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17/05/2008

Centriste ou démocrate ? Un vieux débat.

J'ai été amusé ces derniers mois de voir fleurir les groupes facebook, les notes-étendards, les proclamations, tant de ceux qui veulent être à la fois centristes et démocrates que de ceux qui ne veulent surtout pas être centristes. Tous ont raison d'ailleurs, et les mots ont un sens, comme dirait Bayrou, nous avons tous un "droit au sens" (à quand le droit au sens opposable, qui permettrait d'aller voir son maire et de lui réclamer du sens, faute de quoi on pourrait traîner la commune en justice ?). Bref...
 
Quand Bayrou a adhéré au parti de Lecanuet, en 1973, Yves Pozzo di Borgo évoquait cette époque hier soir dans le débat avec Quitterie, le nom du parti était "centre démocrate". Et déjà, le débat faisait rage entre ceux qui repoussaient nerveusement le mot "centre" et ceux qui le revendiquaient.
 
En 1988, le Centre des Démocrates Sociaux (successeur du Centre Démocrate) créa son propre groupe à l'Assemblée Nationale, quittant le groupe UDF dont il faisait partie depuis 1978. Il n'y eut qu'un ou deux députés CDS qui refusèrent ce mouvement et qui demeurèrent à l'UDF. Parmi eux, Georges Mesmin, député de ma circonscription, une circonscription où, à la présidentielle de 1988, au premier tour, Chirac venait de "faire" 46% et Raymond Barre 36, Mitterrand étant autour de 12%. Donc pas un endroit très à gauche.
 
Et Michel Elbel, qui était conseiller de Paris et conseiller régional, et un peu la tête pensante de la bande (il a ensuite dirigé longtmeps Airparif), précisait avec conviction devant les adhérents qui étaient réunis assez régulièrement : "Nous ne sommes pas centristes, nous sommes CDS".
 
Quid novis sub sole ?
 
Alors, j'ai trouvé la solution : finalement, je ne suis pas démocrate, je suis "mouvementiste". 

16/05/2008

Quitterie Delmas sur LCP : "Nous avons choisi que le système ne forgerait pas nos convictions".

Invitée d'une émission intitulée la "bataille des centres", Quitterie, plus offensive que d'habitude, un peu moins consensuelle, a tenu à défendre avec énergie le choix d'indépendance des adhérents du MoDem.

"Nous avons choisi que le système ne forgerait pas nos convictions". Donc nous ne serons pas prisonniers des alliances.

"Tous les parlementaires en 2006 ont décidé que l'UDF serait libre". "Le comble, c'est que l'Élysée s'attendait à beaucoup plus de révolte de la part du Nouveau Centre"

"Ce n'est pas la bataille des centres, c'est la bataille de Nicolas Sarkozy pour étouffer François Bayrou".

"Les parlementaires demandaient tous la proportionnelle" quand ils soutenaient Bayrou. "Les Français ne se sentent pas représentés au parlement donc si les décisionnaires ne sont pas représentatifs, comment voulez-vous que les Français se sentent codécisionnaires ?"

Les Démocrates ? "On aimerait bien être plus représenté." Il va y avoir un travail de fond et de programme "pour moderniser la vie politique française".

"Des personnes décidées à suivre leurs convictions".

"Ceux qui étaient au congrès de Lyon (de l'UDF) sont bien au Mouvement Démocrate", ils avaient déjà choisi l'indépendance. On voit des militants NC qui regrettent l'animation d'un parti "où les choses bougent", même un peu vivement "comme lors de la séance d'adoption du règlement intérieur". C'est beaucoup plus cela qu'ils regrettent, ceux qui sont au Nouveau Centre, plutôt que l'UDF elle-même.

"Je suis tournée plus vers l'avenir que vers le passé".

"François Bayrou a un talent : la pédagogie"."Il a fait passer l'argument de la dette".

"Le MoDem a fait aux municipales alliances avec des gens sur des projets, qu'ils soient PS, UMP, Verts". "Parce que c'est la bonne formule qui prime".

"Les gens ont bien intégré le nom du Mouvement Démocrate".

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15/05/2008

Le débat progresse au MoDem.

Quitterie Delmas (avant que son blog ne soit envahi d'un étrange virus) avait déjà salué l'excellent déroulement de la réunion du 8 mai qui avait auguré d'une mutation profonde du Mouvement Démocrate dans le sens du débat et du travail participatif. Le compte-rendu donné aujourd'hui par Olivier Montbazet (alias KaG) sur son blog de la réunion du Conseil National confirme l'opinion de Quitterie et ne peut que nous réjouir : non seulement le MoDem est en ordre de marche, comme le dit Bayrou, mais en plus, il marche à l'énergie de toutes ses bonnes volontés. Voilà de quoi appréhender l'avenir avec confiance.

Le mythe du centre.

Beaucoup de sociétés archaïques croyaient que le monde avait un nombril, non seulement un centre géométrique, mais un pôle mystique. Et bien entendu, ce pôle mystique leur était étroitement lié. Dans une certaine mesure, Rome joue encore ce rôle (en concurrence avec Jérusalem) pour le catholicisme et La Mecque pour l'islam.
 
À cette même idée pouvait se rattacher l'idée que la terre se situait au centre de l'univers, pour laquelle on a fait des procès en inquisition à la Renaissance. Pour que l'Homme fût au centre de la Création, il fallait qu'il fût apparu sur la planète-phare du cosmos, celle autour de quoi tout le reste gravitait.
 
En somme, l'égocentrisme féroce, identique à celui des petits enfants, se posait en pensée cosmique et en dogme intouchable.
 
Il y a quelque chose de tout cela dans la conception que l'on a, en France, du centre en politique. Bien sûr, c'est d'abord une aire, un domaine d'idée et de comportement, situé entre l'espace dévolu à la droite et celui que s'octroie la gauche. Mais c'est aussi, croit-on souvent, un pôle, le pôle de convergence des opinions des autres. Et plus encore, le pôle de convergence des attributs de la Raison.
 
De fait, le centre, en politique, a un réel rôle structurant, les tendances politiques sont souvent centripètes ou centrifuges. Autour du centre et à sa proximité, on se laisse volontiers aller aux forces centripètes. Plus on s'en éloigne, plus l'énergie dominante est centrifuge, elle croît plus que proportionnellement à son éloignement du centre proprement dit.
 
En fait, ceux qui croient au centre en politique le conçoivent comme l'espace de pensée qui rend les conflits inutiles, parce qu'il fait de la politique une science exacte.
 
En somme, l'idéal, la perfection. Sans doute trop.
 
Car le centre peine à se matérialiser dans une structure politique : il reste un espace. Cet espace a des valeurs, ou plutôt des valeurs lui sont étroitement liées, celles qui sont compatibles avec celles des autres, ou celles qui transcendent la polarité générale.
 
De toutes les valeurs de l'espace central, la bonne gouvernance et la bonne gestion sont les plus fortes, les plus visibles, les plus authentiquement centristes. C'est sur elles que Raymond Barre avait fait reposer sa campagne en 1988. Il y en a d'autres, en particulier l'intérêt général, qui ne peut être que centriste puisque par nature il conteste la pertinence des opinions des deux fractions de droite et de gauche.
 
C'est sur ce socle : bonne gouvernance, bonne gestion, intérêt général, que Bayrou a fait reposer sa percée d'avril 2007. Il faut dire qu'il était seul sur ces créneaux, seul dans l'espace central. Si je devais chiffrer la performance qu'il en a tirée, je dirais le score de Barre, 16,5%. Les deux points supplémentaires qu'il a obtenus, il les doit à d'autres thèmes, eux polarisés, sur lesquels il a su s'imposer, comme par exemple les logements hypersociaux qui ont eu un fort effet d'attraction sur des quantités de gens qui rêvent d'améliorer leur vie. On peut d'ailleurs regretter que, depuis la campagne présidentielle, il n'en ait plus fait mention.
 
Et donc, pour la prochaine fois, il lui reviendra d'accomplir une manoeuvre en deux temps : d'abord consolider son électorat naturel en rappelant les valeurs fortes (bonne gouvernance, bonne gestion, intérêt général), puis partir à la conquête d'autres électorats, soit également à droite et à gauche, soit un peu plus d'un bord que de l'autre, et pour cela, s'approprier des thèmes ordinairement polarisés. Il doit sans doute ajouter dix points à ses 16,5 naturels. Il y a donc beaucoup de travail, mais c'est possible et les deux campagnes intermédiaires (européenne et régionale) peuvent y servir, et conforter sa crédibilité s'il parvient à retrouver des scores puissants, ce qui est à sa portée pourvu qu'il choisisse bien ses candidat(e)s.
 
En n'oubliant pas que l'éventail des thématiques n'est pas le même pour ces scrutins que pour la présidentielle.
 
On voit que je ne suis pas très inquiet des tentatives élyséennes de diluer l'identité des Démocrates dans une émulsion de centrismes bigarrés.
 
Je le suis d'autant moins que, s'il est vrai que le MoDem est solidement ancré dans les valeurs centrales, il porte un fond d'âme qui, lui, n'est pas centriste et qui constitue son vrai moteur, à des milliers d'années lumière de la conception surannée qui embourbe les neurones élyséens.
 
Il y a bien une nouvelle façon d'être de gauche avec la solidité des valeurs centrales : c'est celle des Démocrates. 

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Quitterie Delmas répond à Blogonautes.

Voici une vidéo de Quitterie enregistrée fin mars pour le site Blogonautes. Elle y explique sa vie de blogueuse entre autres.
 
 
 

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14/05/2008

Règlement intérieur : pas de grosse surprise.

Si, en organisant la réunion à huis-clos, la volonté des instances du Mouvement Démocrate était d'éviter d'afficher d'éventuelles divisions, c'est raté : l'agit' prop' de Farid Taha a fonctionné, bousculant l'opposition "institutionnelle" incarnée par Thierry Cornillet.
 
Quoiqu'il en soit, les conseillers nationaux ont travaillé, durement nous dit-on, et longtemps. Qu'ils en soient remerciés.
 
On trouve cependant relation sur France Démocrate (dans les commentaires) d'un esclandre en début de séance et de manoeuvres assez peu reluisantes dans un sens et l'autre. Faute de publicité de la réunion, on en est réduit aux rumeurs et aux témoignages, forcément biaisés et suspects par nature. Dommage.
 
Lerésultat est tolérable.
 
Je suis heureux que la réunion tenue autour de Quitterie hier soir ait abouti à l'adoption du principe que le Comité de Conciliation et de Contrôle doive compter au moins un tiers de ses membres qui ne le soient pas en même temps du comité exécutif. Espérons que cette décision trouvera ses pleins effets.
 
Il y a une contradiction plutôt drôle entre les 1er et 3e alinéas de l'article 4c, car le premier indique que le président est la tête de la liste arrivée en tête au premier ou au second tour, cependant que le troisième alinéa indique que la présidence désigne un président en son sein et quatre vice-présidents. Or le président étant directement élu, en fait, et les quatre autres membres de la présidence nécessairement vice-présidents, la phrase qui débute le troisième alinéa est caduque, car elle n'a aucun sens.
 
Pour le reste, que dire ? Bayrou a exprimé ses souhaits et le cadre dans lequel il acceptait de débattre. Dans ce cadre, le débat me paraît avoir été digne. 
 
Il est évident que le dispositif qui en résulte arrange ceux qui l'ont voulu. Espérons qu'il permette à des jeunes et nouveaux visages de trouver la voie de la candidature, qu'il n'aboutisse pas aux mêmes aberrations d'investitures que lors des législatives, qu'il ouvre très grand la possibilité pour les adhérents de s'exprimer et de participer aux décisions cardinales.
 
Espérons que la force des aspirations de nos adhérents et la puissance des réalités de notre pays fassent que les tentations de verrouillages et de sabotages demeurent également dans les limbes, car la France, l'Europe, le monde, ont besoin de sincères et authentiques Démocrates.
 
François Bayrou et Quitterie Delmas, chacun à sa place et en son temps, portent cet espoir. 

Pour moi, la saison politique est presque terminée.

Quitterie Delmas n'ayant plus guère besoin de moi, je vais bientôt clore ma saison politique et ne vais pas tarder à partir pour la Bretagne terminer les recherches de mon prochain livre. Décidément, l'été est en avance.

00:38 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : politique, modem, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

13/05/2008

Quitterie Delmas sur la procédure de règlement intérieur parisien.

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GAL, le film.

Le film GAL, de Miguel Courtois, est une coproduction franco-espagnole et même s'il est entièrement joué en espagnol, on n'est pas étonné d'y retrouver deux acteurs français, José Garcia (il est vrai un peu le régional de l'étape) et Bernard Le Coq qui incarne d'une façon étonnante l'ancien premier ministre espagnol, Felipe Gonzalez. Mais ni l'un ni l'autre ne prêtent leur voix à leur personnage : ils sont doublés dans la version originale et il faut donc aller voir la version française si l'on veut leur voix.
 
L'essentiel n'est pas là.
 
Au début des années 1980, le gouvernement socialiste espagnol, confronté au terrorisme basque de l'ETA, décide de mettre sur pied un service (on hésite à parler d'unité) chargé de recruter des mercenaires de diverses nationalités pour mener une sale guerre secrète contre les terroristes.
 
L'opération repose sur un mégalomane assez ridicule, qui ressemble furieusement à Aznar, le successeur de Gonzalez, et qui, de surcroît, est initialement fasciste, admirateur du régime autoritaire du général Franco. Ce personnage très mal choisi (et bien choisir ses agents est une qualité en politique, surtout pour un ministre de l'Intérieur) va à son tour recruter des pieds-nickelés, tout en n'oubliant pas de prélever une commission très généreuse sur les masses d'argent liquide qui lui sont confiées, et il va même perdre de cet argent au casino, ce qui causera sa perte.
 
Les premiers mercenaires qu'il recrute paraissent toucher au comble de la nullité : on les charge d'enlever un responsable de l'ETA, ils kidnappent quelqu'un qui n'a rien à voir avec l'ETA, ni avec le terrorisme, un passant. Et c'est de là que vient tout le mal car, ce faisant, par cette erreur qui conduit le pouvoir à falsifier et maquiller, et mentir, et à les couvrir, ils vont créer la situation qui va faire qu'une opération de basse police deviendra une affaire d'État. Et plusieurs fois, quand ces GAL, recrutés à droite par un pouvoir de gauche, vont accomplir une mission, il y aura boucherie d'innocents.
 
On sort donc assez effaré par cette histoire où on se demande sans cesse qui a manipulé qui. Comme disait Churchill qui s'y connaissait, "pour dîner avec le diable, il faut une très longue cuiller". 

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12/05/2008

Les points forts de l'argumentation de Bayrou.

1 "Quand je me considère, je désespère, mais quand je me compare, je reprends espoir".
 
Le premier atout de Bayrou est comparatif. La citation de Sacha Guitry que j'ai mise en exergue le dit très bien : au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
 
Comment serait-il possible aujourd'hui de s'exalter pour un PS encroûté, notabilisé, ringardisé, peoplisé, balkanisé ? Et comment pour une UMP pour qui le mot "réforme" signifie systématiquement retour à un hypothétique âge d'or, avant mai 1981 ou avant mai 1968 ?
 
Les partis politiques ne sont que des systèmes de clientèles. Le MoDem, disposant de peu de responsabilités nationales et locales, a peu de prébendes à distribuer, donc peu d'instruments pour se forger une clientèle. Dès lors, ses militants sont de vrais militants, emmerdants et grande gueule comme les vrais militants, mais faits de chair et de sang, de vérité et de conscience.
 
L'atout de Bayrou réside donc dans sa faiblesse qui le contraint et le contraindra de plus en plus à souper au bivouac avec sa troupe plutôt que de dîner sur la banquette des généraux.
 
Puisqu'il affectionne les métaphores militaires ces jours-ci, en voici une tirée de la narration épique de la bataille de Pharsale par le poète romain Lucain. Avant la bataille, Jules César harangue ses troupes. Il leur donne un conseil, une consigne : "frappez-les au visage". En effet, les adversaires sont les jeunes de la bonne société romaine, voir les balafres défigurer leurs traits serait pour eux insoutenable. Leur coquetterie est leur point faible : "frappez-les au visage".
 
Et voilà, puisque les autres sont encroûtés et embourgeoisés dans les dorures des divers échelons de la République, frappons-les au visage.
 
2 Il est le seul à avoir un vrai et personnel intérêt à battre Sarkozy.
 
L'article de Nicolas Domenach mis en lien par Quitterie Delmas exprime très bien la perception très aiguë qu'a Sarkozy de cette réalité : étant donné l'ingouvernabilité du PS, seul Bayrou, leader incontesté des Démocrates, représente une menace crédible pour la majorité au pouvoir.
 
De fait, Bayrou, débarrassé de ses lieutenants notables, éloigné de ses lobbies originels, n'a plus rien d'autre à défendre que sa conception du pouvoir et sa vision de la France, du monde et de l'Histoire. Il n'a plus rien à perdre. Il a (pour reprendre une autre citation césarienne) "brûlé ses vaisseaux".
 
Le voici seul devant ce qu'il estime être sa mission : recoudre la France, améliorer les pratiques politiques, restaurer l'État, libérer les intiatives, moderniser la protection sociale sans la réduire.
 
En sacrifiant tout à cette mission, il a cherché à convaincre avant tout de sa sincérité, de sa "bonne foi", comme il dit. C'est un grand atout.
 
3 Et puis, son meilleur atout, c'est elle :
 
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21:51 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : politique, modem, bayrou, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas : la rétro.

Pour ceux qui ont manqué la saison 2006-2007 du "Quitterie tour", voici quelques archives utiles :
 
Automne 2006, préparation de la campagne présidentielle, enregistrement de vidéos :
 
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12 novembre 2006 : conseil national de (feue) l'UDF :

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Fin 2006- début 2007, de bonnes nouvelles (!) d'Ingrid Betancourt, l'émotion :

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Début 2007, nouvelle vidéo :

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Conférence à un institut d'innovation politique, juste à côté de la rue de l'Université :

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La journée du 5e pouvoir : 

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Le "Tomcast" de Thomas Clément : 

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Février 2007 : conférence de presse de François Bayrou... et de Quitterie : 

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Distribution de clémentines : 

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Interviewée par "La Télé Libre" : 

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Témoignage sur les blogs et la politique : 

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Sur BFM TV : 

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Au "Grand Journal" de Canal Plus (elle y est passée 3 fois) : 

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Mars 2007, sur les toits de Paris, interview : 

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Mars 2007, conférence au Sénat :

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Quelque part pendant la campagne, reportage d'Arte : 

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Sur Public Sénat : 

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Mai 2007, Bercy (je crois que les photos sont d'Axel) : 

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Interview le 11 mai : 

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Ancêtre des cafés démocrates, le premier "apéro de Quitterie" au bar le Lounge, à la Bastille : 

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11/05/2008

Chaque écolier devra parrainer un enfant esclave.

Sarkozy a des idées. Une par an.
 
Et quand on la lui refuse, il pique une énorme crise de nerfs.
 
Alors, puisqu'on ne veut pas du parrainage des enfants juifs, il faudra s'intéresser aux esclaves, na.
 
D'autant plus que ça lui permet d'acheter Christiane Taubira pour pas cher. Il ne s'est quand même pas fait chier pendant quinze heures d'avion aller-retour et une heure de silence (de silence !) devant le catafalque de Césaire pour rien ! Non, mais ! Il faut que ça rapporte.
 
Alors, va pour les esclaves.
 
Et dire qu'il s'est échiné durant toute sa campagne présidentielle à égrener une à une les lignes du "sanglot de l'homme blanc" de Pascal Bruckner, et dire qu'il a prétendu combattre l'obsession de la culpabilité qui a envahi la société occidentale... et dire qu'il voulait mettre fin à la litanie de la repentance...
 
Très bien.
 
L'esclavage, parlons-en. J'en parle d'autant plus à mon aise que je compte, parmi mes ancêtres, des esclavagistes et des esclaves. Et que mon roman traite en partie du scandale de l'esclavage français aux Antilles.
 
Si l'on doit traiter, pour de petits enfants, de l'esclavage, il faudra en traiter entièrement et énoncer en toute clarté que les esclaves que l'affreux (et honteux, et scandaleux) commerce triangulaire a transplantés d'Afrique aux Antilles (et aux États-Unis) n'ont pas été capturés de façon sauvage, en Afrique : ils y ont été achetés. Et si on les y a achetés, c'est qu'on les y a vendus. Et ce ne sont pas les vilains Français, ni les vilains Anglais, ni les vilains Espagnols, ni les vilains Portugais, ni les vilains Arabes (gros consommateurs) qui les ont vendus : ce sont d'autres Africains.
 
Oui, je voudrais qu'il soit fait justice et que si l'on condamne pour toute éternité l'esclavage de toutes les époques et de toutes les régions, sans nuance, je voudrais que l'on n'oublie pas qu'il n'existe qu'assez peu de sociétés africaines qui, avant l'arrivée des Européens, n'aient pas pratiqué l'esclavage de façon endémique.
 
Plus encore, je voudrais qu'au lieu de jeter les stigmates sur de pauvres gosses qui n'y sont pour rien, la même Taubira aille donc en Haïti, un pays que je connais un peu, et qu'elle y demande ce qu'est un "reste avec".
 
Un "reste avec", c'est un enfant d'une famille pauvre que ses parents "confient" à un protecteur riche. Les parents, sans rien, encombrés de huit ou dix enfants, se disent qu'au moins celui-là, chez ces gens aisés, aura le gîte et le couvert, on prendra soin de lui.
 
Mais il arrive que l'enfant devienne Cosette. Ou pire.
 
Que Mme Taubira aille donc s'occuper des esclaves d'aujourd'hui au lieu d'agiter des fantômes. Qu'elle sème le bien au lieu d'assouvir sa soif de haine.
 
Je préfère de loin le combat de Césaire qui disait juste lorsqu'il réclamait, tout simplement, tout nuement, l'égalité pour les siens. L'égalité. Aujourd'hui. 

22:07 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, sarkozy, esclavage, taubira, bruckner | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le point faible de l'argumentation de Bayrou.

L'architecture du projet institutionnel voulu par Bayrou est désormais connue. Il reprend les fondamentaux de l'organisation de feue l'UDF : des fédérations sur la base des départements, fractionnables en sections en fonction des implantations plus locales. Dans chacune de ces fédérations, un bureau et un conseil départemental, et un délégué du national, ce qu'on a nommé en d'autres temps un "oeil de Moscou".
 
Pour le national, l'ancien comité exécutif est devenu Bureau exécutif et le bureau politique est devenu Conseil national. Le Conseil national ancienne manière se nomme Conférence nationale.
 
Les différences sont cependant notables : le bureau politique de l'UDF était bien plus nombreux que le nouveau Conseil national, cependant que l'ancien Conseil national était moins nombreux que, sur le papier en tout cas, la Conférence nationale.
 
Plus encore : l'ancien Bureau politique était élu d'une manière différente (je crois que c'était par le congrès sur liste nationale, un truc très verrouillé), la nouvelle formule laisse plus de place aux initiatives militantes, comme on l'a mesuré en janvier. Et je crois que cette mutation imposera des changements importants dans les méthodes de travail.
 
Autre innovation, de taille, dont on ne connaît pas encore la puissance : le référendum interne, y compris d'initiative militante. J'espère qu'on se dépêchera de faire usage de cet instrument fondamental : le référendum d'initiative populaire. Trouvons vite une idée et lançons-en un.
 
Mais au-delà de cette organisation, ce qui compte, c'est que Bayrou paraît décidé à intervenir fortement sur les exécutifs départementaux pour promouvoir partout des gens à lui. Il y aurait là un moyen de conserver ou de retrouver la confiance des gens qui doutent, en leur proposant des interlocuteurs supposés conformes aux raisons pour lesquelles, après la présidentielle, ils se sont inscrits par dizaines de milliers au MoDem.
 
Évidemment, plus qu'un dispositif juridique, un mouvement politique, c'est une bande de copains ou un réseau de confiance, ou ça devrait l'être. Des animateurs conformes aux préceptes bayrouistes (les "99 clones de Bayrou" dont j'ai parlé dans une précédente note), jeunes, innovants, débarrassés du carcan du statut de notable de province, cherchant à promouvoir l'intérêt général et à faire vivre des équipes, ce serait plutôt pas mal. Mais est-ce possible partout ?
 
Il y a en fait deux poins faibles dans la vision de Bayrou : le premier, c'est le personnel qu'il a à sa disposition ; de ce côté-là, on n'a guère le sentiment que les nouveautés doivent être majoritaires dans l'avenir.
 
En fait (et c'est le deuxième point faible, bien plus complexe), Bayrou va devoir nettoyer son appareil. C'est un peu effrayant, parce que ça fait purge, mais je crois que c'est le sous-entendu de son expression "un commando".
 
Il y a eu, lors de la dernière campagne présidentielle, des résistances de l'appareil UDF, un peu au national, un peu dans certaines fédérations. Ces sabotages, il vaut mieux les éviter pour la prochaine présidentielle et pour les scrutins intermédiaires. "Un commando", cela signifie une unité d'élite, soudée, concentrée sur le résultat. C'est à cela que Bayrou appelle, ce qui signifie que, dans les départements où l'exécutif traîne les pieds, les bayrouistes doivent se montrer et préparer la prise de contrôle.
 
Bien sûr, on s'expose à des enjeux purement individuels, des règlements de comptes personnels, voire des rivalités insurmontables, il va y avoir des cas inextricables, qui sont l'un des aspects de ce second point faible, mais Bayrou en est conscient, et fait entrer cette perspective dans ses paramètres.
 
Mais au-delà, il faudra qu'il réfléchisse à la continuité de l'animation du mouvement et au travail de ligne politique et de projet, non pas enfermé dans des commissions, mais ouvert sur la multitude des adhérents.
 
C'est cela, son vrai point faible : la multitude.
 
Pendants dix ans où Bayrou a dirigé l'UDF, il n'a pas su intéresser cette multitude, il n'a pas su conserver les bonnes volontés, le réseau, inexorablement, a décliné. Il n'a pas su insuffler une dramaturgie au militantisme quotidien, lui donner une densité d'intelligence et d'émotion qui tienne la multitude en haleine. Il a vécu l'époque à son propre rythme, sans prendre le nôtre en compte.
 
C'est à cela qu'il devra s'atteler, aux autres, à notre multitude, s'il veut faire des Démocrates un grand parti vivant. 

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10/05/2008

Un clin d'oeil équitable.

Je m'aperçois que je n'ai rien dit à propos de la quinzaine du commerce équitable. Voici un film un peu drôle et court du labal Max Havelaar. j'ai lu qu'il existait d'autres labels, n'hésitez pas à les signaler.
 
 

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Règlement intérieur 3.0, comme prévu.

La version 3 du projet de Règlement intérieur peut être téléchargée sur le site des Démocrates ou ici.
 
Elle me paraît refléter nos travaux de jeudi. 

21:51 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, modem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un Napoléon pour défaire l'Allemagne, un autre pour la refaire (malgré lui).

Le 10 mai, pour une longue génération, avant mai 1968, avant mai 1981, ce fut mai 1940, le déclenchement de la campagne de France, la manoeuvre hardie dans les Ardennes, l'échec des troupes françaises en soutien de la ligne Maginot. Pourquoi ne pas reparler de l'Allemagne ?
 
Napoléon, en 1806, commit peut-être une erreur historique. Il paraît que c'est la thèse de Maurras : de la destruction de la vieille Allemagne est venu Bismarck, puis la première guerre mondiale, et enfin tout l'engrenage qui a conduit l'Europe au bout de la monstruosité suicidaire.
 
Il est rare que j'approuve Maurras, mais sur ce point, je pense globalement comme lui : en détruisant le vieux Saint-Empire hérité de Charlemagne, Napoléon a ouvert ce qui est devenu l'affaire centrale du XIXe siècle : la question allemande. Bien sûr, c'était le projet de la Révolution française, le projet républicain par excellence, la destruction de l'empire ; mais cela se faisait alors même que la république française venait de se doter d'un empereur...
 
En tout cas, la légimité séculaire d'une organisation de la poussière institutionnelle des États allemands avait disparu, il fallait la remplacer par autre chose, c'était la question allemande. 
 
Et la question allemande a hanté le XIXe siècle : petite Allemagne ou grande Allemagne ? Allemagne prussienne (petite) ? ou Allemagne autrichienne (grande) ? À cette première question, c'est l'erreur d'un autre empereur qui a répondu malgré lui : en perdant la ridicule et absurde guerre de 1870, Napoléon III a permis à la Prusse de réaliser son projet de petite (pas si petite d'ailleurs) Allemagne.
 
Mais la question allemande n'était pas réglée pour autant : la frontière rhénane n'avait pas été respectée, faute de Bismarck à son tour, et, à l'Est, tout demeurait mouvant, et puis l'unité restait fragile et imparfaite. La guerre de 1914-18 fut encore une conséquence de cette lancinante suspension de la question allemande. Et dans une certaine mesure, Hitler, l'Autrichien devenu chef de la petite Allemagne prussienne, en réalisant l'Anschluss en 1938 a pour la première fois (mais pour quelques années seulement) matérialisé le projet de la grande Allemagne autrichienne.
 
Et ensuite, il y eut deux Allemagne, l'une pour les Russes, l'autre pour les Américains et notre amie dans l'Europe.
 
Et enfin, en 1989, avec la chute du Mur, puis la réunification, la question allemande a été réglée. De 1806 à 1989, il aura fallu près de deux siècles pour cette solution. 

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Voici pourquoi je n'aime pas la politique.

Après plus de vingt ans de militantisme, où j'avais donné l'essentiel de mon temps à une structure qui ne m'avait pas rendu grand chose, j'avais fini par m'éloigner de tout ça, continuant seulement à soutenir Bayrou d'une façon diffuse, votant pour lui lors des assemblées internes, mais très sceptique sur sa gestion des ressources humaines de son mouvement, l'UDF (ou la Nouvelle UDF). Je ne voyais personne de meilleur que lui, borgne parmi les aveugles, et auprès de lui travaillaient des vieux copains à moi que je soutenais au fond.
 
Un jour est apparu Quitterie Delmas et j'ai repris goût à tout ça. Sa fraîcheur, sa conviction que l'on pouvait changer les pratiques politiques, son énergie, sa faculté de fédérer des profils très divers, tout cela m'a rendu à l'activité politique.
 
Hélas, aujourd'hui, tous nos espoirs sont à l'épreuve des faits.
 
Nous voulons changer le mode de fonctionnement des appareils politiques. Et nous savons que personne mieux que Bayrou ne peut imposer ce changement à la société française, s'il le veut vraiment.
 
Pour le faire, Bayrou construit son mouvement et, en chemin, il use d'autorité. C'est sa conviction de père de famille, celle qui lui a fait, un jour, donner une taloche à un mioche qui lui faisait les poches. Mais moi, l'autorité, je déteste ça. Je n'aime ni l'exercer (ça m'est arrivé) ni la subir.
 
L'idée qu'il faille un patron pour faire vivre une équipe, Bayrou la défend, il a certainement raison. Mais ce n'est pas pour moi.
 
Et le pire, dans tout ça, est qu'il ne cesse de mettre Marielle de Sarnez en avant alors que, en matière de gestion humaine, elle est ce que j'ai rencontré de pire. Il paraît qu'elle endosse maintenant les oripeaux du réseau collaboratif. Elle est tombée sur la tête ou c'est une farce. J'opte pour la seconde hypothèse.
 
Ce qui fait que l'esprit général du règlement intérieur voulu par Bayrou me paraît acceptable, c'est d'abord qu'il développe une stratégie de pacification. Il estime que pour beaucoup de nouveaux adhérents, l'entrée dans une équipe dirigeante de département, sur un mode proportionnel, sera l'occasion d'y faire entrer avec eux l'esprit des nouvelles générations, celui de la nouvelle France.
 
Il souhaite que l'option B de la formule qu'il propose pour l'exécutif soit adoptée, parce qu'elle permet d'agglomérer les énergies nouvelles et anciennes et que, avec réalisme, elle fait que, si les anciennes équipes savent confisquer la majorité d'une AG, au moins ce procédé ne leur permet pas de verrouiller totalement les situations. C'est d'une ambition modeste, mais au fond, pas inadéquat.
 
Compte tenu des observations que j'ai faites sur le caractère fictif de la collégialité organisée par ce texte, il est même ouvert sur le nombre de membres de la présidence, le chiffre 6 permettrait la parité et une collégialité plus authentique. Il me semble qu'ouvrir la possibilité aux fédérations de se doter de présidences tournantes ne serait pas si mauvaise, selon le reste de ma proposition.
 
J'espère aussi qu'on fera un effort pour que soient retransmises et filmées en direct les réunions du Conseil National.
 
L'autre raison qui fait que ce RI est tolérable, c'est que l'expérience a démontré depuis longtemps que les meilleurs textes sont les plus courts et les plus synthétiques. Moins on en dit, mieux ça fonctionne. L'excès de formalisme est toujours un handicap.
 
C'est d'ailleurs le principal reproche que j'adresse à la version qui se veut concurrente de celle de Bayrou : trop de fatras, trop de détails sans importance qui font que l'on ne parle pas assez des gens et trop de nous-mêmes. En revanche, la transparence comptable qu'elle demande me paraît une bonne idée, je le répète, et s'il fallait faire la synthèse, il me semble que ce serait là un bon moyen de la faire.
 
On aurait pu admettre un règlement intérieur qui se contente de principes : toutes les élections internes sont à la proportionnelle intégrale à la plus forte moyenne ; les présidents sont toujours désignés au suffrage direct par les adhérents de l'échelon concerné, etc. Il va plus loin. Il en dit déjà beaucoup.
 
Bayrou dit que le Mouvement Démocrate n'est pas une république, c'est un commando. C'est placer toute la structure sous le principe de l'autorité. 
 
Voilà. Je suis heureux, au fond, de ne plus faire de politique que pour soutenir Quitterie Delmas. 

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Indépendance de la presse : les journalistes entre eux.

Décidément, le site "Bakchich" dérange. est-ce la fait d'avoir gagné son procès en diffamation contre David Douillet ? Est-ce celui de révéler quelques affaires douteuses de la majorité actuelle (et pas seulement, d'ailleurs) ? Voici qu'on apprend qu'une journaliste de Bakchich s'est vue retirer son accréditation à l'Assemblée Nationale au motif qu'elle avait mis "mal à l'aise" la ministre des finances, Marie-Chantal Lagarde. Lagarde a des vapeurs, c'est la presse qui trinque. Ou bien est-ce le président de la République qui, ayant oublié Bakchich dans sa diatribe de l'Élysée, a trouvé moyen de réparer cet oubli coupable ?
 
Pour la peine, allez donc faire le quiz de "Bakchich" : sa conclusion est édifiante. 

09:27 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : information, presse, liberté, bakchich | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/05/2008

Virus monstre à la Bibliothèque Nationale de France.

Les lecteurs de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) du moins ceux du site Mitterrand, quai Mauriac (ce sont deux François, soit dit en passant, et même deux François M) ont eu la désagréable surprise, aujourd'hui, de devoir patienter de longues minutes pour l'accès aux salles de lecture là où il ne faut d'habitude que quelques secondes.
 
Il faut dire que les machines qui servent à détecter et identifier les cartes de lecteurs (comme des pass électroniques, sur le modèle de la carte Navigo) étaient subitement prises d'une lenteur invraisemblable.
 
Normalement, on plaque sa carte contre une zone sensible, une lueur verte s'allume aussitôt et le tourniquet se débloque. Eh bien là, rien de tout cela : on plaque sa carte et ... rien. Il ne se passe rien. Au bout de plusieurs minutes (parfois une dizaine), la lueur verte apparaît. Ouf, on peut passer. Mais le suivant, lui, doit attendre d'autres longues minutes que le vert s'éteigne ... puis qu'il se rallume.
 
Et à l'intérieur, les postes destinés aux commandes fournissent à la rigueur l'accès au catalogue de la BNF, mais pour commander un ouvrage, rien à faire. Alors, on va au pupitre où un président de salle, tout surpris, émerveillé, vous annonce "c'est passé" comme s'il venait d'atteindre le sommet de l'Everest.
 
Renseignement pris, c'est un virus informatique qui serait apparu mercredi dans l'intranet de cet établissement public de renommée mondiale.
 
Les inconvénients pour le public sont réels mais, à en juger par la mine des conservateurs que j'ai croisés, ceux pour l'établissement lui-même s'annoncent bien plus graves.
 
Et bien entendu, de même que c'est toujours un 31 décembre à 22 heures que l'électricité pète, c'est évidemment à la veille d'un pont que c'est arrivé. C'est curieux, cette propension des emmerdements pour les pires moments.

20:07 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bnf, informatique, bug, intranet | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Pour une Europe libre et militante.

Le 9 mai 1950, le Français Robert Schuman lançait son appel à la construction d'une Europe des moyens communs, base d'une Europe politique. La démarche était celle du très libéral Jean Monnet : puisque les États européens ne se font pas seulement la guerre pour des principes, mais bien plus pour des intérêts, rapprochons leurs intérêts et ainsi, ils se feront la paix. Méthode pleine de bon sens, qui a atteint son objectif pacifique, mais qui n'a pas été sans inconvénient pour la nature de la construction européenne. De toutes façons, aujourd'hui, bien plus encore que d'une gouvernance eurpéenne, c'est d'une gouvernance mondiale que nous avons besoin.
 
Or sur ce point, force est de constater que le modèle européen a ses qualités, car il s'agit d'assembler des nations qui se sont fait la guerre pendant des siècles, avec rage, avec haine, et de trouver des mécanismes politiques qui leur permettent de travailler en commun en confiance.
 
On pourrait imaginer d'ouvrir peu à peu l'Union Européenne au reste du monde et d'en faire progressivement une Union Mondiale.
 
Car par rapport à l'ONU, l'Union Européenne offre un avantage : elle est militante de la démocratie représentative, de la protection des minorités et, d'une manière générale, des systèmes de liberté politique. Sa combinaison des principes "un État, une voix" et "un citoyen, une voix" est également intéressante. Enfin, sa banque centrale pourrait servir de modèle à une monnaie mondiale.
 
En revanche, l'Union Européenne souffre d'une insuffisante ouverture aux intérêts et préoccupations des acteurs qui ne sont pas représentés par des lobbies. Sa conception de l'intérêt général se résume à l'extinction des instruments nationaux, qui passe par la disparition des services publics historiques. Sa conception du libéralisme est également erronnée, en ce sens qu'elle fait la part trop belle au point de vue des entreprises transnationales, pour le principe d'entités d'échelon européen, au lieu de favoriser le tissu des PME.
 
Pour une fois, je dirai du bien de l'actuel gouvernement, dont je viens de lire qu'il a signé une exhortation commune avec le Royaume-Uni en faveur des PME. Mais je crains qu'il ne s'agisse, comme d'habitude, que de mots, sans autre intention que l'effet d'annonce. Un voeu pieux.
 
Quoiqu'il en soit, l'Europe, aujourd'hui, n'est pas aussi alignée sur les États-Unis que beaucoup le croient. Et c'est la Banque centrale européenne qui, dans le contexte actuel, défend les intérêts européens en maintenant des taux directeurs élevés. Pourquoi est-ce un signe d'indépendance ? Parce que les États-Unis ont massivement baissé leurs propres taux de façon à soulager les ménages emprunteurs américains et qu'en maintenant des taux élevés, l'Europe n'aide pas l'Amérique dans cette tâche. En revanche, la baisse du dollar, à laquelle elle ne résiste pas, améliore la compétitivité à l'exportation des produits américains. Cette seconde perspective pourrait présenter des avantages du point de vue de Washington, mais on lit que la relative désindustrialisation, qui frappe les États-Unis comme le reste de l'ancien monde développé, limite l'effet dynamique de la baisse du dollar sur l'économie américaine.
 
Une BCE tournée entièrement vers les intérêts européens, une commission de Bruxelles plus (trop) ouverte aux sirènes d'Outre-Atlantique, une alternance plausible aux États-Unis à l'automne, tels sont les paramètres de l'indépendance européenne aujourd'hui.
 
Car la liberté de l'Europe s'entend face aux ingérences des États-Unis.
 
L'Europe et les États-Unis partagent une valeur essentielle : la démocratie. Cette communauté de vue fait comme un filet de protection contre les tentations d'affrontement véritable entre les deux entités.
 
En revanche, dans leur conception de la diplomatie internationale, les divergences sont fortes : vision souverainiste et unilatéraliste des États-Unis, libre-échange et multilatéralisme du point de vue européen.
 
Cette dernière conception est mise à mal par l'appui pris en Europe par les milieux dirigeants américains, notamment en Italie avec Silvio Berlusconi, et en France. En revanche, l'Allemande Angela Merkel, que l'on donnait très alignée sur les positions de Washington, a vite compris quel était désormais le rôle spécifique de l'Allemagne et, tout en jouant dans la rondeur avec les autorités américaines, a su développer un point de vue original dans le concert européen et mondial. La continuité de la diplomatie allemande a trouvé là une excellente modernisation, dont les autorités françaises feraient bien de s'inspirer. 

10:57 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe, 9 mai, eu, construction européenne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook