Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2007-11 | Page d'accueil | 2008-01 »

13/12/2007

Je vais me dédoubler.

L'actualité politique ayant tout envahi, je ne parviens pas à tenir la littérature qui me fait plaisir. J'ouvrirai donc en janvier un second blog où je transférerai ce qui sera relatif à la littérature, à la poésie et à l'Histoire.

16:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Élection du Conseil National du MoDem : les détails officiels sont en ligne.

Sur le site du Mouvement Démocrate.

13:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/12/2007

Élection du conseil national du MoDem : le mystère d'un courriel.

Voici le début de la note que notre excellent ami Farid Taha, l'une des plus fines plumes de la blogosphère MoDem (ou de la "bayrousphère" selon une jolie expression que l'ai lue à propos de Quitterie Delmas), a rédigée après avoir reçu un courriel circulaire émanant ce matin du siège du MoDem, circulaire pour ... lui tout seul, car il est apparemment le seul à l'avoir reçu. Gageons qu'il s'agit de l'hirondelle qui annonce le printemps :
 

Le MoDem est train de se construire avec un calendrier assez "bousculé" en cette période de fin d'année.

L’élection du Conseil National du MoDem conformément à l'article 9 alinéas 2 des statuts, interviendra au décours du mois de Janvier 2008, pour élire dans un cadre régional, 180 membres à la représentation proportionnelle (Listes régionales).

Pour info le scrutin actuel ne concerne pas la fédération des élus qui comportera 60 membres et interviendra probablement plus tard (conseillers régionaux généraux etc...).

Les présidents des bureaux départementaux sont membres de droit du Conseil National.

Le nombre de sièges par région répond à un calcul savant qui m’échappe totalement mais qui donne 5 sièges pour notre région, la Picardie avec ses 3 départements (Oise+ Somme+ Aisne). Pour le reste et par ordre alphabétique on retrouve:

Alsace : 5 titulaires + 3 suppléants
Aquitaine : 9 titulaires + 5 suppléants
Auvergne : 4 titulaires + 2 suppléants
Basse Normandie : 4 titulaires + 2 suppléants
Bourgogne : 4 titulaires +2 suppléants
 
 
La suite ici

Pourquoi Victor Hugo a-t-il fini par plaire à tout le monde ?

Devenir consensuel est le drame que redoute tout auteur, car c'est le toboggan irrémédiable vers l'oubli, au mieux prestigieux, au pire indifférent. Victor Hugo en est-il arrivé là ? Est-il tombé à ce point ? Non, je ne crois pas. Et pourtant, il plaît un peu à tout le monde, ou du moins il est rare qu'il dérange ceux à qui il ne parle plus.
 
Qu'est-il donc arrivé ? Que s'est-il passé ?
 
L'effet seulement du temps ? Le rabotage du rabâchage scolaire ? A-t-on trop appris "Mes deux filles" à l'âge de sept ans et "Les Djinns" à celui de douze ? Victor Hugo finit-il par se confondre avec l'ensemble de l'architecture institutionnelle de notre société ? Est-il finalement l'article 0, écrit à l'encre sympathique, de notre consitution ? Peut-être.
 
Est-il en fin de compte victime de son succès ?
 
Trop fort, Victor Hugo ?
 
Disons en tout cas qu'il y a, dans son oeuvre, de quoi plaire à tout le monde : les catholiques adorent ses premiers recueils et même encore les "Rayons et les ombres", véritable joyau de technique poétique où la métaphysique sage, presque vignyesque, se glisse par longues flâneries, et ils retrouvent même matière à contentement dans l'étrange et tardif recueil inachevé, époustouflant par éclairs, "La fin de Satan" ; les autres déistes goûtent la "bouche d'ombre" des "Contemplations", certains passages des "Travailleurs de la mer" voire de "93", ou même de "le légende des siècles" ; les anticléricaux raffolent du sulfureux Claude Frollo de "Notre-Dame de Paris" et ne voient dans le Monseigneur Myriel des "Misérables" qu'une dénonciation de la richesse de l'Église sans d'ailleurs examiner que débarrassée de ses dorures sulpiciennes, l'Église redevient tolérable (malgré lui) par le grand homme ; les conservateurs l'apprécient parce qu'il appartient au passé ; les progressistes, parce qu'il a voulu l'avenir ; les vieux, parce qu'il leur rappelle leur enfance ; les enfants parce qu'il est rythmé ; les anar parce qu'il a été chanté par Brassens (ah, la "légende de la nonne !") ; les humanistes parce qu'il a défendu inlassablement l'être humain contre la machine sociale ; les révolutionnaires parce qu'il a été indulgent pour les Communards ; les francs-maçons parce qu'il défendait la conscience ; les utopistes parce qu'il ne s'est jamais résigné... Bref, tout le monde, à un moment ou un autre, a l'occasion d'un coup de foudre pour Victor Hugo.
 
Et pourtant, que lit-on de lui ?
 
Les poèmes étudiés en classe ("la rose et l'infante" : "tout en ce monde est aux princes, hors le vent", "les Djinns" : "Murs, Villes, Port, Tout dort...", et quelques autres), les extraits du Lagarde et Michard ou équivalents, les pièces des classiques Hachette ou équivalents.
 
Qui lit encore Victor Hugo à l'âge adulte à part Jean-François Kahn et moi? 

