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25/05/2007

Le MoDem connecté.

François Bayrou, hier, a connecté son MoDem sur les législatives et, au-delà, sur la vie politique française.
 
Une salle orange, chaleureuse, pleine de têtes nouvelles et joyeuses, sans banderoles, sans mots d'ordre, sans attaches, s'est levée pour l'applaudir. Le Zénith plein contenait six ou sept mille MoDem.
 
D'autres ont pris la parole d'abord : le trésorier de l'UDF qui assume le lancement juridique du MoDem, Gilles Artigues très en verve, plein de fougue et le verbe ample, le ton mobilisateur, Jacqueline Gourault qui prêche pour la difficulté d'être du candidat, des nouveaux militants, venus d'horizons divers, professionnels ou chômeurs, en général novices en politique, tous sympathiques, jusqu'à une peintre qui confie qu'elle n'a pas été capable d'introduire de la lumière dans ses compositions pendant quinze jours.
 
Puis des candidats : on remarque parmi eux Pierre-Yves Martin, qui défie avec talent le vétéran centriste rallié Méhaignerie, Olivier Henno, dont j'ai parlé avant-hier, par exemple, puis Jean-Marie Cavada, impérial et tonnant, Bossuet réincarné, Vincent Lindon, plein d'humour, content parce que, pour la première fois, c'est "moi qui parle et Bayrou, assis qui m'écoute (rires) ; et il va m'écouter". Beau discours bien lancé, avec force et conviction. Puis l'historien Rioux, le retour des intellectuels à la tribune, une vraie analyse de fond, et encore Jean-Luc bennahmias, le ton alerte, la voix naturellement un peu blanche et les idées vertes, comme d'ailleurs Corinne Lepage qui lui succède.
 
Comme à Bercy avant le premier tour, Jean-François Kahn se tient modeste dans la foule, à l'orchestre, debout.
 
Pendant tous ces discours, la jeune Quitterie Delmas arrive et beaucoup se précipitent vers elle pour lui confier leur tristesse ou leur indignation de sa non investiture. Des blogueurs, des jeunes, des candidats (qui souvent la sollicitent pour un déplacement de soutien vers leur campagne électorale),pas encore des parlementaires : ceux-là ne le feront qu'à la toute fin, au moment où le rideau sera tombé et où, en évacuant les gradins, ils redescendront vers elle, mais plusieurs se déplaceront jusqu'à elle.
 
Et vient enfin le discours de Bayrou. Bayrou heureux. Bayrou devant des gens qui sont là pour lui, certes, mais aussi pour bousculer la poussière de la politique française.
 
Magnifique discours d'un Bayrou retrouvé, qui n'hésite pas à rappeler qu'en 1951, le général de Gaulle avait réussi à faire élire cent députés et que dix-huit mois plus tard, la plupart l'avaient quittés, ralliés à des camps divers. De là datait la "traversée du désert".
 
Sur ce rappel historique en forme de double promesse de désert et d'accomplissement, présentation enthousiaste du MoDem, conclue par l'énoncé de sept principes fondateurs :
 
Un mouvement de citoyens actifs.

Une charte éthique ("Pour bien des responsables politiques, l’engagement, c’est une carrière. Pour les citoyens, pour les militants engagés ou de cœur, c’est de la vie donnée, gratuitement, donnée à la cité comme on la donne à ses enfants. Cela mérite d’être respecté").

Un sens plein et entier à l’idée de démocratie ("la responsabilité des citoyens entre les votes").

Une réforme profonde de nos institutions républicaines (séparation des pouvoirs, représentation pluraliste…).

La vérité en matière économique comme en matière sociale.

L’enracinement intellectuel de l’action politique.

Le rassemblement.

Une génération politique nouvelle.
 
À tous ces principes, je souscris. Et autour de Quitterie Delmas, nous définirons une ligne politique pour traduire dans des listes de candidatures internes au MoDem la lecture la plus libre, la plus moderne, la plus démocratique et la plus juste des intentions exprimées par François Bayrou, la plus proche, je crois, de sa pensée personnelle.
 
Sept principes, sept degrés certes de l'échelle de Jacob, mais aussi (je les ai comptées en 1988) sept marches du perron de l'Élysée. 

23/05/2007

Quelques candidats que je connais bien pour les légilatives.

J'ai pensé un moment donner la liste exhaustive de tous ceux que je connaissais. Finalement, voici une liste des candidats que je connais pour la plupart vraiment bien, parfois depuis très longtemps, et qui me semblent ajouter un plus militant à leur profil général. Parmi eux, certains sont élus locaux, très enracinés, et depuis un jeune âge. On se souvient qu'Olivier Henno, par exemple, était au second tour dans la partielle contre Marc-Philippe Daubresse quand celui-ci quitta le gouvernement en 2004. Michel Canevet, dans le Finistère, conseiller général et maire de Plonéour-Lanvern, est dans une circo où, au 1er tour de la présidentielle, les scores donnent NS 26 (d.s.), SR 25 (anc. d.) et FB 24, où il a l'avantage d'être la force qui monte ; Bayrou est en tête dans plusieurs communes de sa circo.
 
Isabelle Le Bal est adjointe au maire de Quimper et anime chaque année à Ouessant le désormais célèbre salon du Livre insulaire. 
 
Geoffroy de Longuemar est un très bon connaisseur de l'histoire bretonne.
 
Vincent Capo-Canellas est maire du Bourget et je me souviens de lui, jeune étudiant à Sciences-Po, au congrès centriste de Metz, en 1986.
 
Christophe Quarez rêve de devenir le barde commun de la CFDT et du Modem ; c'est un esprit charpenté qui cultive la modestie.
 
Raoul Mestre est l'un des rares à pouvoir troubler l'apparente sérénité vendéenne ; avocat souriant, il connaît de nombreux et influents réseaux. 
 
 
Gironde (6e) Jacques Mangon, (9e) Philippe Meynard, Allier (2e) Pierre-Antoine Légoutière, Orne (1e) Stéphane Thérou, Côtes d’Armor (3e) Geoffroy de Longuemar, Finistère (7e) Michel Canevet, (1e) Isabelle Le Bal, Essonne (1e) Nathalie Boulay-Laurent, (3e) Catherine Granier-Bompard, Hauts-de-Seine (5e) Stéphane Cochepain, (6e) Alexandre Harmand, Seine-Saint-Denis (3e) Vincent Capo-Canellas, Val d’Oise (4e) Christophe Quarez, Gard (3e) Corinne Ponce-Casanova, Nord (4e) Olivier Henno, Pas-de-Calais (13e) David Bourgeois, Bouches-du-Rhône (2e) Anne Claudius-Petit, Vendée (2e) Raoul Mestre, Rhône (2e) Jean-Loup Fleuret, Savoie (3e) Patrick Mignola.
 
J'y ajoute les sortants, bien sûr, dont en particulier Jean-Christophe Lagarde, exemple même d'un militantisme réussi, mais aussi Gilles Artigues, qui a perdu le très influent président de son comité de soutien entre les deux tours de la présidentielle et qu'il faut sauver comme Anne-Marie Comparini.
 
Au passage, des encouragements pour Azouz Begag, Djamel Bouras, Charles Napoléon, Jean-Marie Cavada 
 
J'aurais pu citer d'autres militants fidèles, j'en ai vus parmi les listes, dans l'Ardèche notamment. 
 
Parmi les blogueurs, on a remarqué Christine Delecroix ou Hugues de Poncins (blogueur occasionnel) mais il faudra faire un recensement exhaustif. Le plus exposé, Christophe Ginisty, se présente dans la 11e des Hauts-de-Seine contre Santini. On regrette l'absence dans l'Oise de Farid Taha, l'un des moins conformistes et les plus spirituels du PBF (le paysage blogosphérique français), et de Jérôme Charré en Seine-Saint-Denis. Quitterie Delmas reçoit le titre de candidate honoraire en attendant plus.

22/05/2007

Colombani : ouf.

Lorsque j'étais étudiant, je lisais "Le Monde".
 
C'était un journal de référence, autorisé, pondéré, dense, utile.
 
Depuis que Jean-Marie Colombani l'avait pris, j'avais rarement envie de l'ouvrir : le sourire du dessin de Plantu me suffisait.
 
Colombani a été mis en minorité aujourd'hui par ses rédacteurs, c'est justice. Que ne l'a-t-il été plus tôt. L'attitude de son journal pendant la campagne a été d'une manière générale honteuse, jusqu'à l'éditorial de l'avant-veille du premier tour expliquant que le fait de ne pas envoyer Sarko-Ségo au second tour serait anti-démocratique.
 
Eh bien, désormais, Colombani sait ce qu'est la démocratie. La vraie. 

21/05/2007

J'ai oublié trois ministres hier.

Roselyne Bachelot, Xavier Darcos et Christine Boutin.
 
Bachelot, évidemment, on pense aux Guignols. Elle incarne malgré elle la tendance qu'a eue Chirac en 2002 à se soucier assez peu des compétences intrinsèques de ses ministres. À l'Environnement, Roselyne Bachelot nageait et ça se voyait. Et les Guignols s'en régalaient. "Ah bon ?"
 
Elle est connue aussi pour un certain franc-parler et notamment pour avoir révélé les difficultés auditives du président que d'aucunes rumeurs attribuaient à un cancer de la gorge que Chirac aurait déclaré vers l'an 2000 et qui ne serait pas sans lien avec ses divers problèmes ORL (ni avec d'autres rumeurs plus anciennes sur certaines prises).
 
Quoiqu'il en soit, elle trouve avec Sarkozy une vraie chance de s'affirmer. Vraie chance, façon de parler, puisque tout montre que les affaires seront surtout gérées par le cabinet du président à l'Élysée.
 
Xavier Darcos, sa fortune politique a tenu à son infidélité à Bayrou. Il faisait partie de son cabinet à l'Éducation nationale. Je l'y ai rencontré, silhouette longue, visage poupin, cheveux permanentés, yeux trop bleus, cigarillos, costumes à rayures et discrétion de mauvais aloi.
 
Dès 2002, il a clamé la trahison de Bayrou et s'est trouvé récompensé de cet effort par un secrétariat d'État (l'enseignement supérieur, je crois) sous la férule de Luc Ferry (autre transfuge du cabinet de Bayrou) qui avait conservé le dircab de Bayrou. Tout ce monde-là pagayait dans la même pirogue.
 
Le voici chef du même poste avec mission de dégoupiller la grenade. On verra si elle explose. Premier objectif : la carte scolaire, dès la rentrée.
 
Christine Boutin, j'en ai des souvenirs plus anciens. En 1988-89, j'étais assistant parlementaire d'un député du Doubs. Au 101, rue de l'Université, dans un bâtiment annexe de l'Assemblée nationale, une trentaine ou une quarantaine de députés centristes occupaient un étage.
 
En face du bureau de mon député, celui de Louise Moreau, une grande résistante, maire de Mandelieu dans les Alpes Maritimes, qui m'expliquait qu'elle devait verser 120 000 Francs de l'époque (en 1988 donc) à Jacques Médecin pour avoir le droit de se présenter dans sa propre circonscription.
 
À gauche, j'avais deux Bretons, Ambroise Guellec et Arnaud Cazin d'Honnincthun. J'ai déjeuné une fois avec Guellec, député de mon coin en Bretagne, qui m'expliquait sa vision des choses. Cazin, lui, est reparti pour le Conseil d'État quand il a été battu.
 
Bref.
 
Je fréquentais (respectueusement et sans arrière-pensée) quatre assistantes parlementaires : deux de l'Assemblée elle-même (la belle-soeur de Baudis, et une belle rousse qui oeuvrait pour Georges Chavanes, alors maire d'Angoulême qui a eu la gentillesse, lui aussi, de m'expliquer un peu le métier) et deux du même bâtiment que moi : une brune un peu alanguie qui s'employait pour José Rossi (corse comme elle) et une blonde nerveuse qui, tout au fond du couloir, tenait le bureau de Christine Boutin.
 
À chaque fois que, chaque jour, je venais faire ma courtoise visite chez la blonde nerveuse, elle me montrait une nouvelle photo de foetus mort, résultat d'un avortment en me lançant :
 
- Tu trouves ça normal ?
 
Mais elle aimait bien ce que j'écrivais. Tout à fait cornélien : je devais supporter son militantisme (à l'époque, le diable se nommait la pilule abortive RU486) pour recevoir mon lot de compliments.
 
À ma décharge, j'avais vingt-quatre ans et j'ai eu du mal à mûrir.
 
Voilà donc à quoi se consacrait l'assistante de Boutin, en phase avec sa députée.
 
J'avais du mal à imaginer comment Boutin avait pu faire partie du cabinet de Raymond Barre. Quoique.
 
Mais il se trouve que Boutin est plutôt bien vue des internautes pour avoir été la seule avec Bayrou à s'élever contre la loi DADVSI. À suivre donc. 

20/05/2007

Les failles de la façade gouvernementale.

Disons-le simplement : Sarkozy a fait une campagne efficace et le gouvernement qu'il vient de faire présenter par l'entremise de François Fillon est à l'image de sa campagne : habile.
 
Fillon lui-même a peu d'ennemis, dans l'existence, sauf Villepin et les prof. Villepin est parti et les prof se préparent à la résistance. Ses amis les plus influents sont outre-Atlantique.
 
Juppé, vieux grognard du chiraquisme, ex-hussard dégradé par la justice, condamné pour diverses affaires où il n'était qu'un subordonné, exilé, revenu, réélu par une majorité confortable d'un électorat faiblement mobilisé, bref, une personnalité désormais complexe, marquée, mais qui a tout de même, on s'en souvient, incarné la rigidité d'une politique très mal acceptée en 1995.
 
La dureté du conflit a certainement précipité l'échec de Chirac en 1997 mais elle a aussi conduit à creuser le fossé entre la gauche des corporatismes et le reste de la population. Dans une certaine mesure, elle a préparé la fuite des électeurs socialistes vers Sarkozy et vers Bayrou à laquelle on vient d'assister.
 
Pour Sarkozy, nommer Juppé numéro deux du gouvernement revêt donc un caractère programmatique : cette fois, imposer les réformes qu'il n'a pas pu mener à leur terme en 1995. La revanche.
 
Le portefeuille écolo est en apparence conforme au pacte de Nicolas Hulot. La vérité sera attendue avec prudence.
 
Borloo, aux finances, n'est qu'un leurre : il n'a pas les directions les plus importantes de Bercy qui sont confiées à un autre ministre de plein droit, moins exposé, et non à un simple ministre délégué chargé du budget comme souvent. On doit voir là plus qu'un symbole. Donc Borloo au ministère de la parole.
 
Je me suis déjà exprimé sur Kouchner, personnalité attachante et populaire, mais dont la position me paraît difficile à tenir longtemps. Je souhaite qu'il puisse mener à bien certaines tâches qui lui tiennent à coeur.
 
Rachida Dati, la femme qui voulait être "ministre de la rénovation des banlieues au kärcher", n'est pas la première garde des Sceaux (il y a déjà eu, je crois, Élisabeth Guigou), mais comme on ne connaît d'elle que l'active militante, on attend de voir ce qu'elle produira.
 
Brice Hortefeux, l'ami d'enfance de Sarko, l'homme, au ministère de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale (vocable recentré), vient de présenter un visage plutôt consensuel. Il lui faudra de toutes façons composer avec sa collègue de l'Intérieur.
 
Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, est moins "prof de math" en privé qu'à la télévision. Son habitude du commandement lui permettra de s'imposer dans un milieu viril. Curieusement, elle suit le même parcours que Chevènement : l'Intérieur après la Défense. Pour en savoir plus, il faudra examiner la composition de son cabinet administratif. L'homme-clef est le directeur de cabinet ; si elle conserve le même que Sarko, on saura qu'elle a accepté de n'être qu'une potiche. Dans le cas contraire, il faudra surveiller la lecture qu'elle fera du programme de Sarko et la couleur de ses relations avec Hortefeux.
 
Bertrand n'est guère en vue. Il finira par occuper de l'espace.

Hervé Morin, à la Défense, s'octroie un gros morceau, mais un poste peu exposé en principe. Du consensuel. À moins que la France ne participe à une opération contre l'Iran (difficile en raison de la mise en cale sèche du Charles de Gaulle pour une longue période) ou ne remplace les contingents que le gouvernement britannique bientôt dirigé par M. Brown pourrait vouloir éloigner du front en Irak ou en Afghanistan.
 
En somme, tout ceci est habile mais plein de dangers qu'on pressent.
 
Seul couac : la politique économique. Fillon a déjà annoncé qu'il voulait procéder à une relance par la dépense publique.
 
Dès lors, la chronologie du quinquennat est connue : dans deux ans, après toutes les élections qui s'enchaînent, il sera remplacé par un gestionnaire bourru qui annoncera, droit dans ses bottes, que l'heure est à "la rigueur".
 
Deux ans de perdus. 

19/05/2007

Faut-il sauver Bayrou ?

La question se pose désormais : faut-il le sauver ?
 
Partout, le flou règne et les interrogations montent de la part de ceux qui l'ont accompagné durant de longs mois. A-t-il changé ? S'est-il trompé ? A-t-il abusé son monde ? Tout cela était-il sincère ?
 
Du doute qui s'est installé et dont les investitures parisiennes du Modem sont une source parmi d'autres, est venu l'affaiblissement de la position de Bayrou dans l'opinion et des sondages qui ont été plutôt calamiteux ces derniers jours.
 
Pourtant, la stratégie de Bayrou pour reconquérir l'opinion est simple : pas de stratégie.
 
Qu'il retrouve ce qui a bâti son crédit : la vérité.
 
Qu'il soit de nouveau le thermomètre du mensonge et ceux qui ont cru en lui reviendront voter pour ses candidats dans les cinq cent trente cinq circonscriptions où il en présente.
 
Il faut aussi qu'il parle à ses trois électorats avec franchise. Oui, il en a trois : un de centre droit, un de centre gauche et un ni droite ni gauche.
 
À l'électorat de centre droit, il doit expliquer pourquoi il a si intempestivement manifesté son intention de ne pas voter Sarkozy au deuxième tour de la présidentielle.
 
Oh, l'explication est toute simple : il savait, lui, à quoi conduirait l'élection de Sarko, qui est ce que chacun constate aujourd'hui, la relance budgétaire hasardeuse (qui va creuser l'endettement sans susciter de vraie et saine croissance économique) et la volonté d'écraser le centre.
 
Avec ces deux arguments, l'un de raison, l'autre de sentiment, Bayrou a tous les atouts pour supplier l'électorat centriste de droite de l'aider à sauver le centre menacé.
 
Pour les deux autres électorats, les arguments sont plus simples, puisqu'ils concernent, là encore, ce que chacun constate, la mise en place du programme de Sarko par Fillon.
 
Et encore une fois, le regain de déficit budgétaire, déjà annoncé, ne peut que produire de la misère demain. Bayrou s'est tué à le dire durant la campagne et il en avait si bien convaincu l'opinion que ses deux principaux concurrents ont été contraints de feindre la sagesse budgétaire.
 
Les masques étant désormais tombés sur ce point, Bayrou retrouve même en théorie la faculté d'augmenter son score. Il faut seulement qu'il soit solide et qu'il prouve sa sincérité, à laquelle tout sera alors pardonné.
 
Et il faut qu'il reconnaisse certains désordres dans la gestion des investitures de ses candidats, qu'il annonce que les oubliés seront honorés, bref, qu'il se rattrape un peu sur ce point.
 
J'attends personnellement qu'il nous explique la situation de Quitterie Delmas. J'avoue que j'interprète la longue mention de celle-ci dans le nouveau numéro de l'hebdomadaire "Marianne" comme un geste de bonne volonté. Il en faut de plus précis et vite.
 
Sinon, j'avoue que j'ignore si j'aurai envie de sauver François Bayrou. 

18/05/2007

Les champs de courses illégaux.

En 2002, j'ai été appelé au secours par un petit vendeur d'équipements et de sites de golf que, dans un cadre associatif, j'avais connu lors de la mandature municipale 1995-2001 (j'étais alors adjoint au maire du 16e arrt de Paris chargé des sports).
 
Il s'opposait en effet depuis des mois à la création d'un practice de golf au milieu du champ de courses d'Auteuil. Et les préposés à la gestion de ce practice l'attaquaient devant les tribunaux pour diffamation : il accusait le GIE GALOP de gérer l'hippodrome désormais sans titre, puisque la concession n'en avait pas été renouvelée.
 
Or il savait que j'étais témoin privilégié de cette absence de titre légal.
 
J'acceptai de venir dire la vérité.
 
Son avocat, que je rencontrai, et que j'avais brièvement côtoyé durant la campagne de Barre en 1988 (dont il gardait une cicatrice au nez), m'indiqua qu'il préférait de ma part un témoignage écrit, instrument d'ailleurs légal.
 
J'indiquai donc par écrit que j'avais rapporté devant le conseil d'arrondissement en 1998 la prorogation d'un an de la concession du champ de courses d'Auteuil afin de permettre la négociation du renouvellement d'un ou deux champ de courses (y compris Longchamp) l'année suivante.
 
Puis que je n'avais plus eu de nouvelles de rien officiellement, ce qui devait indiquer que rien ne s'était passé (en vertu du principe juridique de la "symétrie des procédures").
 
De fait, les champs de courses fonctionnaient sans titre : il n'existe pas, en droit public, pour ce genre de concession, de reconduction tacite.
 
Or si la gestion quotidienne était désormais dépourvue de base légale (fait extrêmement grave pour une exploitation commerciale), le cas du practice de golf était pire : il n'était même pas prévu par le texte de la concession échue.
 
On nageait donc dans la plus scandaleuse illégalité. 
 
Autant dire que, nanti de mon témoignage, mon allié fut relaxé, ses adversaires déboutés, et qu'ils ne firent pas appel. Le président de la chambre correctionnelle, très embarrasé, indiqua qu'il ne pouvait faire autrement que transmettre au Parquet.
 
C'est de cette date que les gens de l'UDF reprirent contact avec moi.
 
Il se trouve en effet que, si mes info sont justes, le parti pullule d'éleveurs de chevaux : Jean Arthuis, Jacqueline Gourault, Hervé Morin qui n'y est plus (mais dirige désormais les armées), et bien sûr l'ex-mari de Marielle de Sarnez, Philippe Augier, qui n'en élève peut-être pas, mais possède la haute main sur les ventes de yearlings à Deauville, ville dont il est maire depuis 2001. Et enfin François Bayrou, qui a, le plus honnêtement du monde et sur les conseils de Marielle de Sarnez, investi les gains de son Henri IV en poulinières.
 
Le marché du cheval est donc quadrillé. Je n'avais de toutes façons pas l'intention de jouer les chevaliers blancs, ayant fourni, à mon sens, suffisamment d'info à la justice, mais je me souviens de conversations où je sus qu'il serait dangereux pour tout ce monde-là que je m'énervasse. Je suis d'un naturel calme, ça tombait bien.
 
C'est seulement en 2006, il y a quelques mois à peine, que j'appris qu'on avait régularisé la situation des champs de courses.
 
Entre-temps, je sus que Lagardère père (président du GIE au moment des faits) avait parrainé Bayrou dans beaucoup de salons parisiens, qu'il l'avait aidé à se faire connaître.
 
J'appris aussi que dans le comité de cet établissement, désormais présidé par un fort honorable (mais peu attentif, visiblement) Rothschild, outre Bayrou, figurait aussi Lagardère fils, ce qui ne manquait pas de sel dans les événements récents.
 
Et tout ce monde-là ne se souciait guère de nager dans l'illégalité. 
 
Oh, les chevaux, ce n'est plus mon dada. 

17/05/2007

Non investiture de Quitterie Delmas : le Mouvement n'est déjà plus Démocrate.

En n'investissant pas Quitterie Delmas dans la 10e circonscription de Paris, comme c'était prévu, le Modem a choisi de se suicider en prouvant qu'il n'échappait pas aux vieilles rancoeurs d'appareil qu'il avait pourtant dénoncées pendant la campagne présidentielle.
 
Oh, l'excuse toute trouvée fut qu'il fallait céder (négociation d'appareil) un poste à la (d'ailleurs sympathique) Danièle Auffray, élue ex-verte du 14e arrondissement de Paris.
 
Mais qui s'y trompe ? Qui ne reconnaît là la patte arrogante des réglements de compte dont les paniers de crabes politiques sont si friands ?
 
Quitterie Delmas a passé plus de temps sur les plateaux de télévision en trois mois que (la d'ailleurs sympathique) Mme Auffray en vingt ans. Elle est devenue l'égérie de la puissante blogosphère bayrouiste dont tous les observateurs ont constaté les éclatants faits d'armes sur Internet, elle est devenue l'emblème du slogan "sexy centriste".
 
Elle a pourtant su conjuguer son activité nationale avec une inlassable présence sur le terrain.
 
Et pourquoi ne l'investit-on pas ? Rancoeur. Règlement de compte. C'est bien : je n'aurai pas à rendre ma carte du MoDem, je ne l'ai pas encore. Je garderai ma carte de l'UDF. La dernière.
 
Nous avons tous fait campagne sur la moralisation et la rénovation de la vie politique. Le MoDem choisit la voie inverse. Sans moi. 

Neuf ans de gestion de fait au champ de courses d'Auteuil.

Comme je l'ai évoqué voici quelques jours, la concession du champ de courses d'Auteuil (alors au GIE GALOP) arriva à échéance en 1998. Celle du champ de courses de Longchamp devait y arriver en 1999. On nous proposa alors de proroger pour un an la concession d'Auteuil, de façon à négocier en même temps les deux concessions, puisqu'il était question de ne reconduire que l'un des deux champs de courses, l'autre étant économiquement surnuméraire.
 
Autant dire que cette prorogation unilatérale, plus ou moins couronnée par les autorités étatiques compétentes, était d'une légalité douteuse. La suite le fut plus encore. 

16/05/2007

Bernard Kouchner : les paradoxes de l’humanitaire.

On annonce Bernard Kouchner comme ministre des Affaires étrangères de François Fillon dans le premier gouvernement du quinquennat Sarkozy.

Est-il possible de s’en indigner ? Faut-il s’en réjouir ? Je demeure partagé.

Pourquoi ce mélange d’impressions ?

L’aspect positif de la nomination de Kouchner au Quai d’Orsay, c’est bien entendu la vocation humaniste de la France qui trouve un avocat inlassable dont l’image, de ce point de vue, est intacte.

Le french doctor, l’homme des réseaux humanitaires mondiaux, le souvenir des boat people, de l’Afrique en guerre et en souffrance, l’expérience d’une gestion réussie au Kosovo. Tout cela.

Mais c’est aussi la victoire de la conception de l’administration Bush. Kouchner n’est pas un partisan infatigable de la paix à tout prix : la guerre en Irak, il est pour. Il est pour, sans doute, pour préserver Israël dont Saddam Hussein est le plus irréductible adversaire, mais aussi parce que la guerre en Irak lui paraît illustrer in vivo sa théorie du devoir d’intervention à fin humanitaire.

Voilà l’un des enjeux : les souverainistes défendent l’idée qu’il revient aux peuples eux-mêmes de choisir leurs chefs, quitte à être l’objet de dictatures sanguinaires. Nul n’a ni le droit ni a fortiori le devoir de s’occuper des affaires intérieures des peuples.

Kouchner, lui, défend l’idée symétrique : la communauté internationale est coresponsable des affaires intérieures des pays, elle est soumise à un devoir d’ingérence.

Or l’affaire irakienne, qui démontrait si bien le principe défendu par Kouchner, en a encore plus parfaitement prouvé les limites : combien difficile est la vie d’un gouvernement importé dans les valises d’un « libérateur » étranger.

Il y aurait donc, dans la nomination de Kouchner un double « persiste et signe » : celui de l’administration Bush récompensant un de ses fidèles et réaffirmant par là la légitimité de son intervention en Irak et, par ailleurs, celui de Kouchner disant « la stratégie a échoué en Irak mais elle est bonne et bien fondée » telle quelle et sans modification.

On voit bien entendu que, pour la France, c’est d’abord le signe d’un pays (le nôtre) qui aurait « mangé son chapeau » alors que chacun, aux États-Unis mêmes, sait désormais que nous avions raison en 2003 et qu’on a multiplié pour nous convaincre les mensonges et les intimidations les plus scandaleuses, dont la simple accumulation démontre la justesse de notre position.

Et aussitôt se profile l’inconvénient majeur de la nomination de Bernard Kouchner : en désignant un humanitaire aux Affaires étrangères, la France semble donner une deuxième fois raison à l’administration Bush : n’oublions pas que celle-ci voulait cantonner l’ONU et les organes du multilatéralisme mondial dans un rôle purement humanitaire, comme une sorte de super Croix-Rouge. Il ne reste donc plus aux gouvernements des États qu’à nommer ministres les directeurs de leurs croix-rouges pour matérialiser leur vocation, cependant que, seul, le gendarme du monde s’occupera de sécurité et de puissance.

Or cette vision n’est pas satisfaisante. Il ne peut y avoir de gouvernement mondial que multilatéral et aucun pays n’a vocation à diriger à lui seul le destin des autres.

Voilà donc pourquoi (au-delà même de la caution qu’il donnerait au programme de Sarkozy) je m’interroge sur le projet de désignation de Bernard Kouchner comme ministre des Affaires étrangères.

Bien sûr, on peut dire qu’il s’agit aussi de faire bouger les lignes. On peut voir là l’incarnation du projet que François Bayrou a incarné avec grand talent.

Et cependant, non.

On ne peut pas dire ça. Ca n’a rien à voir avec l’union nationale telle que la voulait Bayrou. Oh, je pourrais invoquer la confusion entre rassemblement et débauchage, entre décloisonnement et reniement.

Je pourrais aussi noter que l’atmosphère pétainiste qui se dégageait de la fin de la campagne de Sarkozy ne me paraît en aucune manière compatible avec la novation humaniste qui inspirait et inspire toujours le projet d’union nationale.

Il me suffit de dire que Sarkozy n’a en aucune manière désavoué ceux de ses amis qui ont sans vergogne pioché dans la caisse, pour rappeler qu’il n’y a pas de liberté sans vertu et que ceux qui rejoignent aujourd’hui le gouvernement sans avoir pris les plus élémentaires garanties de ce point de vue se font tout simplement les complices d’un système qui, bien plus que la fraude de certains pauvres, alimente le déséquilibre de nos finances publiques et la ruine de nos concitoyens les plus faibles.

Alors, au moment de répondre à la question que Sarkozy, tout miel, tout loup enfariné, va leur poser, que tous les ralliés réfléchissent donc au destin des faibles : entrer dans l’inféodation de Sarkozy c’est, pour toujours, choisir le camp des puissants contre celui des faibles.

À chacun donc selon sa conscience.

14/05/2007

Sarkozy : la tentation bonapartiste.

On avait cru lire et entendre que Nicolas Sarkozy avait l'intention d'établir en France le pouvoir d'une vraie droite à l'anglo-saxonne, une novation intégrale pour notre pays qui, en dehors de Poincaré ou de Pinay, a peu connu cette façon d'envisager la politique.

Or voici qu'on a reconnu dans les dernières déclarations et dans les derniers actes du futur président de la république une tout autre attitude, beaucoup plus française, qu'une partie de la presse étrangère avait identifiée bien avant nous : le bonapartisme.

Qu'est-ce que le bonapartisme ?

Un régime hybride où se mêlent l'autorité et (pour faire simple) l'ambition révolutionnaire ou populiste.

Napoléon Ier, avant de devenir empereur, avait été jacobin et, comme tous ceux qui se congratulaient de l'exécution du roi Louis XVI, il signait ses actes, en 1793, "Brutus Buonaparte" (où Brutus rappelle le meurtre de César).

De la même façon, Napoléon III, avant d'accéder au pouvoir, avait figuré parmi les "carbonari", ces conjurés dont le rôle fut si grand dans le mouvement révolutionnaire et unificateur italien.

Ambition et égalité pour le peuple, donc, mais autorité.

C'est d'ailleurs la philosophie intrinsèque de la Ve république depuis de Gaulle, ce mélange, malgré la parenthèse de plus de trente ans que constitue finalement la période 1974-2007.

On y trouve par exemple la nature plébiscitaire du régime, la référence au référendum pour valider l'action générale d'un chef de l'Etat. Et de fait, le référendum de 2005 visait encore plus Chirac que la constitution européenne (bien qu'il ait abouti, en Sarkozy, en un enterrement de tout projet européen).

Or la combinaison autorité/égalité est l'un des ingrédients ou l'un des ferments du despotisme et c'est seulement par la personnalité (et la vertu !) de ceux qui incarnent un tel régime que celui-ci peut se retenir de basculer du côté de la tyrannie. Rappelons que c'était le reproche adressé à la Ve république par ses premiers détracteurs. La question se pose de nouveau, intacte.

Il reste aussi à savoir comment le nouveau président pourra combiner cette approche française avec ses obédiences américaines.

On a appris que le nouveau secrétaire général de l'Elysée serait le récent ambassadeur de France à Washington et on sait que le nouveau premier ministre sera un homme qui, certes, se réclame du gaullisme social, mais, par ailleurs, a présidé durant plusieurs années une officine (le CASE) chargée de promouvoir en France l'amitié franco-américaine.

Peut-être finalement la solution de cette contradiction se trouvera-t-elle dans la poursuite du modèle berlusconien : Berlusconi avait promis moult réformes toutes plus réactionnaires les unes que les autres ; il n'en a pas fait le dixième mais tout son exercice du pouvoir a consisté à piller l'Etat.

Etant donné l'appétit des amis de Sarkozy, qu'il s'agisse de ses militants, de son entourage ou de ses commettants du Cac 40, on peut gager qu'en tout cas, de ce côté-là, on ne sera hélas pas surpris.

Et Bonaparte ?

Eh bien, le prince Napoléon, lui, se trouvait à la Mutualité pour la fondation du Mouvement Démocrate, donc dans le camp de la liberté plus que de l'autorité.

Vive le Modem !

11/05/2007

Soutien au "Canard Enchaîné".

Voici que l'affaire Clearstream, qui porte décidément mal son nom (Courant clair en anglais) fait de nouveaux remous. Ce matin même, une perquisition (apparemment infructueuse) a été menée dans les locaux du journal satirique.
 
Il s'agit d'une nouvelle violation du principe de la protection de leurs sources par les journalistes. À ce titre, cette opération est contraire aux droits les plus fondamentaux de l"information et je tiens à manifester ici mon soutien aux journalistes du "Canard".
 
Bien entendu, le fait qu'une autre perquisition ait visé l'avocat de Sarko n'y change rien. Il est souhaitable que toute la lumière soit faite sur cette affaire et en particulier sur le rôle trouble de notre président élu, mais la protection des sources des journalistes et du secret professionnel des avocats sont des garanties primordiales pour les libertés publiques. Je suis navré qu'on utilise de tels moyens pour parvenir à une fin qui paraît cependant juste : la vérité. 

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10/05/2007

Quelques jours sans blog ?

À l'heure où j'écris, je suis supposé partir demain matin pour la Bretagne, la verte terre bretonne. Or là-bas, je n'ai pas encore trouvé de borne wifi gratuite. Par conséquent, suspense, j'ignore encore si je pourrai poursuivre, durant ces quelques jours, l'activité de mon blog.
 
Si quelqu'un a des lumières sur une borne wifi en libre accès à Quimper, Pont-l'Abbé, Bénodet et autour, n'hésitez pas à me le faire savoir.
 
J'ajoute que j'avais trouvé très bien, dans le programme de Bayrou, l'ouverture de bornes wifi gratuites, comme une sorte de service public, un peu partout sur le territoire.
 
Encore une occasion de regretter cette présidentielle. 

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09/05/2007

Les bizarreries des équipements municipaux (encore le champ de course d'Auteuil).

Beaucoup connaissent sans doute le champ de courses d'Auteuil à Paris, dont j'ai parlé voici quelques jours. Les images de cette pelouse où se ruent une quinzaine où une vingtaine de chevaux frénétiques montés par de petits hommes multicolores sont parmi les plus familières qui soient avec le sigle PMU.
 
On se souvient avec une nostalgie encore amusée de l'époque où Léon Zitrone racontait avec fougue comment Une de Mai (était-ce bien à Auteuil ?) était revenue "du diable vauvert" pour arracher une victoire sur le fil.
 
On s'amuse des sketchs des Guignols, sur Canal +, montrant Denisot et son émission de "choual", qui, comme lors des beaux temps de Canal, se terminent par un piteux "Désolé".
 
Parfois, quand on est fauché (c'est mon cas en ce moment) on se demande si on ne devrait pas s'y précipiter pour jouer les derniers Euros qu'on a en poche en attendant de vendre enfin des satanés livres.
 
Et puis, la politique revient. Je me suis longtemps intéressé au devenir des circonscriptions législatives de mon XVIe arrondissement. C'est fini. Elles auront le candidat démocrate que Bayrou leur choisira.
 
Puis ce soir, il était question de la 10e circonscription, celle qui couvre partie du 13e et partie du 14e arrondissements, l'ancienne de Jacques Toubon. Et je me demandais si j'avais vraiment envie que Quitterie Delmas s'y présente. J'avoue que je ne sais plus quoi penser. Mais je garde le sujet sous le coude, sans intention bien sûr d'y aller moi-même.
 
Pour en revenir à mon champ de courses, il y a une piscine municipale qui permet aux gens de ce quartier de venir l'été se rafraîchir et prendre le soleil au solarium.
 
La curiosité que j'ai découverte lorsque j'étais élu en charge de cet équipement dans ma délégation de la Jeunesse et des Sports du 16e, c'est que cette piscine, ça ne s'invente pas, a été creusée ... dans une nappe phréatique.
 
On met de l'eau dans de l'eau. Vraiment, c'est surréaliste.
 
Autant dire que le béton qu'on a intercalé entre l'eau du sol et celle de la baignade a vite souffert, d'autant plus qu'un ingénieur distrait a eu l'idée baroque, à une certaine époque, de boucher les aérations de la piscine pour recycler indéfiniment le même air en circuit fermé, sans imaginer qu'à la longue l'air serait de plus en plus chargé de chlore et que ce chlore attaquerait tout.
 
Bref, ce sont les découvertes amusantes (mais coûteuses pour le contribuable) qu'on fait lorsqu'on est élu.
 
J'ai trouvé qu'un déficit de démocratie était en partie à l'origine de cette accumulation d'erreurs. Et c'est une raison forte pour moi d'espérer que le Mouvement Démocrate obtiendra suffisamment de députés pour bloquer les décisions trop unilatérales et capricieuses de la majorité gouvernementale : en politique, je crois dans la vertu de la parole, du débat, de l'expression libre.

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Crétinisation aliénante.

Le peuple grondait. Le peuple se rebellait. Le système craquait.
 
Que demandait le peuple ? de la réalité ?
 
Non, répond le système : de l'aliénation. 
 
On lui en a donné.
 
Contre la colère, on a trouvé le remède : l'opium.
 
Contre la douleur, on a trouvé le remède : l'opium.
 
Contre la réalité, on a trouvé le remède : l'opium.
 
Voici donc toute la philosophie démasquée : comme à la fin d'un jeu télévisé, comme à la fin d'une StarAc, le vainqueur dîne au Fouquet's avec des stars et se retrouve en vacances au soleil sur un yacht immense. La belle vie.
 
Le rideau s'est levé sur les arrière-pensées, il est tombé sur la pensée.
 
Il est tombé avec la violence de la lame d'une guillotine.
 
La campagne a débuté dans Voici/Gala et se termine comme elle a commencé : on donne aux gens ce qu'ils croient vouloir, on leur fournit toute la quantité de mensonge nécessaire pour qu'ils se taisent ou qu'ils parlent des sujets sur lesquels on les autorise à s'exprimer, ce qui est la même chose que se taire.
 
Et dans ce projet tout a un sens : l'obsession de l'apparence, la nullité des candidats. Oui, qu'on lise bien : la nullité des candidats fait partie intégrante du projet d'aliénation.
 
Les chiffres tous plus faux les uns que les autres jetés par des candidats aussi gribouilles l'un que l'autre dans leur débat télévisé ? C'est dans le script.
 
Un zeste de StarAc, un zeste de Qui veut gagner des millions.
 
Et les récriminations de François Bayrou entre les deux tours ne ressemblent à rien d'autre qu'à ces courtes confidences amères que livrent les concurrents en quittant le plateau de Qui veut gagner des millions : la rage des mauvais perdants. Hou, le vilain.
 
Voilà donc pourquoi Bigard lançait à Bercy que Bayrou était comme un joueur qui a perdu la demi-finale et qui squatte la finale. C'est dans le script. Hou le vilain.
 
Consolons-nous, cette phase crétinisante qui triomphe aujourd'hui n'aura qu'un temps.
 
Pourvu qu'il soit le plus bref possible.
 
À nous de réagir. 
 

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Un blog entier contre Quitterie Delmas ?

Un blog (lesvieuxcons.hautetfort.com) vient d'être créé ... en réaction à celui de Quitterie Delmas (lesjeuneslibres.hautetfort.com). C'est du moins le projet affiché de son auteur qui, c'est bien le moins qu'on puisse attendre, demeure anonyme.
 
En vérité, ce blog, ça va de soi, est une offensive contre François Bayrou. Tout le montre par ailleurs. Toutes les notes transpirent la haine du leader centriste et de sa démarche rénovatrice.
 
Et comme les vieux cons sont de grands démocrates, il va également de soi que les commentaires sont impossibles sur ce blog.
 
Somme toute, la démocratie et l'intelligence progressent tous les jours.

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08/05/2007

Le candidat du peuple et son yacht.

On avait dit, on avait susurré, on avait laissé entendre que Saint Nicolas Sarkozy se recueillerait, après son élection, dans un monastère durant quelques jours.
 
Drôle de monastère.
 
Le voici dans un yacht long de soixante mètres. Aucun président de la république française n'a jamais osé s'afficher dans un tel luxe jusqu'ici. C'est une insulte aux 48 % d'ouvriers qui ont voté pour lui, le candidat auto-proclamé du peuple.
 
Est-il en train de débriefer avec ses amis de la scientologie ou de faire ses comptes avec ses commettants du Cac 40 ?
 
Voici en tout cas toute honte bue, toute vergogne jetée à la baille, toute limite franchie.
 
Qu'on le sache désormais, le modèle de la politique française, c'est Dallas, le dénouement d'une crise, c'est le milliardaire, le yacht tout blanc, le champagne, la Rollex, le Fouquet's.
 
Quant aux millions de morts de la seconde guerre mondiale ? Houla, mais c'est un sujet bien trop barbant pour la télé, mon vieux, biiip ! qu'on amène Santini, lui au moins il sait rigoler.
 
Et l'Europe ?
 
Vous ennuyez le sultan.
 
Et la vie des gens ?
 
Regardez la télé. 

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07/05/2007

"Et le peuple sévère, avec sa grande voix..."

On attendait, lors de cette élection, le score de Jospin en 2002 et ce fut celui de Jospin en 1995.
 
Quarante-sept pour cent est un score ni bon ni mauvais, ça matérialise une défaite, pas une déroute. Le couple Royal-Hollande semble devoir sauver sa tête pour poursuivre la mutation du Parti Socialiste, avec sans doute Dominique Strauss-Kahn, bien fatigué hier soir m'a-t-on dit.
 
François Bayrou, lui, hier soir aussi, de plus près, m'a paru avoir pris dix ans d'un coup, les traits lourds, le regard triste, la voix certes ferme et bien posée, le geste vif, mais une épaisseur inhabituelle dans le visage et nous avons tous failli pleurer quand il a parlé de l'amertume des soirs de défaite. L'émotion nous a tous tenus un moment. Ces choses-là ne se mesurent pas sur le coup. Il y faut un délai. Puis on rebondit.
 
Bien entendu, la censure médiatique a repris sans tarder : alors que les trois grandes chaînes hertziennes avaient donné officiellement leur accord pour diffuser son intervention en direct, elles n'en ont finalement rien fait, se contentant d'extraits tronqués, en différé.
 
On dit que le partage des récompenses a commencé : Bouygues (dont l'action s'envole à la bourse) céderait TF1 à Lagardère, mais récupérerait Areva, plus proche de ses métiers initiaux.
 
Bref, ces messieurs de l'argent s'ébattent dans leur oligarchie triomphante.
 
Pour l'avenir, le combat reste celui d'une Assemblée nationale où Sarkozy ne soit pas majoritaire seul. On ne peut guère espérer mieux, ce serait déjà beaucoup, mais il y faudra beaucoup d'efforts des socialistes et une pédagogie renforcée vers les centristes.
 
Enfin, il faut bien répéter les vers de Victor Hugo, puisque le peuple a parlé : 
 
"Et le peuple sévère, avec sa grande voix,
Souffle qui courbe un homme et qui brise une femme..."
 
J'ai bien trouvé Bayrou courbé, je n'ai pas remarqué Ségolène Royal brisée.
 

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Cette présidentielle se termine par la victoire du favori.

Cette après-midi, on m'avait dit, de source journalistique, 55/45 comme sondage "sortie des urnes". Le résultat est plus proche de 53/47.
 
Pour parler du résultat des reports centristes, que j'évoquais hier, on trouve une répartition géographique qui traduit la nature de l'UDF-Mouvement Démocrate : du centre droit et du centre gauche.
 
En Bretagne, et dans le sud-ouest, centre gauche, le report est à gauche ; en Alsace, centre droit, le report est à droite.
 
Le fait que l'on trouve environ 40% de bayrouistes reportés sur Sarko et autant sur Ségo ne signifie pas pour autant qu'il n'y ait que 60% de bayrouistes (en comptant les 20% de blancs, nuls et abstention) dans son électorat, car il y a une conviction profonde dans toute une partie des bayrouistes sincères que je connais qu'il valait mieux, pour d'obscures raisons tactiques, que Sarko gagnât, car ainsi le MD démarrerait dans de meilleures conditions.
 
Bref, une fois de plus, les centristes sont centristes et dédaignent la simplicité des votes formatés.
 
Quant à la France, elle a choisi. Elle aura ce qu'elle mérite. 

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06/05/2007

Quand les défaites sont lourdes.

Oh, qu'on ne compte pas sur moi pour commenter d'éventuelles info dont je serais détenteur, puisque je n'en ai pas le droit.
 
Si le dernier sondage publié, 55/45, se confirme, cela signifiera une défaite d'une ampleur qu'on n'a vu que trois fois dans la V' république : en 1965, en 1969 et en 1988, en laissant de côté  le cas particulier de 2002.
 
La victoire de 1965 fut le chant du cygne du général de Gaulle. Celle de 1969 ne put empêcher la famille gaulliste de perdre la tête de l'État en 1974. Celle de 1988 fut suivie par la défaite législative de 1993 et la longue dégringolade dont l'éviction de Lionel Jospin du second tour en 2002 fut l'aboutissement.
 
Le relatif succès de Mme Royal au premier tour sera-t-il finalement le signe d'un réveil de cette gauche-là ou au contraire le dernier feu d'une étoile qui s'éteint ?
 
Si les derniers sondages publiés sont confirmés, 55/45, il faudra conclure à l'extinction des feux.
 
Pour François Bayrou, la défaite de Ségolène Royal sera une autre confirmation : il disait vrai quand il affirmait que, par raison mécanique, il était mieux placé qu'elle pour battre Nicolas Sarkozy. Les électeurs seront donc appelés à se remémorer cette vérité.
 
La naissance du Mouvement Démocrate interviendra alors sur fond de séisme politique, au fond dans l'esprit de l'onde de choc qu'avait annoncée le relatif succès de sa candidature du premier tour.
 
Mais bien entendu, cette analyse ne sera pertinente que si le résultat (je rappelle que je ne cherche pas à faire état ici d'info dont je disposerais) confirme la tendance de vendredi : 55/45. 

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