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15/02/2008

Les lignes bougent.

L'appel à la vigilance lancé dans le numéro de Marianne qui sort demain est un moment important, sans doute une borne de refondation.
 
C'est en tous cas un acte de résistance et il n'est pas indifférent que le premier de ses cosignataires soit l'ancien chef de cabinet du général de Gaulle.
 
Les choix sociétaux annoncés par Nicolas Sarkozy sont désormais connus, sans fard. Ils renversent toutes les valeurs qui fondent le pacte républicain français.
 
Je suis heureux que François Bayrou, Corinne Lepage et beaucoup d'autres figurent parmi les cosignataires de ce texte qui résonne comme un appel à la réunion d'une sorte de Conseil National de la Résistance de temps de paix. Il serait chargé de définir les principes de "notre temps" (selon l'expression de 1946), ceux de 1944, adaptés au siècle nouveau. Il le ferait dans l'inspiration qui a guidé les hommes qui, dans l'ombre ou dans la France Libre, résistaient à la barbarie.
 
C'est ainsi que j'interprète ce texte.
 
De toutes façons, il signifie qu'entre ceux qui l'ont signé, il est nécessaire de baisser les armes, quels que soient les différences de conceptions que nous puissions avoir sur certains aspects, même importants, de la politique. On voit donc bien quelles en sont les conséquences politiques.
 
La République est en danger. Honneur à ceux qui se lèvent pour la sauver.

Quitterie Delmas, François Bayrou sur France 2.

Excellente émission de François Bayrou invité hier soir par Arlette Chabot, il est intervenu avec vigueur et pertinence notamment sur la laïcité et sur l'indépendance du pouvoir politique à l'endroit du pouvoir économique et financier, une autre forme de laïcité en fait.
 
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14/02/2008

Municipales parisiennes : quelques vérités.

À Paris, le MoDem n'a pas eu l'intention de gagner. Dès l'origine, il était évident que les dirigeants du Mouvement Démocrate parisien n'avaient d'autre idée en tête que de faire des listes susceptibles de fusionner avec celles du maire Bertrand Delanoë au second tour.
 
La médiocrité des intentions de vote recueillies par Marielle de Sarnez pour le moment (autour de 8 ou 9 %) handicape-t-elle ce projet ? Peut-être pas. En revanche, elle matérialise un peu plus encore le reflux du vote obtenu par Bayrou à Paris en avril dernier (plus de 20 %) et même aux législatives de juin (plus de 10 %).
 
Il faut dire qu'en plaçant sa candidature résolument "au centre" comme en témoigne le récent reportage de la TéléLibre, Marielle tourne délibérément le dos à la ligne de François Bayrou, qui se dit "démocrate" et n'accepte que ce vocable à l'exclusion de tout autre.
 
Repliée sur une identité politique qui n'existe plus, Marielle ne peut donc prétendre ni à l'électorat nouveau, ni à l'électorat ancien, il ne lui reste que l'électorat "captif", l'électorat par défaut. De là les 8 ou 9 %.
 
Pourtant, il aurait fallu faire plus et mieux, la ville en a besoin.
 
La séquence qui se refermera le 16 mars a commencé ... en 1995, après dix-huit ans de mandats Chirac. Alors, Jacques Chirac s'étant fait élire président de la république grâce à une campagne toute en énergie, il fallut lui choisir un successeur. Chirac consulta. Juppé avait choisi de se replier sur Bordeaux, il ne restait que deux prétendants sérieux à la succession du nouveau président : Jean Tibéri, premier adjoint sortant et maire de l'arrondissement qui élisait Chirac depuis des années, le Ve, et Jacques Toubon. Chirac arbitra : Tibéri deviendrait maire.
 
C'était un choix logique : après Juppé (adjoint aux finances), Tibéri était le principal auxiliaire de Chirac pour les affaires parisiennes. De surcroît, il ne pouvait prétendre à plus d'envergure que celle de maire (tout le monde le soulignait avec goguenardise), ce qui le rendait rassurant : il ne serait pas un rival.
 
Jacques Toubon, comme lot de consolation, entra au gouvernement. Mais il n'accepta jamais, en fait, d'avoir été écarté de la mairie. Commença alors une guérilla, qui culmina en 1997, et qui aboutit à la perte de la ville par le RPR en 2001.
 
Il faut se souvenir de l'atmosphère qui régnait alors : tous pourris, Tibéri en tête. Son nom devenait synonyme de toutes les prévarications, car il ne se passait pas un jour sans que le "Canard Enchaîné" ou d'autres organes de presse ne révélât une affaire scabreuse, d'autant plus qu'en s'emparant d'une demi-douzaine d'arrondissements en 1995, la gauche y avait trouvé de nombreux marécages. Conspué en stéréo sur sa droite et sur sa gauche, Tibéri encaissait. Et peu à peu, tout cela devint indécent, nauséabond.
 
C'est à ce degré d'indécence (qui évoque celui auquel parvient Sarkozy par d'autres moyens) que les Parisiens ont voulu mettre fin en élisant Bertrand Delanoë en 2001. Le candidat du PS n'avait pas un mauvais programme, un mélange de changement dans la forme et de continuité dans le fond, qu'il portait en adoptant un profil modeste et sobre. L'électorat centriste, écoeuré par le marigot post-chiraquien (qui s'était divisé en deux branches pour consommer son malheur à coup sûr), se reporta sur les listes Delanoë.
 
C'était une charnière dans l'Histoire de Paris. Il n'était pas logique que l'UDF d'alors se tût dans cet événement. C'est la vision que je défendis. En vain. On m'écarta seulement des nouvelles listes fusionnées avec les futurs perdants.
 
Aujourd'hui, Delanoë a honoré l'essentiel du contrat qu'il avait passé avec les Parisiens : il a fait taire les désordres, il a rendu leur ville respectable (à l'aune tout au moins de la norme française qui est discutable). Il lui a même rendu un peu du lustre auquel ils sont sensibles : les grandes opérations de com ont produit l'image d'une ville créative, capable de rayonner de nouveau.
 
Et cependant (et c'est là qu'il eût fallu attaquer), il n'a changé que très peu de choses dans ce qui constitue l'essentiel de toute action politique : la gouvernance de la ville.
 
Il n'est pas normal, par exemple, que lorsque des travaux dans une école vont être rapportés devant le Conseil de Paris, le projet de délibération transmis aux conseillers et au public ne mentionne pas le montant des travaux. Comment veut-on que les gens puissent se rendre sur place, mesurer l'opportunité des travaux et leur rapport qualité/prix ?
 
Il n'est pas normal qu'à l'ère de l'informatique, il faille au moins quinze jours pour obtenir des dossiers de permis de construire en cours de validité.
 
Il n'est pas normal qu'on traite tant d'affaires en si peu de temps au conseil de Paris.
 
Et je passe sur les montants réels des travaux, en particulier dans les écoles, car l'amélioration des coûts (invraisemblables) doit y être qualifiée d'anecdotique.
 
En vérité, la gouvernance de la Ville de Paris a très peu changé.
 
Chirac a trouvé en 1977 une administration organisée sur un principe préfectoral, opaque et hiérarchique (il n'y a pas eu de maire de Paris pendant près de deux siècles). Il a endossé les habitudes locales, et plus encore lorsqu'en 1983 la loi PLM lui a donné de nombreuses compétences dont son administration ne bénéficiait pas jusque-là. On a beaucoup évoqué l'évaporation financière, que l'on a mise sur le compte de la gestion politique, mais en fait, les pratiques douteuses existaient déjà sous le régime antérieur, et bien plus encore. Chirac a modelé ce qu'il a pu ou voulu à sa convenance sans remettre en cause un système dont les implications sont très vastes et lui échappaient largement.
 
Traditionnellement, c'est sur l'attribution des logements de la Ville que les élus se rattrapaient, et c'est justement de la commission d'attribution des logements de la ville que Jean Tibéri fut président de 1971 à 1995.
 
Delanoë, entrant en fonctions, a certainement découvert l'ampleur de la situation. Ceux qui lui veulent du bien estiment qu'il a fait de son mieux pour, pas à pas, améliorer les choses. J'ai beaucoup regretté, pour ma part, qu'il n'ait pas plus pris barre sur son (ou ses) administration(s) et que, de ce fait, ce soit toujours l'administration de la ville qui assume l'essentiel du pouvoir institutionnel et budgétaire à Paris, avec toutes les hypothèques qu'on suppose.
 
L'administration n'est pas uniformément mauvaise, j'ai travaillé avec les services des sports, très compétents, dévoués et engagés pour le service public. Mais la superstructure administrative constitue un vrai pouvoir dans la ville, ou plutôt le vrai pouvoir, et ce n'est pas démocratique, ce n'est pas conforme à notre engagement que Bayrou qualifierait de "démocrate".
 
Je regrette qu'on ne se soit pas engagé sur le chemin de cette vérité-là, qui eût été fécond en utilité et en suffrages. 

13/02/2008

Quitterie Delmas, Christophe Grébert, deux visages de la démocratie numérique.

Je commence à être un peu las de suivre la caravane de Quitterie sur les sentiers de l'Île de France et il faut dire que le débat de ce soir, à la FNAC Digitale, n'a pas tenu toutes les promesses qu'on pouvait en attendre.
 
Christophe Grébert a certes été impeccable pour démontrer à quel point il était pionnier dans la démocratie numérique, d'une part en raison d'un passé sur lequel il ne s'est pas étendu, mais surtout en raison de la méthode qu'il a expérimentée pour concevoir le programme de sa liste pour l'élection municipale de Puteaux.
 
La combinaison d'un appel public aux idées et d'une rédaction personnelle inspirée des propositions plus que littéralement fidèle, a conféré un élan à son entreprise politique qui paraît avoir suscité l'enthousiasme de gens de bonne volonté. La liste est officiellement soutenue par le MoDem et par les Verts, a-t-il souligné, sans cependant entrer dans une logique partisane. Le maintien du visage de Dolinique Strauss-Kahn que j'ai cru voir sur la page de garde du blog Monputeaux.com, celui de Grébert, peut d'ailleurs surprendre.
 
Quoiqu'il en soit, il faut reconnaître que la partie du programme dévolue à Quitterie manquait un peu de nerf, étant destinée à un public non averti. Il s'agissait en définitive de l'une de ces conférences destinées à faire connaître au grand public les nouvelles possibilités politiques offertes par Internet, ce qu'on a beaucoup fait l'an dernier, un peu moins ces derniers temps.
 
Quitterie, avec son inaltérable énergie, a donc énoncé les grands principes de la démocratie numérique. Et le débat qui a suivi a notamment porté sur la fracture numérique dont la France souffre encore puisque, selon un témoin, alors que la France jouit du meilleur taux d'équipement en ADSL d'Europe, elle végète en revanche dans les profondeurs du classement pour le taux de ménages connectés.
 
Encore un paradoxe.
 
Il a été question aussi des liens de confiance à tisser entre ceux qui ont du retard dans leur perception d'Internet et ceux qui s'y épanouissent. Et Quitterie a estimé que pour tisser ces liens de confiance, il fallait prendre le temps, ce dont on lui a évidemment donné acte.
 
En résumé, on espère que Grébert sera élu pour prolonger dans sa mairie de Puteaux son statut de pionnier de la démocratie numérique.
 
Pour le reste, grande nouvelle : je ne parlerai pas de Quitterie Delmas pendant six jours, puisque sur son agenda, le prochain événement des Citoyens Démocrates est situé à mardi, un café politique dans le Ve arrondissement de Paris.
 
Je crois que demain, je vais un peu parler des municipales parisiennes, car je commence à trouver tout ça agaçant.
 
Et puis je me sens démangé par l'envie de raconter quelques-unes des petites histoires de coulisses, à la fois de la gestion municipale parisienne en général, et de la mairie du XVIe arrondissement, qui est bien moins lisse qu'il n'y paraît !
 
Il me semble que si la campagne municipale parisienne est si ennuyeuse, c'est parce qu'on n'y dit pas la vérité. 

Quitterie Delmas et la démocratie numérique.

Ce soir, à la FNAC digitale, boulevard Saint-Germain à Paris, Quitterie participe à un débat avec Christophe Grébert, blogueur citoyen. Longtemps en bute aux nombreuses tracasseries de la municipalité UMP locale qui ne supportait pas la liberté avec laquelle il s'exprimait sur la gestion communale, Christophe Grébert a décidé de conduire une liste citoyenne à Puteaux, dans le Sarkoland, une commune richissime du fait de la taxe professionelle perçue sur le quartier de La Défense.
 
Pour mémoire, les événements récents ont démontré que les affaires de famille des Ceccaldi-Raynaud (élus de père en fille mais désormais adversaires) n'avaient rien là à envier à celles du Titanic élyséen.
 
C'est donc un exemple de la démocratie numérique permettant d'introduire un peu de transparence dans une gestion locale.
 
Dans le même temps, on dit qu'aux États-Unis, la campagne d'Obama est largement portée par Internet.
 
C'est donc l'occasion, un an après la campagne présidentielle française, de faire le point avec un blogueur engagé et la "reine de la blogosphère", comme on la surnommait l'an dernier, notre Quitterie nationale. Une vraie gourmandise. À 18 heures. 

Henri Salvador, parti pour Syracuse.

En passant, une tendresse pour une jeune femme qui pleure son grand-père depuis tout juste dix ans.
 
 

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Quitterie Delmas : faire vivre des convictions.

On critique souvent ceux qui vivent de la politique. Quitterie elle-même ne manque guère d'occasion de déplorer que la politique puisse être un métier. Mais il arrive que ce soit l'inverse : que l'activité qui vous fasse vivre soit celle qui nourrisse ceux qui partagent vos convictions. C'est le cas désormais de Quitterie.
 
Quitterie est désormais en charge du développement durable dans une agence de communication sur Internet. Son activité professionnelle consiste donc à participer à la croissance (en qualité, en rentabilité et en parts de marché) de la branche économique qui a un sens politique et qui est ISO (comme elle dit) avec ses convictions les plus intimes. Elle le fait, de surcroît, non pas par les moyens ordinaires de la com, mais avec ces moyens d'Internet qui la passionnent et selon un projet et une méthodologie originaux, très ISO avec Internet, donc avec son engagement le plus fort.
 
J'ai tenu à lui tirer ce coup de chapeau, car une telle synergie d'activités est rare et peu de gens connaissent ce fait remarquable. C'est vraiment et littéralement ce qui s'appelle "faire vivre" des convictions.

12/02/2008

Quitterie Delmas avec Jean-Louis Ragot à Bois-Colombes.

Bois-Colombes est une commune de la deuxième couronne de la banlieue parisienne, juste au-delà d'un méandre de la Seine, à côté de Colombes, de la Garenne-Colombes, de Courbevoie et d'Asnières, au nord-ouest de Paris, en fait on la distingue mal de ses voisines car il s'agit de la même continuité urbaine au sens le plus fort du terme. On n'y accède pas par le type de train régional le plus commode (le RER) mais par un train qu'on prend à la gare Saint-Lazare dont je parlais l'autre jour à propos du VIIIe arrondissement de Paris.
 
J'ai donc pris le métro en bas de chez moi puis, à la station Saint-Augustin, j'ai fait un très curieux parcours labyrinthique d'escaliers pour parvenir jusqu'aux quais de la gare. Un train était à quai, il m'a conduit à Bois-Colombes en quelques minutes. Résultat : il m'a fallu vingt minutes de moins pour arriver là qu'à Nanterre qui est pourtant sur le RER et à même distance.
 
Quoiqu'il en soit, la ville semble assez diverse : autour de la gare, elle ressemble à certains quartiers parisiens, avec de petits immeubles petits-bourgeois et soignés, entretenus avec application, au milieu desquels le tempérament rude et inculte de la droite locale a planté des cubes de béton, comme à Neuilly, d'une laideur quasi-militante, façades sans esprit, mornes, planplan, des clapiers au prix de la pierre.
 
Un peu plus loin, on retrouve quelques pavillons comme j'en ai décrits à Bagneux et comme on en voit tout autour de Paris et jusqu'à l'extrémité de l'agglomération, tous antérieurs à 1950, voire à 1930.
 
Rue Charles Chefson, l'urbanisme évolue encore : maisons coquettes sinon bourgeoises sur la rue, puis des allées, des ruelles, bordées de ces maisons et donnant à angle droit dans la rue en question. Le tout donne une impression calme et aisée, quoiqu'un peu refermée sur soi-même.
 
Nous sommes attendus pour ce qu'on nomme une réunion de préau, qui se tient, logique, dans un préau, celui de l'école Jules Ferry (à tout seigneur tout honneur).
 
Quitterie Delmas est déjà là quand j'arrive, avec Virginie Votier, bientôt rejointes par Fabien Neveu et Marie-Laure Tréton.
 
L'équipe municipale qui se présente est en partie alignée assise devant une longue table faite des tables d'école. Un écran, derrière elle, est allumé par un rétro-projecteur qui nous montre le candidat et bientôt un ensemble de tableaux et de chiffres.
 
Quitterie est installée au milieu, à la place d'honneur mais le projecteur dans l'oeil.
 
Jean-Louis Ragot, comme elle doit partir, lui passe la parole. Elle explique la démarche de François Bayrou, le renouvellement, la volonté de bâtir une vraie alternative.
 
Jean-Louis embraie sur un long exposé très dynamique qui commence sur le mot "transparence", améliorer la "gouvernance", tous thèmes qui nous sont chers et qu'il faut particulièrement promouvoir dans le pot-au-noir sarkolandais, car la liberté peine à y gonfler ses voiles.
 
Il parle de lui-même, décrit son activité comme conseiller municipal d'opposition spécialisé dans les questions d'urbanisme. 
 
Puis il présente ses colistiers qui, un par un, se disent et expliquent leur implication. Plusieurs ont des métiers liés de près non pas à la gestion de leur ville mais à la gestion de collectivité locale en général. Il y aurait là une densité de compétence dont à coup sûr les habitants de Bois-Colombes bénéficieraient grandement.
 
Aucun n'est né à Bois-Colombes : c'est (ou ça a été) une ville où on vient (venait) s'installer. Quelques-uns sont là depuis longtemps (trente ans) d'autres depuis moins longtemps (quatre ans), mais tous ont la même opinion : une ville dispersée, difficile à cerner, souffrant de déséquilibres d'organisation et d'une gestion si calamiteuse qu'elle ne peut être qualifiée que de clientéliste.
 
Les finances de la commune sont en dégradation rapide, l'endettement a augmenté de 86% en cinq ans et atteint 94% de la masse budgétaire, soit 27 points de plus que la moyenne de cette taille de communes (27000 habitants).
 
Et le poste qui fait plonger les comptes municipaux, c'est celui des frais de personnel, qui a subi une très forte poussée (en termes de millions d'Euros) en deux ans. On voit à quoi peuvent servir toutes ces embauches.
 
Comme on peut s'en douter, le maire est vice-président du conseil général, tout juste sous la gouttière sarkozyste.
 
La salle, vaste comme ... un vaste préau d'école, s'emplit progressivement. Les gens du quartier viennent, le dialogue s'engage sur une enquête effectuée par l'équipe auprès des habitants, qui sont satisfaits de leurs écoles, mais trouvent leur ville malpropre et pauvre en instruments et lieux culturels. On débat sur la sécurité.
 
Et c'est là que Quitterie, Fabien, Virginie et moi avons dû quitter la réunion, avec regret, car les amis de Jean-Louis Ragot nous ont paru très professionnels, de vrais pro.
 
L'exemple de ce pourquoi les électeurs devraient voter dès le 9 mars. 

Dire du bien du MoDem n'est pas bon pour les stat.

Avec tout ce qui se passe dans le Titanic à l'UMP, je ne trouve plus moyen de dire du mal du MoDem, tant nos ridicules paraissent soudain dérisoires. Résultat : mes statistiques sont un peu moins bonnes. Quel cruel dilemne : faut-il donc laisser la campagne municipale suivre son bonhomme de chemin et me résigner à des stat en demi-teinte ?
 
Bon, et si j'en profitais pour parler du sénat ?
 
Perdu pour perdu, autant que je donne des info, même si elles n'intéressent que moi.
 
Voici l'affaire : le président du sénat Chritian bonnet-de-nuit Poncelet 82 ans remet son mandat en jeu en septembre comme la moitié des sénateurs. Or si l'UMP continue à creuser le fond de la piscine et si les campagnes s'offusquent vraiment de l'interdiction des cultures de maïs OGM, les pertes risquent d'être sanglantes et, malgré la sagesse de l'électorat qui refuse de nationaliser le débat, de nombreuses communes changer de képi.
 
Et si l'UMP perdait la majorité absolue au sénat ? Exit Poncelet qui s'est beaucoup trop rapproché de Sarkozy ces derniers mois.
 
Vous allez me dire, si la droite perd la majorité, la gauche la gagne, puisque le MoDem n'a plus guère de troupes sénatoriales fidèles.
 
Pas sûr.
 
D'abord, il reste quelques vrais fidèles comme Vanlerenberghe et Gourault, mais il y a, parmi les compagnons de Mercier d'autres modémistes qui s'ignorent plus ou moins. Et puis le MoDem devrait gagner quelques sièges sur ses nouvelles implantations politiques. Donc peut-être un groupe MoDem, voire Reconstructeurs en y incluant des dissidents d'ici ou de là.
 
Ensuite, il y a toujours les radicaux à l'affût. 
 
Et au-delà, chacun a vu ces jours-ci la gueule de faux-derche mine de finaud de Raffarin qui prépare un mauvais bon coup, sur fond de résurrection de la pétaudière vieille UDF (celle d'avant Bayrou, celle de Gichcard plop), grande force territoriale, incapable de promouvoir un présidentiable mais excellente dans la ventouse locale.
 
Alors ? Que ferons-nous ?
 
Faut-il participer au putsch, plutôt pousser pour l'élection d'un président du sénat de gauche, jouer le statu quo avec Poncelet ? Les cogitations et les calculs commencent dès le 16 mars au soir. C'est aussi ça, la politique : de la tambouille pas ragoûtante.

17:55 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, sénat, UMP, Poncelet, Raffarin | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas a raison : la France est presque championne d'Europe de l'encroûtement politique.

L'AFP fait le point sur la durée de mandat des maire actuels. Près d'un maire sur deux est en fonction depuis plus de vingt ans, deux sur trois depuis plus de onze ans. Il n'y a qu'en Suède et en Belgique que les maires aient une plus grande longévité. Ce n'est comme ça dans aucun grand pays européen.
 
Mais en France, quand on est maire, c'est pour la vie.
 
Vive le renouvellement. 

Rien ne va plus en sarkozye : la demi-finale de la Star'Ac dépassée par une série américaine !

Eh voilà, il fallait s'y attendre, toute la stratégie de communication de Sarkozy s'est effondrée : d'après le Film Français, hebdomadaire spécialisé dans l'économie du cinéma, qui s'intéresse de près à la télé, une série américaine, une simple série américaine, a dépassé la demi-finale de la Star'Ac !
 
Tout est fini, adieu veaux, vaches, cochons de la communication sarkozyste, c'est le naufrage, le gouffre, l'abîme... La téléréalité, c'est fini, les strass à deux balles sont périmées, qu'est-ce qui va rester ?
 
Martinon, le porte-parole de l'Élysée, mais oui ! lui, il va sauver la communication du président. Euh ...
 
Dernière minute : Teullé maintient sa liste à Neuilly. Oh, ils finiront bien par toucher le fond.

12:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, télévision, Sarkozy, Martinon, Star'Ac | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

11/02/2008

Quitterie Delmas dérange-t-elle le Sarkoland ?

J'ai été frappé, vendredi soir, d'un bref échange entre Quitterie et Roger Karoutchi (version miniature de Pasqua) lors de l'émission de la chaîne Direct 8 à laquelle ils participaient en même temps. D'un ton courageux, mais sans excès de défi, Quitterie indique qu'elle se trouvait, un peu plus d'une heure plus tôt, à Nanterre, c'est-à-dire en plein Sarkoland dont Karoutchi est un baron.
 
- Ce n'est pas ce que vous avez fait de mieux, rétorque Karoutchi en appuyant sur l'accent pasquaïen.
 
Et ainsi, les masques sont tombés : en allant soutenir un adversaire de la municipalité communiste à Nanterre, Quitterie Delmas a dérangé ces messieurs du Sarkoland, leurs petits arrangements entre faux ennemis et leurs affaires de sales gros sous.
 
Eh oui, gens de Nanterre, chez vous, voter communiste, c'est voter Sarkozy. Sachez-le.
 
Et puisque Quitterie dérange à ce point les cercles de tous ces braves gens, c'est avec un plaisir redoublé que l'équipe des Citoyens Démocrates se déplacera demain à Bois-Colombes et qu'elle ira participer à la conférence de Christophe Grébert, candidat citoyen à Puteaux, avec Quitterie, à la FNAC digitale, mercredi.
 
Messieurs du Sarkoland, nous vous saluons bien bas, aussi bas que vos sondages. 

Adhérents faire-valoir ou faire valoir les adhérents ?

Comme l'a très justement noté Quitterie Delmas hier, l'affaire de Neuilly est la démonstration de tout ce qu'il ne faut plus faire en politique : traiter les adhérents commes des paillassons, investir n'importe qui sur un caprice ou sur un jeu courtisan, bref, faire tout d'en haut sans tenir compte du travail de ceux qui s'investissent sur le terrain.
 
Il faut au contraire que tous et chacun soient promoteurs de toute décision collective, qu'il y ait un processus d'émanation et non d'autorité (sauf rares exceptions justifiables). Dans les partis politiques d'aujourd'hui et de demain, il faut que tout découle naturellement d'une réalité spontanée. Les choses vont mieux quand elles vont d'elles-mêmes.
 
Les choses ne sont pas différentes pour les électeurs et la politique. 
 
Dans la campagne municipale qui bat désormais son plein, le Mouvement Démocrate peut porter ce message, il doit le faire et je compte sur Quitterie pour continuer à le développer comme elle le fait chaque jour.

Le pouvoir et la société.

La laïcité a subi un coup très rude ... en Turquie. L'autorisation du voile pseudo-islamique (qui n'est qu'un étendard politique à alibi religieux, ce qu'il y a de pire) dans les universités où il était jusque-là interdit est un signal de l'offensive qui se lève dans l'État d'Europe et d'Asie le plus laïc.
 
Le voile est un moyen pour une doctrine politique de "marquer son territoire" humain et visuel. L'objectif est de prendre le contrôle d'une société entière en lui imposant pas à pas sa marque.
 
Prendre le contrôle de la société est toujours l'objectif central d'un mouvement politique ambitieux. Car c'est dans la société que les choses se passent, pas dans les dorures du pouvoir.
 
Dorénavant, c'est la société turque elle-même qui va devoir réagir à la pression non pas de l'islamisation, mais d'une islamisation par une doctrine oppressive qui se veut une lecture de l'islam et qui n'est qu'un moyen de pouvoir absolu et sanguinaire, issu des universités coraniques d'Arabie Séoudite. C'est la montagne d'argent que nous versons pour notre pétrole qui les nourrit, raison d'ailleurs de lutter contre l'emploi des énergies fossiles, mais de toutes façons, c'est à la société, à toutes les sociétés de réagir par elles-mêmes.
 
Invitée hier soir par France 3, considérée comme une invitée "plus exceptionnelle" que François Bayrou par France Info, l'ex-députée néerlandaise qui cherche l'asile politique en France a tenu des propos particulièrement graves sur l'islam, considérant en somme que pour les musulmans, le seul bon chrétien est un chrétien mort, ce qui est contraire au coran.
 
En ouverture d'une émission sur la laïcité, cette phrase est restée sans démenti. Et pourtant, il s'agit bel et bien d'une incitation à la haine. Si cette femme est menacée dans son pays, j'ai l'impression qu'elle n'a à s'en prendre qu'à elle-même.
 
L'archevêque de Canterbury aurait mieux fait de se taire aussi quand il a déclaré qu'il fallait intégrer certains passages de la charia dans le droit positif britannique, provocation dangereuse on s'en doute.
 
On nous force à la haine d'un côté, on nous embrigade de l'autre. Plus que jamais, résistons, dans la société, car c'est de la société, et d'elle seulement, que peut monter le cri qui fera reculer le pouvoir au seuil de ses dérives.

10/02/2008

Astérix aux Jeux Olympiques : une histoire d'amour.

Aller voir un film familial quand la salle est pleine d'enfants, c'est un plaisir très rare pour moi qui n'en ai pas (encore). Les rires des enfants sont une des merveilles du monde.
 
Au milieu d'une journée harassante de déchiffrage de parchemins échelonnés de 1345 à 1354, j'ai décidé de m'offrir cette fraîche détente.
 
J'avoue avoir été surpris : durant le film, ils ont très peu ri. La salle était pleine, juste un éclat de rire de temps en temps mais, à la fin, ils ont applaudi, applaudi, ce fut un joyeux crépitement, plein d'enthousiasme : ils avaient été captivés par le film. Une réussite.
 
Que dire du film ?
 
D'abord une (ré)apparition : celle d'Alain Delon, en Jules César, sur le thème musical du film "Le clan des Siciliens", un frisson. Delon renaît.
 
Ensuite, autour du synopsis de l'album éponyme vaguement préservé, un scénario dont ne m'a intéressé vraiment que le thème éternel du chevalier servant qui doit accomplir un prodige pour conquérir le coeur et surtout (le coeur étant déjà acquis) la main de sa belle. Il m'a semblé qu'elle avait les yeux verts, avec parfois un petit liseré de brun autour des pupilles. C'est toujours joli. 

18:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, Astérix, Alain Delon | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas sur Europe 1 milite pour le renouvellement des générations aux municipales.

Dans une émission enregistrée avec Michel Field et Olivier Duhamel, Quitterie Delmas fustige l'ensemble des stratégies municipales des partis politiques et leur incohérence, y voyant un signe de crise politique majeure. "Il faut changer d'ère politique". "François Bayrou reste sincère envers les Français". "Sarkzoy reste dans la mystification".
 
Sur les incohérences de stratégie, "Lyon est le parfait exemple" de la nouvelle époque avec la liste d'Éric Lafond, qui se démarque de l'ancinne génération incarnée par les stratégies droite et gauche de Mercier et Comparini. "On est un parti qui se construit" a-t-elle ajouté.
 
"Ce qui m'intéresse moi, c'est la liste d'Éric Lafond".
 
"Ce n'est pas un test national", "au MoDem, on fait vivre nos idées, parfois on va tenter d'imposer nos propres vues dans les villes".
 
"Ca fait bien longtemps qu'on ne dit plus centriste". 

09/02/2008

Assas Démocrate, Paris VIe, l'Essonne, Quitterie Delmas et le paradoxe de François Bayrou.

Le Mouvement Démocrate n'est pas un parti politique. Le sera-t-il jamais ? Pas sûr. L'explosion en plein vol du système d'investiture de notre mouvement aujourd'hui a prouvé en tout cas que cette incarnation-là sera difficile.
 
Les faits sont les suivants : voici quelques semaines, la commission d'investiture du MoDem a donné mandat à Nathalie Boulay pour la municipale de Corbeil-Essonnes, non pas comme tête de liste, mais comme chef de file, tout le monde sachant très bien là la négociation personnelle faite par Nathalie, basée en particulier sur le pouvoir qu'elle avait de faire perdre son mandat de sénateur au vieux Serge Dassault, maire de Corbeil.
 
Autant le dire tout de suite, je trouve que Nathalie a été au moins légère, elle a commis une faute politique : ignorer à la fois la proximité très grande de Dassault et de Sarkozy, et le traitement très violent infligé par les journaux de Dassault à,Bayrou, faire l'impasse sur tout ça et conduire sa négociation comme si de rien n'était revenait à manquer de réalisme, comme les événements l'ont prouvé.
 
De la part de Dassault, la négociation ne manquait pas d'un certain toupet, non pas du toupet qui gagne mais de celui qui carbonise.
 
S'il y avait eu un tant soit peu d'intelligence sans excès de machiavélisme dans tout ça, Nathalie aurait fait sa liste au moins au premier tour. Et elle aurait vu avant le second s'il était toujours raisonnable de s'allier comme prévu. De la part de Dassault, concéder le premier tour au MoDem aurait été un signe de force et d'habileté.
 
Résultat, il n'y a eu dans tout ça que gaucherie, calculs abstraits et autisme. 
 
En carbonisant Nathalie Boulay aujourd'hui, Bayrou vient de faire exploser une grenade au visage de Dassault qui aura du mal à s'en remettre ; par excès de gourmandise, le vieux vient sans doute de perdre sa mairie. Tel est pris qui croyait prendre.
 
Je n'ai de regret que pour Nathalie, une fille méritante qui a beaucoup travaillé et sacrifié à ce qui a failli devenir une carrière politique.
 
Donc tout va bien pour Bayrou ? Eh non.
 
Car le retrait de son soutien à une candidate qu'il vient d'investir n'est que l'un des détails d'un océan de n'importe quoi, qui annihile tout sens de stratégie. Un parti politique n'existe que par les investitures qu'il donne, une labellisation que les électeurs sont d'ailleurs libres d'adopter. L'exemple de Corbeil prouve que l'investiture n'existe pas. Celui de Lyon, de Marseille et de quelques autres endroits est pire : là, outre la liste investie, on trouve des candidats faisant état de leur appartenance au MoDem sur deux autres listes, celle de droite et celle de gauche.
 
En vérité, il y a des candidats en congé de leur parti à peu près partout, à peu près dans tous les partis politiques, et le désordre est général.
 
Certes, mais l'entourage de Bayrou donne un indice supplémentaire de son incapacité à gérer cette réalité complexe qu'est une formation politique.
 
Au milieu de tout cela, heureusement, il y a Quitterie Delmas qui, coûte que coûte, vaille que vaille, tient bon le cap. Elle a raison.
 
Invitée ce soir des étudiants de l'université de Paris II - Assas (celle où j'ai moi-même étudié voici déjà ... argh ... plus de vingt ans), elle a très justement expliqué et décrit l'horizon du MoDem, un parti encore en germe, mais qui peut donner de grands résultats pour la société française.
 
Brillante comme toujours, elle a ébloui son auditoire par les motivations qu'elles a proposées pour convaincre autour de soi, ou dans la rue, de voter MoDem.
 
Puis Anne-Sophie Godfroy Génin, tête de liste dans le VIe arrondissement de Paris, celui où se trouve Assas, s'est exprimée à son tour pour développer quelques éléments de son programme, ceux qui concernent les étudiants. Ancienne élève d'un lycée du quartier (Louis-le-Grand ? Henri IV ?), puis de l'école normale supérieure de la rue d'Ulm, elle a le verbe précis et une connaissance approfondie des réalités du quartier. Encore un arrondissement qui, en cinquante ans, est passé de 80000 habitants à un peu moins de 45000.
 
Qu'en dire ? La candidate est de qualité, ferait une bonne élue et, comme elle le pense, pourrait prendre l'unique siège de conseiller de Paris dévolu à l'opposition locale par cet arrondissement.
 
Pourquoi ? Parce que les électeurs (heureusement ou malheureusement) ont une connaissance très superficielle des événements du microcosme politique et qu'ils votent surtout sur une impression générale qui, je crois, finira par être bonne pour le MoDem. C'est bien le paradoxe de François Bayrou de parvenir à un tel résultat par un si étrange chemin.
 
Outre Quitterie, l'équipe des Citoyens Démocrates était présente ce soir par Domitille Marbeau, Géraldine Collette, Virginie, Fabien et Franck comme d'habitude, Benoît Charvet qu'on n'avait plus vu depuis quelque temps, Guillaume Desrosiers,et j'en oublie certainement.
 
Nous avons tous été reçus très chaleureusement par l'équipe d'Assas Démocrate, emmenée par les deux Arnaud.
 
Je signale à ceux que l'info intéresse que la salle était emplie de très jolies étudiantes, au milieu desquelles Quitterie semblait le diamant dans un bel écrin. 
 
Juste un dernier mot pour signaler que, quoique certains en pensent et même si certains s'en irritent, je voue une affection profonde et sincère à Quitterie Delmas.
 
Et il faut soutenir Marielle de Sarnez. 

Nouvelle étape du "Quitterie tour" à Nanterre.

C'est la troisième fois en neuf mois que je suis Quitterie Delmas à Nanterre pour une réunion de soutien autour de la candidature de Pierre Creuzet. Il a intérêt à se faire élire !
 
La première fois, pour les législatives, c'était la fin du printemps, j'y étais allé à pied. Ca se passait dans la vieille ville de Nanterre. La deuxième, il n'y a pas si longtemps, c'était pendant la campagne d'élection des conseillers nationaux. J'y suis allé en train régional RER, finissant à pied à travers un joli quartier de demeures élégantes du XIXe siècle.
 
Cette fois, nous avions rendez-vous dans un quartier, une "cité". Pas la pire, loin de là.
 
Je suis arrivé par le RER, descendant à la station Nanterre-Université. J'ai appris au moment de rentrer qu'il y avait ensuite un bus direct, mais le site Internet de la RATP m'avait indiqué qu'à partir de la gare, il fallait terminer à pied, ce que j'ai donc fait.
 
Il m'est arrivé une fois dans le passé d'aller à l'université de Nanterre. Ce devait être en 1990, un peu plus de deux ans après que j'avais fini mon DEA, je me suis fait la réflexion qu'il était idiot de ma part de ne pas déposer de sujet de thèse. Je suis donc allé voir mon meilleur prof de droit administratif à mon ancienne fac, Assas (où je vais demain pour un café démocrate), qui s'appelait Pierre Delvolvé et qui est proche parent de la tête de liste UMP investie par le MoDem dans le VIIe arrondissement de Paris.
 
Delvolvé m'avait accueilli avec chaleur, j'avais proposé mon sujet de thèse, il l'avait approuvé, mais il fallait s'assurer qu'on n'avait pas déjà pris ce sujet et il se trouvait que le fichier central de ce type de thèses était conservé à l'université de Nanterre (peut-être est-il désormais informatisé), j'y fus donc et consultai des microfiches avant de renoncer à déposer mon sujet, emporté par autre chose.
 
Je n'y étais jamais retourné. Ca n'a pas changé. L'endroit paraît être en travaux perpétuels.
 
En sortant du RER, j'ai traversé le campus jusqu'à l'avenue de la République (curieusement, pour me rendre aux réunions de Quitterie, je passe toujours par la République, d'une façon ou d'une autre). Celle-ci se confond sur une longue portion avec l'autoroute circulaire francilienne connue sous son numéro : l'A86.
 
Autant la vieille ville vue en juin conservait un visage humain, autant les jolies rues bordées de maisons bourgeoises avaient un aspect doux et serein, autant cette nouvelle partie de Nanterre est marquée par la brutalité : derrière l'université, une immense barre de HLM, puis l'autoroute, avec sur l'autre rive la "maison de détention des Hauts-de-Seine", puis des murs sinistres, sur lesquels pend un calicot : "Les arènes de Nanterre". On devine des algécos tagués, le chaos, une obscurité menaçante "protégée" par un double rang de grillages. Le train régional passe sur un pont au-dessus de la Seine et de l'autoroute qui gronde du flux des automobiles. Ici, les organismes humains sont mis à rude épreuve.
 
Au bout d'une distance moyenne, l'avenue de la République se détache de l'A86 et rentre dans un quartier de la ville, longée par des pavillons d'un côté et de jolis immeubles sociaux de l'autre. Je m'enquiers de l'allée des Tulipes où la réunion doit avoir lieu, on me fait signe de passer entre les immeubles, j'y vais.
 
Tôt après ces premières constructions d'aspect humain (elles sont vues de l'autoroute), la réalité du quartier se révèle : longs immeubles en parallélépipèdes, lisses comme des boîtes à chaussures, qui semblent conçus pour ranger les gens plutôt que pour les loger. Mais ils ne sont pas très hauts : cinq étages.
 
Plus loin, ils grimpent.
 
Comme d'habitude, je me perds, je tourne en rond, je vois des gamins de treize ou quatorze ans qui jouent au football dans la nuit puis, en parvenant à l'autre extrémité de la cité, une voiture arrêtée avec des jeunes un peu plus vieux autour, qui évoquent très parfaitement la façon dont le cinéma décrit les dealers de quartier.
 
Je passe mon chemin.
 
Enfin un plan, je repars vers ma gauche, et enfin je parviens à la portion de la cité qui porte le joli nom de "Tulipes" mais où on ne voit guère de végétation (il est vrai que c'est l'hiver). Très vite, je repère la lumière chaleureuse de l'association Zy-va.
 
La salle est pleine. Quitterie Delmas vient d'arriver avec Virginie, ainsi que Fabien Neveu et Franck Vautier, d'autres arriveront un peu plus tard.
 
Pierre Creuzet est là, ainsi que sa colistière Estelle Letouzé. Ils forment un tandem parfait et parfaitement complémentaire, lui tout en empathie et en extraversion, elle toute en poigne et en causticité.
 
Il ne s'agit pas d'un meeting traditionnel. On est là dans un temple de tolérance, d'écoute, de pluralisme. Dans l'entrée du local, on a inscrit en caractères arabes, hébreux et romains des phrases pour le vivre ensemble, pour la paix civile, la solidarité, l'entraide.
 
L'association Zy-va, qui anime le quartier avec ce local chaleureux et ses cadres déterminés et habiles, a de solides habitudes démocratiques et beaucoup de savoir-faire, à la fois pour la pédagogie et l'animation. Tel que je le dis, on pourrait croire au rapport d'un inspecteur de patronage, or c'est tout l'inverse : nous avons, Quitterie, les autres et moi, vécu un moment inoubliable.
 
Tout a commencé par un premier exercice tiré des classes de maternelle : cinq personnes s'alignent, chacune va indiquer un objet qu'elle compte glisser dans sa valise pour partir en voyage, chacune devant répéter d'abord tous les objets précédents. Après les cinq, on choisit une personne dans la salle pour continuer la liste, puis la personne en désigne une autre, et ainsi de suite. Joie immédiate, d'autant plus que le cinquième des adolescents choisis pour débuter l'histoire a des idées de devenir un nouveau Jamel Debbouze et s'en sort à merveille, car il nous plonge tous dans une hilarité immédiate en annonçant que, s'il reste un peu de place dans la valise, il y glissera ... sa mère. En un instant, on comprend que l'idée est d'autant plus loufoque qu'il faut un peu plus qu'un peu de place pour glisser sa mère où que ce soit... Franche rigolade, très bon enfant, qui détend l'atmosphère et permet d'aborder en souriant les choses graves de la politique.
 
C'est alors que s'ouvre la partie plus politique, là encore par un exercice d'aspect très anodin : un jeu de rôle où chaque rôle est encore tenu par un gamin ou une gamine de quatorze ou seize ans.
 
La scène est la suivante : deux jeunes issus de la cité, l'un ingénieur en informatique, l'autre Bac + 5 en droit (c'est une théorie, on souligne que, si diplômés, ils sont "méritants", jolie expression), se présentent à l'ANPE pour trouver un emploi. Le fonctionnaire, très enjoué, se débarrasse d'eux en leur disant d'aller voir Mme Untel, qu'il connaît très bien et qui pourra résoudre leur problème. Ils vont donc à cette dame, qui les reçoit presque sans lire leur dossier, et leur dit qu'elle ne peut rien pour eux.
 
- Mais pourtant, dit un des jeunes, j'ai entendu dire qu'il y a à Nanterre plus d'emplois que d'habitants, alors pourquoi pas un pour moi ?
 
- Ce n'est pas ma faute, rétorque la dame.
 
- Mais alors de qui ?
 
- De vous, finit-elle par répondre sans se démonter après un temps de réflexion tout de même. Puis elle ajoute : C'est politique.
 
En principe, n'importe qui peut entrer à tout moment dans la saynète et y prendre un rôle. C'est la règle dans l'endroit qui pratique couramment cet exercice pour évoquer les problèmes de toutes natures et les réalités courantes, comme d'ailleurs sans doute pour s'amuser.
 
C'est Mme Letouzé qui se propose. Elle se lève. L'animateur (je n'ai pas noté son nom, il est mieux qu'excellent) lui demande à quel moment elle souhaite intervenir. Elle refait la narration et situe son entrée en scène au moment où la dame rejette les deux dossiers.
 
On se remet en place, on rejoue la dernière phrase, et Mme Letouzé s'immisce, jouant l'élue responsable qui indique qu'étant donné les CV flatteurs des gamins, elle va prendre son téléphone pour trouver des patrons qui les embauchent dans l'environnement immédiat, qui ne manque pas d'entreprises.
 
Une autre dame intervient. Vu ce qu'elle a à dire, elle va se substituer à l'un des jeunes. Qu'elle ait cinquante ans n'y change rien : on est dans le théâtre, dans le jeu de rôle. Elle dit :
 
- Il y a déjà eu des élus qui ont fait ce que vous dites, ça n'a guère produit d'effet.
 
Et Pierre Creuzet entre à son tour en scène et développe son programme, d'une façon certes moins informelle et moins ludique, mais qui paraît trouver écho.
 
Et cette partie de la réunion se termine. On passa à la suivante.
 
L'exercice de démocratie devient alors bouleversant.
 
Voici des gens que rien ne prédispose à être citoyens plus actifs et plus authentiques qu'ailleurs, eux et elles qui sont nés à Nanterre ou dans un pays plus lointain, eux et elles qui ont tous les âges et derrière eux différentes traditions politiques, philosophiques, religieuses.
 
Pour dire la vérité, l'endroit paraît laïc dans le meilleur sens : impartial, unitaire, soudé.
 
Le débat politique est à cette aune. Chacun parle une fois, un autre répond, une fois seulement, qu'il soit le candidat, le roi de Prusse ou l'empereur des escargots, tous sont au même niveau, avec la même parole.
 
Et on se prend à se demander comment ça s'est passé avec les deux autres candidats qui sont venus là, si Creuzet et ses trois colistiers présents (je n'ai pas noté les noms, ils ont bien parlé aussi, avec vérité) sont plus à l'aise, mieux dans leur eau, au milieu de cette démocratie à l'antique, de cette agora villageoise ressuscitée entre deux tours d'un quartier populaire de Nanterre.
 
Ce n'est plus le même animateur qui ponctue le débat de ses inititiatives. Je crois que l'autre s'appelait Gérard et celui-ci Rafic. Il a bien de l'intelligence aussi, de l'humour, de la persuasion, des opinions très élaborées qui transparaissent rarement. Il pose les bonnes questions, qu'elles s'adressent aux candidats ou aux électeurs.
 
On nous fait passer de l'eau fraîche, puis un délicieux thé avec un goût mystérieux.
 
Et puis hélas l'heure tourne, Quitterie doit partir participer à une émission de télévision sur la chaîne Direct8. Elle exprime toute l'émotion qu'elle a eue de participer à cette soirée qu'elle n'oubliera pas et qui donne tout son sens à son engagement de toujours pour une démocratie authentique, pour que les gens travaillent les uns avec les autres dans l'harmonie.
 
Et elle file et, de mon côté, je bondis dans le bus : je n'ai qu'une heure pour rentrer.
 
Miracle : j'arrive au moment même où l'émission commence ... et ... vingt minutes avant qu'enfin, enfin, on la fasse pénétrer sur le plateau !
 
Tous égaux ? 

08/02/2008

Quitterie Delmas sur Direct8 impose le MoDem comme fer de lance du renouvellement des pratiques politiques.

Invitée de la chaîne Direct8 en même temps que Bruno Julliard, ex-leader étudiant qui a pantouflé sur les listes du PS, Roger Karoutchi, vieux briscard sarkozyste aux accents condescendants et pasquaïens, Marie-Laure Harel, imposée par l'Élysée à la 2e place de la liste UMP du XVIe, et un FN du XIIe, Quitterie Delmas a insisté sur le renouvellement des pratiques politiques, dont en particulier le processus de désignation des candidats (qui suppose une nette amélioration de la formation), luttant contre l'idée de la discrimination positive qui vient de bénéficier à Bruno Julliard (qui en paraît très satisfait, c'est le moins que l'on puisse dire) et du piston, qui a bénéficié à Marie-Laure Harel qui n'a pas la sournoiserie de le nier.
 
Comme on pouvait s'y attendre, elle a sur ce point rencontré le front commun des deux principaux partis qui se partagent le pouvoir. Julliard a cependant avoué qu'il trouvait anormal que le MoDem n'ait que trois députés.
 
Très en verve, Quitterie a nettement imposé l'idée que, si renouvellement il doit y avoir, il passera par le MoDem.
 
Elle n'a pas pour autant considéré que les choses y soient déjà en état de marche : "Il faut construire cet espace d’engagement politique", a-t-elle martelé.
 
Sur le débat municipal, elle a insisté sur les combats de terrain et de projet, rejetant la nationalisation du débat à laquelle se livraient les deux principaux partis. Elle s'est réjouie de voir Bayrou se régaler à arpenter sa terre béarnaise pour la municipalité paloise alors que Bruno Julliard taxait Bayrou de n'être pas intéressé par la ville (dont il est pourtant élu depuis longtemps).
 
Elle a souhaité une grande réussite à Éric Azière, tête de liste dans le XIIIe arrondissement, le même que Julliard.
 
En somme, tout le renouvellement, rien que le renouvellement, le renouvellement pour commencer. 
 
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"La fabrique des sentiments" : le coeur d'une femme.

Elsa Zylberstein était venue participer à l'émission "Vivement dimanche" quand Michel Drucker y avait invité François Bayrou, voici déjà bien des années. Elle était entrée sur le plateau vêtue d'une robe profondément échancrée jusqu'au nombril et s'était exprimée avec simplicité et sincérité.
 
C'est sa marque d'actrice depuis le film "Minna Tannebaum" qui l'a fait connaître et dont elle partageait l'affiche avec Romane Bohringer.
 
Dans son nouveau rôle, "La fabrique des sentiments", de Jean-Marc Moutout, elle interprète une femme clerc de notaire, trente-sept ans, bientôt notaire à part entière, et qui, ayant réussi sa vie professionnelle, éprouve le besoin d'une relation stable et d'une famille, elle veut être mère. Elle s'inscrit à un "speed-dating".
 
Un film un peu froid mais juste, qu'elle réchauffe de sa personnalité souriante. Décidément, il est bien difficile de bien marier les jolies femmes.

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