19:40 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, écriture, poésie, victor hugo | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

11/12/2007

Non à la théorie du choc des civilisations.

Fallait-il inviter Khadhafi à Paris ? Bien sûr que non. Sa visite tourne au vinaigre. Pire : elle devient, sur fond d'attentat en Algérie, un spectacle de propagande pour le choc des civilisations.
 
On ne peut pas vendre d'avions de guerre à un terroriste (même labellisé par les Américains qui ont tout de même créé Ben Laden contre les Russes et qu'il est difficile de prendre au pied de la lettre sur ce point), mais on entendra, d'un bord comme de l'autre, des bruissements nauséeux d'islamophobie pour justifier aussi ce choix et, de la part du partenaire, le soupçon que c'est pour ce motif qu'on lui refuse la "marchandise". 
 
Comme d'habitude, c'est une seconde nature chez lui, Sarkozy crée donc du clivage. Sa simple présence là ressemble à celle de ce personnage de l'album d'Astérix, "La zizanie" : tout le monde se dispute. Il est là et aussitôt, le choc des civilisations se profile. Qu'on se rassure, je n'irai pas jusqu'à prétendre qu'il ait donné ordre aux services secrets français de faire exploser des bombes à Alger (ce serait absurde), mais la maladresse avec laquelle la visite de Khadhafi a été préparée fait qu'on aboutit à ce désastre : pour la deuxième fois en quelques jours, la France vient de perdre la face devant le monde arabe.
 
Car qu'on ne s'y trompe pas : la polémique sur "j'l'ai dit - nan, tu l'as pas dit" entache forcément le pays hôte, le nôtre.
 
Et on voit Khadhafi réunir ses partisans en extraterritorialité, à l'UNESCO, pour clamer (est-ce si faux ?) que si les jeunes ont mis le feu à la banlieue, c'est parce que leurs droits n'y sont pas respectés, ces fameux droits de l'homme. Il lance donc un appel à la violence politique, ici, sous nos yeux, une épouvantable provocation. Un comble.
 
Fallait pas l'inviter.
 
Voilà ce qui arrive quand on dépossède le Quai d'Orsay de ses missions : les faits se vengent.
 
Une double réception arabe se transforme en double déception française.
 
Et surtout, elle ravive les tensions intimes de notre pays, elle jette de l'huile sur un feu qu'il faudrait éteindre.
 
Car il n'est pas vrai que ce soit par calcul culturel que la société française laisse ses banlieues dériver : c'est seulement par médiocrité des élus, par clientélisme, par mesquinerie.
 
Alors je le dis pour que ce soit clair : il n'y a pas et ne doit pas y avoir de choc des civilisations, toute guerre est une prise d'otage de l'innocence par la cupidité, de la faiblesse par la manipulation, de la pauvreté par l'enrichissement.
 
Nous ne serons pas dupes. 

10/12/2007

Quitterie Delmas : une journée médiatique.

Voici Quitterie Delmas entraînée dans la course implacable des média. Pas de déjeuner : la radio. Pas d'apéro : la télé. Et tout en direct.
 
Quarante minutes au moins (cinquante ?) en continu sur RMC, elle seule face aux journalistes. Deux fois dix minutes en face à face avec le président des Jeunes Socialistes sur BFMTV.
 
De quoi laisser beaucoup d'influx nerveux.
 
Elle était donc anxieuse au moment d'aborder ce soir son premier débat non politicien, qui concernait la venue de Khadhafi en France. Le parallèle qu'elle a vite tracé entre le désordre extravagant provoqué par la ... provocation d'un ministre algérien contre Sarkozy et l'autre désordre extravagant qui voit un chef d'État étranger reçu à Paris sans la présence au dîner ni du ministre des Affaires Étrangères ni même de son secrétaire d'État, lui a permis de souligner le chaos qui envahit la diplomatie actuelle de la France. Elle a souligné que de son point de vue, le fait pour Rama Yade de rester au gouvernement était "affaire de conscience" et elle a eu raison, mais j'en profite pour indiquer que je ne vois pas comment Kouchner pourrait rester en place.
 
Elle a ensuite parlé sur la législative d'hier et son discours novateur tranchait à ce point sur l'eau tiède de la vision institutionnelle de son interlocuteur (plan banlieues etc) qu'il s'est cru obligé de rebondir sur l'un des arguments majeurs qu'elle avait développés : le renouvellement. Il a noté que le renouvellement des visages et des générations n'était pas incompatible avec celui des programmes. M. de La Palice n'eût pas dit autre chose. J'espère qu'on donnera un sparring-partner plus coriace à Quitterie la prochaine fois.
 
Je signale par ailleurs que la Télé Libre vient de mettre enfin en ligne son reportage sur la naissance du MoDem, où Quitterie Delmas est interrogée.
 
bdabe5895fba50a5c23ee547d0f34271.jpg

20:10 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, MoDem, Quitterie Delmas, médias | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le MoDem enraciné.

L'élection législative partielle de Sarcelles-Villiers le Bel-Arnouville-Garges est difficile à interpréter en termes généraux, tant l'abstention en semble la première victorieuse. Et cependant, elle vaut comme un sondage grandeur nature sur une population représentative qui a répondu aux mêmes questions six mois plus tôt.
 
Tout d'abord, les scores des deux principaux candidats sont comparables, 38-37. Mais en juin, l'UMP, sur la vague sarkozyste, devançait le PS. Cet ordre s'est inversé.
 
Ensuite, le MoDem, qui existait peu, n'a pas percé, mais sa représentativité se stabilise : 3,3 en juin, 3,05 en décembre. Score particulièrement faible, cette circonscription est celle où le MoDem a fait son score le plus faible. Pas de miracle donc, hélas, pour nos amis Cadiot et Menzel.
 
Enfin, la remontée du Front national est spectaculaire, de 4 à 7 si j'ai bien lu, et c'est là l'événement : le sarkozysme ne parvient pas à conserver l'électorat d'extrême droite qui commence à revenir à sa source. Il est vrai que l'électorat pied-noir, représentatif à Sarcelles, a pu être agacé par la visite de Sarkozy en Algérie. Et la crédibilité du gouvernement pour maintenir la paix sociale est entamée par les événements de Villiers le Bel, qui expliquent certainement une autre part de ce revirement.
 
Toujours est-il que le score stable sur un échantillon restreint permet de supposer que la sociologie électorale du mouvement est stabilisée elle aussi.
 
C'est ce qu'indiquent les autres élections partielles qui ont émaillé l'automne.
 
Cette stabilisation semble se faire sur le pied des législatives, ce qui est un point de départ (un peu plus de 8% en moyenne dans les circonscriptions où le MoDem a présenté des candidats).
 
À Paris, où la moyenne des MoDem aux législatives est supérieure à 10%, Marielle de Sarnez sait donc ce qui lui reste à faire pour s'adresser à cet électorat naturel du mouvement qui lui a donné son investiture. Si elle trouve les bons mots et les bons visages, le MoDem pèsera dans le futur conseil de Paris. 

17:10 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, municipales, Paris, Sarnez, Sarcelles, MoDem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/12/2007

Sarkozy et le mythe de Caligula.

"J'aime le pouvoir car il donne ses chances à l'impossible" est la seule citation tolérable que l'on prête à l'empereur romain Caligula. Elle ressemble trait pour trait au slogan de campagne de Sarkozus ("Ensemble, tout devient possible"). Or la ressemblance ne s'arrête pas là.
 
Caligula, en effet, selon sa légende, devint vite un tyran odieux qui se plut à humilier son entourage, à torturer un peu tout le monde et à abaisser le Sénat. On connaît l'anecdote la plus célèbre qui le décrit faisant son cheval sénateur.
 
Or Sarkozy aime à laisser accroire que nul n'est en sécurité à une fonction pour lui quelle qu'elle soit. Un ministre est par essence assis sur un siège éjectable. Le remaniement de janvier est une occasion de délectation pour Caius Sarkozus Caligula, puisqu'il lui permet de placer ses victimes sur des charbons ardents, de leur faire miroiter toutes sortes de douceurs et de merveilles avec un évident plaisir qui ne s'apparente qu'au sadisme.
 
Ainsi en a-t-il fait avec ses proches aussi.
 
Quant au parlement, le mépris dans lequel il le tient confine à l'invraisemblable. Sarkozus annonce des milliards de dépenses alors même que le parlement débat du budget, que des postes de dépenses concernés ont été votés par les deux chambres, bref, le parlement n'est qu'un média de plus, à la botte comme les autres. C'est Sarkozus qui adopte les lois, il le dit. C'est Sarkozus qui d'ailleurs fait tout. 
 
Et comme Caligula passe pour avoir été fou, on rejoint curieusement l'analyse de Jean-François Kahn qui clame en toute et fréquente occasion que Sarkozy est fou. 
 
Pour Albert Camus, cependant, Caligula n'est pas atteint d'une folie ordinaire : il explore les limites du pouvoir humain, il est une sorte de Don Juan qui défierait la sanction divine dans le but de la recevoir, il est en fin de compte frappé du complexe d'Icare : Icare, s'étant confectionné des ailes de plumes et de cire, s'envole et, grisé, vole, vole, monte et monte, et monte si haut qu'il s'approche trop du soleil, que la cire de ses ailes fond et qu'il tombe tragiquement.
 
Complexe d'Icare, avec un soupçon d'Oedipe ces jours-ci avec sa mère qu'il emmène en Chine et qui bougonne qu'elle en a assez de voir son fils avec ses épouses successives et qu'elle compte bien qu'il ne se remariera pas.
 
En tout cas, si complexe d'Icare il y a, vivement que la cire fonde et qu'il tombe.

15:20 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique, Sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

08/12/2007

Sarcelles demain.

J'ai une pensée aujourd'hui pour le candidat du MoDem dans la partielle de Sarcelles-Villiers le Bel-Arnouville-Garges, il s'appelle JM Cadiot et son suppléant Ali Menzel. J'ai accompagné Quitterie Delmas qui est allée les soutenir au moment le plus tendu et ils ont admirablement parlé l'un comme l'autre au congrès du MoDem. On vote demain dans cette circo. Espérons pour le mieux.

17:20 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, Sarcelles, MoDem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Bayrou - Sarkozy, un combat à mort.

Un très proche de Bayrou me confiait, le soir du congrès funéraire de l'UDF que "le combat pour la survie n'est pas fini". Comprendre que cette lutte entamée en 2002 (création de l'UMP) pour la survie d'une famille démocrate autonome se poursuit. Elle paraissait couronnée par le score éclatant d'avril 2007 qui semblait la mettre à l'abri, mais au contraire, la violence de la réaction de l'adversaire à cette preuve de pertinence (un bon score sans promesses fallacieuses ni mensonges électoraux prouve qu'on dit des choses justes qui justifient l'existece d'un mouvement) atteint un paroxysme : débauchage de députés européens (dernier en date : Bourlanges qui démissionne du parlement européen en cédant la place à une adjointe de Robien), pressions sur tous les élus, Michel Mercier en particulier, le plus vulnérable parce que le plus puissant, et celui dont Bayrou lui-même dit qu'il est "un ami". On n'est jamais trahi que par les siens. Mercier jusqu'ici a tenu bon. Le pourra-t-il longtemps ?
 
Car la férocité de Sarkovore est sans limite, allant jusqu'à soutenir le maire sortant de Pau, affilié au Parti Socialiste, sans donc la moindre logique politique autre que l'acharnement contre l'insoumis.
 
Insoumis Bayrou, pétri de défauts mais obstiné et intraitable adversaire de ce qui fait l'argument vedette de Sarkozy : tout s'achète. Non, tout ne s'achète pas et Bayrou en est la preuve vivante.
 
Lui seul ?
 
Ses militants avec lui en tout cas.
 
Mais les élections municipales vont constituer une terrible épreuve pour eux.
 
La consigne de l'adversaire est simple : écraser l'infâme en lui ôtant toute visivilité électorale. Donc pas de listes autonomes du MoDem là où il pourrait faire un bon score.
 
Alors Sarkozy fait son marché et fait miroiter partout des sucettes en or, en platine, serties de diamant, tout pourvu que Bayrou se retrouve seul, faible, mortel.
 
Pour Bayrou, cet effrayant siège est l'épreuve du feu, peut-être la plus importante. S'il y survit, qui pourra l'arrêter ?
 
Il est réellement et définitivement dans la démarche du tout ou rien. 

13:50 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, Sarkozy, municipales | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

07/12/2007

Quitterie Delmas dépoussière la politique sur France 2.

Quitterie Delmas était hier soir l'un des invités de la deuxième partie de l'émission politique vedette de France 2, "À vous de juger". Elle donnait la réplique à la plume du président Sarkosaure, Henri Guaino, à Julien Dray, ancien trublion devenu pensif, à Olivier Besancenot, ex-chantre de la nouvelle fraîcheur politique converti à la langue de chêne syndicale, et à deux journalistes outre Chabot : l'inusable Alain Duhamel et Claude Askolovitch du Nouvel Obs.
 
Un vrai baptême du feu, donc, pour la nouvelle égérie du MoDem, récemment promue déléguée nationale de ce mouvement par François Bayrou.
 
Arlette Chabot, un peu pincée, vexée sans doute que le MoDem ne lui ait pas envoyé l'un de ses derniers ténors habituels, a rechigné à annoncer la jeune promue et à lui passer la parole, cependant que son réalisateur se régalait à détailler son visage sous tous les angles.
 
Finalement, Quitterie Delmas eut la parole. Heureusement. Car si voici deux ou trois ans, c'était Besancenot qui pouvait prétendre incarner le renouvellement des générations et la modernité, cette fois ce fut Quitterie Delmas.
 
Loin de protester contre le temps d'attente qui lui était imposé, celle-ci a supporté son épreuve et, élégante jusqu'au bout, elle a même remercié Arlette Chabot de lui donner l'occasion de s'exprimer. On a du savoir-vivre ou on n'en a pas. Et d'ailleurs, grâce à cette force prodigieuse d'endurance et de maîtrise, elle s'est fait respecter.
 
Sur le fond, elle a défendu la société civile, les mouvements citoyens, contre une vision trop institutionnelle, trop politicienne, que subitement tous les autres incarnaient. Elle a relevé à juste titre que les initiatives du président Sarkotique avaient fait tomber définitivement les frontières anciennes, que désormais il fallait s'habituer à travailler sans s'enfermer dans le clivage droite-gauche, que les projets et programmes, comme Bayrou l'avait voulu dans sa campagne présidentielle, comptaient plus que les réflexes de camp.
 
Julien Dray, gêné, osant peu s'adresser à elle, a défendu la bipolarisation, tout en tendant la main au MoDem, parce qu'il croit que l'avenir du PS est dans l'alliance au centre dans l'esprit de l'évolution italienne.
 
Henri Guaino, très gêné lui aussi, n'a alors jamais manqué de prononcer, "la droite, la gauche, le centre".
 
Et Arlette Chabot, après avoir fait longuement l'apologie de l'alliance du PS à gauche en braquant son attention sur Besancenot, comme ce dernier ne fournissait que des réponses molles et embarrassées, a fini par revenir sur Quitterie Delmas, lui posant LA question :
 
- François Bayrou aurait-il pu être premier ministre de Ségolène Royal ?
 
Et Quitterie Delmas, sans se démonter, a montré que cette question n'était pas celle d'aujourd'hui, qu'aujourd'hui et demain, tout était possible entre tous les acteurs du monde politique, pourvu que l'on s'exprimât en termes de programme et non pour se distribuer des places ou s'agenouiller devant des idoles.
 
Du coup, Dray est reparti sans angoisse, Besancenot a paru particulièrement ringard avec son discours syndical à l'ancienne et le débat avec Guaino s'est terminé sans avoir commencé.
 
Où est passée l'opposition ? s'interrogeait le titre de l'émission. Dans la société civile, a répondu très justement Quitterie Delmas et c'est tout ce qui restera de cette émission, que le MoDem veut s'engager pour et avec la société civile plus qu'avec les appareils politiques.
 
Pour voir ou revoir l'émission (le débat en question est dans la deuxième partie) :
 
 
700433adb3b0f5f0a087f231ae411afe.jpg

06/12/2007

Iran : le rapport à double détente ?

Les beaux esprits se sont réjouis que le rapport unanime des seize agences de renseignement américaines ait conclu que, depuis 2003, l'Iran avait cessé son programme nucléaire militaire. Il n'y a donc plus de raison immédiate de faire la guerre à l'Iran. Tant mieux. Mais la date de 2003 est frappante : c'est celle de l'inervention en Irak. Et si ce rapport avait pour fonction de justifier a posteriori la guerre en Irak en suggérant que les "armes de destruction massive" annoncées par Powell à l'ONU ne se trouvaient pas en Irak mais bien en Iran ?
 
On aurait donc puni Saddam (qui le méritait) plus pour la faute de son voisin que pour la sienne. 

08:05 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : diplomatie, iran, irak | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un passage horrifiant de l'excellent livre de J.-F. Kahn.

Voici un passage du livre de Jean-François Kahn paru il y a une dizaine de jours, qui explique très bien pourquoi et en quoi les sarkozystes peuvent très bien se réclamer du blairisme et pourquoi, en revanche, il est horrifiant que Ségolène Royal en ait fait autant :
 
"Chômage britannique :
 
"La Grande-Bretagne, elle, mon bon monsieur, crée des milions d'emplois ; air connu.
 
"Ce n'est pas faux, mais la grande majorité de ces créations d'emplois l'ont été, ces dernières années, dans le secteur public, ce qu'on ne dit jamais. Et au prix, elles aussi, d'un important déficit budgétaire. Par ailleurs, le pays n'est parvenu à faire baisser fortement son taux de chômage qu'au prix de l'exclusion du marché du travail de 2,7 millions de personnes, considérées comme "inaptes au travail pour des raisons médicales". Si la France en faisait autant, son taux de chômage deviendrait inférieur à 6%."
 
On comprend mieux la référence à Blair chez Sarkozy. S'il s'agit de créer des Untermensch, des bêtas comme on dit dans le"meilleur des mondes" de Huxley, les deux seront d'accord.
 
Quant à parquer des gens inaptes au travail, les totalitarismes du XXe siècle l'ont tous fait. Dans l'Allemagne nazie, c'était l'antichambre d'Auschwitz, être improductif. Oh comme Blair est bon avec les animaux, on ne les a pas tués, les improductifs, on leur a juste donné le droit de vivre, de vivoter plutôt, avec une maigre pension, la misère.
 
Honte.
 
Que l'on relise Dickens.
 
Honte à Blair et à ceux qui se réclament de lui.
 
Oh, que je n'entende plus jamais un politicien français se réclamer de Tony Blaireau : ça se terminerait mal. 

05/12/2007

Un souvenir de Raymond Barre.

Puisque la situation lyonnaise s'est clarifiée, j'ai envie de rappeler qu'en matière d'économie et d'éthique économique, Raymond Barre a été le modèle de plusieurs générations.

Pour la mienne, c'est dans les années 1980 que s'est fait le contact avec l'ancien premier ministre.

Nous préparions sa campagne présidentielle, j'avais été l'un des principaux organisateurs d'une université d'été extraordinaire à Hourtin, en Gironde, énorme pour ce petit parti qu'était le CDS, qui m'avait valu de découvrir les beaux quartiers de la vieille ville de Bordeaux et quelques autres plaisirs locaux.

C'était fin août et début septembre 1987. Raymond Barre venait prononcer le discours de clôture de l'université et quand il apprit l'atmosphère extraordinaire qui y régnait, l'attente des gens venus par centaines, les 1500 inscrits du déjeuner de clôture, il décida de modifier son discours dans l'avion qui l'y menait.

Il voulut rencontrer l'équipe nationale des jeunes. C'est nous qui, autour d'Éric Azière (aujourd'hui homme-clef des investitures pour Bayrou), de Bernard Sananès (infortuné concepteur de la communication du premier ministre Dominique de Villepin...), de Joseph Macé-Scaron (aujourd'hui rédacteur en chef à Marianne après l'avoir été au Figaro Magazine), et de quelques autres, avions pris en charge toute la conception et la réalisation de l'événement, dont les autorités "aînées" du mouvement étaient seulement les bailleurs de fonds et, bien entendu, les vedettes américaines.

Il arriva le matin. Il faisait une chaleur écrasante dès le lever du jour. Le site, qui bruissait d'un nombre effrayant de conversations et d'autres activités diverses jusqu'à une heure très avancée de la nuit, venait à peine de s'assoupir quand il fut réveillé par la rumeur de cette arrivée prochaine qui provoqua une ruée sur les petits-déjeuners.

Raymond Barre nous aimait bien. Il avait dit de nous, les JDS, "une exigence intellectuelle et morale, un désir d'action". Ca nous correspondait bien, je crois.

Il sortit difficilement de la voiture qui l'amenait. Il caracolait dans les sondages au-delà de 25%. Tout le monde se précipitait sur lui comme s'il avait pu guérir les écrouelles. Il n'était guère à l'aise avec cette pression humaine. Mais on le voyait heureux. Il se sentait en confiance.

