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19/03/2008

Clôture du Salon du Livre : où sont les mioches ?

Pour ce dernier jour du Salon du Livre, j'ai suivi deux tables rondes, l'une sur l'informatique comme outil pédagogique, l'autre sur les nouveautés et perspectives du numérique ludique, blogs d'enfants, communauté des lapins Nabaztag, institution nommée CUBE, et magazine Almanak adossé à un site dédié ouvert aux seuls abonnés.

Curieusement, ces deux tables rondes, calibrées pour intéresser des enfants, ne les ont pas attirés. Je dis curieusement mais en fait, il semble qu'il y ait eu moins d'enfants cette année que les précédentes. Il faudrait donc voir un rééquilibrage, les adultes se pressant en pus grand nombre qu'avant (c'est ce que disent les statistiques) mais les enfants en moindre. Et tout aussi curieusement (mais est-ce un hasard ?), la nouvelle disposition du salon correspond à cet équilibre nouveau : jusqu'ici, pour accéder aux stands de la littérature générale, il fallait traverser un maquis, un glacis, composé de petits stands, valeureux mais besogneux, de modestes maisons d'éditions, et de périodiques littéraires, puis une seconde rangée, faite de stands d'acteurs institutionnels, ministères en particulier. Si on y ajoutait l'envahissante cohorte des carrés des centre régionaux du livre parrainant des maisons d'édition locales, la littérature générale se trouvait effacée, noyée, ensevelie, alors que c'est elle qui doit servir de moteur à l'ensemble.

Le nouveau dispositif met la littérature générale en pointe, en exergue, en fait une vitrine. Il est trop tôt pour parler de réussite, il faudra encore une ou deux éditions du Salon pour en juger, mais le signe paraît favorable.

À l'heure du bilan, j'ai envie d'énumérer des "choses vues" comme dirait Victor Hugo : des couvertures de livres ("Comment draguer une militante pendant une réunion politique" fait partie des incontournables que tout adhérent du MoDem devrait recevoir avec sa carte orange), des scènes comme une conférence de trois importantes (ou plutôt se pensant telles) jeunes femmes sur le stand d'une radio, formant une sorte d'anti-phrase des Trois Grâces, qu'on aurait eu envie de surnommer les Trois Pimbêches ou les Trois Pétasses ; le vote pour le prix France Télévisions sur le stand éponyme, les cookies au chocolat blanc de la boutique là-bas à gauche, le direct de Morandini le vendredi, juste après celui de Jacques Pradel, sur Europe 1, les deux directs simultanés, presque en continu, de France Inter et France Culture, sorte de refuge ultime du service public et de la noble culture du livre roi ; les journalistes de Médiapart se relayant pour tenir le stand de leur publication, Sylvain Bourmeau tout anxieux hier, Jade Lyngaard toute disponible aujourd'hui, avec ce chiffre de 4 000 abonnés franchi pendant la durée du Salon, l'absence des Musulmans qui sont pourtant la large majorité des francophones aujourd'hui, un blogueur de BD expliquant avec modestie qu'il ne sait pas très bien déterminer la fréquentation de son blog, l'un de ses compteurs indiquant 20 000 visiteurs uniques par jour, l'autre 35 000 (ça rend modeste quand on en a 300), des jolies filles un peu partout, tenant des stands, ou hôtesses (parfois mal élevées mais ne comptez pas sur moi pour dénoncer) ; ma première incursion, au bout de huit ans, sur le stand du Syndicat National de l'Édition (SNE), qui m'a donné envie d'y faire adhérer ma modeste société, la maraude dans les stands alléchants d'Albin Michel, de Gallimard ou de Grasset, les petits éditeurs courageux défendant leurs oeuvres avec une patience manifeste et blasée, les périodiques faisant dans l'institutionnel placide et distrait, les chaînes de télévision moins présentes depuis deux ans (exit par exemple l'enregistrement de l'émission de PPDA pour LCi sous les yeux des passants du Salon), les livres électroniques exposés sous des bulles de plexiglas, les auteurs qu'on croise comme d'habitude et qu'on finit par ne plus remarquer... les chenilles d'élèves de CM2 comme des petits canards suivant Mme l'institutrice (la maîtresse ?), les conférences savantes au bar des sciences ou les conciliabules au bar tout court ; les bouteilles de bordeaux qu'on débouche vers midi et demi ; les gens qui s'asseyent par terre adossés aux cimaises des stands pour croquer leurs sandwichs de pain suédois ; l'entrée des VIP et des professionnels bloquée samedi après-midi pour d'obscures (et tues) raisons de sécurité, Aznavour qu'on fait passer quand même quand l'actrice Mireille Perrier et des écrivains dont je préfère taire le nom de peur d'éclabousser le salon, restent bloqués dehors, comme d'ailleurs la psy Caroline Thompson (que je retrouve vieillie, semblant liftée et le cheveu de couleur trop artificielle - qu'elle était belle quand nous avions treize ans !), comme aussi Jean-François Kahn que cependant une très joie jeune femme du très efficace stand de Plon ne tarde pas à secourir ; le généreux éditeur Florent Massot, le cheveu toujours en bataille et l'oreille scotchée à son téléphone portable ; l'expo du "Chat" de Gelluck où tout le monde se bidonne devant une mappemonde en forme de tête de chat, devant une machine à écrire dont les touches portent des signes faits avec les mains ("une machine à écrire pour sourds-muets") ou devant des toiles ornées de dessins hilarants et glaçants à la fois, Xavier Darcos ferraillant avec des gamins de douze ans dans un test de connaissances sur le stand du ministère de l'Éducation, bref, presque une semaine de vie quotidienne en mode "salon" (et encore : j'ai raté la fin du samedi et le dimanche entier) ; et l'envie un peu périlleuse (compte-tenu de mes propres publications) d'y avoir mon propre stand.

