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31/08/2008

Quitterie Delmas se confie en Bretagne !

Quitterie Delmas se confie sur la Bretagne, sa famille, ses vacances à Bréhat, sa vie, en liberté, et parle du micro blogging. Merci à Yann Savidan (Blog de Mec, désolé pour le lien, mais je ne maîtrise pas bien la connexion avec la clé 3G).

 

24/08/2008

Bientôt la rentrée.

Eh oui, c'est bientôt la rentrée, il va y avoir du pain sur la planche, on va parler d'Europe. Beaucoup. Et de Paris. En septembre.

 

20/08/2008

L'engrenage.

Le cas afghan démontre parfaitement le mécanisme d'engrenage dans lequel l'atlantisme béat de la majorité entraîne la France. Faire tomber le régime taliban avait un sens dès lors qu'il y avait un Masoud pour prendre la relève. Après la mort de Masoud, il ne reste qu'une situation d'impasse dans laquelle les Russes, entre autres, rendent aux occidentaux la monnaie de la pièce qu'ils ont reçue dans le même pays voici plus de vingt ans. L'absence de réflexion qui caractérise la diplomatie américaine depuis 2001 (avant même l'effondrement des tours) y trouve son application la plus patente. La France a pris le commandement par roulement de la force armée occidentale. Le président y trouve l'occasion de s'y donner des airs martiaux. Gageons que le premier ministre lui emboîtera le pas. Pendant ce temps-là, l'Histoire marche, ailleurs.

16:43 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : international, afghanistan, otan | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/08/2008

Confusion budgétaire.

La majorité pratique la confusion : confusion des pouvoirs, confusion des rôles, confusion tout court tant tout y est nébuleux, et c'est la France qui finit doublement confuse, honteuse et égarée.

Puisque le président s'expose en président de l'Europe, courant de Moscou à Tbilissi, il faut que le premier ministre parle de l'Europe aussi : le voilà qui réclame une coordination des politiques économiques des pays européens. Ce faisant, il chevrote des incantations de père-la-rigueur que sa politique dément par la masse des cadeaux faits aux amis du régime et par le manque d'imagination abyssal des prétendues réformes économiques et sociales qui ne sont que la satisfaction des préjugés de la frange la plus rétrograde du patronat. Les déficits s'ouvrent, plaies béantes, sans remède autre que les microcosmiennes bisbilles au sommet de l'État.

Il y a peut-être une part de mise en scène dans ces bagarres de l'Olympe répubicain. Mais devant l'électeur, le char tiré par deux chevaux dont l'un braque à l'ouest, l'autre au septentrion, ne pourra guère prétendre à la victoire. On voit mal comment leur campagne européenne pourrait aboutir, tiraillée entre euroscepticisme et volontarisme européen.

En vérité, le problème central de l'Europe, outre l'absence du citoyen, est qu'un pays veuille y détenir le leadership : l'Allemagne demande trop et ne se montre pas assez modeste pour que l'idée européenne puisse continuer à s'épanouir sereinement. Cette réalité est perçue par les Européens et ajoute aux irritations courantes manifestées lors des référendums. L'Europe se fait à plusieurs ou pas du tout. C'est d'ailleurs aujourd'hui le problème du volontarisme : nos partenaires ont rarement envie de faire progresser l'Europe, même quand nous l'avons, ce qui est de plus en plus rare.

Dès lors, le discours de François Fillon réclamant une coordination économique européenne ne peut être interprété comme une initiative européenne, mais plutôt comme une phrase marketing française. L'Europe, entraînée dans la confusion générale, n'est plus qu'un hochet.

Vivement que nous ramène sur le chemin des vrais sujets l'excellente Quitterie Delmas.

16/08/2008

Feu d'artifice pour le Burkina Faso.

L'association Dilé mène des projets de développement de petite envergure au Burkina Faso. Son président, Jean Viars, qui réside à Tréogat, tout près du bout de la Bretagne, a eu l'idée de profiter du grand feu d'artifice tiré à Bénodet à l'occasion du 15 août pour organiser un dîner sur la terrasse d'une très grande maison qui borde l'estuaire de l'Odet, à Sainte-Marine en Combrit, commune où je me trouve en ce moment.

Une centaine de personnes s'était rendue hier soir à ce dîner payant dont le bénéfice alimentait l'association. Pour la plupart, il s'agissait de gens de ce qu'on nomme la "bonne société" locale, esprits plutôt libres dans l'ensemble, dont je faisais partie.

Nous avons entendu avec intérêt M. Viars citer les critiques adressées par l'économiste Stiglitz aux modèles traditionnels d'aide au développement.

Et peut-être parce que le quotidien belge la Libre Belgique ("La Libre" pour les intimes) a des attaches inattendues dans ce coin extrême de Bretagne, il a aussi mentionné Louis Michel, commissaire européen belge chargé du développement. Mes voisins, un jeune couple austro-belge en poste à Zagreb pour la Commission européenne, ont apprécié, tout en expliquant leur rôle de représentants auprès d'États non membres de l'Union (avant la Croatie, ils ont été en poste pendant cinq ans à Ankara).

Puis nous avons assisté à un extraordinaire feu d'artifice financé en grande partie par le casino de Bénodet. Devant nous, en contrebas de la terrasse, sur les rochers baignés du clapot salé de l'océan, les badauds, accourus de partout, applaudissaient. Pour une fois que le négoce des jeux ne donne que du bonheur...

14/08/2008

Affaire Siné : où sont les beaux penseurs ?

Peut-on encore blasphémer ?

L'affaire Siné rebondit. La LICRA a assigné le dessinateur Siné, apprend-on, non seulement pour ses propos contre le fils du président Sarkozy, mais aussi pour d'autres écrits où (on n'indique pas le détail de son texte) il s'en prenait au voile "islamique".

Les choses sont dès lors plus claires : ce n'est pas au nom de l'antisémitisme qu'il est mis en cause, mais pour son critiques des dévoiements de la religion. Siné s'en est pris à un gamin (Sarko junior) qu'il jugeait vouloir se convertir par arrivsime (quel rapport, alors, avec la conviction religieuse, en effet ?) et à un voile dont chacun mesure qu'il est instrumentalisé à des fins politiques qui n'ont, elles non plus, rien à voir avec des convictions religieuses.

La deuxième accusation est piquante car, en licenciant Siné, Val n'a pas dit "c'est un salaud de facho raciste", mais "c'est un antisémite notoire", ce qui était déjà ridicule, mais devient franchement à pleurer. La vérité est que c'est parce qu'il s'en est pris à Sarkozy que Siné est attaqué.

Je le dis très clairement : s'il faut choisir son camp, je serai dans celui de Siné, pas dans celui des tartuffes qui instrumentalisent la religion à fin de basse politique.

Nom de Dieu !

13/08/2008

Spéciale pour l'enfant Quitterie Delmas.

Dans son excellente dernière note, Quitterie Delmas s'est adressée à l'enfant qui, en chacun de nous, adultes, veille, avec le souvenir du monde qu'il a voulu.

Il m'a donc paru pertinent de décrire un peu de l'enfant que j'ai été, qu'il puisse rebondir sur les mots de Quitterie.

Au passage, je signale que Vigny a écrit : "Le bonheur, c'est un rêve que l'on fait dans l'adolescence et que l'on réalise dans l'âge adulte." Il faut se rappeler qu'au milieu de tous nos devoirs, de toutes nos responsabilités, figure la quête de notre propre bonheur, qui reste, comme l'a écrit Saint-Just en d'autres temps, une "idée neuve en Europe", une idée imprescriptiblement révolutionnaire. Nous avons le droit de rêver de notre propre épanouissement avant d'envisager de changer le monde.

Cela étant (et pour y revenir), l'enfant que j'étais a toujours, d'aussi loin que je m'en souvienne, été concerné par les événements politiques. Lors des législatives de 1973 (j'avais huit ans et je résidais chez mes grands-parents maternels), mon père était très engagé dans le parti Socialiste, un parti alors tout neuf, auquel il avait adhéré dès sa fondation à Épinay. Il avait tapissé son appartement des prodigieuses affiches produites à cette époque-là par la mouvance socialiste qui rassemblait une incroyable légion de talents. Tous les dessinateurs s'en donnaient à coeur joie. Je crois que c'est pour cette élection-là que l'un d'entre eux avait représenté le ministre des finances Giscard en pieuvre rond-de-cuir, un truc qui me faisait vraiment rigoler.

Mon père m'avait passé quelques-unes des affiches de sa collection, que j'avais fièrement placardées dans ma chambre.

L'année suivante, pour l'élection de 1974, j'étais pour Chaban-Delmas. Je crois que Thierry Le Luron était pour beaucoup dans ce choix, car il imitait l'ancien premier ministre d'une façon drôle dès mon jeune âge.

En fait, dans toute cette période, ce qui était le plus important était la voisine avec laquelle j'allais en classe et avec laquelle je jouais en rentrant de l'école. C'est cette amitié amoureuse d'enfance qui a fait de ce moment le plus heureux de ma vie passé, et qui a matérialisé ma vision de ce que devait être l'âge adulte (avec une autre).

Bien entendu, comme la jeune fille qui s'exprime dans la vidéo, c'est au cours de l'adolescence que s'est précisée ma conception du monde.  Le fait majeur, alors, était l'oppression soviétique. C'est ainsi que nous la percevions : privation de liberté de circulation et d'expression. Un séjour de vacances d'un mois en Bulgarie, dans l'été 1975, m'avait d'ailleurs fait toucher du doigt cette réalité : de l'aéroport de Varna à la station balnéaire, notre bus avait roulé de nuit, les fenêtres obstruées et, par des interstices, nous voyions que nous circulions entre des haies barbelées. Toute une atmosphère... Et un pays où subsitaient décrépits les vestiges des époques antérieures au communisme, tout cela faisait comme la preuve de l'inefficacité et de l'intolérance du régime.

Il m'est difficile de préciser beaucoup plus ma vision du monde à l'âge de douze ou treize ans, tant tout était marqué par la bipolarisation mondiale, sinon que je rejetais (déjà) cette bipolarisation, n'aimant guère plus le modèle américain que l'autre. Il me semblait que le monde devait être juste et que chacun devait y avoir sa place.

Il a fallu bien du temps ensuite pour que je lise avec attention Victor Hugo dont je raffolais, et qu'ainsi j'apprenne que la solution philosophique que je cherchais consistait à interroger ma conscience et à viser à ce que chacun soit à même d'en faire autant.

Tel fut mon chemin d'adulte. Et demain ?

Et Quitterie ? elle fait parler une autre enfant à sa place, mais, elle, que pensait-elle ?

14:01 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : hervé torchet, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/08/2008

La boîte de Pandore.

Lorsque les États-Unis, sans l'aval de l'ONU, ont attaqué l'Irak conjointement avec une coalition de certains états occidentaux, nous avons analysé que cette stratégie folle ouvrait une boîte de Pandore. Voici que l'Ossétie est le premier maléfice sorti de cette boîte. Les Russes ont beau jeu de renvoyer les États-Unis dans leurs cordes lorsque ceux-ci leur reprochent de n'avoir pas respecté la légalité internationale.

Désormais, lorsqu'un État utilisera sa position dominante et préférera la force du fait à celle du droit, il pourra dire "l'exemple est venu d'en haut", des Étas-Unis, première puissance mondiale. C'est bien pourquoi j'ai écrit récemment à propos d'Obama et de la perspective de son élection à la présidence des USA, que, lorsqu'on est le plus fort, on doit aussi être le plus juste.

Voici donc ouverte la boîte de Pandore dans la poudrière du Caucase. J'emploie à dessein l'expression de "poudrière", qui renvoie à "la poudrière des Balkans" : il y a bien une deuxième poudrière, celle du Caucase. Le Nouvel Ordre Mondial dont l'établissement motivait l'intervention en Irak, n'est rien d'autre qu'un épouvantable chaos mondial.

Et comme on a détaché le Kosovo de la Serbie, la Russie réclame de détacher l'Ossétie du Sud de la Géorgie, non pas pour en faire un État indépendant (ce serait trop beau) mais pour la rattacher à l'autre Ossétie et, ainsi, à la fédération de Russie. Et qui va pouvoir refuser un référendum d'autodétermination aux Ossètes quand celui-ci a été accordé aux Kosovars ? Le Nouveau Chaos Mondial est une formidable puissance de désintégration. Il faudra bien que l'Europe joue à cet égard son rôle de stabilisation du monde par le recours systémtique à la légalité internationale. Pour ce faire, Tony Blair, l'un des auteurs de l'erreur irakienne, et candidat aujourd'hui au poste diplomatique européen, est le plus mal placé. Il faudra quelqu'un d'autre et que, pour le trouver, soient particulièrement vigilants nos futurs député européens, notamment ceux de la nouvelle génération.

10/08/2008

Géorgie : l'autre question européenne.

La guerre menace au bord de la Mer Noire : Ukraine, Russie, Géorgie, petits peuples du Caucase aussi comme les Ossètes et les Abkhazes, voici le vrai danger contre la paix en Europe.

Europe ?

On a vu le présidenr géorgien tenir sa conférence de presse avec, derrière lui, outre les croix du drapeau géorgien, les étoiles du drapeau européen. Dans le même instant, on entendait que la Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) prévoyait de se réunir pour débattre de la question géorgienne.

Notons d'abord la menace d'escalade guerrière qui fait penser au déclenchement de la Première Guerre Mondiale : les Géorgiens interviennent contre les Ossètes, qui sont en principe leurs nationaux. Les Russes interviennent contre les Géorgiens. Les Ukrainiens menacent d'empêcher les vaisseaux de guerre russes de rentrer à leur port en Mer Noire, ce qui revient à une menace d'intervention armée. Et ainsi de suite.

Que la raison l'emporte.

Pour nous aider dans cet effort de raison, raccrochons-nous à l'autre aspect de l'affaire : la frontière de l'Europe.

La Géorgie est située à l'extrême-est de la Turquie, tout près de la Caspienne, et on pourrait imaginer qu'il s'agisse d'une république asiatique, c'est ce que suggère une étude sommaire de la géographie. En l'incluant dans l'univers européen, on décide que l'Europe va jusqu'aux portes du monde arabe.

Voilà qui renvoie évidemment à la question turque.

D'une manière plus générale, disons que l'Europe, pour son extension future, a le choix entre deux frontières à l'est : avec ou sans la Mer Noire. Autrement dit, soit on considère qu'à l'est, rien ne peut devenir européen qui soit plus à l'est que l'Ukraine, et rien plus au sud-est que le Bosphore, soit au contraire on considère que toute la Mer Noire est européenne et on y inclut la Géorgie, l'Arménie, et surtout la Turquie.

De mon point de vue, la seconde option conduira nécessairement à inclure dans l'aire économique et culturelle de l'Europe le monde arabe, Machrek et Maghreb, mais cela n'est que mon opinion.

Quoi qu'il en soit, on voit bien que les États-Unis incluent toute la Mer Noire dans leur vision de l'Europe.

Et nous ?

08/08/2008

Voter pour l'Europe.

Voter est un acte fort. La preuve en est que dès lors que la situation politique est confuse, les enjeux brouillés ou modestes, l'abstention augmente. S'il faut au contraire faire obstacle à l'infâme ou au dangereux, les électeurs se mobilisent.

Voter est même un acte viscéral. Faire obstacle, c'est s'opposer viscéralement. Croire en quelqu'un, c'est de l'ordre du viscéral. Il y a certes une part d'irrationnel dans ce viscéral, mais ce n'est pas à proprement parler passionnel, car le viscéral, contrairement au passionnel, n'est pas l'ennemi de la raison. Il s'en nourrit plutôt.

Alors ? Et l'Europe ? En quoi est-ce viscéral de voter pour l'Europe ? En quoi est-ce viscéralement important de voter pour le MoDem pour l'Europe ? Voilà ce qu'il faudra se demander dans les mois qui viennent. Et il faudra répondre à ces questions.

Bien sûr, s'il arrive que Quitterie Delmas soit candidate à la candidature, que les adhérents la désignent, mon vote viscéral sera tout trouvé : aller faire avec elle des cafés démocrates à Bruxelles sera un enchantement.

C'est une ville que j'aime beaucoup. J'y ai passé mon dixième anniversaire fin 1974 et depuis cette époque, j'y suis souvent retourné, j'adore m'y promener dans la vieille ville, consulter des ouvrages vénérables dans les boiseries de la Bibliothèque Royale, j'aime un peu moins l'urbanisme sans projet qui s'y développe depuis une bonne vingtaine d'années, mais malgré tout, c'est un endroit familier.

Et au fond, toute notre Europe est de cette même fibre familière.

J'ai eu cette impression en allant à Talinn (en Estonie) en 1994, une ville lointaine marquée par l'atmosphère de l'Europe centrale et celle de la Hanse ou en 1990 à Budapest, chez les Magyars qui ne sont pas des Indo-Européens, mais qui sont bien des Européens. En vérité, il y a bien une façon de bâtir les maisons, les monuments, de tracer les rues, d'assumer l'histoire, une façon commune à nous autres Européens.

Et s'il fallait une raison viscérale de voter pour le MoDem et pour l'Europe, ce serait celle-là : empêcher les autres de nous laisser profiter de notre communauté de destin. Pour dire cela, j'espère bien que j'aurai l'occasion de voter pour Quitterie Delmas.