Pour notre petite équipe d'une bonne vingtaine de jeunes de 22 (mon âge alors, j'étais le plus jeune) à 36 ans (le plus âgé était le trésorier Albert Kalaydjian, aujourd'hui conseiller municipal de Saint-Ouen), une petite salle avait été ménagée en vitesse pour la rencontre au sommet. Nous eûmes l'impression de poissons en bocal, car les deux tiers des parois étaient vitrées et les gens absolument agglutinés aux vitres pour observer la scène.

Jean-Marie Daillet, alors député de la Manche et aujourd'hui président des anciens du MRP, se faufila dans la salle, seul aîné parmi les jeunes devant le héros de notre future campagne.

Barre avait un regard de cristal très bleu, avec un léger strabisme. Il s'assit au bout d'une table en fer à cheval, nous échelonnés autour de lui, et entreprit de nous dévisager de cet oeil inquisiteur où l'on devinait une profonde intelligence, en silence. Puis il demanda un café et au moins deux sucres.

Éric Azière avait été un peu plus tôt en Angola, Joseph Macé-Scaron au Liban (où je l'avais accompagné dans la délégation), on parla de ces deux pays. Barre expliqua à propos de l'Angola que l'Afrique attendait beaucoup de l'Europe comme troisième voie entre les deux blocs d'alors. Il confia aussi qu'il avait une fois bousculé le protocole en recevant lui-même l'ambassadeur d'Angola à Paris, alors qu'il est d'usage que le premier ministre ne reçoive que les "grands" ambassadeurs et non ceux des "petits" pays. Mais il se trouvait que l'ambassadeur en question était de ses anciens élèves...

Puis on traita de politique.

Tout de même, on était là pour ça.

Et je n'ai jamais entendu un plaidoyer aussi implacable contre la "mise en coupe réglée de l'État", comme il disait, ce système qui est bien plus que de la corruption, un véritable phagocytage de la structure publique, une utilisation des moyens de l'État à fin politicienne, des circuits d'exploitation financière et autres malversations de toutes natures. Et il précisait que, à cet égard, le RPR (aujourd'hui l'UMP) était "bien pire" que le PS.

Je ne l'ai pas oublié.

Puis il prononça son discours ponctué par un très ému et très émouvant "j'aurai besoin de vous" qui préludait à sa déclaration de candidature, qu'il fit dans la phrase suivante, nous donnant ce deuxième honneur.

Puis il fut le 1501e convive, maniant sa fourchette avec un appétit d'ogre, avalant d'un coup de dent une cuisse d'oie confite, puis une deuxième, après une ou deux douzaine d'huîtres, et avant un dessert, et avec divers médocs (on était en Médoc), et ... c'était vertigineux à voir, ce coup de fourchette.

Puis, toujours heureux, fortement nourri, il partit reprendre son avion. Un mois plus tard, je passai sous les drapeaux. Il était à 28%.

Il profita hélas de mon séjour forcé dans l'armée de l'air pour redescendre jusqu'à ses 16,5% finaux. Évidemment, sans moi, il était perdu ;-)

05:05 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, Lyon, Raymond Barre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/12/2007

Lyon : une élection sans MoDem ?

Le retrait annoncé par Azouz Begag ce soir à l'émission de Michel Denisot ne paraît pas être une bonne nouvelle pour François Bayrou. En effet, le concurrent de Begag dans la course à l'investiture MoDem a la réputation tenace de vouloir faire liste commune avec Dominique Perben pour l'élection municipale dès le premier tour.
 
Certes, la situation lyonnaise est complexe : Michel Mercier, sénateur du Rhône, trésorier du MoDem, est aussi le président du conseil général de ce département. Pour lui, l'enjeu des municipales se conjugue d'une élection cantonale à haut risque. Et comme par ailleurs il a été reçu à l'Élysée par le capitaine du Titanic, le président Sarkozyme glouton, eh bien tout est compliqué.
 
Tout se passe comme si la mort de Raymond Barre, l'été dernier, avait sonné le glas d'une certaine génération politique rhodanienne (voire rhône-alpine). Le défunt et ancien premier ministre n'avait-il pas tout fait lui-même pour que sa ville fût dirigée après lui par son actuel maire, M. Collomb ? Au milieu de ce gué, une pluie diluvienne tombée du nuage Sarkomulus semble devoir noyer les enfants du barrisme.
 
Le retrait de Begag se fait sur fond de sondages qui se sont détériorés, il faut le reconnaître aussi. La campagne interne, très virulente, a-t-elle nui à la visibilité d'Azouz Begag ? Ses électeurs ont-ils été récemment impressionnés par le déculottage en règle (un de plus) de Sarkozip en Algérie ? Le président de la république commence à se faire une spécialité de manger son chapeau, comme s'il trouvait ça digeste.
 
Quoiqu'il en soit, le retrait d'Azouz Begag n'est pas une mauvaise nouvelle pour Gérard Collomb. Ce n'en est pas une bonne pour Dominique Perben car malgré l'absence de Bruno Gollnisch, il n'a qu'un faible espoir de conquérir la ville qui fut capitale des Gaules. Si le choc est frontal, droite contre gauche, sans MoDem, avec une faible extrême droite, la gauche l'emportera facilement. Chirac, en pensant tuer le centre en 2002 par la création de l'UMP, a fait le lit de sa double défaite régionale et européenne de 2004.
 
Précision :  grâce aux commentaires de cette note, il est maintenant clair que le MoDem présentera sa liste à Lyon et je m'en réjouis.

20:50 | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, municipales, Lyon, Begag | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

"Le guide du moutard" prix René Goscinny.

Si vous avez une tirelire, cassez-la et courez à Paris, en bas des Champs-Élysées, chez Ledoyen, une des tables les plus réputées de la capitale. En ayant étranglé votre vieille grand-mère pour lui extorquer son bas de laine, vous pourrez vous offrir un repas à la petite carte. Si vous avez une demi-douzaine de grand-mères à étrangler, vous pourrez aller jusqu'à la grande carte, à l'étage.
 
C'est dans ce restaurant, dans l'un des salons du rez-de-chaussée, qu'est attribué chaque année, autour d'un buffet succulent, le prix René Goscinny à un sénariste de BD.
 
On y rencontre toujours un mélange de relations mondaines (un professeur de chirurgie réputé, un comte, Valérie Broquisse, ex-femme de François Baroin qui est arrivée tard cette fois, sans doute parce que Marie Drucker faisait partie du jury...), littéraires (l'éditeur du da Vinci Code, Laurent Laffont, ami de la famille), goscinnyesques (PIerre Tchernia, fidèle qui se déplace difficilement avec des béquilles, Roger Carel, voix historique d'Astérix), amicales (Sophie, l'amie comédienne d'Anne Goscinny, qui joue au Lucernaire en janvier, Caroline, autre amie qui a écrit un livre remarqué sur Goscinny aux Éditions du Chêne, le conservateur du musée des Compagnons de la Libération...), familiales (Aymar du Châtenet, l'époux d'Anne, Simon et Salomé leurs enfants, la belle-mère, son secrétaire, un cousin, tous du côté d'Aymar, les Goscinny ayant pour la plupart subi un sort tragique pendant la dernière guerre mondiale), auxquelles se sont joints, cette année, une escouade de dessinateurs de BD qui ont réalisé un très joli et drôle livre publié chez IMAV ("Du Panthéon à Buenos Aires") autour de textes inédits de René Goscinny. J'ai donc croisé là avec émotion Jean Giraud-Moebius, Lauzier, anciens du "Pilote" de Goscinny, mais aussi Bilal et quelques autres, bref la crème de la BD française et francophone.
 
Le jury était animé par François Busnel, patron du magazine Lire qui vient de publier un numéro spécial à l'occasion du trentième anniversaire de la mort de Goscinny (il présente aussi une émission sur Direct 8), avec Marie Drucker que je n'ai pas vue, soit qu'elle fût trop petite, soit qu'elle se fût éclipsée par une porte dérobée pendant la délibération du jury, et quelques autres personnages fort compétents, auxquels s'est jointe Anne Goscinny bien sûr.
 
L'an dernier, elle avait marqué beaucoup d'admiration pour l'oeuvre couronnée par le jury, tout en regrettant que ce ne fût pas un album drôle, plus fidèle à l'esprit de son père. C'est chose faite cette année avec le "Guide du moutard", une BD absolument hilarante qui effectivement relève de la filiation sirituelle du génial Goscinny.
 
Bravo donc au jury et à Jul, auteur jeune, à faire lire d'urgence par tous les jeunes parents. 

00:35 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : BD, Bande Dessinée, prix Goscinny | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/12/2007

Après le congrès de Villepinte.

Il y aura une deuxième vidéo sur les perspectives municipales.
 
 

02/12/2007

Quitterie Delmas, déléguée nationale du MoDem.

Et voici le congrès fondateur du MoDem terminé. KPM, l'un des piliers des cafés démocrates de Quitterie Delmas, a rappelé que le MoDem était pour l'Europe des peuples et cette précision nécessaire a été ajoutée in extremis par Bayrou à la charte des valeurs. La charte éthique contient une sorte de code de bonne conduite de l'adhérent et des instances. Une assistance un peu moins nombreuse qu'hier mais très attentive a adopté les deux chartes à la quasi-unanimité.
 
François Bayrou, seul candidat, a été élu président à l'unanimité. Il a désigné un exécutif provisoire pour l'entourer, composé pour l'essentiel de parlementaires, les députés qui restent, des sénateurs, une députée européenne, plus Anne-Marie Comparini qui (bien qu'absente) a emporté l'applaudimètre devant tout le monde (sauf bien sûr Bayrou), comme une sorte de vox populi sur le cas lyonnais, et il y a ajouté une courte liste de jeunes qui incarnent la "nouvelle génération politique" qu'il veut faire émerger.
 
Quitterie Delmas, c'est bien le moins, a été le premier nom qu'il a cité dans ce rang de délégués nationaux.
 
La vocation des désignés est bien entendu de devenir des parlementaires. C'est donc avec logique qu'on a donné la coordination de leurs travaux à Pierre-Emmanuel Portheret, récent secrétaire général du groupe UDF à l'Assemblée nationale, qui va leur transmettre une part de ce qu'il y a appris.
 
Il reste à Quitterie à faire définir le périmètre de sa mission. La connaissant, j'estime qu'on se trompera si on l'étouffe sous le travail de dossier. Elle ne s'y plaira pas et, de ce fait, n'y sera pas efficace. En revanche, une mission de contact et d'agitation d'idées lui ira comme un gant. Il lui faut une vraie responsailité.
 
Mais au-delà de cet aspect, il reste que plusieurs blogueurs et plusieurs de ceux qui se sont réellement décarcassés pour l'élaboration des statuts ont été déçus de la composition très "sénatoriale" de l'équipe provisoire.
 
De fait, la place laissée aux militants est pour le moment limitée à Quitterie et à une partie des délégués nationaux. C'est à peu près comme si on n'avait désigné que la part "élus" du futur conseil national (qui remplace le bureau national prévu par la mouture 4 des statuts).
 
Dès lors, c'est dans l'élection de ce conseil national que la novation du MoDem va se jouer. C'est là qu'il faudra être présent.
 
Le délai, une fois encore, est court pour faire campagne. Internet doit se mettre en mouvement et en réseau pour tisser vite une toile pour les listes futures.
 
Car le vote (par correspondance) occupera la deuxième moitié du mois de décembre, soit dans quinze jours.
 
La base d'élection du conseil national est celle du nombre de députés par région (pas des députés MoDem, et pour cause) mais de tous les députés, ce qui reste un peu étrange et ne garantit pas une si excellente représentatitivté que ça, car il aurait mieux valu un prorata des adhérents.
 
Quoiqu'il en soit, l'échelle est la suivante : l'Île de France a 99 députés et aura une trentaine de représentants élus au conseil national.
 
Donc une région de 20 députés devrait en avoir 6 ou 7. À vos téléphones (à vos claviers), composons des listes.
 
(j'ajoute grâce à France Démocrate une photo de Quitterie prise durant le congrès, merci Okan).
 
d9e7cb03bb0b7780d36608e428ba85f8.jpg

Une citation en passant.

Comme j'ai relu aujourd'hui un recueil de pensées et maximes de Guitry, je ne peux pas m'empêcher de rapporter cette jolie citation :
 
"Les talons hauts ont été inventés par une femme qui en avait assez d'être embrassée sur le front".
 
C'est délicieux. D'ailleurs, ce n'est pas facile d'embrasser pour la première fois une jeune femme qui a une tête de moins que soi. 

02:22 | Lien permanent | Commentaires (3) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Naissance du MoDem : extraordinaire exercice de démocratie.

Et voilà : après plusieurs semaines de travail intensif, après des miliers de mails, des dizaines de milliers de mails même, des dizaines de notes sur des dizaines de blogs, après des soirées enfumées, arrosées, fiévreuses, laborieuses, après des débats innombrables, des déceptions et de nouveaux enthousiasmes, après le désespoir et le doute, les statuts du Mouvement Démocrate ont été adoptés aujoud'hui.
 
Comme promis, chaque mot des statuts a été discuté, soupesé, évalué, contesté, bousculé, remodelé, rapiécé, recousu, retissé, chaque pièce du puzzle réessayée.
 
Et François Bayrou, parfois tendu, parfois décontracté, tantôt fatigué et cassant, tantôt reposé et conciliant, tantôt enjoué, tantôt ferme, cherchant l'efficacité, n'hésitant pas à contester ce qu'il juge être l'apparence de la vertu au nom d'un réalisme insatisfaisant mais résistant, a joué son rôle, donnant son opinion, suggérant à ceux qui soutenaient des amendements de les retirer, soit qu'il les reprît à son compte, soit qu'il en contestât la pertinence, soit qu'il les jugeât redondants avec des dispositons existantes.
 
C'est ainsi que Bayrou repousse l'amendement qui voulait que l'équipe du président engageât sa responsabilité une fois par an devant le parlement du MoDem : en fait, ce parlement dispose d'un pouvoir de censure à tout moment ; donc pas besoin d'une redite. Exact. Quitterie Delmas approuve.
 
C'est ainsi aussi que Bayrou fait retirer un amendement qui proposait d'inscrire le refus du cumul de mandats dans les statuts : une semblable disposition existait dans les statuts des Verts et n'a jamais pu empêcher Noël Mamère de rester député-maire de Bègles. En revanche, Bayrou propose d'inclure la lutte contre le cumul dans la charte des valeurs. Quitterie fait la moue.
 
Bayrou accepte enfin que soit précisé le fait que la consultation des militants préalable à l'investiture des candidats soit sous la forme d'un vote, sauf dans les communes ne comptant pas plus de cinq adhérents (c'est du moins ce que Bayrou a dit, on verra si cette dernière précision est écrite). Quitterie approuve encore.
 
Quitterie Delmas, très concentrée, suit les amendements un par un sur un cahier imprimé, je lui demande où elle se l'est procuré, impossible d'en avoir un. Donc je ne participe guère à la discussion, abstraite sans le texte écrit.
 
Et voilà, fatigué à mon tour (accablé de fatigue par quatre heures debout vendredi pendant le congrès de l'UDF), sûr de voir Bayrou gagner le vote des militants, je repars avant le scrutin, voir un film et lire un livre, ce que j'ai fait.
 
Demain matin, investiture de Bayrou et discours de clôture, un beau moment de liesse à prévoir. Le combat ne fait que commencer. Combat pour la démocratie dans le MoDem, combat pour la démocratie en France, en Europe. Combat pour les valeurs.
 
Et Quitterie Delmas, très courtisée par les média, prépare aussi les échéances futures avec gourmandise et application. 

01:20 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, statuts, Quitterie Delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook