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31/12/2007

Les vacances de Monsieur Hublot.

J'ai fait un bref aller-retour à Paris entre Noël et le Nouvel An pour assister à un mariage. 
 
Celui-ci avait lieu dans l'église de Montmartre. Non pas la basilique du Sacré-Coeur, mais l'église paroissiale de Montmartre, placée sous l'invocation de Saint Pierre.
 
Je suis toujours un peu ému quand je monte sur la butte parisienne, parce qu'il y a dans la basilique du Sacré-Coeur une mosaïque assez vaste d'un de mes ancêtres peintre.
 
L'église Saint Pierre, toute voisine, ouvre sur la place du Tertre et sa modestie apparente fait écho avec la réputation d'un Montmartre bohème et miséreux qu'une nuée de touristes vient chercher en se répandant jusque dans les moindres recoins de la butte.
 
La façade de l'église, d'esprit classique, est lisse et triangulaire. On est tout surpris, en entrant, de trouver un monument tout gothique, d'un gothique plutôt précoce malgré les bricolage qui l'ont bousculé à toutes les époques. Les vitraux cubistes sont sans doute là pour rappeler l'avant-garde artistique qui a pullulé dans les environs.
 
La pierre est blonde, ce calcaire typique des monuments parisiens, de Versailles à l'Assemblée Nationale. Elle a été nettoyée sans doute dans les années 1980 ou 1990, époque où la Ville de Paris a conduit de très importantes campagnes de restaurations dans les plus noirâtres et médiévales de ses églises. À Saint-Séverin par exemple, au bord de la Seine, dans le Quartier Latin, il a fallu reprendre les fondations en profondeur car depuis des siècles le calcaire pompait l'humidité du sous-sol et les murs suintaient. Hélas, ce mouvement nécessaire au patrimoine s'est ralenti avec Delanoë qui, il est vrai, a fait d'autres efforts.
 
Quoiqu'il en soit, la messe était musicale : dans cette famille (qui n'est pas la mienne), tout le monde est mélomane. Bach surtout, un peu de Couperin, de Fauré, le marié ayant chanté dans diverses chorales, l'organiste avait du mal à tenir son orgue, envahi par un flot de choristes enthousiastes.
 
Personnellement, j'aurais plutôt mis du Mozart partout, ou à la rigueur du chant grégorien. J'ai pourtant chanté en chorale moi-même il y a fort longtemps (Haydn, Vivaldi, Bach), mais je me laissais peu entraîner dans ce qu'on nous servait. Il faut dire que je me suis arrêté de chanter en pleine gloire au bout de deux ans après le Requiem de Verdi. Après le Dies Irae du Requiem de Verdi, je me suis dit que je ne pourrais plus faire rien d'aussi extravagant et depuis ce temps, je n'accroche plus, sauf pour Mozart.
 
Après la cérémonie, nous nous sommes retrouvés dans un restaurant concept, sous le regard acéré de peintres photographiés, dans une salle qui faisait guinguette. À minuit, j'ai sonné ma citrouille et je suis rentré.
 
Le lendemain, j'ai repris l'avion.
 
Ah oui, c'est au sujet de l'avion que j'ai parlé de M. Hublot.
 
Car depuis un voyage à Tallinn en 1994, je n'étais pas monté dans d'aussi petites aéronefs. En 1994, c'était pour un voyage politique et pour rallier Tallinn (en Estonie) au départ d'Helsinki. L'avion, russe, vibrait dans tous les sens, grinçait, cliquetait, on entendait des boulons et de la ferraille. Bref, on entendait surtout claquer les dents des passagers.
 
Cette fois-ci, pour le vol Quimper-Paris, l'avion était encore de taille raisonnable, un petit biréacteur nommé Fokker 100, une carlingue à taile humaine. Et rien n'a grincé.
 
Au retour, je vous jure, c'était un Canad'Air. J'ai cru qu'on allait nous parachuter sur Quimper. Un Canad'Air Regional Jet de la compagnie Brit'Air qui sous-traite pour Air France.
 
Pas question d'y monter par une chenille même à Orly : la porte avant s'ouvre et bascule, formant un escalier de sept ou huit marches. On monte, il doit y avoir cinquante ou soixante places maximum. On claque des dents.
 
Mais on est arrivé vivant. 

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L'air breton.

On ne parle que des élections municipales, par ici. Voilà bien ce qui fait bouger les gens : le carrefour, les poubelles, le PLU, l'installation des enfants sur un terrain du bourg, la transmission des générations.
 
Je parlais l'autre jour d'Ambroise Guellec, ancien secrétaire d'État centriste passé à l'UMP. Il vient d'annoncer qu'à 67 ans, il était temps pour lui de prendre sa retraite et il souhaite bon vent à une équipe fort rajeunie et renouvelée pour les municipales de Pouldreuzic. Chapeau l'artiste. D'autres devraient bien en prendre de la graine.
 
J'ai parlé aussi ici de Raymond Barre : il était pour le mandat unique non renouvelable, partant du principe que c'est pour se faire réélire que les élus les mieux intentionnés s'abandonnent à de lourds compromis qui finissent souvent en compromissions.
 
Pas à pas, les équipes de candidatures se publient. L'extrême gauche est en avance en général. Mais le MoDem a fourni de nombreuses précisions. Quant à l'UMP, la stabilité prime chez eux, sauf donc chez le vieil Ambroise.
 
L'oncle d'Ambroise Guellec, l'abbé Guellec, fut recteur de la paroisse de Combrit, où je me trouve, durant une douzaine d'années, du début des années 1970 à celui des années 1980. C'était un poste très éminent dans la hiérarchie catholique locale. Il avait donc droit à d'autres prêtres pour le seconder aux fêtes carillonnées.
 
Il aimait que les cérémonies fussent savoureuses et colorées, il choisissait, parmi le catalogue fourni par l'évêché, des chants sonores et enlevés et menait lui-même ses ouailles dans le cantique. Il avait une allure de chanoine, les joues pleines, le teint épicé, le sourcil broussailleux et l'oeil mobile. Tout le contraire d'un contemplatif.
 
À la fin de son mandat ordinaire de douze ans, il crut pouvoir s'incruster (ce qui aurait d'ailleurs plu à ses paroissiens) mais il alla un peu loin dans sa campagne en refusant de sonner la cloche de l'église paroissial lorsque le maire d'alors (à vrai dire peu sympathique et élu par malentendu pour débarrasser la commune de son prédécesseur qui passait pour un fou mégalomane qui rêvait d'implanter un second La Baule sur notre dune sauvage), venu du PSU au PS, fut élu conseiller général. L'évêché le transféra dans une petite paroisse pour le rappeler à son devoir d'humilité et il finit sa carrière dans un presbytère mité et miteux.
 
Trois ans plus tard, son neveu devenait cependant député du coin. Le neveu en question ressemble à l'Ankou, ce long personnage qui passe en Bretagne pour faucher les âmes des morts. Et autant l'oncle abbé avait le visage rondouillard et le geste truculent, autant le député paraissait austère et grave.
 
Le neveu d'Ambroise Guellec, Jean, a fait partie du cabinet de Bayrou à l'Éducation nationale au milieu des années 1990. C'était alors un compagnon chaleureux et créatif, il aurait volontiers participé à l'aventure des municipales parisiennes en 2001 mais ni lui ni moi n'avons réussi alors à convaincre les autorités de feue l'UDF de se lancer dans l'entreprise d'une liste autonome.
 
Depuis ce temps, Jean Guellec a fait partie des grosses têtes du commissariat au Plan, aujourd'hui supprimé. Puis il a fondé une famille, ce qui est toujours une bonne idée. La dernière fois que ke l'ai vu était la dernière élection interne parisienne de feue l'UDF.

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28/12/2007

La grande marmite où bouillonnent les ténèbres.

De Tartuffozy qui se rend au Vatican en compagnie de sa troisième belle-mère pour faire un discours-brûlot contre la laïcité héritée du compromis historique de 1905 à l'assassinat de Benazir Bhutto, la fin d'année 2007 ressemble à celles qui l'ont précédée : un bouillonnement noir, un remugle d'obscurantisme soulevant une nappe de ténèbres. Et partout, l'odeur du sang qui suinte.
 
On mesure au passage l'erreur stratégique commise par les États-Unis : le point névralgique aujourd'hui, ce n'est pas l'Irak, ce n'est même pas l'Iran, mais bien le sulfureux Pakistan dont les services secrets sont infiltrés par les islamistes et dont le moindre hoquet peut jeter des ogives nucléaires à la fois sur le Proche Orient et sur l'Asie.
 
Le Pakistan, on le lit ces jours-ci, a une frontière longue et perméable au nord avec l'Afghanistan, théâtre d'une énième tragédie guerrière, échec autrefois des Anglais relaté par Kipling, échec ensuite des Soviétiques, échec maintenant des Américains et de l'OTAN. L'Afghanistan imprenable, intenable, insaisissable, magnifique sous la plume de Kessel, héroïque sous les bombes, fou et tragique sous l'emprise de sa culture de drogue et de son délire religieux, l'Afghanistan au bord d'un nouveau chaos. Venu du Pakistan.
 
Le Pakistan a une frontière très longue aussi avec l'Iran qui tremble rien qu'à l'idée que les Pakistanais l'envahissent. Quelle résistance, lui sans arme atomique, pourrait-il leur opposer ?
 
Et si, comme je l'ai écrit maintes et maintes fois déjà voici des semaines et des mois, et si la bombe iranienne était un facteur de paix et de stabilité dans la région ?
 
Qui est le plus fou ? Le mollah iranien ou l'islamiste pakistanais ? À votre avis ?
 
Quand j'étais lycéen (ou plutôt collégien), voici une trentaine d'années, le Pakistan comptait 80 millions d'habitants. Aujourd'hui, le double. Dans le même temps, les États-Unis sont passés de 210 à 300 millions "seulement", la France de 53 à 64 millions. Bouillonnement de chair dans les ténèbres.
 
Chacun s'est incliné devant la dépouille de Benazir Bhutto qui laisse Musharraf seul face aux islamistes. Seul rempart peut-être. Rempart ? Peut-être.
 
Décidément, quels crimes on peut commettre au nom de la religion et comme a été sage le compromis historique de 1905 qui a réglé les rapports des religions et de l'État... 

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26/12/2007

Ouf, 2007 est sur le point de se terminer.

Quelle pénible année... Jusqu'à Time qui en deux semaines trouve le moyen de décréter que la culture française n'intéresse plus personne et que Poutine est l'homme de l'année. En vérité, ce qui m'aurait le plus inquiété, ç'aurait été de me retrouver complimenté avec la culture française en même temps que Poutine... On l'a échappé belle ! Être admiré par des admirateurs de Poutine aurait été le vrai coup de grâce porté à la culture française qui, il est vrai, ne se porte pas bien.
 
À table, hier, une source "généralement bien informée" m'a assuré que Sarkozy était remarié à Carla Bruni depuis verndredi dernier. J'avoue que cette info ne m'empêche pas de dormir, au contraire, mais j'ai cru utile de la propager.
 
Ainsi, notre président serait le deuxième chef de l'État français officellement cocu de l'Histoire. Le premier ayant été Louis XVI, on voit comment ça se termine. Alors, évidemment, je me frotte les mains...
 
Histoire de cornes à l'Élysée.
 
Quoiqu'il en soit, d'où je suis, la fin de l'année ressemble au reste : un spectacle affligeant.
 
Je constate aussi que la notoriété du MoDem est bonne dans les milieux bretons et culturels. Le livre de JF Kahn se vend bien ici et on s'arache même le "dictionnaire incorrect" dont il est l'écho. L'intelligence est vivace en Bretagne. C'est bien pourquoi le sarkozysme ne s'y implante pas.
 
Et j'envoie toutes mes pensées en particulier à Quitterie Delmas et à ceux qui l'accompagnent. 

25/12/2007

Nedeleg mad.

C'est comme ça qu'on dit "Joyeux Noël" en breton.

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24/12/2007

Du fond de la Bretagne.

J'écris de la modeste aérogare de l'aéroport de Pluguffan, près de Quimper, qui offre un hotspot gratuit. Qu'il en soit remercié.
 
La mort de Julien Gracq ne peut être considérée comme une surprise, étant donné son âge, mais comme on l'a dit, c'était un styliste immense (Un balcon en forêt, Le rivage des Syrtes) et le voici entré de plain-pied dans la postérité.
 
La préparation des élections internes du MoDem est un temps démocratique fort, mai je dois dire que je pense aussi aux gens qui souffrent du froid voire de faim en ce moment. Noël est un mot parfois cruel.
 
Il faut cependant assumer ce qu'on vit. Et la candidature de Quitterie Delmas est une bouffée d'air frais dans les combinazione qui se dessinent chez les vieux requins de l'appareil du Mouvement Démocrate.
 
Je suis heureux de la soutenir. 

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22/12/2007

Conseil National du MoDem : dernière ligne droite avant dépôt des listes.

À l'occasion de la dernière soirée café démocrate de l'année 2007, il a beaucoup été question de l'élection du Conseil National du Modem. Quitterie peaufine sa liste qui comptera des adhérents de tous les départements franciliens, d'un peu tous les âges, d'un peu tous les profils, une liste paritaire comme les statuts l'exigent, comptant des candidats aux municipales, des blogueurs bien sûr, des ex-Verts, des ex-UDF historiques, des MoDem tout simplement, bref, une liste représentative hors des logiques d'appareil.
 
C'est un moment crucial, celui où l'aspiration de nombreux militants à la démocratie rencontre le miroir des réalités.
 
Au passage, Quitterie tacle Cavada qui, tel le serpent, a préparé son honteux départ en cuisinant un à un les membres de l'appareil UDF pour réaliser une sorte d'audit au kärcher, profondément malveillant, le comble haineux de la traîtrise, le tout sous couvert d'une prétendue opération interne pour améliorer les choses. Quand on est un salaud, on ne fait pas dans la dentelle.
 
En revanche, on salue l'attitude d'Olivier Mousson, ex-candidat aux législatives dans le XVIIe arrondissement de Paris, qui s'est éloigné pour protester contre la façon dont tout se passait désormais au MoDem parisien, mais qui n'est allé ni se vendre ni baver, loyal jusqu'au bout, ce qui laisse augurer des retrouvailles. 
 
Et donc c'est maintenant l'instant auquel Cavada s'est dérobé : la préparation du vote. La liste sera déposée au plus tard le 31 décembre. J'y figurerai.

21/12/2007

Quitterie Delmas sur I-Télé épingle le Sarko-style (prononcer staïle).

Invitée de l'émission "N'ayons pas peur des mots", Quitterie Delmas en a assez de voir Nicolas Sarkozy concentrer l'attention des médias sur son propre nombril au lieu de les aiguiller vers la vie des Français. Elle en a marre du Sarkoshow et refuse donc désormais de parler de la pseudo-actualité sarkozyenne. Fin du Sarkoshow et du Sarkostyle ? Ca tombe bien : je suis sarkhostile.
 
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19:55 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, MoDem, Sarkozy, Quitterie Delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Cherche 99 clones de Bayrou - stop - urgent - stop.

Le succès de la soirée d'investiture strasbourgeoise d'hier (avec désignation de Chantal Cutajar, championne de l'anticorruption, comme tête de liste) a prouvé d'une part que les adhérents du Mouvement Démocrate restaient mobilisés (il y en avait tout de même un sur deux, ce qui représente une excellente mobilisation pour ce genre de vote) et d'autre part qu'un scrutin interne bien organisé ne suscitait aucun critique ni suspicion comme on avait pu en lire après les votes d'Angers ou de Rouen.
 
Donc bravo.
 
Maintenant, il faut se projeter dans l'étape suivante.
 
C'est-à-dire le vote pour le Conseil National du MoDem.
 
Or j'ai passé la soirée en Seine-Saint-Denis avec un groupe d'adhérents tous plus sympatiques les uns que les autres, dont je citerai Tony Abdessalem (de Bagnolet), Edwin Legris et son épouse Karine Pelgrain (venue de Génération Écologie à Cap 21, tous deux au Blanc-Mesnil) et l'indispensable Dan Lizieux, chevelu comme un hugolien de la bataille d'Hernani, ainsi que Claire O'Petit, conseillère municipale de Saint-Denis.
 
Il était question de la constitution des listes pour l'élection du Conseil National du MoDem.
 
La Seine-Saint-Denis a eu l'infortune de compter parmi les adhérents de l'UDF le déloyal Jean-Christophe Lagarde qui est passé à l'UMP au Nouveau Centre à l'ennemi. Or il se trouve que parmi les affidés de celui-ci se trouve ... le référent du MoDem de Seine-Saint-Denis, Sébastien Moulinat, par ailleurs jovial et marié à une Bretonne, Hélène Kergoat. Sébastien a une autre qualité : il connaît tout Louis de Funès comme sa poche. Hélas, il a travaillé pour Lagarde et, on ne sait pas très bien comment, il est devenu la cheville ouvrière, me dit-on, de Nicole Rivoire, présidente provisoire du MoDem du 9-3.
 
Et comme tel, il a lancé, sur un site se présentant comme officiel du Mouvement départemental, un appel à candidature pour l'élection du Conseil National. On voit que le mélange des genres et l'ambiguïtié politique sont partout.
 
D'autant plus que ledit Moulinat, dans son message circulaire, évoque les listes "Oxygène", qui sont l'étiquette utilisée par Lagarde lui-même dans le passé. 
 
Sans entrer dans trop de détails qui dépassent de très loin ma connaissance du terrain, disons que j'ai pu mesurer à quel point la suspicion pouvait entacher toute décision des instances provisoires dans la période transitoire que nous traversons. Je ne connais pas Nicole Rivoire, j'en avais entendu dire plutôt du bien par Michel Hinard, blogueur séquanodyonisien, mais étant donné ce qu'on m'en a dit, j'avoue que je ne la trouve guère prudente.
 
Et on comprend les accusations qui fusent ici ou là à l'encontre des exécutifs provisoires, selon lesquelles ils s'emploieraient à fossoyer le nouveau Mouvement.
 
Car il faut dire que ce sont ces exécutifs provisoires qui vont avoir la charge d'organiser le vote du Conseil National. L'idée n'est pas mauvaise en soi, sauf que l'on a vu au moment des scrutins d'Angers et de Rouen que l'opacité la plus totale entourait les listes d'émargements et donc les votes eux-mêmes quand une autorité extérieure et incontestable ne venait pas en surveiller la tenue.
 
C'est pourquoi je lance un appel urgent : "cherche 99 clones de François Bayrou - stop - urgent - stop".
 
En effet, comment va-t-on faire les 17 et 18 janvier prochains pour veiller à ce que les adhérents n'aient aucun soupçon (et à ce que d'ailleurs ils n'aient aucune raison d'en concevoir, ce qui signifie qu'on déjouera les manoeuvres éventuelles) ?
 
En tout cas, dans toutes les régions où plusieurs listes de candidatures coexisteront, il est indispensable que les autorités bayrouissimes s'investissent pour garantir transparence et sincérité du vote.
 
99 clones de François Bayrou y suffiront.
 
Quant aux candidatures au Conseil National, j'espère toujours avoir l'occasion de soutenir Quitterie Delmas.

20/12/2007

Exercices démocratiques en progrès.

Après les votes contestés d'Angers et de Rouen, François Bayrou a décidé de s'investir personnellement dans les scrutins locaux qui doivent décider des têtes de listes pour les élections municipales de Strasbourg (le vote avait lieu ce soir, je n'en ai pas encore le résultat) et de Perpignan (ce sera samedi).
 
Son déplacement était nécessaire à la fois pour tranquilliser les adhérents sur la sincérité du vote et pour organiser l'articulation en un seul des projets jusque-là concurrents.
 
C'est pour moi l'occasion d'évoquer un souvenir politique.
 
Lorsqu'Alain Poher puis René Monory étaient présidents du Sénat, la période qui précédait toute élection importante était consacrée à recenser les candidatures de partout au sein même du cabinet du président du Sénat et lorsque deux personnalités d'importance comparable se confrontaient pour une même investiture municipale, cantonale ou régionale ou autre, un missus dominicus était vite dépêché sur place pour rencontrer les deux impétrants, entendre leurs arguments et leur garantir une solution. Ensuite, l'info remontait jusqu'au somnolent palais du Luxembourg qui devenait soudain une ruche bourdonnante et assez vite une formule de proposition redescendait, adaptée à la situation : soit qu'il s'agît d'intérêt politique, soit qu'il s'agît d'intérêt philosophique, soit qu'il y eût autre motif et autre moyen, il y avait toujours un moment où l'on parvenait (en fonction des moyens disponibles) à promettre à l'un un poste de conseiller général, à l'autre une fonction de conseiller régional, une future investiture assortie d'une responsabilité importante à court terme, bref, on arbitrait et il était très rare que l'équilibre ne fût pas trouvé. 
 
Il n'y a guère qu'en Bretagne que les têtes dures résistassent parfois. C'est ainsi qu'on a vu s'étaler sur une bonne décennie le suicide collectif des centristes par le duel fratricide des "rivaux de Painful Gulch" modèle finistérien : Ambroise Guellec et Jean-Yves Cozan.
 
Le second détestait à ce point le premier qu'en 1986, lorsqu'il fut chargé de porter la liste de candidature collective des législatives (alors à la proportionnelle) à Paris, il corrigea, dit-on, la liste négociée, sur un coin de table, comme ça, dans le train, pour en évincer son rival qui se retrouva ainsi ... secrétaire d'État à la Mer (il fallut bien le "repêcher").
 
Plus tard, lors d'une élection sénatoriale, ils réussirent si bien à se diviser qu'alors que l'UDF disposait largement d'assez d'élus pour faire élire un sénateur (mais pas deux), elle n'en eut aucun.
 
Heureusement, les génération suivantes n'ont pas montré la même intransigeance : la fille de Jean-Yves Cozan est d'ailleurs investie comme tête de liste à Quimper, chef-lieu du département.
 
Le paradoxe, c'est qu'Alain Poher, comme son nom l'indique, était breton et très attentif à la Bretagne. On dit même que c'est lui qui fit les démarches nécessaires à l'élection du Vitréen Pierre Méhaignerie lors du congrès centriste de Versailles en 1982. Il ne put cependant jamais réconcilier les héritiers finistériens d'Alphonse Arzel et d'André Colin...
 
Mais ce fut l'un des rares cas d'échec des missi dominici du président. 
 
Il arriva une fois que cette stratégie bien huilée ne se déploya pas. C'était en 1998.
 
René Monory était désormais malade. On finissait même par croire que c'était la résidence du président du Sénat qui faisait ça : Poher avait passé plusieurs années de présidence à peu près aveugle, assez absent, très faible. Monory était entré en fonction en pleine santé mais au bout de deux ou trois ans, on vit des excroissances bourgeonner autour de sa tête, comme des furoncles, et il parut subitement très vieux.
 
À cette époque, son directeur de cabinet se nommait Jean-Dominique Giuliani. Comme son nom l'indique, il était corse. Il se promenait avec une immense sauterelle aux jambes interminables, aux yeux très bleus et au regard piquant.
 
Nous étions assez reconnaissants à Monory (et par voie de conséquence à Giuliani qui auparavant avait occupé la fonction de secrétaire général du puissant groupe de l'Union Centriste majoritaire dans l'intergroupe UDF, alors majoritaire à lui seul à la Haute Assemblée) d'avoir sauvé cette présidence en tordant le cou à Pasqua.
 
Car en 1992, le président Poher étant bon pour une résidence médicalisée où il a d'ailleurs fini ses jours, et Jean Lecanuet étant déjà malade de son cancer de la peau (provoqué dit-on par un excès de ces UV qui lui donnaient l'air toujours en vacances), le vrai patron de la boutique sénatoriale était Pierre Bordry, directeur de cabinet du président du Sénat.
 
Or Bordry (qui s'occupait il y a peu en 2007 de l'agence anti-dopage, modeste sinécure pour un homme autrefois si puissant), je ne sais ni comment ni pourquoi, avait fini par se laisser gagner par l'amitié ou en tout cas la fidélité pour Jacques Chirac. Il agissait donc pour qu'un chiraquien prît la tête du Sénat.
 
Il fallut une manoeuvre assez subtile pour l'en empêcher. Et Giuliani dirigeait cette manoeuvre en 1992.
 
Hélas, en 1998, Bayrou venant de faire une OPA sur l'UDF qui avait implosé dans les suites des élections régionales sur la stratégie d'alliances avec le Front National, l'élection sénatoriale de septembre ne vit pas l'activité habituelle de la présidence du Sénat : il n'y eut aucun missus dominicus, l'activité extraordinaire manqua, les candidats fratricides s'arrachèrent les yeux sans arbitrage, l'UDF perdit beaucoup de sénateurs et finalement, ce fut le terne mais fidèle Christian Poncelet, tout grisâtre et fruste qu'il fût, qui prit la présidence du Sénat, l'acquérant pour longtemps au RPR et à ses succédanés.
 
Pourquoi parler de tout ça ?
 
Mais parce que les candidats ont un investissement affectif et personnel très fort dans leur candidature. Sans ces arbitrages qui leur permettent à la fois de garder la raison et parfois de sauver la face, ils peuvent être amenés à faire n'importe quoi. Au moment d'un vote démocratique qui peut être occasion de division et de frustration, l'accompagnement peut permettre de faire que travaillent ensemble ceux qui seraient tenter de poursuivre l'affrontement.
 
Je suis donc content que Bayrou, plus jeune et moins équipé qu'un président du Sénat, ait décidé d'évoquer cette mission et de faire du dominus son propre missus dominicus.
 
C'est le gage d'une réussite que chacun souhaite.
 
Dernière minute : Je félicite Chantal Cutajar qui a gagné la primaire par 143 voix contre 114.

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