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13/04/2008

Gauche italienne, gauche française.

Je connais des gens qui se croient encore de droite : pour eux, la gestion raisonnable des finances publiques est une valeur de droite.
 
Que diraient-ils en entendant Walter Veltroni plaider pour la bonne gouvernance ? Lui, l'ancien communiste (à la sauce italienne) ?
 
Aujourd'hui, comme nous l'avons répété avec Bayrou pendant la dernière campagne présidentielle, pour sauver l'État de l'assaut des intérêts privés et mafieux, cette sagesse budgétaire est en effet devenue vitale. Et c'est bien ce qu'ont compris ceux qui souhaitent sincèrement le maintien d'une sécurité sociale service public (à gestion plus ou moins paritaire), d'un système public de retraite, d'une régulation des rapports économiques et sociaux, etc, c'est bien ce qu'ont compris ceux qui dirigent la gauche italienne.
 
Or dans la liste que je viens d'indiquer, je sais que la plupart de mes anciens amis de l'UDF (les militants sincères, en tout cas) sont prêts à signer la totalité des mesures que je viens d'indiquer.
 
Faire du social en commençant par améliorer la gestion de l'État et des rapports sociaux et donc la production (en revenu et donc en emplois) est exactement le programme que nous avons défendu avec Raymond Barre en 1988. Je crois que c'est aujourd'hui exactement celui de Walter Veltroni aussi, après avoir été celui de Prodi. Où est donc la droite et où est la gauche ?
 
Car la droite, pendant ce temps-là, quoiqu'elle en dise, continue à déséquilibrer les finances publiques ou, éventuellement, à sacrifier des instruments sociaux pour feindre de sauvegarder l'équilibre des finances publiques.
 
Il faut le répéter comme nous l'avons dit durant la dernière présidentielle : la politique des néoconservateurs américains, qui ont contaminé la droite française, consiste à provoquer des déficits publics abyssaux, par tous moyens, de façon à pouvoir ensuite, avec des larmes de crocodile, démanteler des politiques sociales.
 
Et la fraction archéo de la gauche française se rend complice de ce crime contre les pauvres en poussant, elle aussi, à la roue de la dépense publique.
 
En Italie comme en France, donc, je suis démocrate. 

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12/04/2008

L'UDF et le MoDem.

Pour revenir sur le sujet qui a beaucoup agité les esprits hier et avant-hier, il me semble que la note de Dominique Paillé (j'y crois, car elle est de son faible niveau) ne donne pas de révélations révolutionnaires : que Mercier souhaite être ministre et qu'il ait perdu la foi dans l'avenir de Bayrou n'est pas une surprise, que les sénateurs du groupe UC-UDF fassent l'objet d'un fort rentre-dedans de la part du Nouveau Centre est logique, sans perspective, mais logique. Il appartiendra aux grands électeurs MoDem bayrouistes, dans les départements, de se manifester auprès des sénateurs UC-UDF renouvelables pour exiger d'eux un engagement clair auprès de Bayrou, faute de quoi ils pourraient choisir d'autres candidats. À mon avis, Bayrou peut faire tomber ainsi au moins quatre ou cinq des plus casse-pieds. Chacun fera donc selon sa conscience.
 
Reste la question du patrimoine de feue l'UDF.
 
Un congrès de l'UDF a tranché : il a maintenu une période transitoire où ce patrimoine reste entre les mains d'une commission présidée par François Bayrou, (dernier) président de l'UDF. Mais en aucun cas, il n'a été prévu que les choses puissent revenir au statu quo ante : durant trois ans, c'est Bayrou le président de feue l'UDF, et le mouvement vers le MoDem n'a pas de marche arrière.
 
Du reste, je rappelle qu'une portion très importante du siège du MoDem appartient encore, aujourd'hui, à l'amicale des anciens du MRP, dont le président, Jean-Marie Daillet, ne pense guère de bien de la majorité (je rappelle qu'alors qu'il était député CDS de la Manche, le président Mitterrand le nomma ambassadeur en Bulgarie...). 
 
Le reste n'est que fantasmes.
 
Cela dit, je partage entièrement l'opinion de Quitterie Delmas lorsque celle-ci dit que même si nous perdions nos oripeaux hérités de feue l'UDF, nous ne perdrions ni nos convictions ni notre force. 
 
Je trouve bien plus sournois une technique plus subtile utilisée par la "fuite" de ce document : l'assimilation de Marielle de Sarnez à Bayrou. Sarnez ne peut en aucun cas être comparée à Bayrou. Elle est un second couteau, chacun le sent bien, elle n'a pas le même statut, tandis que Bayrou est un espoir pour une très grande partie de la population, un espoir de bonne gouvernance.
 
J'attire donc l'attention de mes lecteurs sur cette tentative perfide d'assimilation du secondaire au principal, destinée à semer la division et à rétrécir notre champion : Bayrou (et après lui Quitterie Delmas, je le rappelle). 

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07/04/2008

L'organisation centrale de l'UDf, celle du MoDem.

Pour expliquer et décrire la situation actuelle, il me faut une fois de plus en retracer les racines.
 
Lorsque François Bayrou a pris la direction du CDS, en 1994, au congrès de la Porte de Vincennes, à Paris, ce parti possédait déjà le siège de la rue de l'Université. Celui-ci avait été acquis en 1988 ou 1989 avec les fonds, entre autres, de l'amicale des anciens du MRP, de l'association des Amis de Jean Lecanuet, et de la revue France Forum, par la vente du siège prédécent du CDS, boulevard Saint-Germain, et de celui de France Forum, rue Paul-Louis Courier (des locaux où se trouvait aussi le bureau exigu des jeunes, les JDS, mon bureau, snif), le tout dans le VIIe arrondissement de Paris.
 
Le bâtiment de la rue de l'Université est une ancienne imprimerie. On y voyait encore les machines en place, là où se trouve la salle Jean Lecanuet, au début des années 1990. Les étages étaient assez laids, divisés en bureaux séparés par des cloisons de formica et de verre dont il reste quelques exemples dans la maison. Un audit commandé par Bayrou démontra que l'atmosphère extrêmement délétère qui régnait (déjà) dans la maison provenait de l'hypercloisonnement. C'était une tarte à la crème des architectes de bureau à ce moment-là. Quoiqu'il en soit, il fut décidé de supprimer les cloisons du premier étage, qui se trouva séparé en trois espaces seulement : le premier plateau (depuis lors entièrement dévolu à la presse après avoir été en partie occupé par les jeunes, puis par Quitterie et Virginie), le bocal central où sont conservés les fichiers et d'où part le courrier (seule pièce fermée par une porte verrouillée à cet étage) ; le second plateau fut en fait créé car auparavant, dans ce volume, il y avait une ouverture centrale qui communiquait avec la zone des machines et avec le parking des trois ou quatre voitures autorisées. Autour de la trappe, un couloir (une coursive) desservait un certain nombre de bureaux dont, à l'époque de Pierre Méhaignerie, celui d'une curieuse officine de communication et, à l'autre bout, ce lui de la fédération de Paris qui versait un loyer au national. On remembra tout ça pour créer le plateau actuel, qui est très réussi et où siègent une kyrielle de personnes, dont en principe le directeur des services. Je ne cite pas d'autre nom pour éviter de m'énerver.
 
Au deuxième étage sont maintenus les bureaux cloisonnés, plus une salle de réunion.
 
Le tout a été occupé pendant plusieurs mois par les vastes installations informatiques de l'élection présidentielle. C'est tout naturellement à cet étage, au milieu des bécanes de Bayrou.fr et consorts, que Quitterie et Virginie avaient planté leur tente pendant cette extraordinaire campagne. 
 
Pendant la campagne, le bureau de Bayrou se trouvait dans le bâtiment de l'entrée qui a été en grande partie racheté à la ville de Paris en 1999 ou 2000. Auparavant, il était au deuxième, tout près de l'escalier, et il était facile de rencontrer Bayrou, sur qui veillait la fidèle Marie-Christine. À présent, il a été enfoui au bout d'un couloir et, pour y parvenir, il faut franchir divers checkpoints barbelés. On se demande pourquoi.
 

Je n'ai pas envie d'en dire trop sur l'atmosphère qui règne rue de l'Université. Elle me paraît entièrement décalée de ce que Bayrou est devenu. Je crois que ce n'est pas de la responsabilité personnelle de Pierre-Emmanuel Portheret, d'ailleurs (va-t-il rester ?)

Il faut mettre de l'air dans tout ça, ouvrir les fenêtres, rééquilibrer le personnel en fonction de la diversité du MoDem. Et faire une très grande place aux adhérents et militants.

Pour finir, j'évoquerai encore un souvenir : lorsque j'étais délégué général des JDS, rue Paul-Louis Courier, j'avais un très petit bureau (avec tout de même une secrétaire, ce qui était pratique car j'écrivais et faisais écrire énormément aux adhérents, au moins une lettre par semaine, ce qui, avant les courriels, était énorme, dix mille lettres à mettre sous pli par semaine), avec une vaste bibliothèque. J'avais empli la bibliothèque de bouquins qui m'intéressaient (et parfois n'intéressaient pas que moi) et, sur une planche, d'une quinzaine de bouteilles d'alcools et autres liqueurs payés de ma poche (je le précise).

J'étais là de dix heures du matin à neuf heures du soir. À partir de cinq heures, le deuxième bureau, celui de la secrétaire, était libre, ainsi que son fauteuil. Et dans cette pièce exiguë, il y avait toujours quelque chose à faire pour un militant. En général, c'était du courrier à mettre sous pli, mais pas seulement. Les premières semaines, je fis beaucoup seul avec la secrétaire. Puis il vint un, puis deux, puis dix militants, qui, voyant qu'on rigolait et qu'on était utile, revenaient, amenaient des copains. On bossait et c'était chouette, tout le temps archiplein.

Voilà ce que devrait être à mon avis le rez-de-chaussée de la rue de l'Université : une ruche, avec des ordinateurs, de l'Internet à gogo, des bouteilles, des filles (;-)OK, je sors), du travail et de la joie, le tout permettant à Bayrou de se retremper parfois dans une atmosphère fraîche, ouverte vers la vie et vers les militants.

La rue de l'Université, c'est le château de la Belle au Bois Dormant. Réveillons-la.

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François Bayrou est de bonne foi.

Hier soir, ici, en Bretagne, devant la vaste cheminée où je fais brûler des bûches de châtaignier, de bouleau, de frêne, de chêne, et des branchages divers (et d'hiver), j'ai reçu des cousins. Ils aménagent une maison dans la commune et avaient amené avec eux (je travestis le prénom pour éviter d'éventuels problèmes à l'homme en question) Samir.
 
Samir est algérien (kabyle), il a passé la trentaine, il vit en France depuis huit ans, huit ans de petits boulots au noir, au bout desquels il vient d'obtenir un titre de séjour. Son grand-père, né en Algérie française, a fait toute sa carrière professionnelle en France, il est arrivé à Paris au début des années 1950. En 1962, pour pouvoir continuer à passer ses vacances en Algérie sans y être inquiété, il a opté pour la nationalité algérienne. Ce faisant, me signale Samir, il a opté pour la qualité de résident français, ce qui ampute un peu sa déjà modeste retraite (750 Euros) quoiqu'il habite la France.
 
Samir lui-même, comme beaucoup, voudrait créer sa propre petite entreprise pour continuer à faire de petits chantiers dans le bâtiment, mais d'une façon plus régulière. 
 
Quand le nom de Bayrou vient dans la conversation, il se tourne vers sa voisine et demande, discret :
 
- C'est Bèrou ?
 
La voisine opine.
 
- C'est quelqu'un de bien, dit Samir.
 
Et il commence à se raconter.
 
Voilà qui est désormais François Bayrou : quelqu'un de bien, l'espoir pour bien des gens modestes. La campagne présidentielle l'a métamorphosé.
 
Alors bien sûr, Bayrou n'est qu'un être humain, une grosse machine comme le Mouvement Démocrate, il ne maîtrise pas. Il faut l'aider. Et d'abord l'aider à étoffer et modifier son entourage.
 
J'approuve le désir de démocratie énoncé aujourd'hui par Corinne Lepage. Elle a évidemment raison et je suis certain que Bayrou est sur la même ligne qu'elle. Mais il n'y arrivera pas seul. Et on n'y arrivera pas contre lui.
 
Dans cette phase de construction et de réflexion, je voudrais que l'on n'oublie pas ceux qui comptent sur Bayrou, ceux pour qui il est, contre vents et marées, l'espoir.

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06/04/2008

Jean Arthuis quitte le MoDem : y a-t-il jamais été ?

Jean Arthuis a été un petit poucet avant de devenir un dinosaure ; fils de marchands de poulets monté en graine, c'est à vingt-six ans seulement qu'il est devenu maire de sa commune mayennaise, Château-Gontier. Entre-temps, des études solides avaient fait de lui un expert-comptable. À trente-huit ans, alors un très jeune âge pour un tel poste, il devint sénateur. Trois ans plus tard, secrétaire d'état dans le deuxième gouvernement Chirac (1986-88).
 
Son étiquette politique, depuis l'origine en 1971, c'est le Centre Démocrate. En 1971, le Centre Démocrate était allié avec les Radicaux de Jean-Jacques Servan-Schreiber dans un conglomérat, les Réformateurs, qui servit de socle à la création de l'UDF en 1978. De Centre Démocrate, Arthuis s'était mué en CDS en 1976. Arthuis resta auprès de François Bayrou avec son vieux complice Méhaignerie en 1995, lors de la création de Force Démocrate. Puis il vint encore à l'UDF et, quoique déjà critique, a soutenu Bayrou lors de la dernière présidentielle.
 
Mais le concept d'une alliance à géométrie variable pouvant inclure la gauche lui a donné une poussée d'urticaire qui a réveillé le scepticisme qu'il exprimait en octobre, avant la création du MoDem.
 
Lors du congrès de l'UDF, en ouverture de celui du MoDem, il mena la charge, mais rengaina sa motion pour rejoindre celle de Michel Mercier, qui avait fusionné avec celle de Bayrou.
 
Le voici, 63 ans, nostalgique de sa quarantaine comme tous ceux qui prêchent ces jours-ci pour le retour à l'UDF, sorte de paradis perdu qui n'échappe pourtant pas au sort de tous les paradis perdus : être un mythe. L'UDF, quand Bayrou y a mis fin, n'était déjà plus qu'un souvenir. Celles des valeurs conservatrices qu'elle défendait sont aujourd'hui dans l'arsenal de l'UMP. Les autres sont au MoDem. Il n'y a pas de moyen terme, comme le prouve l'échec du Nouveau Centre aux récentes élections municipales.
 
Bien entendu, on ne peut pas empêcher Arthuis de se shooter au paradis des mythes, mais il faudra bien qu'il se réveille un jour ou l'autre : la terre a tourné. 

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03/04/2008

Conseil national du MoDem : un ordre du jour ?

Dans moins de six semaines aura lieu le premier conseil national du MoDem. Celui-ci, composé pour un tiers d'autoproclamés (les présidents provisoires de mouvements départementaux) confortés par une prochaine décision du bureau exécutif, a déjà une importante question à son ordre du jour : l'adoption d'un règlement intérieur qui permettra, entre autres, l'élection des instances départementales en question (sauf là où l'autogestion est proclamée et où les méthodes sont laissées à l'appréciation des acteurs locaux, c'est du moins l'engagement pris à Villepinte). Cette réunion aura lieu le 15 mai.
 
Le règlement intérieur épuisera-t-il l'ordre du jour ? À nous d'en décider. Rappelons-nous que lors du café démocrate de Quitterie Delmas, le 15 novembre, Bayrou avait souhaité que les adhérents exercent un droit de pétition pour faire inscrire certains sujets à l'ordre du jour des conseils nationaux. Il faut faire comme il l'a dit : une ou des pétition(s).
 
Le premier sujet autre que beaucoup souhaitent voir inscrit est les exclusions contestées. En voyez-vous d'autres ? Commençons-en le recensement.
 
N'hésitons pas à lancer des pétitions. 

02/04/2008

Faire de la politique... ça veut dire quoi "autrement" ?

Le vent de fraîcheur que Bayrou a apporté à la dernière présidentielle (et un peu en amont) tenait à cette formule d'espoir : "faire de la politique autrement". À elle seule, cette formule dit bien le degré de dégoût et de suspicion dans lesquels sont tenus les partis politiques en France : captieux, factieux, prévaricateurs, clientélistes, noyauteurs, gangrenés par diverses formes de lobbies et de calculs, par les ambitions mesquines, par les chausse-trappes fielleux, par l'argent, par la vanité du pouvoir, par la pesanteur du passé, par l'artifice du dogmatisme et, au mieux (!) par la veulerie de la démagogie.
 
Faire de la politique autrement est donc d'abord un effort de vocabulaire : reprendre chacun des qualificatifs précédents et en énoncer le symétrique, le contraire. Captieux ? Désintéressé. Factieux ? Pour l'intérêt général. Prévaricateur ? Honnête. Clientéliste ? Juste. Noyauteur ? Légaliste. Sujet des lobbies ? Indépendant. Orienté par des calculs ? Impartial. Gouverné par des ambitions mesquines ? Idéaliste. Semé de chausses-trappes fielleux ? Transparent. Rongé par l'argent ? Libre. Avili par la vanité du pouvoir ? Détaché. Alourdi par le passé ? Innovant. Englué dans l'artifice du dogmatisme ? Pragmatique. Bousculé par la veulerie de la démagogie ? Droit.
 
J'aligne donc : Désintéressé, attaché à l'intérêt général, honnête, juste, légaliste, indépendant, impartial, idéaliste, transparent, libre, détaché, innovant, pragmatique, droit. Voilà tout un programme, et même un projet à soi seul.
 
Certains qualificatifs vont comme un gant à Bayrou et au MoDem : désintéressé, pour l'intérêt général, honnête, indépendant, impartial, idéaliste, libre, détaché, innovant même, pragmatique, droit (fiable notamment dans les négociations).
 
D'autres qualificatifs vont nécessiter un travail en commun, car ils sont d'objectif commun, mais on sent que la structure et l'histoire qu'elle hérite y résistent.
 
En fait, faire de la politique autrement, c'est d'abord la faire tous ensemble, dans une communication harmonieuse et permanente, et de ce point de vue-là, ça ne se passe pas trop mal, tant qu'on ne parle pas du sommet. L'échelon à décortiquer, c'est le sommet. Il faut qu'on nous rende François Bayrou et que quelques-uns cessent de le confisquer. Dès lors, j'en suis convaincu, nous aboutirons là où nous avons voulu aller en créant le MoDem ensemble.
 
Un dernier point qui peut traduire clairement ce qu'il faut faire pour écarter certains doutes : le conseil national doit, le 15 mai, demander que soient annulées toutes les exclusions prononcées à l'occasion des municipales. Il ne pourra y avoir d'exclusion qu'après la désignation du conseil national définitif. Toute exclusion prononcée avant la constitution de l'organe prévu à cet effet par les statuts est entachée de nullité, je partage entièrement l'opinion de Laure Leforestier et de Farid Taha (et de Leroy-Morin, et de............. ......... ....... etc etc) sur ce point.
 
Pour faire de la politique autrement, j'ai confiance en François Bayrou et, pour l'avenir, notamment à Paris, en Quitterie Delmas et son collectif. 

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31/03/2008

La stratégie des centres.

Pour noyer le poisson MoDem, la nouvelle stratégie de l'Élysée a un nom : la pluralité des centres. Il y a plein de centres : les deux partis radicaux, le Nouveau Centre, les centristes de l'UMP (grand parti centriste devant l'Éternel, comme chacun sait), et divers groupuscules.
 
Cas d'école : l'UMP d'Ille et Vilaine. Non content d'avoir tenté de faire fusionner la liste du MoDem avec celle de l'UMP dès avant le premier tour pour les municipales de Rennes (on imagine le résultat que cela aurait donné), le sénateur "MoDem" local, Philippe Nogrix, pourtant pas le pire, a imposé un groupe commun avec l'UMP, dénommé "Union du Centre" et parrainé par le centriste repenti Pierre Méhaignerie, en son temps condamné mais amnistié pour abus de biens sociaux au détriment de son parti (le mien aussi), le CDS. En vérité, le poulain de Nogrix, le député Thierry Benoît, élu sous l'étiquette MoDem mais ayant refusé de prendre ensuite sa carte, est devenu le leader de la génération montante de la droite locale depuis que le "centriste" de l'UMP, Philippe Rouault, poulain de Méhaignerie, a été battu à sa mairie et aux législatives. Rien à voir donc avec le MoDem.
 
Dans une certain mesure (et comme le note l'élu MoDem pur et dur d'Ille et Vilaine Reboux dans l'article que j'ai mis en lien), cette façon de procéder aboutit à banaliser le MoDem, à l'engluer, comme au fond l'attitude des sénateurs du groupe UC-UDF qui veulent garder le contact avec le Nouveau Centre.
 
Dans une certaine mesure aussi, les propos récents du tout nouveau maire du XVIe, Claude Goasguen, peuvent dériver vers cette stratégie élyséenne s'il ne les précise pas. Vouloir doper l'aile centriste de l'UMP pour réduire l'espace politique du MoDem est une manoeuvre logique et l'ambiguïté n'est pas permise.
 
Cependant, cette stratégie du recentrage a déjà été tentée plusieurs fois, et elle a toujours échoué, tant l'UMP reste marquée par les travers intellectuels et culturels de la droite. Comme dirait Bayrou, le renard enfile les plumes du poulet, mais il reste le renard.
 
Personnellement, j'estime que la réalité est bien plus riche et complexe que la droite ne se l'imagine.
 
Tout d'abord, il est simple et commode (y compris pour Bayrou) de parler du centre : cela nous place de plain-pied avec la droite et la gauche, à égalité. Il y a la droite, le centre, la gauche, chacun pour un tiers et tout le monde est content.
 
Mais cette vision facile a longtemps rebuté François Bayrou qui ne la jugeait pas pertinente, au motif que le centre est une notion purement géométrique. Il parlait d'ailleurs plus volontiers d'espace central que de parti centriste.
 
Dans cet espace central, c'est évident, le MoDem se taille plus que la part du lion. Non pas parce qu'il est centriste, mais parce qu'il assume les convergences des énergies divergentes. Il est la solution des contraires et la synthèse des dirimants.
 
Pour parvenir à ce résultat, il agglomère des sensibilités très diverses : humanistes d'inspiration chrétienne comme Bayrou ou laïque comme beaucoup d'autres, altermondialistes, écologistes, libertaires, autogestionnaires, gaullistes, sociaux-démocrates, et divers autres, dans un projet qu'en d'autres temps on aurait sans doute dénommé social-démocrate et qui allie la générosité, l'efficacité, le durable et l'intègre, conjugués à un enthousiasme européen marqué, à une nette aspiration à la subsidiarité, à un vrai appétit de démocratie numérique, et à une grande fraîcheur d'inspiration.
 
Tout cela, on le voit, a peu de rapport avec la tambouille centriste et permettra sans le moindre doute de déjouer le piège des centres pour occuper l'espace central sans se perdre dans le centrisme, en somme développer un authentique projet démocrate.

28/03/2008

En marge du café démocrate de Quitterie Delmas : conversation avec Patrick Roger, du "Monde".

Comme Jacques Bugier, qui semble s'être évaporé de France Démocrate, Patrick Roger est un nostalgique du journal où il écrit. Il évoque la deuxième moitié des années 1990, où le tandem Colombani - Plénel a remonté un journal qui, avant eux, était tombé à 170 000 exemplaires. Il a fallu se retrousser les manches et travailler plus que de raison, mais l'idée des deux capitaines était que c'était par le contenu qu'on pouvait refaire du "Monde" un journal que les gens aient envie de lire et besoin d'acheter. Et en fournissant un effort dantesque, ils y sont parvenus : la diffusion du "Monde" dépasse les 300 000 exemplaires. Époque exaltante, que cette reconquête.
 
Hélas, depuis plusieurs années, "Le Monde" est progressivement siphonné de son contenu au profit de sa plateforme numérique (nota : je crois que celle-ci est contrôlée à 33 % par Lagardère, mais Roger n'a mis personne en cause). Et une nouvelle charrette de soixante-dix journalistes se prépare, sorte de saignée qui menace de tuer le malade qu'elle prétend soigner. Pour Patrick Roger, c'est tout l'inverse qu'il faudrait faire : garder les journalistes et densifier encore le contenu pour élargir l'audience de façon à pallier la chute des recettes publicitaires. Il épingle au passage les mises en sous-traitance, notamment celle de la régie publicitaire, qui font que le journal ne contrôle en fait plus grand chose de son destin.
 
Il peste contre la disparition du supplément "résultat des cantonales" de son journal. Jadis, et il n'y a pas si longtemps, les cahiers de résultats des élections, publiés par "Le Monde", étaient à ce point reconnus que le ministère de l'Intérieur attendait leur publication pour calibrer ses résultats officiels : pour des élections municipales ou cantonales, des correspondants locaux passaient toute la nuit à collecter des résultats, à les compiler et à les analyser. Aujourd'hui, la base de donnée du "Monde" a été confiée à Jérôme Jafffré (un sondeur) et, pour ses cahiers, "Le Monde" se contente de reprendre les résultats émanant du ministère de l'Intérieur qui a ainsi récupéré la maîtrise de l'image du résultat. On en voit bien l'effet, et Patrick Roger de faire écho à l'excellent article de Sylvain Lapoix dans "Marianne2.fr" signalé récemment par Quitterie.
 
Poursuivant la conversation, Patrick Roger confie toute la joie qu'il a eue à suivre François Bayrou lors de la dernière campagne présidentielle. C'est un homme grand, chauve, les traits affirmés, des favoris en pointe au milieu des joues, avec la faconde d'un méridional, l'émotion dans les mots. Quand on évoque l'insuccès de Bayrou à Pau, il est sincèrement triste. Mais quand je lui explique que si j'avais été bayrouiste à Pau, je n'aurais sûrement pas voté pour Bayrou aux municipales, de façon à le contraindre à ne pas fuir son destin national, il rit timidement en estimant que ce n'est pas cette attitude-là qui l'a fait battre.
 
Et la conversation court encore. Il se dit frappé de constater que les forces vives de la gauche ne s'engagent plus au PS et que celui-ci est vidé progressivement de sa substance. Il y a, de ce côté-là, du côté de ce qui pourrait être les réseaux naturels de la gauche, un vrai espoir vers le MoDem. Et je réponds que si Bayrou a bien intégré dans sa réflexion la présence d'autogestionnaires dans sa mouvance, je ne suis pas convaincu qu'il ait entièrement synthétisé son lot d'altermondialistes.
 
Nous tombons en tout cas d'accord pour juger que Quitterie, par sa culture personnelle, par ses réseaux, par sa génération, est celle qui peut le mieux catalyser cette énergie vivante vers le MoDem.
 
Il ajoute que la stratégie de l'UMP est de minimiser la position de Bayrou en recréant une multiplicité de centres : le MoDem n'est que l'un des visages du centre. Là encore, je cite l'une de mes récentes interrogations sur mon blog : comment éviter que le MoDem s'enferme au centre ?
 
Et voilà, Patrick Roger nous quitte en un dernier échange avec Quitterie, après cette fructueuse et passionnante conversation à laquelle ont participé aussi notamment deux de nos "citoyens démocrates", Benjamin Sauzay (qui a insisté pour souligner que Quitterie n'est plus seulement leader des blogueurs, que son aura va au-delà encore désormais) et Domitille Marbeau, qui a produit sa carte d'adhérente du MRP des années 1950... Il y a vraiment de tout dans le MoDem.

27/03/2008

La désespérance n'a pas diminué.

Comme Quitterie Delmas l'a très justement dit a plusieurs reprises, l'abstention record des dernières élections municipales est le signe d'une crise politique majeure. D'un côté comme de l'autre, on a beau nous affirmer que "circulez, y'a rien à voir, ce sont juste les électeurs de droite qui sont restés chez eux pour protester contre l'attitude de Nicolas Sarkozy et contre la politique du gouvernement", chacun sait bien que ce n'est pas vrai, et que l'abstention est le signe que la crise a repris.
 
Souvenons-nous de ce que François Bayrou disait pendant la présidentielle : une crise morale et politique sans précédent. La participation record de la présidentielle a paru démentir ensuite ce diagnostic, mais elle résultait seulement de la contestation du duopole par Bayrou ; dès les législatives suivantes, comme les démocrates n'incarnaient plus le même espoir de changement, la participation a commencé à s'affaisser de nouveau. Et voilà, avec les municipales, elle est au plus bas.
 
Il y a certes des gens qui ont cru dans les promesses de Nicolas Sarkozy. Quelle déception ! Bayrou le leur avait pourtant annoncé : les déceptions seront à la hauteur des promesses : énormes, folles, dangereuses.
 
Quelle déception. Moi-même (qui ai voté contre Sarkozy au second tour de la présidentielle), je suis surpris qu'il ne soit que ... ça.
 
Il vit dans un fantasme. Comme continueront à le répéter tous les psy qui se succèdent dans les colonnes des journaux et de "Marianne" en particulier, il ne cesse de nous parler de son enfance. 
 
Or son enfance... il avait huit ans quand Kennedy a été assassiné. Il a été ébloui, lui, le petit Nicolas, immensément, par l'émotion qui a envahi le monde entier à l'annonce de l'assassinat de Kennedy. Et ce qu'il admire dans Kennedy, c'est ça : cette émotion-là, cette mort-là. Il fait partie des gens qui font carrière pour l'éloge funèbre que l'on prononcera sur leur tombe, rien de plus.
 
Et c'est à la recherche de cette émotion-là, de cette mort-là, qu'il est parti à l'assaut des corps constitués et des intérêts établis en France : pour se mettre en danger, pour connaître la même fin que Kennedy, pour susciter la même émotion dans les tabloïdes, pour que son nom reste éclairé des mêmes lettres de néon. Il veut qu'on l'assassine.
 
Dans son fantasme, bien sûr, il y a Jackie Kennedy. Peut-être s'est-il paluché devant sa photo quand il avait treize ans. En tout cas, de la même façon qu'on demande à une pute de s'habiller en boniche ou en pompier, Sarkozy demande à sa femme, quelle qu'elle soit, de s'habiller en Jackie Kennedy. "Oh oui ! oh oui ! fais-moi Jackie Kennedy !"
 
Mais là où son obsession confine au délire, c'est qu'il peut se rêver en John F. Kennedy, sa politique, elle, n'est en rien ni novatrice, ni moderne, ni rien de tout cela : c'est la même que celle de Juppé en 1995, de Jospin en 1997, de Raffarin en 2002 et de Villepin en 2005 : le déclin, le démantèlement des droits sociaux, la dérégulation irréfléchie, le repli de l'État mais non des réseaux qui profitent de l'État, l'affaissement.
 
Or c'est cette même politique conduite à tour de rôle par les partis du duopole qui enfonce les Français dans la désespérance. Sarkozy, tout à son fantsame, peut ne pas le voir, nous, nous le savons. Les Français le savent.
 
Ce qu'ils attendent, c'est qu'on leur dise qu'il est possible de s'en sortir, qu'il existe de vraies solutions, sans mensonge, sans langue de bois. C'est à quoi nous, démocrates, autour notamment de Quitterie Delmas et de François Bayrou, nous nous emploierons.

Sénat : j'aurais préféré qu'il y eût un groupe MoDem.

Les sénateurs du groupe Union Centriste - Union pour la Démocratie Française (UC-UDF) se sont réunis avant-hier et ont décidé qu'il était urgent d'attendre.
 
Ils veulent rester tels qu'ils sont. On ignore encore combien ont rejoint le Nouveau Centre, combien restent au MoDem.
 
Quoiqu'il en soit, leur volonté d'entretenir le flou me semble préjudiciable au projet du MoDem et à la cohérence que chacun appelle de ses voeux. Leur idée est de faire pencher le MoDem à droite, alors que chacun juge à quel point la droite d'aujourd'hui est incompatible avec nombre de nos idées les plus ancrées.
 
PLus que jamais, ce dont le MoDem a besoin, ce dont la France a besoin dans le MoDem, c'est d'indépendance. 

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24/03/2008

Parlons du programme.

Bayrou souhaite qu'avant même d'en venir à la phase d'organisation, le Mouvement Démocrate se penche sur son programme.
 
C'est évidemment le premier pilier de notre existence.
 
Vous qui passez par là, que faut-il, à votre avis conserver du programme de la présidentielle, et que faut-il écarter ? Tout ce que vous direz pourra être transmis à Quitterie Delmas. 

22:35 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, modem, bayrou, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

23/03/2008

Bréviaire du militant : premières idées.

On m'a reparlé hier de mon projet de "bréviaire du militant" et maintenant que l'élection municipale est passée et que le Mouvement Démocrate entre dans une phase à la fois de turbulence et d'organisation, il est temps d'entrer dans le vif de cette leçon de mon expérience d'un très long militantisme à géomtrie variable commencé à l'âge de 16 ans.
 
Le premier maître-mot est : comment être un militant heureux.
 
Militant, alias adhérent actif, c'est très peu gratifiant : on s'amuse parfois en temps de campagne électorale (quand les autres militants sont sympa, le candidat crédible et la stratégie pertinente), mais, le plus souvent, on végète dans la frustration. Pourquoi ? Parce que, comme les enfants l'été, "on ne sait pas s'occuper". On me l'a dit mille fois lorsque j'avais douze ans : "tu ne sais pas t'occuper". J'attendais que l'on invente des animations pour moi à ma place. Le militant est un éternel gamin de douze ans.
 
Or en milieu démocrate, la structure est toujours faible et peu susceptible de multiplier les animations, ce n'est pas dans sa nature (sauf exceptions locales).
 
Par conséquent, comme Bayrou l'a indiqué en disant "j'ai besoin d'automoteurs", ceux qui veulent être des adhérents heureux doivent se donner pour premier précepte de ne rien attendre de la structure, ce qui ne les empêche pas d'y participer si l'entrée s'en ouvre.
 
Et s'ils rejettent leur structure de proximité tout en approuvant la ligne de Bayrou (quand celui-ci daigne en avoir une - si, si, je vous jure : il va y revenir), Internet est là pour se tisser des réseaux autres que de proximité, soit via la fédération Internet, soit tout simplement par affinités.
 
D'une manière générale, on vient dans un mouvement politique pour y apporter quelque chose et en recevoir autre chose. L'automoteur va donc se mettre en mouvement dans le Mouvement, à la recherche de ce qu'il veut donner et recevoir. Il faut donc y faire et dire ce qui nous plaît. Et d'ailleurs, en consultant les blogs, on constate facilement qu'ils ne sont l'objet d'aucune censure ni d'aucune tentative d'orientation.
 
La meilleure façon de militer pour un modémiste consiste à dire et faire ce qui lui plaît sans s'autocensurer : il est en lui-même, par son tempérament et ses conceptions, et sa liberté même, la meilleure vitrine du mouvement
 
Précepte 1, donc : ne rien attendre de la structure.
 
Précepte 2 : fais ce que voudras (comme dit Rabelais). 

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21/03/2008

Deuxième gauche, deuxième droite, et puis ?

En relatant les propos tenus hier soir sur Public Sénat par Quitterie Delmas, l'expression "deuxième droite" m'est venue spontanément. Or il m'a paru qu'elle pouvait manquer de clarté pour ceux qui n'ont pas, comme moi, plus de vingt-cinq ans de politique à alourdir leurs épaules.
 
L'expression "deuxième gauche" a été utilisée à propos de Michel Rocard et de la CFDT des années 1970. Rocard et les rocardiens étaient alors la boîte à idées de la gauche, une boîte à idées dans laquelle la première gauche, celle des alliances d'appareils, celle du pouvoir, puisait sans vergogne.
 
Il y a eu, de la même façon, une "deuxième droite" dans les années 2000 : l'UDF bayrouiste que l'Hérétique regrette si fortement. Là encore et comme il le dit très justement, l'UDF a joué le rôle de boîte à idées de la droite.
 
Seulement voilà : il est arrivé à la deuxième gauche et à la deuxième droite la même mésaventure : leurs idées pillées pour la conquête du pouvoir mais jamais mises en application dans l'exercice du pouvoir.
 
C'est face à l'échec manifeste de la stratégie du "deuxième" (du Poulidor) de la politique bipolaire, que Bayrou s'est tourné vers l'idée de l'extrême centre qui a si fortement marqué les esprits lors de l'élection présidentielle.
 
Quel rapport avec l'initiative d'exhumation de la momie de l'UDF qui agite si fort les têtes blanches du Sénat (véritable musée de la momie) autour de l'inénarrable Raffarin ?
 
Aucun.
 
Ou plutôt si, il y en a un.
 
L'UDF est née en 1978 d'un conglomérat de partis habitués à travailler ensemble au Sénat depuis les années 1960 : les indépendants (RI), les centristes, les radicaux (amputés depuis 1971 de leur aile gauche) et quelques socialistes (Max Lejeune, SFIO) rebutés par l'alliance avec les communistes prônée par le Congrès d'Épinay. Dans l'appareil du parti, les giscardiens étaient majoritaires (les RI s'étaient démultipliés en trois composantes : Adhérents Directs de l'UDF, Clubs Perspectives et Réalités, RI devenus PR), cependant que le gros des militants était centriste. Au moment de sa fondation, l'UDF avait pour vocation de servir de bras armé au président Giscard d'Estaing et cette vocation se matérialisait par un livre, "Démocratie française" (illisible), signé par Giscard.
 
Hélas, l'UDF n'a gagné qu'une élection nationale : les Européennes de 1979. Toutes les autres furent perdues, à commencer par la présidentielle de 1981. Mais battue, elle subsistait. Elle présenta un candidat à la présidentielle de 1988, battu encore : Raymond Barre.
 
Sur le terrain, dans cette période, la domination du RPR chiraquien s'affirma. Dès lors, il y eut une répartition des rôles implicite : le Sénat et une grande quantité de collectivités locales à l'UDF qui ne s'occupait pas de politique nationale, cependant que le RPR prenait le pouvoir national.
 
Et un peu partout, les candidats UDF servaient de soupapes au mécontentement de la droite. Si l'UDF avait existé encore, l'électorat de droite se serait moins abstenu qu'il ne l'a fait aux récentes élections municipales. Pour protester contre Sarkozy, l'électorat aurait voté UDF. Faute de soupape, il est allé certes voter parfois pour le MoDem (mais l'identité de celui-ci est encore diffuse et imprécise) voire pour le PS, mais il s'est surtout abstenu.
 
L'initiative de Raffarin, relayée hier soir par Yves Pozzo di Borgo et (plus maladroitement) par Christian Saint-Étienne, est de restaurer cet équilibre-là, entre la droite et "l'autre droite" : l'UDF des années 1980, une époque où Pozzo se délectait à la fois de la table du président du Sénat et des multiples combinaisons de couloirs dont bruissaient les corridors feutrés de la Haute Assemblée.
 
Au passage, je signale que Pozzo a énoncé une contrevérité historique. Il a d'ailleurs été déçu de n'être pas contredit et il l'a expliqué : "elle est beaucoup plus jeune que nous". Car le déjà sexagénaire Yves Pozzo di Borgo appartient à une période relevant du Paléolithique de la politique. C'est le retour des morts-vivants (et je le dis avec d'autant plus de regrets que j'ai toujours eu de la sympathie pour lui).
 
La contrevérité est la suivante : Giscard a laissé l'UDF en 1995 à Bayrou avec des dizaines de conseils généraux, cent cinquante sénateurs, etc. Or en 1995, ce n'est pas Bayrou, mais François Léotard, qui a pris la présidence de l'UDF. Première inexactitude donc. Deuxième inexactitude : ce n'est pas Bayrou, mais Chirac et Le Pen qui ont fait fuir les sénateurs et les conseils généraux. Le premier, parce qu'il contrôlait entièrement l'organisme corporatif des agriculteurs (FNSEA) et que le Sénat est une chambre d'agriculture. Le deuxième (Le Pen), car l'UDF a implosé en 1998 sur la question de l'alliance avec le Front National. Ceux qui prônaient cette aliance (les madelinistes notamment) sont partis à cette époque-là, cependant que restaient ceux qui la rejetaient (l'essentiel des centristes, plus Léotard et Robien qui découpa sa carte de Démocratie Libérale aux ciseaux en direct sur France 3). Six mois plus tard, Chirac récupérait le Sénat et l'UDF commençait à perdre sa vocation territoriale. Et quatre ans plus tard, c'est le candidat du Front National qu'il affrontait au second tour.
 
Maintenant, et pour conclure, à quoi peut servir "l'autre droite" ?
 
À rien.
 
À faire des élus.
 
Et ça (pour parler comme Christian Saint-Étienne), tout le monde s'en fout. 

20/03/2008

Quitterie Delmas se préoccupe de la traversée du désert de Bayrou.

Elle a trouvé la solution : de l'eau.

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18/03/2008

François Bayrou à "Libé" : "une génération politique nouvelle".

François Bayrou donne quelques indications sur le passé récent, le présent et le futur, aujourd'hui dans le quotidien "Libération" : "On va faire naître une organisation politique nouvelle, à partir d'une génératin politique nouvelle. Face aux caciques, c'est formidable d'avoir ce bain de jouvence. On va les former, on va les lancer, et on va leur faire la place".
 
Il affirme par ailleurs ne s'intéresser qu'au projet et analyser que les Verts ne resteront pas longtemps arrimés au PS, auprès duquel ils déclinent.

20:20 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, modem, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Magouilles de l'UMP, vacuité du PS : le MoDem, alternative globale.

François Bayrou a été battu à Pau parce que comme au premier tour de la présidentielle, les sarkozystes ont passé des voix à la gauche - qui n'a pas eu le coeur de les refuser, on s'en doute.
 
C'est lui que l'on accuse de magouille et de jeu glauque, mais c'est lui qui est victime de magouille et de jeu glauque.
 
Le PS, à Pau comme ailleurs, triomphe donc dans une ambiguïté malsaine. Partout en France, l'électorat de droite, écoeuré, est resté chez lui au lieu de voter, l'électorat populaire fulmine et prépare une nouvelle vengeance contre la classe politique, l'électorat de gauche, dépourvu de stratégie autre que l'hégémonie instinctive et quasi-organique, s'est précipité sur la manne électorale.
 
Ainsi va la France de sottise en sottise.
 
Et ainsi descend-elle de marche en marche l'escalier des enfers pendant que ses élus se goinfrent sans vergogne.
 
Plus que jamais, la France a donc besoin que ses forces vives s'engagent, se réengagent, qu'elles viennent à la lutte, qu'elles se mouillent comme à Asnières pour renverser les systèmes verrouillés et claniques, appuyés sur des dévoiements scandaleux. La France a besoin d'une alternative globale et seul le MoDem, qui refuse de se plier aux oukazes des grands partis duopolistiques, peut jouer ce rôle.
 
Oui, plus que jamais, il faut qu'il veuille le faire, il faut qu'il bâtisse une alternative globale au système qui verrouille la France et l'asphyxie.
 
Je souhaite donc par exemple que les adhérents déshérents du MoDem parisien se rassemblent au plus tôt autour de Quitterie Delmas pour y travailler avec méthode et ferveur.

02:48 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, modem, bayrou, quitterie delmas, pau | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/03/2008

Quitterie Delmas, Bayrou, les succès et les chantiers du MoDem.

1. Le MoDem s'affirme comme pôle de résistance à la confiscation de la cité par les appareils dominants.
 
Le principal acquis du Mouvement Démocrate, à l'occasion de cette élection, c'est d'avoir mis en exergue une réalité profonde : les petits partis, quels qu'ils soient, sont très prompts à défendre leur os. Ils sont les meilleurs chiens de garde du duopole au lieu d'en être les ferments critiques. À cet égard, l'attitude des Verts parisiens confine à la caricature, sans parler des communistes cambrés sur leurs clanismes municipaux.
 
Tout à l'inverse, en refusant de se plier aux oukazes des grands et en réfutant l'injonction de la bipolarisation, le MoDem s'est posé en ferment du désordre, comme on l'a bien et heureusement constaté.
 
Mais il est évident que cette force aurait été bien plus grande si l'ambition l'avait été aussi. L'échec de la première stratégie de front républicain, récupérée par les appareils à leur profit, est significative de la nécessité d'un changement de méthode.
 
Désormais, il y a deux bastilles à prendre et le mot d'ordre est "pas de quartier".
 
2. Le MoDem dispose désormais d'un fort réseau d'élus locaux, dont beaucoup ne doivent leur élection qu'à eux-mêmes.
 
C'était le voeu de Bayrou : faire lever une vaste récolte, semer une nouvelle génération d'élus locaux. Cet objectif a été atteint, non sans dégâts qu'il faudra réparer assez vite.
 
Ces élus sont parfois dans des pactes majoritaires. Il faut (et notre devoir sera de le leur rappeler) que quelle que soit la couleur de l'équipe avec laquelle ils servent leur ville, ils n'oublient pas que leur tâche est de servir le plus faible : le commerçant contre la grande surface, le piéton contre la voiture, la caissière contre le patron de supermarché, etc.
 
Ils doivent aussi se battre pour améliorer la gouvernance de leur ville, en s'inspirant des chartes éthiques qui ont fleuri ici ou là durant la campagne. Le mot d'ordre est "transparence", disponibilité de l'info, ouverture des comptes, accessibilité des élus et des administrations. Rappeler et se rappeler que les pouvoirs publics sont au service du public. Cela peut être fait sans esprit de punition à l'encontre des fonctionnaires, même s'ils le méritent, mais cela ne peut être fait sans pugnacité.
 
3. Les idées du MoDem sont désormais un désert.
 
Si quelqu'un est capable de dire le premier mot d'un projet collectif défendu par le MoDem, qu'il le dise. La stratégie a primé sur le fond et elle a balayé l'acquis de la campagne présidentielle. Il y a tout à refaire.
 
Il est évident que Marielle de Sarnez s'est trompée de campagne à Paris et qu'elle a emporté son équipe dirigeante du MoDem avec elle. C'est à ce niveau-là que des changements doivent intervenir, dont l'instrument sera la conquête du mouvement départemental (qu'on ne se vexe pas si j'écris fédé pour faire court) par l'équipe de Quitterie Delmas.
 
L'erreur de MdS se place à trois niveaux : le premier est à la fois stratégique et tactique. Bayrou a fait toute sa campagne présidentielle sur l'idée de la conquête et de la liberté : "pas bien haut peut-être, mais tout seul". Un ressort de fierté et donc d'ambition individuelle et collective qui a séduit l'électorat, en particulier l'électorat parisien, qui se souvient qu'on a longtemps qualifié les Parisiens de frondeurs. Les deux candidats les plus frondeurs, aux municipales courantes, ont été (et sont) Philippe Meyer et Véronique Delvolvé-B ; or ce sont ceux des candidats parisiens qui ont fait les meilleurs scores et de loin. Donc erreur tactique et stratégique de ne pas avoir suivi leur trace, erreur en lien avec une erreur philosophique : Bayrou a fait sa campagne présidentielle en expliquant que c'est parce qu'on est fort et indépendant qu'on peut ensuite négocier. On ne va pas à l'élection comme le veau à l'abattoir : on y va pour conquérir. Or la stratégie de l'alliance sous-jacente était celle des législatives déjà, avec le résultat que l'on avait vu déjà en juin et qui aurait dû nous avertir, en tout cas avertir nos dirigeants. On ne bâtit pas un succès sur une stratégie inquiète.
 
Le deuxième niveau d'erreur est la gestion calamiteuse du réseau militant, j'y reviendrai.
 
Le troisième niveau est d'avoir laisser confisquer l'accès direct à Bayrou. 
 
Puisque l'erreur a été à son terme, il faut donc la purger et reconstruire, reconstruire les idées autour de ce qui a fait que les gens ont cru en Bayrou. Et alors, par milliers, ils reviendront.
 
 
 
Pour l'heure, le premier objectif de Bayrou est évidemment de gagner la mairie de Pau.
 
Devait-il se lancer dans cette aventure ? Sans doute pas. Ce qui a manqué à nos candidats dans les plus grandes villes (hors Paris) c'est sans doute le meeting monstre autour de Bayrou, qu'il n'a pas pu tenir, tout empêtré qu'il était dans sa bonne ville de Pau. (C'est sympa, d'ailleurs, Pau).
 
C'est pourquoi, s'il perd, nous savons qu'il y aura au moins un avantage dans cette situation affligeante : il sera plus disponible pour s'occuper de la construction du mouvement, où l'on a grand besoin de lui.
 
 
 
Enfin, il me faut conclure pour réaffirmer que, pour prendre la fédé de Paris et, de là, réformer l'organisation centrale du MoDem, un seul nom s'impose à mon esprit : celui de Quitterie Delmas.

11/03/2008

Gagner.

Voici maintenant le second tour : les candidats du Mouvement Démocrate ne sont plus dans l'état d'esprit flou du premier tour. Désormais, il n'y a qu'une alternative : gagner ou pas. Donc gagner.
 
Les chiffres publiés aujourd'hui par Éric Azière pour le premier tour sont très éloignés du score national indiqué par le ministère de l'Intérieur. Ils soulignent une forte crédibilité des candidats étiquetés MoDem dans les villes moyennes. Plusieurs maires sont réélus (et même élus) dès le premier tour et la victoire dans deux nouvelles villes de plus de 40 000 habitants est un encouragement supplémentaire et la preuve que le MoDem peut être une vraie alternative.
 
Le MoDem a convaincu plusieurs villes qu'il ne dirigeait pas jusqu'ici.
 
En somme, c'est un succès et si l'appareil l'avait permis, ç'aurait été un grand succès.
 
Restons modestes : ce qui compte, ce sont les gens, c'est la gouvernance, la vie quotidienne. Mais c'est aussi la fierté, leur fierté.
 
L'esprit conquérant qui gagne avec nous pour eux, c'est aussi celui que nous leur proposons pour leur ville et pour le pays. Gagner. 

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10/03/2008

Indispensables ou incontournables ?

François Bayrou applique aux municipales la stratégie qu'il avait voulu adopter pour les législatives mais que le score insuffisant des candidats du MoDem n'avait pas rendu possible : être indispensable partout et négocier au cas par cas.
 
C'est ce qu'il fait. Oh, le MoDem n'est pas nécessaire partout mais il l'est dans plusieurs grandes villes où le second tour va se jouer sur le fil : Marseille, Toulouse, Saint-Étienne, Metz, Blois, voire certains arrondissements parisiens comme le Ve et le XVe (où malgré son score très faible, divisé presque par deux depuis les législatives, Élisabeth de Fresquet, avec ses 7,45%, pourrait peser), ou même Strasbourg.
 
À Marseille où tout est très serré et indécis, Jean-Luc Bennahmias, d'une façon très transparente, a rencontré les deux impétrants et leur a présenté une liste d'engagements programmatiques, un de plus pour Gaudin : un moratoire sur l'incinérateur de Fos. Je pense que c'est de bonne méthode. Il a indiqué travailler à un "paquet" contenant Paris, Marseille et Toulouse, c'est de bonne méthode aussi.
 
Dans d'autres villes, c'est par affinité ou par projet d'agglomération que l'on a parlé d'alliances, notamment à gauche, pour le MoDem, donc vraiment par esprit de programme et sans pression d'intérêt.
 
Il y a des cas particuliers : à Mont-de-Marsan, chef-lieu des Landes, le MoDem, en l'absence de liste de l'UMP, se retrouve en tête au premier tour et mathématiquement, en fonction des reports de voix du CNI d'un côté, de l'extrême gauche de l'autre, pourrait l'emporter, et fait donc planer sur le fief d'Henri Emanuelli la menace symétrique de celle qu'il subit à Pau dans le département voisin.
 
Il y a donc un mélange de bouillonnement de programmes et de rapports de forces, qui est la politique électorale du monde des élus et, au fond, des électeurs, car j'ai pleine confiance dans nos représentants bayrouistes pour profiter de la situation pour améliorer la gouvernance de celles des villes qui en ont besoin, et ce serait l'essentiel !