L'an prochain, le pays à l'honneur sera le Mexique.

Caramba !

Cuacua come kiki ? demanderait Averell Dalton.

Ah oui, j'oubliais : un quart de la surface du salon est désormais dédié à la BD. Un peu trop pour le nouveau public ? Peut-être.

Une dernière chose : le salon n'est pas équipé de WiFi et c'est très regrettable, car nous étions plusieurs à avoir envie d'y faire du live-blogging ou du blog en direct.

Et aussi : l'an prochain, il faudra que je trouve le moyen d'y amener Quitterie Delmas.

Je retourne à mes livres.

L'élection municipale passée et les perspectives du MoDem parisien semblant particulièrement nébuleuses, j'en profite pour retourner à mes livres avec une certaine joie.
 
J'adresse tous mes voeux à ceux qui comptent s'investir dans la période prochaine. 

10:29 | Lien permanent | Commentaires (6) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Adhérents du MoDem, il faut faire bouger les choses.

Voici maintenant les élections municipales passées.
 
Elles ont apporté leur lot de succès et de frustrations. Il est apparu avec clarté que la nécessité de modifier l'inspiration de l'entourage de Bayrou était pour le Mouvement Démocrate une question de survie : il ne peut être question de gagner des points en s'appuyant sur des logiques qui ont fait leur temps.
 
Bayrou, avec "la France humaine", en 2002, à la présidentielle (thématique inspirée par Marielle de Sarnez), avait obtenu 59 000 voix à Paris. La même Sarnez, avec "un Paris plus humain" (la même thématique) a obtenu, à Paris toujours, 60 000 voix, au lieu des presque 200 000 de la présidentielle. Il n'y a pas photo et ce n'est pas avec les seuls 60 000 indécrottables (et respectables) humanistes parisiens que l'on pourra se placer en situation de conquête.
 
Il faut, comme à la présidentielle, des idées neuves et du sang neuf.
 
Il faut surtout que les adhérents soient écoutés. Je regrette beaucoup d'avoir lu, dans "Libé" hier, que Bayrou comptait "sélectionner" les responsables départementaux. J'ai apprécié en revanche qu'il les veuille jeunes et renouvelés.
 
Les sélectionner ? Et la démocratie ? C'est fait pour les chiens ?
 
Il faut donc envoyer clairement à Bayrou le message de ce que les adhérents souhaitent : une démocratie authentique et enracinée, un renouvellement intégral, un projet débattu partout et par tous.
 
À Paris, en particulier, il est urgent de soulever une lame de fond pour balayer des logiques qui n'ont jamais gagné et qui ne peuvent pas le faire. J'attends les prochaines propositions et analyses de Quitterie Delmas avec un vif intérêt

08:48 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : modem, adhérents. | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

18/03/2008

Vive le livre numérique !

Ayant constaté que la sélection d'un de mes articles relatant des déclarations de Quitterie Delmas hier par l'édition de 8 heures de Cozop avait fait faire un bond colossal à mes statistiques, je suis parti pour le Salon du Livre tout enjoué que les engagements de Quitterie intéressent à ce point les internautes. En arrivant, j'ai pu saluer Joseph Macé-Scaron, dont j'ai parlé hier, et que j'ai félicité pour la nouvelle maquette du Magazine Littéraire.
 
Le temps d'avaler un sandwich au rôti de boeuf, et me voici devant une table ronde dans le village "nouvelles technologies" du Salon.
 
Trois intervenants sont là pour présenter leurs produits.
 
Le premier, Bookeen, fait passer le sien dans le public et, pour la première fois de ma vie, je peux "feuilleter" un livre numérique écrit à l'encre électronique. C'est fascinant, je suis enthousiaste. Je suis persuadé qu'il y aura un avenir considérable pour cette technologie. Le représentant de Bookeen signale qu'une seule et même société est pour le moment détentrice de la technologie de l'encre numérique et que tous les produits sont articulés autour du même module livré par cette source. Cette vérité (qui n'est pas contestée par les autres) lui permet de souligner que son "Cy-book" est le moins cher : 350 €. Il est actuellement diffusé en Italie (et pourtant, c'est un produit "français") et débute en France.
 
C'est un instrument très sophistiqué, mais basique. Le suivant, Iliad, est fabriqué par la société 4Dconcept, il incarne déjà une évolution suivante : connexion WiFi, et surtout capacité pour l'utilisateur d'écrire sur l'écran. On a alors véritablement une forme phénoménale de ce qui, dans notre enfance, s'appelait une "ardoise magique". La polyvalence de ce produit le rend précurseur, on s'en doute. Mais son prix est encore prohibitif : 650 €. Il est par exemple l'un des supports de l'e-paper des Échos que j'ai signalé hier.
 
Quelqu'un sort d'une poche la génération suivante, encore interdite en France : le "Kindle" d'Amazon.com. Il ajoute un clavier à l'écran et se présente comme un véritable petit PC portable. Si je comprends bien ce qui est dit ou suggéré, c'est la FNAC qui a fait bloquer l'entrée de ce produit en attendant de sortir le sien.
 
Il faut dire que l'enjeu est immense : il s'agit du catalogue d'ouvrages numérisés accessible. On rejoint tous les débats qui courent depuis des mois sur les immenses mouvements de numérisation qui agitent les commentateurs autour de Google par exemple, ou de la BNF.
 
On rejoint aussi ce que j'ai entendu lors de la table ronde sur les libraires : sur les supports Cy-Book et Iliad, on peut d'ores et déjà télécharger des livres chez certains libraires. Ce mouvement s'accélérera en 2009, après la sortie de Kindle et de son concurrent de la FNAC.
 
Deuxième débat pour moi de la journée : les auteurs. Trois intervenants se succèdent à la tribune : Lulu.com, manuscrit.com et la SGDL (Société des Gens de Lettre).
 
