Enfin.
ENFIN.
Enfin un vrai débat au siège des Démocrates. Hélas, la matière était énorme, une après-midi ne pouvait y suffire. Je suis parti à 20 heures, voyant que Quitterie Delmas s'en allait. On n'en était qu'à la moitié du texte, ayant commencé peu après 14 heures.
Pour un excellent compte-rendu, c'est sur France Démocrate, notamment
là.
Je retiens plusieurs choses de cette après-midi.
D'abord, plus de 250 personnes s'étaient déplacées. Il en venait de partout, de Marseille, de Lille, de Lot et Garonne, de Brest, de Strasbourg et du Haut-Rhin voisin, de Lyon, de la Nièvre, d'Orléans, et, même si les Parisiens stricto sensu ne se pressaient pas au portillon, les Franciliens avaient, eux, pris la chose à coeur, notamment les "Citoyens Démocrates", représentés par Quitterie, bien sûr, une étoile ou plutôt l'étoile, Virginie, Jérôme Charré avec Michel Hinard et Pierre-Olivier Carel, Domitille Marbeau, Marie Darves-Bornoz alias Virapatirin, Pierre Creuzet, Christian Delom, (EDIT : ici un nom qui a été enlevé à la demande de la personne concernée), Franck Vautier et Fabien Neveu, j'en oublie sûrement, bref, nous étions là.
Le débat a été entièrement libre, sans la moindre contrainte, ni pression horaire. Ouf, enfin, les gens ont pu s'exprimer.
Bien sûr, ceux qui venaient de loin ont pu en profiter pour relater les incidents de leur ville ou de leurs départements, il y a eu comme un bureau des pleurs, qui a permis à Bayrou de proposer (enfin) la création d'un "médiateur", chargé de résoudre les menus problèmes rencontrés par les adhérents avec leurs instances, ou de transmettre les questions plus lourdes au futur CCC.
Bayrou a annoncé au passage que les procédures d'exclusion seraient menées à terme et une adhérente de la Nièvre a demandé grâce pour 6 des siens. Bayrou a rappelé que les décisions du CCC sont susceptibles d'appel, sans d'ailleurs se rappeler si cet appel conduit devant le Bureau exécutif ou devant le Conseil National.
Quoiqu'il en soit, nous avons examiné le texte du règlement article par article, alinéa par alinéa. La discussion préliminaire a été assez longue et le débat de bonne qualité.
L'idée de faire payer les adhérents qui demanderaient une expédition des info par la poste a été abandonnée. Bayrou a paru retenir ma proposition de suggérer une contribution volontaire à ces frais d'envoi ; je suis convaincu que la générosité des uns compensera l'impécuniosité des autres et qu'ainsi, on aura fait oeuvre d'efficacité autant que de justice.
Bayrou a indiqué le montant qu'il prévoyait pour notre budget annuel : de l'ordre de 5 millions d'Euros (il a dit 4, mais je corrige en fonction du détail qu'il a fourni), répartis comme suit :
- environ 2,8 millions d'Euros de subvention d'État au titre des candidats aux législatives.
- environ 1,5 million d'Euros au titre des parlementaires (il en a indiqué 13 lundi).
- environ 0,7 million de cotisations des adhérents, soit environ 35000 adhésions de 20 Euros chacune. C'est une prévision prudente et chacun voit bien que si 50000 adhérents paient leur cotisation (chiffre qui me semble réaliste, voire minimal), on monte à 1 million pour ce poste et à 5,3 en tout.
Sur cette enveloppe, il faudra trouver de quoi financer les mouvements départementaux et Bayrou n'a pas caché qu'il espérait que les présidents départementaux dénicheraient des "dons" pour accroître leur moyens.
Il a aussi dessiné la chronologie des prochains mois : adoption du règlement intérieur mi-mai, audit des mouvements départementaux provisoires en juin, élections au plus tôt en septembre, mais j'ai entendu qu'on souhaitait laisser passer les élections sénatoriales de la fin septembre et donc élections dans les départements en octobre. Comme la procédure de consultation des adhérents pour les élections européennes doit avoir lieu en décembre ou janvier, on voit que les choses devront s'engager sur les chapeaux de roues.
La définition de la présidence des mouvements départementaux a occupé un très long moment.
Bayrou donnait le choix entre une vision qu'il qualifie de présidentielle et une autre qu'il dit "collégiale" (et dont la collégialité me paraît, quant à moi, fictive, mais qui est au moins une tentative d'innover). D'une manière générale, je n'ai pas entendu beaucoup de voix pour défendre l'option présidentielle. Le Guérinel, président provisoire des Yvelines a donc conclu en estimant qu'il ne fallait plus se demander "collégial ou pas" mais ce qu'il fallait mettre dans collégial pour que les choses se passent bien. Et là, il a relevé une proposition formulée par Bernard Lehideux (et reprise de mes propres observations) qui était qu'il puisse y avoir un roulement du poste de président au sein de la présidence collégiale ; Le Guérinel a vivement contesté cette idée, au motif qu'elle plonge le directoire gouvernemental suisse dans l'anonymat, alors qu'une présidence est un tremplin pour se faire connaître. De toute évidence, ce débat, que je n'ai pas engagé aujourd'hui, se poursuivra devant le Conseil National où je compte bien soutenir ou faire soutenir (je ne suis que suppléant) mon amendement, non pas d'ailleurs pour imposer la formule collégiale tournante, mais pour en faire un modèle possible et souhitable, car je continue à penser qu'il faut laisser les mouvements départementaux s'organiser.
Et d'ailleurs, sur le point de cette subsidiarité, on a vu que les esprits, même au MoDem, on a du mal à s'y acclimater et que nombre de nos amis auraient vu d'un bon oeil une formule prête-à-l'emploi où tout, depuis la couleur des chaussettes du président, jusqu'à celle de chaque militant, soit soigneusement codifié. Bayrou, au bout de quelques circonlocutions sur certains aspects d'organisation, a fini par dire "Eh bien, vous vous démerderez !" et il a eu raison, d'autant plus qu'en cas de difficulté, il y aura le médiateur et le CCC.
Chemin faisant, Bayrou a aussi évoqué la possibilité de faire des apéros saucissons au siège du MoDem, pour rencontrer plus souvent les gens d'une façon informelle. Il a eu raison aussi.
Au milieu de l'après-midi, j'ai dit trois mots (pas plus) devant la caméra de Benoît Charvet au sujet de la consultation sur le règlement intérieur parisien, en insistant sur l'aspect souligné par Quitterie elle-même : la formation.
Dans ce domaine, je crois qu'il serait utile d'employer deux méthodes : le training audiovisuel et le jeu de rôles.
Que dire d'autre ? C'était une belle et forte après-midi.
Et puis j'ai embrassé Quitterie et je m'en suis retourné.