Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/04/2009

Val tragique à France Inter : un mort.

À propos de l'éventualité de la désignation de l'ex-humoriste devenu tyranneau sectaire Philippe Val à la tête de France Inter, je vous laisse savourer la une de Siné Hebdo de cette semaine, référence à la célèbre une d'Hara Kiri lors de la mort de de Gaulle ("Bal tragique à Colombey : un mort"). Qui a trahi l'esprit de cette impertinence-là ? Pas Siné, en tout cas.

une-sine-hebdo-31.gif

21:17 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, france inter, radio, philippe val, siné | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/01/2009

Une couverture à découper pour demain (Siné : la relaxe ?).

Le parquet a requis la relaxe de Siné. Tant mieux.

En attendant la décision du tribunal, la couverture de Siné Hebdo :

une-sine-hebdo-21.gif

14:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grève, siné | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

22/01/2009

Le curieux soutien d'Askolovitch à Siné.

Le site Bakchich.info rend un compte assez précis (mais en deux temps) de l'audience qui s'est tenue mardi pour juger de l'éventuelle diffamation qu'aurait commise le journaliste Claude Askolovitch en qualifiant d'antisémite l'article où Siné s'en prenait sur le ton du vif pamphlet au fils du présiflop.

À cette occasion, Askolovitch a dit qu'il maintenait que les propos de Siné étaient antisémites, ce qui ne signifiait pas que Siné le fût lui-même et, par ailleurs, il a ajouté qu'il trouvait aussi nécessaire à liberté d'expression de pouvoir prononcer ce jugement de valeur, que Siné puisse, lui, tenir des propos antisémites si cela lui chante, puisque cela doit faire partie de la liberté d'expression.

Ce faisant, Askolovitch utilise un argument qui priverait d'efficacité l'instance ouverte par ailleurs par la LICRA contre Siné. C'est un peu fort, en vérité, et le compliment "liberté d'expression" cache mal son venin "antisémitisme".

Prenons les éléments de l'argumentation d'Askolovitch dans ses deux éléments.

Le premier est repris par le Parquet : au fond, avoir qualifié des propos d'"antisémites" n'est pas diffamatoire en soi, cela relève de la liberté d'expression, ce n'est pas plus grave que d'avoir dit "ce gars-là n'aime pas les Bretons". C'est véniel. À vrai dire, cette façon de voir constituerait un revirement par rapport à des années de pratique, et même par rapport à la loi. Elle adopte une forme de symétrie (comme Askolovitch l'a souligné) : "peu importe que vous disiez une chose antisémite, du moment que j'ai le droit de vous en critiquer". C'est un argument au fond étrange, visant à banaliser la critique d'antisémitisme comme l'a justement souligné Thierry Lévy, avocat de Siné, et donc parfaitement contradictoire avec le fait d'en avoir fait tout un foin à la radio et d'avoir viré Siné de Charlie Hebdo (ce dont Askolovitch a été informé avant l'intéressé si l'on suit bien les faits).

Le second élément est plus insidieux : les propos de Siné seraient antisémites.

Eh bien non. J'ai lu et relu la phrase en entier (lisible chez Bakchich). Ce qui est en cause, c'est l'éventuelle conversion religieuse de Sarkozillon. J'ai lu cette phrase comme étant la critique d'une conversion religieuse dont le but est vénal. En d'autres termes, si je l'avais écrite, j'aurais mis ainsi : "il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme pour épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty". Siné a écrit avant d', ce qui est moins clair mais ne peut avoir d'autre sens. Franchement, je maintiens que ce n'est pas le fait juif que Siné épingle, mais la conversion vénale.

Et je reste persuadé que s'il ne s'en était pas pris au Sarkojunior, il n'aurait jamais eu tous ces ennuis.

Après tout, Siné n'est qu'un pamphlétaire, une grande gueule. "Il n'y a que les petits hommes qui craignent les petits écrits".

Enfin, je trouverais extrêmement surprenant que la justice ne considère pas un vrai propos antisémite comme condamnable, et que donc elle ne considère pas comme diffamatoire un qualificatif qui mènerait à une condamnation qu'elle prononcerait. Si demain dire "vous êtes un assassin" n'est plus de la diffamation, qu'est-ce qui le sera ?

Voilà, pour conclure, je suis opposé à la banalisation de l'antisémitisme (le vrai), mais je trouve qu'il existe une très vaste catégorie de mises en cause qu'on inclut trop facilement ou trop rapidement dans l'antisémitisme, par amalgame. Il faut savoir crier au loup au bon moment, ni avant, ni après.

Si j'étais juge, je condamnerais Askolovitch à Paris et je relaxerais Siné le 27 à Lyon.

10/09/2008

Siné Hebdo, collector.

Un énorme doigt d'honneur "orne" la couverture du nouvel hebdomadaire satirique lancé par Siné après sa scandaleuse éviction de Charlie Hebdo. Plus que jamais, ce que Siné revendique, c'est d'être un de ces piliers de bars complètement ivrognes, qui, au moment où ils sont embarqués par la patrouille, braillent encore "mort aux cognes, vive l'anarchie !"

Juste au-dessus, une phrase attribuée à Alfred Jarry (et que pourrait revendiquer Farid Taha) : "L'indiscipline aveugle et de tous les instants fait la force principale des hommes libres".

À l'intérieur, un éditorial signé Siné, parfaitement hilare et narquois. "Je n'ai guère tendance à me sentir en phase avec mes compatriotes. Je trouve la grande majorité d'entre eux mous, pleutres et dépourvus de la plus élémentaire impatience. Moi qui ne cesse, depuis que je suis moufflet, de rêver au matin du grand soir..." et plus loin : "J'ai réuni, sous ma bannière de pestiféré, une bande de trublions bien décidés à ruer dans les brancards du pouvoir et à secouer violemment le cocotier afin de faire tomber les masques de tous les faux-derches".

Les trublions se nomment Guy Bedos, Carali (rescapé de Pif Gadget d'autrefois), Benoît Delépine qui lâche une grosse caisse grolandaise, Philippe Gelluck qui se lâche carrément sur le thème de la castration (on voit bien à quoi il fait référence), Jacky Berroyer plus méandreux que jamais, Arthur donne un texte un peu scolaire, Isabelle Alonso prête sa signature plus que son inspiration, je suis moins convaincu encore par le texte de Michel Onfray (que je tiens en général pour un imposteur), en revanche l'article de Denis Robert mérite à lui seul les 2 Euros nécessaires à l'acquisition de l'hebdo : sérieux, terriblement sérieux, il dresse le tableau accablant de notre démocratie, qui fait directement écho à la table ronde de la semaine dernière à Cap estérel. Quant à Tardi, il donne un magnifique dessin à la quatrième de couverture.

Dans les pages intérieures, de nombreux autres dessins, dont quelques-uns véritablement très grinçants, donc excellents, en particulier celui sur Rachida Dati enceinte et "rattrapée par son passé" qui devrait faire hurler dans les chaumières.

En somme, au moment où l'on va juger Siné pour ses propos, lui et ses camarades prouvent par l'exemple qu'il n'est de presse satirique qu'écrite au vitriol, ultra-corrosive, toujours au bord de l'infâme. C'est ainsi que la liberté se voit. Et si l'on ne peut plus dire des conneries énormes et vraies dans un journal satirique, on ne peut plus informer dans un journal normal.

Aux États-Unis, Hustler, comme on le voit dans le film d'Oliver Stone (merci ledru-rollin qui me permet de corriger ce lapsus : c'est effectivement Milos Forman qui a fait le film) avait gagné devant la cour suprême au nom de "la liberté d'expression" dans un débat de même nature, même si l'accusation ne visait pas l'antisémitisme mais une autre façon de s'en prendre à une bigoterie vénale.

Rappelons-nous ce qu'a sagement dit de Gaulle : "On n'embastille pas Voltaire".

En revanche, pour se fendre la pêche d'une façon politiquement très incorrecte, on court acheter "Siné Hebdo". Mort aux cognes !

14/08/2008

Affaire Siné : où sont les beaux penseurs ?

Peut-on encore blasphémer ?

L'affaire Siné rebondit. La LICRA a assigné le dessinateur Siné, apprend-on, non seulement pour ses propos contre le fils du président Sarkozy, mais aussi pour d'autres écrits où (on n'indique pas le détail de son texte) il s'en prenait au voile "islamique".

Les choses sont dès lors plus claires : ce n'est pas au nom de l'antisémitisme qu'il est mis en cause, mais pour son critiques des dévoiements de la religion. Siné s'en est pris à un gamin (Sarko junior) qu'il jugeait vouloir se convertir par arrivsime (quel rapport, alors, avec la conviction religieuse, en effet ?) et à un voile dont chacun mesure qu'il est instrumentalisé à des fins politiques qui n'ont, elles non plus, rien à voir avec des convictions religieuses.

La deuxième accusation est piquante car, en licenciant Siné, Val n'a pas dit "c'est un salaud de facho raciste", mais "c'est un antisémite notoire", ce qui était déjà ridicule, mais devient franchement à pleurer. La vérité est que c'est parce qu'il s'en est pris à Sarkozy que Siné est attaqué.

Je le dis très clairement : s'il faut choisir son camp, je serai dans celui de Siné, pas dans celui des tartuffes qui instrumentalisent la religion à fin de basse politique.

Nom de Dieu !