Lulu.com est une société américaine dotée d'une antenne européenne à Londres. C'est une invention formidable pour la liberté : finis le filtre de l'éditeur et la dictature du tirage. Un éditeur édite un auteur pour la qualité de son livre, mais aussi pour son statut médiatique, sa capacité de vendre de nombreux exemplaires. Avec Lulu.com, il n'y a plus de seuil d'accès : un auteur existe dès le premier livre vendu. Il m'arrive souvent de rencontrer des documents adaptés à un marché de quelques dizaines d'exemplaires (voire cent ou deux cents grand maximum) et, dans les conditions ordinaires, leur édition n'est pas envisageable : un imprimeur ne peut faire face à deux cents exemplaires à un tarif compétitif. Avec Lulu.com, le tarif est accessible ; qui plus est, on peut débuter avec un ou cinq exemplaires : l'investissement initial n'existe plus. C'est une révolution de la microédition, et de l'édition tout court. Dommage qu'aucun acteur français ne s'en soit emparé.
 
Lemanuscrit.com est une maison d'édition plus classique, mais basée sur Internet et livrant des oeuvres sous forme numérique ou sur papier. Il lui est arrivé une fois de tirer (et vendre) un ouvrage à 15 000 exemplaires, ce qui couronne huit ans d'efforts et laisse présager un avenir plus lumineux encore.
 
La SGDL, elle, est un acteur historique du droit d'auteur, puisqu'elle a été fondée en 1838 par Victor Hugo et Balzac. Son représentant insiste sur la protection des auteurs et signale à Lulu.com qu'ils ne font pas assez d'efforts pour inciter leurs auteurs à respecter les règles du dépôt légal. Il indique que ce dépôt n'est pas une punition, mais un réel instrument de postérité pour les auteurs : c'est par le dépôt légal des "Chants de Maldoror", par exemple, qu'a été sauvée l'oeuvre de Lautréamont, car c'est l'unique exemplaire qui fut retrouvé après son décès et qui servit aux éditions suivantes.
 
Étant donné que pour lemansucrit.com comme pour Lulu.com, il existe une faculté de n'acheter les ouvrages que sous forme de fichiers numériques, je me fais la réflexion, en repartant, que la BNF doit se doter d'une formule de dépôt légal de fichiers numériques, au lieu que ce soit toujours sous forme de livres imprimés, même si un volume tiré par Lulu ne coûte pas plus de 5 €.
 
La jeune femme (Karine Papillaud) qui présentait les premiers débats du village numérique a disparu, remplacée par un homme à voix. On y a perdu en charme et gagné en humour.
 
Demain, c'est le dernier jour du salon, celui des enfants. Les textes par lesquels j'ai rendu compte de ce que j'y ai vu ne sont pas ceux que mes lecteurs ont le plus lus. Cependant, je suis heureux et fier de les avoir faits, car ce qui caractérise un journaliste est qu'il devient le témoin des événements de son époque. En témoignant sur le Salon, j'ai rempli ma fonction autoproclamée de journaliste citoyen. 

François Bayrou à "Libé" : "une génération politique nouvelle".

François Bayrou donne quelques indications sur le passé récent, le présent et le futur, aujourd'hui dans le quotidien "Libération" : "On va faire naître une organisation politique nouvelle, à partir d'une génératin politique nouvelle. Face aux caciques, c'est formidable d'avoir ce bain de jouvence. On va les former, on va les lancer, et on va leur faire la place".
 
Il affirme par ailleurs ne s'intéresser qu'au projet et analyser que les Verts ne resteront pas longtemps arrimés au PS, auprès duquel ils déclinent.

20:20 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, modem, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Magouilles de l'UMP, vacuité du PS : le MoDem, alternative globale.

François Bayrou a été battu à Pau parce que comme au premier tour de la présidentielle, les sarkozystes ont passé des voix à la gauche - qui n'a pas eu le coeur de les refuser, on s'en doute.
 
C'est lui que l'on accuse de magouille et de jeu glauque, mais c'est lui qui est victime de magouille et de jeu glauque.
 
Le PS, à Pau comme ailleurs, triomphe donc dans une ambiguïté malsaine. Partout en France, l'électorat de droite, écoeuré, est resté chez lui au lieu de voter, l'électorat populaire fulmine et prépare une nouvelle vengeance contre la classe politique, l'électorat de gauche, dépourvu de stratégie autre que l'hégémonie instinctive et quasi-organique, s'est précipité sur la manne électorale.
 
Ainsi va la France de sottise en sottise.
 
Et ainsi descend-elle de marche en marche l'escalier des enfers pendant que ses élus se goinfrent sans vergogne.
 
Plus que jamais, la France a donc besoin que ses forces vives s'engagent, se réengagent, qu'elles viennent à la lutte, qu'elles se mouillent comme à Asnières pour renverser les systèmes verrouillés et claniques, appuyés sur des dévoiements scandaleux. La France a besoin d'une alternative globale et seul le MoDem, qui refuse de se plier aux oukazes des grands partis duopolistiques, peut jouer ce rôle.
 
Oui, plus que jamais, il faut qu'il veuille le faire, il faut qu'il bâtisse une alternative globale au système qui verrouille la France et l'asphyxie.
 
Je souhaite donc par exemple que les adhérents déshérents du MoDem parisien se rassemblent au plus tôt autour de Quitterie Delmas pour y travailler avec méthode et ferveur.

02:48 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, modem, bayrou, quitterie delmas, pau | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

17/03/2008

Quitterie Delmas, sur BFM Radio, met l'accent sur les adhérents du MoDem.

