Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/02/2008

Le choc antagoniste n'est pas le bon moyen de s'opposer à Sarkozy.

La stratégie de Sarkozy, en ce moment, consiste à semer ses graines chez les "communautés", les "minorités". C'est ainsi que l'on doit interpréter les appels répétés au thème de la shoah, c'est ainsi aussi qu'il faut interpréter les mots de Karoutchi qui comparait récemment Sarkozy à Jean Zay, persécuté, selon lui, parce qu'il était mi-juif, mi-protestant (est-on de sang protestant ? et sur le sang juif, on voit bien ce qu'il y a de grinçant), donc après deux ou trois cuillers de juif, une cuiller de protestant et, aujourd'hui, une bonne cuiller à soupe de noir à travers les propos des rêches de Rama Yade qui a accusé ses adversaires de s'en prendre à elle parce qu'elle est noire.
 
Le communautarisme, donc, comme ligne directrice non pas abstraite, mais opérationnelle.
 
Dans ces conditions, la bonne façon de répondre n'est pas de rejeter frontalement ces propos sur le ton du scandale (qui en conforte plutôt la portée). Il faut minimiser et trouver une réponse à froid : Schoelcher, Moulin, Bidault, Henri IV, sont ceux par exemple qui ont voulu ressouder au lieu de déchirer.
 
Et ça n'empêche pas de dire la vérité :
 
- Vous voulez communautariser la société française ; regardez ce que ça donne aux États-Unis : le règne des mafias. C'est cela que vous voulez ? Al Capone ?
 
Mais de toutes façons, qu'on se le dise, le vote communautaire, dans toutes les prétendues communautés, est minoritaire. 

22:10 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, Sarkozy, Rama Yade, Henri IV, Schoelcher | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Laïcité : Bayrou avait raison.

Sarkozy s'en est pris aux instituteurs et au rôle de l'État. La preuve (avec en prime Quitterie Delmas à l'arrière-plan) est au bout du film :

 

 
Comme d'habitude, c'est Bayrou qui dit la vérité. 

15/02/2008

Quitterie Delmas, François Bayrou sur France 2.

Excellente émission de François Bayrou invité hier soir par Arlette Chabot, il est intervenu avec vigueur et pertinence notamment sur la laïcité et sur l'indépendance du pouvoir politique à l'endroit du pouvoir économique et financier, une autre forme de laïcité en fait.
 
81341b0a540ecc78fb7b73dd26118e77.png248fc8f2e5fcc1efb208bf3507699aea.pngd9131be4c14476a9aefdb2cb22df749e.png37e36e7468789675f3e1310d9e4fd431.png743ac7fc63066379730dd74fceb55081.png

12/02/2008

Rien ne va plus en sarkozye : la demi-finale de la Star'Ac dépassée par une série américaine !

Eh voilà, il fallait s'y attendre, toute la stratégie de communication de Sarkozy s'est effondrée : d'après le Film Français, hebdomadaire spécialisé dans l'économie du cinéma, qui s'intéresse de près à la télé, une série américaine, une simple série américaine, a dépassé la demi-finale de la Star'Ac !
 
Tout est fini, adieu veaux, vaches, cochons de la communication sarkozyste, c'est le naufrage, le gouffre, l'abîme... La téléréalité, c'est fini, les strass à deux balles sont périmées, qu'est-ce qui va rester ?
 
Martinon, le porte-parole de l'Élysée, mais oui ! lui, il va sauver la communication du président. Euh ...
 
Dernière minute : Teullé maintient sa liste à Neuilly. Oh, ils finiront bien par toucher le fond.

12:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, télévision, Sarkozy, Martinon, Star'Ac | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/02/2008

MoDem : le souffle de la nouveauté pour la société française.

Depuis bien des années, nous sentions un essoufflement, une inadéquation de l'organisation de la société française aux réalités du monde nouveau. Et puis est venue la campagne présidentielle et la vague de l'espoir s'est levée : les choses pouvaient changer. Et cet espoir, c'est François Bayrou qui l'incarnait.
 
Changer. Non pas tant les institutions que les rapports humains et leur cadre, moins de formalisme, moins de hiérarchie, moins de pesanteurs en tout genre. Plus de liberté, de dignité, de dynamisme, de générosité, des comportements HQE, une ouverture au monde, à l'Internet, aux nouveaux moyens de communication, au mouvement.
 
Et puis Sarkozy a été élu, ce pantin, et avec lui Fillon, ce laquais. Et l'espoir est retombé. Et Sarkozy a commencé à mimer le décor de l'espoir sans en trouver l'âme.
 
Tout espoir est donc perdu ?
 
Mais non : il y a, près de chez vous, ceux qui l'incarnent. Il y a, près de chez vous, souvent dans votre propre ville, des candidats du MoDem. Si vous les rencontrez, allez vers eux, serrez leur la main, votez pour eux.
 
Parfois, vous les jugerez décevants ; soyez indulgents : ils sont de bonne volonté, de bonne foi. Parfois au contraire, vous trouverez en eux ce souffle de la nouveauté, ce nouveau souffle de la société française, et alors, vous saurez qu'une nouvelle vie commence.

14:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, Sarkozy, municipales | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/02/2008

Laïc.

La France, république laïque, "ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte". Telle est la position d'équilibre sur laquelle notre pays s'est fixé depuis plus d'un siècle et qui a été ratifiée à une très large majorité par le peuple français, par référendum, avec la constitution de la Ve république.

On doit comprendre qu'il ne s'agit pas là d'une position de principe antireligieuse, mais d'une neutralité fondamentale. La chose publique et le fait religieux sont étrangers l'un à l'autre.

Ainsi était-il alors mis fin au régime concordataire qui, durant le siècle précédent, avait régi les relations des Églises et de l'État. Selon ce précédent dispositif, les clergés des différentes confessions étaient rémunérés par l'État mais, de ce fait, soumis à approbation des autorités politiques. Ils étaient en quelque sorte fonctionnarisés. La loi de 1905 est une privatisation des religions.

L'Église catholique se rallia à ce compromis qui lui rendait sa liberté d'organisation (désormais le clergé et lui seul préside aux désignations des desservants) tout en lui garantissant l'usage de lieux de culte dont l'entretien ne lui incombait pas.

Seul, depuis lors, le régime de Vichy a tenté de remettre en cause le compromis historique. Seul, jusqu'à l'arrivée de Nicolas Sarkozy, petit-fils de Pétain de ce point de vue-là.

En vérité, le débat sur la laïcité et son avenir au XXIe siècle a commencé avec les travaux de la commission Giscard d'Estaing pour l'élaboration d'un nouveau traité européen, que nous rêvions de voir s'élever jusqu'à l'ambition constitutionnelle. La France de Chirac, fidèle à elle-même de ce point de vue-là, fit obstacle à l'inscription des racines chrétiennes de l'Europe dans le texte. Les rédacteurs du traité de LIsbonne ont enfoncé un coin dans ce succès en réintroduisant non pas les racines chrétiennes, mais les racines religieuses, qui n'ont rien à faire dans une constitution.

Et il y avait plusieurs dispositions du traité rejeté en 2005 qui entretenaient de terribles ambiguïtés en matière de statut des religions. Parmi elles, certaines ont été levées dans le sens défavorable à la laïcité.

J'ai voté oui au traité de 2005, pour faire progresser l'Europe, pour que l'élan ne se brise pas, mais avec l'anxiété de ces doutes. Aujourd'hui, le doute n'existe plus, on entraîne la construction européenne sur un terrain dangereux. 

Pour toutes ces raisons, alors qu'on lance un appel à venir défendre la laïcité lundi à Versailles, j'irai. 

24/01/2008

Sarkozy arbitrera le premier secrétariat du PS.

La remise du rapport Attali sur la libéralisation de l'économie française (en fait une antiphrase) a révélé la vraie stratégie poursuivie par le présinul Sarkozy : phagocyter le Parti Socialiste. Il a commencé par en débaucher quelques égarés mais, comme cette stratégie n'a pas produit d'effet notable (en particulier sur l'électorat), il se décide à employer des moyens plus lourds. Attali est encensé par Ségolène Royal, le voici au service de Nicolas Sarkozy ... et, dans ce poste, toujours encensé par Ségolène Royal. Ségolène premier ministre de Sarkozy ? Ca, ce serait une bonne idée pour lever l'ambiguïté qui pèse désormais sur l'action de la présidente de la région Poireau-Charentaises.
 
Dorénavant, on sait que quand Anne Roumanoff a lancé, dans un sketch "PS, maintenant, ça veut dire "Potes de Sarko"", eh bien, ce n'était pas une boutade, mais la vérité.
 
Du coup, il me revient ce que j'écrivais pendant la présidentielle sur la collusion qui unit les prévarications du PS et de l'UMP et le sigle UMPS ne me paraît avoir jamais eu plus de réalité.
 
Sans doute le Parti Socialiste de François Mitterrand est-il vraiment mort hier. Imagine-t-on Mitterrand fournir un programme à Giscard ou à Chirac ? Impensable. Mais c'est que lui, il jouait pour gagner.
 
Tout à l'inverse, les nains qui se disputent aujourd'hui le premier secrétariat du PS se trouvent devant la même nécessité les uns que les autres : trouver des voix, n'importe où, à n'importe quel prix. Alors si Sarkozy en a à vendre, ils achètent. C'est sans doute ce qu'a fait Ségolène Royal hier. Quel peut être le prix qu'elle a payé ? Sa défaite en 2012. Quel autre ?
 
Et le pire, c'est que les voix dont il dispose désormais, le président va les vendre à tous les postulants et à chacun d'eux, il demandera le même prix : la défaite. Puis, une fois qu'il se sera garanti un adversaire à sa main, il fera tout pour lui offrir dans un fauteuil le siège de faire-valoir du deuxième tour de la présidentielle. Cette stratégie lui a déjà réussi une fois en 2007.
 
Il appartiendra à Bayrou et à ceux qui le soutiennent, à Quitterie Delmas en particulier, de faire obstacle à ce plan insidieux.
 
Il y va de l'avenir de la France.

23/01/2008

Quitterie Delmas sur ITélé fustige l'option productiviste du rapport Attali.

Invitée de l'émission "N'ayons pas peur des mots", Quitterie Delmas a critiqué l'incohérence de la politique de Nicolas Sarkozy qui, la première semaine, dit adhérer aux vues de l'économiste Stiglitz et, la semaine suivante, approuve le rapport Attali, qui prend les partis symétriques de Stiglitz. Elle a qualifié la ligne Sarkozy de "dévertébrée".
 
À propos des municipales, elle a aussi relevé le "délire" de l'ouverture telle que Sarkozy la voit, notamment à Pau, et s'est déclarée sceptique sur la réalité de la non implication de Sarkozy dans l'élection. Pour elle, Sarkozy n'a fait volte-face que parce qu'il a peur d'être battu par Bayrou. Dès lors, il fait cet apprent changement, mais qui y croit ? "Plus c'est gros, plus ça passe... mais les Français finissent par s'en apercevoir". Elle croit en la victoire de François Bayrou qu'elle souhaite "de tout (s)on coeur".
 
Combattive, elle a conclu "un gouvernement d'ouverture c'est bien non pas quand tout va bien mais quand il faut un remède aux maux de la France... Il n'y a pas eu de programme négocié à l'avance ; du coup, c'est n'importe quoi". Les difficultés de la France sont telles que (la nécessité de l'union nationale) "est le cas aujourd'hui".

20:00 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, Quitterie Delmas, Sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

01/01/2008

2008 : l'année du MoDem ?

Hier soir, pour ses voeux, le président de la république a parfaitement illustré le titre d'un film des années 1970 : "C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule". Par ailleurs, quand il a dit "Je ne vous trahirai pas", j'ai trouvé que ça sentait un peu le brûlé. C'est en somme le genre de phrases qu'un capitaine prononce avant de se précipiter dans la première chaloupe pour quitter le bateau qui sombre. Il ne nous trahira pas, parce qu'il l'a déjà fait.
 
Quoiqu'il en soit, 2008 sera l'année de la vraie naissance du Mouvement Démocrate.
 
Bien sûr, l'acte officiel date du début décembre 2007. Mais la mise en place des instances et de la structure du MoDem seront l'affaire du premier semestre 2008, concomittamment avec les élections municipales et en hors-d'oeuvre des sénatoriales.
 
En particulier, j'attends beaucoup de l'élection du Conseil National et de la liste conduite par Quitterie Delmas.
 
Tout se présente pour que ce soit une bonne année, 2008. 

26/12/2007

Ouf, 2007 est sur le point de se terminer.

Quelle pénible année... Jusqu'à Time qui en deux semaines trouve le moyen de décréter que la culture française n'intéresse plus personne et que Poutine est l'homme de l'année. En vérité, ce qui m'aurait le plus inquiété, ç'aurait été de me retrouver complimenté avec la culture française en même temps que Poutine... On l'a échappé belle ! Être admiré par des admirateurs de Poutine aurait été le vrai coup de grâce porté à la culture française qui, il est vrai, ne se porte pas bien.
 
À table, hier, une source "généralement bien informée" m'a assuré que Sarkozy était remarié à Carla Bruni depuis verndredi dernier. J'avoue que cette info ne m'empêche pas de dormir, au contraire, mais j'ai cru utile de la propager.
 
Ainsi, notre président serait le deuxième chef de l'État français officellement cocu de l'Histoire. Le premier ayant été Louis XVI, on voit comment ça se termine. Alors, évidemment, je me frotte les mains...
 
Histoire de cornes à l'Élysée.
 
Quoiqu'il en soit, d'où je suis, la fin de l'année ressemble au reste : un spectacle affligeant.
 
Je constate aussi que la notoriété du MoDem est bonne dans les milieux bretons et culturels. Le livre de JF Kahn se vend bien ici et on s'arache même le "dictionnaire incorrect" dont il est l'écho. L'intelligence est vivace en Bretagne. C'est bien pourquoi le sarkozysme ne s'y implante pas.
 
Et j'envoie toutes mes pensées en particulier à Quitterie Delmas et à ceux qui l'accompagnent. 

21/12/2007

Quitterie Delmas sur I-Télé épingle le Sarko-style (prononcer staïle).

Invitée de l'émission "N'ayons pas peur des mots", Quitterie Delmas en a assez de voir Nicolas Sarkozy concentrer l'attention des médias sur son propre nombril au lieu de les aiguiller vers la vie des Français. Elle en a marre du Sarkoshow et refuse donc désormais de parler de la pseudo-actualité sarkozyenne. Fin du Sarkoshow et du Sarkostyle ? Ca tombe bien : je suis sarkhostile.
 
3137658f736d2059a458b4ee2344e580.jpg

19:55 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, MoDem, Sarkozy, Quitterie Delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/12/2007

Sarkozy et le mythe de Caligula.

"J'aime le pouvoir car il donne ses chances à l'impossible" est la seule citation tolérable que l'on prête à l'empereur romain Caligula. Elle ressemble trait pour trait au slogan de campagne de Sarkozus ("Ensemble, tout devient possible"). Or la ressemblance ne s'arrête pas là.
 
Caligula, en effet, selon sa légende, devint vite un tyran odieux qui se plut à humilier son entourage, à torturer un peu tout le monde et à abaisser le Sénat. On connaît l'anecdote la plus célèbre qui le décrit faisant son cheval sénateur.
 
Or Sarkozy aime à laisser accroire que nul n'est en sécurité à une fonction pour lui quelle qu'elle soit. Un ministre est par essence assis sur un siège éjectable. Le remaniement de janvier est une occasion de délectation pour Caius Sarkozus Caligula, puisqu'il lui permet de placer ses victimes sur des charbons ardents, de leur faire miroiter toutes sortes de douceurs et de merveilles avec un évident plaisir qui ne s'apparente qu'au sadisme.
 
Ainsi en a-t-il fait avec ses proches aussi.
 
Quant au parlement, le mépris dans lequel il le tient confine à l'invraisemblable. Sarkozus annonce des milliards de dépenses alors même que le parlement débat du budget, que des postes de dépenses concernés ont été votés par les deux chambres, bref, le parlement n'est qu'un média de plus, à la botte comme les autres. C'est Sarkozus qui adopte les lois, il le dit. C'est Sarkozus qui d'ailleurs fait tout. 
 
Et comme Caligula passe pour avoir été fou, on rejoint curieusement l'analyse de Jean-François Kahn qui clame en toute et fréquente occasion que Sarkozy est fou. 
 
Pour Albert Camus, cependant, Caligula n'est pas atteint d'une folie ordinaire : il explore les limites du pouvoir humain, il est une sorte de Don Juan qui défierait la sanction divine dans le but de la recevoir, il est en fin de compte frappé du complexe d'Icare : Icare, s'étant confectionné des ailes de plumes et de cire, s'envole et, grisé, vole, vole, monte et monte, et monte si haut qu'il s'approche trop du soleil, que la cire de ses ailes fond et qu'il tombe tragiquement.
 
Complexe d'Icare, avec un soupçon d'Oedipe ces jours-ci avec sa mère qu'il emmène en Chine et qui bougonne qu'elle en a assez de voir son fils avec ses épouses successives et qu'elle compte bien qu'il ne se remariera pas.
 
En tout cas, si complexe d'Icare il y a, vivement que la cire fonde et qu'il tombe.

15:20 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique, Sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

08/12/2007

Bayrou - Sarkozy, un combat à mort.

Un très proche de Bayrou me confiait, le soir du congrès funéraire de l'UDF que "le combat pour la survie n'est pas fini". Comprendre que cette lutte entamée en 2002 (création de l'UMP) pour la survie d'une famille démocrate autonome se poursuit. Elle paraissait couronnée par le score éclatant d'avril 2007 qui semblait la mettre à l'abri, mais au contraire, la violence de la réaction de l'adversaire à cette preuve de pertinence (un bon score sans promesses fallacieuses ni mensonges électoraux prouve qu'on dit des choses justes qui justifient l'existece d'un mouvement) atteint un paroxysme : débauchage de députés européens (dernier en date : Bourlanges qui démissionne du parlement européen en cédant la place à une adjointe de Robien), pressions sur tous les élus, Michel Mercier en particulier, le plus vulnérable parce que le plus puissant, et celui dont Bayrou lui-même dit qu'il est "un ami". On n'est jamais trahi que par les siens. Mercier jusqu'ici a tenu bon. Le pourra-t-il longtemps ?
 
Car la férocité de Sarkovore est sans limite, allant jusqu'à soutenir le maire sortant de Pau, affilié au Parti Socialiste, sans donc la moindre logique politique autre que l'acharnement contre l'insoumis.
 
Insoumis Bayrou, pétri de défauts mais obstiné et intraitable adversaire de ce qui fait l'argument vedette de Sarkozy : tout s'achète. Non, tout ne s'achète pas et Bayrou en est la preuve vivante.
 
Lui seul ?
 
Ses militants avec lui en tout cas.
 
Mais les élections municipales vont constituer une terrible épreuve pour eux.
 
La consigne de l'adversaire est simple : écraser l'infâme en lui ôtant toute visivilité électorale. Donc pas de listes autonomes du MoDem là où il pourrait faire un bon score.
 
Alors Sarkozy fait son marché et fait miroiter partout des sucettes en or, en platine, serties de diamant, tout pourvu que Bayrou se retrouve seul, faible, mortel.
 
Pour Bayrou, cet effrayant siège est l'épreuve du feu, peut-être la plus importante. S'il y survit, qui pourra l'arrêter ?
 
Il est réellement et définitivement dans la démarche du tout ou rien. 

13:50 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, Sarkozy, municipales | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/12/2007

Un passage horrifiant de l'excellent livre de J.-F. Kahn.

Voici un passage du livre de Jean-François Kahn paru il y a une dizaine de jours, qui explique très bien pourquoi et en quoi les sarkozystes peuvent très bien se réclamer du blairisme et pourquoi, en revanche, il est horrifiant que Ségolène Royal en ait fait autant :
 
"Chômage britannique :
 
"La Grande-Bretagne, elle, mon bon monsieur, crée des milions d'emplois ; air connu.
 
"Ce n'est pas faux, mais la grande majorité de ces créations d'emplois l'ont été, ces dernières années, dans le secteur public, ce qu'on ne dit jamais. Et au prix, elles aussi, d'un important déficit budgétaire. Par ailleurs, le pays n'est parvenu à faire baisser fortement son taux de chômage qu'au prix de l'exclusion du marché du travail de 2,7 millions de personnes, considérées comme "inaptes au travail pour des raisons médicales". Si la France en faisait autant, son taux de chômage deviendrait inférieur à 6%."
 
On comprend mieux la référence à Blair chez Sarkozy. S'il s'agit de créer des Untermensch, des bêtas comme on dit dans le"meilleur des mondes" de Huxley, les deux seront d'accord.
 
Quant à parquer des gens inaptes au travail, les totalitarismes du XXe siècle l'ont tous fait. Dans l'Allemagne nazie, c'était l'antichambre d'Auschwitz, être improductif. Oh comme Blair est bon avec les animaux, on ne les a pas tués, les improductifs, on leur a juste donné le droit de vivre, de vivoter plutôt, avec une maigre pension, la misère.
 
Honte.
 
Que l'on relise Dickens.
 
Honte à Blair et à ceux qui se réclament de lui.
 
Oh, que je n'entende plus jamais un politicien français se réclamer de Tony Blaireau : ça se terminerait mal. 

27/11/2007

Chaos ou cahots ?

La République hoquette, elle gargouille, elle suffoque. Revendications catégorielles, violences, tensions latentes sans solution, espoirs déçus, promesses électorales mensongères ou dangereuses, inflation, essence coûteuse, de partout le pays grince.
 
Est-ce le chaos qui se répand ou les réformes qui suscitent des cahots ?
 
Rien n'a été fait depuis deux ans pour les banlieues, sinon l'accélération du clientélisme, l'accroissement de la répression, la multiplication des provocations.
 
Et que constate-t-on ces jours derniers dans les méthodes du gouvernement ? La concession clientéliste (pêcheurs, cheminots, étudiants), la répression comme un étendard et les provocations inlassables contre les réflexes de colère.
 
Alors oui, il y a bien une responsabilité des décisions d'État dans les événements actuels.
 
Et si l'on a vu tant de journalistes pris à parti et molestés, ce n'est pas contre eux personnellement, d'autant plus que les violences ont là été particulièrement injustes, mais ce qui a été attaqué par les émeutiers, ce sont les média asservis au pouvoir, c'est cette collusion maintes fois dénoncée à juste titre par François Bayrou. C'est la presse de Sarkozy qui est attaquée.
 
Et encore une fois, les journalistes, pris en otage par le pouvoir, sont les victimes de choix qui les dépassent. Il faut que cela cesse. Il faut que la presse retrouve son indépendance. 

20:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : banlieues, bayrou, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

17/11/2007

Ouvriers non-délocalisables.

Les ouvriers n'en finissent pas de choquer notre société policée, citadine, bureaucratisée. Ils semblent les vestiges d'un temps ancien, celui des "ouvriers et paysans" du "chant des partisans".
 
Eh oui, il n'y a pas si longtemps, le peuple de l'Europe, c'étaient les ouvriers et les paysans.
 
Les paysans, il en allait ainsi depuis huit mille ans, depuis la révolution néolithique (enfin, ce que les historiens actuels ont laissé de cette théorie). Les ouvriers, depuis le Moyen Âge peut-être, depuis la révolution industrielle à coup sûr.
 
Le point commun des deux branches de ce peuple-là ? La rudesse, la combattivité, un mélange d'individualisme et de solidarité féroces.
 
L'exode rural, à la fin des années 1950, a sonné le glas du peuple campagnard. La mondialisation, la robotisation et les délocalisations ont enterré le peuple ouvrier. Tout le peuple est donc envahi et occupé par une nouvelle Rome : les employés. Toute ? Non. Car un village armoricain résiste victorieusement à l'envahisseur.
 
Armoricain ?
 
Eh oui : Le Reste, l'homme de la CGT, et Morvan, celui de la CFDT, ne sont-ils pas des descendants de ces Bretons qui, par cohortes entières, ont quitté leur patrie au XIXe siècle pour venir bâtir le train à Paris ? Patrick Braouézec, le maire de Saint-Denis, n'a-t-il pas préfacé, voici quelques années, l'album intitulé "Bretons de Paris" ? C'est bien dans cette banlieue nord-est qu'ils se sont installés, les Bretons du train et leurs descendants.
 
Et ils restent, les derniers ouvriers.
 
On pourrait tout délocaliser, jusqu'aux fabriques de charentaises, eux resteraient, les cheminots : sauf dans une histoire de Raymond Devos, il est rare que le train de Paris à Caen passe par Sète et que celui de Lyon à Nantes passe par Changhaï.
 
Ils le savent bien, ils savent que leurs parents ou leurs arrière-grands-parents ont joué un rôle fort dans l'affaiblissement de l'occupation nazie dans les années 1940. Ils savent la blessure qu'inflige à un pays l'arrêt de ses trains. Ils en profitent. D'autant plus qu'ils n'ont pas l'impression d'être les agresseurs : on veut leur infliger trente mois de travail en plus dans une carrière de quatre cent cinquante mois, et ils se rebiffent.
 
Comment leur donner tort si l'on écoute l'argument que, alors que la retraite peut s'élever à 75% du salaire, elle culmine à 65% pour eux ? Faudra-t-il donc compenser l'allongement de la durée de cotisation par une amélioration du taux de pension ? Mais alors où sera l'économie recherchée par les pouvoirs publics ?
 
Pis encore : on dit qu'au mieux, l'économie procurée par le dispositif initial du gouvernement (en fait déjà abandonné) donnait 200 millions d'Euros d'économie ; on dit aussi qu'un jour de grève coûte 7 milliards d'Euros (soit trente-cinq années d'économie). Alors, si l'on comprend bien, la façon dont le gouvernement s'y est pris a déjà coûté (4x35 années d'économie =) cent quarante années de l'économie initialement envisagée. Putain, quels cons, comme dirait l'autre.
 
Tout ça est de la mauvaise politique. On ne réforme pas les retraites segment par segment : il faut remettre tout à plat, sauf à susciter l'impression d'injustice et, aussitôt, la réaction violente des intéressés. En vérité, s'il y a des privilèges, s'il existe des injustices réelles (et il y en a, j'en connais, chacun en connaît), il faut faire ce que Jean-François Kahn a nommé une "nuit du 4 août" par référence à la nuit du 4 au 5 août 1789 où fut décidée l'abolition des privilèges.
 
On croit souvent que ces privilèges n'étaient qu'à la noblesse, mais c'est faux : privilèges des "corporations" de métiers (aujourd'hui ordres des avocats, des médecins, des architectes et autres, on trouvait des métiers fleuris comme "mireurs d'oeufs", et la "nouvelle vague" en 1958 s'est faite contre une logique strictement corporatiste du métier cinématographique où, pour devenir réalisateur, il fallait être coopté, je connais un cinéaste renommé dont le premier film a pour cette raison été signé par un autre, bref...), privilèges des corps de villes, privilèges de juridiction de toutes natures, privilèges fiscaux des institutions d'église, monopoles marchands, vénalité des offices, tout était lié dans un filet d'entraves jeté sur la société. Tout cela, en deux cent dix-huit ans, a repoussé. Il faut donc moissonner l'ivraie.
 
Et si on pouvait en profiter pour rendre un peu de liberté à la Bretagne, ce ne serait pas une mauvaise idée. 

16:15 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, Sarkozy, retraites, grèves | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/11/2007

Régimes de retraite : la retraite ou le retrait ?

Revigoré par le passage de Jean-François Kahn ce soir chez Denisot (il est bien moins séduisant que Quitterie Delmas qui a été reçue là plusieurs fois, mais tout de même, c'est un sacré spectacle, un plaisir d'intelligence et d'engagement), je trouve de nouvelles forces pour affronter la chronique des désertions annoncées. Cavada veut partir ? Qu'il parte. Bayrou avait cent députés en 2002, il a "fait" 6,5% ; il lui en restait trente en 2007, il a "fait" 18,6%. S'il n'en a plus aucun, jousqu'où ira-t-il ? Quo non ascendet ?
 
Comme disait Victor Hugo : ad augusta per angusta.
 
Exit donc la vieille UDF. J'en ferai demain une première épitaphe. Pour dire la vérité, je voulais le faire ce soir, mais il m'a paru plus juste de m'exprimer sur la grève et surtout sur la réforme des retraites.
 
Rappelons tout d'abord que le système préconisé par Bayrou lors de la dernière campagne présidentielle était à la fois le plus efficace et le plus équitable : l'idée de retraite "à points" offrait à la fois flexibilité et équité.
 
Équité, car elle permettait d'avantager les métiers ou les professions pénibles et dangereux. Je trouve par exemple injuste que rien ne vienne plus reconnaître que le métier des marins-pêcheurs est à la fois très dangereux et extrêmement pénible.
 
Flexibilité, car elle permettait aux salariés de partir à la retraite à l'âge qu'ils désiraient.
 
(Je note au passage le mot "salarié" : n'oublions pas qu'il existe des quantités de professions non salariées pour qui la retraite est un mot douloureux.)
 
Pour en revenir à l'équité, je note aussi que la première iniquité de la solution choisie par Sarkozy est de maintenir le principe d'une durée uniforme de cotisation. Car l'éventail de l'espérance de vie est très ouvert et soumis à une grande variation d'un métier ou d'une profession à une autre. Maintenir une durée uniforme revient à décréter qu'il est juste que ceux qui ont travaillé le plus dur soient aussi ceux qui profitent le moins de leur retraite.
 
Il se trouve que cet argument est celui qui permet le moins de soutenir le mouvement de grève des cheminots. Car leur espérance de vie est au-dessus de la moyenne, assez nettement. Et si le fait de partir jeune à la retraite permettait de vivre plus vieux ? Alors, en supprimant leur régime spécial de retraite, le gouvernement les ramènerait vers la moyenne à la fois en raccourcissant leur période de jouissance de leur pension de retraite et en raccourcissant leur vie tout court...
 
Mais je doute que la réforme aille très loin. Car Sarkozy n'aime guère résister. On l'a vu avec les pêcheurs : l'un d'entre eux l'a traité d'"enculé" ; alors, obligeant, il s'est déculotté. Il a donné tout ce qu'on lui demandait, très au-delà du raisonnable.
 
Cette stratégie de la carpette a commencé à être suivie avec les cheminots : les conducteurs de trains ne seront pas concernés par la suppression de leur régime spécial. Ah bon ? Mais alors... en fait, cette décision, annoncée en catimini, est passée inaperçue de tout le monde. De tout le monde... sauf de ceux qu'elle concerne. C'est ainsi que l'on voit un syndicat spécialisé dans les conducteurs de train ne pas participer au mouvement de demain. Lâchement, ces conducteurs se sont désolidarisés des autres métiers de cheminots. Ceux-ci ont donc leur Cavada, qui se nomme GAAC. 
 
Cette réserve permet à la SNCF souriante d'expliquer que la grève de demain sera (un tout petit peu) moins suivie que celle d'octobre. Et pour cause.
 
À qui le prochain tour ? À qui va-t-on céder pour séparer les travailleurs les uns des autres, voire pour les opposer les uns aux autres ?
 
Quoiqu'il en soit de cette pauvre stratégie, Sarkozy pourra bien se poser en père la victoire, aller parader parmi les cheminots, comme il aura cédé tout l'essentiel, la réforme ne sera qu'une coquille vide, les problèmes perdureront et, comme cela commence à être l'habitude, on s'en sera tenu à l'incantation.
 
Dommage, car l'opinion était prête à une réforme sérieuse.
 
Sérieuse, pourvu qu'elle fût équitable. 

21:55 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, Sarkozy, retraites, grèves | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/11/2007

Intérêt catégoriel cherche revendication lucrative.

Ouf, les marins-pêcheurs commençaient à s'échauffer. Leur ministre, à l'ancienne, les attendait tapi dans son bureau. Mais Supersarkozy, déchirant son mensonger costume de bureaucrate, a bondi jusqu'à eux en collant bleu et rouge.
 
Que veulent-ils ? Qu'on intègre les hausses de prix du gazole dans celui du poisson au détail ? Ils l'auront.
 
Qu'on suspende leurs charges sociales jusqu'aux municipales ? Ils l'auront (coût : quelques dizaines de millions d'Euros).
 
Qu'on les équipe avec des moteurs qui consomment moins de carburant ? Ils l'auront.
 
La baguette magique a parlé.
 
Alors voilà, si après de Gaulle, "l'homme qui a dit non", on a Sarkozy, "l'homme qui dit oui à tout", je cherche des associés pour créer un intérêt catégoriel au nom duquel foutre le bordel pour toucher ensuite plein de picaillons.
 
Eh bien, non. Non, ce n'est pas sérieux. Les pêcheurs vont se contenter des promesses. Ils auront tort.
 
En direct : j'entends que les pêcheurs ne sont pas dupes. Ouf. 

18:20 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, MoDem, pêche, Bayrou, Sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/11/2007

Tristesse pour les marins pêcheurs.

Leur métier est rude, la pêche est lointaine, humide, froide, physique, la mécanisation a soulagé certains de leurs efforts, mais il en reste. Et reste aussi le danger, car longues sont les listes de "péris en mer".Ils se battent à mains quasi-nues contre les géants japonais ou nordiques, ils luttent contre une concurrence sans cesse faussée par l'intervention des pouvoirs publics français et européens. Ils redoutent les Espagnols et les Polonais. Pour eux, la hausse du carburant est un désastre.
 
Pour nous, c'est l'occasion de dire une fois de plus le mal qui mine l'économie française : les entreprises n'y sont pas compétitives. Dans mon métier, l'édition, chacun sait que l'impression en Espagne ou en Italie permet des économies de 30%. 30%, ce n'est pas rien, compte-tenu de la marge moyenne dans ce métier qui traverse une période creuse depuis plusieurs années. Pourquoi une telle différence ? et pourquoi aussi chez les pêcheurs ?
 
Pourquoi, à prix du carburant égal, les pêcheurs espagnols gagnent-ils de l'argent et les Bretons non ?
 
Voilà la vraie question et de sa réponse dépend l'explication de la faible croissance française.
 
Hélas, les pouvoirs publics sont plus occupés, en général, à créer des dépendance chez les acteurs économiques qu'à résoudre leurs problèmes. Ils s'attellent rarement aux réelles difficultés pour cette raison : ils veulent établir leur pouvoir et celui de leur administration.
 
Il y a donc matière à se réjouir que Bayrou place le congrès fondateur du MoDem sous le vocable de l'indépendance. Pourvu que les actes suivent les mots. Qu'il donne l'exemple.
 
Pour l'instant, je n'ai que le spectacle des pêcheurs sous les yeux. Ils viennent d'incendier un vieux chalutier en bois, une "vieille coque", que l'on avait placée à l'entrée de la ville de Pont-l'Abbé, dans le Finistère, au bout de la Bretagne. Un bateau d'une époque révolue. C'est leur propre drapeau qu'ils ont brûlé. À pleurer.

03/11/2007

La république gangrenée.

C'est mon anniversaire et je n'ai le temps que d'une courte note.
 
L'étau des affaires se resserre autour du présivent Sarkozy : après Lagardère et son kolossal délit d'initié, après Rachida Dati et son CV "avantagé", voici Laporte et l'extorsion de fonds. Je pourrais d'ailleurs ajouter Santini qui a quitté Bayrou après avoir été compromis dans l'affaire de la fondation Hamon. Le gouvernement commence à ressembler à la famille Dalton. Le premier ministre s'en sort presque mieux : lui, c'est juste son encéphalogramme et son cardiogramme politique qui sont plats.
 
L'affaire Lagardère est rude. J'avais rencontré Arnaud Lagardère en 2000, dans mes fonctions municipales, lors d'une remise de médaille d'un club de karaté où son fils était inscrit. J'avais moi-même passé le ruban de la médaille du club au cou de l'enfant et, hilare, heureux, Lagardère m'avait accueilli avec une grande chaleur, c'était jour de fête pour son fils, il faisait donc ostensiblement la fête. Cette délicatesse, je dois le dire, m'avait plu. Le père Lagardère (ou le grand-père si l'on préfère) était encore vivant. J'avoue que je trouve l'affaire du délit d'initié presque encore plus consternante de légèreté et de maladresse que d'indélicatesse. Quoiqu'il en soit, elle ira à son terme.
 
L'affaire Dati ne la mènera sans doute ni en justice ni en procédure disciplinaire. Là encore, à ce degré de responsabilité, quand on bénéficie de l'appui public de personnalités comme Simone Veil (elle-même magistrate) et Albin Chalandon (ancien garde des sceaux), il est puéril de torturer la réalité pour la présenter sous un jour aussi ambigu qu'avantageux. En vérité, ce que cette affaire révèle surtout, c'est la république du piston ; ce n'est pas au mérite que Mme Dati est devenue magistrate, mais en mettant à profit une procédure extraordinaire qui lui permettait d'intégrer le corps des magistrats sans passer par l'ENM (École Nationale de la Magistrature), mais en faisant valider une expérience professionnelle et un diplôme, ce diplôme qui justement lui manque, le tout avec les épais appuis que je viens de citer. Ah, décidément, on avait une si bonne opinion de Simone Veil, AVANT...
 
L'affaire Laporte est beaucoup plus sulfureuse. Il n'y a pas là de grande délinquance financière, mais de petites magouilles à la limite du crapuleux, voire tout bonnement crapuleuses. Ce qu'on a dit et démenti de l'affaire donne à penser qu'il y a bien eu tentative d'extorsion à base de trafic d'influence. Et comme on n'en finit plus d'énumérer les sociétés où des délits sont avérés et dont Laporte est un des associés, ça tourne franchement au vinaigre. Oscard Wilde disait "perdre un proche est un grand malheur ; en perdre deux, c'est de la négligence". Je peux le paraphraser : "être associé dans une société véreuse est un grand malheur ; l'être dans deux, c'est de la négligence" (au moins).
 
Sarkozy irait plus vite en recrutant directement dans les prisons. Ca y ferait de la place pour les prisonniers "honnêtes".