03/05/2007
À chaud : Bayrou ne votera pas Sarko.
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02/05/2007
Plus de constitution européenne ?
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On rêve d'un débat entre Victor Hugo et Napoléon III.
On imagine Victor Hugo interpellant Napoléon III : "Monsieur le petit".
Au moment où se prépare le débat entre les deux derniers candidats à l'élection présidentielle, on se prend à rêver que nous pourrions avoir de meilleurs hommes et femmes politiques, un peu plus cultivés, connaissant mieux leur matière, un peu plus sincères.
Le jeu politique est une joute. L'enjeu n'y est pas l'exercice d'une responsabilité mais la conquête d'un champ clos qui se nomme le pouvoir. Les règles de conquête du pouvoir sont les mêmes partout, quel que soit la forme politique du régime, quelle que soit la nationalité et la culture des assujettis, le pouvoir se conquiert et s'exerce selon les mêmes règles.
Et partout, quoiqu'il arrive, il faut éliminer l'autre.
Tout pouvoir consiste à supprimer l'autre. Physiquement ou moralement. Dans une société policée, il s'agit de prendre l'ascendant sur lui. Dans un état plus sauvage, de le supprimer ou de le réduire à l'état d'objet.
Ce soir, si l'un des impétrants est susceptible de l'emporter sur l'autre, si le débat peut faire pencher la balance, c'est que l'un des deux aura pris l'ascendant sur l'autre. Il l'aura éliminé. Au mieux provisoirement. Au pire, définitivement.
Ouvrez l'arène, lâchez les lions.
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01/05/2007
Faut-il empailler Jean-Pierre Pernaut ?
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30/04/2007
Que va faire Le Pen ?
20:50 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : présidentielle, udf, bayrou, sarkozy, royal, bové, le pen | | del.icio.us | | Digg | Facebook
29/04/2007
Brassens, une semaine avant le second tour.
Le plaisir de la promenade, chacun son coin de forêt ou de rivière, chacun son sentier secret, sa rue écartée, son toit qui penche.
Le plaisir d'un livre.
Le plaisir d'une camaraderie, d'un amour. D'un simple joli regard de jolie môme.
Voilà ce qui fait que l'effroi qui s'empare de nous de temps à autre en examinant les sondages peut encore être conjuré.
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28/04/2007
Mon 10 mai 1981.
Il faut parler de mon père.
Il admirait Mendès depuis sa jeunesse au début des années 1950. Il adressait à PMF chacune des tribunes qu'il faisait paraître d'abord dans "Combat" puis dans "Le Monde". Mendès accusait toujours réception de ces envois et les commentait quelquefois.
Logiquement, mon père, membre du Parti Socialiste depuis le congrès d'Épinay en 1971, se retrouvait dans le courant rocardien, qui se rapprochait de son mendésisme.
Le 10 mai 1981, j'avais seize ans depuis quelques mois. Mes parents étant divorcés, j'avais gardé l'habitude de voir mon père le dimanche, quoique ce ne fût plus une obligation légale depuis justement mes seize ans.
Ce jour-là, il était aux anges. Il exultait. Il m'emmena dès mon arrivée et, courant presque, bondit dans sa R20 gris métallisé où je le suivis.
Il votait dans le quatorzième arrondissement de Paris, dont il venait de déménager. À tombeau ouvert, il y courut. Il se gara comme toujours mal, à moitié sur le trottoir, et se rua sur son bureau de vote.
Il était midi, l'endroit était vide ou presque. Mon père salua son président de bureau de vote, qu'il connaissait, et s'engagea dans l'isoloir, toujours aussi joyeux. Il en ressortit aussitôt et se présenta devant l'urne. On le fit voter.
- A voté !
Et c'est alors que sa joie redoubla.
- Viens, me dit-il.
Il me conduisit vers un autre bureau de vote, toujours dans le quatorzième. Là, il sortit d'autres papiers de sa poche : ceux de son frère, Jean Torchet, mort en 1956. Ce Jean Torchet était sorti en petit rang de l'ÉNA, dans la même promotion qu'Édouard Balladur, Jacques Calvet (longtemps président de Peugeot), Jérôme Monod (le dernier homme de réseau du chiraquisme) et quelques autres. Bref, depuis 1956 et la mort (à vingt-six ans) de ce frère fauché par un cancer du fumeur (tabagie passive), mon père n'avait jamais manqué une occasion de voter à sa place.
Au fond, c'était très malsain.
Mais là, je le vis présenter, pouffant et jubilant comme un gosse, la carte d'élève de Sciences-Po de son frère, à qui il ressemblait suffisamment pour la vraisemblance. Le président le connaissait pour l'un de ses électeurs habituels. Il ne fit aucune difficulté.
Et je vis mon père entrer pour la seconde fois dans l'isoloir.
Et pour la seconde fois, il vota Mitterrand.
Je ne l'ai jamais vu plus heureux que ce jour-là.
Mais bien entendu, dès l'élection acquise, comme tant de rocardiens, il passa à la trappe.
Cette phase-là, je l'ai sue mais il ne me l'a jamais racontée : je ne l'ai revu que deux fois après le 10 mai 1981.
Les voici.
Au début de l'automne de cette même année, toujours âgé de seize ans, élève du lycée Janson, une boîte prestigieuse d'un quartier bourgeois de l'ouest parisien, j'avais décidé qu'il devenait impossible de rester neutre. Je m'étais engagé.
Intéressé par la modération et par le talent verbal de Lecanuet, j'avais adhéré au centre, une étiquette que jamais aucun membre de ma famille n'avait portée avant moi (j'avais pourtant le choix, car du radicalisme au nationalisme en passant par le socialisme, l'éclectisme régnait dans mon entourage familial). J'ai donc complété le panel en entrant en centrisme, secte bizarre et peu nombreuse dont il faudra bien que je dise quelques souvenirs cocasses à un moment ou un autre.
Quoiqu'il en soit, j'adhérai début octobre 1981 et à la fin de ce même mois, mon grand-père paternel mourut, certain d'avoir été assassiné par les sbires de Jacques Médecin : officier de marine retraité, grand résistant, il s'était présenté sous une étiquette "poujadiste" aux législatives de 1981 dans les Alpes Maritimes et y avait obtenu un peu plus de cinq pour cent. Un cyclomotoriste l'avait ensuite renversé, lui causant des blessures mortelles et mon grand-père, il est vrai parano de nature, avait conclu à l'assassinat dans une lettre qu'il m'avait adressée. Il mourut donc fin octobre.
Ce fut alors l'avant-dernière fois que je vis mon père, aux obsèques de son propre père.
Moins de deux mois plus tard, entre Noël et le Nouvel An de cette année 1981, il m'appela et me proposa de passer la soirée avec lui, ce que je n'avais jamais fait.
J'acceptai.
Il me donna le choix de son cadeau de Noël : m'offrir "une pute" ou une place au spectacle de Montand à l'Olympia.
Je choisis Montand à son grand désarroi : sûr de ma réponse, il n'avait pas acheté un billet pour le concert.
Nous nous rendîmes donc au plus célèbre music-hall de Paris. La salle était archi-comble. Il fallut parlementer un long moment avec la guichetière pour obtenir de pénétrer dans cet endroit devenu déjà mythique.
Montand était étonnant. Je ne connaissais de la chanson sur scène qu'Anne Sylvestre, amie de ma mère, dont je fréquentais ponctuellement les concerts, et le music-hall, le spectacle insensé fourni par Montand, tout cela fut pour moi un très grand choc artistique. Nous étions assis sur les marches : les sièges regorgeaient de gens assis les uns sur les autres, les strapontins fléchissaient sous la masse, il ne restait que les gradins, au mépris de toutes les lois de sécurité.
Nous n'avions pas peur. J'étais subjugué.
À l'entr'acte, une banderole fut déroulée sur tout le long de la scène. Elle portait un seul mot, inscrit en rouge sang sur fond blanc : Solidarnosc (avec des accents sur le s et le c), le nom du syndicat Solidarité en polonais. On était quinze jours après le 13 décembre 1981.
Voilà ce qu'était la gauche à cette époque-là.