Invitée avec Bernard Sananès (qui faisait partie lui aussi de l'équipe jeune centriste d'Éric Azière dans les années 1980 et s'est ensuite reconverti en pub et en villepinisme), Quitterie Delmas s'est une fois de plus employée à synthétiser les élections municipales : "la gauche a une bonne image de gestion des villes". Elle a rappelé le vrai score moyen des listes du MoDem. "François Bayrou a rempli son job de chef de parti" en retroussant ses manches pour se présenter aux municipales ... puis elle a élargi le débat : "le PS et l'UMP ne sont pas sincères". "Aujourd'hui, on a besoin ... de trouver de nouveaux clivages".
 
Le MoDem no future ? "Il serait suicidaire de ne pas vouloir apporter quelque chose de nouveau à la vie politique française". "Les 65000 adhérents ... ont beaucoup à apporter à la vie politique française". Toujours dans le même sillon, elle a donc mis l'accent sur les adhérents, leur rôle, leur engagement et leur pouvoir.
 
Un secrétaire d'État à l'économie numérique ? Ce qui rend Quitterie vigilante, c'est "la liberté d'expression sur Internet" : "je n'ai pas envie que l'État mette son nez là-dedans".
 
Sur le Tibet, "en parler de plus en plus fort" ... mais "on est tenu" par les marchés ... "je n'ai pas la solution magique". Mais il faut progresser, pour "notre amour de la démocratie".

Salon du Livre : la journée des professionnels.

Le lundi est la journée que le salon du Livre réserve traditionnelllement aux professionnels, bibliothécaires, libraires, voire prof. Pour certains éditeurs chevronnés c'est encore le moment de travailler un réseau de terrain qui peut rester précieux pour des ouvrages que les gros diffuseurs absorbent mal. Il n'y a pas si longtemps, Berger et Fasquelle faisaient là encore leur apparition la plus remarquée au salon sur leur stand Grasset, toutes voiles dehors pour leurs correspondants. Bien dans la tradition, le longiligne Nora était là ce matin quand je suis passé dire bonjour (on a eu la gentillesse de m'y offrir un verre du jus d'un fruit exotique orange).
 
Plus loin, j'ai croisé le jovial Jacques Clément, de chez Coop Breizh, qui m'a tout de même confié ses soucis dus au fort tassement du marché du disque, qui représente une consistante proportion de leur chiffre d'affaires. 
 
J'ai assisté cet après-midi à l'une encore des tables rondes sur l'économie du livre et le numérique. Elle était intitulée "Les libraires doivent-ils avoir peur du numérique ?" et, à en juger par l'épaisse foule de libraires qui débordait largement l'espace de la conférence, il y a bien une partie d'entre eux qui se demande s'il faut avoir peur.
 
Excellent exposé d'un personnage (est-il celui de Numilog ?) pour cerner le sujet et le distinguer en plusieurs branches : la vente par Internet et l'édition numérique notamment, cette dernière partie lui paraissant plus menaçante mais éloignée dans le temps.
 
Sur le commerce en ligne, phrases rassurantes pour expliquer qu'il plafonne, selon ce qu'on a observé, à 15% du marché en général.
 
Un représentant de "Google recherche de livres" est là pour expliquer qu'il ne faut pas avoir peur de lui et que d'ailleurs Google s'emploie à rendre bien des services aux libraires.
 
Un libraire trsè en pointe définit l'avenir et se montre confiant en relevant que la mutation du commerce des livres permettra d'inverser la tendance qui, jusqu'ici, voulait que les libraires occupassent toujours plus d'espace ; il ajoute que la profession va changer et que ce qui sauvera le métier, c'est tout l'ensemble de services rendus aux lecteurs et aux autres.
 
C'est sur cet excellent postulat que je m'éloigne, appelé par une voix familière.
 
Avant de partir, je passe saluer Jean-Louis Hue au Magazine Littéraire mais ... il n'y est plus : le magazine, autrefois dirigé par Nicky Fasquelle, a quitté la rue de Texel où il avait rejoint un groupe, et a fini par rallier, avec ce groupe, les locaux du Point et l'avenue du Maine.
 
Goddam ! comme dirait Figaro. On m'a tout caché pendant que je m'occupais d'autre chose.
 
Et le plus drôle, c'est qu'il a désormais pour directeur de la rédaction Joseph Macé-Scaron, qui faisait partie de l'équipe des jeunes du CDS présidée par Éric Azière dans les années 1980 (et que j'ai lu plus récemment dans "Marianne"). Décidément, le monde rétrécit. 

Quitterie Delmas sur Europe 1 : "une crise politique majeure".

Dans son deuxième débat des jeunes pour les municipales sur Europe 1, Quitterie Delmas a insisté sur la "crise politique majeure" que représente l'abstention record.
 
"On a un parti qui est en train de se construire... on n'a pas fait pschitt..." "Je voudrais qu'on ne vole pas les listes sans étiquette" non plus. "Il est impossible de compter les voix dans cette élection". Les candidats sur des listes conduites par d'autres partis sont comptés avec ces partis. "Je préfère qu'on ne compte pas (les voix) et qu'on participe à la rénovation de la démocratie".
 
"Je suis triste que Jean Tibéri soit réélu". "Collectivement, je pense qu'on a une responsabilité... avec Bertrand Delanoë".
 
"Non, Bayrou n'est pas mort (J'en profite pour signaler que dans le débat précédent, Catherine Nay avait dit dans la même phrase que Bayrou était mort mais qu'il serait là pour la présidentielle de 2012). Il a entrepris un chemin qui est difficile". "Tant que la classe politique ne sera pas plus représentative, nous aurons vocation à nous engager".
 
"Le but du MoDem est de répondre à une soif d'engagement politique".
 
"Il faut respecter le MoDem et arrêter de lui infliger la double peine, parce qu'on n'est jamais du bon côté (selon les commentateurs)". "Je félicite Martine Aubry, par exemple" qui s'est alliée avec le MoDem sans y être contrainte par la nécessité.
 
"Les réformes ne se feront qu'avec l'assentiment des Français". "O peut tous changer au quotidien les choses". "Il faut moraliser le capitalisme financier".
 
"Je ne souhaite pas qu'on continue à accentuer la dette publique". Il va falloir inventer autre chose pour résoudre les problèmes d'urgence".
 
"Il y a une piste qui m'intéresse... la distribution des revenus du capital".
 
"J'encourage tous ceux de notre génération à s'engager" (pas seulement e politique). "C'est à notre génération d'apporter sa contribution à l'avenir".

Salon du Livre : le débat sur le numérique continue.

Samedi matin, j'ai réussi à capter une grande partie d'un débat où il était question du modèle gratuit et du modèle payant. S'y trouvaient David Dufresne, de Médiapart (un peu tendu avant l'ouverture du site qui a eu lieu hier), Pierre Haski, cofondateur de Rue89 (qui a expliqué que son site ne vivait ni de la pub ni des clics, mais de prestations annexes de services), Philippe Thureau-Dangin, de Courrier International, et un représentant des Échos.
 
Ce dernier est arrivé avec un e-paper, Les Échos sur support numérique portable, un produit encore très coûteux, mais qu'il a très bien vendu, et qui permet d'avoir son journal électronique chaque jour. Il regrettait qu'aucun éditeur ne se soit joint à l'initiative, car cela aurait fait baisser le coût unitaire. Et il a raison : l'édition "grand public" doit se tourner vers les produits innovants à forte marge pour restaurer sa situation économique difficile. C'est ce que j'écrivais l'an dernier et je le pense plus que jamais.
 
Dufresne a présenté Médiapart et l'idée qu'ils ont eue pour organiser une articulation entre gratuit et payant. Il a signalé que Médiapart serait gratuit pendant quelques semaines.
 
Haski a défendu le modèle gratuit, tout en expliquant que la comptabilité des clics restait fragile pour envisager une rentabilité, puisqu'il lui a fallu s'inspirer de la fondation Mozilla pour définir un éqilibre économique.
 
Je n'ai pas entendu ce qu'a dit Thureau-Dangin mais je signale un intéressant article de sa publication.
 
Et ce matin, un très intéressant exposé sur la communauté Couperin.org, qui rassemble des chercheurs et des entités de recherche autour de partage et de commercialisation. 

Quitterie Delmas sur France 24 : "on a tenu la promesse faite à l'élection présidentielle.

Invitée de la chaîne France 24, Quitterie Delmas a commencé par saluer la bonne image des équipes de gauche qui ont souvent été reconduites dès le premier tour, et elle a souligné que dans les 350 villes où le MoDem s'est présenté, il a obtenu 16% en moyenne.
 
Elle a estimé que les Palois avaient mis en doute le fait que Bayrou puisse être assez disponible pour eux. Et d'ailleurs, elle s'est félicitée que d'un mal puisse sortir un bien, puisque du fait de son échec, Bayrou sera plus disponible pour construire le MoDem.
 
La stratégie du MoDem, a-t-elle martelé, a été faite dans chaque ville, et les alliances au 2e tour dans chaque ville, en fonction des intérêts des gens, avec le but de dépasser les étiquettes pour ne considérer que l'intérêt général. En somme, "on a tenu la promesse de l'élection présidentielle".

Bilan contrasté pour le PS du Finistère.

À l'occasion des élections municipales, le Parti Socialiste a certes ravi Quimper à l'UMP (qui avait pris cette ville en 2001 au PS qui l'avait prise en 1989 au RPR et ainsi de suite), mais il a perdu de nombreuses villes-clefs : Châteaulin, Concarneau, Douarnenez, Morlaix et Quimperlé en particulier.
 
En pleine vague rose, le PS n'a dû de conserver l'un des bastions de la gauche, Penmarc'h, qu'à quelques poignées de voix, de la même façon qu'en pleine vague bleue, au printemps, la députée UMP sortante avait été sortie par le PS. Il semble donc que la politique soit devenue un peu folle en Finistère, ou que l'esprit de contradiction s'y soit développé d'une façon superlative.
 
Le cas le plus significatif est Pont-l'Abbé, dont j'ai parlé à propos du trader Jérôme Kerviel. J'ai indiqué dans cette note précédente qu'en près d'un siècle, la ville avait fait un balancier strict d'un mandat sur l'autre, passant constamment de droite à gauche, puis de gauche à droite, sauf lorsqu'elle fut dirigée par un centriste qui fit ... deux mandats successifs ! avant de prendre hélas sa retraite. Eh bien, ça n'a pas manqué : au premier tour (il n'y avait que deux listes, les MoDem locaux n'ayant pas réussi à s'entendre entre eux pour en faire une troisième d'alternative aux deux autres), la ville est passée de droite à gauche ... pour 26 voix. Vingt-six et pas une de plus. J'espère qu'avec ce genre de résultats, on finira par comprendre que ces villes ont en fait besoin d'être gérées au centre, en mélangeant des points de vue de droite et de gauche, et non d'une façon polarisée.
 
En tout cas, le rééquilibrage semble amorcé en Finistère. 

03:05 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, municipales, ps, finistère, bretagne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

16/03/2008

Quitterie Delmas dans "le Parisien" : "en colère contre Delanoë mais aussi contre Marielle qui a perdu sa légitimité".

"Le Parisien" d'aujourd'hui évoque, p. 2, un "règlement de compte en vue à Paris pour le MoDem" et rapporte les propos d'un élu (battu) : "Il va falloir tirer les conclusions de la stratégie de Sarnez, y compris pour la fédération qu'elle dirige !".

"François Bayrou avait pourtant flairé le piège... un peu avant le premier tour", note le journaliste. Mais la stratégie de sauvetage qu'il déploie se heurte au refus de Sarnez, conclut-il.

Sur Médiapart, le tout nouveau site d'info (gratuit pour quelques semaines), Quitterie déplore le « signe qu’envoie Bertrand Delanoë.60000 votes MoDem pour zéro élu, c’est pas terrible ». "Marielle de Sarnez devra prendre acte de l’échec de sa stratégie. Quand on travaille seul, voilà ce qu’on récolte." (Courez lire le reste).

15/03/2008

Et si on se cotisait pour aider les candidats malheureux ?

Je relaie l'utile article de Marianne Kraft sur France Démocrate.

11:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, modem, municipales | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

14/03/2008

Quitterie Delmas, sur Europe 1, estime que l'UMP est "prise en otage" par les Hauts-de-Seins.

Sur Europe 1 en direct au moment même où j'écris, en même temps que Roger KAroutchi (UMP) et Annick Lepetit (PS), Quitterie Delmas a estimé que la crise de l'UMP serait mieux résolue si l'on y écoutait mieux les militants et si ce parti n'était pas pris en otage par les Hauts-de-Seines, répondant ainsi à la suggestion que Karoutchi puisse prendre prendre la tête du parti. "Balkany, Devedjian, Karoutchi, j'ai le sentiment que l'UMP est un peu prise en otage par les Hauts-de-Seine".
 
Elle s'est réjouie de la stratégie républicaine en oeuvre à Asnières pour renverser le système Aeschlimann
 
Au milieu d'un océan de pub, elle a pris l'exemple de Marseille et du moratoire sur l'incinérateur de Fos pour démontrer que les alliances de second tour du MoDem ont été faites sur des éléments de projets au service des habitants des villes.
 
"Le Mouvement Démocrate est en train de tenir les promesses faites par François Bayrou lors de l'élection présidentielle" : renouvellement des candidats en particulier, mais aussi preuve que le clivage droite-gauche n'est plus pertinent. 
 
Elle a très bien conclu sur le fait que l'abstetion est le signe d'une crise politique très profonde pour laquelle il est nécessaire de bâtir une alternative

Le salon du Livre s'entr'ouvre au numérique.

Depuis que Sarkozy est devenu président, on est fliqué partout. On pourrait s'attendre à ce qu'au salon du Livre de Paris, événement plutôt anodin du point de vue politique et gangstérien, on trouve un havre de liberté. Hélas, avec l'invitation d'honneur de l'État d'Israël, le salon est devenu un bunker, avec contrôles renforcés et longues files d'attente à l'entrée.
 
Pourtant, aux dires d'un blogueur amusé dont je parlerai dans un instant, le salon est resté hier après-midi ouvert à tous les vents et sans le moindre contrôle... pendant plusieurs heures... N'ilmporte quoi, donc, comme d'habitude.
 
Cependant, j'y viens toujours avec la gourmandise d'un gamin qu'on lâche dans une confiserie, les yeux écarquillés devant tous ces trésors qu'on nomme livres.
 
Cette année, outre une réorganisation spatiale et un relookage que je trouve heureux l'une comme l'autre, l'événement est l'irruption du numérique : une web TV disponible sur le site du salon et un cycle de conférences sur les différents aspects de l'évolution de l'édition vers le numérique.
 
J'ai assisté aujourd'hui à deux débats.
 
Le premier, en fin de matinée, rassemblait quatre blogueurs autour d'une jeune femme d'Arte. J'ignore l'identité de l'un des blogueurs. Le second est le spécialiste français du livre numérique, il porte un nom italien et, après avoir longtemps tenu un blog sur le roman japonais, se cantonne désormais à un blog lié à son activité professionnelle (lassé d'un blog lui coûtait un temps considérable sans lui rapporter rien). La troisième est une sorte de Quitterie Delmas de droite de la blogosphère littéraire, prénommée Florence, très mondaine, qui s'enorgueillit de 4000 visiteurs par jour sur son blog personnel, qu'elle cumule avec un blog professsionnel qui est destiné à un travail d'amélioration de logiciels avec les blogueurs utilisateurs. Le quatrième prénommé Gilles (je pense que son patronyme est Cohen-Solal) est le blogueur des éditions Héloïse d'Ormesson. Il a 300 lecteurs par jour, beaucoup moins donc, et qui laissent très peu de commentaires, ce qui ne dépayse personne.
 
Il défend la culture Internet tout en avouant n'y comprendre rien, ne pas savoir inclure un lien dans un texte, bref, ne pas être du sérail, mais il veut croire dans l'esprit. Il note cependant que Guy Birenbaum, qui a publié le livre du blogueur vedette Ron l'Infirmier, n'a vendu que 2000 exemplaires du livre, ce qui est un tout petit chiffre dans l'édition, alors qu'il était une grande vedette de la blogosphère. Lui-même avoue cependant dire exactement ce qu'il pense sans se retenir sur le blog et espère qu'ainsi une forme de critique libre peut progresser et faire progresser un marché de l'édition dévoré par la cavalerie budgétaire et la corruption. Hélas, la Quitterie de droite lance que, selon elle, la blogosphère littéraire est très corrompue aussi. C'est donc sans espoir, se lamente le blogueur.
 
Avant ce premier débat, j'avais assisté en direct et d'une façon apparemment transparente, aux trois derniers tours de scrutin du prix Essai France Télévisions, décerné à "Une enfance algérienne" (piquant, une année où, en raison de l'invitation de l'État d'Israël, la plupart des écrivains et éditeurs venus du monde musulman sont absents, ce que je regrette, autant d'ailleurs que le tri sélectif d'auteurs israéliens par les autorités de ce pays dénoncé par Haaretz, j'ajoute que j'ai beaucoup d'estime pour Shimon Peres, militant infatigable de la paix équitable).
 
Le deuxième débat, l'après-midi, était beaucoup moins directement littéraire, mais posait d'une façon beaucoup plus crue la question des évolutions technologiques et de l'avenir de l'économie de l'édition.
 
Trois intervenants seulement autour de la même jeune femme : Serge Delloye, représentant Hachette et le Guide du Routard (je crois que c'est un parent de la fille d'Ingrid Betancourt), un inconnu qui a proclamé ne pas exister et n'avoir pas d'autre interlocuteur que des médias spéciaux (il a présenté un logiciel étonnant qui permet de sonoriser un texte mot à mot), et un autre inconnu chargé de vanter les nouveautés technologiques (pas toutes inintéressantes d'ailleurs) de la méthode Assimil.
 
Le point de rencontre des trois était le tourisme. Une représentante des guides Gallimard s'était d'ailleurs placée dans le public pour pouvoir débiter son contre-couplet en temps opportun.
 
Delloye défend le guide papier, estimant que dans de nombreuses circonstances, il sera soit plus complet soit plus facile à transporter et à utiliser qu'un modèle numérique. Je lui ai concédé que je crois comme lui que le livre papier, d'une manière générale, va conserver une place.
 
Mais j'ai été désagréablement surpris de constater que la conférence s'est transformée en plaidoyer contre le modèle gratuit, en mise en cause du téléchargement au nom de logiques économiques. Et je dois dire qu'en fin de compte, c'est sans doute le point faible de l'entr'ouverture du salon au numérique : prendre le modèle gratuit comme un adversaire frontal. Comme un symbole, le stand de Médiapart est accolé à l'espace où ont lieu les conférences sur le numérique.
 
Je ne veux aucun mal à Médiapart (soutenu par Quitterie Delmas), mais cliver en pro- et contre le modèle gratuit ne rend service à personne.
 
J'ai tenté de défendre l'articulation des deux modèles, mais on ne m'a pas donné la parole. Je le fais donc ici :
 
Dans "Notre-Dame de Paris" de Victor Hugo, il y a un long passage intitulé "Ceci tuera cela". Il s'agit de dire que le livre tuera la fonction pédagogique du monument religieux. De dait, c'est arrivé, mais le monument a perduré, puisque cette fonction n'était qu'un accessoire de sa vocation.
 
De la même façon, on disait que la télévision tuerait le cinéma. Ce n'est pas arrivé. Un certain type de films a disparu, le cinéma a perdu des parts de marché, mais il existe fort.
 
Et ainsi de suite.
 
C'est pourquoi je ne crois pas que le modèle gratuit détruira le modèle payant, même la fraude ne détruira rien. En vérité, tout continuera d'exister, de se superposer, de se juxtaposer, chaque chose trouvant sa fonction. C'est bien là que je crois que Delloye a raison de défendre la pérennité de ses guides papier bien que l'on dise que, désormais, 60% des gens se renseignent sur Internet pour leurs activités touristiques.
 
Et donc il est ridicule que le modèle payant cherche à écraser le modèle gratuit comme je l'ai entendu vouloir cet après-midi.
 
Et voilà, je suis reparti pour pouvoir écouter Quitterie Delmas à la radio.

Quitterie Delmas, café démocrate pour la politique du XXIe siècle.

Changement de nature pour le café démocrate de Quitterie Delmas, ce soir, au Pavillon Baltard : au lieu des habituels blogueurs de Quitterie, une centaine de militants (dont quelques-uns blogueurs) venus d'une quinzaine d'arrondissements parisiens (dont deux têtes de listes de la campagne récente) et de quelques communes de la périphérie (Bobigny, Issy-les-Moulineaux, par exemple).
 
Quitterie prend tout de suite la parole pour cadrer le débat vers la prospective, en le nourrissant d'une expérience personnelle de la récente campagne, et elle souligne le traitement scandaleux infligé au score du MoDem par la presse à la suite du ministère de l'Intérieur (j'ai vu un sondeur sur I Télé protester contre les chiffres ainsi "préparés").
 
Je ne ferai pas la liste des interventions qui ont suivi : elles ont été extrêmement nombreuses. Il s'en dégage la satisfaction de campagnes de terrain très actives et l'espoir de maintenir les équipes qui sont nées dans l'action. Bien sûr aussi des frustrations, mais volontairement positivées pour déboucher sur des initiatives et des propositions.
 
Le désir de s'organiser fait que nous sommes repartis avec nos devoirs à faire pour la semaine prochaine : une première liste d'idées et de propositions de toutes natures à formuler. Rendez-vous donc, même heure, même endroit.
 
L'avenir du MoDem ? Tout est à faire. 
 

03:26 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, municipales, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/03/2008

Quitterie Delmas, Bayrou, les succès et les chantiers du MoDem.

1. Le MoDem s'affirme comme pôle de résistance à la confiscation de la cité par les appareils dominants.
 
Le principal acquis du Mouvement Démocrate, à l'occasion de cette élection, c'est d'avoir mis en exergue une réalité profonde : les petits partis, quels qu'ils soient, sont très prompts à défendre leur os. Ils sont les meilleurs chiens de garde du duopole au lieu d'en être les ferments critiques. À cet égard, l'attitude des Verts parisiens confine à la caricature, sans parler des communistes cambrés sur leurs clanismes municipaux.
 
Tout à l'inverse, en refusant de se plier aux oukazes des grands et en réfutant l'injonction de la bipolarisation, le MoDem s'est posé en ferment du désordre, comme on l'a bien et heureusement constaté.
 
Mais il est évident que cette force aurait été bien plus grande si l'ambition l'avait été aussi. L'échec de la première stratégie de front républicain, récupérée par les appareils à leur profit, est significative de la nécessité d'un changement de méthode.
 
Désormais, il y a deux bastilles à prendre et le mot d'ordre est "pas de quartier".
 
2. Le MoDem dispose désormais d'un fort réseau d'élus locaux, dont beaucoup ne doivent leur élection qu'à eux-mêmes.
 
C'était le voeu de Bayrou : faire lever une vaste récolte, semer une nouvelle génération d'élus locaux. Cet objectif a été atteint, non sans dégâts qu'il faudra réparer assez vite.
 
Ces élus sont parfois dans des pactes majoritaires. Il faut (et notre devoir sera de le leur rappeler) que quelle que soit la couleur de l'équipe avec laquelle ils servent leur ville, ils n'oublient pas que leur tâche est de servir le plus faible : le commerçant contre la grande surface, le piéton contre la voiture, la caissière contre le patron de supermarché, etc.
 
Ils doivent aussi se battre pour améliorer la gouvernance de leur ville, en s'inspirant des chartes éthiques qui ont fleuri ici ou là durant la campagne. Le mot d'ordre est "transparence", disponibilité de l'info, ouverture des comptes, accessibilité des élus et des administrations. Rappeler et se rappeler que les pouvoirs publics sont au service du public. Cela peut être fait sans esprit de punition à l'encontre des fonctionnaires, même s'ils le méritent, mais cela ne peut être fait sans pugnacité.
 
3. Les idées du MoDem sont désormais un désert.
 
Si quelqu'un est capable de dire le premier mot d'un projet collectif défendu par le MoDem, qu'il le dise. La stratégie a primé sur le fond et elle a balayé l'acquis de la campagne présidentielle. Il y a tout à refaire.
 
Il est évident que Marielle de Sarnez s'est trompée de campagne à Paris et qu'elle a emporté son équipe dirigeante du MoDem avec elle. C'est à ce niveau-là que des changements doivent intervenir, dont l'instrument sera la conquête du mouvement départemental (qu'on ne se vexe pas si j'écris fédé pour faire court) par l'équipe de Quitterie Delmas.
 
L'erreur de MdS se place à trois niveaux : le premier est à la fois stratégique et tactique. Bayrou a fait toute sa campagne présidentielle sur l'idée de la conquête et de la liberté : "pas bien haut peut-être, mais tout seul". Un ressort de fierté et donc d'ambition individuelle et collective qui a séduit l'électorat, en particulier l'électorat parisien, qui se souvient qu'on a longtemps qualifié les Parisiens de frondeurs. Les deux candidats les plus frondeurs, aux municipales courantes, ont été (et sont) Philippe Meyer et Véronique Delvolvé-B ; or ce sont ceux des candidats parisiens qui ont fait les meilleurs scores et de loin. Donc erreur tactique et stratégique de ne pas avoir suivi leur trace, erreur en lien avec une erreur philosophique : Bayrou a fait sa campagne présidentielle en expliquant que c'est parce qu'on est fort et indépendant qu'on peut ensuite négocier. On ne va pas à l'élection comme le veau à l'abattoir : on y va pour conquérir. Or la stratégie de l'alliance sous-jacente était celle des législatives déjà, avec le résultat que l'on avait vu déjà en juin et qui aurait dû nous avertir, en tout cas avertir nos dirigeants. On ne bâtit pas un succès sur une stratégie inquiète.
 
Le deuxième niveau d'erreur est la gestion calamiteuse du réseau militant, j'y reviendrai.
 
Le troisième niveau est d'avoir laisser confisquer l'accès direct à Bayrou. 
 
Puisque l'erreur a été à son terme, il faut donc la purger et reconstruire, reconstruire les idées autour de ce qui a fait que les gens ont cru en Bayrou. Et alors, par milliers, ils reviendront.
 
 
 
Pour l'heure, le premier objectif de Bayrou est évidemment de gagner la mairie de Pau.
 
Devait-il se lancer dans cette aventure ? Sans doute pas. Ce qui a manqué à nos candidats dans les plus grandes villes (hors Paris) c'est sans doute le meeting monstre autour de Bayrou, qu'il n'a pas pu tenir, tout empêtré qu'il était dans sa bonne ville de Pau. (C'est sympa, d'ailleurs, Pau).
 
C'est pourquoi, s'il perd, nous savons qu'il y aura au moins un avantage dans cette situation affligeante : il sera plus disponible pour s'occuper de la construction du mouvement, où l'on a grand besoin de lui.
 
 
 
Enfin, il me faut conclure pour réaffirmer que, pour prendre la fédé de Paris et, de là, réformer l'organisation centrale du MoDem, un seul nom s'impose à mon esprit : celui de Quitterie Delmas.

Pour le libellé des gains cozop en Euros.

Tout le monde, je pense, connaît maintenant CoZop, un site de partage de blogs qui a le très grand avantage de rassembler des blogueurs de tendances diverses et de permettre ainsi, en quelques clics, d'avoir une vue assez large sur la blogosphère politique (et autre).
 
Parmi les particularités de cette invention (que l'on doit paraît-il à l'imagination fertile du "connecteur" Thierry Crouzet), figure une rémunération - extrêmement modeste pour le moment - des pages lues des blogueurs sur le site. J'ai trouvé une connexion en provenance de mon profil CoZop sur mon blog et je sais que j'y ai eu au moins un lecteur...
 
En vérité, mes "gains" se montent à la somme vertigineuse de 45 centimes. 
 
Quoiqu'il en soit, ces rémunérations sont libellées... en dollars. Ce sont 45 cntimes de dollar. Je pense qu'on ne trouvera pas rapia outre mesure d'estimer qu'elles devraient l'être dans notre solide monnaie, l'Euro.
 
Bertrand Couturier a donné une explication très satisfaisante ; maintenant, il ne reste plus qu'à multiplier les connexions pour donner envie à une régie publicitaire qui travaille en Euros de s'intéresser à CoZop.

12:05 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cozop, social reading, euro, dollar | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Contre la censure sur Internet.

Je relaie le message de Reporters Sans Frontière pour le 12 mars, journée contre la censure sur Internet.

Dans le même esprit, Quitterie Delmas fait état des violences subies à Puteaux par le blogueur candidat Christophe Grébert.