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20/04/2007

Battre Sarko.

Voici le temps où les arbitrages se font.
 
Chacun autour de lui, dans sa famille, avec ses proches, à la cafète, dans le train, discute. Mais au fait, finalement, quel est la synthèse de la campagne ?
 
Battre Sarko ?
 
C'en est un morceau.
 
Car il faut penser à la France et aux Français. Il faut penser à l'avenir.
 
Et beaucoup s'accordent sur un autre point : Bayrou est l'homme marquant de la campagne. Il a surgi.
 
On l'a vu et on l'a découvert. Pour beaucoup et pour l'ensemble des sondages depuis trois mois, il est le mieux placé pour battre Sarko et Ségo au second tour. Et ça tombe sous le sens : sa présence au second tour garantit que la moitié droite du centre ne sera pas tentée de voter pour Sarko.
 
Pour beaucoup également, il est celui dont le programme rassemble le plus, l'homme de la synthèse.
 
Il est celui que la presse et les médias ont tenté avec constance d'étouffer et qui a résisté. Il a survécu aux tentatives de noyade.
 
La dernière en date, celle du journal Le Monde, qui appelle ouvertement à porter le tandem Sarko-Ségo au second tour (donc presque tout sauf Bayrou) est la plus étonnante, en faisant publiquement l'amalgame entre les deux candidats. Sont-ils donc si jumeaux ?

Sans doute. C'est ce qu'on nous dit. C'est ce que les porte-voix du système clament.

Or ce système a ses défauts. Il est en train de conduire la France au gouffre de la dette publique, à l'impasse de la stagnation économique, à divers travers dont chacun connaît les inconvénients dans sa propre vie.

Dès lors, s'il faut effectivement battre Sarko, c'est d'abord parce qu'il est celui qui l'incarne le plus exactement, en y ajoutant un certain nombre de défauts qui lui sont propres, dont un goût et une culture de la division et de la haine qui le rendent difficilement tolérable.

Mais il ne suffit pas de le battre : il faut redresser la France et rendre l'espoir aux Français.

Voici donc deux exercices concomitants : battre l'adversaire et redresser le pays.

Or aux deux registres, Bayrou est le mieux placé. Il excelle.

Je suis donc heureux d'appeler tous ceux qui lisent ce blog et qui m'en font l'amitié, mais aussi tous ceux qu'ils connaissent, leurs amis, leurs voisins, leurs cousins, leurs proches, leurs familiers, leurs relations de toutes natures, leurs employés et leurs employeurs, leurs camarades et leurs compagnons, leurs compères et commères, leurs clients et leurs fournisseurs, bref, toute la France, du nord au sud, d'est en ouest, de Bourgogne en Normandie, de Bretagne bien sûr en Champagne, de Gascogne en Artois, de Valois en Provence, de Dauphiné en Anjou, de Poitou en Berry, de Corse aux Antilles, de partout même ce que j'oublie, tous donc, à voter pour le changement en votant Bayrou.

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François Bayrou : l'homme qui va gagner.

Le voici. Dans la foule de Bercy, du haut de l'immense tribune, il salue vingt mille personnes. Il rayonne. Dans un instant, il va descendre en fendant la masse humaine.
 
La vague orange est là. Sage avant de déferler.
 
Ils sont venus, quelques-uns de loin, la plupart de Paris et de son pourtour. Calme, essoufflé, parfois écrasé, il descend, marche par marche, en serrant les mains.
 
Voici la ferveur. Voici l'enthousiasme.
 
Les doigts se tendent, les appareils photo flashent. Les gardes du corps contiennent mal la joie des gens. Marielle de Sarnez, directrice de campagne, hésite entre sourire et rictus en franchissant les obstacles sous une pression inouïe.
 
Bayrou disparaît parfois, comme englouti, puis il se relève. Il repousse les caméras de télévision. Le voici presque dans la fosse. Une marée d'êtres humains l'attend. Il prend un moment pour saluer encore la salle, cette halle où s'est massée la population d'une ville pour l'acclamer.
 
Il fait un grand signe de la main. Regard circulaire. Toute sa personne pivote. Il s'offre au regard. Il est heureux. Bercy est archi-comble. Il a gagné son pari fou. Il a rempli l'incroyable mission. Ils sont venus. Pour lui. Il pourrait en pleurer. Il les salue inlassablement. Comment les remercier ?
 
Il descend jusqu'au sol. Le bain de foule est indicible.
 
Les caméras fraient le chemin. Bayrou avance. Il s'arrête, parle un moment à quelqu'un, continue à serrer les mains qu'on lui tend. c'est homérique. Voici Achille devant l'armée troyenne, mais l'armée est venue pour le porter en triomphe.
 
On ne sait pas qui il est. On s'en moque. On n'a pas vu sa bobine dans Gala, on n'a pas glosé sur les frasques de sa famille ni sur on ne sait quelle amitié qu'il aurait dans le monde des pipoles.
 
Mais on sait qu'il veut changer la France. Qu'il veut que la France change le monde. Qu'il veut que le paysan africain puisse vivre de sa propre récolte sans se retrouver en concurrence sur son propre marché avec des produits américains ou européens de si bas prix qu'il ne peut lutter contre eux, de si bas prix par le seul effet des subventions.
 
Qu'il veut que des groupes puissants qui vivent des commandes de l'État ne puissent plus posséder les moyens d'info.
 
Qu'il veut que les institutions se soucient plus des petites entreprises que des grandes qui ont bien assez de moyens pour se défendre seules.
 
