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11/03/2008

Gagner.

Voici maintenant le second tour : les candidats du Mouvement Démocrate ne sont plus dans l'état d'esprit flou du premier tour. Désormais, il n'y a qu'une alternative : gagner ou pas. Donc gagner.
 
Les chiffres publiés aujourd'hui par Éric Azière pour le premier tour sont très éloignés du score national indiqué par le ministère de l'Intérieur. Ils soulignent une forte crédibilité des candidats étiquetés MoDem dans les villes moyennes. Plusieurs maires sont réélus (et même élus) dès le premier tour et la victoire dans deux nouvelles villes de plus de 40 000 habitants est un encouragement supplémentaire et la preuve que le MoDem peut être une vraie alternative.
 
Le MoDem a convaincu plusieurs villes qu'il ne dirigeait pas jusqu'ici.
 
En somme, c'est un succès et si l'appareil l'avait permis, ç'aurait été un grand succès.
 
Restons modestes : ce qui compte, ce sont les gens, c'est la gouvernance, la vie quotidienne. Mais c'est aussi la fierté, leur fierté.
 
L'esprit conquérant qui gagne avec nous pour eux, c'est aussi celui que nous leur proposons pour leur ville et pour le pays. Gagner. 

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10/03/2008

Quitterie Delmas et les perspectives du MoDem parisien.

Il n'est pas dans mon propos d'énoncer ici des critiques, d'autres le font mieux que moi, en y ajoutant d'ailleurs des suggestions que je ne contredis pas. Avant le Café Démocrate de jeudi, il me paraît utile de donner mes quelques éclairages sur les trois aspects du travail de fond à accomplir qui, je l'espère, feront écho au programme que nous avons défendu en janvier autour de Quitterie Delmas pour l'élection du Conseil National.
 
1. Ligne politique et travail de fond.
 
Les adhérents seront la force du Mouvement Démocrate. Ils sont des milliers qui, à Paris, ont payé une cotisation en 2007 et qui, depuis, ont disparu dans le triangle des Bermudes de Rocquencourt. Tous ces gens, éblouis à juste titre par l'extraordinaire campagne de François Bayrou pour la présidentielle, se sont précipités vers le MoDem, un peu pour soutenir Bayrou, un peu aussi pour y trouver ce qui leur manquait : l'expérience de la politique, la connaissance des ressorts secrets, des personnages en présence, du mouvement des idées, de la gouvernance, des réalités en ce qu'elles pèsent autant qu'en ce qu'elles pourraient libérer, mais aussi avec l'espoir de changer la politique en ce qu'ils la perçoivent nauséabonde. Ils ont cru qu'il apporterait une fraîcheur. Nous devrons la leur donner, ou plutôt leur permettre de la construire.
 
La ligne politique est le fruit de trois éléments : un courant d'idées (la permanence), l'expression des adhérents, l'appréciation des circonstances. L'expression des adhérents, en lien avec leurs porte-paroles, est une réflexion sur la confrontation de la permanence aux circonstances. Pour cette oeuvre proprement politique, des instances réunies régulièrement sont indispensables, où l'on ne travaille pas d'une façon verticale mais, au contraire, inter pares.
 
Le travail de fond mérite une multitude de champs de forces qui se croisent, au lieu d'un travail centralisé et filtré par un esprit unique. La synthèse est un exercice final qui relève des instances et des assemblées générales, toujours en lien avec les porte-paroles.
 
Cela dit, il faut se souvenir qu'une part non négligeable de l'excellent programme présidentiel de Bayrou a été rédigée par sa propre synthèse à la suite d'un cycle de colloques. Donc il faut sans doute appliquer nos principes avec souplesse et réalisme. Rien n'est pire en politique que l'excès de système.
 
Si l'on constate que les adhérents ne sont pas spontanément actifs, il faut imaginer des structures qui leur permettent de participer confortablement à l'oeuvre commune.
 
2. Organisation.
 
Il faudra réfléchir sur l'efficacité des organes qui vont structurer la vie en commun. L'arrondissement est-il un territoire pertinent ? Faut-il le combiner avec la circonscription législative ? Jusqu'où faut-il le laisser étanche ?
 
Internet est évidemment un outil central désormais dans l'activité politique, surtout au MoDem, et il relève d'une forme d'organisation que les structures territoriales ne reflètent qu'assez mal.
 
Il paraît d'ailleurs absurde que le mouvement parisien ne soit pas connecté aux adhérents des communes de l'agglomération parisienne.
 
De la même façon, il serait absurde que les structures parisiennes soient fermées aux Parisiens non encartés.
 
En revanche, il faut trouver la formule qui permette de faire coexister les cultures assez disparates du MoDem lui-même, étalées des démocrates-chrétiens aux altermondialistes. Peut-être une formule modulaire combinée avec la logique territoriale favoriserait-elle cet épanouissement commun. Mais il faut éviter l'écueil des "baronnies" intouchables dont les responsables s'assoupissent assez vite sur leurs lauriers imaginaires.
 
3. Formation et promotion des adhérents.
 
Je mentionne la formation pour mémoire, car le projet des citoyens démocrates en parle mieux que je ne saurais le faire.
 
En revanche, la promotion est un aspect à étudier sérieusement, en ce qu'elle est une valorisation de l'adhérent, sa mise en exergue. Elle suppose une part de formation opérationnelle (médiatraining p ex) et un projet collectif cohérent englobant les trajectoires individuelles, aussi bien à l'intérieur des structures qu'à l'extérieur.
 
Chacun d'entre nous détient un potentiel de pouvoir considérable, qu'il ne soupçonne même pas, non pas sur les choses, mais sur les esprits, qui compte bien plus.
 
 
Ces quelques premières idées énoncées, je précise que je souhaite que Quitterie Delmas maintienne la candidature, qu'elle a annoncée le 25 février, à la présidence du MoDem parisien. Je n'ai aucune ambition de structure et ai seulement envie de permettre à une génération nouvelle d'éclore. Quoi qu'il arrive, si Quitterie est candidate, je voterai et ferai voter pour elle.

