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29/10/2008

Hadopi : le sénat opposé à la riposte graduée ?

Je signale cet article qui nous apprend que la commission des affaires économiques aurait rejeté le principe de la riposte graduée. Or tel ne semble pas être le cas si l'on consulte l'amendement lui-même tel que le site du Sénat l'indique, puisque l'amendement de la commission des affaires économiques se borne à repousser la riposte graduée dans le cas où celle-ci priverait l'abonné de sa ligne téléphonique...

Donc à voir de plus près quand les choses vont se décanter.

L'amendement :

"Si la commission de protection des droits constate que, pour des raisons techniques, la suspension de l'accès aux services de communication au public en ligne devait également entraîner la suspension des autres types de services inclus dans l'offre commerciale composite, la suspension n'est pas appliquée. La commission de protection des droits peut alors prononcer la sanction prévue au 2° de l'article L. 331-25."

Au passage, on note que "les autres types de services inclus dans l'offre" doit concerner aussi la télévision, ce qui est évidemment une nuance : on veut bien priver les gens de l'Internet, mais pas de la sacro-sainte télévision.

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02/10/2008

Universal, liberticide universel.

Avec le regretté Thierry Gilardi et d'autres personnalités de l'époque, Pascal Nègre, patron d'Universal, faisait partie des habitués du stade Jean Bouin à l'époque où, adjoint au maire du 16e arrondissement de Paris chargé des sports, j'y allais souvent soutenir l'équipe parisienne.

Nègre n'était alors ni vraiment grand ni petit, mince, un peu anguleux, affable et terne. Il venait vêtu "chic et sport", tendance noir profond, avec des références ado. Quand on l'interrogeait, il affirmait que la Star'Ac était certes de la bouse mais que cette bouse lui permettait de financer de vrais musiciens.

Aujourd'hui, il est permis de mettre en doute cette vision enjolivée des choses.

La télépoubelle n'est pas un programme innocent. Les lecteurs de mon blog vont rétorquer qu'il n'existe pas de programme innocent et que toute la télé est comme ça. C'est un peu vrai, mais l'impact crétinisant de cette émission, sur la jeunesse en particulier, est patent. Il s'agit bel et bien de l'un des instruments qui ensevelissent le peuple dans la sottise lénifiante et dans l'émotivité à trois sous, tous outils qui ont fait le succès de Sarkozy lors de la dernière présidentielle.

D'ailleurs, Sarkozy et les siens ne s'y trompent pas, puisqu'ils s'emploient à défendre bec et ongles les intérêts d'un allié si utile, Universal et ses semblables, les officines de bêtise.

Universal, cette fois, ne se contente plus de l'oppression diffuse et, pour remédier à la résistance croissante de l'Internet qui bat son modèle économique oppressif en brêche, il pousse de toutes ses forces à l'adoption du funeste projet Hadopi, en instrumentalisant les artistes qui, paraît-il, ne pourraient vivre sans lui, Universal.

Artistes réellement dépendants ? Rien n'est moins vrai.

Dans le domaine de la musique comme en d'autres, tout est affaire de pouvoir, rien que de pouvoir. Dans un monde idéal, l'artiste rencontre directement le public (ce que d'ailleurs Internet permet) et, s'il est bon, ses affaires marchent. Dans les années 1950, les cabarets de la rive gauche jouaient à peu près ce rôle de rencontre. Juste après, les choses ont cessé de se passer ainsi : le pouvoir a été détenu par les programmateurs de radio. Puis les choses changèrent encore. Finalement, avant Internet, le déclic appartenait aux grandes maisons de disques, lesquelles se sont cannibalisées, et comme résultat, il y a surtout Universal.

Pourquoi un tel pouvoir ? Parce qu'il existe trois catégories d'artistes musicaux : ceux qui ont du talent et peuvent plaire au public, ceux qui ont du talent et pour lequel il faudra se battre pour convaincre le public réticent, et enfin ceux qui n'ont pas de talent et qui n'existent que par la grâce d'une puissance : une figure politique, un nabab économique, un média, une maison de disques.

Ce qu'Universal défend, ce ne sont pas les artistes, mais le lien de dépendance qu'il a créé avec des artistes qui n'ont pas de talent ou qui le gâchent (Star'Ac), et avec ceux qu'il empêche d'accéder directement au public, sous prétexte qu'ils auraient tous besoin de son aide parce qu'ils seraient difficiles.

Regardons la quantité d'albums qui se vendent uniquement grâce au matraquage et qui réellement n'en valent pas la peine. C'est cela qu'Universal défend, ce modèle-là, qui promeut la nullité pour garantir son pouvoir.

Il m'est arrivé de voir une vidéo où Brassens était interrogé sur les enregistrements par magnétophone, qui devaient, à l'époque, ruiner l'industrie du disque, c'est ce qu'on disait. L'argument était le même, on disait : est-ce que cela n'est pas du vol d'enregistrer une chanson sur un disque (un vinyl alors) ? Et Brassens disait "si, bien sûr", mais il rigolait en se rappelant à haute voix que, lorsqu'il était jeune, il lui était arrivé de piquer des partitions musicales chez les marchands, ce n'était pas si grave, "quand on est jeune, on n'a pas d'argent".

Et les maisons de disques, si promptes à accuser les autres de vol, sont-elles si irréprochables qu'elles le disent ? Allons, aucune d'elle n'a jamais fraudé le fisc ni l'URSSAF ? Frauder, allez-vous me dire, ce n'est pas voler. Bien sûr que si : c'est voler les autres, ceux qui cotisent régulièrement.

Allons, ce qu'Universal défend, c'est son industrie, sa puissance déclinante, et non pas les artistes, car les artistes pourraient très bien vivre de la scène en propageant leurs oeuvres par Internet, sans même imaginer l'utopie de l'abolition de l'argent chère à certains lecteurs de mon blog.

Et donc ce qu'il défend, c'est l'instrument d'aliénation que constitue la Star'Ac, qu'il prétend être la gagneuse de ses "bons" artistes.

Dès lors, qu'il se satisfasse si aisément d'une manoeuvre aussi liberticide que la "riposte graduée" n'a rien d'étonnant. Ce gars-là, cette maison-là, est déjà dans le camp des bourreaux.

01/10/2008

Lefebvre, démission !

Je suis sûr que Quitterie Delmas a été tentée de donner ce titre-là "Lefebvre, démission !" à son excellente note d'hier qui détaillait les éléments de la tentative que la majorité compte faire de passer en force et d'imposer son projet liberticide Hadopi malgré la volonté quasi-unanime du parlement européen.

Il faut dire qu'un tel empressement à commettre le forfait ne peut s'apparenter qu'à la forfaiture.

Et tout de même, je me demande comment tous nos anciens amis de l'UDF, eux si prompts autrefois à vanter et l'Europe et la démocratie, peuvent s'associer sans rien dire à ce projet infâme.

"Il faut donner plus de pouvoir au parlement européen", vous trouverez cette belle déclaration sous la signature passée de centaines de parlementaires transfuges. Et maintenant ? Lui donner plus de pouvoir. Oh, bien sûr, mais à une condition : qu'il ne s'en serve pas, en tout cas pas pour défendre le citoyen.

Oh, mais l'UMP déteste tellement les juges, ces gens qui la menacent constamment. Mais au fait, si l'UMP se conduisait toujours bien, elle n'aurait pas tant peur des juges. Et pour qu'elle en ait un si grand effroi, il faut qu'elle n'ait réellement pas la conscience tranquille.

Or la question du passage par la juridiction et bien centrale dans le projet Hadopi. Accéder à l'Internet est désormais une liberté publique, au même titre qu'aller et venir. Imagine-t-on qu'un simple fonctionnaire puisse interdire à quelqu'un de prendre un train ? de voyager ? On n'a plus vu cela depuis l'Ancien Régime, c'est une lettre de cachet, purement et simplement. Comme d'habitude, l'ambition de Sarkozy est de rouvrir la Bastille.

Je me demande quelquefois s'il ne faudrait pas aller saturer les sites Internet du gouvrenement et de la présidence, juste pour prouver notre détermination. En tout cas, signons, signons si nous ne l'avons pas encore fait, la pétition et déchirons le projet hadopiteux.

27/06/2008

L'ultime sacrifice.

Mon camarade Christophe Bertin, qui figurait en 14e position sur la liste de Quitterie Delmas pour l'élection des conseillers nationaux, a eu la bonne idée de m'inviter à l'anniversaire d'un mort : Canalweb.tv, une structure créée au temps des folies de Jean-Marie Messier, qui a englouti l'équivalent de 25 millions d'Euros, non pas pour rien, mais pour créer 5000 heures de programme sans modèle économique sérieux. De ce grand naufrage de l'une des chaloupes du Titanic Messier, il reste une kyrielle de personnages qui ne s'étaient pas vus depuis longtemps et qui se retrouvaient avec le bonheur de la nostalgie. Putain, dix ans.
 
J'étais légèrement grumeau au milieu de ces retrouvailles, mais me suis laissé emporter par le mouvement général. Et d'ailleurs, le spectacle était charmant, peuplé de jolies filles (que ce soit chez elle ou sur le web, la télé attire les jolies femmes), dans un endroit inattendu de moi : la Cantine, un local dédié aux choses d'Internet, vaguement bar si j'ai bien compris, passage des Panoramas, rue Montmartre dans le plus authentique quartier haussmannien de Paris.
 
Le début consistait en une longue table ronde dont le contenu sera bientôt disponible sur La Télé Libre, qui l'a entièrement filmé. John-Paul Lepers, un représentant de Daily Motion, le journaliste-présentateur Patrick Chêne, et d'autres, étaient venus débattre entre eux puis brièvement avec la salle pour savoir si oui ou non, Internet a changé la télévision.
 
C'était un peu leur projet, si j'ai bien compris, lorsqu'ils ont commencé voici dix ans : changer d'époque. Trop tôt, trop gros, mal équilibré. Ca n'a pas marché. Et maintenant ? que reste-t-il de l'utopie, à part peut-être, justement, la Télé Libre...?
 
Comme un symbole, c'est John-Paul Lepers qui s'est donc transformé en exécuteur sacrificiel pour répéter le rite d'une rubrique de Canalweb : Télé Trash. L'idée est simple comme bonjour : prendre un poste de télévision en état de marche, taper dessus BOM et le casser irrémédiablement. L'ennemi, c'est la télé.
 
Vêtu d'une combinaison et d'un masque protecteur, John-Paul a donc joué les exécuteurs et la télé a succombé dès le premier choc de la masse avec laquelle il la frappait sous l'oeil des caméras de la Télé Libre.
 
En marge de la conférence et du sacrifice, on buvait (un vin produit par un certain Jérôme Monod) et on grignotait, et puis les gens tombaient dans les bras les uns des autres.
 
Christophe m'a présenté à l'un de ses anciens complices qui, visiblement, n'a pas été le dernier à s'amuser à l'époque avec l'argent qui coulait en cascade sur leurs têtes.
 
Et quand Christophe a prononcé le nom de Quitterie Delmas, son ami a soudain eu des oreilles si grandes que j'ai cru qu'il allait marcher dessus. Il a voulu voir ma carte du MoDem que, par chance, j'avais sur moi. Il n'a pas manqué de me laisser sa carte de visite en partant, et pour cause : c'est un ardent contempteur du projet Hadopi, l'un de ceux qui sont persuadés que, soit qu'on le bloque, soit qu'on le vide, ce projet s'éteindra. Et j'ai regardé sa carte comme il me la tendait : elle porte les mots "El commandante - FON France" et son nom (Jean-Bernard Magescas) et, au revers, la devise en anglais "Share wifi at home, get free wifi everywhere else", qu'on pourrait traduire par "Partagez votre wifi chez vous, obtenez le wifi partout ailleurs".
 
J'ai déjà parlé ici de l'initiative FON que je trouve très utile.
 
Quoiqu'il en soit, Jean-Bernard Magescas est l'un des rares que j'ai vus ce soir qui continuent à travailler dans le domaine d'Internet. Une jeune femme s'occupe de la communication d'HEC, un homme fait du lobbying, d'autres sont ailleurs, Christophe qui dirigeait la communication de Canalweb dirige une autre communication, dans le domaine informatique. Il s'est d'ailleurs transformé lui-même en mitrailleuse de cartes de visites.
 
Enfin, par hasard sans doute, l'éditeur Laurent Laffont (patron des éditions Lattès) passait par le passage des Panoramas. J'ai fait sa connaissance voici quelques années par Anne Goscinny et Christophe a été "nègre" pour quelques-uns des livres de non-écrivains qu'il a publiés. Ce fut alors un moment franchement surréaliste entre nous trois, mais sympathique aussi.
 
Voilà, vous verrez tout ça si ça vous intéresse ou vous amuse, sur la Télé Libre. C'est curieux, d'être témoin de la nostalgie des autres.

26/06/2008

Prochain bon business : FAI off shore.

On a parlé et reparlé du projet Hadopi, de la riposte graduée et de tout ce dispositif en vérité liberticide et on a eu raison de le condamner.
 
Reste que pour ceux qui seront ainsi privés de leur accès, il n'y aura qu'à espérer que soit créé un nouveau FAI, installé à l'étranger (au hasard : à Monaco, en Andorre...), car seuls les FAI basés en France seront concernés par le projet.
 
Donc, une bonne idée d'activité pour des jeunes entreprenants et industrieux : créer un nouveau FAI, capable de faire parvenir les outils de connexion en France (même par la Poste), mais insusceptible de subir les foudres de l'autorité administrative. Petits génies, pensez-y ! 

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04/06/2008

Projet Hadopi : la pétition dépasse les 20 000 signatures.

Ce soir, à 22h 45, il y avait 20 089 signataires de la pétition contre le projet Hadopi dont Quitterie Delmas a été l'une des premières signataires parmi les politiques. Si vous ne l'avez pas fait et si vous souhaitez préserver Internet de ce projet liberticide, courez signer la pétition.
 
N'oubliez pas non plus, si comme nous vous pensez que le cumul des mandats est un grand obstacle au renouvellement des acteurs politiques, d'aller signer la pétition signalée par Quitterie Delmas. Et faites passer

23:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, internet, hadopi, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

30/05/2008

"Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur".

Si demain vous me lisez complimenter Bayrou, vous saurez que je pense ce que j'écris et que ce n'est pas inutile flagornerie. Pourquoi (ou plutôt comment) le saurez-vous ? parce qu'aujourd'hui, hier, à un moment, j'ai eu la frnchise, parfois vive, de dire que je n'approuvais pas telle pratique ou telle décision. C'est par la critique que l'éloge prend son relief.
 
C'est en partie pourquoi je regrette que Farid Taha se soit désormais enclos dans une critique systématique et quasi-militante, au lieu de chercher à faire progesser l'oeuvre commune.
 
Que chacun fasse selon sa conscience.
 
Quoiqu'il en soit, on sait que la citation de Beaumarchais que j'ai placée en exergue dans mon titre est un peu la devise commune de tous les journalistes, éditorialistes ... et blogueurs, de tous ceux qui se réclament de la liberté d'expression. Elle est un peu la préface de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789.
 
Or on constate chaque jour la remise en cause de cette liberté, notamment par le pouvoir actuel, qui s'est d'abord longtemps appuyé sur le pouvoir économique qui contrôle la presse, et qui se borne maintenant à une critique particulièrement insidieuse.
 
Quant au web, depuis le crime de lèse-majesté du "Casse-toi pauvre con", il est en ligne de mire. À vrai dire, il l'était déjà avant. Disons qu'avec l'affaire du salon de l'agriculture, la rupture est consommée.
 
Et la loi Hadopi se veut évidemment comme une mise au pas de ce média turbulent qu'est la Toile. J'invite au passage à lire l'excellent article retranscrit aujourd'hui par Quitterie Delmas sur son blog. Les avis défavorables commencent à s'amonceler contre ce texte.
 
Occasion de relire Beaumarchais : 
 
"Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! je lui dirais... que les sottises imprimées du web n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes, qui redoutent les petits écrits."

24/05/2008

Bientôt 10 000 signatures contre le projet Hadopi.

Aujourd'hui à 15 h 10, il y avait presque 9500 signataires de cette pétition. En trois jours, c'est un bon début. Plus que 19 990 500 pour faire autant que les Ch'tis.
 
Je signale une note très alarmante sur le fait que le projet Hadopi pourrait signifier la fin du wifi ouvert. 

15:34 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : internet, olivennes, hadopi, svm, pétition | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

21/05/2008

Comme Quitterie Delmas, j'ai signé la pétition contre le projet Hadopi.

Courons tous signer la pétition en lien sur le blog de Quitterie.