Qu'il veut que l'intelligence s'épanouisse et obtienne sa récompense juste.
 
Qu'il veut que les grandes surfaces ferment le dimanche et que la vie des caissières ne soit pas sacrifiée au confort des clients qui peuvent trouver service ailleurs.
 
Qu'il veut que l'école de la République redevienne l'excellence de la démocratie.
 
Qu'il veut un État sobre.
 
Qu'il veut une justice efficace, libre, et fortement dotée pour débusquer la corruption du système.
 
Qu'il veut bâtir des dizaines de milliers de logements hypersociaux pour les démunis et pour ceux qui, gagnant pourtant le SMIC, ne trouvent pas de toit à leur prix.
 
Qu'il veut augmenter le pouvoir d'achat des travailleurs en rémunérant mieux les heures supplémentaires sans surcoût pour l'entreprise, qu'il veut augmenter le pouvoir d'achat des rmistes si démunis en leur proposant une activité au service public moyennant complément de leur RMI.
 
Qu'il veut redresser l'État pour rétablir sa capacité d'agir au service des humbles comme à celui des grandes missions de la France. 
 
Qu'il veut partout, toujours, sans cesse, tisser du lien, unir, fédérer, rassembler, faire travailler ensemble les différents et les contraires.
 
Qu'il veut une France où le citoyen ne soit plus noyé dans la masse du pouvoir. Une France où le faible ne soit plus à la merci du fort.
 
Qu'il veut en somme rendre le pouvoir au peuple.
 
On sait tout cela et on lui fait confiance.
 
Pourquoi ?
 
Parce qu'il dit la vérité. La vérité. Bon sang, la vérité, il fallait y penser.
 
À cet instant, il a sans doute une pensée pour son ami Alain Etchegoyen qui, voici treize ans, a publié un essai crucial : "La démocratie malade du mensonge", son ami qui vient de mourir, si peu de temps avant le grand politologue René Rémond.
 
Démocratie où l'on fausse toutes les statistiques, de celles du chômage à celles du pouvoir d'achat.
 
Démocratie semblable à la Russie de la Grande Catherine où, lorsque cette impératrice déambulait dans sa campagne, on bâtissait à la hâte un village radieux, tout en carton pâte, pour qu'elle crût que son peuple vivait bien.
 
Seulement l'impératrice qu'on trompe, aujourd'hui, c'est le peuple. Le peuple qui le sait et qui n'en peut plus du mensonge. Le peuple prisonnier qui veut en sortir. Le peuple sans espoir, le peuple sans révolte, le peuple effaré. Mais aujourd'hui, le peuple qui se réveille.
 
Le voici, il est là, ils sont là, ils sont vingt mille, ils sont soixante millions, tous dressés pour lui, tous vers lui.
 
Il s'installe à la tribune.
 
Il leur adresse un sourire ému. Il cherche un mot. Il le trouve :
 
"Merci". 
 
Libre. 

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19/04/2007

Scandaleuse fin de campagne.

Il faut avoir l'âme chevillée au corps et croire à fond dans ses propres convictions. Les manip pleuvent avec la rosée.

Bayrou réalise un meeting exceptionnel qu'une partie des médias tente de passer sous silence.

On entend partout que les rédactions des journaux votent et que Bayrou y est majoritaire. Et cependant on voit certains desdits journaux prendre position contre lui.

Voici la France d'aujourd'hui, celle de ce que Mitterrand nommait "l'argent" ; ça n'a pas de couleur politique, pas de vergogne, pas de morale, ça ne croit que dans la poursuite de ses propres intérêts.

Combien y a-t-il d'affidés de Sarko, ce soir, au meeting de Ségo ?

Et réciproquement.

Ces gens-là agissent selon le vieux principe "gratte-moi le dos, je gratterai le tien".

Mais les Français ne se laisseront pas faire. Le vent de la révoltye se lève, il gronde, il souffle, on devine déjà au loin la tempête qui, dans ses jupons, promène un ouragan.

Ils vont tomber.

Tous les puissants du jour. Tous les petits marquis, tous les dépendants d'un système où notre état n'est plus qu'une vache à lait, tous les patrons du Cac 40. Le peuple se lève avec le vent et ne se couchera qu'avec la dévastation.

Le système peut trembler.

Tout est en place pour que la tornade renverse les trônes.

Libre. 

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Sondages : ne vous laissez pas impressionner.

Une autre vision des choses, datée d'hier, avant même le meeting et les spasmes haineux de Sarko :
 

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Vingt mille mercis à Bercy.

La presse a annoncé dix-sept mille, mais des spécialistes m'ont dit, en comptant les gens massés sur les gradins, qu'il y en avait en fait au moins vingt mille.
 
Vingt mille personnes pour écouter François Bayrou dans le palais omnisport de Bercy.
 
J'y étais, au milieu d'une chaleur tropicale, dans une marée orange, ébahi comme tous.
 
À l'orchestre, une foule, des milliers, debout, dont une moitié n'a pu tenir jusqu'au bout, écrasée de fatigue et de chaleur. Ils sont entrés là de dix neuf heures à dix neuf heures trente, jeunes, moins jeunes, d'un peu tous les horizons. Or Bayrou a fait son entrée à vingt heures ; à vingt et une heure trente, après deux heures au moins de station debout, les moins coriaces avaient cédé le terrain.
 
Mais il en restait. Beaucoup. Enthousiastes. Et les gradins n'ont pas désempli jusqu'au dernier mot. Un moment de ferveur. 

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18/04/2007

Bercy, un coin de Seine.

Le quartier de Bercy est lié à ce qu'il y a de plus profondément ancré dans l'histoire de Paris : le commerce fluvial. C'est là, notamment, qu'était déchargé et entreposé autrefois le vin qui arrivait à Paris par tonneaux. Le quartier dit "des entrepôts de Bercy" a été conçu en conservant les rangées uniformes de ces remises où transitaient les lourdes barriques.
 
Je dis que c'est le plus ancré dans l'histoire, car la corporation des nautes, dès l'époque gallo-romaine, était la plus influente et marquait sa prééminence par diverses donations exemplaires et on a retrouvé la "pierre des nautes", sculptée, qui en était l'un des indices les plus visibles.
 
Curieusement, en remodelant cette partie de Paris en profondeur, les années 1980 y ont fait une découverte de haute symbolique liée à cette vocation historique : des barques (ou plutôt des pirogues) d'époque néolithique conservées dans la vase d'une anse marécageuse de la Seine, sous le niveau de la ville.
 
Pour ceux qui seraient tentés de rafraîchir leur mémoire dans wikipedia (ce qu'ils peuvent faire par ailleurs), je précise que le néolithique est une période de la protohistoire qui court de la fin du mésolithique (vers - 6000) jusqu'à l'âge du bronze (vers -1800) ou plutôt jusqu'à une période de transition qu'on nomme le chalcolithique. Le néolithique est le dernier âge de pierre, celui des dolmens et des menhirs.
 
On a donc trouvé une trace d'occupation du site parisien voici plus de cinq mille ans.
 
Bien entendu, il ne s'agit pas d'une occupation urbaine, encore moins citadine : les néolithiques, pour ce qu'on en sait, sont des semi-nomades. Mais tout de même, le symbole est fort. Et c'est à Bercy.
 
Là se trouve le ministère des finances depuis une vingtaine d'années.
 
J'ai été reçu avec un groupe par celui qui était alors ministre de l'économie, Jean Arthuis, dans un salon que l'on voit d'en bas, du quai, derrière une vaste verrière, il plonge le regard, à l'est comme à l'ouest, dans l'axe du fleuve et de la ville, c'est une cage luxueuse où l'on mesure la grande force de l'administration des finances.
 
Juste à côté, le palais omnisport de Bercy, sorte de monticule verdoyant, vaguement pyramidal, dont la silhouette paraît à la fois massive et légère.
 
Il me semble y être allé entendre une fois Chirac en 1995, lors de sa campagne.
 
J'avais envie d'écrire aujourd'hui une note sur le poète Catulle Mendès et sur le Parnasse, bien entendu en référence à Pierre Mendès France, qui me semble l'une des silhouettes en filigrane de la campagne actuelle, mais je n'ai pas résisté au plaisir d'évoquer la terre et la pierre de Paris, et le beau monument des plaisirs qu'est le POPB. 
 
Ce soir, je vais y écouter François Bayrou. 
 
Mais je n'oublie ni Mendès, ni ceux qui ont voulu donner à la politique l'intelligence et l'intégrité qui lui manquent trop souvent.
 
Hier, Bayrou était sur les terres du général de Gaulle, aujourd'hui le voici au coeur de l'histoire de Paris. Un moment s'ouvre. Pour la liberté. 

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17/04/2007

Sur Sarko, le texte de Kahn.

Juste l'adresse :

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=46470 

03:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : présidentielle, udf, bayrou, sarkozy, royal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

16/04/2007

"Je voudrais que Bayrou soit élu".

Derrière les mots, un regard ni anxieux ni rêveur, mais un peu frissonnant.
 
Un homme, ce qu'on nomme un jeune actif, vient faire sa confidence : "Je voudrais que Bayrou soit élu".
 
On devine que s'il avait mille mains, il empoignerait mille tracts et les distribuerait partout en un instant.
 
J'ai lu sur Internet une étude de marketing sur les différents candidats. Bayrou, selon cette étude, est assimilé aux marques familières, celles qui ne font pas de bruit mais qu'on utliise souvent et volontiers. Le produit de proximité par excellence. Celui auquel on est attaché.
 
Cet attachement se lit dans les sourires avec lesquels les gens le regardent sur sa photo de campagne. Des jeunes femmes, presque des jeunes filles, l'air modeste, le regardent et on croirait que c'est un chanteur pour ado. "Il n'est pas laid", avouent-elles en le pliant avec soin.
 
On nous dit, en voyant une invitation pour aller l'écouter au palais omnisport de Bercy mercredi : "je sais, j'y suis" et je lis dans les yeux la saveur intime des choix du coeur. Ils se sont approprié Bayrou, nous ne sommes plus là pour les convaincre, mais pour incarner son sourire. Il est à eux.
 
Décidément, que de beaux moments, si près du premier tour.

22:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : présidentielle, udf, bayrou, sarkozy, royal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Vite, le livre d'Azouz Begag.

On ne prend pas toujours facilement un écrivain au vol. Il vaut parfois mieux l'avoir suivi dès ses débuts, l'avoir accompagné, avoir pris le train dès son départ.
 
Je n'avais jamais rien lu d'Azouz Begag jusqu'ici et c'est la seule réticence (modeste, on en convient) que j'éprouve en refermant son livre. Car il parle de lui, de certains événements de son parcours et de sa vie, et on se doute qu'il ne prend pas la peine de s'y attarder parce qu'il l'a déjà fait ailleurs, alors qu'on aurait vraiment voulu les mettre en perspective de ce qu'il raconte : ils y auraient trouvé un écho, neuf pour le lecteur novice, et peut-être neuf aussi pour le lecteur chevronné, qui en aurait découvert un nouvel aspect.
 
Quoiqu'il en soit, et toujours avant de parler du livre en tant que tel, il faut tout de même noter l'extraordinaire portrait de calvaire qui sert de toile de fond à ce compte-rendu de ministère : celui de Dominique de Villepin, que l'on voit transformé peu à peu en ectoplasme douloureux, décharné, desséché, l'oeil qui se vide progressivement, à peu près tel qu'on l'a vu à la télévision, mais sous l'angle d'un proche qui, certes, ne le voit pas beaucoup, mais a sur lui un regard bienveillant, sincère et libre.
 
Il faut tout de même faire cet aparté, car Villepin a honoré la France par son courage devant l'ONU en se cabrant dans un beau texte contre l'oukaze du mensonge, ce qui lui vaut une reconnaissance éclairée.
 
Ces préliminaires achevés, venons-en au fait : Azouz Begag (c'est là qu'on aimerait en avoir lu un peu plus sur lui, j'avoue ne pas le connaître bien), au fond, fait un portrait naïf de lui-même qui peut rappeler les romans ou les films qui, il n'y a pas si longtemps, narraient la "montée à Paris" d'un petit provincial, tout ébahi, tout benêt, tout gentil, au milieu du vrombissement de la grande ville.
 
Oui, il y a quelque chose du "Fauteuil d'orchestre" de Danièle Thompson, dans le livre d'Azouz Begag, et quelque chose de Cécile de France dans le personnage qu'il met en scène sous l'identité de lui-même.
 
Mais bien sûr, la comparaison s'arrête là, car le film est un bon divertissement, alors que le livre est un puissant témoignage.
 
L'aventure débute d'une façon étrange : il rencontre Villepin à la foire du livre de Brives, Villepin n'est encore que ministre des Affaires Étrangères, et quelques mois plus tard, le même DDV (selon ses initiales) le propulse ministre. Un faux ministre, ou plutôt un vrai, mais un qu'on ne respecte pas dans le milieu politique : un ministre sans administration ni budget.
 
Or chacun sait que ce sont les deux nerfs de la bataille politique, les deux enjeux majeurs des disputes âpres que se livrent les ministres dans les coulisses.
 
J'ai personnellement le souvenir d'un sous-ministre qui, en 1995, se réjouissait d'avoir arraché deux directions d'administration centrale cruciales du ministère de l'Intérieur pour composer son sous-ministère. Résultat : il n'est pas resté six mois, la structure s'est vengée.
 
Là encore, la bonne volonté de Villepin n'est pas, à mon avis, en cause : il avait dû rêver d'une autre vie à Matignon. J'écris ces mots avec le souvenir de confidences faites par Raymond Barre au groupe de jeunes centristes dont je faisais partie, à la fin de l'été 1987 : il expliquait la vie harassante d'un premier-ministre, trois journées de travail en une, celle de l'inaugurateur de chrysanthèmes (disons la journée protocolaire), celle du chef de l'administration de l'État et celle du chef de la majorité politique. Barre avait tordu le cou au protocole pour pouvoir s'en sortir.
 
Le voici donc nanti d'un bureau, c'est un bon début. Le récit de la composition de son cabinet est un poème tragique.
 
Puis vient ce que j'évoquais hier : l'indélicatesse du milieu, un affreux panier de crabes. Donnedieu de Vabres l'invite pour une réunion et le fait poireauter pendant une demi-heure dans l'antichambre. Douste le reçoit au bout d'une heure d'attente après lui avoir bien montré qu'il recevait entre-temps un homme qui était son candidat à lui, Douste, pour le ministère ectoplasmique que lui, Begag, occupait. Et ainsi de suite.
 
Ce qu'on lui reproche ? Être un affidé de Villepin.
 
Car toute la politique en France n'est faite que de coteries, de clans, de féodalités, de bandes, de gangs, et, comme chantait Renaud autrefois, "casse-toi tu pues, t'es pas d'ma bande" dès qu'on déborde du cadre.
 
Or Azouz Begag, je ne crois vraiment pas que ce soit une posture, toujours, partout, déborde du cadre. Pas comme Tapie par sa vulgarité encombrante, mais par sa liberté modeste. Begag est quelqu'un qui se laisse longtemps marcher sur les pieds avant de se venger.
 
Seulement, le jour où il décide de se braquer, il ne change pas d'idée.
 
Le portrait qu'il brosse de Sarko est un flacon de vitriol, on l'a déjà lu dans la presse, mais dans son contexte, c'est encore plus fort.
 
Le goût et le talent de l'écrivain font le reste d'un récit, celui d'un naufrage où le surmenage finit par vaincre l'insurmontable angoisse qui l'étreint dès le début de la période. Naufrage ? Pas sûr.
 
Azouz Begag a beaucoup fait pour la République et pour ses petits frères des banlieues lyonnaises. Il a écrit et il a milité dans les milieux associatifs. Son passage parmi les requins gouvernementaux l'a mis en situation de défi : il veut relever le gant qu'on lui a jeté en l'insultant et en le méprisant. Ses deux vies vont donc coïncider dans un engagement électif, si ce que j'ai entendu est vrai.
 
On dit que l'UDF (ou le parti démocrate) pourrait l'investir pour une circonscription lyonnaise lors des prochaines élections législatives. S'il entre à l'Assemblée, il y aura de quoi se régaler du récit qu'il en tirera. Libre.
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15/04/2007

Campagne du dimanche.

J'ai entendu, ce matin, dire successivement (mais par des personnes différentes) que François Bayrou était jésuite, opus dei (difficile pourtant de concilier les deux), vendu aux francs-maçons (ça, c'était un peu "sortie de messe" perturbée par Sarko et la sciento), bref, c'est tout juste si je ne l'ai pas entendu taxer de lepéniste par... je ne sais qui, et de communiste par les sarko toujours en veine de gracieusetés.
 
J'ai vu un vieillard guilleret passer en faisant un V des doigts qu'il illustrait d'un "Vive de Gaulle".
 
La droite est nerveuse, l'alliance avec le FN, les rumeurs sur Sarko, tout cela les déstabilise malgré tout, malgré cette invraisemblable faculté qu'ont les gens de la vraie droite à se vidanger la cervelle quand ça les arrange.
 
Dans le quartier où je me trouvais, beaucoup de logements dits sociaux de la Ville de Paris ont été attribués à des militants politiques lors des mandatures précédentes. Logiquement, ceux-ci forment un semblant de société civile locale, en fait tout acquise à leur cause.
 
Le terrain est cependant toujours excellent. Les sondages le traduiront certainement ; pour le moment, on sent qu'ils effraient quand même un peu une partie de l'électorat, qu'il serait bon de conforter. Et je suis persuadé qu'on va voir de nouveaux sondages de Bayrou en hausse. Tant mieux.

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14/04/2007

Encore la campagne...

Les rumeurs continuent.
 
On dit que l'épouse d'un candidat dont j'ai parlé avant-hier serait repartie jeudi pour les États-Unis, ce qui accréditerait les précédentes rumeurs dont j'ai fait état. Quel feuilleton.
 
J'ai lu avec grand intérêt les différents et récents propos de Michel Rocard. Voilà un honnête homme. Voilà un esprit libre.
 
On a aussi lu que Bernard Kouchner l'approuvait. C'est un homme de bien.
 
Tout bouge, tout vibre.
 
Une promenade dans Paris aujourd'hui, revêtu d'un tee-shirt orange, m'a valu le plaisir des sourires de tous les horizons sur Bayrou. Étonnant comme il attire la sympathie. J'ai lu qu'il obtenait 31% d'intentions de vote chez les cadres, et j'ai constaté ce chiffre dans cette promenade sur 13km, donc sur un espace très étendu, mais j'ai vu aussi des sourires sur des visages tellement plus modestes, parfois, que je reste confondu de l'espoir qu'il soulève chez ceux qui en ont le plus besoin. Et des commerçants qui me réclamaient son programme sous l'oeil amusé de leurs clients, des passants qui s'arrêtaient pour nous parler de la campagne sur Internet comme si, bayrouistes, nous étions forcément branchés sur la Toile. Par chance (?) c'était vrai. Quel moment merveilleux.
 
C'est simple : en partant, je lisais le sondage Ipsos à 17,5 et en rentrant, celui de CSA à 21, comme si le succès de la promenade se lisait aussitôt dans les sondages. L'écart entre Bayrou et Ségo oscille entre 2 et 6,5 points. Affaire à suivre.
 
J'ai acheté le livre de Begag et ai commencé sa lecture. Il est confondant. J'ai eu la même impression que lui sur l'indélicatesse profonde du milieu politique, sur sa cruauté, lorsque j'étais élu. Je vais dévorer la suite et j'en parlerai, demain j'espère.
 
Cette semaine a été cruelle pour les gens de l'intelligence : Etchegoyen, ministrable de Bayrou.
 
Comme l'écrivait Victor Hugo, "Le destin est sévère, soyons lui indulgent : ce qui est noir n'est peut-être qu'obscur".
 
Personnellement, je verrais l'émergence d'un grand parti central, équilibré à bâbord comme à tribord, d'un oeil joyeux. 
 
Encore quelques jours avant ce satané premier tour. Il reste tant de cartes à dévoiler.
 
Vive la liberté.

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13/04/2007

Victor Hugo, la conscience et le social.

Le XIXe siècle est habité par la double réflexion sur les causes de la Révolution française et de la souffrance du peuple, les deux étant d'ailleurs finalement liées.
 
Plusieurs opinions se confrontent et donnent naissance à des courants politiques.
 
Un premier groupe de courants politiques considère, avec Rousseau, que le mal vient de l'organisation de la société. On peut parler, pour schématiser, d'une explication sociale des misères. Logiquement, ces penseurs jugent qu'il faut modifier l'organisation de la société pour remédier aux maux du peuple.
 
Disons qu'il s'agit des socialismes. Parmi eux, les courants fouriériste, saint-simonien et autres, jusqu'à l'invention marxiste qui bouleverse la donne en proposant une doctrine plus structurée, dont les effrayantes limites sont apparues à l'épreuve des faits.
 
Pour d'autres, l'organisation de la société est en cause, mais pas seulement : il faut y ajouter la dynamique particulière de l'esprit humain.
 
Dans cette seconde catégorie se rangent d'abord les sociaux-chrétiens, disons pour faire simple encore trois noms : Lamennais, Lacordaire et Ozanam.
 
Ils croient que ce sont d'abord les travers humains (voire les fautes) qui causent les maux du peuple. Il faut donc à la fois améliorer l'organisation sociale et pousser les gens à se montrer meilleurs.
 
Il y a une phrase de Lacordaire que j'aime bien :
 
"Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit". 
 
Elle dit bien le rôle de la loi, donc de l'organisation sociale.
 
Elle met aussi l'accent sur le conflit d'intérêts qui est, dans la réalité, le moteur des maux.
 
À ce moteur, Tocqueville propose un frein : la notion d'intérêt "bien entendu" ; soit ce qu'il y a de mon intérêt dans celui de mon voisin. C'est un pas considérable.
 
Lamartine, comme toujours, glisse alors son grain de sel avec son habituel rationnalisme teinté de christianisme (mais en nette délicatesse avec la hiérarchie cléricale) et c'est finalement Victor Hugo qui, comme toujours, trouve la synthèse :
 
Il s'agit de la conscience.
 
Conscience du chef de l'entreprise, conscience aussi de l'humble lorsqu'il est éclairé. Il ajoute bien entendu que seul le savoir, seule l'éducation, fournit l'éclairage nécessaire qui permet à la conscience de trancher en bonne connaissance de cause.
 
Cet effort de la conscience garantit contre les abus et les préjugés. Il replace les malfaisants (prostituées, voleurs de pain...) en victimes et établit un nouveau paysage économique et moral où l'homme s'épanouit mieux.
 
La conscience contre la misère ? Il fallait y penser. 

Pauvre de Gaulle.

Faisons une séquence historique.
 
En 1956, à la suite de la nationalisation du canal de Suez, les Français et les Anglais, dépossédés tous deux par Nasser, lancent une opération militaire en Égypte pour protéger leur canal. 
 
Aussitôt, les Soviétiques interviennent et menacent d'employer la bombe atomique contre les deux puissances si celles-ci ne se retirent pas au plus vite.
 
Les États-Unis consultés disent que les possessions des Européens hors d'Europe ne sont pas couvertes par le traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et qu'ils ne garantissent donc pas les Européens contre les menaces russes.
 
Le Royaume-Uni choisit donc de reculer et la France, qui ne possède pas la bombe, est contrainte de se retirer.
 
Accessoirement, elle vient de perdre en fait la guerre d'Algérie qui va cependant continuer plus de cinq ans.
 
Toujours est-il que, atteinte dans ses objectifs les plus stratégiques, la France vient de constater l'impuissance de ses alliances. De là l'appui des milieux de la souveraineté au coup d'État de mai 1958.
 
Car depuis les lendemains du désastre de Suez, la France construit sa propre bombe nucléaire. Et il se trouve qu'elle a besoin du Sahara algérien pour l'expérimenter. Il faut un pouvoir fort pour gérer cette nécessité. On va voir se dessiner, dans la stratégie gaullienne du conflit algérien, l'objectif particulier du Sahara.
 
Et c'est dans le désert algérien que, quelques années après l'indépendance, la France gaullienne expérimente sa première bombe atomique avec succès.
 
De Gaulle a garanti les premiers essais nucléaires à l'air libre de notre première arme atomique (vivement qu'on n'ait plus besoin de cette arme effrayante même sous forme de menace).
 
Puis, le monde sachant que la France désormais compte parmi les puissances nucléaires, de Gaulle, bien sûr animé par ses propres préventions à l'encontre des Américains, mais également sur le constat que ceux-ci nous ont fait une inélégance dans l'affaire de Suez, annonce que la France quitte le commandement militaire intégré de l'OTAN.
 
Les États-Unis ont marqué les limites de leur soutien, nous marquons les limites du nôtre.
 
Bien entendu, les Américains sont furieux et décident d'agiter tous leurs réseaux en France contre de Gaulle (à partir donc de 1966).
 
En fin de compte, celui-ci quitte le pouvoir.
 
Et c'est seulement en 1970 que la colère s'éteint, lorsque Nixon vient s'incliner sur la dépouille de de Gaulle lors de ses obsèques, Kissinger glisse à l'oreille de Pompidou : "Le président Nixon considère que la bombe nucléaire française est un fait", ce qui, en termes diplomatiques, signifie que l'incident est clos : la France est tolérée comme puissance nucléaire puisqu'elle a accepté l'entrée de l'Angleterre dans l'organisation européenne.
 
Voilà.
 
Voilà le vrai visage d'une séquence historique qui nous rappelle que, si l'Amérique est, reste et restera notre amie, notre alliée en démocratie et en République, nous ne devons en aucun cas vivre agenouillés devant elle : il n'est d'amitié qu'entre libres.
 
Et je dis ça sans défendre une vision coloniale, on s'en doute, ni faire une propagande excessive pour l'usage de l'arme atomique, bien sûr aussi. La question est seulement que tant que nous n'aurons pas un gouvernement mondial, des règles simples et universelles (et appliquées) et une protection des états faibles contre les abus léonins des états forts, nous avons le devoir de militer pour notre indépendance et celle de tous les autres peuples, en particulier des démocraties.
 
Or la roue a tourné : les héritiers du gaullisme sont atlantistes (pauvre de Gaulle !) et ceux du centrisme militent pour l'indépendance et la dignité. Toujours plus amicaux des États-Unis, mais toujours en liberté.
 
N'y a-t-il pas aujourd'hui une majorité d'Américains qui pensent que la guerre en Irak était une erreur ? Nos amis démocrates américains ne le pensent-ils pas eux-mêmes ?
 
Alors quand j'entends que Sarko envisage de nommer pour premier ministre Fillon, je crie, je me scandalise. Car ledit Fillon, dans les années 1990, a présidé un organisme de nature associative basé à Paris, le CASE. Objet de cette organisation ? Promouvoir l'amitié franco-américaine. On voit ce que cela signifie.
 
Autrement dit, Sarko, c'est un mille-feuilles où toutes les couches s'appellent ultradroite américaine : une couche de pâte-feuilletée Bush, une couche de crème pâtissière Cheney, etc.
 
Et c'est cela qu'il faudrait élire ?
 
Pas moi.
 
Et je sais que beaucoup d'autres non plus, jusque dans l'UMP, à preuve l'engagement du journaliste et blogueur Christophe Carignano pour l'union nationale voulue par Bayrou.
 
Allons, de Gaulle, tranquillise-toi : tous tes petits-fils ne t'ont pas oublié. 

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Besancenot travaille-t-il pour Sarko ?

Des sans-papiers ont envahi la modeste pelouse intérieure du siège de l'UDF cet après-midi. Parmi eux, un jeune Français qui, ne résistant pas au charme d'une délicieuse jeune UDF, a fini par avouer qu'il était du parti de Bresancenot.
 
Ils avaient une banderole condamnant (comme nous) le ministère de l'identité nationale et nous expliquaient que, sans-papiers, ils payaient leurs impôts. Interrogé par curiosité par l'irrésistible jeune femme de l'UDF en question, l'un d'eux a expliqué qu'il payait ses impôts et qu'il se sentait intégré. Hélas, il travaille surtout au noir et ne déclare que 500 à 600 euros par mois. Il a onc reconnu ne pas payer l'IRPP auquel il ne peut être assujetti, ni d'ailleurs, au fond, les autres impôts, mais seulement l'EDF, le téléphone etc.
 
Il a donc menti. Perso, je pense qu'il était sincère et tentait juste de présenter son dossier sous le meilleur jour possible. Mais ... et s'il s'agissait d'une manip le jour même où Rocard lance son appel en direction du rapprochement entre centre et PS ?
 
Et si Besancenot n'était plus qu'un instrument de Sarko pour inventer son 2e tour idéal Sarko-Le Pen ?

19:25 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : présidentielle, udf, bayrou, sarkozy, royal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/04/2007

Fin de campagne, rumeurs, retour du social, Bayrou tient bon.

Voici qu'approche le scrutin attendu depuis des mois.
 
On a vu des rumeurs étranges circuler sur Internet, un candidat aurait dévasté son propre appartement et cassé la gueule à sa propre femme, les Renseignements généraux prédiraient un 2d tour Bayrou-Le Pen, les instituts de sondage s'époumonent autour d'une opinion publique volatile, on lit de tout, de toutes les prévisions à toutes les prédictions, les prophètes naissent à toutes les pages, bref, c'est extravagant, c'est ma quatrième campagne présidentielle active et je n'ai jamais vu ça. On dirait qu'une comète est passée au-dessus de la terre et que, comme on le croyait au Moyen Âge, elle a rendu tout le monde fou.
 
On dit que l'actuel président a conclu un accord avec son ministre de l'intérieur, mais celui-ci n'ayant aucune parole, on s'attend à ce qu'il s'en tienne à des propos généraux jusqu'à l'élection, avant de naturellement déchirer l'accord en question sans émotion.
 
On se lamente à gauche sur la montée des six (!) candidats de l'extrême gauche qui pourraient éroder le capital apparemment solide de la candidate socialiste (dont la courbe est cependant en baisse constante) jusqu'à un imprévisible abysse. On revient un peu sur le social, plutôt oublié depuis quelque temps.
 
On murmure que le sectarisme de Sarko va prendre un tour nouveau à base d'idées que la science réprouve et que les Églises condamnent autant que les observateurs avertis et laïcs.
 
On voit aussi Bayrou poursuivre ses opérations séduction tous azimuts et faire salle comble de ville en ville, au point d'exploser le budget initial de sa campagne.
 
J'ai eu l'occasion de visiter hier son QG virtuel dans un monde animé plutôt amusant nommé Second Life ou Seconde Vie (un lieu nommé Lucid Dream). On y rencontre des personnages virtuels qui sont des internautes en 3D et avec qui on peut parler en direct. Encore plus vivant et interactif qu'un blog et l'anonymat garantit de toutes les inhibitions idéologiques. Vive la liberté.
 
On me dit qu'une liste des ministrables de Bayrou circule mais je ne l'ai pas encore lue. 
 
Bref, encore des découvertes. Il fait beau, on peut s'attarder à bavarder dans la vraie vie aussi, la sympathie qu'inspire Bayrou est énorme, je n'ai pas vu autant de sourires sur les visages depuis "Mangez des pommes" en 1995.
 
Pourvu que ce soit de bon augure.

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10/04/2007

À propos des sondages.

Pris sur le site Marianne2007 aujourd'hui.

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Cela étant dit, un bon sondage, ça fait toujours plaisir.

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05/04/2007

Bayrou veut le débat, Sarkozy se défile.

François Bayrou trouve que la campagne du premier tour de la présidentielle manque de débats. Or la démocratie est faite de débats.

Fidèle à ses principes équitables, le candidat préférerait un débat à douze, mais des voix se sont déjà élevées (de droite) pour signaler que douze candidats en deux heures font dix minutes par tête, ce qui est peu.

Soit, dit Bayrou devant la caméra de MémoireVive.org, si un débat à douze n'est pas sexy, faisons-en un à quatre, les quatre principaux candidats. Et puisque les règles du CSA ne le permettent pas mais que ces règles ne sont pas applicables à Internet, faisons-le sur Internet.

De nombreux médias ont soutenu cette initiative, d'ores et déjà acceptée par Ségolène Royal et Jean-Marie Le Pen.

La télé libre, par exemple, a proposé de prêter ses locaux.

Or Sarko refuse. Ses détracteurs disent qu'il a peur du débat, qu'il en a la trouille. Est-il vrai qu'il le redoute ? En tout cas, il semble effrayé.

Il reste à l'opinion à trancher et dire si oui ou non elle souhaite un débat entre les candidats avant le premier tour.

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01/04/2007

Étrange campagne présidentielle. Vivement Bayrou.

À trois semaines du premier tour, aucune impression décisive ne se dégage de la campagne présidentielle.

Tout d'abord, et pour parler de ce qui nous occupe, Internet paraît se détourner entièrement de la campagne. Les indices montrent que depuis environ le 20 mars, les internautes ne s'occupent plus guère des candidats, sauf les militants bien entendu. Pour Bayrou, l'intérêt manifesté a duré jusqu'au 23 ou 24 mars.

Ensuite, la presse se fait largement la caisse de résonance des stratégies des deux partis UMP et PS pour tenter de polariser le débat à leur profit. Il y est question d'incidents montés en épingle et de bonnes vieilles grèves corporatistes.

Rien sur la vraie difficulté d'existence des gens.

Rien pour en sortir.

Rien que des diversions et des fonds de commerce.

J'étais ce matin sur un marché parisien dans un autre quartier que le mien, un quartier même aux antipodes, à tous égards, du mien. Les hésitants y sont nombreux. Les clients y sont rares. Or cette raréfaction est toujours le signe de difficultés matérielles des gens et ces difficultés se traduisent toujours par du vote protestataire. Les actuels sondages seront donc certainement démentis.

Vivement Bayrou.

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31/03/2007

Mieux rémunérer les qualifications en France.

François Bayrou a proposé de mieux rémunérer les chercheurs, effort massif qui coûte peu et qui rapporte beaucoup. Il leur donnera aussi de meilleurs moyens. Il a, enfin, inscrit parmi les idées qu'il défendra une exonération d'impôt des revenus des brevets.

Cet ensemble de mesures devrait permettre d'endiguer la fuite des cerveaux dont notre pays souffre depuis maintenant longtemps et qui semble ne cesser de s'accélérer à mesure qu'y croît l'impuissance publique et la dévalorisation du travail.

La remise sur pieds de filières scientifiques, créatives et de métier à l'université et, d'une manière générale, dans l'enseignement supérieur, viendra en appui de cette politique.

L'innovation est en effet l'un des enjeux cruciaux de la mondialisation galopante.

L'innovation, et le savoir-faire.

On ignore souvent que nombre de nos ouvriers qualifiés (voire très qualifiés) souffrent d'une sous-rémunération de leur travail. Certains en viennent à émigrer. Les nouveaux pays industriels sont friands de ces savoir-faire de gens de métier, qu'ils soient industriels ou artisanaux. Un pâtissier français, en Thaïlande, peut gagner 10000 euros par mois presque nets d'impôt. C'est vrai aussi pour des métiers du métal (en particulier les chaudronniers) ou de la pierre, par exemple.

C'est pourquoi on entend dire ici ou là que les ouvriers qualifiés devraient gagner 1500 euros par mois. Et que certains, qui touchent déjà plus en raison de la très grande rareté de leur savoir et de la très haute précision de leurs missions, devraient bébéficier d'avantages supplémentaires. Cette proposition a un sens si nous ne voulons pas laisser nos meilleures mains suivre nos meilleurs cerveaux dans l'exil et si nous voulons, au contraire, retrouver le chemin de la France créative, entreprenante et libre.

Bayrou devra donc sans doute ajouter ces métiers à sa réflexion pour rebâtir le pays.

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30/03/2007

Appliquer la loi en France.

On parle de loi.

L'application de la règle pourrait passer pour une évidente nécessité dans un état dit de droit, et même pour une tautologie.

Or le sentiment d'inefficacité de la loi progresse d'année en année.

Partout, sans cesse, un texte est violé, une clôture brisée, une frontière franchie, un trafic se développe. Partout, le fait l'emporte sur le droit.

Cette réalité trouble justifie tous les comportements. Elle explique tous les découragements.

En vérité, les citoyens ne demandent pas grand chose : que la loi de la république soit appliquée. Ils espèrent que la loi est bien faite ; si on les interrogeait, ils diraient même qu'ils l'exigent.

Ils sont convaincus que c'est par la puissance de la règle que l'on peut guérir beaucoup de maux de notre société et rendre aux gens l'envie de travailler, le goût de l'ouvrage bien fait, deux notions qui paraissent de plus en plus rares. Un pouvoir respectueux de ses propres textes fait des citoyens respectueux.

Or tous les politiciens ne peuvent prétendre à la vertu ; il y a ceux qui collectionnent les prises illégales d'intérêt et ceux qui se contentent de mégoter avec l'ISF. S'ils n'ont pas de penchant personnel pour la légalité, il leur est difficile de prétendre en demander à leurs concitoyens.

Et ces politiciens-là tiennent le pouvoir depuis longtemps, bien trop longtemps. Et c'est le sentiment inexorable de leur omniprésence qui donne un tel sentiment de claustrophobie aux Français, qui, d'élection en élection, penchent de plus en plus vers les solutions extrémistes et désespérées.

Il est donc temps de dire que nous appliquerons la loi. Et dès demain matin, et plus encore le 7 mai, il sera temps de le faire.

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