Puis mon père, en sortant de l'Olympia, comme on était dans le bon quartier, réitéra sa proposition de m'offrir "une pute". J'avais dix-sept ans.
Je refusai de nouveau, un peu déstabilisé.
Il haussa les épaules et me sourit, puis il poursuivit sa route.
Je ne l'ai jamais revu : il est mort deux mois plus tard, âgé de quarante-huit ans.
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Le débat : vive la démocratie.
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27/04/2007
Albert Camus, la patrie du verbe.
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26/04/2007
Ségolène tristement.
"JB : Et toi, pour qui comptes tu voter ?
QD : J’ai entendu que certains députés UDF avaient déclaré publiquement qu’à titre personnel ils voteraient Nicolas Sarkozy. Du coup je n’hésite pas à dire qu’en ce qui me concerne, il n’y a aucune raison pour que je ne vote pas pour Ségolène Royal…
JB : Quelles sont les raisons de ce choix ?
QD : Les méthodes et les pratiques de Nicolas Sarkozy ne me satisfont absolument pas et pour moi, la clé de la vie politique et de l’avenir, c’est la réforme des institutions, le non cumul des mandats, la proportionnelle, la séparation des pouvoirs. A mon sens, on ne pourra pas avancer tant que ce travail là n’aura pas été effectué.
La dérive droitière de Nicolas Sarkozy avec en particulier le projet de créer un Ministère de l’Immigration et de l’identité Nationale et l’idée selon laquelle la pédophilie et le fait d’être suicidaire sont génétiques sont des choses que je trouve totalement inacceptables. Tout cela est vraiment très éloigné de mon engagement politique. C’est diamétralement opposé à mon esprit réformateur."
L'engagement est un acte de toute la vie. Il n'est pas divisible. Toujours, partout, l'humanisme prime, Quitterie Delmas le dit avec les mots parfaits.
Pour ceux que des précisions intéressent, Quitterie Delmas indique aujourd'hui sur son blog (en lien colonne de droite) les motifs de son choix qui reste à titre personnel.
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25/04/2007
Littérature de pouvoir.
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Geremek contre les liberticides.
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23/04/2007
Bulletin bleu ? bulletin blanc ? bulletin rouge ?
Une dernière synthèse politique avant de revenir à mes travaux littéraires et historiques.
Le débat fait rage sur le blog de Quitterie Delmas entre les partisans de Bayrou sur la conduite à tenir pour le 2e tour.
Une analyse se manifeste : le PS, pour sauver son premier tour, a sacrifié le second. Il a joué son intérêt personnel contre l'intérêt général. Résultat : le cumul des voix PS+extrême gauche est le plus faible jamais enregistré depuis le congrès d'Épinay en 1971. Il laisse supposer de bons reports de voix mais crée un flou dangereux au centre.
L'intransigeance passée de l'appareil socialiste incite de nombreux centristes à s'interroger sur leur vote, tout en détestant être devenus un cheptel à conquérir.
On s'attend à ce que François Bayrou, fidèle à sa ligne, ne donne aucune consigne de vote, chacun faisant alors selon sa conscience.
L'objectif suivant pour le vrai motif de la campagne de Bayrou, l'union nationale, est les législatives : c'est là que, au cas par cas, nous tenterons de déverrouiller de nouveau la politique française en évitant qu'une majorité automatique ne se développe. Bayrou dépasse en effet le score de 20% dans deux cents circonscriptions, soit plus d'une sur trois, ce qui lui garantit en pratique de maintenir ses candidats au second tour.
Il ne s'agira pas d'inverser la polarité de nos alliances, mais de pérenniser le parti central, le Parti Démocrate annoncé par le récent candidat.
Autrement dit, installer l'idée que l'on peut travailler avec tous, quel que soit leur bord.
Dans cette perspective, l'analyse du score possible de Ségolène Royal au second tour est nécessaire.
Il y a ceux qui envisagent qu'elle ne bénéficie pas des voix qui se sont portées sur Bayrou et qu'elle stagne à 35%, ce qui l'éliminerait durablement des premiers rangs.
Il y a ceux, symétriques, qui estiment qu'elle aura les 18,5% en rangs serrés. Elle atteindrait ainsi 53 ou 54%.
Et puis, au milieu (!), comme moi, sont ceux qui tentent de tracer une ligne entre ceux pour qui le report sur Royal est naturel et ceux pour qui il ne l'est pas.
De mon point de vue, c'est deux tiers, un tiers. D'autres me disent moitié-moitié.
Or Sarkozy a (lui+LePen+Villiers = 45%). Il faut donc à Mme Royal au moins la moitié des électeurs de Bayrou pour revenir à la hauteur de Sarkozy si les lepénistes se reportent bien sur celui-ci, ce qui semble probable.
J'en connais, il y en a sur ce blog, qui voteront dans état d'âme pour elle. D'autres sont plus circonspects et préfèrent voter blanc.
Quitterie Delmas elle-même n'a pas encore pris position.
Sarkozy est une menace pour la France, reste à savoir comment conjurer cette menace au mieux.
L'hypothèse la plus risquée est la suivante : un très mauvais deuxième tour de Royal provoquerait certes la victoire de Sarkozy, mais la disqualification de Royal pour conduire l'élection législative.
Dès lors, celle-ci pourrait se jouer entre un projet de la droite haineuse et celui de l'union nationale, le PS étant écarté du premier rôle par ses propres dissensions.
Il faut reconnaître que cette version repose sur beaucoup d'hypothèses. Il sera intéressant d'examiner les reports des bayrouistes au second tour.
Il sera également passionnant de découvrir le nouveau pouvoir d'Internet et la montée des nouvelles générations.
Bayrou a (nous dit-on) recueilli 26% des voix des "primo-votants", électeurs néophytes, presque à égalité avec les deux autres. C'est donc bien l'image de l'ancienne UDF qui l'a plombé. Mais c'est aussi le signe d'une génération qui, au moment d'entrer dans la citoyenneté, s'est fortement reconnue dans le message d'union nationale.
Il faudra donc que les démocrates songent à traduire la place d'Internet et celle des jeunes dans leurs candidatures...
Quant à moi, je replonge dans mes livres.
Libre.
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22/04/2007
La forte participation, la déception de ceux qui le seront.
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Aujourd'hui, je préside un bureau de vote.
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21/04/2007
Les commentaires sont fermés jusqu'à dimanche soir.
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20/04/2007
Sondage dernière avant minuit.
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Sondage dernière avant minuit.
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D'autres sondages.
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Battre Sarko.
Sans doute. C'est ce qu'on nous dit. C'est ce que les porte-voix du système clament.
Or ce système a ses défauts. Il est en train de conduire la France au gouffre de la dette publique, à l'impasse de la stagnation économique, à divers travers dont chacun connaît les inconvénients dans sa propre vie.
Dès lors, s'il faut effectivement battre Sarko, c'est d'abord parce qu'il est celui qui l'incarne le plus exactement, en y ajoutant un certain nombre de défauts qui lui sont propres, dont un goût et une culture de la division et de la haine qui le rendent difficilement tolérable.
Mais il ne suffit pas de le battre : il faut redresser la France et rendre l'espoir aux Français.
Voici donc deux exercices concomitants : battre l'adversaire et redresser le pays.
Or aux deux registres, Bayrou est le mieux placé. Il excelle.
Je suis donc heureux d'appeler tous ceux qui lisent ce blog et qui m'en font l'amitié, mais aussi tous ceux qu'ils connaissent, leurs amis, leurs voisins, leurs cousins, leurs proches, leurs familiers, leurs relations de toutes natures, leurs employés et leurs employeurs, leurs camarades et leurs compagnons, leurs compères et commères, leurs clients et leurs fournisseurs, bref, toute la France, du nord au sud, d'est en ouest, de Bourgogne en Normandie, de Bretagne bien sûr en Champagne, de Gascogne en Artois, de Valois en Provence, de Dauphiné en Anjou, de Poitou en Berry, de Corse aux Antilles, de partout même ce que j'oublie, tous donc, à voter pour le changement en votant Bayrou.
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