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04/03/2008

Pas de blanc-seing pour la gauche ?

Le léger sursaut de Nicolas Sarkozy coïncide avec celui du MoDem qui, dans la plupart des dernières enquêtes locales, est en progrès. Fantaisie de sondeur ? Peut-être. Manipulation ? Peut-être. Je le crois un peu.
 
Et cependant, il existe une autre explication de ce mouvement : la gauche ne tente guère les élécteurs. L'appétit d'épicier de François Hollande, comptant à l'avance les villes "gagnées" par son parti, se pourléchant les babines, Julien Dray ajoutant q'il espère bien que le PS prendra Pau (sous-entendu "pour faire mordre la poussière à Bayrou"), tout cela n'est pas dans le ton de la modestie et de l'altruisme souhaités par les électeurs.
 
Les électeurs se moquent que le PS conquière des villes : ce qu'il veulent, certes, c'est pénaliser le comportement du président et la politique du gouvernement, mais c'est aussi que leurs villes soient gérées pour eux, pas pour le PS.
 
Sans doute l'abnégation et le pragmatisme du MoDem vont-ils bénéficier en fin de compte d'un signal amical des électeurs qui n'oublient pas que le plus bel espoir d'État impartial et de bonne gouvernance leur a été donné, durant la présidentielle, par François Bayrou.

11:53 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, municipales, ps, modem, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/03/2008

On se fout de nous

Un (un peu) meilleur sondage pour Sarkozy qui paraîtra comme par hasard trois jours avant le premier tour des municipales. Ca me rappelle le dernier sondage sur Bayrou paru le vendredi soir avant le premier tour de la présidentielle. De qui se moque-t-on ?
 
Pauvres cons. 

23:01 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : politique, sarkozy, municipales, sondage | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

MEDEF : boum ! règlement de comptes.

Laurence Parisot est une femme de pouvoir élevée à la garçonne, aimant jouer vite et faire des embardées énergiques. Il m'est arrivé de la croiser deux ou trois fois au début des années 1980 au siège de ce qui était alors le CDS, 205, boulevard Saint-Germain, à l'angle du boulevard Raspail. Travaillant pour Alain Lancelot, elle entretenait des contacts de travail réguliers avec Jacques Barrot, alors secrétaire général du petit parti centriste (il est aujourd'hui membre de la commission européenne). Une fille petite aux yeux très bleus, cultivant l'aspect vestimentaire poussiéreux et les bas de grand-mère.
 
Alain Lancelot était alors le patron de Sciences-Po (l'Institut d'Études Politiques de Paris). Le siège du CDS était envahi chaque soir par les étudiants de Sciences-Po, en particulier l'un des plus brillants, Benoît Vermander, qui devint vice-président des jeunes du CDS puis chargé de mission à la région Midi-Pyrénées sous la houlette de Dominique Baudis.
 
Vermander se promenait constamment avec une cinquantaine de Sciences-Po dans sa poche, qu'il étonnait par la hauteur de sa pensée. Il est monté si haut ... qu'il est devenu jésuite et auteur d'ouvrages de pointe sur la Chine... une double perte pour la politique.
 
Quoiqu'il en soit, Parisot fit son chemin loin de ma connaissance, dirigeant l'IFOP, et je la vis réapparaître au printemps 2005, lorsqu'il fut question de la succession d'Ernest-Antoine Sellière à la présidence du MEDEF.
 
Le frère de Nicolas Sarkozy avait un temps été pressenti pour ce poste mais il y était soutenu par l'industrie textile et le gouvernement chiraquien d'alors avait opportunément ouvert en très grand les frontières aux importations textiles chinoises, ce qui avait fait plonger en quelques semaines le secteur textile français. Comprenant le message, Sarkozy bis était resté dans son paddock.
 
Et c'est alors que, étiquetée chiraquienne pur sucre, ultralibérale, Laurence Parisot fut élue présidente pour cinq ans (jusqu'à la mi-2010).
 
On a vu qu'elle s'est depuis beaucoup rapprochée du président de la république que, paraît-il, elle croisait à Sciences-Po à la fin des années 1970, lorsqu'il venait y draguer les minettes sérieuses.
 
Elle n'a pas été élue avec les voix de l'UIMM à la présidence du MEDEF.
 
Après l'affaire de la Société Générale, qui n'est pas finie quant à ses prolongements de pouvoir, voici donc une nouvelle bagarre dans le patronat.
 
Plus j'y pense, plus je trouve que Sarkozy ressemble au petit personnage antipathique de l'album d'Astérix "La zizanie", qui sème la discorde partout où il passe. Vous avez dit rassembler ?
 
PS : concernant le dernier film tiré d'Astérix, il a dépassé les 6 millions d'entrées, mais il lui en manque 4 pour être rentable ; dur, dur.

15:33 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : medef, parisot, uimm | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Municipales de Paris XVIe : Jean Peyrelevade convaincant.

Quand j'avais treize ou quatorze ans, je rêvais d'intégrer l'école polytechnique, qui me semblait le parangon de l'excellence. Mon chemin a été différent, non pas celui de Victor Hugo qui, ayant échoué à l'X, est devenu ... Victor Hugo, je ne suis devenu que moi, mais incontestablement, Jean Peyrelevade est l'incarnation de ce que la formation de l'école Polytechnique offre d'épanouissement de l'intelligence opérationnelle.
 
Son ouvrage de 2005 sur "le capitalisme total" est un modèle de réflexion sur l'architecture de l'économie et sur la couleur de la globalisation, un sujet qui l'a toujours passionné. Son idée d'interdire les "stock-options" pour recaler les hauts cadres des entreprises aurait certainement un fort impact sur la gouvernance un peu folle de l'économie mondiale.
 
Il est critique sur la gestion de l'État. 
 
Dans le quartier où je vis, le XVIe, son image est bonne, celle d'un grand patron tourné vers l'humanisme et vers l'efficacité économique et membre de nombreux conseils d'administration. Il est "de la maison". Au passage, il est devenu patron du Crédit Lyonnais après les magouilles et non avant comme certains le prétendent.
 
Il est d'aileurs administrateur du groupe Bouygues et de diverses autres sociétés, ce qui lui vaut des critiques dans certains milieux mais pas à gauche
 
Quand on le croise dans la rue, on découvre un homme réservé, petit par la taille, mais très présent, un esprit ample, et que l'on devine énergique. Un peu d'accent du Midi, des costumes de banquier, une équipe enrubanée d'orange, font de sa rencontre un moment chaleureux et vivant et les gens n'hésitent pas à venir lui parler.
 
Il est certainement celui qui, aujourd'hui, peut donner le meilleur score au MoDem dans le XVIe et je lui souhaite de faire une grande percée dans un électorat qui serait honoré et intelligent de l'avoir pour maire. 
 
Il y a six autres listes dans le XVIe : trois de l'UMP, dont celle conduite par le député du XVIe sud, Claude Goasguen, et sa suppléante Danièle Giazzi, et sur laquelle figurent l'autre député (Bernard Debré) et l'actuel maire du XVIe, Pierre-Christian Taittinger (qui espère être reconduit par les élus de sa liste, bien qu'on ait vu qu'en 1989 l'élu ne fut pas celui qui avait été prévu). Les deux autres listes de l'UMP sont conduites l'une par David Alphand, délégué de l'UMP dans le XVIe nord (qui affiche clairement son étiquette sur son affiche), l'autre par le vibrion Claude Fain qui a créé la surprise en juin dernier en dépassant 11% dans la législative du XVIe nord aussi. La liste du PS et du PCf est conduite par Jean-Yves Mano, élu du XVIe depuis 1995 et adjoint au maire de Paris sortant. La liste des Verts est conduite par une personne que je ne connais pas et qui a été naturalisé d'extême justesse pour pouvoir se présenter, ce qui sans doute est utile à la démocratie. La liste du Front National est conduite par Martine Lehideux, soeur du député européen MoDem Bernard Lehideux ("on choisit pas sa famille", comme chante Maxime Leforestier).
 
De 1983 à 1995, il n'y a eu qu'un tour dans le XVIe ; en 2001, comme en 1977, il y en eut deux. Je pense que ce sera de nouveau le cas.

12:23 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, municipales, paris 16e, peyrelevade | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/03/2008

Quitterie Delmas trahie par ses propres amis !

À la demande unanime de mon fan club, j'ai ôté une note et corrigé celle-ci dont je ne conserve que les deux dernières lignes.
 
Puisque c'est comme ça, je vous ferai deux notes par jour, rien que sur Quitterie Delmas !
 
Na ! 

20:31 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Ingrid Betancourt : Quitterie Delmas avait raison.

Au début du mois dernier, Quitterie Delmas avait tiré le signal d'alarme sur la reprise de l'option militaire par le gouvernement colombien. Force est de constater qu'elle avait raison : le gouvernement colombien a opéré un grave coup de main militaire en Équateur, le pays voisin ! Voyons-en maintenant les conséquences.
 
En ce moment, la revue de blogs wikio manifeste son inquiétude pour Ingrid Betancourt.

12:05 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ingrid betancourt, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

6 et tag.

J'ai été "tagué" par Michel "Spaulding". BGR, lui, a tagué surtout les bien classés du top wikio, dont Quitterie Delmas.

Le jeu consiste à dire six choses sur soi et taguer six autres poires.

Voici les six choses :

- J'ai un secret.

- Je n'ai pas la télé.

- Je travaille trop sans gagner assez. J'aimerais travailler moins pour gagner plus.

- J'aime le château d'Yquem et je n'ai jamais goûté de château Pétrus.

- Je ne comprends rien.

- J'ai mauvais caractère.

And the six winners are ... autant désigner des gens dont on pense qu'ils vont rebondir : Michel Hinard, Nicolas Vinci, KaG, Alcibiade, GroDem, GrozBulles (je donne dans le collectif).

10:27 | Lien permanent | Commentaires (7) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quelle est la différence entre Sarkozy et Poutine ?

Réponse : presque aucune : pour l'un, la vie est Starmania. Pour l'autre, c'est Tsarmania...
 
Une autre : Avec Sarkozy, on ne dit plus "de quoi s'agit-il ?" mais "de quoi s'agite-t-il ?"
 
Cette note zaz a pour but d'illustrer un excellent article du "blog connectique" betapolitique. 

00:43 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, poutine, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

01/03/2008

Non à l'aéroport de Notre-Dame des Landes.

Le nouvel aéroport censé desservir le grand ouest reçoit ces jours-ci sa déclaration d'utilité publique. Corinne Lepage a exprimé des doutes sur la viabilité économique du projet et les Bretons craignent, les uns (en Loire-Atlantique) d'importants inconvénients pour l'environnement et le cadre de vie, les autres (dans les villes desservies par d'autres aéroports) une détérioration de leur desserte, qui aurait des conséquences économiques notables dans une région tournée à la fois vers l'export et vers le tourisme.
 
Non au grand aéroport. 

19:45 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bretagne, loire-atlantique, aéroport | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Je retire ma signature de l'appel de Marianne.

Je suis scandalisé par le honteux coup bas infligé par l'hebdomadaire Marianne à Jean-Luc Forget, candidat du MoDem à Toulouse. L'utilisation malveillante faite de propos honnêtes et introspectifs discrédite l'hebdomadaire de toute prétention républicaine. Je suis écoeuré.
 
J'ajoute deux très bonnes lesctures ici et .

10:41 | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : politique, forget, marianne, toulouse, municipales | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Ma dernière note sur Quitterie Delmas ?

Quitterie, ce soir, à Bagneux, a montré de grands progrès dans sa maîtrise de l'outil verbal : elle a posé ses mots, accentué ses idées, trouvant de l'épaisseur dans son discours et se conférant plus d'ampleur, plus d'envergure.
 
Quelquefois, je me rappelle le congrès de Lyon, début 2006, la petite nénette, pieds nus à l'hôtel, un peu vautrée sur le canapé du hall, devant un carton de pizza qu'elle avait dévorée pour se restaurer après une épuisante mais passionnante journée. Quel chemin parcouru depuis ce soir-là.
 
Quand j'entrai, je m'arrêtai pour la considérer avec respect, elle et les deux ou trois autres filles qui venaient de dîner avec elle à minuit. Quand je m'immobilisai devant elles, elle se redressa, ôta ses pieds nus (et très menus) du sofa et les reposa par terre, surprise.
 
Il n'y a pas si longtemps que, toujours en 2006, elle se plaignait de ses négociations pour le bureau des jeunes UDF de Paris, où on la chamaillait avec une grande mesquinerie. Et je lui disais : "pourquoi t'emmerdes-tu avec ces bêtises qui sont bien en-deçà de toi ? Tu as des choses bien plus importantes à faire".
 
Elle ne comprenait pas, alors. 
 
Et nous y voici.
 
Ou plutôt, la voici, elle.
 
Ce soir, elle est devenue une femme politique, une vraie. Elle va devoir en prononcer, des discours, pour trouver le ton juste, pour savoir faire une pause, pour chercher le sourire du public, pour soulever une salve d'applaudissements, pour entraîner une salle, mais elle a compris l'essentiel : quand on est à une tribune, on n'est plus comme dans la vie courante, il faut l'assumer et savoir en tirer les conséquences. 
 
Elle le fera, je n'en ai pas d'inquiétude, et elle deviendra cette "arme citoyenne" qui est son espoir intime. (Au passage, un "truc" emplyé souvent par Bayrou : terminer chacun de ses paragraphes par un mot qui exprime une valeur forte et positive : espoir, crucial, rénovation, etc).
 
Mais je n'écrirai pas ces pages suivantes.
 
J'ai dit voici quelques jours que j'étais tenté d'interrompre mon blog. En fait, j'éprouve une insatisfaction, une frustration. J'ai peut-être besoin de ce que les psy appellent une "libération". J'aime peut-être trop Quitterie pour que l'écrire soit sain.
 
Et puis, il me semble que je ne vois plus bien l'utilité de mes textes la concernant. Et il me semble aussi qu'elle en éprouve moins de motivation. Après avoir lu la note que j'ai rédigée dans la nuit, elle ne me téléphone plus à 7 h et demi du matin pour ronchonner parce que j'ai placé une virgule au mauvais endroit ou parce que j'ai dit trop de bien de quelqu'un qu'elle déteste. Bref, on ne se parle plus.
 
Alors sans doute est-il temps qu'elle se trouve un nouveau mentor pour sa panoplie.
 
Voilà pourquoi c'est ma dernière note sur elle. 
 
Dernière minute : Mais non ! il y en aura beaucoup d'autres !

02:35 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : quitterie delmas, modem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas soutient Marie Darves-Bornoz, la bonne gouvernance et la diversité à Bagneux.

Belle "soirée orange" à Bagneux autour de la tête de liste Marie Darves-Bornoz, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler et qui, en un mois, paraît avoir étoffé son expertise technique d'une grande maîtrise politique.
 
Comme la dernière fois, je suis arrivé par le train régional RER, station d'Arcueil-Cachan. Mais alors qu'à ma dernière visite à Bagneux, j'avais choisi un parcours compliqué et je m'étais instantanément perdu, cette fois, j'ai opté pour du simple : tout droit (rue de la Coopérative) puis, quand on ne peut plus aller tout droit, à droite à angle droit (rue Charles Bonnet). Bien m'en a pris : en quelques minutes, j'ai trouvé la place Léo Ferré et l'espace Léo Ferré posé sur la halle comme souvent les salles (ou les salles de justice) municipales du Moyen Âge.
 
Un peu étonnant de voir le libertaire Ferré honoré dans une ville communiste, mais après tout, il a chanté Aragon... 
 
Après avoir un peu tourné autour du bâtiment en même temps que d'autres personnes qui allaient au même endroit que moi, j'ai fini par trouver l'escalier qui montait vers des grappes de ballons oranges.
 
Avec une demi-heure de retard, je m'attendais à trouver la soirée commencée ; il n'en était rien. Je vis la dame qui râlait lors d'une des réunions précédentes à Nanterre, qui râlait parce qu'on demandait au MoDem local de soutenir la liste du blogueur citoyen Christophe Grébert. Puis je reconnus Bernard Lehideux, député européen, que je saluai et qui bavardait avec deux ou trois personnes que je découvris ensuite être des têtes de listes municipales dans des villes du département.
 
La fête orange ne concernait pas seulement les gens de Bagneux, mais de tous les Hauts-de-Seine.
 
En entrant enfin dans la salle où les choses devaient se passer, je vis Quitterie attablée (et accablée) par la rédaction de son discours. Je m'assis près d'elle.
 
En quelques minutes, tous les sièges installés autour de longues tables furent pleins. On en apporta d'autres. Enfin, il y eut certainement plus de 150 personnes assises, dont un très fort contingent local.
 
Marie donna la parole à Lehideux, qui fit un long exposé pour exprimer la très grande (et très manifeste) satisfaction qu'il avait d'avoir pu investir ou faire investir 32 têtes de listes ou chefs de files MoDem sur 36 communes altoséquanaises. Il ajouta une critique acerbe contre les clanismes de droite et de gauche.
 
Puis Chantal Brault, première adjointe au maire de Sceaux (une ville voisine), expliqua aussi la couleur orange dans cette partie des Hauts-de-Seine.
 
Puis ce furent non moins de six ou sept autres têtes de listes. J'avoue que je ne les connaissais pas tous, j'espère ne froisser personne si on me lit là-bas.
 
Le premier fut Antoine Dupin, se félicitant des 85 enfants cumulés des membres de sa liste de Meudon et de la moyenne d'âge (dans la petite quarantaine) d'une bonne partie des listes MoDem locales.
 
Le deuxième fut ... je ne sais plus.
 
Il y eut notre ami Jean-Louis Ragot, très entrain et flairant la victoire à Bois-Colombes, celui de Rueil (est-ce Philippe Trotin ?) soulignant la bipolarité géographique du département, Jacky Boulay (tête de liste dans la commune voisine, Châtillon, que nous avions vu à Clamart), le verbe mordant et l'accent très faubourien, celui de Montrouge (j'ignore son nom) qui conduit une liste alors que d'autres MoDem sont sur la liste du maire caméléon sortant Jean-Louis Metton, et enfin Vincent Wehbi (déjà vu à Bagneux et à Clamart), décidément très plein de métier : il commença par dire "je suis venu sans discours, alors j'embrasse Marie", ce qu'il fit aussitôt sur les deux joues, joignant le geste à la parole et suscitant la joie de la salle ; s'étant ainsi mis le public dans la poche, il posa discrètement son discours sur le lutrin et le prononça avec vigueur.
 
Je dois dire que j'ai un bémol à formuler sur plusieurs des messages adressés par ces gens ce soir à notre tête de liste balnéolaise : ils ont parlé de "tâche difficile", de "courage". Or l'impression que nous avons eue, Quitterie et moi, ce soir, était plutôt que Marie était sur un élan très ample, qu'elle jouait pour gagner, contrairement à plusieurs d'entre eux.
 
Cette mise au point faite, je reprends ma narration. Mon aparté correspond au moment où un groupe de musique et danse antillaise (de rythme très africain) se produisit pour notre très grand plaisir et celui de la salle, un peu lasse d'un chapelet de discours, nombreux il faut l'avouer.
 
Après cet intermède entraînant, vint le tour de Quitterie. En posant un peu plus ses phrases que d'habitude pour conférer de la solennité et de l'ampleur à son propos, Quitterie a exprimé toute la joie qu'elle avait de venir soutenir Marie, Patrice et leurs colistiers. Elle a évoqué cette ville de Bagneux que nous avons découverte et qui nous a touchés, dans l'assoupissement végétatif qui la tient en raison d'une stagnation clanique dont les effets sont évidents à chaque pas qu'on y fait. Elle a souhaité que puissent se développer à Bagneux des entreprises pour que les Balnéolais puissent travailler, car le chômage est bien plus fort là qu'ailleurs. Elle a évoqué les artisans, les commerçants, qui font le tissu économique et humain d'une ville et dont nous avons entendu les difficultés croissantes lors de la première réunion à laquelle nous avons assistée. Elle a, en somme, fixé les enjeux d'une élection municipale, bien au-delà de la sanction d'un président gesticulateur, enjeux de vie pour chaque habitant, pour les jeunes mères, pour les grands-pères, pour les enfants et les adultes, pour les bouchers et les cordonniers, pour la lumière chaleureuse d'une boutique dans la nuit de l'hiver, pour le passage protégé à la sortie de l'école, pour le métro qui permet de gagner une demi-heure de sommeil le matin et une autre demi-heure avant le dîner, le soir, pour l'installation d'un jeune couple mal-logé dans un vrai apprtement social, propre, libre, pour l'accès à Internet, encore si inégal et qui donne aux écoliers des instruments inouïs de savoir et de découverte, pour un arbre de plus sur une place, pour un concert à l'auditorium Léo Ferré, pour un vrai terrain de football avec une pelouse synthétique, tellement plus confortable (et à peine plus chère que l'enrobé, et plus résistante que le gazon qui devient boueux très vite), pour un meilleur usage des deniers publics, pour la fierté de vivre dans une ville où la diversité est une chance, pour le développement durable enfin, qui fera que nos enfants et nos petits-enfants seront heureux de nous avoir eus pour aïeux.
 
(Je viens de broder un peu sur le discours de Quitterie proprement dit, mais entièrement dans le même esprit et en respectant les lignes-force qu'elle avait choisies).
 
Je donne ensuite en blot l'ensemble des orateurs de la liste : le premier adjoint, Patrice Martin, très calme et plein de pertinence, Jamel, un étudiant en licence de droit âgé de 26 ans qui, si j'ai bien compris, n'a pas sa carte du MoDem (qui s'en soucie ?), se présente aux cantonales et figure sur la liste de Marie.
 
Il était intervenu lors de la première réunion à laquelle nous avions assistée et, s'étant fait remarquer, il a accepté de monter dans le train municipal, une bonne recrue que Quitterie a longuement félicitée. Il a dit son enthousiasme de la liste de Marie, parce qu'on y trouve la vraie diversité : des Antillais, des personnes d'origine maghrébine, des Asiatiques... "La vraie liste de la diversité", a-t-il souligné.
 
Après Marie, il y eut aussi deux sportifs, deux basketteurs, robustes comme des buffets renaissance.
 
Marie Darves-Bornoz, quant à elle, a démarré en seconde, un peu mou, puis elle est progressivement montée en puissance, jusqu'à un fort niveau d'éloquence.
 
Je n'ai pas chronométré son discours, mais il a certainement duré plusieurs dizaines de minutes et Quitterie, à côté de moi, notait comme les gens de là l'écoutaient avec une très grande concentration, cependant que défilaient des images en arrière-plan : Marie et ses colistiers, Marie et Bayrou, Marie et Attali (curieux, ces temps-ci), Marie et un haut personnage que je ne connais pas mais lui a remis un important prix lié aux Antilles (elle est fière d'être née à la Guadeloupe).
 
Sa dénonciation de la gestion communiste (une ville communiste depuis ... 73 ans !) avait plein de mordant : le mensonge au sujet du métro, puisque c'est par la faute de la seule municipalité qu'il n'est pas encore programmé à Bagneux, tous les autres budgets étant provisionnés ; la fuite des entreprises, très explicable étant donné que, par exemple, alors qu'il y a une imprimerie à Bagneux, pas un seul centime de l'énorme budget de communication de la ville (3 millions d'Euros remarqués par la cour des comptes) ne va dans la poche de cette entreprise locale ; l'urbanisme, puisque la mairie achète des terrains et maisons sans objectif précis en termes d'urbanisme.
 
Bref, Marie promet un audit.
 
Elle veut aussi développer les sports, pour lesquels un budget très consistant est dépensé sans résultat très concret.
 
Elle énonce une très longue liste de propositions de toutes natures, qui composent un vaste et fort programme, sur lequel elle s'élance avec cette autorité naturelle que j'avais déjà notée et qui ne lui vient vraiment que lorsqu'elle se laisse entraîner par la chose publique qui, véritablement, la possède. On sent qu'elle est faite pour ça et c'est ce qu'on dû se dire les gens de Bagneux que visiblement, elle a impressionnés.
 
Elle rappelle enfin que sa liste est soutenue par le MoDem, mais avant tout composée de citoyens.
 
La salle se lève pour l'applaudir quand elle a fini.
 
Et un air de musique arabo-andalouse, très joliment interprété, envahit la scène avec l'entrée d'un groupe musical ; malheureusement pour celui-ci, les gens ont soif et se dirigent vers le bar : on ne peut pas toujours tout avoir en même temps. Quelques courageux mélomanes résistent et restent.
 
Au bout de la table, un candidat d'Asnières s'assied près de Quitterie et parle avec elle de la situation locale : y aura-t-il un arc républicain pour renverser le "système Aeschlimann" ? Il l'espère, Quitterie aussi, et, en en parlant, on ne voit pas bien ce qui l'empêcherait. Espoir de voir Asnières libérée.
 
Puis nous allons boire un coca ; outre Quitterie et Virginie (et Marie, régionale de l'étape, et Jean-Louis Ragot, déjà cité parmi les têtes de listes), trois "citoyens démocrates" altoséquanais se sont déplacés : Guillaume Desrosiers, Domitille Marbeau et Marie-Laure Tréton, pleine de remarques très professionnelles sur les discours des différents intervenants.
 
Et on s'apprête à danser, et... je m'en vais.
 
Il y a donc 36 communes dans le département des Hauts-de-Seine, songe-je en repartant. Il faut donc que, les 9 et 16 mars, les systèmes claniques locaux voient ... 36 chandelles !