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Indispensables ou incontournables ?

François Bayrou applique aux municipales la stratégie qu'il avait voulu adopter pour les législatives mais que le score insuffisant des candidats du MoDem n'avait pas rendu possible : être indispensable partout et négocier au cas par cas.
 
C'est ce qu'il fait. Oh, le MoDem n'est pas nécessaire partout mais il l'est dans plusieurs grandes villes où le second tour va se jouer sur le fil : Marseille, Toulouse, Saint-Étienne, Metz, Blois, voire certains arrondissements parisiens comme le Ve et le XVe (où malgré son score très faible, divisé presque par deux depuis les législatives, Élisabeth de Fresquet, avec ses 7,45%, pourrait peser), ou même Strasbourg.
 
À Marseille où tout est très serré et indécis, Jean-Luc Bennahmias, d'une façon très transparente, a rencontré les deux impétrants et leur a présenté une liste d'engagements programmatiques, un de plus pour Gaudin : un moratoire sur l'incinérateur de Fos. Je pense que c'est de bonne méthode. Il a indiqué travailler à un "paquet" contenant Paris, Marseille et Toulouse, c'est de bonne méthode aussi.
 
Dans d'autres villes, c'est par affinité ou par projet d'agglomération que l'on a parlé d'alliances, notamment à gauche, pour le MoDem, donc vraiment par esprit de programme et sans pression d'intérêt.
 
Il y a des cas particuliers : à Mont-de-Marsan, chef-lieu des Landes, le MoDem, en l'absence de liste de l'UMP, se retrouve en tête au premier tour et mathématiquement, en fonction des reports de voix du CNI d'un côté, de l'extrême gauche de l'autre, pourrait l'emporter, et fait donc planer sur le fief d'Henri Emanuelli la menace symétrique de celle qu'il subit à Pau dans le département voisin.
 
Il y a donc un mélange de bouillonnement de programmes et de rapports de forces, qui est la politique électorale du monde des élus et, au fond, des électeurs, car j'ai pleine confiance dans nos représentants bayrouistes pour profiter de la situation pour améliorer la gouvernance de celles des villes qui en ont besoin, et ce serait l'essentiel ! 

Paris 16e : la fin d'une époque.

Le score du MoDem dans le 16e arrondissement de Paris est historiquement bas. Jamais, en plus de quarante ans, le courant démocrate n'est tombé à un niveau aussi faible dans ce quartier parisien. Depuis la victoire du général Stehlin dans la circonscription du 16e nord en 1967, le courant démocrate s'y était constamment maintenu à un rang élevé, gagnant les municipales de 1971 et 1977, gagnant les deux législatives de 1968 et 1973 et l'une encore en 1978, concluant ensuite un accord systématique (et sans doute néfaste) avec le RPR jusqu'en 2001. Dans les années 2000, il existait au-delà de 15%. À partir des législatives, il a dévissé pour atteindre les 8,6% de Jean Peyrelevade lors des municipales d'hier.
 
Il faudra y réfléchir.

Un regard rapide sur la Bretagne.

Finistère
 
Je tiens tout d'abord à féliciter Michel Canévet pour sa réélection comme maire de Plonéour-Lanvern avec 67% des voix, et comme conseiller général de Plogastel-Saint-Germain.
 
Isabelle Le Bal, candidate à Quimper, dépasse 11% et, ayant fait toute sa campagne en expliquant que quoi qu'il arrive, elle se maintiendrait au second tour, le fera, et sera donc élue conseillère municipale MoDem indépendante. Son père Jean-Yves Cozan (qui n'a pas sa carte) est réélu de justesse conseiller général de l'île d'Ouessant.
 
À Brest, le candidat du MoDem, Cabon, obtient un score moyen, autour de 8,5%.
 
Dans la commune voisine, Plouzané, le maire sortant MoDem, Yves Pagès, est très sévèrement battu dès le premier tour et n'est même pas deuxième.
 
Morbihan
 
Sur une stratégie comparable à celle d'Alain Juppé, François Goulard, maire UMP de Vannes, très critique à l'encontre de Sarkozy et soutenu par le MoDem, est en tête au premier tour et peut espérer la réélection.
 
À Lorient, la gauche conserve facilement la ville.
 
Saint-Brieuc
 
La ville, historiquement de gauche, a été prise en 2001 par une liste unissant des dissidents de l'UMP à une tête de liste UDF, Bruno Joncour. Les circonstances de cette élection étaient particulières, puisqu'elle visait à contrecarrer un projet soutenu à la fois par le PS et par (à l'époque) le RPR concernant une implantation de grande surface qui était très violemment combattu par les commerçants du centre-ville. Compte-tenu de cet antécédent et du score serré du premier tour, le second est difficilement prévisible.
 
Ille-et-Vilaine
 
Saluons le bon score de Caroline Ollivro à Rennes, où elle dépasse les 10%. Compte-tenu des scores du premier tour, la gauche sera certainement reconduite, l'alliance MoDem lui est facultative ; Caroline Ollivro, comme Isabelle Le Bal, pourrait donc être élue conseillère municipale sur une ligne indépendante.
 
Loire-Atlantique
 
Si le score de Benoît Blineau est décevant à Nantes, ceux des candidats de Saint-Nazaire et Saint-Herblain sont plus encourageants. 

10:43 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, municipales, modem, ps, ump, bretagne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Que faire demain ?

Après tout, si l'UMP a besoin du MoDem à Paris, cependant que le PS a besoin du MoDem à Marseille, peut-être serait-il sage d'inverser le curseur et de faire alliance avec Panaf à Paris et Guérini à Marseille...
 
Il est certain qu'il y aura forte affluence d'électeurs de droite au second tour à Paris et Delanoë ne me paraît pas prudent de se taire, même si je comprends qu'il fasse payer ses atermoiements au MoDem.
 
Mais voilà, s'il n'est pas possible d'influer sur le programme du maire à élire, qu'au moins nous ayons des élus...
 
Je regrette la situation actuelle et je n'en dis pas plus avant que les choses n'aient débouché.
 
Il y a bien des villes que le PS ne gagnera pas sans le MoDem : Saint-Étienne, Blois, Metz, par exemple.
 
Si le PS est preneur, je suis toujours favorable à l'alliance avec lui pour le second tour.

00:29 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, municipales, paris, marseille | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/03/2008

François Bayrou pour Pau.

Pour un second tour victorieux pour Bayrou à Pau.
 
Microclimat à Belfort :
MRC 33%
UMP 32%
MoDem 16,9%
PS 13,2%
 
Il faut bien trouver des raisons de rigoler.

21:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

"L'heure d'été" : requiescat in musée.

Voici près d'une vingtaine d'années, Louis Malle a donné un très beau film, émouvant et amusant, "Milou en mai". Il s'agissait de la mort d'une matriarche (Paulette Dubost), issue de la bourgeoisie de province, grande maison, une vigne, une rivière où l'on pêche les écrevisses, et plusieurs enfants et petits-enfants. Une maison d'ailleurs dégarnie de ses objets de valeurs par les nécessités de l'époque.
 
L'action se plaçait au mois de mai 1968. On y voyait l'évolution de la bourgeoisie terrienne : la matriarche avait deux fils (Michel Piccoli et Michel Duchaussoy) et une fille décédée et représentée par sa propre fille (Dominique Blanc). Son fils aîné vivait avec elle, mais sa propre fille résidait dans une grande ville (Bordeaux je crois), et la petite-fille, comme l'autre fils, vivaient à Paris.
 
Quarante ans après 1968, Olivier Assayas révèle un autre genre de bourgeoisie et la dispersion géographique de 2008 : la matriarche, ici encore, a deux fils (Charles Berling et Jérémie Rénier) et une fille (Juliette Binoche ... en blonde !), sa maison n'est plus dans la campagne, mais dans les Yvelines, presque un Chatou patrie des peintres (Valmondois). Et l'on doit se partager ses biens et vendre sa maison, parce qu'un des fils est éloigné pour toujours par sa carrière en Chine et l'entraînement de ses propres enfants vers les États-Unis, l'Amérique où vit aussi la fille va s'y marier.
 
C'est le même mouvement qui se poursuit, la même évolution devenue mondialisation.
 
"L'heure d'été" a donc une part d'écho de "Milou en mai". Mais un écho sombre, un film douloureux alors que "Milou en mai" est empli de l'impertinence joyeuse des années 1960. Reflet d'époque.
 
Il y a plus : la maison de Valmondois est celle d'un grand peintre, Paul Berthier. Et elle contient des meubles rarissimes. De quoi nourrir une réflexion passionnée sur l'art moderne qui devient le vrai sujet du film, comme si la matriarche morte était la France qu'à sa naissance, voici cinq siècles, la Pléiade avait surnommée "mère des arts". 
 
 

15:34 | Lien permanent | Tags : cinéma, arts, assayas, l'heure d'été, berling, binoche | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Prochain succès : "Astérix chez les Ch'tis".

Il y a un détail assez cocasse qui semble avoir échappé aux commentateurs à propos du fait que les deux grands succès cinématographiques du début de l'année 2008 sont produits l'un par le fils (Thomas Langmann), l'autre par le père (Claude Berri).
 
En effet, le nouvel Astérix est produit (et coréalisé) par Thomas Langmann, cependant que "Bienvenue chez les Ch'tis" l'est par Claude Berri.
 
Quelle importance ? allez-vous me dire. Voilà une famille où l'on va sabler deux fois le champagne au lieu d'une. Voilà tout.
 
Eh non. Voilà pas tout.
 
Je ne vous dirai pas que les deux films ont les mêmes coscénaristes (Alexandre Charlot et Franck Magnier), car ce n'est pas là l'essentiel : l'essentiel est psy.
 
Dans le fim "Astérix aux Jeux Olympiques", le fils Brutus (Poelvoorde) cherche sans cesse à tuer le père César (Delon). Or Delon-César gagne l'affrontement (c'est même le côté gênant du film, puisqu'on identifie le césarisme à Sarkozy) et, dans la vie, la rivalité entre le fils, incarné par son film, "Astérix", et le père, incarné par les "Ch'tis", se solde par la même victoire écrasante du père, puisque les "Ch'tis", d'opinion commune, devraient atteindre voire dépasser les 13 à 14 millions d'entrées, alors qu'"Astérix" en comptera péniblement 7 millions.
 
En quelque sorte, la tentative freudienne de Thomas Langmann de "tuer le père" se solde par une bérézina : l'écrasant succès des "Ch'tis".
 
Il ne reste plus au père et au fils qu'à se réconcilier en tournant "Astérix chez les Ch'tis" !
 
Concernant le succès des Ch'tis, j'ajoute cette phrase que j'emprunte à Sophie Dacbert, directrice de la rédaction de l'hebdomadaire "Le film français" : "... en livrant un film tendre et sincère, Dany Boon a gagné, sans calcul, le coeur des Français et répondu à leur voeu le plus cher du moment : contrecarrer la mouvance bling-bling dont ils sont, pour la plupart, exclus, pour revenir à des valeurs bien plus accessibles comme l'amitié, la solidarité, le plaisir simple, sans pathos ni misérabilisme.
 
"Avouons-le, le film ne fait pas qu'amuser. Il apaise, il réconcilie".
 
Peut-on mieux dire ? Quel politicien exprimerait un plaidoyer plus implacable contre le style présidentiel ?
 
Or "le film français" est un organe professionnel qui ne parle jamais de politique autrement que pour analyser des projets ou décisions politiques à l'aune des intérêts corporatifs. On voit donc à quel point on en est. 

09:27 | Lien permanent | Tags : cinéma, astérix, ch'tis, claude berri, thomas langmann, danny boon | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

08/03/2008

Municipales parisiennes : enfin la vérité !

Merci à Ludo, qui a réalisé la première de mes vidéos l'an dernier et qui a produit cette explication, certes un peu décalée (non, non, je vous jure : pas sous acide), mais extrêmement claire :
 
 

19:21 | Lien permanent | Tags : municipales, paris, delanoë, panafieu | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

07/03/2008

Le MoDem en progrès.

Voici ce que j'attends du premier tour des municipales dimanche : que dans l'ensemble, le score du MoDem marque un progrès sur les législatives de juin ; que Bayrou soit nettement en tête à Pau ; que les candidats soutenus par les Citoyens Démocrates et Quitterie Delmas fassent un excellent score, avec un clin d'oeil personnel à Éric Azière pour qu'il soit en position favorable dans le XIIIe arrondissement de Paris.
 
PS : quoique n'étant pas candidat moi-même, je place les commentaires sous filtre, de façon (si ça marche) à les publier dimanche à 20 heures ; n'hésitez donc pas à en laisser !

Ne votez pas pour un parti politique : votez MoDem !

La victoire de Bayrou.

Quoiqu'il arrive, Bayrou aura remporté une grande victoire dimanche : avoir fait élire des candidats sur des listes d'orientations apparemment opposées, menées par des gens de gauche et par des gens de droite, comme d'ailleurs par des démocrates. Ce sera son plus grand succès, avoir réussi à assumer pleinement le fait que dans la famille démocrate, il puisse y avoir des gens de centre droit et des gens de centre gauche qui puissent cohabiter.
 
Son deuxième accomplissement, c'est l'implosion des étiquettes politiques. J'ai beaucoup ronchonné contre la dilution de l'étiquette MoDem, mais force est de constater que cette évolution est commune à l'ensemble des partis : presque devant chez moi, il y a un panneau électoral avec marqué UMP en gros et ... ce n'est pas le panneau de la liste sur laquelle figurent le maire et les députés sortants, qui sont pourtant tous UMP. On le voit et on le lit partout : les investitures ont volé en éclats dans toutes les familles politiques, elles ne sont pas respectées, l'exemple de Neuilly n'est qu'emblématique.
 
On dit qu'il s'agit d'un retour au statu quo ante 1977, c'est en partie vrai, mais c'est surtout l'effet et l'onde de choc de la candidature présidentielle de Bayrou qui continue à se propager.
 
Tout cela doit permettre de desserrer l'étreinte des égoïsmes d'appareils pour ramener les électeurs vers les programmes des candidats.
 
Quant à Bayrou lui-même, à Pau, quoiqu'il arrive, il aura fait ce qu'il jugeait pertinent ou nécessaire, il aura fait selon sa conscience. 

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06/03/2008

Ingrid Betancourt : nouvelle vidéo.

Signalée par Nicolas Voisin (Nuesblog, six35). Cette vidéo est d'ailleurs l'un des sujets du journal six35 que vous pouvez voir en cliquant sur son image dans l'une des colonnes.

 

20:19 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

"Bienvenue chez les Ch'tis" ; et si on en disait du mal ?

Pas facile de dire du mal du film "Bienvenue chez les Ch'tis" qui bat tous les records d'affluence. C'est drôle, parfois très drôle.
 
Danny Boon semble avoir retenu la leçon de Francis Veber en travaillant avec lui, d'une part pour le film "la doublure" (où il aurait été bien plus amusant que Gad Elmaleh dans le rôle titre), d'autre part dans la reprise du "dîner de cons" au théâtre avec Arthur.
 
Dans les films de Veber, il y a toujours un tandem de mecs. Depuis "l'emmerdeur" en 1973 (dépêchez-vous d'acheter le DVD du film avec Ventura et Brel : cet âne de Veber entame sa propre version du film alors tiré de son scénario par Molinaro et l'interprétation extraordinaire de Ventura et Brel risque de devenir rare par choix du scénariste devenu réalisateur), on connaît Pierre Richard et un enfant ("le Jouet"), Pierre Richard et Henri Guybet ("on aura tout vu" de Lautner, le réalisateur des "Tontons flingueurs"), Pierre Richard et Depardieu ("la chèvre", "les compères", "les fugitifs"), Noiret et Jugnot ("fantôme avec chauffeur" réalisé par Gérard Oury, son avant-dernier film), Villeret et Lhermitte ("le dîner de cons"), à l'exception du "grand blond avec une chaussure noire" (réalisé par le très humain Yves Robert) où les tandems vont par paires : Pierre Richard et son copain Carmet, Jean Rochefort et son ennemi Blier, à l'exception aussi de "la doublure" où le tandem éclate et où il se répartit en un faisceau de tandems : Elmaleh et Danny Boon, Elmaleh et la belle mais encombrée Taglioni, Auteuil et Berry.
 
"Bienvenue chez les Ch'tis" est donc un tandem : Kad Merad et Danny Boon. 
 
Chez Veber, l'épouse est toujours gênante, voire encombrante. Kad Merad, bien qu'il l'aime, repousse la sienne pour rester avec les copains. (Heureusement, tout finit entre les bras des femmes...).
 
Chez Veber, les face à face sont toujours des contrastes. Un couple est toujours feu et glace.
 
Bref, je trouve qu'il y a du Francis Veber dans le nouveau film de Danny Boon. Et c'est peut-être par la leçon du maître que l'élève atteint en quelques jours des sommets incroyables du box-office.
 
Puisque j'ai envie d'en dire du mal (sans m'en prendre aux Ch'tis, ça va de soi), je trouve que le contraste revanchard qui oppose le sud au nord a quelque chose de sarkozyste. C'est vrai que pour les gens du Nord (comme pour les Bretons), les pagnolades et autres bergerades provençales dont le cinéma et la télé regorgent depuis des décennies ont quelque chose d'agaçant et donnent envie de crier qu'il n'y a pas qu'en Provence qu'on vit bien. Mais faut-il créer du clivage ?
 
De la même façon, la revendication aboutit à une forme d'autosatisfaction un peu gluante.
 
Voilà, j'ai réussi à en dire du mal. Bon, je sais, tout ça, c'est pour rire. Pfff, pas moyen d'en dire du mal. 
 

19:49 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : cinéma, ch'tis, danny boon | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Chevaliers et écuyers de la garde du château de Brest en 1420.

Il s'agit d'un document conservé dans le trésor des chartes de Bretagne, à Nantes. Les circonstances sont ce que l'on nomme l'"attentat de Chantoceaux", le rapt du duc de Bretagne par ses cousins de Penthièvre. La duchesse et les principaux dignitaires du duché organisent l'armée qui va libérer le duc et investir un certain nombre de forteresses, dont Brest.
 
Il est intéressant de lire cette liste en constatant que les contingents y sont répartis, comme toujours, en fonction du chef de file et l'implantation géographique des écuyers qui accompagnent leurs chefs est de grande instruction.
 
Voici le document : 
 
"Je Yvon de Kerozéré président de Bretagne et commis de par ma souveraine dame Mme la duchesse quant à fin de voir la montre de quarante hommes d’armes ordonnés de par Madite dame être à la tuition et défense du château de Brest en la compagnie de Messires Jehan de Rosmadeuc et Guillaume de Launay chevaliers, savoir est o chacun d’eux vingt hommes d’armes selon que plus à plein est contenu ès lettres de Madite dame sur ce et à moi adressée, certifie et relate par ces présentes que le 24e jour de mars derrain me transporte audit château et forteresse de Brest auquel lieu se sont montrés par devant moi lesdits chevaliers et en leur compagnie :

(ndht : quota de Jehan de Rosmadec)
Messire Olivier de Kermarzin, chevalier
le sire de Hirguarz
le sire du Rible
Rolland Kerdren
Guillaume de Rosmadeuc
Thomas Hirguarz
Jehan Levenez
Olivier Rosnivinen
Hervé Kerberffez
Tanguy Penancoet
Guillaume du Vieuxchastel
Guillaume Pentraez
Geffray du Rible
Daniel le Sénéchal
YvonPensané
Richart Mol
Bernart le Voyr
Olivier Coetaudon
Rollant Kerléau
et Bernart Brenalen

(ndht : quota de Guillaume de Launay)
Yvon de Saint-Goeznou
Morice Campir
Hervé le Maucazre l’aîné
Hervé Calvez
Guillaume Keranflech
Guillaume Lesguen
Yvon Fils Alain
Bernart Kermelegan
Prigent (tache)
Lescazgoal
Jehan Keraldanet
Hervé Keraldanet
Hamon Kerbezcat
(tache) Roda(tache)
Yvon Boedic
Guiomar Ranvelin
Jehan Anguin
Hervé an Com
Hervé Kermorvan
et Jehan Portzmoguer
 étant bien armés et garnis de trait lesquels me jurèrent par leur serment servir M. le duc tant en ladite garde que autrement durant l’ordonnance à eux faite par Madite dame la duchesse en son conseil et est bien à savoir que ledit Messire Jehan assigna à ladite garde et en sa compagnie lesdits vingt hommes d’armes dès le 24e jour de février derrain passé et ledit Messire Guillaume et en sa  compagnie lesdits vingt hommes d’armes le 27e jour dudit mois de février et de ce suis bien informé par Messires Henry du Juch capitaine dudit château, Hervé du Juch son fils, Riou le Saux, lieutenant dudit capitaine, et autres gens dignes de foi et aussi certifie que je suis bien informé par les dessus nommés et autres gens dignes de foi que lesdits chevaliers et les dessus nommés gendarmes étant en leur compagnie ont été résidants en ladite garde depuis ledit temps jusques à l’11e jour de ce présent mois d’août. Donné témoin mon seing manuel le 24e jour d’août l’an 1420."

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Pour que le MoDem dise clairement avec qui il veut s'allier à Paris.

Lundi, François Bayrou a annoncé que le Mouvement Démocrate indiquerait clairement, avant le premier, avec qui il compte s'allier pour le second tour. C'est d'autant plus logique que c'est un secret de polichinelle et que ceux qui finassent et qui croient pouvoir grapiller des poignées de voix en cultivant l'ambiguïté, à ce stade de la campagne, se trompent complètement : il faut dire avec qui et pourquoi. Il faut donc faire le choix de l'évidence et non seulement l'assumer, mais le revendiquer comme instrument d'amélioration de la vie des Parisiens, auquel nous ajouterons notre grain de sel, à la fois pour (et par) le pluralisme et par notre exigence de gouvernance.
 
Comme François Bayrou, je demande donc clairement à Marielle de Sarnez d'indiquer qu'elle souhaite trouver un accord avec Bertrand Delanoë. 
 
Grâce à Luc Mandret, je vois que Philippe Meyer a précisé sa pensée (et qu'il n'est au passage guère sympathique pour le MoDem). En tout cas, il n'en est plus à dire que gauche et droite sont équivalentes.

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Quitterie Delmas pour l'égalité dans la diversité.

Jusqu'ici, je ne m'étais rendu qu'une fois dans le Xe arrondissement pour une réunion politique, c'était en 1986, pour les régionales, sous la présidence d'Alice Saunier-Séité, alors élue de l'arrondissement. Une ex-gloire du giscardisme déjà oubliée, qui a ensuite connu un bref regain d'intérêt lorsque Giscard, dans l'un de ses tomes de mémoires, s'est souvenu avec une émotion palpable du "galbe" de ses mollets, que j'avoue n'avoir pas remarqué en 1986.
 
Il me semble que cette réunion avait eu lieu dans la même salle de la brasserie "Les alizés" de la gare du nord, à Paris.
 
Nous y étions invités ce soir par un ensemble de têtes de listes du MoDem du centre et de l'est parisien : Géraldine Martiano sur le territoire de laquelle l'affaire se passait et qui donc invitait, Fadila Mehal du IVe, Olivier Pagès du XIe, Syrine Catahier jolie tête de liste du XVIIIe, Violette Baranda du XIXe, auxquels se joignait Armand Hennon, qui je crois est élu sortant du XIe, et François Florès deuxième de la liste du XVIIIe, ainsi que de nombreux colistiers du Xe.
 
Il s'agissait de voir une vidéo tournée par l'un de ces colistiers et d'en débattre.
 
Adnan Azzam, le colistier en question (sixième sur la liste du Xe), n'est pas un inconnu : il a animé la "marche de l'égalité" dans l'été 2006 et préside l'association "La France qui marche".
 
Autant le dire tout de suite, la soirée n'a pas manqué de me surprendre.
 
La vidéo (un bon film) elle-même relate une marche faite par Adnan et ses amis de Marseille à Paris, à la fin de l'été 2006. Ce qui y étonne le plus, ce sont... tous les élus UMP qu'on y rencontre, à l'exclusion d'une autre famille politique (sauf Bernard Stasi, vétéran du centrisme, d'ailleurs fils d'immigré italien) : d'une élue de la majorité marseillaise à Serge Dassault à Corbeil.
 
On commence par se dire ... que d'UMP.
 
Puis on réfléchit. Et on se dit : "mais ce ne serait plus possible aujourd'hui, ce film, pas dans l'UMP de Sarkozy président". Et alors on comprend. Et on est presque surpris de n'avoir pas vu la bouille d'Azouz Begag dans la vidéo.
 
Le deuxième choc, plus diffus, a été le glissement rapide de la thématique du débat : on commence sur l'égalité des chances, puis on dérape sur l'identité (le concours de bigarrure est alors ouvert) et de là sur le débat entre laïcité passive et laïcité active.
 
Les références religieuses montent malgré l'effort de Violette Baranda qui invoque hautement son militantisme de la laïcité "à la française" (elle fille d'immigrés espagnols), et celui d'un autre qui réfute l'idée de "discrimination positive". Après ces hors-d'oeuvres, on voit Mounir, juif converti à une confession que j'ignore, et qui s'exprime pour le "droit à la différence", puis Mickaël Sarfati qui rappelle que son nom signifie "français", mais qui n'a pas pu être déclaré sous son prénom de Mickaël à Angers dans les années 1960, qui alors ne figurait ni dans le calendrier des postes, ni dans celui des mairies.
 
Qu'il se rassure : les Bretons connaissent moult cas d'enfants prénommés Aourken ou de divers prénoms celtiques et à qui l'administration tâtillonne, jusqu'à la réforme de la loi, refusait aussi la déclaration.
 
J'irais même jusqu'à invoquer, à l'intention toute spéciale de Quitterie qui aime ce genre d'histoires, celle de ma grand-mère maternelle, née belge au Pérou, d'une mère anglaise (elle-même issue de parents juifs, l'un askénase, l'autre sépharade, tous les deux convertis à l'anglicanisme), bref, née en 1903, il fallut la baptiser, son père étant catholique de tradition. On alla donc à la cahédrale de Lima et tout se passait bien, jusqu'au moment où mon arrière-grand-père indiqua qu'il voulait prénommer sa fille "Diane". Hélas, pas de sainte Diane dans le calendrier de l'église péruvienne. Ma grand-mère fut donc baptisée Rose du nom de la patronne de la cathédrale Sainte-Rose de Lima. Ce fut l'unique fois de sa vie qu'elle porta ce prénom, qui ne figura même pas dans sa déclaration légale parmi ceux que son père, pourtant généreux (elle avait sept prénoms) lui donna. Sa brouille avec ses prénoms la poursuivit d'ailleurs toute sa vie : en Belgique, on déclare les prénoms du moins usuel au plus usuel. Elle se prénomma donc Régine etc etc Diane. Or elle épousa un Français et pour l'administration française, elle ne se prénomma jamais que ... Régine. On a connu plus gracieux.
 
Quoiqu'il en soit, ce soir, on est tombé d'accord sur un point précis, notamment ceux qui ont côtoyé la gauche durant des années : le MoDem promeut activement la diversité, là où la gauche la comprime constamment. Forts applaudissements sur le constat du retard de la gauche quant à la diversité.
 
François Florès ajouta qu'il était surpris de n'avoir entendu personne évoquer le principe du vote des étrangers, sur lequel un consensus existe cependant au MoDem. Il reçut de forts appaludissements.
 
Un homme encore jeune, très barbu, se leva au milieu du débat et fustigea ce qu'il considérait être notre aveuglement, car le thème de l'égalité, de la diversité, n'est pas celui qui domine les esprits, mais bien la faim, la gêne, la misère. Il ajouta qu'avec un État en banqueroute, il n'était plus possible de rien faire pour lutter contre. Il se dit centriste parmi les siens et se rappela à voix haute avoir voté Raymond Barre en 1988, un homme qui, selon lui, avait laissé la France en situation excédentaire (c'est assez vrai). Il regretta avec vigueur que Bayrou invoque le thème de la France tranquille, car il aurait mieux valu élire Barre que Mitterrand. Il révéla en passant avoir été SDF durant plusieurs années. Et sur toutes ces apostrophes faites d'une voix tremblante, il ramassa sa veste et s'en alla comme on s'enfuit, un peu en colère, un peu honteux.
 
Puis on reprit. Un autre, se présentant comme candidat "vert" dans le VIIIe et ayant voté Bayrou au premier tour de la présidentielle, fit un long show pour évoquer divers aspects politiques qu'il traita avec humour.
 
Ai-je oublié quelqu'un ?
 
Oh, un clin d'oeil à Fadela Mehal, qui a beaucoup fait rire quelques-uns de nos amis quand, évoquant le IVe arrondissement où elle est candidate, elle a voulu revendiquer, certes, d'être musulmane dans un quartier empli de catho, mais surtout femme candidate dans un quartier plein d'hommes ayant (on a senti qu'elle cherchait ses mots) "une sexualité spécifique". Trois de nos amis se sont littéralement tordus de rire devant cette expression embarrassée. Mais c'était bon enfant, car l'intention de la candidate était bonne.
 
Ai-je oublié quelqu'un d'autre ? 
 
Ah oui, Géraldine, tout d'abord, qui a ouvert le ban. Elle a développé un long plaidoyer pour ce que je synthétiserais du vocable commode d'"humanisme", pris sous son aspect d'intégration de la diversité au choix politique.
 
Armand Hennon ensuite, qui a très bien joué son rôle d'animateur du débat.
 
Et notre Quitterie Delmas. Elle était accompagnée de plusieurs de nos "citoyens démocrates" : Virginie Votier, Fabien Neveu, Franck Vautier et Benjamin Sauzay. Elle se réjouit qu'en organisant le renouvellement des générations, le MoDem ait démontré qu'il était un parti qui tient ses promesses.
 
En sortant, on s'interrogeait sur l'étrange partie de poker qui semble s'être engagée entre le MoDem (Marielle surtout) et Delanoë au sujet du second tour. La veille, Bayrou citait le cas de 2001 où Delanoë a été élu maire en étant minoritaire en voix, et paraissait se demander si la même mésaventure inversée ne pourrait pas priver le maire de Paris de sa réélection en cas d'erreur d'alliances.
 
Aujourd'hui (ou plutôt hier puisqu'il est minuit passé), on a entendu Patrick Bloche et François Hollande réfuter tour à tour toute hypothèse d'alliance MoDem après que Delanoë eut laissé une porte plutôt ouverte.
 
En somme, dans cette affaire, c'est un concours de connerie qui a commencé. Or il faut le savoir, quand on joue au plus con, on gagne toujours.
 
Hollande reste cambré sur ses alliances paléolithiques avec des Verts fantômatiques et un PCF infragroupusculaire (une pure logique d'appareils et de notables, une vraie logique SFIO). Mais si j'ai bien entendu ce que Delanoë a dit, lui ne compte pas se laisser dicter ses choix par l'appareil du PS. Ce qu'a dit Bloche est plus inquiétant.
 
Depuis le début, je pense que la position du MoDem dans le XIIe et le XIVe, les deux arrondissements-clefs de l'élection, rend l'alliance MoDem incontournable pour Delanoë. Je continue à le penser, d'autant plus que je la crois fructueuse pour tout le monde, à commencer par les Parisiens.
 
Qui plus est, la dynamique de fin de campagne du MoDem, haussière, semble se faire depuis que l'électorat a acquis la conviction que l'intention du MoDem parisien est de s'allier avec le PS. Cette alliance me paraît être celle que souhaite l'électorat majoritaire.
 
On comprend que les susceptibilités des uns et des autres soient délicates et qu'il faille agir avec délicatesse pour cet accouchement, mais je souhaite que l'intelligence prévaille sur la sottise. Ca nous changerait.

05/03/2008

Belle soirée de campagne autour de François Bayrou à la Mutualité à Paris.

À quelques jours du premier tour des élections municipales, François Bayrou a tenu à apporter son soutien aux listes conduites par Marielle de Sarnez au nom du Mouvement Démocrate. La réunion électorale avait lieu à la Mutualité, une salle (un auditorium) où, depuis déjà le temps de l'UDF, nous avons nos habitudes.
 
L'UMP et le PS avaient choisi le Zénith et ne l'avaient rempli qu'à moitié voire moins. La "Mutu", elle, était pleine, plus un siège, plus un strapontin, et une foule debout, dont moi. Le tout dépassait sans aucun doute les 1900 personnes, dont quelques têtes de liste de banlieue, installées aux premiers rangs, au milieu desquelles s'est assise Quitterie Delmas, déléguée générale du MoDem.
 
J'ai retrouvé là avec curiosité des amis de l'époque dont il m'arrive de parler ces jours-ci : Bruno d'Isidoro, qui se trouvait à l'AG de 1983 où j'ai fait la connaissance d'Éric Azière, Jean-Christophe Bas, neveu d'un ancien maire du VIe arrondissement, qui fut lui-même élu de Besançon à l'époque où j'étais l'assistant parlementaire d'un député bisontin, et qui s'occupait des questions européennes et internationales dans l'équipe de jeunes d'Éric Azière voici une vingtaine d'années. Alber Kalaydjian, notre trésorier d'alors, aujourd'hui chef de file du MoDem et numéro deux d'une liste Sans Étiquette à Saint-Ouen près Paris, Albert donc est arrivé tard, au milieu du discours de Bayrou.
 
Invités par Quitterie à ne pas manquer l'événement, les Citoyens Démocrates s'y pressaient : Fabien Neveu et Franck Vautier, Domitille Marbeau avec son petit appareil de photo, {ici une personne ayant demandé que son nom soit retiré en 2016} , Karima Bouache, alter-égo de Nadia Falfoul à Bobigny, Fabien, Jeane-Marie Massip, la Seine-Saint-Denis (Michel Hinard et Jérôme Charré) représentée par Pierre-Olivier, tête de liste à Rosny-sous-Bois, ainsi que l'irremplaçable Virginie, toujours attentive auprès de Quitterie. Je crois que j'en oublie, ils me pardonneront.
 
La soirée ne pouvait pas ne pas commencer en retard : Bayrou était interviewé au journal de vingt heures de TF1.
 
Marielle de Sarnez est arrivée comme une comète dont la traîne aurait été composée des dix-neuf têtes de listes d'arrondissements, sous les flashes et les spots des caméras de télévision. Outre une jolie camérawoman de LCI, il y avait une autre jolie camérawoman, plus grande mais avec une caméra plus petite, du Parisien.fr, une de France 2, une de... bref, des caméras. Et des photographes comme s'il en pleuvait. Décidément, la dynamique de fin de campagne est en faveur du MoDem.
 
Le premier à s'exprimer fut Philippe Meyer. C'est normal : la Mutualité se situe dans le Ve arrondissement dont il est tête de liste. Il commença par épingler successivement Delanoë (avec douceur), Tibéri (avec beaucoup moins de douceur) et son autre rivale, Lyne Cohen-Solal, plutôt sur le mode "je ferais mieux qu'elle au second tour".
 
Il égrena de jolies trouvailles oratoires, réveilla un peu la salle, fit oublier la défection de l'universel et triste pitre Santini, mais... c'est le moment que choisit Bayrou pour faire son entrée.
 
Meyer ronchonna que l'on casse son élan, puis il reprit et finit en insistant sur le Paris sociologique et historique, le Paris qui se désertifie de lui-même pour se figer en musée. Il fit un plaidoyer vibrant pour un Paris vivant qu'il conclut par une chanson. Depuis le "Figaro" de Beaumarchais, on sait qu'en France, tout finit par des chansons.
 
Après lui, Jean Peyrelevade se leva et ronchonna aussi, car c'est un privilège hasardeux de s'exprimer après la brillante éloquence de Philippe Meyer.
 
Bien entendu, après cette preuve de modestie, il fut brillant lui aussi pour exposer son projet de développement économique pour Paris, qu'on commence à connaître bien et qui est, si j'ose dire, "rond en bouche", comme un grand cru.
 
Corinne Lepage s'empara du micro après que Peyrelevade fut applaudi. Elle délaissa le lutrin et vint s'adresser plus directement à la salle, à l'Américaine, pour compléter d'un mot le projet de développement économique de Peyrelevade : il s'agit, bien entendu, d'un développement "durable". Elle ponctua son exposé d'une formule qui va faire mouche : "le MoDem n'est pas pour une écologie de punition, mais pour une écologie de solution". De fait, ça change tout et elle a très bien synthétisé ce changement.
 
Enfin, Marielle de Sarnez fit un long et dense discours. Elle parut très émue à un moment.
 
Au-delà de cet instant-là, j'ai retenu deux aspects de ce qu'elle a dit.
 
Le premier concerne la philosophie générale : vouloir protéger les commerces de proximité, rejeter par exemple le nouvel et énorme magasin Métro qu'on est supposé implanter dans le XVIIIe : il s'agit en effet d'une enseigne en principe réservée aux commerçants, mais où l'on sait bien que les particuliers iront aussi. D'ailleurs, si je devais ajouter un argument à ceux qu'elle a mentionnés, je dirais que même (et en particulier) réservé aux professionnels, ce gros machin semble devoir occasionner un surcroît de circulation de véhicules qui viendront s'y charger, camionnettes et fourgonnettes de toutes les tailles, ce qui paraît démentiel, étant donné l'état de la circulation. Marielle a d'ailleurs signalé que le MoDem est favorable à la fin du gel des constructions de parking, soulignant que les persécutions graves infligées aux automobilistes depuis des années (et en particulier sous l'impulsion des Verts alliés de Delanoë) n'ont en rien amélioré la qualité de l'air à Paris, comme l'a relevé Corinne Lepage.
 
Le deuxième aspect est un ensemble de points-programmes qui forment la base d'une négociation pour un contrat de mandature à conclure avec ... suspense, ce n'est toujours pas dit... mais il est évident pour tout le monde que ce doit être avec Delanoë, tant il paraît que cette formule reflète la réalité de Paris aujourd'hui.
 
Et enfin, après Marielle, ce fut Bayrou. Oh, son discours sera certainement disponible sur le site du Mouvement Démocrate, je n'en donne pas le détail, disons que Bayrou a fait l'éloge de Marielle et de la nouvelle offre politique incarnée par le MoDem.
 
Du premier rang, Quitterie buvait ses paroles. C'était touchant. 

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04/03/2008

Lutte contre l'inflation : l'imposture.

Enfin, on admet que les prix dérapent. Dès mai, je fustigeais la relance par la consommation. Dès septembre, je jugeais cette relance d'autant plus contreproductive que l'inflation avait redémarré et qu'on risquait de se retrouver dans le même désastre qu'en 1975, avec la relance Giscard.
 
Dans un premier temps, le gouvernement a entrepris de faire croire qu'il bridait ses dépenses. Mais chaque fois que Sarkozy parle, il coûte un milliard à l'État. Résultat : les finances publiques ne s'améliorent pas et il ne reste guère de marge de manoeuvre pour juguler le dérapage des prix.
 
Alors, que trouve-t-on ?
 
Le tandem Attali-Leclerc, le technocrate et le marchand.
 
Et comme toujours dans notre pauvre républque, le technocrate et le marchand n'ont qu'un coupable en tête : le producteur (et vaguement le diffuseur).
 
Certes, le diffuseur fait souvent des marges confortables. Mais le producteur ?
 
Et si l'on étrangle le diffuseur, celui-ci ne répercute-t-il pas sa perte de marge sur le producteur ?
 
Or le producteur, lui, n'est pas en position de répercuter les efforts que lui demande le diffuseur. En définitive, tout lui tombe toujours dessus. C'est ainsi que depuis des décennies, notre tissu de PME du secteur secondaire s'appauvrit, au bénéfice de la grande distribution.
 
Or que propose le tandem Attali-Leclerc pour faire baisser les prix ? Miser à fond sur la grande distribution en supprimant les entraves au développement des grandes surfaces. C'est cette vue que le gouvernement endosse à présent sous prétexte de lutter contre l'inflation.
 
Combien y aura-t-il de morts parmi les PME françaises ?
 
Et combien parmi les commerces indépendants ?
 
Et combien de salariés en plus à gagner moins que le SMIC comme beaucoup de caissières de supermarché ?
 
Faire peser sur les producteurs le poids de l'inflation est une honte destinée à nourrir les grandes surfaces et leur capacité prévaricatrice.
 
C'est une véritable imposture dont le gouvernement devra rendre raison.
 
Et vous, gens du petit commerce, sachez-le : voter pour l'UMP, c'est creuser votre tombe. 
 
PS : Grâce à Quitterie Delmas qui l'a signalé dans son excellente note aujourd'hui, j'ai vu l'émission "Mots croisés" d'hier en podcast et je tiens à féiciter Maryse Lebranchu, maire de Morlaix (ah, la Bretagne !) et Périco Légasse (ah, "Marianne" des bons jours !) d'avoir défendu avec courage et énergie la position des consommateurs et des petits producteurs et commerçants face à la grande distribution.

14:57 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, économie, attali, fillon, leclerc | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook