de se connecter par affinités ou par spécialité. Malheureusement, cet effort est venu trop tard : au lieu de laisser les initiatives militantes qui ne manquaient pas et qui auraient pu fabriquer un outil de très haut vol en peu de temps, il a voulu gérer lui-même l'élaboration de l'outil (une paire de faux jumeaux), ce fut long.
Je passe sur l'outil purement intranet, je n'y ai pas mis le nez, et ça ne m'intéresse pas. Parlons de l'autre.
L'esprit de cet outil est infidèle à l'inspiration des fondations. Si je prends trois critères, j'aboutis à l'impasse :
- l'outil, par son "marquage", son étiquetage militant, incite les adhérents lecteurs et blogueurs au repli sur eux-mêmes, à rester entre eux, ce qui est totalement contraire à l'esprit initial de la modémosphèe, et au projet d'Internet. Il est discriminant au lieu d'être fédérateur. C'est un embrigadement.
- l'outil est désincarné. Quitterie était une mascotte, une cantinière, une marraine, une figure de proue, une pilote (au sens maritime du terme), quelqu'un de repérable, quelqu'un de vivant qui marquait la modémosphère balbutiante de sa propre personnalité et de son charisme. Il n'y a plus rien de tout cela dans la modémosphère actuelle ni dans son outil central.
- l'outil est silencieux. Destiné à répondre à la curiosité des passants, il ne se projette pas sur la Toile, ne signifie rien, il est transparent, je n'en ai rencontré écho nulle part, je n'ai pas entendu annoncer que telle info s'y était révélée, bref, le trou noir. Et il ne s'articule même pas avec le réseau des blogs initiaux, comme s'il voulait les remplacer, ce qui me semble, encore une fois, contraire à l'esprit même d'Internet, fait de spontanéité et de respect de l'autre.
Et je crois que l'inexistence croissante du MoDem sur la Toile a sa source dans la nature de cet outil, qui est raté. Rendez-nous donc l'esprit de la modémosphère, rendez-nous Quitterie Delmas.
09:23 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : politique, modem, internet, quitterie delmas | | del.icio.us | | Digg | Facebook
08/06/2009
Le retrait de Quitterie était un symptôme qu'il aurait fallu prendre plus au sérieux.
Une phrase du document de cadrage de la campagne européenne, à l'automne, m'avait interpellé, une ou plutôt deux. La première était la référence constante à l'UDF (ce qui s'est vu dans le score final, hum), l'autre, et c'est la plus importante, était que puisque Bayrou était fort chez les jeunes, la campagne européenne était l'occasion de l'ui donner un électorat plus âgé. Belle idée, et beau résultat.
Car le fait marquant de l'élection est l'abstention, d'une manière générale, et d'une manière plus particulière l'abstention des jeunes (70 ou 80 % selon les sources) qui ne sont pas allés voter, l'électorat même de Bayrou à qui Bayrou a doublement manqué, et qui (en ne votant pas) a manqué lui-même à la république par la faute des concepteurs de la campagne (et de Bayrou lui-même par voie de conséquence).
C'est ici qu'il faut dire que les attaques ignobles dont Quitterie a été la victime lorsqu'elle a annoncé son retrait ont eu un effet multiple et terrible.
Car Quitterie était la part de fraîcheur du message bayrouiste, la vitrine jeune, la tête de gondole des 18-34 ans du bayrouisme. le fait qu'elle choisisse de se retirer en pleine gloire (si j'ose dire) aurait dû fonctionner comme un signal d'alarme, CASSE-COU ! Mais non, tout absorbé par ses calculs mesquins le bayroucosme s'en est pris à elle au nom de logiques de basse politique sans déceler les raisons profondes d'un choix de conscience qui est celui que les électeurs de Bayrou ont fait à leur tour dimanche.
Trop de calculs, pas assez de spontanéité, de désintéressement, d'altruisme, de souci du bien commun, dans le message de Bayrou. Et finalement, les électeurs, ses électeurs, la génération montante qui l'a fortement poussé en 2007 et qui ne s'est pas reportée sur un autre candidat aux Européennes, cette génération de Quitterie est restée chez elle comme Quitterie.
Non, j'ai la conviction que Quitterie a voté, elle m'a dit qu'elle le ferait. Mais elle est restée chez elle avant, pendant la campagne, elle s'est détournée des grouillements politiciens comme les électeurs de sa génération l'ont fait dimanche le jour du scrutin.
Oui, vraiment, le retrait de Quitterie disait bien autre chose qu'on l'a prétendu, et il aurait bien fallu s'en alarmer comme elle l'a d'ailleurs dit elle-même à l'époque : "Ils feraient mieux de se demander pourquoi une jeune femme de 31 ans choisit de se détourner" d'eux.
On a préféré traiter le mal par l'incantation et la stigmatisation. Dommage.
En tout cas, faites ce que vous voulez mais moi, dès que j'en aurai l'occasion, j'irai m'informer sur ce que pensent les jeunes actifs, j'irai écouter Quitterie.
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Plus que jamais, la vraie opposition est dans la société civile.
À un moment donné, en écoutant le discours de Cohn-Bendit devant ses troupes, ce soir, j'ai cru entendre, presque mots pour mots, ce que Bayrou avait dit aux fondateurs du MoDem en 2007 : créer un mouvement "où il n'y aura pas d'OPA de l'un sur l'autre", parlant des différentes organisations supposées se fédérer dans un nouvel ensemble, plus ou moins citoyen, blablabla, etc. Bref, on rejoue le film. Et on sait où il mènera, on peut écrire le scénario d'avance. Disons au moins que l'écologie y aura gagné en visibilité, c'est déjà ça.
Pour le reste, ce qui est marquant est un léger redressement de la droite. En 1999, le total droite + extrême droite est 39 %, en 2004 il descend à 38 % (l'étiage pour la fin de règne de Chirac). Or en 1994, juste avant ce cycle, il est au-delà de... 48 %, mais c'est en comptant le centre. Celui-ci s'est présenté librement quatre fois : en 1989 il a obtenu 8,43 %, en 1999 9,28 %, en 2004 11,96 %, et cette fois retour à 8,5 %.
Le total droite + ext dte + centre donne 49 % en 1989, 48 % en 1994 et 1999, 50 % en 2004 grâce à une poussée du centre au détriment de la gauche pourtant au zénith. Cette fois-ci, il approche de 51 % grâce à une poussée de la droite au détriment du centre.
Il est vrai qu'alors qu'en 2004, l'électorat centriste était perméable au vote UMP, les 8,5 % restant au MoDem peuvent facilement passer pour particulièrement déterminés contre l'UMP dont l'expansion semble bloquée.
Mais de toutes façons, cette poussée ne s'est pas (ou peu) faite par une conquête d'électeurs, mais par l'abstention plus grande de l'électorat de l'opposition que celle de l'électorat de la majorité.
Et c'est bien là le vrai problème : l'opposition politique est malade de ses partis politiques. Il n'y a décidément rien à tirer de cet invariable amoncellement de fatuités et de cupidités. Incontestablement, si nous voulons défaire le sarkozysme, en 2012 ou avant, c'est dans la société civile qu'il faudra le faire, comme l'a très justement anticipé Quitterie.
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19/05/2009
Quelques réflexions sur le résultat possible des Européennes en Île de France.
Un mot du dernier sondage dont j'ai eu connaissance pour l'Île de France. Je rappelle qu'il y a treize sièges à pourvoir à la proportionnelle selon la méthode de la plus forte moyenne. D'après Wikipedia (j'avoue que j'avais oublié ce détail qui n'en est pas un), la règle antérieure des 5 % a été maintenue malgré le découpage de la France en circonscriptions. Seule les listes dépassant 5 % peuvent prétendre avoir des élus.
Les estimations du sondage en question donnent 33 % à l'UMP, 21,5 % au PS, 14 % aux Verts, 12 % au MoDem et on passe sans transition à 5,5 % pour le Front de Gauche, l'autre Front ne passant pas la barre des 5%.
Pour 5 sièges, l'UMP a une moyenne de 6,6, pour 6, elle est de 5,5. L'UMP a 5 sièges garantis.
Pour 3 sièges, le PS a une moyenne légèrement supérieure à 7 %, pour 4 elle tombe à 5,3 %. Le PS a 3 sièges au moins.
Pour 2 sièges, les Verts ont une moyenne de 7 %. Pour 3 sièges, elle tombe à 4,7 %. Les Verts ont 2 sièges.
Pour 2 sièges, le MoDem a une moyenne de 6 %, pour 3 elle va à 4 %. Le MoDem a 2 sièges.
5 + 3 + 2 + 2 = 12. Il reste un siège à pourvoir. Pour ce siège ultime, si l'on prend les scores ici estimés, l'UMP et le Front de Gauche sont au coude à coude à 5,5 %, il manque 0,8 % aux Verts pour y prétendre et 0,2 % au PS ou 1,5 % au MoDem. Le vote utile, selon ces estimations, serait en Île de France (et là seulement) de voter pour le Front de Gauche, de façon à ôter un siège au sarkozysme.
Mais il faut relativiser : je n'ai pas vu d'autre sondage francilien. En faisant la moyenne des sondages, on pourrait affiner l'estimation des scores éventuels des listes.
Quant à savoir ce que cela changerait pour l'Europe et pour la vie des gens, c'est une autre histoire, comme dirait Quitterie.
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30/04/2009
Hadopi : députés UMP, PS, MoDem, NC, Verts, PCF, DLR, à la conférence de presse pour une alternative à l'Hadopi.
Je signale que, dans la très longue vidéo que je viens de donner, figurent des députés de pratiquement toutes les tendances politiques représentées à l'Assemblée Nationale : Lionel Tardy et Christian Vanneste malgré l'UMP (et le CNI), Jean-Marc Ayrault, Christian Paul, Patrick Bloche, Michel Françaix pour le PS, Martine Billard pour les Verts, Jean-Pierre Brard pour le PCF, Nicolas Dupont-Aignan pour Debout la République, Jean Dionis du Séjour malgré le Nouveau Centre, et ... Abdoulatifou Aly pour le MoDem, parti qui daigne enfin se manifester à l'Assemblée Nationale sur un sujet crucial.
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26/04/2009
PS, MoDem, Verts : tant de convergences.
Plus le temps passe et plus s'impose à moi l'évidence énoncée (et annoncée) tôt par Quitterie : la convergence de vue qui rassemble les militants, adhérents et sympathisants du PS, du MoDem, des Verts (ou la majorité d'entre eux) sur de très nombreux sujets. Les élections européennes sont évidemment le moment où ces convergences apparaissent avec le plus de netteté, car on trouve chez les militants des trois formations le même appétit de construction européenne, la même envie de dégager l'Union Européenne des contraintes de la financiarisation de l'économie, le même souci d'écologie, de comportement solidaire, responsable et durable.
Les états-majors ne sont pas toujours sur cette même longueur d'ondes et la règle des calculs tactiques existe, mais les liens se tissent malgré eux. Et je me demande pourquoi, au-delà de la République des Blogs qui continue à jouer son rôle éminent de carrefour, il n'y a pas plus de réunions informelles et décloisonnées entre des adhérents ou sympathisants de ces trois formations, et d'ailleurs des gens de la société civile. Je serais prêt à participer à ce genre d'initiatives et je pense que Quitterie aussi.
C'est sans doute de ce genre de discussions à bâtons rompus que pourraient sortir des idées capables de nourrir une alternative solide au pouvoir actuellement en place.
Quelqu'un a-t-il des idées ?
EDIT : je vois d'ailleurs qu'un sondage annoncé ce matin s'exprime en partie dans ce sens.
19:20 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, ps, modem, verts, élections européennes, république des blogs | | del.icio.us | | Digg | Facebook
12/03/2009
Quitterie sur LCI radio (via Bakchich).
Quitterie s'exprime sur les listes du MoDem pour les élections européennes, sur le renouvellement des partis politiques, sur les nouvelles formes d'engagement, sur tout ça, et conclut d'un vigoureux "En avant !".
Bien reçu.
La page du site Bakchich.info où est le lien avec l'émission, Quitterie parle dans la 1e partie.
00:54 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique, européennes, quitterie delmas, modem, bayrou | | del.icio.us | | Digg | Facebook
09/03/2009
Quitterie, hadopi : "faire une grève des adhérents... pour que nos représentants relaient ce qu'on pense nous !"
Merci à Éric Mainville d'avoir signalé cette émission de RFI que vous pouvez entendre là.
Quelle politique pour la génération blog ?
La politique se renouvelle sur les blogs.
Pourquoi Quitterie a-t-elle renoncé à sa position et au MoDem ?
"C'est un changement de paradigme dans ma tête et dans le monde, changer sa façon de penser". "Avant, on choisissait un parti, pour moi, ça a duré six ans, pour moi c'était très bien, comme une initiation, et puis on se rend compte des effets pervers à l'intérieur des appareils". "Le renouvellement en France ne se fait pas, à cause du cumul des mandats". "Plus on monte, moins il y a de places, plus les pratiques se dégradent , il faut jouer des coudes, et il y a des mécanismes de destruction de ce qui est autour de soi", "j'ai voulu prouver pendant six ans qu'on pouvait progresser en restant clean et éthique, en restant soi-même, parce qu'on avait un blog, on incarnait à sa façon un message, on bouleversait les hiérarchies du parti parce qu'un blog c'est pouvoir exprimer son message tous les jours parce qu'un blog c'est lu par des milliers de personnes et du coup, aucun parlementaire, par exemple, ne peut faire concurrence à ça, aucun parlementaire peut aller tracter cinq mille tracts ou trois mille tracts, donc c'était aussi bouleverser cette pyramide et montrer que c'était possible".
Son départ n'est-il pas dû au fait qu'elle aurait préféré être tête de liste en région parisenne ?
"Je pense que j'ai eu la chance de recevoir tout ce dont tous les adhérents rêvent dans un parti politique et cette investiture, cette probable investiture dans la région Centre-Massif-Central aux Européennes, c'était vraiment un très beau cadeau". "Je pense que François Bayrou, avec mon investiture, a voulu montrer qu'il commençait à appliquer son message de renouvellement, il faut rendre responsables des femmes, des jeunes, de la société civile". " Là, j'avais atteint ce que je voulais démontrer : c'est que c'était possible d'arriver à obtenir une investitutre en restant clean, sain, éthique. Il se trouve que je me suis vraiment à un moment posé la question de dire : "Est-ce que c'est vraiment ce que tu cherches ? Est-ce que tu voulais vraiment aller vers le haut ? Est-ce que tu voulais vraiment être tête de liste, porter la parole ? Est-ce que tu restes cohérente avec tes objectifs de départ ?" Et vu le contexte actuel, cette crise, ces crises, qui sont énormes, est-ce que je me sens capable d'aller faire la politique sur les marchés, d'aller demander à des gens de voter pour moi, alors que je sais qu'on n'a pas les leviers, en tout cas moi, je les ai pas, les leviers pour apporter des réponses concrètes ? En gros, j'ai choisi de quitter cette pyramide vers le haut"... "Aujourd'hui, je pense que la société du XXIe siècle fonctionne par réseaux, et je dois rester là où je suis aujourd'hui parce que c'est là où je connais des gens qui ont les compétences pour trouver des solutions, aujourd'hui je travaille tous les jours connectée avec des blogueurs qui créent des nouveaux médias, je travaille tous les jours connectée avec des gens qui créent des entreprises sous d'autres formes capitalistiques, sous d'autres formes de filières de production, on peut parler aujourd'hui des AMAP, du commerce équitable, on peut parler du bio, on peut parler des médias libres, on peut parler des microrevenus sur Internet, on peut parler de la culture des artistes, on peut parler de tous ces gens qui sont en train d'inventer la société du XXIe siècle, et c'est avec eux que j'ai envie de rester, et pas dans une institution, pas aux côtés de ceux qui disent : "le jour où vous nous aurez élus, on fera ça", non, aujourd'hui on n'a pas le temps, il faut faire les choses aujourd'hui, tout de suite et on a la puissance grâce à Internet de faire avancer le monde. Les politiques courent derrière tout ça".
"On est aujourd'hui dans une immense période de crise où nos élites nous ont dit "Ne vous inquiétez pas, tout va bien, tout va bien, on gère, confiez-nous le pouvoir, on va se débrouiller". Cette élite c'est en même temps par exemple les pouvoirs financiers, les banquiers, les analystes économiques qui ont parlé dans tous nos médias en disant "voilà comment àa va se passer et la croissance et ne vous inquiétez pas et puis cette crise est passagère", on voit bien aujourd'hui que tout ça c'est faux, nos élus nous ont dit la même chose : "on gère, on se débrouille, on est les killers, on est le Père Noël, on est le sauveur, votez pour moi", Nicolas Sarkozy 2007. Donc tous ces gens-là ont tenu un discours qui aujourd'hui est complètement dépassé, on le sent tous, donc il y a une perte de conscience à ce niveau-là, c'est sûr, mais du coup il y a d'autres repères qui sont en train de se créer : ... avant, le PC étaient un repère dans notre inconscient collectif, c'est quasiment terminé ; le PS, avec les soubresauts qu'il est en train de vivre, c'est aussi terminé ; et là, on peut venir sur les pratiques internes des partis politiques, quand les garants de la démocratie, les représentants de la démocratie, fraudent en interne dans leurs partis, ce qui se passe dans tous les partis, quelle crédibilité leur donner ? Est-ce que c'est à ces gens-là qu'on va donner les clefs de notre démocratie ? Quel est le sens de notre démocratie ? Et tous ces nouveaux repères font que de nouvelles personnes peuvent s'exprimer. Sur Internet, des personnes de la nouvelle génération, mais c'est pas seulement en termes d'âges, c'est en termes de société civile, de compétence, de personnes qui sont en train d'innover, qui sont en train de donner d'autres points de vue, d'autres façons de faire, et qui nous entraînent vers l'avenir."
Éric Mainville a, lui aussi, participé à cette émission. Il parle des blogs de gauche. Puis la parole revient à Quitterie, taxée de naïverté :
"Je préfère être naïve et limite un peu folle plutôt que d'être cynique et de faire croire aux gens que j'ai raison et que les politiques aujourd'hui sont les personnes qui sont censées incarner la responsabilité et tout. Vu là où on en est aujourd'hui, je pense que ces gens-là sont irresponsables et que le chemin vers lequel ils ont entraînés...
- C'est fort, comme mot, intervient le journaliste : "nos politiques sont irresponsables".
"Mais écoutez, vous avez vu nos politiques dans le monde, l'état de la planète le démontre aujourd'hui, enfin, ça fait trente ans qu'on dit que la planète est en train de crever, ça fait trente ans qu'il y a des famines dans le monde, qu'il y a le Sida, qu'il y a le palud, qu'il y a tout ça, on connaissait ces enjeux-là, on n'a pas voulu les voir, donc c'était la politique de l'autruche : "ok, on va faire comme ci, on va faire comme ci", la consommation, cette société de fous qu'on a construite, eh bien très bien, je les regarde, j'ai réglé mes comptes avec les responsables, la génération de 68 qui a fait une superbelle révolution, tout ça pour en arriver là aujourd'hui, aucun souci, merci d'avoir joué avec nous, gardez ce pouvoir que vous avez tant conservé au détriment de nos forces vives, des gens qui montaient des boîtes, vous n"avez fait confiance à personne, il y a des gens qui sont venus vous voir avec de nouvelles entreprises, les banquiers n'ont pas voulu risquer, prendre des risques, les accompagner et tout ça, très bien, maintenant, moi j'ai fini de me battre avec eux, ils font ce qu'ils veulent, et puis pendant ce temps-là nous, on va pas créer des contrepouvoirs, parce que pour moi, c'est pas un contrepouvoir, c'est d'autres pouvoirs, on va regarder à côté et on va dire effectivement - et vous avez raison : je ne parle que de pouvoir économique... moi, je vous parler de nouvelles façons de parler de la culture. Aujourd'hui, grâce à Internet, on a des façons de créer ce lien culturel, de créer de l'information, de créer des entreprises, Internet a tout changé. On était dans nos partis politiques encore en 2007 à se taper les uns sur les autres sur les marchés, or aujourd'hui on se rend compte qu'on est beaucoup plus proches les uns des autres à la base des partis, chez les Verts, au MoDem, au PS, même parfois avec des gens de l'UMP, on est beaucoup plus proches en terme horizontal que de nos représentants. J'ai un exemple flagrant : c'est la Riposte Graduée et la loi Hadopi...
(Explication du journaliste). Puis Quitterie reprend :
"Ce qui est symbolique dans cette loi, c'est que les politiques ou les majors sont en train d'essayer de rattraper le temps, ils sont déjà dépassés, c'est fini : ils veulent imposer une loi qui, ils le savent déjà, est déjà contournable, complètement dépassée, c'est déjà terminé, et il se trouve qu'à la base des partis politiques, des partis de l'opposition en tout cas, les adhérents sont fondamentalement contre, il se trouve qu'au parlement européen, sur l'amendement 138 Bono, les parlementaires français, la plupart de ceux de l'opposition, ont voté contre la Riposte Graduée. Il se trouve qu'au Sénat français, 100% de nos sénateurs français ont voté pour la Riposte Graduée ! Où sont nos représentants ? Moi, je me sens pas représentée par ces gens-là et je pense qu'il serait temps de dire "voilà, si on n'a pas nos représentants, pourquoi est-ce qu'on les supporte ?" Est-ce qu'on ne peut pas faire une grève des adhérents par exemple, parti par parti, en disant "mettez-vous d'accord, relayez ce qu'on pense nous !""
Éric Parody est là, lui aussi, mais plus nuancé sur la future Hadopi. Il évoque les nouveaux distributeurs qui sont en train de construire le pouvoir économique sur Internet. Il n'y a rien en face de la Hadopi, la licence globale, actuellement personne ne sait comment la redistribuer etc. Et il y a des lois qui protègent les nouveaux distributeurs qui rigolent de ce qui se passe ; donc on pénalise les artistes et les utilisateurs, cependant que ces gens-là en profitent.
On aimerait bien connaître l'opinion des blogueurs invités sur ce sujet, mais le présentateur ne rend pas, hélas, la parole à Quitterie.
18:39 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique, quitterie, modem, hadopi, rfi, éric mainville, crise dans les médias, européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
28/02/2009
Bayrou : "Quitterie a fait un choix respectable".
Bayrou, lors de l'émission "Parlons Net", sur Internet, s'est expimé sur le départ de Quitterie : "Je lui avais proposé une tête de liste pour les Européennes qui lui assurait pratiquement d'être élue... Elle a choisi une forme de militantisme autre que politique, c'est un choix respectable. Je n'ai pas de doute que nous nous retrouverons".
Il y a donc une prise de position quasi-solennelle des dirigeants du MoDem sur cette question, qui tranche avec leur silence sur les accusations odieuses entendues auparavant et dont il faudra bien avoir raison.
EDIT : Il faut remercier Bayrou de cette mise au point, en attendant la suite.
Philosophiquement, on sent bien tout ce qui éloigne Bayrou et Quitterie l'un de l'autre : Bayrou veut DEVENIR. Il veut devenir président. Quitterie veut FAIRE. Elle veut aider les gens écrasés par la crise. La tension, jusqu'ici sous-jacente, entre leurs deux cultures personnelles s'est révélée à l'occasion de la préparation des Européennes et a abouti au choix de Quitterie de s'orienter vers d'autres activités que la politique politicienne.
EDIT : Cela ne veut pas dire qu'ils s'opposent sur l'essentiel, qui serait les idées, mais sur leur conception de la vie et de l'action.
Pour Bayrou, vieil UDF, il est impensable qu'on ne veuille pas DEVENIR députée européenne. Pour Quitterie, une double question se pose : comment FAIRE et pour quoi FAIRE ?
Maintenant, il reste à Quitterie à déterminer ce qu'elle veut faire. Quant à moi, je sais déjà ce qu'elle peut me demander : tout.
22:33 | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : politique, modem, européennes, bayrou, quitterie delmas | | del.icio.us | | Digg | Facebook
20/02/2009
Pourquoi triche-t-on tant dans les partis politiques ?
Je précise avant de commencer cet article que si je n'y inclus pas Désirs d'Avenir, c'est parce qu'il s'agit uniquement d'un fanclub, sans autre vocation que l'adulation, et forcément gouverné par la verticalité incarnée dans la parole du (de la) chef et sans ambition de démocratie interne, puisque le chef est donné d'avance et que tout émane de lui.
Ainsi étaient les Jeunes Giscardiens (EDIT pour réjouir les Alcibiade) AU DÉBUT, juste un fanclub sans affiliation partisane.
À l'inverse, les partis politiques se veulent porteurs d'une continuité historique.
Qu'est-ce qu'un parti politique ? Trois éléments : une doctrine, des élus et des militants. Il faut y ajouter un quatrième, transversal : un appareil. Un parti, c'est avant tout un appareil.
Et cet appareil est un composite : d'un côté il incarne la ligne majoritaire du parti, de l'autre il incarne la permanence du parti, donc sa diversité. et comme on est en démocratie, il est fréquent que les partis essaient de se donner un sembant d'apparence de démocratie interne pour résoudre cette contradiction interne de la nature de l'appareil.
Un semblant.
Oh, ce n'est pas toujours le cas : fidèle aux anciennes pratiques de feu le RPR, l'UMP a tendance à pratiquer la nomination et le centralisme "démocratique" dans la plus pure tradition stalinienne.
Mais sinon, la plupart des partis se sont mis à la démocratie. Hum.
Il y a toujours eu d'abord des problèmes de fichiers : on se souvient de Michel Mouillot, l'ancien maire de Cannes, dont on rapportait qu'il envoyait des chèques de 50 000 Francs de l'époque à son parti (composante de feue l'UDF ancienne manière), et des listes de noms, à charge pour le parti de répartir l'argent du chèque en cotisations correspondant aux noms. Hum.
Ces mêmes pratiques sévissaient, dit-on, au PS des Bouches-du-Rhône du temps de Gaston Defferre au moins.
Contre ces pratiques, à la suite d'un procès où Méhaignerie et Barrot, anicens leaders du parti, avaient été condamnés au pénal (mais amnistiés), feu le CDS s'était vu contraint de renoncer aux pratiques de cotisations collectives et avait instauré le principe "une cotisation = un chèque émanant de la personne qui cotise". Ce vertueux principe s'était transmis à la Nouvelle UDF en 1998. Et il faut reconnaître que l'inconvénient de la cotisation par Internet est d'ôter cet outil de contrôle de la réalité des cotisations, il y a de nouveau du flou dans les fichiers. Hum.
Et bien entendu, ce sont les autorités dirigieantes d'un parti, et elles seules, qui détiennent la clef des fichiers. Hum.
C'est ainsi que le dernier congrès du Pari Socialiste a donné le spectacle dégradant de tripotages quasiment en direct qui ont clairement exposé la décrépitude des ambitions éthiques de ce mouvement.
Oh, les autres n'en ont pas rigolé trop fort : l'UMP, parce qu'elle n'a de leçons à donner à persone en ce domaine et que chacun le sait, et le MoDem, parce que les élections internes du début de l'automne ont soulevé tant de suspicion, qu'il valait mieux faire ensuite profil bas.
Allons, il n'y a pas eu partout de concurrence entre plusieurs candidatures. Là où il n'y avait qu'un candidat et qu'une liste, s'il y a eu triche, c'est quand même un peu fort. Et là où il y a eu plusieurs listes, eh bien dans quelle proportion avons-nous vu des indices plus que convaincants de fraude ? Souvent, très souvent, bien trop souvent. Et les instances supposées fournir lumière et contrôle juridictionnel sur ces événements n'ont été qu'un dysfonctionnement patent.
Et le simple fait qu'il y ait eu des personnages à la fois juges et parties suffirait pour jeter la suspicion. Qu'il n'y ait eu ni enquête ni audition en dit assez long sur les intentions des dirigeants démocrates. Vraiment, ils avaient raison de ne pas se moquer des turpitudes des socialistes.
Pour répondre à ma question titre : pourquoi ?
Mais tout simplement à cause du pouvoir.
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12/02/2009
Quitterie : comme tout le monde, j'aurais préféré qu'elle continue.
Maintenant que la tempête s'apaise un peu après l'énorme buzz relaté là et là, ses premières explications et son interview sur lepost.fr (vue plus de 6000 fois à l'heure où j'écris {EDIT : plus de 9200 fois à 19h30}), il est temps, je crois, que je donne mon opinion sur le retour de Quitterie dans la politique transpartisane.
Tout d'abord, je tiens à rappeler deux choses : la première, c'est que j'ai repiqué à l'activité politique grâce à elle, son énergie, sa fraîcheur, son charisme. La deuxième, c'est que chacun sait que j'ai pour elle un attachement plus affectif encore que politique.
J'ai été très déprimé quand elle m'a annoncé au téléphone, l'avant-veille de la XXVIIIe république des blogs, qu'elle avait renoncé à se présenter aux élections européennes et qu'elle changeait sa vie politique du tout au tout, ce qu'elle me préciserait lors de la République elle-même.
J'y suis allé pour la voir, pour comprendre, et elle m'a livré quelques éclaircissements sur ce qu'elle compte faire. J'en suis sorti encore plus déprimé, je dois le reconnaître. Jeter cinq ans d'efforts aux orties, se dérober au moment de sauter l'obstacle, faire faux-bond à des amis, à des gens qui comptaient sur elle, encourir le discrédit le plus total, tout cela était évident et on l'a lu à l'envi parmi les messages innombrables de soutien et de critique qui lui ont été adressés publiquement, tant sur son blog que sur Facebook. Ca ressemblait à un accès de déprime de sa part, à l'angoisse du fiancé le jour du mariage, au trac de l'acteur avant de monter sur scène, à un accès de pusillanimité, bref, pour l'être rationnel et habitué de l'appareil partisan démocrate que je suis, c'était une catastrophe.
Jusqu'au dernier moment, j'ai espéré qu'elle reviendrait sur cette décision, et que, foin des Européennes, elle resterait quand même au MoDem, parce que je pensais que son poids sur l'appareil irait grandissant et que, par là, elle parviendrait à en corriger les défauts nombreux.
L'article du "Monde", que j'ai lu grâce à un signalement de Christophe Grébert sur Facebook, a ruiné cet espoir. J'ai eu plusieurs fois Quitterie au téléphone samedi, agacée des mots qu'on lui prêtait, obligée de se découvrir à un moment où elle aurait préféré se taire, et de se justifier alors qu'elle préfère les demi-mots.
Le maelstrom a suivi, entremêlant les accusations abjectes, la déception de certains amis, la joie d'autres, et toutes sortes de soutiens.
Pendant ces quelques heures où son blog (et le mien) ont été pris d'assaut (j'ai battu mon record largement), je lisais les réactions, l'émotion profonde suscitée par cette décision. Dire qu'elle a surpris serait excessif : le silence de Quitterie pendant deux mois augurait forcément quelque chose d'important. Donc pas de surprise, mais un choc énorme.
Et pendant que je lisais, l'idée de la déprime (la sienne comme la mienne) m'abandonnait : il y avait quelque chose de réellement délibéré dans la façon dont elle en parlait, une vérité qu'elle assumait avec sa petite voix et ses petites épaules, mais avec sa petite bite de bête politique que j'ai évoquée en janvier 2008 après l'élection du Conseil National.
Enfin, j'avais noté ici et là des signes de certains de ses voisins d'engagement extra-partisan, qui m'ont convaincu que la décision de Quitterie était bien ce qu'elle disait : un acte non seulement de liberté, mais d'entrée dans des temps nouveaux. L'article d'André Gunthert, que j'ai trouvé sur le blog de Nicolas Voisin, donnait la clef la plus évidente : le temps de la politique politicienne est passé, le monde et la France sont entrés dans une phase de turbulence, il faut être avec ceux qui, aux échelons élémentaires, vont vivre et produire une myriade d'événements décisifs, la révolution, peut-être pas celle du "Grand Soir" cher à Besancenot, mais celle décrite Fred Vargas. Les grandes révolutions ne se font pas en un jour, ni seulement dans les palais. Il m'a semblé que c'était le pari historique fait par Quitterie.
Parce que j'ai perdu la foi dans l'appareil politique, je la suis. Je ne rends pas ma carte pour garder un lien avec les copains.
Parce que je crois que nous vivons une césure historique de très grande ampleur, je la suis.
Parce qu'elle n'a pas changé de discours depuis la présidentielle, parce que sa volonté de faire bouger les pratiques politiques est intacte et adopte seulement une voie nouvelle, je la suis.
Parce que je l'aime, je la suis.
EDIT : Autres réactions à la décisiion de Quitterie :
Angélique Ballet-Baz ne conseillerait jamais à un ami de faire de la politique.
JF le Démocrate regrette plus les attaques contre Quitterie que sa renonciation aux logiques partisanes.
Cap 2012 reprend une partie de l'interview du site lepost.fr.
Michel Escatafal vit le départ de Quitterie comme une désertion.
Voyant dans Quitterie une amie de son rival local Christophe Grébert, René Bernasconi livre une réflexion très grinçante (et factuellement inexacte) sur son retrait des logiques partisanes.
SuperNo profite du départ de Quitterie pour développer une critique assez nébuleuse du MoDem, et de Quitterie elle-même, d'ailleurs.
Vendredi reprend la note explicative de Quitterie.
MoDem Fronton retranscrit l'article du site lepost.
Fabien Bénard s'émeut.
Et notre ami Spaulding est le dernier des blogueurs dont je relève la savoureuse note sur la bifurcation de Quitterie.
11:53 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : politique, quitterie, modem | | del.icio.us | | Digg | Facebook
07/02/2009
Quitterie censurée par Ginisty.
Quitterie a laissé ce soir un commentaire sur le blog de Ginisty qui l'accusait de vouloir rejoindre Désirs d'Avenir et d'avoir montré je ne sais quelles exigences. Ce commentaire de Quitterie a été retiré par Ginisty. C'est honteux.
EDIT : Quitterie étant de nouveau allée sur le blog de Christophe pour réitérer son démenti, cette note n'a plus d'objet, mais si je la retire, les finauds du RSS et d'Atom et d'autres fils invisibles vont m'envoyer des tonnes de mails pour me demander s'il y a des arcanes subliminaux dans cette note retirée mais qui demeurera dans les limbes...
23:39 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : politique, modem | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Quitterie : une femme libre.
Quitterie, dans sa note d'aujourd'hui, rend hommage à François Bayrou et aux adhérents du Mouvement Démocrate, à qui elle souhaite grande chance pour les élections européennes. Elle indique s'éloigner des logiques d'appareil politique et se rapprocher de tous ceux dont des logiques d'étiquette pourraient l'écarter. il ne s'agit pas de créer un nouveau parti politique mais, enfin, de faire de la politique autrement.
Je suis entièrement sa démarche, teintée de l'ardente sincérité que chacun lui connaît. Quitterie peut compter sur moi.
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05/02/2009
Le même abandon.
Avec la parodie de consultation des adhérents actuellement en cours, on assiste en direct à la mort de ce qui a prétendu être le pilier du Mouvement Démocrate : des adhérents actifs. La passivité avec laquelle est accueilli le profond mépris exprimé à l'encontre des adhérents par la diffusion à l'AFP de la liste des noms proposés pour les investitures, avant même que les adhérents n'en soient eux-mêmes informés, cette passivité, donc, est le signe d'une résignation qui a déjà nourri le dépérissement de l'UDF sous la présidence de Bayrou.
Bayrou n'aime pas les structures et il méprise le militantisme, ça se voit, ça s'est vu et c'est la raison pour laquelle le vivier humain de l'UDF s'est tari, obligeant à recourir à l'artifice du MoDem, qui n'a qu'un rapport lointain avec l'audace tactique suggérée pendant la campagne présidentielle par les stratèges d'Internet, qui consistait à renoncer à la présidence de l'UDF et faire sa campagne à côté.
Le MoDem, en définitive, n'est qu'un filet jeté dans la mer des générations nouvelles pour pêcher des adhérents qui remplacent ceux qui ont fui la défunte UDF.
Et, une fois pêchés, ces poissons, il faut les sélectionner. C'est à cette tâche que servent les manoeuvres rebutantes que nous voyons.
Les procédures démocratiques de désignation des candidatures ont été mises en place alors qu'étaient encore nombreux ceux qui espéraient que le MoDem serait l'élan qu'il avait promis d'être.
Quitterie m'a dit après Seignosses l'immensité des attentes que les gens avaient, la bonne volonté qu'ils offraient, le désir d'action qui les animait. hélas, tout cela a été balayé par la décision de Bayrou qui est venu nous dire, au café démocrate de Quitterie, mi-novembre 2007, que, de son point de vue, le MoDem était la même chose que l'UDF.
Eh bien c'est vrai : c'est la même chose, la même désillusion, la même machine inutile, la même usine à broyer du militant, un néant, quoi, un néant néfaste qui a pour unique mérite de persister dans un programme qui est le moins mauvais de tous, mais dont on doute qu'elle ait la volonté réelle de l'appliquer.
C'est sur ce constat d'inutilité de l'UDF que je m'en étais d'ailleurs éloigné, en 2001, après y avoir consacré toutes mes forces pendant vingt ans.
Quatre ans plus tard, tout a changé, j'ai su qu'un espoir existait, que la politique n'était pas inexorablement tueuse, ni perfide, ni nauséabonde, mais qu'on pouvait y être fort et utile, et vrai, y réussir, et j'ai su tout cela parce qu'est apparue une personne qui incarnait tout cela : Quitterie.
Et aujourd'hui, si je reste, si je poursuis mes commentaires sur ce blog, si je crois qu'on peut agir, c'est toujours grâce à elle, grâce à Quitterie.
23:23 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : politique, modem, udf, élections, investitures, adhérents, quitterie | | del.icio.us | | Digg | Facebook