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03/05/2007

À chaud : Bayrou ne votera pas Sarko.

On le lit ici :
 

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02/05/2007

Plus de constitution européenne ?

Sarko, s'il est élu, enterre définitivement toute idée de constitution européenne. "Les Français ont voté. Pourquoi y revenir ?"
 
Alors, Messieurs Méhaignerie, Barrot, de Robien, Santini, et quelques autres centristes ralliés au Sarkoland, voici où finissent vos engagements européens ? Désormais, l'Europe, c'est du passé, pour votre champion.
 
Vos électeurs apprécieront. 

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On rêve d'un débat entre Victor Hugo et Napoléon III.

On imagine Victor Hugo interpellant Napoléon III : "Monsieur le petit".

Au moment où se prépare le débat entre les deux derniers candidats à l'élection présidentielle, on se prend à rêver que nous pourrions avoir de meilleurs hommes et femmes politiques, un peu plus cultivés, connaissant mieux leur matière, un peu plus sincères.

Le jeu politique est une joute. L'enjeu n'y est pas l'exercice d'une responsabilité mais la conquête d'un champ clos qui se nomme le pouvoir. Les règles de conquête du pouvoir sont les mêmes partout, quel que soit la forme politique du régime, quelle que soit la nationalité et la culture des assujettis, le pouvoir se conquiert et s'exerce selon les mêmes règles.

Et partout, quoiqu'il arrive, il faut éliminer l'autre.

Tout pouvoir consiste à supprimer l'autre. Physiquement ou moralement. Dans une société policée, il s'agit de prendre l'ascendant sur lui. Dans un état plus sauvage, de le supprimer ou de le réduire à l'état d'objet.

Ce soir, si l'un des impétrants est susceptible de l'emporter sur l'autre, si le débat peut faire pencher la balance, c'est que l'un des deux aura pris l'ascendant sur l'autre. Il l'aura éliminé. Au mieux provisoirement. Au pire, définitivement.

Ouvrez l'arène, lâchez les lions. 

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01/05/2007

Faut-il empailler Jean-Pierre Pernaut ?

Le grand gagnant du premier tour de l'élection présidentielle est ... Jean-Pierre Pernaut.
 
Lui, l'homme du journal télévisé de treize heures, le Picard goguenard qui passe souvent pour la "voix de son maître", l'homme pour qui la météo est toujours une info plus urgente que mille morts au Bangladesh, l'homme que les Guignols ont caricaturé en éternel et sempiternel chantre du "dernier fabricant traditionnel de...".
 
Car son public n'a qu'un âge : la vieillesse.
 
Déjà, il y a vingt ans, je voyais ma grand'mère regarder Mourousy. Au moins, c'était drôle.
 
Et voilà, ils ont voté, nos vieux qu'on aime tant. Ils ont voté.
 
Ils ont voté, nous dit l'Ifop... pour Sarko. 
 
Et, selon l'Ifop toujours, ils s'apprêtent à récidiver massivement : 75% ! oui, tu ne rêves pas, lecteur, 75/25, c'est le rapport de forces chez les vieux, au profit de Sarko, pour le deuxième tour, d'après l'Ifop.
 
On les aime bien, pourtant, nos vieux, on ne leur a rien fait de mal. Pourquoi nous en veulent-ils tant ?
 
Car dans toutes les autres catégories d'âges ou presque, Ségolène Royal est majoritaire dans les intentions de vote pour le deuxième tour.
 
Il n'y a que chez les vieux. Et c'est ce vote massif des retraités qui, à lui seul, fait gagner Sarko.
 
Alors, lecteur, si tu souhaites la victoire de Ségo, fixe-toi un objectif simple : fais la liste de tous les vieux que tu connais et convaincs-les. Un par un.

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30/04/2007

Que va faire Le Pen ?

Le Pen est le grand perdant du premier tour de l'élection présidentielle. Il y a perdu environ un million de voix sur son score de 2002 et, en termes de pourcentages, six points, soit presque quarante pour cent de son capital initial.
 
Je me souviens de Farid Smahi qui, une semaine avant le vote, me trouvant sur le marché de la Porte de Saint-Cloud, à l'ouest de Paris, se moquait de Bayrou et clamait : "Il va faire douze pour cent comme d'habitude". Il ne croyait pas si bien dire, mais c'est de son propre candidat qu'il parlait, sauf qu'il n'a pas atteint douze pour cent, à peine dix et demi.
 
La question qui se pose maintenant est celle de sa stratégie la plus efficace : va-t-il tenter de déstabiliser Sarko en donnant des signes forts d'abstention à son propre électorat ? Ira-t-il plus loin en se joignant au TSS avec l'idée que l'instauration de la proportionnelle, consécutive à la victoire de Ségo, permettrait de pérenniser son mouvement ?
 
Choisira-t-il au contraire de prendre la main que Sarko lui a tendue au milieu des récupérations diverses de son programme ?
 
On a en effet noté le retour de la proportionnelle dans l'escarcelle programmatique du candidat scientologue. Mais la proportionnelle où ? Au Sénat ? Il y en a déjà une forte dose depuis plusieurs années. À l'Assemblée ? Mais quel chiffre ? Bayrou voulait 50%, Ségo propose encore officiellement 20% (elle devra sûrement faire un effort). Alors, et Sarko ? Où et combien ?
 
Il sait que ce qu'il gagne là à court terme, il le reperd à moyen terme. Mais peut-il faire autrement ?
 
Il est allé au bout de ses options récupératrices en proposant de réhabiliter l'OAS, ce qui sans doute lui a encore acquis quelques voix chez les lepénistes (dans le sud-est en tout cas), mais doit avoir suscité quelque trouble chez les gaullistes. 
 
Sans doute Le Pen va-t-il tracer une ligne et définir des critères demain après-midi. Chacun les interprétera à sa façon. Ségolène Royal, mercredi soir, lors de son débat frontal (!) avec Nicolas Sarkozy, aurait grand tort de ne pas s'en servir. Les réponses qu'il donnera alors seront un couperet aiguisé qui tranchera sa tête ou celle de son adversaire.
 
Car s'il se rapproche trop de Le Pen, Bayrou n'aura aucun état d'âme à se placer dans le camp de Ségolène Royal. Et s'il s'en éloigne trop, les lepénistes iront à la pêche.
 
L'écart que l'on annonce entre les deux candidats est pour le moment voisin de quatre pour cent, soit environ un million et demi de voix, c'est-à-dire plus d'un tiers des électeurs de Le Pen du premier tour et moins d'un quart de ceux de Bayrou.
 
C'est une avance difficile à rattraper, mais il suffit qu'un demi-million bouge dans un sens pour que tout redevienne incertain.
 
Un demi-million ? 
 
Les trois jours qui viennent s'annoncent passionnants. 

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29/04/2007

Brassens, une semaine avant le second tour.

"Parmi les noms d'élus, on verra pas le mien".
 
La proclamation de Brassens, gouailleuse comme toujours, nous rappelle aux réalités de notre propre vie. Foin des élections, foin des grandes masses humaines agglomérées pour les meetings électoraux, foin de tout ça, "le pluriel ne vaut rien à l'homme ; sitôt qu'on est plus de quatre, on est une bande de cons".
 
Alors il faut le dire. Brassens est un maître à en sourire, un maître à prendre de la distance, un maître ès détachement goguenard. Agitations, fièvres, tout ça demeure dérisoire.
 
Tandis que
 
"cette plage où le sable est si fin
Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins",
 
là où
 
"tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie
tout chargés de parfums, de musiques jolies
le mistral et la tramontane
sur mon dernier sommeil verseront les échos
de vilanelle, un jour, un jour de fandango,
de tarentelle, de sardane"
 
Il reste de la vie le spectacle de la mort et la vertu du sage est de tenir la vie tant qu'elle tient debout.

Le plaisir de la promenade, chacun son coin de forêt ou de rivière, chacun son sentier secret, sa rue écartée, son toit qui penche.

Le plaisir d'un livre.

Le plaisir d'une camaraderie, d'un amour. D'un simple joli regard de jolie môme.

Voilà ce qui fait que l'effroi qui s'empare de nous de temps à autre en examinant les sondages peut encore être conjuré. 

 

28/04/2007

Mon 10 mai 1981.

Il faut parler de mon père.

Il admirait Mendès depuis sa jeunesse au début des années 1950. Il adressait à PMF chacune des tribunes qu'il faisait paraître d'abord dans "Combat" puis dans "Le Monde". Mendès accusait toujours réception de ces envois et les commentait quelquefois.

Logiquement, mon père, membre du Parti Socialiste depuis le congrès d'Épinay en 1971, se retrouvait dans le courant rocardien, qui se rapprochait de son mendésisme.

Le 10 mai 1981, j'avais seize ans depuis quelques mois. Mes parents étant divorcés, j'avais gardé l'habitude de voir mon père le dimanche, quoique ce ne fût plus une obligation légale depuis justement mes seize ans.

Ce jour-là, il était aux anges. Il exultait. Il m'emmena dès mon arrivée et, courant presque, bondit dans sa R20 gris métallisé où je le suivis.

Il votait dans le quatorzième arrondissement de Paris, dont il venait de déménager. À tombeau ouvert, il y courut. Il se gara comme toujours mal, à moitié sur le trottoir, et se rua sur son bureau de vote.

Il était midi, l'endroit était vide ou presque. Mon père salua son président de bureau de vote, qu'il connaissait, et s'engagea dans l'isoloir, toujours aussi joyeux. Il en ressortit aussitôt et se présenta devant l'urne. On le fit voter.

- A voté !

Et c'est alors que sa joie redoubla.

- Viens, me dit-il.

Il me conduisit vers un autre bureau de vote, toujours dans le quatorzième. Là, il sortit d'autres papiers de sa poche : ceux de son frère, Jean Torchet, mort en 1956. Ce Jean Torchet était sorti en petit rang de l'ÉNA, dans la même promotion qu'Édouard Balladur, Jacques Calvet (longtemps président de Peugeot), Jérôme Monod (le dernier homme de réseau du chiraquisme) et quelques autres. Bref, depuis 1956 et la mort (à vingt-six ans) de ce frère fauché par un cancer du fumeur (tabagie passive), mon père n'avait jamais manqué une occasion de voter à sa place.

Au fond, c'était très malsain.

Mais là, je le vis présenter, pouffant et jubilant comme un gosse, la carte d'élève de Sciences-Po de son frère, à qui il ressemblait suffisamment pour la vraisemblance. Le président le connaissait pour l'un de ses électeurs habituels. Il ne fit aucune difficulté.

Et je vis mon père entrer pour la seconde fois dans l'isoloir.

Et pour la seconde fois, il vota Mitterrand.

Je ne l'ai jamais vu plus heureux que ce jour-là.

Mais bien entendu, dès l'élection acquise, comme tant de rocardiens, il passa à la trappe.

Cette phase-là, je l'ai sue mais il ne me l'a jamais racontée : je ne l'ai revu que deux fois après le 10 mai 1981.

Les voici.

Au début de l'automne de cette même année, toujours âgé de seize ans, élève du lycée Janson, une boîte prestigieuse d'un quartier bourgeois de l'ouest parisien, j'avais décidé qu'il devenait impossible de rester neutre. Je m'étais engagé.

Intéressé par la modération et par le talent verbal de Lecanuet, j'avais adhéré au centre, une étiquette que jamais aucun membre de ma famille n'avait portée avant moi (j'avais pourtant le choix, car du radicalisme au nationalisme en passant par le socialisme, l'éclectisme régnait dans mon entourage familial). J'ai donc complété le panel en entrant en centrisme, secte bizarre et peu nombreuse dont il faudra bien que je dise quelques souvenirs cocasses à un moment ou un autre.

Quoiqu'il en soit, j'adhérai début octobre 1981 et à la fin de ce même mois, mon grand-père paternel mourut, certain d'avoir été assassiné par les sbires de Jacques Médecin : officier de marine retraité, grand résistant, il s'était présenté sous une étiquette "poujadiste" aux législatives de 1981 dans les Alpes Maritimes et y avait obtenu un peu plus de cinq pour cent. Un cyclomotoriste l'avait ensuite renversé, lui causant des blessures mortelles et mon grand-père, il est vrai parano de nature, avait conclu à l'assassinat dans une lettre qu'il m'avait adressée. Il mourut donc fin octobre.

Ce fut alors l'avant-dernière fois que je vis mon père, aux obsèques de son propre père.

Moins de deux mois plus tard, entre Noël et le Nouvel An de cette année 1981, il m'appela et me proposa de passer la soirée avec lui, ce que je n'avais jamais fait.

J'acceptai.

Il me donna le choix de son cadeau de Noël : m'offrir "une pute" ou une place au spectacle de Montand à l'Olympia.

Je choisis Montand à son grand désarroi : sûr de ma réponse, il n'avait pas acheté un billet pour le concert.

Nous nous rendîmes donc au plus célèbre music-hall de Paris. La salle était archi-comble. Il fallut parlementer un long moment avec la guichetière pour obtenir de pénétrer dans cet endroit devenu déjà mythique.

Montand était étonnant. Je ne connaissais de la chanson sur scène qu'Anne Sylvestre, amie de ma mère, dont je fréquentais ponctuellement les concerts, et le music-hall, le spectacle insensé fourni par Montand, tout cela fut pour moi un très grand choc artistique. Nous étions assis sur les marches : les sièges regorgeaient de gens assis les uns sur les autres, les strapontins fléchissaient sous la masse, il ne restait que les gradins, au mépris de toutes les lois de sécurité.

Nous n'avions pas peur. J'étais subjugué.

À l'entr'acte, une banderole fut déroulée sur tout le long de la scène. Elle portait un seul mot, inscrit en rouge sang sur fond blanc : Solidarnosc (avec des accents sur le s et le c), le nom du syndicat Solidarité en polonais. On était quinze jours après le 13 décembre 1981.

Voilà ce qu'était la gauche à cette époque-là.

Puis mon père, en sortant de l'Olympia, comme on était dans le bon quartier, réitéra sa proposition de m'offrir "une pute". J'avais dix-sept ans.

Je refusai de nouveau, un peu déstabilisé.

Il haussa les épaules et me sourit, puis il poursuivit sa route.

Je ne l'ai jamais revu : il est mort deux mois plus tard, âgé de quarante-huit ans. 

Le débat : vive la démocratie.

Ouf, on a tellement voulu étouffer le débat pendant cette campagne, on a tellement voulu faire taire Bayrou en particulier, on l'a tellement couvert de tous les noms d'oiseaux, que le retrouver, même à la sauvette et sur une chaîne encore minoritaire, que vraiment, on a respiré.
 
On a d'autant plus respiré que le dialogue s'est développé sans concession ni agressivité, comme un bon échange de vue sur le contenu des programmes.
 
Pour ceux qui en doutaient, il vaut mieux avoir voté Bayrou que Royal au premier tour. Ses idées sont plus précises et plus modernes.
 
Pour ceux qui le redoutaient, le programme de Ségolène Royal reste hélas celui de la gauche de grand-papa : "je fais confiance aux partenaires sociaux..." de qui se moque-t-on avec ce refrain seriné depuis 25 ans et qui ne trompe plus personne ? Le tout-État ? Elle dit "je le nie" mais son programme le fait. Comme l'a dit Bayrou, il y a deux Ségolène Royal et l'une est rarement en accord avec l'autre.
 
Pour ceux qui l'espéraient, il y a tout de même des raisons solides de rejeter plus Sarko que Ségo : les changements institutionnels nécessaires, la laïcité (et d'une manière générale la neutralité de l'État), l'humanisme en général (certains propos de Sarko méconnaissent l'art 1 de la déclaration des droits de l'homme de 1789 : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit"), la menace de noyautage de l'État par certaines sectes, etc.
 
Bref, je n'ai pas changé d'avis même si je dois avouer que Ségolène Royal ne m'a donné aucune envie de voter pour elle.
 
J'ai lu pendant le débat qu'Emmanuelli appelait à la création d'un grand parti anti-libéral. Pourvu que ce soit le signe avant-coureur de la recomposition que nous attendons tous avec impatience. Pour moi, évidemment, dans le sens de la démocratie et de la liberté. 

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27/04/2007

Albert Camus, la patrie du verbe.

"Ma patrie, c'est la langue française", écrivait Camus. On devrait le relire ces jours-ci, ce serait un repos. Il faisait dire aussi à Napoléon dans "Les amandiers" : "Il n'y a que deux forces au monde, le sabre et l'esprit . À la longue, l'esprit l'emportera toujours sur le sabre". Que certains en prennent donc de la graine.
 
Camus, le pessimiste, le pacifiste, le résistant, le directeur de "Combat" clandestin sous l'occupation, l'enfant français de l'Algérie opposé à la guerre, ennemi de ses amis, toujours tourné vers l'exigeance de l'intelligence, est l'un des hommes indomptables qui manquent à notre époque.
 
Jamais dupe, jamais emporté par une autre idée que la sienne, repoussant également toutes les opinions faciles, montrant son long visage et son regard incisif, il ne se laissait pas dominer. Pas assez pour la tranquillité de ses contemporains.
 
Ami des Gallimard, il a représenté pour une génération l'aune de toutes les indépendances d'esprit.
 
Tout le monde a lu "L'étranger" ou "La peste" au lycée. Je préfère "L'étranger", bien qu'il faille le lire un jour où le soleil brille fort et où on vient de gagner un milliard au Loto pour éviter de sombrer aussitôt dans la plus affreuse déprime. Son théâtre ne vaut pas celui de Sartre mais le relatif oubli ou, pour mieux dire, la trop grande négligence dans laquelle il est tenu relève de l'injustice.
 
Huster a repris son "Caligula" voici quelques années, à peu près avec la même idée étrange que Lawrence Olivier interprétant Hamlet à l'âge de cinquante ans. Ce Caligula nous rappelle de quoi est faite l'âme des dictateurs.
 
À méditer donc ces jours-ci. Libre. 

26/04/2007

Ségolène tristement.

Voici un extrait d'une interview donnée par l'excellente Quitterie Delmas au site de débat politique www.page2007.com qui résume en tout ce que je pense (réalisée par Joy Binoche) :

"JB : Et toi, pour qui comptes tu voter ?

QD : J’ai entendu que certains députés UDF avaient déclaré publiquement qu’à titre personnel ils voteraient Nicolas Sarkozy. Du coup je n’hésite pas à dire qu’en ce qui me concerne, il n’y a aucune raison pour que je ne vote pas pour Ségolène Royal…

JB : Quelles sont les raisons de ce choix ?

QD : Les méthodes et les pratiques de Nicolas Sarkozy ne me satisfont absolument pas et pour moi, la clé de la vie politique et de l’avenir, c’est la réforme des institutions, le non cumul des mandats, la proportionnelle, la séparation des pouvoirs. A mon sens, on ne pourra pas avancer tant que ce travail là n’aura pas été effectué.
La dérive droitière de Nicolas Sarkozy avec en particulier le projet de créer un Ministère de l’Immigration et de l’identité Nationale et l’idée selon laquelle la pédophilie et le fait d’être suicidaire sont génétiques sont des choses que je trouve totalement inacceptables. Tout cela est vraiment très éloigné de mon engagement politique. C’est diamétralement opposé à mon esprit réformateur."

L'engagement est un acte de toute la vie. Il n'est pas divisible. Toujours, partout, l'humanisme prime, Quitterie Delmas le dit avec les mots parfaits.

 

Pour ceux que des précisions intéressent, Quitterie Delmas indique aujourd'hui sur son blog (en lien colonne de droite) les motifs de son choix qui reste à titre personnel. 

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25/04/2007

Littérature de pouvoir.

18,5. Ce n'est pas une si mauvaise note...
 
Reste qu'une fois de plus, la politique des moyens triomphe contre celle des fins. Une fois de plus, l'énergie de la conquête a dévasté l'ordre de la raison.
 
On voudrait croire à une dimension romanesque des personnages qui sont apparus dans le récent scrutin. Or à l'examen, on aura du mal à échapper au stéréotype.
 
Bien entendu, l'idée immédiate, l'homme de pouvoir par excellence, en littérature, c'est Rastignac. Ou si l'on en veut un modèle plus politique (sinon plus républicain), on songera à ce journaliste qui est le personnage central des "Grandes familles" de Druon et dont le nom m'échappe au moment où j'écris.
 
À ces archétypes du cynisme ambitieux s'oppose le roc du Jacques Thibault de Martin du Gard, l'antipouvoir type, le sacrifié de nature, le juste à qui la pulsion mortelle et destructrice donnera toujours tort. Autant dire tout de suite que je n'identifie Bayrou ni à l'un ni à l'autre types. C'est mon ni-ni à moi. Bayrou est un juste sans sacrifice, ou plutôt de sacrifice modéré, un centriste du sacrifice : ni trop, ni trop peu. Toujours le ni-ni.
 
Et s'il est difficile de s'extraire des clichés, c'est parce que la littérature n'a guère traité la matière politique. On y voit peu les rouages de l'autorité, peu les mécanismes de la décision. "Germinal" décrit le militantisme dans sa genèse. "Les Thibault" dans son effervescence. On trouvera des auteurs engagés. On trouvera aussi des fictions documentaires du type "meurtre à l'Élysée" ou "à l'ÉNA". Mais ces livres ont un rapport lointain avec la littérature.
 
Sur le pouvoir et sa conquête, outre les classiques de Machiavel ou de Sun-Tzu, qui ne sont que des traités de tactique, on devra se rabattre sur les excellents "Mémoires" de Louis-Philippe, ou sur ceux, finalement, d'une quantité de grands hommes quand ils ont eu l'honnêteté de s'exprimer sans langue de bois. Un recensement qui reste à faire.
 
Et toi, lectrice, lecteur, qu'as-tu à ajouter à cette liste de littérature de pouvoir ?
 
Moi, je n'ai qu'une phrase que, sans surprise, j'emprunterai à Victor Hugo. Il s'agit là du seul vrai espace de vie où le pouvoir puisse être corrigé par un engagement de tous les instants : le couple. La phrase d'Hugo (je cite de mémoire) est : "Sois ma reine et mon esclave, je serai ton roi et ton esclave".
 
Je connais une jolie môme qui l'incarne bien. 
 
Libre. 

Geremek contre les liberticides.

Bronislaw Geremek, l'une des figures historiques du syndicat Solidarité, vient de s'opposer avec force au gouvernement néoconservateur polonais. La droite locale a en effet instauré une loi contraignant l'ensemble des responsables politiques et administratifs du pays à déclarer leur ancienne appartenance, affiliation ou subordination à l'ancien pouvoir communiste.
 
Geremek, l'un des animateurs de la résistance, n'est guère suspect, on s'en doute, de plaider pour sa propre cause en combattant cette disposition. Il est allé jusqu'à mettre son mandat de député européen dans la balance en ne remettant pas au pouvoir la déclaration que, comme élu, il était astreint à faire.
 
Autant dire tout de suite qu'une semblable attestation était déjà exigée auparavant, mais les nouvelles dispositions sont partout jugées liberticides. Le geste de l'eurodéputé vise la cour constitutionnelle qui doit se prononcer dans quelques jours sur la validité de la loi.
 
Que chacun sache donc ce qu'est capable de faire un pouvoir néoconservateur et que chacun se prépare à la résistance. Libre.

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23/04/2007

Bulletin bleu ? bulletin blanc ? bulletin rouge ?

Une dernière synthèse politique avant de revenir à mes travaux littéraires et historiques. 

Le débat fait rage sur le blog de Quitterie Delmas entre les partisans de Bayrou sur la conduite à tenir pour le 2e tour.

Une analyse se manifeste : le PS, pour sauver son premier tour, a sacrifié le second. Il a joué son intérêt personnel contre l'intérêt général. Résultat : le cumul des voix PS+extrême gauche est le plus faible jamais enregistré depuis le congrès d'Épinay en 1971. Il laisse supposer de bons reports de voix mais crée un flou dangereux au centre.

L'intransigeance passée de l'appareil socialiste incite de nombreux centristes à s'interroger sur leur vote, tout en détestant être devenus un cheptel à conquérir.

On s'attend à ce que François Bayrou, fidèle à sa ligne, ne donne aucune consigne de vote, chacun faisant alors selon sa conscience.

L'objectif suivant pour le vrai motif de la campagne de Bayrou, l'union nationale, est les législatives : c'est là que, au cas par cas, nous tenterons de déverrouiller de nouveau la politique française en évitant qu'une majorité automatique ne se développe. Bayrou dépasse en effet le score de 20% dans deux cents circonscriptions, soit plus d'une sur trois, ce qui lui garantit en pratique de maintenir ses candidats au second tour.

Il ne s'agira pas d'inverser la polarité de nos alliances, mais de pérenniser le parti central, le Parti Démocrate annoncé par le récent candidat.

Autrement dit, installer l'idée que l'on peut travailler avec tous, quel que soit leur bord.

Dans cette perspective, l'analyse du score possible de Ségolène Royal au second tour est nécessaire.

Il y a ceux qui envisagent qu'elle ne bénéficie pas des voix qui se sont portées sur Bayrou et qu'elle stagne à 35%, ce qui l'éliminerait durablement des premiers rangs.

Il y a ceux, symétriques, qui estiment qu'elle aura les 18,5% en rangs serrés. Elle atteindrait ainsi 53 ou 54%.

Et puis, au milieu (!), comme moi, sont ceux qui tentent de tracer une ligne entre ceux pour qui le report sur Royal est naturel et ceux pour qui il ne l'est pas.

De mon point de vue, c'est deux tiers, un tiers. D'autres me disent moitié-moitié.

Or Sarkozy a (lui+LePen+Villiers = 45%). Il faut donc à Mme Royal au moins la moitié des électeurs de Bayrou pour revenir à la hauteur de Sarkozy si les lepénistes se reportent bien sur celui-ci, ce qui semble probable.

J'en connais, il y en a sur ce blog, qui voteront dans état d'âme pour elle. D'autres sont plus circonspects et préfèrent voter blanc.

Quitterie Delmas elle-même n'a pas encore pris position.

Sarkozy est une menace pour la France, reste à savoir comment conjurer cette menace au mieux.

L'hypothèse la plus risquée est la suivante : un très mauvais deuxième tour de Royal provoquerait certes la victoire de Sarkozy, mais la disqualification de Royal pour conduire l'élection législative.

Dès lors, celle-ci pourrait se jouer entre un projet de la droite haineuse et celui de l'union nationale, le PS étant écarté du premier rôle par ses propres dissensions.

Il faut reconnaître que cette version repose sur beaucoup d'hypothèses. Il sera intéressant d'examiner les reports des bayrouistes au second tour.

Il sera également passionnant de découvrir le nouveau pouvoir d'Internet et la montée des nouvelles générations.

Bayrou a (nous dit-on) recueilli 26% des voix des "primo-votants", électeurs néophytes, presque à égalité avec les deux autres. C'est donc bien l'image de l'ancienne UDF qui l'a plombé. Mais c'est aussi le signe d'une génération qui, au moment d'entrer dans la citoyenneté, s'est fortement reconnue dans le message d'union nationale.

Il faudra donc que les démocrates songent à traduire la place d'Internet et celle des jeunes dans leurs candidatures...

Quant à moi, je replonge dans mes livres.

Libre. 

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22/04/2007

La forte participation, la déception de ceux qui le seront.

Pour ceux qui, comme moi, ont consacré une vraie part de leur vie à la politique, puis ont trouvé occasion d'épanouissement plus grand, le retour vers la fièvre électorale comporte des plaisirs et des dangers.
 
On savoure les plaisirs durant de longs mois. On les cultive.
 
Et vient le jour des vérités. Nous y sommes.
 
Personnellement, et de toutes façons, j'ai décidé de me consacrer de nouveau à mes livres dès demain. Je n'ai pas le droit de donner des indications sur les info dont je dispose, n'en cherchez donc pas, il n'y a rien à découvrir entre mes lignes.

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Aujourd'hui, je préside un bureau de vote.

Il faut avoir participé aux opérations électorales au moins une fois dans sa vie.
 
C'est souvent bon enfant, chaleureux, parfois harassant quand la participation est forte (le sera-t-elle demain ?). 
 
On découvre les gens sous un jour que rien d'autre ne peut révéler.
 
L'émotion est grande aussi le soir lors du dépouillement.
 
Allez tous voter ! 

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21/04/2007

Les commentaires sont fermés jusqu'à dimanche soir.

Étant données les menaces que le gouvernement a fait planer sur les blogueurs au sujet des deux derniers jours d'avant le scrutin, il m'a paru prudent de fermer les commentaires.
 
Merci de votre compréhension.
 
Je vous envoie le V de la victoire. Vive la République. Vive la France. 

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20/04/2007

Sondage dernière avant minuit.

N'oubliez pas qu'Ifop pour Fiducial donne ce jour Bayrou à 20%, Ségo à 22,5%.
 
Après minuit, les commentaires sur les sondages sont interdits. Merci de ne pas faire donc de commentaire sur ces chiffres sur mon blog (il y a une amende de 75 000 euros encourue). 

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Sondage dernière avant minuit.

N'oubliez pas qu'Ifop pour Fiducial donne ce jour Bayrou à 20%, Ségo à 22,5%.
 
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D'autres sondages.

La photo de Tom Cruise figure sur la page d'accueil de mon fournisseur d'accés, Orange. Tom Cruise est adepte de la scientologie dont les liens avec Sarko sont démontrés.
 
On comprend soudain mieux pourquoi BVA-Orange a fait passer le premier mauvais sondage. 
 
J'invite donc chacun à faire savoir autour de lui que tout ce que le site Orange dit est désormais hostile à Bayrou, en particulier le sondage (le dernier) qu'on nous promet pour 23 h.
 
Ce dernier sondage est particulièrement fourbe : pendant les deux derniers jours (donc une heure plus tard) on n'a le droit ni de commenter ni d'annoncer les sondages.
 
Voici donc la manip ultime.
 
Or j'en ai eu d'autres aujourd'hui : un (par SMS) donnait 31% pour Bayrou qui, me dit-on, est revenu à 30% dans les "bruts" des sondeurs.
 
Par conséquent, ne nous laissons pas intimider. Chacun marche à son pas. Ne soyons pas dupes. Pour la République, pour le pays où tous vivent en paix et en concorde.

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Battre Sarko.

Voici le temps où les arbitrages se font.
 
Chacun autour de lui, dans sa famille, avec ses proches, à la cafète, dans le train, discute. Mais au fait, finalement, quel est la synthèse de la campagne ?
 
Battre Sarko ?
 
C'en est un morceau.
 
Car il faut penser à la France et aux Français. Il faut penser à l'avenir.
 
Et beaucoup s'accordent sur un autre point : Bayrou est l'homme marquant de la campagne. Il a surgi.
 
On l'a vu et on l'a découvert. Pour beaucoup et pour l'ensemble des sondages depuis trois mois, il est le mieux placé pour battre Sarko et Ségo au second tour. Et ça tombe sous le sens : sa présence au second tour garantit que la moitié droite du centre ne sera pas tentée de voter pour Sarko.
 
Pour beaucoup également, il est celui dont le programme rassemble le plus, l'homme de la synthèse.
 
Il est celui que la presse et les médias ont tenté avec constance d'étouffer et qui a résisté. Il a survécu aux tentatives de noyade.
 
La dernière en date, celle du journal Le Monde, qui appelle ouvertement à porter le tandem Sarko-Ségo au second tour (donc presque tout sauf Bayrou) est la plus étonnante, en faisant publiquement l'amalgame entre les deux candidats. Sont-ils donc si jumeaux ?

Sans doute. C'est ce qu'on nous dit. C'est ce que les porte-voix du système clament.

Or ce système a ses défauts. Il est en train de conduire la France au gouffre de la dette publique, à l'impasse de la stagnation économique, à divers travers dont chacun connaît les inconvénients dans sa propre vie.

Dès lors, s'il faut effectivement battre Sarko, c'est d'abord parce qu'il est celui qui l'incarne le plus exactement, en y ajoutant un certain nombre de défauts qui lui sont propres, dont un goût et une culture de la division et de la haine qui le rendent difficilement tolérable.

Mais il ne suffit pas de le battre : il faut redresser la France et rendre l'espoir aux Français.

Voici donc deux exercices concomitants : battre l'adversaire et redresser le pays.

Or aux deux registres, Bayrou est le mieux placé. Il excelle.

Je suis donc heureux d'appeler tous ceux qui lisent ce blog et qui m'en font l'amitié, mais aussi tous ceux qu'ils connaissent, leurs amis, leurs voisins, leurs cousins, leurs proches, leurs familiers, leurs relations de toutes natures, leurs employés et leurs employeurs, leurs camarades et leurs compagnons, leurs compères et commères, leurs clients et leurs fournisseurs, bref, toute la France, du nord au sud, d'est en ouest, de Bourgogne en Normandie, de Bretagne bien sûr en Champagne, de Gascogne en Artois, de Valois en Provence, de Dauphiné en Anjou, de Poitou en Berry, de Corse aux Antilles, de partout même ce que j'oublie, tous donc, à voter pour le changement en votant Bayrou.

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