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24/05/2008

Bientôt 10 000 signatures contre le projet Hadopi.

Aujourd'hui à 15 h 10, il y avait presque 9500 signataires de cette pétition. En trois jours, c'est un bon début. Plus que 19 990 500 pour faire autant que les Ch'tis.
 
Je signale une note très alarmante sur le fait que le projet Hadopi pourrait signifier la fin du wifi ouvert. 

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Suppression de la pub à la télé publique : qui acceptera de payer ?

La suppression de la publicité à la télévision publique devrait coûter un peu plus de 750 millions d'Euros à France Télévisions. Pour conserver son "périmètre" (comme on dit), il va falloir que France Télévisions reçoive d'autres financements. On a parlé de taxer les chaînes privées. Très bien, pourquoi pas ? mais que dira Martin Bouygues, si proche ami du président Sarkozy... Alors, on imagine de faire payer Internet. Ben, voyons. En France, on a toujours le chic pour taxer l'avenir pour nourrir le passé. L'ASIC, une structure qui se veut représentative et qui, de toutes façons, regroupe des acteurs du secteur, a rejeté l'idée de cette taxation. Entre ça et la loi Hadopi, on peut dire que la majorité nous gâte... Bref, comme Internet râle, on s'est dit Pourquoi ne pas augmenter la redevance ? (entre nous soit dit, ce serait la méthode la plus logique, mais pas forcément la plus juste). Et là, c'est le ministre du budget, Éric Woerth, qui rejette catégoriquement cette hypothèse : on lui a demandé d'organiser des baisses d'impôts, il a déjà à gérer les promesses clientélistes tous azimuths du président et de sa majorité, alors, la télé... Du reste, on a senti assez vite la prudence de l'opinion publique qui s'attend à supporter le coût de la manoeuvre.
 
En fait, les données sont simples : soit on économise ailleurs les 750 millions, soit on crée une ressource supplémentaire qui va peser dans les prélèvements obligatoires. Cette ressource peut être prélevée soit sur les acteurs privés (et il faut bien reconnaître que faire financer le public par le privé risque d'être sanctionné au titre des règles de la concurrence), soit sur d'autres acteurs (Internet, de toutes façons bouc émissaire), soit sur le public (qui va couiner).
 
Donc à mon avis, on va voir une lente, très lente, montée en puissance de la réforme qui arrivera à un commencement d'efficacité (comme par hasard) après la prochaine présidentielle.
 
Ne cherchez pas qui va payer : de toutes façons, c'est vous. 

23/05/2008

Fromages politiques.

À force de parler des gens qui transforment la politique en fromage, j'ai fini par avoir envie m'acheter du cantal, que dis-je, du cantal... du salers ! C'est chose faite.
 
Vive le vrai fromage, pâte crémeuse ou pressée, frais ou sec, un crottin fermier un peu sec (difficile à trouver à Paris parce que les Parisiens ont le palais tendre), un pont-l'évêque robuste, un roquefort moustachu comme Bové, une époisse au lait cru (c'est devenu quasi-introuvable), faire macérer des petits chèvres dans l'huile, les déguster avec du poivre et un vin profond et léger, mmh...

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Immobilisations de l'État : les comptes nébuleux.

J'écrivais voici quelques jours qu'il ne me paraissait pas normal que n'apparût pas dans la comptabilité publique une colonne "actifs". Chacun sait que dans une entreprise, les stocks sont une réelle valeur comptable, ainsi que les actifs immobilisés, même si ces derniers ne jouent pas le même rôle que les stocks, ce qui est logique, sauf à considérer l'actif immobilier comme un stock marchand, ce qui n'est envisageable que pour le domaine privé des collectivité publiques.
 
Je lis ce matin le compte-rendu d'un nouveau rapport sur les actifs immobiliers de l'État : il est consternant. L'État possède énormément et ne sait rien. À l'heure de l'informatique, pas de fichier central, pas de gestion patrimoniale, l'opacité, le flou, la dissimulation. Il faut que cela cesse.

Tintin par Spielberg, numéro zéro.

Comme beaucoup d'observateurs l'ont noté, le nouveau film de Steven Spielberg, sans doute le testament d'Indiana Jones, est très marqué par la préparation du cycle que Spielberg consacrera bientôt à Tintin, le "jeune reporter" d'Hergé.
 
Indiana Jones, en un seul film, traverse toute l'aventure de Tintin : il se bat contre les Soviets, il va chercher une boule de cristal en forme de crâne, dans un temple du soleil, il finit par rencontrer des extra-terrestres qui communiquent par transmission de pensée comme dans "Vol 714 pour Sydney". La prochaine fois, il s'en ira chercher de l'or noir au Congo sur un navire chargé d'esclaves en stock et tripotera nerveusement les bijoux d'une cantatrice.
 
Quoiqu'il en soit, j'avoue que je n'ai guère été enthousiasmé par ce film, pas plus que ses fans cannois, paraît-il. Il faut attendre la vingtième minute pour la première trouvaille de mise en scène et Spielberg, maître incontesté du cinéma d'action, développe une intrigue très "guerre froide", avec des semelles de plomb, certes pas manichéenne : l'ennemi est non seulement soviétique (après tout, c'est désormais une étape de l'Histoire des États-Unis), mais aussi l'hystérie paranoïaque que la guerre froide a imposée aux États-Unis et qui, selon Spielberg qui s'exprime toujours en vrai humaniste, est une forme de défaite intellectuelle et morale, comme si le plan de Staline avait été justement de saper la société américaine en y répandant cet esprit paranoïaque. Bien entendu, la métaphore avec le terrorisme et l'erreur du tout-sécuritaire s'impose aussitôt.
 
Indiana Jones a vieilli, c'est le propos du film, c'est aussi son constat : il ne roule plus des yeux effarés, il n'y croit plus comme avant. La magie d'enfance a disparu du cycle. D'ailleurs, le chapelet de références aux films précédents, indispensables pour un personnage-culte, scelle l'innocence perdue et la nostalgie de cette enfance évanouie. Karen Allen, éclatante et furieusement belle voici trente ans, a forcément trente ans de plus. Le vieux Charles Brody, qui traversait encore le temple de la "dernière croisade" voici vingt ans, est mort, dans la vie comme dans le film, où il est statufié, il y a comme un parfum de fleur fânée dans tout ça, de mélancolie.
 
Les deux derniers films de Spielberg que je suis allé voir avant cet Indy fripé étaient la Liste de Schindler et Munich, deux films redoutables. Au moment de la Liste, on reprochait encore à Spielberg de ne pas savoir s'extraire de l'enfance. Cette fois, on se demande s'il est encore capable d'y revenir.
 
Mais si l'on ne trouve plus le même plaisir de l'action, la même gouaille, le même humour espiègle et impertinent que dans les Indiana Jones des années 1980, reste la leçon d'humanisme, la conviction d'un "croyant" qu'est Spielberg, non pas d'un religieux, d'un "croyant", pour qui la cupidité sera toujours une perte et la seule vraie valeur : le savoir.

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22/05/2008

Quitterie Delmas sur I-Télé : "C'est grave que des gens passent leur temps à voter aux législatives sans être jamais représentés".

Réforme des retraites. "Les Français étaient prêts à cette réforme", Sarkozy en créant du conflit gâche ce bon esprit. Il vaudrait mieux revenir au projet bayrouiste de retraite par points, qui permet aux gens de partir au moment où ils le voudraient entre 55 ans et 65 ans. "Chaque syndicat arrive avec ses propres propositions", on s'enfonce dans la confusion.
 
"Les politiques ne s'engagent pas du tout, le PS est un peu suiviste", soutient vaguement les manifestations. Il vaudrait mieux innover. "Tant qu'on n'arrivera pas avec des alternatives crédibles pour réparer les effets pervers  du système", on n'avancera pas. "Les deux emplois sans charge", par exemple (proposition de Bayrou pendant la présidentielle) seraient une bonne initiative.
 
"La réforme des institutions ne résoud pas la crise de représentativité". "C'est grave que des gens passent leur temps à voter aux législatives sans être jamais représentés". 
  
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Je signale un très intéressant article sur le rôle des pouvoirs publics dans la mondialisation.

La première fois.

Lors de la conférence de ce matin, Quitterie évoquait la soirée télévisée où Chirac avait rencontré une centaine de jeunes en direct à la télé, lors de la campagne pour le référendum sur le traité constitutionnel. Je crois que c'est ce jour-là que je l'ai vue pour la première fois. Il y a trois ans.

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Quitterie Delmas planche devant les anciens élèves de l'X, d'HEC et de l'ENA.

À l'invitation des trois amicales d'anciens élèves (Polytechnique, HEC, ENA), Quitterie Delmas est venue ce matin plancher au ministère des Finances, à Bercy, dans la salle de conférences Pierre Mendès France. Le titre gobal du 8e colloque international de ce regroupement d'associations est "le défi jeunes", et le thème : ce qui fait vibrer les jeunes dans l'économie (je traduis).
 
Trois ministres étaient intialement prévus à l'ordre du jour mais étant donné l'actualité économique et sociale chargée (des dizaines de voitures de CRS longeaient le trottoir de Bercy à mon arrivée - pas contre moi), les trois se sont défilés. C'est le jeune directeur de cabinet de Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi, qui remplaçait son patron dans la première table ronde, avec le DRH du groupe Vinci (un ancien professeur d'Histoire) et Philippe Lagayette, président de J.P. Morgan France. Ce dernier a fait partie de la commission Camdessus qui a rendu un rapport très remarqué qui a beaucoup inspiré le volet économique de la campagne de François Bayrou, il a d'ailleurs vivement soutenu une proposition que Bayrou avait faite durant la présidentielle : les deux emplois sans charge, recevant une approbation unanime de la salle et de la tribune ... sauf du directeur de cabinet du ministre... Il faut dire que, selon lui, les exonérations de charges représentent déjà une somme de 23 milliards d'Euros (la moitié du déficit de l'État, par exemple). Si c'est le cas, il me semble qu'il conviendrait de faire le ménage dans ces 23 milliards, mais je suppose qu'il y a dans le lot quelques-uns des amis du CAC 40 et de Sarkozy.
 
Bref, et sans polémiser, j'ajoute que la table-ronde était animée par Hervé Gattegno, ancien journaliste du Monde désormais établi au magazine Le Point.
 
Le débat a été précédé d'une assez longue réflexion du professeur Mattesoli, un sociologue, qui croit à un "réenchantement du monde" et l'a expliqué avec élégance et force arguments.
 
Puis Quitterie a lancé le débat sur proposition d'Hervé Gattegno. Elle a exprimé toute la frustration de la nouvelle génération, elle a fait le portrait de ces jeunes qui ont tendance à zapper les employeurs, à vouloir aller vite dans leur société, à ne pas planifier une carrière sur vingt-cinq ans, qui veulent des responsabilités et sont prêts à les assumer, elle a cité des exemples qui démontrent que l'économie nouvelle tranche sur les modèles anciens, notamment Google, qui laisse 20% de leur temps à ses employés pour que chacun développe un projet qui lui soit propre, ou bien Wikipedia, désormais la première encyclopédie du monde, sans modèle économique initial. Elle a rappelé qu'elle travaillait elle-même (chargée du développement durable) dans une agence de communication dont la moyenne d'âge est de trente ans. Elle a appelé à la mutation de l'économie pour rencontrer cette nouvelle génération.
 
Le DRH de Vinci a rebondi sur ses propos, il a noté que la génération nouvelle ne s'engageait pas moins dans son travail que les précédentes mais que, c'est vrai, elle attendait des responsabilités vite, une indépendance forte, tout en réclamant d'être bien plus "cocoonée" que les précédentes.
 
Le directeur de cabinet a plutôt énuméré les axes de réflexion du ministère, qui ne m'ont pas semblé différents de ce qu'on entend depuis quinze ou vingt ans : professionnalisation des études, par exemple.
 
Lagayette, très à son aise et heureux d'être là, a relativisé les nouveautés (il a passé soixante ans). Il a reconnu, sous certaines aspirations, de plus anciennes, et il a noté que si les jeunes sont dans une position très critique contre la société installée, ceux d'il y a quarante ans l'étaient encore bien plus. Mais il a rejoint Quitterie dans ce qu'elle a dit sur le fait que les générations actuelles creusent la dette des futures, sur le fait que nous vivons au-dessus de nos moyens et que nous en porterons la responsabilité.
 
La salle a posé des questions, un chef d'entreprise a marqué sa sympathie pour le MoDem.
 
Puis Quitterie, par le hasard des paroles, a conclu, très bien, d'une façon très enlevée.
 
Je suis parti alors que la deuxième table-ronde avait commencé. Les directeurs des trois écoles présentaient leurs établissements. Celui de l'ENA se réjouissait par exemple de l'élargissement du recrutement au contingent européen, l'ENA a recruté une jeune Allemande (fille d'instituteur) cette année. Celui de Polytechnique voyait plus large encore, expliquant que l'enjeu, pour des établissements comme le sien qui ne peut être comparé qu'à l'excellence mondiale (comme le MIT), était de drainer les meilleurs cerveaux pour leur faire rencontrer les élèves de l'X en troisième ou quatrième année. Pour Polytechnique, l'internationalisation est une réalité très établie : 20% des élèves d'une promotion ne sont pas français. Je pense que le directeur d'HEC a parlé pendant que Quitterie fumait une cigarette dans la cour Robert Schuman et que nous débriefions avec elle, Benjamin Sauzay et Mickaël Silly, piliers des cafés démocrates. Au moment où je suis parti, le meneur de la table-ronde venait de lancer le débat sur la présentation du milieu des entreprises dans le cadre scolaire (est-ce choquant ? etc) et le premier qui lui répondait, que je ne connais pas mais qui enseigne dans une université, a voulu s'engouffrer dans la proposition formulée par le meneur, d'une phrase définitive : "Moi, je trouve qu'on enseigne trop l'URSS dans les lycées ; même dans les universités où l'économie est une matière secondaire, c'est le cas". Encore un qui a vingt ans de retard.
 
Au passage, je signale que dans mon lycée, un bon lycée parisien, nous avons eu pendant mes études secondaires presque une après-midi par an consacrée à la sensibilisation au monde des entreprises, et que j'ai toujours trouvé ça planplan et inintéressant. Donc bonne intention peut-être, mais...
 
Puis j'ai embrassé Quitterie et je suis rentré déjeuner. 

21/05/2008

Comme Quitterie Delmas, j'ai signé la pétition contre le projet Hadopi.

Courons tous signer la pétition en lien sur le blog de Quitterie.

Pour 2008, le financement public du MoDem se monte à 4 millions d'Euros.

Les chiffres sont officiels : en 2008, le MoDem touche 2,7 millions d'Euros en fonction des suffrages obtenus aux législatives et 1,29 million pour les élus, soit un total proche de 4 millions d'Euros. Évidemment, il faudra voir après les prochaines sénatoriales combien de sénateurs voudront continuer à financer Bayrou. Il faut à peu près 2000 adhérents pour compenser un sénateur. Si les sénateurs sont trop gourmands contre la démocratie interne et le renouvellement des pratiques politiques, je choisis les adhérents. Mais si les sénateurs aident la nouvelle politique à éclore, ils sont bienvenus.
 
Au passage, même le Figaro relève l'anomalie de Fetia Api : 23 députés pour 1021 voix. Un record.

17:51 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, modem, financement | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Vingt millions chez les Ch'tis.

Le film "Bienvenue chez les Ch'tis" a franchi la barre des vingt millions d'entrées. Encore 750 000 pour couler Titanic.

14:06 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'indépendance de la presse commence par celle de l'AFP.

L'Agence France Presse (AFP) est née indirectement de la nationalisation de la partie information de l'agence Havas. C'est la raison pour laquelle Bolloré, actionnaire de référence d'Havas, aurait bien aimé mettre la main sur elle. De là peut-être les tentatives de déstabilisation dont elle fait l'objet.
 
Sa création fait partie des innovations utopiques de la Libération, en 1944, un temps où, dans le sillage des projets du Conseil National de la Résistance, le service public était érigé en véritable idéal de réalité, éthique, impartial, libre, tourné vers l'intérêt général.
 
Toutes notions à peu près étrangères aux amis de Sarkozy.
 
L'AFP, comme d'autres médias, a été durement attaquée par celui-ci ces dernières semaines. C'est pourquoi elle appelle à un rassemblement devant ses locaux, cet après-midi à 15 heures. Je crois que j'irai faire un tour.

10:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, indépendance, afp, ump, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

20/05/2008

Élus à vendre.

Quatre valeurs ont attiré des élus de gauche vers Nicolas Sarkozy l'an dernier : l'atlantisme (Kouchner par exemple), le communautarisme (qui draine un courant entier de la gauche), et puis deux qui se ressemblent un peu : le pouvoir et l'argent. J'entends par le pouvoir le fait de détenir l'autorité (même si on l'exerce mal) et de distribuer les largesses et les places.
 
En fait, ce qui est arrivé aux socialistes (et qui se reproduira certainement), c'est beaucoup cela, un phénomène bien connu de l'ancienne UDF : les élus, préoccupés uniquement de leur propre jardin, sans solidarité, vont au plus offrant. Quelques-uns abandonnent leur étiquette, beaucoup la gardent et la maquerellent.
 
C'est ainsi que l'on vit, lors de la campagne présidentielle de 1988, s'amenuiser la liste des soutiens réels de Raymond Barre. L'UDF soutenait celui-ci très officiellement, mais il y eut plusieurs catégories de tièdes et de de mous, voire de fuyants, voire pire.
 
Première catégorie : ceux qui, en fait, n'ont jamais soutenu Barre : Santini, par exemple. On pensait que c'était parce que les réseaux corses étaient assez fortement mobilisés autour de Chirac par Pasqua, mais ça allait probablement plus loin. Certains élus parisiens de l'UDF traînèrent beaucoup les pieds aussi, dont le président de l'UDF de Paris, le très corse Jacques Dominati. Il faut dire que l'élection municipale avait lieu l'année suivante et que ceux qui se sentaient fragiles jouaient la sécurité, ou bien au contraire, s'ils se trouvaient forts, ils se négociaient habilement.
 
Et puis il y eut d'autres catégories, comme ceux qui, en début de campagne, soutenaient Barre activement, puis se sont éloignés, et finalement, on a compris qu'ils avaient reçu bonnes promesses chez Chirac.
 
À leur décharge, Barre se souciait assez peu d'eux : il n'était adhérent d'aucun parti politique et considérait, assez gaullien, que si on l'élisait, c'était pour lui, parce qu'il pourrait se placer au-dessus des partis. Ce qui ne l'empêchait nullement de s'appuyer sur ceux qui avaient le relatif masochisme de le soutenir.
 
Pour motiver les quadras qui assumaient les responsabilités dans les partis en question, il disposait tout de même d'une sucette : le poste de premier ministre. Barrot, Méhaignerie, Léotard, tout le monde se voyait premier ministre. Et quand Charles Millon prit une importance prépondérante dans le dispositif de Barre, certains postulants y virent le signe qu'il deviendrait premier ministre. Ca changeait tout : si c'était simplement pour devenir ministre, autant valait négocier avec Chirac, ou tout au moins ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, ce qui tiédissait évidemment les ardeurs.
 
Et c'est ainsi : dans la mesure où la carrière personnelle seule est en jeu et où l'appareil partisan est incapable de réagir à des formes sournoises de trahison, toutes les négociations de l'ombre sont possibles.
 
Car n'oublions pas que de nombreux élus, même de gauche, sont, selon l'expression du sénateur Legrand "actionnés" par des lobbies économiques, qui comptent bien plus que leur étiquette partisane dans leur édifice politique personnel. désintéresser un lobby, c'est parfois une façon de neutraliser un pion politique, voire une tour.
 
C'est désormais le destin du PS.
 
Au Mouvement Démocrate, nous n'avons plus guère ce souci, sauf à la marge. C'est notre force. Notre force paradoxale. 

21:04 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, ps, ump, sarkozy, modem, nouveau centre, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le Nouveau Centre, c'est mieux.

Mais non, c'est une blague.
 
Mais franchement, on se demande si les sujets de fond intéressent les internautes du MoDem. 

20:37 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, modem, nouveau centre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

"Une Europe sociale, une Europe des citoyens".

Hier matin sur Radio Classique, comme je l'ai rapporté, Quitterie Delmas a annoncé qu'à l'occasion de la journée du 8 juin, les Démocrates allaient affirmer leur vision d'une Europe sociale, tournée vers les citoyens. Bien entendu, c'est le moyen, comme elle le dit, de "réconcilier les Français avec l'Europe". Car depuis l'échec du référendum constitutionnel, en 2005, les Français n'ont pas eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet.
 
La seule façon pour eux de le faire fut le second tour de la présidentielle.
 
Or là, ils se sont prononcés pour une hypothèse qui n'a pas vu le jour : celle d'un traité simplifié. Sarkozy avait dit dans le débat final que la constitution fffuit, c'était plié, fini, on n'en parlait plus, sujet clos, juste un petit traité pour régler quelques questions purement institutionnelles.
 
Simplifié ? Tout le monde sait que le traité de Lisbonne est encore plus compliqué que le précédent. Tout ce qui lui manque, c'est le drapeau et l'hymne. Pour le reste, rien n'a bougé, on a ratifié par voie parlementaire ce que le peuple avait rejeté par voie référendaire.
 
En ôtant le mot constitution, le drapeau et l'hymne, on a juste fait des concessions aux souverainistes.
 
Mais est-ce par souverainisme que les gens ont voté contre ? Seulement ?
 
Mais non : on voit bien que ce qui a été rejeté, entre autres, c'est une pratique institutionnelle insuffisamment tournée vers les gens, vers les individus, vers ceux qui ne sont ni des gros lobbies, ni des représentants de corporations. Vous, moi, n'importe qui. Les citoyens.
 
Longtemps, l'Europe des citoyens fut au coeur de la revendications des politiques vers les administratifs de Bruxelles.
 
Des progrès ont été faits en ces temps, notamment pour la libre circulation et de nombreuses simplifications, pour les études, Erasmus, et toute sortes de projets comme ça qui ont forgé les générations nouvelles.
 
Mais trop souvent, l'Europe considère que l'intéret général se résume à l'édifice communautaire, et considère que le démantèlement des services publics historiques, par exemple, est nécessaire à ce principe communautaire, oubliant que ces services ne sont pas des lignes comptables, mais des acteurs de la vie des gens.
 
De la même façon, bien que l'Europe ait beaucoup fait pour élever les normes environnementales, elle s'est laissé dominer par des logiques strictement productivistes, jouant la machine contre l'homme, le profit contre le service, la performance contre l'aménagement.
 
C'est à ces défauts qu'il faut remédier, que les élus des nouvelles générations doivent s'attaquer. Car si on ne les corrige pas, l'édifice sera constamment en péril.
 
La politique est et doit être faite pour les gens.
 
Donc oui à "l'Europe sociale, l'Europe des citoyens" de Quitterie Delmas. 

18:48 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, europe, modem, quitterie delmas, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/05/2008

La France s'appauvrit.

Depuis des années, la France s'appauvrit. Vous allez me dire que tout est relatif et qu'un quart de l'humanité aimerait bien pouvoir manger à sa faim régulièrement, c'est vrai, mais puisque nous vivons en France et que notre appauvrissement paraît profiter assez peu à ceux qui en ont le plus besoin (ce qui serait une consolation relative), autant l'examiner et en mesurer la raison, l'étendue et la portée.
 
Tout d'abord, vous allez me dire : "mais pas du tout, la croissance est certes faible, mais elle existe, la France s'enrichit, cependant que les Français, eux, stagnent, et c'est là qu'est le mal".
 
Non, la France ne s'enrichit pas.
 
Tout d'abord, il faut noter que dans notre croissance, il y a toujours une part de PIB non marchand, en particulier un relatif artifice qui consiste à intégrer dans le PIB le produit des services publics administratifs. Or s'il est vrai qu'il est difficile de les compter pour rien, il l'est tout autant de considérer qu'ils représentent une vraie création de richesse puisque, par définition, leur production est sans valeur, sinon sans utilité.
 
On peut discuter donc de cet artifice, mais surtout, il faut considérer la valeur des agrégats : la croissance est définie en monnaie constante, ce qui suppose que l'on corrige les chiffres bruts en fonction de l'inflation. Or tout le monde sait qu'en France, les chiffres officiels de l'inflation sont bidon, minorés. Et s'ils sont minorés, cela signifie que la croissance réelle est inférieure au chiffre officiel affiché, puisqu'il faudrait opérer une correction supplémentaire en fonction d'une inflation réelle supplémentaire pour établir un chiffre à monnaie constante.
 
Donc un chiffre de croissance surévalué.
 
Plus encore : une croissance entièrement gagée et au-delà.
 
Car le déficit des administrations publiques, qui se monte à 2,3 % du PIB, est de toutes façons supérieur à la croissance qui se monte, officiellement, à 2,2%. Et pour 2008, on s'attend à une croissance officielle inférieure à 2%, contre un déficit proche des 3%, donc une perte sèche de 1% du PIB, et voici des années maintenant que notre croissance est inférieure à notre déficit. C'est un peu comme si nous payions nos usines pour tourner. Qu'on ne sétonne pas si, ainsi grevés, nos revenus stagnent ou baissent en pouvoir d'achat réel.
 
La satisfaction marquée par Nicolas Sarkozy devant le (faux) bon chiffre de croissance est d'ailleurs contradictoire avec sa volonté affichée de demander à l'économiste Stiglitz de fournir une nouvelle définition des agrégats nationaux, dont en particulier la croissance. L'intéressant article de Barnard Maris, aujourd'hui sur Marianne2.fr, fait le point sur l'aspect fictif du PIB et de la méthode comptable.
 
Mais, encore une fois, si l'on va, paraît-il, constater une hausse moyenne du pouvoir d'achat disponible, celle-ci sera entièrement gagée sur l'augmentation de notre endettement collectif. Nous continuons à vivre sur les dettes de nos enfants.

18:54 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : économie, politique, déficit, dette, pib | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas, sur Radio Classique : "Plus on sera nombreux à travailler dans les partis politiques, mieux ce sera".

Invitée de Radio Classique, Quitterie Delmas a insisté sur la nécessité que le parlement soit plus représentatif.
 
La séparation d'avec le Nouveau Centre ? "Si on était à l'UDf hier, c'était pour dépasser les clivages et moderniser la politique française", pour "l'émergence d'une génération nouvelle", la politique étant trop souvent squattée par "des gens qui sont là depuis très longtemps", "de vrais apparatchiks". "Apporter à la France et à l'Europe des idées nouvelles".
 
La règle d'or budgétaire ?
 
"Je remercie François Bayrou de tous les messages qu'il a apportés aux Français, sa pédagogie sur la dette".
 
Le Nouveau Centre : le congrès de ce week-end ressemblait à "un goûter d'anniversaires de petits garçons qui se congratulaient d'avoir quitté le père". 
 
La réforme constitutionnelle ? "La démocratie c'est l'expresion des sensibilités des Français", il faut "une meilleure représentation des Français". "La constitution a installé un divorce de plus en plus sensible entre les citoyens et leurs représentants". "Je souhaite que les Français soient mieux représentés". "La réforme prévue manque de grandeur". "La règle d'or est un progrès, mais s'il n'y a pas la proportionnelle, qui nous tient à coeur". "Quand des lois sont votées, qu'elles soient portées par des députés de différentes sensibilités".
 
"Si le pouvoir en place a pour vocation de réconcilier les Français et la politique, je pense qu'il le fera", "il devrait prendre la dismension de la crise politique que nous traversons", "restaurer la confiance".
 
"Je souhaite que chaque parti politique se remette en question". "Au MoDem, on est décidé à faire travailler des citoyens". "Je me fiche de savoir qui demain sera à la tête du PS, je souhaite que les gens trouvent un appareil pour travailler", sur tous les grands sujets, "plus on sera nombreux, mieux ce sera".
 
"En tant que président de la république, il n'est pas acceptable que Nicolas Sarkozy continue à diviser les Français". "François Bayrou a montré qu'il ne manquait pas de courage, les Français sont prêts à réformer". "Ma génération est comptable des réformes qui n'ont pas été faites depuis trente ans".
 
"Sur le service minimum d'accueil, comme maman, je suis plutôt pour, mais de là à diviser les Français, les parents contre les enseigants, non, les réformes doivent être soutenues et partagées par l'ensemble des Français, les corps intermédiaires doivent être valorisés".
 
"François Bayrou ministre de l'éducation a fait passer des réformes dont les Français sont très contents".
 
"On a un premier combat qui sera les Européennes, réconcilier les Français et l'Europe". "On a une convention le 8 juin". "On commence de grands travaux sur l'Europe". "On défend une Europe sociale, une Europe des citoyens".
 
"L'Europe fait partie de nos gènes au MoDem", "on est la génération qui est née dans l'Europe", "réconcilier Bruxelles, la froideur supposée de ses bureaux, et les citoyens".
 
"Le 8 juin, une convention nationale, discuter, débattre, faire de la pédagogie".
 
"Je vous inviterai à un de mes cafés démocrates, il y a plein de jeunes, ça se passe dans les cafés".
 
La réconciliation avec le Nouveau Centre ? "Il n'y a qu'une parole, il faut dire quand on s'est trompé, ils sont en train de regarder vers le passé". "Notre plus grand défi, c'est la formation des futurs responsables politiques de la France". Des citoyens venus de tous les horizons. "Former ces personnes-là", "à l'Europe, par exemple".
 
(une photo d'archive :)
 
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18/05/2008

"Bataille à Seattle".

Les années 1980 furent pour le monde une grande période de récession, de chômage, de difficultés et de souffrances. Pour relancer l'activité mondiale, il fut décidé de transformer le vieux système du GATT, issu de la Seconde Guerre Mondiale, pour le remplacer par une nouvelle entité : l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Hélas, la redynamisation de l'économie mondiale, qui résulta de cette innovation, eut des effets pervers (les "effets pervers du capitalisme" mentionnés par Quitterie Delmas sur Canal Plus vendredi) : dégâts environnementaux considérables, dégâts humains aussi, ô combien, et enfin mainmise croissante des grands consortiums mondiaux (faut-il encore mentionner Monsanto ?) sur les rouages du commerce international.
 
Il m'est revenu que, lorsque j'étais lycéen, ces groupes, qui n'ont de compte à rendre à personne et dont l'unique logique est le profit à tout prix, étaient dénommés "Firmes multinationales", une locution déjà sulfureuse.
 
Toujours est-il que des milliers d'individus issus de diverses Organisations non gouvernementales décidèrent d'intervenir dans le cycle de négociation de l'OMC pour peser en faveur des pays pauvres et des populations déshéritées qui étaient les grands oubliés du système.
 
Il se trouva que l'assemblée de l'OMC devait avoir lieu à Seattle en 1999, à l'invitation du maire de la ville et, surtout, du président américain Bill Clinton.
 
Le film adopte le point de vue des militants non violents qui, par une fabuleuse astuce tactique, sont parvenus à gripper l'énorme machine diplomatique. Ils s'en réjouissent. Au passage, ils révèlent que les pionniers d'Internet ont joué u rôle crucial dans la réussite du projet. Et, étant donné le traitement infligé par les autorités américaines aux manifestants non violents, traitement infligé sous la houlette de Clinton, on comprend que dans l'actuelle course des primaires démocrates, ce n'est pas seulement pour Obama, c'est aussi contre Billary Cinton, que les internautes américains ont pu se mobiliser.
 
Quoiqu'il en soit, le film est très fort, bien construit, très explicite, passionnant, et il fait très exactement comprendre pourquoi les non violents se sont battus. Pour dire la vérité, leur combat est aussi le nôtre à bien des égards.
 
C'est devenu rare, les vrais films militants. Celui-là est le meilleur que j'aie vu depuis des années. Bravo à Stuart Townsend, à tous ses comédiens, aux décorateurs ... et aux militants de Seattle. 

20:46 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, omc, seattle, stuart townsend | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

17/05/2008

Quitterie Delmas sur Canal + : "Nous avons besoin que les femmes s'engagent en politique".

Je n'ai pas la télé et par conséquent j'ai raté l'émission d'hier. MAIS Canal + a la bonne idée de permettre aux retardataires de voir certaines émissions en différé et sur Internet. Voici la page concernée. Quitterie apparaît dans la première et dans la deuxième parties.
 
Le sujet était "les femmes en politique" et Quitterie y a inauguré son nouveau ton, bien plus offensif, bien plus politique, bien plus fort. La voici dans son nouveau statut de portevoix de nos projets et de nos visions. Pourvu qu'ils l'invitent une autre fois à parler des "effets pervers du capitalisme", comme elle dit ; ça finira par lui donner l'occasion de corriger les statistiques de femmes élues au parlement français, puisque nous ne sommes qu'à la 61e place (!) dans ce domaine, et surtout, de corriger certains de ces effets pervers.
 
Pour la bonne bouche, quelques images capturées :
 
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Je crée le courant mouvementiste pour faire le pont entre le PaRaDem et le MoDem.

Formidable coup de théâtre à prévoir dans la nébulososphère Dem : finie la première révolution paradémique à base de réforme visant à instaurer une vraie autocratie participative, les oligarques paradémiques ont fusionné leur courant avec un petit parti dont personne n'avait jamais entendu parler, l'AcaDem, ouvrant une dérive idéologique extrêmement dangereuse et surtout, en raison de l'académisme latent qui ronge désormais toute l'activité paradémique, les divergences entre les frères ennemis, PaRaDem et MoDem deviennent permanentes, ce qui a suscité la naissance d'un nouveau parti, l'EnDem, dont le mal est évidemment endémique et qui rejette vertement le plus ancien des dissidents Dem : l'ÉpiDem, qui par son idéologie épidémique a tendance à maintenir les adhérents dans la fièvre et à répandre sournoisement les tendances épicées de son approche cosmique et cosmétique.
 
Fort de ce constat, j'ai décidé de mettre le hola à toutes ces dissidences confuses. J'irai donc brièvement demain aux universités d'été du printemps du PaRaDem présenter le courant rassembleur mouvementiste, dont le slogan n'étonnera personne : Quitterie.
 
Je rappelle que ce slogan est un acronyme.

Dernière minute : et voilà, il suffit que j'annonce ma venue  pour que le PaRaDem renonce à ses universités d'été... Promis, c'est la dernière fois que je fais de l'humour.

17:20 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, modem, paradem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook