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30/01/2008

Le retour du vote blanc ?

Les élections internes du Mouvement Démocrate n'ont pas connu, en moyenne, une très grande participation. Sans doute les conditions d'organisation du vote sont-elles pour beaucoup dans ce désintérêt. Mais si les adhérents n'avaient tout simplement pas été convaincus par les programmes qu'on leur présentait ? Et si ils n'y avaient rien compris, les nuances leur semblant ténues entre les listes ? On a vu à Paris des candidatures dont les différences étaient en vérité nulles.

L'existence et la reconnaissance du vote blanc auraient permis d'y voir plus clair. Il figure d'ailleurs en toutes lettres dans le programme que nous avons présenté avec les Citoyens Démocrates autour de Quitterie Delmas.

Et d'une manière plus générale, l'actuelle élection municipale confuse, dont ne paraît émerger que la juste sanction du pouvoir en place, n'aurait-elle pas été aussi une bonne occasion d'expérimenter le vote blanc à grande échelle et, à ceux qui le souhaitaient, de marquer leur défiance de la politique du gouvernement sans pour autant cautionner des candidatures parfois guère plus reluisantes ?

C'est donc l'occasion de relire un article déjà ancien du Lyonnais Éric Lafond, dont on parle beaucoup ces derniers temps.

Oui au vote blanc. 

29/01/2008

Gouverner.

Depuis des années, les États-Unis maintiennent la croissance de leur PIB grâce à l'ampleur de leur déficit budgétaire. Le drame du 11 septembre est arrivé alors que l'économie américaine traversait un trou d'air, l'élan des années 1990 s'était essoufflé, la bulle Internet avait crevé comme un abcès, le ralentissement de l'activité devenait menaçant. D'une certaine manière, ce fut donc une aubaine de "devoir" aller faire la guerre, d'abord en Afghanistan, puis en Irak.
 
Il est bien évident que l'analyse de l'accaparement des ressources pétrolières est une explication un peu courte de l'expédition et de l'occupation irakiennes. Si l'on en croit le rapport des agences de renseignement américaine, la guerre d'Irak a surtout eu pour but de dissuader l'Iran de poursuivre son programme d'armement nucléaire et, de ce point de vue (l'un des rares), ce fut un succès. Pour combien de temps ? Nul ne peut le dire.
 
Quoiqu'il en soit, l'affaire fut aussi l'occasion de donner un énorme coup de pied dans la fourmilière du Proche et Moyen Orient, d'installer l'idée qu'un ordre nouveau devenait inévitable.
 
Hélas, sur ce dernier point, l'analyse américaine fut sans doute un peu courte : elle restait dans la vision des années 1990 où, après la chute du Mur et l'éclatement de l'Union Soviétique, les États-Unis, vainqueurs de la Guerre froide, se présentaient comme l'unique puissance d'envergure mondiale. Dans les années 2000, l'événement n'est plus le conflit entre Européens et descendants d'Européens qu'était finalement la Guerre froide, mais l'émergence de puissances dont l'avenir s'annonce colossal : la Chine, l'Inde, dans une moindre mesure le Brésil, vastes États, généreusement peuplés, qui entrent dans la course au profit et au développement puis, bien entendu, à la puissance. Donc exit le Nouvel ordre mondial.
 
En revanche, les dépenses massives d'armements ont réussi, un long temps, à doper la croissance. Durant plusieurs années, avec un déficit budgétaire abyssal, l'Amérique a pu retrouver un niveau de croissance satisfaisant. Bien sûr, les esprits chagrins observaient que durant toute cette période, le déficit budgétaire était supérieur à la croissance : quand celle-ci se montait à 4%, lui s'élevait jusqu'à 5 voire 6% du PIB, l'échelle étant la même. Autrement dit, pour chaque point de croissance, il y avait en plus au moins un quart de point de destruction de richesse par l'État, la croissance devenait fictive, le déficit n'étant comblé que par une importation massive de produits manufacturés (droits de douane) ou de capitaux.
 
Il est résulté de cette fiction que, comme d'habitude, le gouvernement américain a fait tourner la planche à billets. Jusqu'au vertige. À un point tel que les pays bénéficiaires, ceux dont la croissance était nourrie par une vraie production soit de matières premières, soit de biens manufacturés, se sont effrayés et ont entrepris de stocker des devises au cas où. Des devises ? Ce fut l'Euro. On vendit donc des dollars pour acheter des Euros, ce qui redoubla l'effet de vertige du moulinet de planche à billets américaine.
 
En bout de course, le billet vert ne vaut plus grand chose ; selon l'expression que Courteline utlisait à propos de la société de son temps, il tient debout "parce qu'il en a pris l'habitude". Le déficit budgétaire américain n'a cessé de se creuser au même rythme que les tombes des soldats morts en Irak, il est colossal, fou, mais il ne parvient plus à soutenir la croissance, on parle de récession américaine. Et alors, comme un flambeur devenu fou devant une roulette enragée, le président des États-Unis fait tapis et jette encore 1% de PIB de déficit dans les flammes. Pour rien sans doute : on n'arrête pas la mer avec les mains. La Banque fédérale baisse les taux, dans l'espoir de redresser le cours de l'immobilier, de rendre de la liquidité à l'économie. La maison brûle. Qui éteindra l'incendie ? Qui redressera la gouvernance des États-Unis ?
 
Car c'est bien dans le champ de la gouvernance que le défaut se situe. L'administration Bush, avec son cortège d'affaires sulfureuses, de scandales financiers, de prises illégales d'intérêts, de prévarications diverses, de contrats publics réservés "aux copains et aux coquins" (une expression inventée par Mitterrand dans les années 1960), reste aussi celle qui a le plus dogmatiquement appliqué les principes néoconservateurs : déséquilibrer la puissance publique, faire plonger les comptes, supprimer des impôts et, symétriquement, des instruments d'action sociale. Comme le dit le personnage interprété par Louis de Funès dans "La folie des grandeurs" de Gérard Oury, "les riches, c'est fait pour être très riches, les pauvres pour être très pauvres". C'est la conception d'un puritanisme qui se croit religieux et qui règne Outre-Atlantique.
 
En France, évidemment, on regarde tout ça avec goguenardise : l'Amérique va mal ? Oh ... quel dommage ... (larmes de crocodiles).
 
Seulement des défauts, nous en avons nous aussi, et combien !
 
Par exemple, l'un des aspects de l'affaire de la Société Générale est de donner l'occasion de toucher du doigt la persistance d'un vieux mal français :le tout-État.
 
Daniel Bouton, président de la Société Générale, n'est pas un banquier. Ca vous étonne, que je dise ça ? Eh bien, j'insiste : ce n'est pas un banquier. Non, non, ce patron de banque n'est pas un banquier : c'est un inspecteur des Finances de l'État qui a pantouflé. Sa carrière est typique : membre du cabinet du ministre du Budget Alain Juppé, il devient directeur du Budget de l'État, poste auquel il est maintenu lors de l'alternance en 1988 par le nouveau premier ministre, Michel Rocard, et demeure en place jusqu'au départ de Rocard en 1991. Six ans plus tard, il prend la tête de la Société Générale.
 
C'est donc un de ces hybrides dont la France a le secret : un tiers politique (la partitocratie est plus feutrée en France qu'en Italie, mais réelle), un tiers fonctionnaire (les réseaux des grandes écoles !) et un tiers financier (dans une économie largement administrée par l'État, donc dépendante à la fois des politiques et des fonctionnaires, la boucle est bouclée). Ses commettants ne sont donc pas ses actionnaires, mais le complexe politico-administratif. De là la difficulté d'accepter sa démission, car c'est tout l'édifice qui se bouscule avec lui.
 
Alors disons ce qu'il faut dire et qui est valable partout, même en Amérique, même en France : du point de vue économique et comptable, il n'y a pas dix façons de gérer l'État, il n'y en a même pas deux, il n'y en a qu'une : la gestion prudentielle. Comme celle-ci est glaciale, il faut y ajouter la seule vertu qui ait un sens en politique une fois admise l'honnêteté prudentielle : la générosité. Et enfin, parce que nous n'avons pour le moment en tout cas qu'une seule planète à notre disposition, il faut s'imposer les critères du développement durable.
 
Et ces préceptes de gouvernance, qui ne sont pas exclusifs de l'idée d'une économie encore plus sociale et solidaire, sont valables aussi pour les collectivités locales.
 
C'est sur quoi je souhaite donc conclure : nos collectivités sont très mal gérées, n'importe comment, soit au nom de dogmes politiques discutables, soit par incurie ou incompétence, soit par prévarication, elles ont une situation financière désastreuse (les communes, en moyenne s'améliorent cependant un peu, mais c'est au prix d'une flambée de l'endettement des structures intercommunales). Le MoDem pourrait peut-être tenter de jouer là le rôle d'avertisseur qu'il a joué pour la présidentielle, au cours de la campagne municipale et cantonale. Chiche ?

28/01/2008

Municipales : le MoDem, un parti décevant ?

À force de vouloir à tout prix faire des élections municipales un concours de terre-à-terre, le Mouvement Démocrate finit par y jouer à contre-emploi.
 
En effet, ce qui a fait le score de François Bayrou en avril dernier et ce qui a encore porté le score de nos candidats aux législatives de juin, c'est, avec le vote citadin, un souffle, un espoir, une nouveauté, une élévation, un progrès.
 
Hélas, trois fois hélas, avec une campagne planplan dont le mot d'ordre est "barre à l'égout toute", notre mouvement oublie ce qui l'a fait naître.
 
Il n'est pas vrai que les gens qui vivent dans les villes soient forcément, inéluctablement et invariablement, cramponnés à leurs poubelles et à leurs crottes de chiens. Il n'y a pas que ça dans la vie : un candidat orange doit être capable d'en dire un peu plus, d'exprimer une flamme, une espérance de politique autrement.
 
La déception, qui s'est exprimée tout l'automne sur de très nombreux blogs, et qu'on lit encore sur ceux qui persistent, cette déception de ceux qui ont attendu que Bayrou soit en mesure de prolonger sa profession de foi laïque de la présidentielle, cette déception paraît gagner les électeurs. Et c'est logique.
 
Car ce que les électeurs connaissent, ce sont les mêmes impasses locales que celles qu'ils ont dénoncées à l'échelle nationale en votant pour Bayrou en avril. Les blocages sont les mêmes.
 
Et j'irai plus loin : en refusant de donner une portée nationale à sa campagne, Bayrou se condamne à laisser le bénéfice de l'opposition à Sarkozy à la gauche, ce qui est tout de même un comble, étant donné les compromissions de gens de gauche avec la droite.
 
Lors de l'élection partielle de Chartres, hier, le MoDem garde le même score qu'en juin, mais perd 4 points en ville, qu'il gagne à la périphérie. On a donc l'électorat du MoDem citadin qui s'en va et le vieil électorat UDF rural qui revient au galop, scandalisé par les frasques du présipode Sarkopieux. Dans les Hauts-de-Seine, pas de monde rural pour contrebalancer le choc ; résultat, 3,7 point de moins (soit plus d'un tiers).
 
Deux cas ne font peut-être pas une généralité, mais c'est au moins l'occasion de réfléchir. Allons, François, n'oublie pas que tu as incarné l'espoir. Ils t'attendent. 

Municipales, Paris XIIe : début de la campagne de Corinne Lepage.

27/01/2008

Municipales : Bayrou a besoin d'au moins 500 maires.

L'inconvénient de la liberté, c'est qu'elle nous met rarement en tête.
 
Il faut le dire.
 
Le Mouvement Démocrate va conserver des mairies, un certain nombre de maires ex-UDF sont toujours là. Mais combien de maires d'autres sensibilités politiques sont venus ? Combien de nouveaux maires allons-nous avoir ? Mystère.
 
Or des maires, il en faut au moins 500 pour se présenter à l'élection présidentielle.
 
Voilà sans doute qui éclaire un peu les choix actuels et récents de Bayrou.
 
Mais qu'on ne s'y trompe pas : si nous n'avions pas ces 500 maires, n'importe quel autre candidat que lui se trouverait dans la même difficulté. En vérité, le MoDem cesserait pratiquement d'exister comme formation politique capable de peser sur les enjeux nationaux.
 
Bichonnons donc nos maires. 

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04/01/2008

Énergies nouvelles : un plus du MoDem pour les municipales ?

Alors que la campagne municipale parisienne se déploie mollement dans une indifférence explicable, je suis frappé de l'absence du thème des énergies nouvelles du débat politique. Non seulement à Paris, mais un peu partout.
 
À Paris, c'est d'autant plus paradoxal que les Verts ont fait partie de la majorité municipale sortante, à laquelle ils ont eu l'intention d'imposer certaines de leurs vues.
 
Or on a beau chercher un bond spectaculaire des énergies nouvelles dans la capitale depuis 2001, on ne le trouve pas. On a l'impression que la voix des élus verts s'est limitée à exiger ... ce qui était déjà prévu, c'est-à-dire la réduction de la circulation automobile dans les rues parisiennes.
 
Je rappelle que cette politique-là date de la fin du troisième mandat Chirac et que toute la mandature Tibéri a déjà été émaillée par le recul de la circulation des véhicules individuels au profit des transports en commun, notamment par la création de couloirs d'autobus en sites propres sur lesquels les bicyclettes étaient plus ou moins encouragées et, comme adjoint au maire du XVIe chargé des sports, je peux témoigner de nombreuses discussions sur le dessin des axes cyclables qui ont débouché pour certaines dès la fin de Tibéri, pour d'autres après son départ forcé.
 
Loin de moi l'idée de nier l'ampleur qu'a prise cette politique sous Delanoë : chacun la constate. Et les tentatives de la droite d'en dénoncer les inconvénients ne semblent rencontrer qu'un écho faible, ce qui doit en prouver le succès.
 
Seulement, hors de cet effort, rien.
 
On cherche en vain la politique volontariste permettant d'améliorer l'air de Paris en substituant des énergies renouvelables aux chaudières à pétrole. Il y a, bien entendu, et depuis trente ans, le chauffage urbain, basé sur la récupération, mais ce n'est pas à proprement parler une énergie renouvelable et surtout, ce n'est pas neuf, ce n'est pas du Delanoë.
 
Et si, au lieu de la mièvre campagne actuelle du MoDem parisien (enracinée dans les thèmes qui ont porté seulement Bayrou en 2002 à ... 6,5% des suffrages...), on lançait une croisade pour le photovoltaïque, pour le chauffage solaire, pour la géothermie, tous domaines où la Ville de Paris, tant par ses incitations fiscales que par le poids de ses commandes publiques, pourrait jouer un rôle moteur et décisif ?
 
Ca aurait une autre gueule, non ? 

31/12/2007

L'air breton.

On ne parle que des élections municipales, par ici. Voilà bien ce qui fait bouger les gens : le carrefour, les poubelles, le PLU, l'installation des enfants sur un terrain du bourg, la transmission des générations.
 
Je parlais l'autre jour d'Ambroise Guellec, ancien secrétaire d'État centriste passé à l'UMP. Il vient d'annoncer qu'à 67 ans, il était temps pour lui de prendre sa retraite et il souhaite bon vent à une équipe fort rajeunie et renouvelée pour les municipales de Pouldreuzic. Chapeau l'artiste. D'autres devraient bien en prendre de la graine.
 
J'ai parlé aussi ici de Raymond Barre : il était pour le mandat unique non renouvelable, partant du principe que c'est pour se faire réélire que les élus les mieux intentionnés s'abandonnent à de lourds compromis qui finissent souvent en compromissions.
 
Pas à pas, les équipes de candidatures se publient. L'extrême gauche est en avance en général. Mais le MoDem a fourni de nombreuses précisions. Quant à l'UMP, la stabilité prime chez eux, sauf donc chez le vieil Ambroise.
 
L'oncle d'Ambroise Guellec, l'abbé Guellec, fut recteur de la paroisse de Combrit, où je me trouve, durant une douzaine d'années, du début des années 1970 à celui des années 1980. C'était un poste très éminent dans la hiérarchie catholique locale. Il avait donc droit à d'autres prêtres pour le seconder aux fêtes carillonnées.
 
Il aimait que les cérémonies fussent savoureuses et colorées, il choisissait, parmi le catalogue fourni par l'évêché, des chants sonores et enlevés et menait lui-même ses ouailles dans le cantique. Il avait une allure de chanoine, les joues pleines, le teint épicé, le sourcil broussailleux et l'oeil mobile. Tout le contraire d'un contemplatif.
 
À la fin de son mandat ordinaire de douze ans, il crut pouvoir s'incruster (ce qui aurait d'ailleurs plu à ses paroissiens) mais il alla un peu loin dans sa campagne en refusant de sonner la cloche de l'église paroissial lorsque le maire d'alors (à vrai dire peu sympathique et élu par malentendu pour débarrasser la commune de son prédécesseur qui passait pour un fou mégalomane qui rêvait d'implanter un second La Baule sur notre dune sauvage), venu du PSU au PS, fut élu conseiller général. L'évêché le transféra dans une petite paroisse pour le rappeler à son devoir d'humilité et il finit sa carrière dans un presbytère mité et miteux.
 
Trois ans plus tard, son neveu devenait cependant député du coin. Le neveu en question ressemble à l'Ankou, ce long personnage qui passe en Bretagne pour faucher les âmes des morts. Et autant l'oncle abbé avait le visage rondouillard et le geste truculent, autant le député paraissait austère et grave.
 
Le neveu d'Ambroise Guellec, Jean, a fait partie du cabinet de Bayrou à l'Éducation nationale au milieu des années 1990. C'était alors un compagnon chaleureux et créatif, il aurait volontiers participé à l'aventure des municipales parisiennes en 2001 mais ni lui ni moi n'avons réussi alors à convaincre les autorités de feue l'UDF de se lancer dans l'entreprise d'une liste autonome.
 
Depuis ce temps, Jean Guellec a fait partie des grosses têtes du commissariat au Plan, aujourd'hui supprimé. Puis il a fondé une famille, ce qui est toujours une bonne idée. La dernière fois que ke l'ai vu était la dernière élection interne parisienne de feue l'UDF.

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20/12/2007

Exercices démocratiques en progrès.

Après les votes contestés d'Angers et de Rouen, François Bayrou a décidé de s'investir personnellement dans les scrutins locaux qui doivent décider des têtes de listes pour les élections municipales de Strasbourg (le vote avait lieu ce soir, je n'en ai pas encore le résultat) et de Perpignan (ce sera samedi).
 
Son déplacement était nécessaire à la fois pour tranquilliser les adhérents sur la sincérité du vote et pour organiser l'articulation en un seul des projets jusque-là concurrents.
 
C'est pour moi l'occasion d'évoquer un souvenir politique.
 
Lorsqu'Alain Poher puis René Monory étaient présidents du Sénat, la période qui précédait toute élection importante était consacrée à recenser les candidatures de partout au sein même du cabinet du président du Sénat et lorsque deux personnalités d'importance comparable se confrontaient pour une même investiture municipale, cantonale ou régionale ou autre, un missus dominicus était vite dépêché sur place pour rencontrer les deux impétrants, entendre leurs arguments et leur garantir une solution. Ensuite, l'info remontait jusqu'au somnolent palais du Luxembourg qui devenait soudain une ruche bourdonnante et assez vite une formule de proposition redescendait, adaptée à la situation : soit qu'il s'agît d'intérêt politique, soit qu'il s'agît d'intérêt philosophique, soit qu'il y eût autre motif et autre moyen, il y avait toujours un moment où l'on parvenait (en fonction des moyens disponibles) à promettre à l'un un poste de conseiller général, à l'autre une fonction de conseiller régional, une future investiture assortie d'une responsabilité importante à court terme, bref, on arbitrait et il était très rare que l'équilibre ne fût pas trouvé. 
 
Il n'y a guère qu'en Bretagne que les têtes dures résistassent parfois. C'est ainsi qu'on a vu s'étaler sur une bonne décennie le suicide collectif des centristes par le duel fratricide des "rivaux de Painful Gulch" modèle finistérien : Ambroise Guellec et Jean-Yves Cozan.
 
Le second détestait à ce point le premier qu'en 1986, lorsqu'il fut chargé de porter la liste de candidature collective des législatives (alors à la proportionnelle) à Paris, il corrigea, dit-on, la liste négociée, sur un coin de table, comme ça, dans le train, pour en évincer son rival qui se retrouva ainsi ... secrétaire d'État à la Mer (il fallut bien le "repêcher").
 
Plus tard, lors d'une élection sénatoriale, ils réussirent si bien à se diviser qu'alors que l'UDF disposait largement d'assez d'élus pour faire élire un sénateur (mais pas deux), elle n'en eut aucun.
 
Heureusement, les génération suivantes n'ont pas montré la même intransigeance : la fille de Jean-Yves Cozan est d'ailleurs investie comme tête de liste à Quimper, chef-lieu du département.
 
Le paradoxe, c'est qu'Alain Poher, comme son nom l'indique, était breton et très attentif à la Bretagne. On dit même que c'est lui qui fit les démarches nécessaires à l'élection du Vitréen Pierre Méhaignerie lors du congrès centriste de Versailles en 1982. Il ne put cependant jamais réconcilier les héritiers finistériens d'Alphonse Arzel et d'André Colin...
 
Mais ce fut l'un des rares cas d'échec des missi dominici du président. 
 
Il arriva une fois que cette stratégie bien huilée ne se déploya pas. C'était en 1998.
 
René Monory était désormais malade. On finissait même par croire que c'était la résidence du président du Sénat qui faisait ça : Poher avait passé plusieurs années de présidence à peu près aveugle, assez absent, très faible. Monory était entré en fonction en pleine santé mais au bout de deux ou trois ans, on vit des excroissances bourgeonner autour de sa tête, comme des furoncles, et il parut subitement très vieux.
 
À cette époque, son directeur de cabinet se nommait Jean-Dominique Giuliani. Comme son nom l'indique, il était corse. Il se promenait avec une immense sauterelle aux jambes interminables, aux yeux très bleus et au regard piquant.
 
Nous étions assez reconnaissants à Monory (et par voie de conséquence à Giuliani qui auparavant avait occupé la fonction de secrétaire général du puissant groupe de l'Union Centriste majoritaire dans l'intergroupe UDF, alors majoritaire à lui seul à la Haute Assemblée) d'avoir sauvé cette présidence en tordant le cou à Pasqua.
 
Car en 1992, le président Poher étant bon pour une résidence médicalisée où il a d'ailleurs fini ses jours, et Jean Lecanuet étant déjà malade de son cancer de la peau (provoqué dit-on par un excès de ces UV qui lui donnaient l'air toujours en vacances), le vrai patron de la boutique sénatoriale était Pierre Bordry, directeur de cabinet du président du Sénat.
 
Or Bordry (qui s'occupait il y a peu en 2007 de l'agence anti-dopage, modeste sinécure pour un homme autrefois si puissant), je ne sais ni comment ni pourquoi, avait fini par se laisser gagner par l'amitié ou en tout cas la fidélité pour Jacques Chirac. Il agissait donc pour qu'un chiraquien prît la tête du Sénat.
 
Il fallut une manoeuvre assez subtile pour l'en empêcher. Et Giuliani dirigeait cette manoeuvre en 1992.
 
Hélas, en 1998, Bayrou venant de faire une OPA sur l'UDF qui avait implosé dans les suites des élections régionales sur la stratégie d'alliances avec le Front National, l'élection sénatoriale de septembre ne vit pas l'activité habituelle de la présidence du Sénat : il n'y eut aucun missus dominicus, l'activité extraordinaire manqua, les candidats fratricides s'arrachèrent les yeux sans arbitrage, l'UDF perdit beaucoup de sénateurs et finalement, ce fut le terne mais fidèle Christian Poncelet, tout grisâtre et fruste qu'il fût, qui prit la présidence du Sénat, l'acquérant pour longtemps au RPR et à ses succédanés.
 
Pourquoi parler de tout ça ?
 
Mais parce que les candidats ont un investissement affectif et personnel très fort dans leur candidature. Sans ces arbitrages qui leur permettent à la fois de garder la raison et parfois de sauver la face, ils peuvent être amenés à faire n'importe quoi. Au moment d'un vote démocratique qui peut être occasion de division et de frustration, l'accompagnement peut permettre de faire que travaillent ensemble ceux qui seraient tenter de poursuivre l'affrontement.
 
Je suis donc content que Bayrou, plus jeune et moins équipé qu'un président du Sénat, ait décidé d'évoquer cette mission et de faire du dominus son propre missus dominicus.
 
C'est le gage d'une réussite que chacun souhaite.
 
Dernière minute : Je félicite Chantal Cutajar qui a gagné la primaire par 143 voix contre 114.

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18/12/2007

Quitterie Delmas l'une des "femmes de l'année 2007" pour VSD !

Le numéro de l'hebdomadaire "VSD" paru vendredi dernier et que je viens seulement d'avoir entre les mains fait le portrait de celles qui, selon lui, sont les femmes de l'année 2007. Quitterie Delmas, c'est bien mérité mais c'est un événement, est parmi elles.

Joli petit article où Quitterie Delmas déclare : "Le net permet de bousculer le monde politique hostile au renouveau".

De fait, Quitterie Delmas dit une triple chose : il faut bousculer le monde politique hostile au renouveau, le net le permet, il y a un renouveau.

Tout d'abord, il y a un renouveau, c'est vrai : combien de fois lis-je sur les blogs à propos des municipales "Ici, la population a changé, de nouvelles catégories se sont installées". On le lit aussi dans la presse à propos de la tentative de Clémentine Autain de s'implanter à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, dans une ville autrefois populaire seulement et progressivement colonisée par la nouvelle hantise de la presse et des intelligences françaises : le BoBo.

Il s'agit d'une population jeune et active, désireuse de s'impliquer dans la vie de la cité, de faire bouger les choses. 

Leur irruption, on l'a vue aussi lors de la dernière présidentielle où l'afflux de nouveaux électeurs a porté la participation à un niveau jusque-là jamais atteint, soufflé d'ailleurs retombé pour les législatives où les vieux jeux sclérotiques de la pseudo-opposition droite-gauche s'étalaient avec complaisance.

Car le monde politique, lui, en est encore aux jeux anciens, il faut donc le bousculer.

Caricatural est à cet égard le repli frileux des "nouveaux centristes" qui ne sont ni nouveaux ni centristes et dont l'idéologie centrale est bien que le passé dure dans le présent au lieu que le présent prépare l'avenir en commençant à y ressembler.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, ils ne sont pas les seuls. Tous ceux qui détiennent un pouvoir, une autorité, qui occupent une fonction, exercent une mission, n'ont qu'une angoisse : qu'on la leur prenne. Et un nouveau, c'est un appétit de plus à satisfaire avec un gâteau qui, lui, n'a pas grandi.

C'est pourquoi depuis des décennies, le jeu politique d'un vieil arbre consiste à tuer les jeunes pousses.

Or François Bayrou, lui, qui commence certes à devenir un vieil arbre après avoir été longtemps une jeune pousse, a bien compris à la fois que la France changeait et que l'offre politique (le personnel politique en particulier) si on voulait être à la fois démocrate et efficace se devait de refléter ce changement. Il a donc lancé ce mouvement par le premier de ses 3 R : le Renouvellement.

Hélas, dans sa propre famille politique, la raison triomphe lentement et il faut donc en semer l'idée, c'est ce que permet de faire le net.

Le net, la toile, permet d'abord une circulation de l'information en temps réel.

Samedi matin, lorsque des militants rouennais se sont assemblés pour un vote discuté sur la stratégie municipale du MoDem, on savait partout dans le monde avant midi le résultat du scrutin. Les réactions pouvaient pleuvoir dans l'après-midi même.

Le net permet donc aussi une mobilisation ultrarapide et quand il s'agit de composer des listes de candidatures militantes pour l'élection du Conseil National du MoDem, c'est encore par le net que ça se passe.

Quand enfin, comme à Périgueux, des militants sont offusqués de l'attitude de leurs élus qui vont à la soupe, c'est par Internet qu'lls se rassemblent pour composer une liste de candidature aux municipales et c'est par Internet que Génération Démocrate, foyer lyonnais de la gauche du Modem, les "investit" de son soutien.

En vérité, le net permet tout cela mais ce qui le permet avant tout, c'est la liberté des acteurs, leur autonomie. Et de ce point de vue-là, la très libre Quitterie Delmas est exemplaire et son blog a servi de référence à bien des militants et à bien des observateurs durant la dernière campagne présidentielle.

L'article de VSD suggère qu'elle "sera peut-être investie par son mouvement pour les municipales". Elle a d'abord indiqué qu'elle ne voulait pas être candidate, préférant se consacrer à la construction du MoDem. Mais on lui en a fait instance, car le MoDem a besoin de têtes de listes médiatiques dans les arrondissements.

Elle a souligné qu'en aucun cas elle ne se présenterait dans un autre arrondissement que celui où elle réside. 

Gageons donc qu'elle accepte. Les habitants du XIIIe arrondissement de Paris auront bien de la chance.

Les tartuffes ("Mourir pour des idées..." 2).

Il est triste de constater qu'on s'est trompé sur les gens. L'inénarrable Jean-Christophe Lagarde vient de glapir qu'on lui avait massacré son UDF.
 
Que n'est-il venu le dire à la tribune du conseil national de l'UDF qui au mois de mai dernier a voté à la quasi-unanimité la création du Mouvement Démocrate ! Mais non : alors, il avait besoin d'entretenir le flou sur l'investiture, pour qu'on le laisse touiller en paix sa vilaine tambouille de traîtrise. Il nous a donc envoyé son épouse, la sympathique Aude, qui nous a juré, promis craché, qu'il n'avait pas changé et que bien sûr il avait l'intention de "rester".
 
Farceur. Tartuffe.
 
On voit, ici ou là, fleurir des critiques contre l'alliance faite par Bayrou à Bordeaux. Juppé a été condamné pour fait de corruption, tout le monde le sait. Et s'ils critiquent cette alliance au nom de l'éthique, ils critiquent aussi le choix (d'ailleurs discutable) des instances locales du MoDem en Seine-Maritime de soutenir le maire de Rouen Albertini (il est à droite, fi donc ! cela dit, j'espère que Bayrou va s'intéresser à ce cas) et la tentation fortement exprimée par les instances locales du MoDem à Lyon de s'allier avec l'ex-garde des sceaux Perben (il est vrai allié lui-même avec les "millonistes", ce qui est inacceptable à mon avis).
 
Que veulent-ils ? Au nom de la morale, des alliances systématiques du MoDem à gauche.
 
À gauche ? Mais alors, que ne critiquent-ils avec la même éloquence l'investiture donnée par le Parti Socialiste à Henri Emmanuelli qui a, lui aussi, été condamné pour faits de corruption !
 
Farceurs. Tartuffes.
 
Il ne fait aucun doute que les électeurs du MoDem sont sensibles aux principes éthiques. C'est très certainement le coeur de leur engagement ou de leur vote. C'est au nom de ces principes qu'ils ont approuvé le "ni droite ni gauche" qui renvoyait dos à dos les deux systèmes de prévarication. C'est au nom de ces principes qu'ils approuvaient, dans le programme de François Bayrou, la notion de justice indépendante et de troisième pouvoir. C'est au nom de ces principes qu'ils voulaient une limitation plus sévère du cumul des mandats. C'est au nom de ces principes qu'ils voulaient que la presse soit désormais indépendante.
 
Seulement voilà, pour la gauche, indépendant signifie "de gauche".
 
On l'a vu encore récemment, lorsque Ségolène Royal a adressé un mail pressant aux dizaines de milliers de membres (ou ex-membres) de son réseau Désir d'Avenir, pour les engager à soutenir financièrement une initiative qui permet, selon elle, de créer un média enfin indépendant, Mediapart, fondé certes par Edwy Plenel, un vrai journaliste, mais dont la cheville ouvrière, le sypathique Benoît Thieulin, n'est autre que l'ex-directeur de sa netcampagne présidentielle. Ce média est donc indépendant parce qu'il est contrôlé par... ses amis.
 
Farceuse. Tartuffe.
 
En vérité, il faudra bien que les adversaires du sarkozysme s'unissent à un moment ou un autre, de Royal (voire Emmanuelli) à bien des gaullistes pour lesquels Juppé est parfois une référence sinon morale du moins politique, en passant bien sûr par Bayrou et le sémillant MoDem.
 
Il faudra le faire sans sacrifier de principe, cette fois, mais dans le respect de chacune des natures politiques considérées.
 
La gauche ne peut ainsi pas vouloir que le MoDem soit la gauche, car elle y perdrait aussitôt le bénéfice de l'alliance qu'elle ferait. On ne peut s'allier qu'avec ce qui est différent de soi.

09:30 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, municipales, PS, Royal, Juppé | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

16/12/2007

Listes MoDem.

Ouf, l'émotion est grande en ce moment sur la toile bayrouiste autour des investitures pour les prochaines municipales.

Dans un esprit de clarté, je rappelle donc les décisions officialisées pour les plus grandes villes :

listes autonomes :

Paris, Marseille, Lyon (Bayrou lundi), Toulouse, Rennes, Strasbourg, Aix-en-Provence, Saint-Étienne, Boulogne-Billancourt, et j'en oublie certainement.

Il y aura liste commune avec l'UMP à Bordeaux.

Le reste concerne des villes de moindre importance, majoritairement dotées de listes autonomes, voire transversales comme à Pau et à Arras.

Cette affaire est une nouvelle occasion de regretter les procédures lourdes des partis politiques. Comme le dirait le Coluche italien Beppe Grillo, relayé par Quitterie Delmas, il vaudrait mieux que les citoyens soient candidats directement, mais dans une logique de moindre mal, le MoDem sauve les meubles, avec encore difficulté d'ailleurs, et sans illusion.

Pourvu que cela fasse progresser la démocratie.

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15/12/2007

Pas de Paname pour Panaf.

Autour des adhérents de feu le groupe Paris Libre (menés par le maire du XVe Galy-Dejean), une fronde gronde à l'UMP de Paris, comme le révèle l'AFP hier.
 
En effet, quatre conseillers de Paris sortants se sont réunis avec des délégués de plusieurs arrondissements : outre le XVe, donc, le VIIe où le parachutage de Rachida Dati ne passe pas, le XIIe où celui de Cavada irrite aussi, le Ve où l'inamovible Jean Tibéri lasse la patience de plus d'un militant, le Xe, le XVIIIe (ancien arrondissement d'Alain Juppé) et le XXe en particulier.
 
La multiplication des dissidences souligne la faiblesse de la candidature Panafieu, dont les sondages demeurent difficiles, et remet en cause le leadership du président de la fédération UMP de Paris, ancien bras droit d'Édouard Balladur, le député Goujon.
 
Françoise de Panafieu paraît ainsi de moins en moins en situation de conquérir la mairie.
 
Et comme le MoDem n'est pas encore en situation non plus de lui faire de l'ombre - il lui manque encore des candidats et en particulier d'avoir présenté ses têtes de listes par arrondissement (et donc d'avoir parachevé la procédure démocratique interne) -, pour Bertrand Delanoë, l'élection ressemble de plus en plus à un billard. Attention aux trop beaux succès : ils préludent souvent à des déconvenues.

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10/12/2007

Le MoDem enraciné.

L'élection législative partielle de Sarcelles-Villiers le Bel-Arnouville-Garges est difficile à interpréter en termes généraux, tant l'abstention en semble la première victorieuse. Et cependant, elle vaut comme un sondage grandeur nature sur une population représentative qui a répondu aux mêmes questions six mois plus tôt.
 
Tout d'abord, les scores des deux principaux candidats sont comparables, 38-37. Mais en juin, l'UMP, sur la vague sarkozyste, devançait le PS. Cet ordre s'est inversé.
 
Ensuite, le MoDem, qui existait peu, n'a pas percé, mais sa représentativité se stabilise : 3,3 en juin, 3,05 en décembre. Score particulièrement faible, cette circonscription est celle où le MoDem a fait son score le plus faible. Pas de miracle donc, hélas, pour nos amis Cadiot et Menzel.
 
Enfin, la remontée du Front national est spectaculaire, de 4 à 7 si j'ai bien lu, et c'est là l'événement : le sarkozysme ne parvient pas à conserver l'électorat d'extrême droite qui commence à revenir à sa source. Il est vrai que l'électorat pied-noir, représentatif à Sarcelles, a pu être agacé par la visite de Sarkozy en Algérie. Et la crédibilité du gouvernement pour maintenir la paix sociale est entamée par les événements de Villiers le Bel, qui expliquent certainement une autre part de ce revirement.
 
Toujours est-il que le score stable sur un échantillon restreint permet de supposer que la sociologie électorale du mouvement est stabilisée elle aussi.
 
C'est ce qu'indiquent les autres élections partielles qui ont émaillé l'automne.
 
Cette stabilisation semble se faire sur le pied des législatives, ce qui est un point de départ (un peu plus de 8% en moyenne dans les circonscriptions où le MoDem a présenté des candidats).
 
À Paris, où la moyenne des MoDem aux législatives est supérieure à 10%, Marielle de Sarnez sait donc ce qui lui reste à faire pour s'adresser à cet électorat naturel du mouvement qui lui a donné son investiture. Si elle trouve les bons mots et les bons visages, le MoDem pèsera dans le futur conseil de Paris. 

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08/12/2007

Bayrou - Sarkozy, un combat à mort.

Un très proche de Bayrou me confiait, le soir du congrès funéraire de l'UDF que "le combat pour la survie n'est pas fini". Comprendre que cette lutte entamée en 2002 (création de l'UMP) pour la survie d'une famille démocrate autonome se poursuit. Elle paraissait couronnée par le score éclatant d'avril 2007 qui semblait la mettre à l'abri, mais au contraire, la violence de la réaction de l'adversaire à cette preuve de pertinence (un bon score sans promesses fallacieuses ni mensonges électoraux prouve qu'on dit des choses justes qui justifient l'existece d'un mouvement) atteint un paroxysme : débauchage de députés européens (dernier en date : Bourlanges qui démissionne du parlement européen en cédant la place à une adjointe de Robien), pressions sur tous les élus, Michel Mercier en particulier, le plus vulnérable parce que le plus puissant, et celui dont Bayrou lui-même dit qu'il est "un ami". On n'est jamais trahi que par les siens. Mercier jusqu'ici a tenu bon. Le pourra-t-il longtemps ?
 
Car la férocité de Sarkovore est sans limite, allant jusqu'à soutenir le maire sortant de Pau, affilié au Parti Socialiste, sans donc la moindre logique politique autre que l'acharnement contre l'insoumis.
 
Insoumis Bayrou, pétri de défauts mais obstiné et intraitable adversaire de ce qui fait l'argument vedette de Sarkozy : tout s'achète. Non, tout ne s'achète pas et Bayrou en est la preuve vivante.
 
Lui seul ?
 
Ses militants avec lui en tout cas.
 
Mais les élections municipales vont constituer une terrible épreuve pour eux.
 
La consigne de l'adversaire est simple : écraser l'infâme en lui ôtant toute visivilité électorale. Donc pas de listes autonomes du MoDem là où il pourrait faire un bon score.
 
Alors Sarkozy fait son marché et fait miroiter partout des sucettes en or, en platine, serties de diamant, tout pourvu que Bayrou se retrouve seul, faible, mortel.
 
Pour Bayrou, cet effrayant siège est l'épreuve du feu, peut-être la plus importante. S'il y survit, qui pourra l'arrêter ?
 
Il est réellement et définitivement dans la démarche du tout ou rien. 

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04/12/2007

Lyon : une élection sans MoDem ?

Le retrait annoncé par Azouz Begag ce soir à l'émission de Michel Denisot ne paraît pas être une bonne nouvelle pour François Bayrou. En effet, le concurrent de Begag dans la course à l'investiture MoDem a la réputation tenace de vouloir faire liste commune avec Dominique Perben pour l'élection municipale dès le premier tour.
 
Certes, la situation lyonnaise est complexe : Michel Mercier, sénateur du Rhône, trésorier du MoDem, est aussi le président du conseil général de ce département. Pour lui, l'enjeu des municipales se conjugue d'une élection cantonale à haut risque. Et comme par ailleurs il a été reçu à l'Élysée par le capitaine du Titanic, le président Sarkozyme glouton, eh bien tout est compliqué.
 
Tout se passe comme si la mort de Raymond Barre, l'été dernier, avait sonné le glas d'une certaine génération politique rhodanienne (voire rhône-alpine). Le défunt et ancien premier ministre n'avait-il pas tout fait lui-même pour que sa ville fût dirigée après lui par son actuel maire, M. Collomb ? Au milieu de ce gué, une pluie diluvienne tombée du nuage Sarkomulus semble devoir noyer les enfants du barrisme.
 
Le retrait de Begag se fait sur fond de sondages qui se sont détériorés, il faut le reconnaître aussi. La campagne interne, très virulente, a-t-elle nui à la visibilité d'Azouz Begag ? Ses électeurs ont-ils été récemment impressionnés par le déculottage en règle (un de plus) de Sarkozip en Algérie ? Le président de la république commence à se faire une spécialité de manger son chapeau, comme s'il trouvait ça digeste.
 
Quoiqu'il en soit, le retrait d'Azouz Begag n'est pas une mauvaise nouvelle pour Gérard Collomb. Ce n'en est pas une bonne pour Dominique Perben car malgré l'absence de Bruno Gollnisch, il n'a qu'un faible espoir de conquérir la ville qui fut capitale des Gaules. Si le choc est frontal, droite contre gauche, sans MoDem, avec une faible extrême droite, la gauche l'emportera facilement. Chirac, en pensant tuer le centre en 2002 par la création de l'UMP, a fait le lit de sa double défaite régionale et européenne de 2004.
 
Précision :  grâce aux commentaires de cette note, il est maintenant clair que le MoDem présentera sa liste à Lyon et je m'en réjouis.

20:50 | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, municipales, Lyon, Begag | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

24/11/2007

Pour la vertu municipale.

Mercredi soir, je suis allé dîner chez un cousin dans le XXe arrondissement, à l'autre bout de Paris. À court de métro et trouvant le trajet un peu long pour la bicyclette, étant donné le froid vif qui régnait, j'ai pris un taxi. Le chauffeur, âgé d'une trentaine d'années, dont les parents devaient être venus d'Algérie avant sa naissance, m'expliqua qu'il venait de débuter dans la profession après avoir été livreur pour le journal "Le Monde", qu'il jugeait un patron odieux. Il se félicitait de son nouveau métier. Et, de fil en aiguille, il en vint à évoquer ceux qui, au lieu de se battre comme lui, préfèrent vivre dans l'assistanat. Il relata un reportage qu'il avait vu un peu plus tôt à la télévison, sur un chômeur qui touchait une indemnisation depuis des années sans travailler jamais. Je l'interrompis, un peu agacé :
 
- Mais ça, c'est ce que dit la télé. Et vous, est-ce que vous en connaissez, des gens qui vivent comme ça ?
 
- Oui, dans ma cité, il y en a un.
 
J'eus envie de faire remarquer qu'un sur une cité, c'était peu.
 
- Il y en a un, poursuivait-il : il est au RMI. L'APL (Aide Personnalisée au Logement) couvre son loyer à 50 Euros près... Il touche en plus des bons alimentaires, 50 Euros par semaine.
 
En somme, concluait-il, il vit très bien et ne voit pas pourquoi il devrait travailler.
 
À sept Euros de nourriture par jour, ce n'était évidemment pas un gourmand.
 
Une jeune femme que j'avais rencontrée dans un café m'avait fait lire le manuscrit de son roman, avant l'été, qui évoquait d'autres situations où les municipalités en font trop : il s'agissait de grands dadets auxquels les villes, quoiqu'ils fussent français, offraient des voyages collectifs dans leurs pays dits d'origine, dont ils ne parlaient cependant pas la langue et où leurs séjours étaient le plus souvent écourtés, tournant au vinaigre. Elle estimait, du haut de son expérience d'assistante sociale banlieusarde de vingt-cinq ans, que les communes faisaient cela pour la paix civile dans les quartiers, l'été : il fallait tout simplement éloigner les jeunes, coûte-que-coûte.
 
Elle poursuivait sur les autres moyens utilisés pour choyer ceux qui ne travaillent pas.
 
C'est ainsi que je vois se dessiner, de jour en jour, le clientélisme municipal, une des corruptions les plus cyniques et les plus pernicieuses. Encourager les gens à la dépendance plutôt qu'à l'indépendance.
 
À l'autre bout de la chaîne, la vieille affaire Chirac a réveillé le souvenir d'un temps où l'argent coulait à flots sur le personnel politique, sur les journalistes, les syndicalistes. Mais aussi, à travers les marchés publics d'Île-de-France (et d'ailleurs) sur les entrepreneurs et, à travers des commissions d'intermédiaire, sur tout le monde politique, comme l'a révélé le procès : RPR, PS, PCF, libéraux du Parti Répubiicain, sur tout le monde en somme, sauf sur les centristes de feu le CDS.
 
À Paris, les vrais scandales n'ont jamais éclaté. Il faut dire qu'ils sont loin de ne concerner que le pouvoir politique et ses partenaires économiques.
 
Il s'agit par exemple des marchés de travaux publics. Je crois avoir déjà donné quelques pistes dans ce sens.
 
Je possède des devis de travaux dans des écoles datant des années 1990. La peinture d'un préau coûtait ainsi à la ville non moins de 150000 (cent cinquante mille francs). Je me suis toujours demandé avec quoi on peignait : avec de la feuille d'or ?
 
Il s'agissait d'une pièce ordinaire, dix mètres sur six, le devis ne mentionnait aucune particularité de support qui pût justifier ce devis extravagant.
 
La Ville de Paris était réputée pour ne jamais faire jouer la garantie décennale : en cas de malfaçon, c'était la ville elle-même qui finançait les réparations, comme à l'école maternelle de la rue Gros, dans mon XVIe arrondissement.
 
Les travaux coûtaient fort cher, vraiment.
 
Voici donc les deux extrémités du lourd travers qui déshonore tant d'équipes et d'administrations municipales : clientélisme et prévarication.
 
Il faut donc que les candidats aux municipales s'engagent à lutter contre ce double fléau.
 
À Paris, comme l'a démontré le livre "le marchand de sable" sur la gestion Delanoë, on n'a constaté aucun changement notable dans ce qui constitue le symptôme, la part visible de la réalité budgétaire : les montants budgétisés n'ont pas baissé et cependant on n'a pas constaté une forte augmentation de la quantité de travaux effectués.
 
La question vient donc tout naturellement à l'esprit : les pratiques ont-elles changé ?
 
Il faudra que Bertrand Delanoë réponde à cette question.
 
S'il ne le fait pas ou s'il ne convainc pas, il est évident que l'UMP sera mal placée pour le critiquer. L'existence d'une candidature MoDem prendra alors un sens d'autant plus fort et nécessaire.
 
Il pourrait en être ainsi dans bien des villes.
 
C'est pourquoi, plus que jamais, j'en appelle à la vertu municipale. 

10:20 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, municipales, Paris, Delanoë | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

21/11/2007

Une pétition contre le cumul des mandats.

Les municipales ne sont pas une élection comme les autres. Voici une pétition pour que l'édition 2008 soit l'occasion d'un déclin du cumul.
 
Ici

12:39 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique, municipales, Quitterie Delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/11/2007

Laurel et Hardy dans le XIIe arrondissement de Paris.

Pauvres habitants du XIIe arrondisement : après le désopilant et ridiculissime "avocat" Arno Klarsfeld, infatigable boute-en-train du rire malgré soi, les voici affublés du tandem zig-et-puce de la politique parisienne, le renégat Cavada et l'infatigable Christine-Marie-Chantal Lagarde, ineffable ministre de l'économie d'un gouvernement banqueroutier, capable de proférer des énormités telles que "l'essence est trop chère ? qu'ils aillent à bicyclette !", digne des ragots les plus cruels qui ont couru sur la reine Marie-Antoinette et ses brioches. Seulement, la phrase de Marie-Antoinette, elle, elle est apocryphe.
 
À vrai dire, le départ de Cavada du MoDem n'est pas une entière surprise : la façon dont l'ex-journaliste de la "Marche du siècle" avait évoqué ses perspectives dans le XIIe en tentant d'y imposer une liste commune MoDem UMP contre toute raison indiquait clairement que ce député européen avait déjà choisi d'abandonner Bayrou.
 
En vérité, je dois dire que la douche froide, me concernant et s'agissant de lui datait du soir du premier tour de la présidentielle : Cavada arriva au siège de l'UDF, positivant certes d'un argument incontestable : aucune famille politique n'avait, jusqu'à Bayrou, presque triplé son pourcentage de voix d'une élection générale française à l'autre ; mais aussitôt, il ajouta que, de toutes façons, Bayrou n'était pas prêt à assumer la présidence de la république.
 
Ah bon ? Alors pourquoi avoir fait sa campagne ? Où est la cohérence ?
 
Et d'ailleurs, le lendemain même, la presse spécialisée indiquait que France Télévisions avait pris une option contractuelle sur un nouveau cycle d'émissions de "la marche du siècle". Il semblait qu'il y eût eu là quelque chose qui tintait comme trente deniers, mais peut-être ai-je l'esprit mal tourné.
 
Toujours est-il que la campagne de Marielle de Sarnez pour le MoDem parisien démarre dans la clarification certes, mais dans l'épreuve. Gageons qu'elle saura rebondir.
 
Quant aux habitants du XIIe, ils sont autorisés à en vouloir à mort à l'UMP qui ne cesse de leur envoyer ses fonds de poubelle. 

19:40 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, municipales, Sarnez, Paris, UMP | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/11/2007

On veut des primaires !

Progressivement, l'idée du suffrage des adhérents pour la désignation des candidats du MoDem aux élections municipales progresse. Selon l'AFP, François Bayrou a en effet promis aux démocrates lyonnais l'organisation d'une consutation pour la désignation de leur candidat. Cette même solution se profile pour Marseille. Bayrou rejoint ainsi pas à pas la position de Génération Démocrate, relayée à Paris par l'excellente Quitterie Delmas, présente également dans l'initiative des Adhérents actifs.
 
Très bien. La démocratie ne se divise pas, il est juste de faire participer des adhérents qui souhaitent prendre leur part de l'action.
 
Mais pourquoi pas à Paris ? Pourquoi ne pas consulter les 6500 adhérents parisiens du MoDem ? Par quel escamotage ?
 
Alors je le dis : à Paris aussi, on veut des primaires.
 
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08/11/2007

L'injustice municipale : difficulté du second tour.

L'équation est simple : d'élection partielle en élection partielle, le MoDem s'enracine et conforte sa position au-delà de 10%, vers 12-13% en général. Donc si Bayrou et les adhérents du MoDem parviennent à bâtir ensemble un parti qui incarne l'idée que son électorat s'en est faite, il y a tout lieu de croire que le score du MoDem dans les principales villes et dans beaucoup de villes moyennes dépassera 10% au premier tour de la prochaine élection municipale.
 
Encourageant.
 
Mais après ?
 
Avec 10%, quel que soit le nombre de participants, les listes du MoDem seront en mesure de se maintenir au second tour. Très bien. Mais pour quoi faire ?
 
Il y a quatre hypothèses, en fait : 1 alliance systématique à droite, 2 alliance systématique à gauche, 3 alliance alternative à droite et/ou à gauche, 4 aucune alliance.
 
Faire alliance signifie que l'on considère que la droite et/ou la gauche sont fréquentables. C'est exprimer un esprit de compromis. Cela signifie surtout que l'on choisit d'être absent du second tour. Cela signifie que l'on accepte que notre programme puisse se fondre dans un autre. 
 
En maintenant au contraire nos candidats pour le second tour, notre message serait : droite et gauche, c'est la même chose, ou plutôt "ici, dans cette ville, droite et gauche c'est la même chose". Car maintenir notre liste reviendrait à refuser les deux alliances. Il faudrait le justifier. Il faudrait surtout en mesurer les conséquences.
 
Par exemple, à Paris, dans un arrondissement comme le mien, il y a treize conseillers de Paris et vingt-six autres conseillers d'arrondissement. Ce qui est important, ce sont les conseillers de Paris, seuls à siéger dans le double conseil (municipal et général) de Paris. Sur treize conseillers de Paris, en vertu de la loi municipale, sept sont acquis à la liste en tête. Reste donc six à se partager. En général, il n'y a qu'un tour, donc ces dernières années quatre partis pouvaient émarger au partage : l'UMP, le PS, le MoDem (enfin, l'UDF) et le FN. Il semble que ce dernier ait définitivement disparu du champ politique. Il ne resterait donc, par hypothèse, que trois formations : liste UMP et apparentés (NC, et DVD), liste MoDem (qui a devancé le PS dans les deux circonscriptions aux législatives), liste PS et apparentés (PCF, Verts etc). On peut estimer que le résultat, si l'UMP ne détourne pas ses électeurs de voter pour elle, serait : UMP 70%, MoDem 12%, PS 12%. Donc voyons comment se répartiraient les six élus.
 
Le calcul exact est assez compliqué, en raison des méthodes (plus forte moyenne ou plus fort reste) qui font de la proportionnelle affaire de spécialiste. Je me contenterai d'une simulation "à la louche".
 
70% de 6 font 4,2. Il y aurait donc sans doute un élu MoDem et un élu PS. Tant mieux, quoique nous ayons deux sortants élus sur liste commune avec l'UMP.
 
Mais dans les quartiers où il y aura un second tour, que feront nos électeurs ? Combien en perdrons-nous ? Quelle sera notre capacité à fédérer les électeurs des listes incapables de se maintenir au second tour ? On voit qu'il faut nettement plus de 10% pour avoir au moins un élu de premier rang dans un grand arrondissement, mais il en faut beaucoup plus dans les petits arrondissements.
 
Donc dans l'hypothèse où nous nous maintiendrions au second tour sans alliance, nous devrions avoir au moins six élus : un dans le XVIe, un dans le XVe (Élisabeth de Fresquet sortante) et un dans le XVIIe, trois quartiers où la droite peut gagner dès le premier tour (ce n'est pas sûr dans le XVe, plus dans les deux autres). Le symétrique serait vrai dans les quartiers où la gauche dervait gagner dès le premier tour si elle fait l'union (XVIIIe, XIXe, peut-être XXe ou XIIIe). Mais nous pourrions n'avoir aucun autre conseiller de Paris si nous maintenons simplement nos candidats.
 
Or il y a, dans l'équipe nationale de l'UDF (ne parlons pas encore de MoDem de ce point de vue, je vais y venir), plusieurs élus parisiens : Didier Bariani (XXe), Éric Azière (XVIe), Géraldine Martiano-Lehideux (XVIe), Pierre-Emmanuel Portheret (adjt au maire du XVIe) etc. Et il y a surtout Marielle de Sarnez dans le XIVe, l'un des arrondissements-clefs qui ne devrait pas voir de succès dès le premier tour et où la logique du vote utile pourrait faire plonger le score du MoDem bein en-deçà de 10%.
 
Voilà pourquoi la question des alliances habite tellement les esprits : négocier une proportion sur une liste de second tour sur la base d'un résultat de premier tour, c'est se garantir un nid, un poste, un bureau, une existence, une rémunération.
 
Et cette rémunération est utile aussi à Bayrou parfois, car elle a longtemps soulagé la masse salariale de l'UDF.
 
Et dans chaque ville, la question peut être la même, car sans alliance de second tour, pas de postes d'adjoints, pas de responsabilités exécutives, pas d'indemnités électives.
 
Même les maires sortants sont confrontés à cette difficulté, ce qui explique l'embarras de quelques-uns d'entre eux même les mieux intentionnés.
 
On me rétorquera que ce n'est pas le sujet du moment, qu'il faut parler du congrès de Villepinte, que nous avons à édifier une maison commune.
 
C'est vrai. Mais les deux ne sont-ils pas liés ? Ne voit-on pas ce qui se passe ?
 
Alors ? Pas d'alliances ? À droite ? À gauche ? Les deux ? Faut-il que la future "conférence nationale" du MoDem détermine une règle de conduite pour tous les candidats investis ? Quelle doit être l'identité du MoDem de ce point de vue, puisqu'enfin il ne sera plus question d'UDF ?
 
J'inscris ces questions en filigrane dans mes réflexions sur les statuts.
 
Personnellement, en tout cas, je n'envisage pas une seconde l'alliance systématique à droite. L'alliance systématique à gauche me semble avoir les mêmes inconvénients que la précédente.
 
Pour le reste, il faut réfléchir. 

00:25 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, municipales | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook