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28/03/2008

Café démocrate de Quitterie Delmas : au travail !

Pour ce premier café démocrate de Quitterie Delmas après les municipales, un peu plus de 110 militants et blogueurs, venus d'un peu partout en Île de France, se sont retrouvés ce soir au café "le pavillon Baltard", dans le quartier des anciennes Halles de Paris.
 
Quitterie s'est exprimée longuement sur le passé récent, sur sa volonté de regarder vers l'avenir, sur les perspectives du Mouvement Démocrate. J'avoue que je suis arrivé en retard, à cause de l'émission d'I-Télé où elle s'exprimait juste avant 20 heures. J'ai entendu la fin de cet exposé qu'elle a prolongé en définissant des ateliers : sur le projet, sur la communication interne et externe, sur la fédération du XXIe siècle, sur l'événementiel, notamment.
 
Puis elle a passé la parole à quelques-uns d'entre nous. J'ai dit à quel point je trouvais pertinente son analyse d'une crise politique majeure reflétée par l'abstention récente aux municipales. L'un de nos amis, ancien UDF puis Génération Écologie (j'ignore son nom), a exprimé le voeu d'un débriefing des municipales. Quitterie a émis le souhait que ce débriefing soit fait par écrit, de façon à éviter les règlements de comptes, mais elle a accepté que certains se réunissent dès ce soit pour se libérer en quelque sorte de leurs frustrations et esquisser une première synthèse.
 
Clément Ricousse a fait souffler un vent optimiste en annonçant qu'il était fréquemment contacté par des gens qui voulaient adhérer au MoDem.
 
Benoît Charvet a présenté son groupe de travail : la Fabrique à Idées, un atelier que les municipales ont un peu mis en sommeil, mais qui se réveille avec appétit et plusieurs dizaines de contributeurs.
 
Un autre (j'ai son nom sur le bout de la langue) a parlé de BOM, la Boîte à Outils du MoDem. Avec humour, il a annoncé la prochaine et première "boum de la BOM".
 
Puis nous nous sommes répartis en différentes tablées, j'ai eu la conversation avec le journaliste Patrick Roger que je viens de relater dans ma précédente note, et voilà, le train est sur les rails : au travail ! a lancé Quitterie. Le travail ne fait que commencer. Rendez-vous mi-avril pour l'étape suivante... 
 
 

En marge du café démocrate de Quitterie Delmas : conversation avec Patrick Roger, du "Monde".

Comme Jacques Bugier, qui semble s'être évaporé de France Démocrate, Patrick Roger est un nostalgique du journal où il écrit. Il évoque la deuxième moitié des années 1990, où le tandem Colombani - Plénel a remonté un journal qui, avant eux, était tombé à 170 000 exemplaires. Il a fallu se retrousser les manches et travailler plus que de raison, mais l'idée des deux capitaines était que c'était par le contenu qu'on pouvait refaire du "Monde" un journal que les gens aient envie de lire et besoin d'acheter. Et en fournissant un effort dantesque, ils y sont parvenus : la diffusion du "Monde" dépasse les 300 000 exemplaires. Époque exaltante, que cette reconquête.
 
Hélas, depuis plusieurs années, "Le Monde" est progressivement siphonné de son contenu au profit de sa plateforme numérique (nota : je crois que celle-ci est contrôlée à 33 % par Lagardère, mais Roger n'a mis personne en cause). Et une nouvelle charrette de soixante-dix journalistes se prépare, sorte de saignée qui menace de tuer le malade qu'elle prétend soigner. Pour Patrick Roger, c'est tout l'inverse qu'il faudrait faire : garder les journalistes et densifier encore le contenu pour élargir l'audience de façon à pallier la chute des recettes publicitaires. Il épingle au passage les mises en sous-traitance, notamment celle de la régie publicitaire, qui font que le journal ne contrôle en fait plus grand chose de son destin.
 
Il peste contre la disparition du supplément "résultat des cantonales" de son journal. Jadis, et il n'y a pas si longtemps, les cahiers de résultats des élections, publiés par "Le Monde", étaient à ce point reconnus que le ministère de l'Intérieur attendait leur publication pour calibrer ses résultats officiels : pour des élections municipales ou cantonales, des correspondants locaux passaient toute la nuit à collecter des résultats, à les compiler et à les analyser. Aujourd'hui, la base de donnée du "Monde" a été confiée à Jérôme Jafffré (un sondeur) et, pour ses cahiers, "Le Monde" se contente de reprendre les résultats émanant du ministère de l'Intérieur qui a ainsi récupéré la maîtrise de l'image du résultat. On en voit bien l'effet, et Patrick Roger de faire écho à l'excellent article de Sylvain Lapoix dans "Marianne2.fr" signalé récemment par Quitterie.
 
Poursuivant la conversation, Patrick Roger confie toute la joie qu'il a eue à suivre François Bayrou lors de la dernière campagne présidentielle. C'est un homme grand, chauve, les traits affirmés, des favoris en pointe au milieu des joues, avec la faconde d'un méridional, l'émotion dans les mots. Quand on évoque l'insuccès de Bayrou à Pau, il est sincèrement triste. Mais quand je lui explique que si j'avais été bayrouiste à Pau, je n'aurais sûrement pas voté pour Bayrou aux municipales, de façon à le contraindre à ne pas fuir son destin national, il rit timidement en estimant que ce n'est pas cette attitude-là qui l'a fait battre.
 
Et la conversation court encore. Il se dit frappé de constater que les forces vives de la gauche ne s'engagent plus au PS et que celui-ci est vidé progressivement de sa substance. Il y a, de ce côté-là, du côté de ce qui pourrait être les réseaux naturels de la gauche, un vrai espoir vers le MoDem. Et je réponds que si Bayrou a bien intégré dans sa réflexion la présence d'autogestionnaires dans sa mouvance, je ne suis pas convaincu qu'il ait entièrement synthétisé son lot d'altermondialistes.
 
Nous tombons en tout cas d'accord pour juger que Quitterie, par sa culture personnelle, par ses réseaux, par sa génération, est celle qui peut le mieux catalyser cette énergie vivante vers le MoDem.
 
Il ajoute que la stratégie de l'UMP est de minimiser la position de Bayrou en recréant une multiplicité de centres : le MoDem n'est que l'un des visages du centre. Là encore, je cite l'une de mes récentes interrogations sur mon blog : comment éviter que le MoDem s'enferme au centre ?
 
Et voilà, Patrick Roger nous quitte en un dernier échange avec Quitterie, après cette fructueuse et passionnante conversation à laquelle ont participé aussi notamment deux de nos "citoyens démocrates", Benjamin Sauzay (qui a insisté pour souligner que Quitterie n'est plus seulement leader des blogueurs, que son aura va au-delà encore désormais) et Domitille Marbeau, qui a produit sa carte d'adhérente du MRP des années 1950... Il y a vraiment de tout dans le MoDem.

27/03/2008

Quitterie Delmas sur I-Télé se réjouit du flou actuel des partis politiques...

Invitée de Samuel Étienne sur I-Télé, Quitterie Delmas s'est réjouie du désordre et du flou actuel des partis politiques, en quoi elle voit un bouillonnement susceptible de produire demain les vrais partis politiques dont la France a besoin.

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La désespérance n'a pas diminué.

Comme Quitterie Delmas l'a très justement dit a plusieurs reprises, l'abstention record des dernières élections municipales est le signe d'une crise politique majeure. D'un côté comme de l'autre, on a beau nous affirmer que "circulez, y'a rien à voir, ce sont juste les électeurs de droite qui sont restés chez eux pour protester contre l'attitude de Nicolas Sarkozy et contre la politique du gouvernement", chacun sait bien que ce n'est pas vrai, et que l'abstention est le signe que la crise a repris.
 
Souvenons-nous de ce que François Bayrou disait pendant la présidentielle : une crise morale et politique sans précédent. La participation record de la présidentielle a paru démentir ensuite ce diagnostic, mais elle résultait seulement de la contestation du duopole par Bayrou ; dès les législatives suivantes, comme les démocrates n'incarnaient plus le même espoir de changement, la participation a commencé à s'affaisser de nouveau. Et voilà, avec les municipales, elle est au plus bas.
 
Il y a certes des gens qui ont cru dans les promesses de Nicolas Sarkozy. Quelle déception ! Bayrou le leur avait pourtant annoncé : les déceptions seront à la hauteur des promesses : énormes, folles, dangereuses.
 
Quelle déception. Moi-même (qui ai voté contre Sarkozy au second tour de la présidentielle), je suis surpris qu'il ne soit que ... ça.
 
Il vit dans un fantasme. Comme continueront à le répéter tous les psy qui se succèdent dans les colonnes des journaux et de "Marianne" en particulier, il ne cesse de nous parler de son enfance. 
 
Or son enfance... il avait huit ans quand Kennedy a été assassiné. Il a été ébloui, lui, le petit Nicolas, immensément, par l'émotion qui a envahi le monde entier à l'annonce de l'assassinat de Kennedy. Et ce qu'il admire dans Kennedy, c'est ça : cette émotion-là, cette mort-là. Il fait partie des gens qui font carrière pour l'éloge funèbre que l'on prononcera sur leur tombe, rien de plus.
 
Et c'est à la recherche de cette émotion-là, de cette mort-là, qu'il est parti à l'assaut des corps constitués et des intérêts établis en France : pour se mettre en danger, pour connaître la même fin que Kennedy, pour susciter la même émotion dans les tabloïdes, pour que son nom reste éclairé des mêmes lettres de néon. Il veut qu'on l'assassine.
 
Dans son fantasme, bien sûr, il y a Jackie Kennedy. Peut-être s'est-il paluché devant sa photo quand il avait treize ans. En tout cas, de la même façon qu'on demande à une pute de s'habiller en boniche ou en pompier, Sarkozy demande à sa femme, quelle qu'elle soit, de s'habiller en Jackie Kennedy. "Oh oui ! oh oui ! fais-moi Jackie Kennedy !"
 
Mais là où son obsession confine au délire, c'est qu'il peut se rêver en John F. Kennedy, sa politique, elle, n'est en rien ni novatrice, ni moderne, ni rien de tout cela : c'est la même que celle de Juppé en 1995, de Jospin en 1997, de Raffarin en 2002 et de Villepin en 2005 : le déclin, le démantèlement des droits sociaux, la dérégulation irréfléchie, le repli de l'État mais non des réseaux qui profitent de l'État, l'affaissement.
 
Or c'est cette même politique conduite à tour de rôle par les partis du duopole qui enfonce les Français dans la désespérance. Sarkozy, tout à son fantsame, peut ne pas le voir, nous, nous le savons. Les Français le savent.
 
Ce qu'ils attendent, c'est qu'on leur dise qu'il est possible de s'en sortir, qu'il existe de vraies solutions, sans mensonge, sans langue de bois. C'est à quoi nous, démocrates, autour notamment de Quitterie Delmas et de François Bayrou, nous nous emploierons.

Sénat : j'aurais préféré qu'il y eût un groupe MoDem.

Les sénateurs du groupe Union Centriste - Union pour la Démocratie Française (UC-UDF) se sont réunis avant-hier et ont décidé qu'il était urgent d'attendre.
 
Ils veulent rester tels qu'ils sont. On ignore encore combien ont rejoint le Nouveau Centre, combien restent au MoDem.
 
Quoiqu'il en soit, leur volonté d'entretenir le flou me semble préjudiciable au projet du MoDem et à la cohérence que chacun appelle de ses voeux. Leur idée est de faire pencher le MoDem à droite, alors que chacun juge à quel point la droite d'aujourd'hui est incompatible avec nombre de nos idées les plus ancrées.
 
PLus que jamais, ce dont le MoDem a besoin, ce dont la France a besoin dans le MoDem, c'est d'indépendance. 

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Mouvement Démocrate : le projet.

Le MoDem se définit comme une alternative globale aux deux partis du duopole.
 
Cette affirmation signifie que sa vision sociétale est différente des leurs (j'ai envie d'écrire "des leurres").
 
Si l'on doit schématiser, on trouvera que... que quoi, au fait ? Comme je l'écrivais hier, les projets des deux grands partis sont en miettes. Il ne leur reste plus que leur clientèle respective : retraités, paysans, commerçants (masochistes) à droite, fonctionnaires à gauche. Tout cela compose une sensibilité, une patrie politique sans contenu, un réflexe, en somme l'ennemi de la conscience.
 
Le projet du Mouvement Démocrate me semble être avant tout, lui, celui de l'être humain maître de son destin. Ne soyez pas des moutons, votez MoDem.
 
Ce postulat n'est pas sans inconvénient dans un pays où la grande majorité des adultes sont salariés ou souhaitent l'être, car le salarié, depuis longtemps, s'est résigné à n'être plus maitre de grand chose. Mais c'est le nôtre, notre postulat, et notre seul devoir est de l'assumer, car les électeurs sont prêts à voter pour n'importe quel projet (républicain) tant qu'il est assumé par celui ou ceux qui le porte(nt). 

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26/03/2008

Quelques idées en passant.

Une définition du centre : Chacun pour soi et Dieu heu c'est une hypothèse heu va te faire foutre pour tous.

 

Delors était pour définir l'Europe comme une fédération de nations ; avec Barroso, c'est une fédération de rations.

 

Le rationnement arrange bien les partis politiques, parce qu'il leur permet de confisquer les tuyaux de la manne. Conséquence : les partis n'ont pas intérêt à la prospérité, tandis que les citoyens, si. Or devinez pour qui les citoyens votent... C'est à se la prendre et se la mordre.

 

Pour les gens, le débat politique est une querelle de médecins ou de garagistes. La solution, les remèdes, les moyens, au fond, ils s'en foutent ; ce qui leur importe, c'est qu'on leur donne DU POGNON, de la fraîche, de l'artiche, du flouze, de l'oseille, des picaillons, des pésètes, des sous. Sous de Gaulle, on criait "Charlot, des sous !". Sous Mitterrand : "Pas d'Cresson, de l'oseille !" Aujourd'ui, on entend : "Ahem, serait-ce abuser de votre bonté que de vous prier de me concéder un peu, juste un tout petit peu, DE POUVOIR D'ACHAT?"

 

Le montant du parasitage des divers budgets publics par divers vampires est supérieur au total des déficits publics. Supprimez la corruption, la France va très bien.

 

Le marché domestique est de moins en moins crucial pour le cinéma américain (chiffres Le Film Français) : en 2001, le total du chiffre d'affaires domestique du cinéma était dans un ratio de 8/19 (où 19 est le CA total du monde), soit 42% ; en 2007, il est de 9,6/26, soit 36,9 %. Or le cinéma est une industrie stratégique pour les États-Unis et l'amortissement sur le marché domestique est son moteur. Au passage, depuis le début de l'année 2008, en raison du double succès d'Astérix et des Ch'tis, la part du cinéma américain dans le box-office français n'est que de ... 19 %. Les Ch'tis devancent désormais le deuxième Astérix (le meilleur, celui de Chabat) et n'ont plus que deux paliers à franchir pour s'inscrire au premier rang "de tous les temps" (comme on dit d'une façon ridicule pour diverses activités et sports qu'on ne pratique que depuis quelques décennies) : "La grande vadrouille" (17 millions d'entrées) et "Titanic" (presque 21 millions d'entrées). On fait les paris ?

 

Que faire pour que le MoDem ne s'enferme pas au centre ?

 

Charles Enderlin va encore se faire des copains en Israël. Longtemps correspondant de France 2 à Jérusalem (y est-il encore ?), Charles Enderlin n'y était guère apprécié par les réseaux les plus jusqu'auboutistes de la politique israélienne. Or il vient de sortir une étude historique sur les divers mouvements qui ont, souvent par le terrorisme, porté l'état d'Israël sur les fonts baptismaux (si j'ose dire). Parmi eux, le plus illuminé a été à un moment donné le "groupe Stern" qui n'hésita pas à prendre contact avec l'Allemagne nazie en 1941 pour lui faire partager le constat que si les nazis ne voulaient plus des juifs en Allemagne, ça tombait plutôt bien pour les Sionistes, qui les auraient volontiers transférés directement dans leur futur État d'Israël. On croit rêver, mais qu'aurait-on dit s'ils avaient réussi à les sauver ! Parmi les durs du terrorisme, il y a eu à cette époque deux futurs premiers ministre israéliens : Menahem Begin (prix Nobel de la Paix en 1977 avec l'Égyptien Sadate) et Itzhak Shamir. Tout ça est écrit noir sur blanc. Sacré Charles Enderlin, toujours le chic pour se faire des copains...

 

Le nouveau maire PS de Strasbourg veut faire de sa ville un district fédéral européen. Il n'aime pas Bruxelles ?

 

Le MoDem a toutes les chances de dépasser les 15 % aux Européennes de 2009. Il lui faudra envoyer des candidats crédibles, jeunes, dotés d'une solide formation et dont la notoriété soit travaillée en amont. Pourquoi pensez-vous à Quitterie Delmas dès que j'écris ce profil ?

 

François Bayrou doit se mettre à arpenter la France à la rencontre des gens. Et des adhérents du MoDem. Mais à mon avis, moins on sera structuré, plus il sera content : il préfère que les gens s'activent en liberté plutôt que pour se disputer des petites casquettes.

 

Si j'ai d'autres idées, je les ajouterai au fur et à mesure. 

Quitterie Delmas : une dynamique.

En politique, on bâtit le succès d'une campagne sur une dynamique. C'était la leçon de Jacques Chirac, qui laissait filer son image en début de campagne, surprenant ainsi ses adversaires qui le jugeaient pour mort, puis se redressant avec vigueur dans une dynamique haussière d'autant plus forte qu'elle partait de bas. il est vrai qu'il ne savait pas monter au-delà de 20%, son score à la présidentielle ayant toujours oscillé entre 18,5 et 20,5.
 
La dynamique de la présidentielle a convaincu des millions d'électeurs et des dizaines de milliers d'adhérents. Depuis ce temps, les démocrates cherchent le moyen de faire de ces électeurs et de ces adhérents une véritable communauté d'idées et d'action, capable de convaincre demain la France et les Français.
 
De toute évidence, les élections municipales ont été l'aboutissement de la dynamique présidentielle. Elles sont aussi l'occasion de ce qui restera sans doute la dernière vague de départs de cadres hérités de l'UDF vers l'UMP et ses satellites.
 
Fin d'étape, elle nécessite un rapport d'étape, qui reste à rédiger. Elle réclame aussi l'impulsion d'une nouvelle dynamique.
 
C'est à quoi Quitterie Delmas appelle à l'occasion de son prochain café démocrate, demain soir : "faire repartir une dynamique". Projet vital.
 
PS : Je vois que les sénateurs ont décidé de continuer à financer le MoDem, au moins jusqu'à la prochaine élection sénatoriale, en septembre. Je ne ferai pas de mauvais esprit, il fait voir ce que cela signifie et implique.

25/03/2008

Quitterie Delmas : un nouveau siècle, un nouveau cycle.

À plus d'un titre, les événements récents ont donné l'impression d'une fin d'époque. Fin d'un long cycle de cinquante années, la seconde moitié du XXe siècle : à droite, disparition de la doctrine gaulliste comme inspiration du parti dominant, triomphe de la ligne inégalitaire, atlantiste, campée sur les préjugés les plus réactionnaires du XIXe siècle (le tout-génétique, le tout-répressif, la pauvreté comme faute rappelant même le jeu de mots douloureux du titre de l'ouvrage phare de Victor Hugo : "les misérables", le tout synthétisé par une phrase elliptique et laconique : "pauvre con" où la vraie insulte n'est pas "con" mais "pauvre").
 
Cette disparition du gaullisme l'année même du cinquantenaire de la Ve république est lourde de symboles.
 
Tout d'abord, parce que tout régime est intimement lié au courant politique qui l'a instauré. Affaiblissement du courant (qui entre dans l'Histoire avec ses contrastes et subit désormais le jugement des historiens) équivaut à affaiblissement des principes qui sous-tendent l'architecture institutionnelle.
 
On voit bien, cependant, que l'idéologie véhiculée par la droite sarkozyste n'est pas de celles qui peuvent emporter durablement l'adhésion du peuple. On ne s'y reconnaît pas. Il y a donc une droite à réinventer.
 
Il y a aussi une gauche à réinventer.
 
Disons-le tout de go : le principal obstacle à l'évolution de la gauche est que les gens, les travailleurs, les syndicalistes, les employés, trouvent que ceux que l'on a longtemps nommés "sociaux-démocrates" ne sont pas assez tournés vers la défense frontale des humbles, qu'ils transigent trop avec les puissants. Bref, ils sont suspects, magouilleurs, vendus. Et comme il existe une offre politique plus à gauche, cette partie-là du peuple se cramponne à son passé en menaçant de filer vers plus à gauche.
 
Ce sera le point de fixation des divisions du Parti Socialiste lors de son prochain congrès. Les socialistes sauront-ils ensuite, comme ils l'ont fait longtemps, se contenter du résultat de leurs transactions internes ? On verra. 
 
Quant au centre, est-il à réinventer ? Sans doute.
 
Je ne compte pas pour centriste la cohorte des repentis qui, la corde au cou, s'apprête à rejoindre la légion de la droite en jurant par tous les centres : le vrai centre est par nature indépendant et capable de travailler avec toutes les autres couleurs politiques, sauf celles dont le projet est la haine. Et il est capable de travailler avec tous, parce qu'il a son propre projet.
 
Le MoDem (donnons-lui son nom) est ainsi l'Apple de la politique française : capable de travailler à la fois sous son propre langage et sous le langage des autres.
 
Mais il n'est pas seulement la continuation de la tradition du centre. Il se veut "offre politique nouvelle" donc globale : il a tout à dire.
 
Il a un projet déjà formalisé qui a fait l'admiration de tous et conquis certainement beaucoup d'électeurs l'an dernier : on le trouve encore sur Bayrou.fr comme le faisait remarquer récemment Frédéric Lefèvre-Naré. C'est une excellente base de départ à actualiser et développer sans tabou.
 
Au-delà du projet, le MoDem a des idéaux, c'est ce qui le rapproche de l'image que les gens se font de la gauche. C'est ce qui sans doute peut le faire gagner lors des prochaines élections : la capacité d'incarner les idéaux de la nouveauté, l'émergence des valeurs du nouveau siècle.
 
Nul mieux que le MoDem ne les a mieux captées.
 
Il faut maintenant s'en emparer, leur donner essor "par le fond, le travail et la convivialité", comme dit Quitterie Delmas et comme nous le ferons avec elle et autour d'elle lors du prochain café démocrate jeudi. 
 

La clarté.

Durant l'élection des conseillers nationaux, nous avons eu un débat que certains ont jugé sémantique entre la clarté et la transparence.
 
La transparence, telle que nous l'avons défendue, consiste à faire les actions les plus intimes de notre mouvement politique au grand jour : réunions statutaires retransmises en direct sur Internet, par exemple, ou prohibition de principe du huis-clos.
 
Face à ce concept très lié à l'esprit de notre époque, d'autres soutenaient le seul principe de clarté : des règles claires de fonctionnement pourraient être admises par tous. Or ce qui est clair et explicite n'est pas toujours satisfaisant, non seulement parce qu'on peut être clair et opaque (on retrouve ici le symétrique de la transparence) mais aussi parce que la clarté, prise dans l'acception qui était évoquée, est de nature formelle. Elle omet que, comme dit Victor Hugo, "la forme, c'est le fond qui affleure". En d'autres termes, en acceptant des règles sans nature politique volontariste (claires, idée neutre), on acceptait aussi que montent dans le même train des gens qui voyageaient vers des destinations différentes.
 
Il fallait donc s'attendre à ce que l'un d'entre eux tirât le signal d'alarme. Il semble que ce soit fait.
 
Si j'en crois ce que je lis sur les blogs et sur e-soutiens (mais ni l'actualité wikio ni les sites de la presse n'en font état), la majorité des sénateurs ex-UDF théoriquement encartés au MoDem s'apprête à rejoindre un courant qui se veut réincarnation de la défunte UDF, non pas celle de Bayrou, mais celle de Giscard.
 
Les deux ou trois traits fondamentaux de cette organisation seront les suivants : une tentative de conquête du Sénat autour de Jean-Pierre Raffarin, une ligne de politique étrangère résolument atlantiste et européenne (mais oubliant que la France ne peut faire l'Europe seule et que l'Europe a changé d'étendue et de nature en même temps), une philosophie se disant sociale mais résolument inégalitaire, et aucun poids sur les grands choix politiques, l'UMP étant majoritaire à elle seule à l'Assemblée Nationale, et d'ailleurs la vassalisation de cete organisation à l'UMP lui est constitutive. Enfin, résurrection de l'UDF des années 1980 (époque où tous les Raffarin, Mercier, Arthuis, Pozzo di Borgo et autres étaient dans la quarantaine, la belle époque, quoi !), cette nouvelle organisation n'aura qu'une vraie fonction héritée de ce temps-là : faire élire des notables, des bourgeois de petite ville, qui portent costume et vont à la messe le dimanche, siègent dans divers réseaux plus ou moins ésotériques la semaine, et surveillent nuit et jour d'un oeil vigilant leur coffre-fort et leur compte en banque.
 
Rien de tout cela n'a d'intérêt dans la France d'aujourd'hui. Les morts enterrent les morts. Requiescant.
 
Le départ de sénateurs (et avec eux d'élus de terrain, maires, conseillers généraux) est une nouvelle attendue. Certains s'en réjouissent, estimant que, plus purs, nous serons plus forts.
 
C'est faux : plus purs, nous ne sommes que plus purs. La force ne réside pas dans la pureté.
 
Ils disent aussi que nous serons plus lisibles. C'est vrai. Mais le risque est d'une lisibilité d'un espace politique plus restreint qu'avant.
 
Il semble en tout cas que la cohérence soit désormais plus grande dans le Mouvement Démocrate, à la fois sur le contenu philosophique, sur la ligne politique et sur la stratégie. Certaines ambiguïtés nuisaient à notre message. Elles sont levées.
 
Nous avons désormais une vision commune claire. C'est notre clarté.
 
Et l'effort de clarté que nous faisons par là, il faut l'exiger des autres partis politiques, qui sont de vastes mariages de carpes et de lapins, comme Quitterie Delmas l'a très bien dit (en d'autres termes) l'autre jour sur Public Sénat.
 
Nous avons abattu nos cartes, notre jeu est clair. Que ces messieurs et dames des autres partis politiques en fassent autant. 
 

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24/03/2008

Parlons du programme.

Bayrou souhaite qu'avant même d'en venir à la phase d'organisation, le Mouvement Démocrate se penche sur son programme.
 
C'est évidemment le premier pilier de notre existence.
 
Vous qui passez par là, que faut-il, à votre avis conserver du programme de la présidentielle, et que faut-il écarter ? Tout ce que vous direz pourra être transmis à Quitterie Delmas. 

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Quitterie delmas : l'avenir.

Lors de ses dernières interventions dans les médias, Quitterie Delmas a beaucoup insisté sur un mot : l'avenir. C'est bien qu'on est, la concernant, au-delà du principe de renouvelllement. Il s'agit bien d'engager l'avenir.
 
Je souhaite qu'après les récentes élections, et dans la perspectice des échéances internes, elle permette aux adhérents du MoDem, parisien en particulier, de trouver par elle l'expression d'une vision à long terme de notre mouvement.

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23/03/2008

Bréviaire du militant : premières idées.

On m'a reparlé hier de mon projet de "bréviaire du militant" et maintenant que l'élection municipale est passée et que le Mouvement Démocrate entre dans une phase à la fois de turbulence et d'organisation, il est temps d'entrer dans le vif de cette leçon de mon expérience d'un très long militantisme à géomtrie variable commencé à l'âge de 16 ans.
 
Le premier maître-mot est : comment être un militant heureux.
 
Militant, alias adhérent actif, c'est très peu gratifiant : on s'amuse parfois en temps de campagne électorale (quand les autres militants sont sympa, le candidat crédible et la stratégie pertinente), mais, le plus souvent, on végète dans la frustration. Pourquoi ? Parce que, comme les enfants l'été, "on ne sait pas s'occuper". On me l'a dit mille fois lorsque j'avais douze ans : "tu ne sais pas t'occuper". J'attendais que l'on invente des animations pour moi à ma place. Le militant est un éternel gamin de douze ans.
 
Or en milieu démocrate, la structure est toujours faible et peu susceptible de multiplier les animations, ce n'est pas dans sa nature (sauf exceptions locales).
 
Par conséquent, comme Bayrou l'a indiqué en disant "j'ai besoin d'automoteurs", ceux qui veulent être des adhérents heureux doivent se donner pour premier précepte de ne rien attendre de la structure, ce qui ne les empêche pas d'y participer si l'entrée s'en ouvre.
 
Et s'ils rejettent leur structure de proximité tout en approuvant la ligne de Bayrou (quand celui-ci daigne en avoir une - si, si, je vous jure : il va y revenir), Internet est là pour se tisser des réseaux autres que de proximité, soit via la fédération Internet, soit tout simplement par affinités.
 
D'une manière générale, on vient dans un mouvement politique pour y apporter quelque chose et en recevoir autre chose. L'automoteur va donc se mettre en mouvement dans le Mouvement, à la recherche de ce qu'il veut donner et recevoir. Il faut donc y faire et dire ce qui nous plaît. Et d'ailleurs, en consultant les blogs, on constate facilement qu'ils ne sont l'objet d'aucune censure ni d'aucune tentative d'orientation.
 
La meilleure façon de militer pour un modémiste consiste à dire et faire ce qui lui plaît sans s'autocensurer : il est en lui-même, par son tempérament et ses conceptions, et sa liberté même, la meilleure vitrine du mouvement
 
Précepte 1, donc : ne rien attendre de la structure.
 
Précepte 2 : fais ce que voudras (comme dit Rabelais). 

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22/03/2008

Quelques idées sur Quitterie Delmas et le reste.

C'est le week-end, un long week-end, beaucoup de blogs se noient dans les lapins en chocolat et les oeufs monstrueux à cacher puis découvrir au fond du jardin, il me semble donc urgent de rappeler tout le monde aux vraies valeurs : il n'y a pas que la vie, il y a aussi la politique, crénom de crénom !
 
Sérieusement, comme ça me viendra, voici mes idées de samedi matin.
 
Tout d'abord, un aphorisme : l'argent ne fait pas le malheur, mais il y contribue.
 
Au cours des fêtes dont les enfants sont les rois, on est forcément obsédé par les enfants qui n'ont pas de quoi s'offrir des couronnes. C'est l'heure par exemple d'un nouveau combat des caissières de supermarché pour obtenir d'être mieux traitées par leurs patrons, et surtout mieux payées.
 
Il faut relativiser très légèrement la cupidité des patrons de grandes surfaces : beaucoup ne sont pas entièrement propriétaires de leur affaire, ils en sont en quelque sorte dépositaires à travers des franchises dont la rapacité est effrayante. J'en connais un en Bretagne qui a dû s'endetter pour augmenter fortement sa surface sans nécessité apparente, mais parce que sa franchise l'exigeait pour le garder. Ces gens-là poussent la machine jusqu'à la faire crever.
 
Et donc, soumis parfois à forte pression, les patrons font retomber leurs difficultés sur les échelons inférieurs, c'est à quoi sert la hiérarchie sans doute.
 
Le métier des caissières est symbolique d'un pays, le nôtre, où, à force d'élever le niveau du salaire minimum légal, on a fini par multiplier le nombre des salaires réels en dessous du salaire légal. C'est un paradoxe de plus qui prouve que trop de règle tue la règle. En économie, l'artifice se paie comptant : augmenter les salaires sans justification économique aboutit à les faire baisser.
 
Ce qui n'empêche pas de souhaiter aux caissières d'obtenir gain de cause, car leurs entreprises sont bien assez prospères pour les rémunérer dignement. 
 
Ensuite : je vois que le calendrier d'organisation du MoDem s'étire. Les sections des Hauts-de-Seine, par exemple, ne seront élues que le 15 mai, ce qui laisse augurer une élection de cette fédération juste avant l'été. Il semble que cette échéance corresponde peu ou prou à un objectif général. En somme, nous avons tout le printemps pour nous structurer et nous aurons tout l'automne pour actualiser le programme énoncé par François Bayrou lors de la présidentielle. À partir de l'hiver, nous serons déjà en campagne pour les Européennes de juin 2009.
 
Le départ de la plupart des sénateurs (mais pas tous) pour le radeau de la Médudf (le rafiot titanic de Raffarin et Giscard, une barque avec un gros trou au fond pour faire bloub bloub bloub) semble désormais inéluctable. Avant de partir, les rapias vont tenter de soutirer des bribes du patrimoine de la défunte UDF. Le côté paysan de Bayrou va se réveiller pour sauvegarder nos sous.
 
Je souhaite au nom de la plupart de mes lecteurs remercier Quitterie Delmas. Non pas, pour une fois, en raison de la tendresse que j'ai pour elle, ni pour les pics de fréquentation qu'elle donne à mon blog à chaque fois que je parle d'elle, ni pour le moment savoureux qu'a été la question que lui a posée un journaliste d'Europe1 à propos de l'article du Parisien, où ce journaliste mentionnait le blog de Quitterie qui était en fait, dans les termes qu'il relatait ... le mien (tout ce qui est à moi est à Quitterie, c'est officiel, puisque la radio le dit !), pour aucune de ces raisons dont chacune mériterait un tonnerre d'applaudissements, mais pour l'énergie avec laquelle elle a incarné le Mouvement Démocrate dans les médias tout au long de la semaine. Je suis persuadé que Quitterie a un secret, une pile Duracell, pour bondir comme elle le fait sur l'écran et sur le micro.
 
Quoiqu'il en soit, je lui exprime notre profonde gratitude et notre espoir de la porter vers de plus hautes responsabilités encore, dans lesquelles elle sera certainement la meilleure ambassadrice de nos idées les plus intimement ancrées : la liberté, la dignité, la générosité. 

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21/03/2008

Deuxième gauche, deuxième droite, et puis ?

En relatant les propos tenus hier soir sur Public Sénat par Quitterie Delmas, l'expression "deuxième droite" m'est venue spontanément. Or il m'a paru qu'elle pouvait manquer de clarté pour ceux qui n'ont pas, comme moi, plus de vingt-cinq ans de politique à alourdir leurs épaules.
 
L'expression "deuxième gauche" a été utilisée à propos de Michel Rocard et de la CFDT des années 1970. Rocard et les rocardiens étaient alors la boîte à idées de la gauche, une boîte à idées dans laquelle la première gauche, celle des alliances d'appareils, celle du pouvoir, puisait sans vergogne.
 
Il y a eu, de la même façon, une "deuxième droite" dans les années 2000 : l'UDF bayrouiste que l'Hérétique regrette si fortement. Là encore et comme il le dit très justement, l'UDF a joué le rôle de boîte à idées de la droite.
 
Seulement voilà : il est arrivé à la deuxième gauche et à la deuxième droite la même mésaventure : leurs idées pillées pour la conquête du pouvoir mais jamais mises en application dans l'exercice du pouvoir.
 
C'est face à l'échec manifeste de la stratégie du "deuxième" (du Poulidor) de la politique bipolaire, que Bayrou s'est tourné vers l'idée de l'extrême centre qui a si fortement marqué les esprits lors de l'élection présidentielle.
 
Quel rapport avec l'initiative d'exhumation de la momie de l'UDF qui agite si fort les têtes blanches du Sénat (véritable musée de la momie) autour de l'inénarrable Raffarin ?
 
Aucun.
 
Ou plutôt si, il y en a un.
 
L'UDF est née en 1978 d'un conglomérat de partis habitués à travailler ensemble au Sénat depuis les années 1960 : les indépendants (RI), les centristes, les radicaux (amputés depuis 1971 de leur aile gauche) et quelques socialistes (Max Lejeune, SFIO) rebutés par l'alliance avec les communistes prônée par le Congrès d'Épinay. Dans l'appareil du parti, les giscardiens étaient majoritaires (les RI s'étaient démultipliés en trois composantes : Adhérents Directs de l'UDF, Clubs Perspectives et Réalités, RI devenus PR), cependant que le gros des militants était centriste. Au moment de sa fondation, l'UDF avait pour vocation de servir de bras armé au président Giscard d'Estaing et cette vocation se matérialisait par un livre, "Démocratie française" (illisible), signé par Giscard.
 
Hélas, l'UDF n'a gagné qu'une élection nationale : les Européennes de 1979. Toutes les autres furent perdues, à commencer par la présidentielle de 1981. Mais battue, elle subsistait. Elle présenta un candidat à la présidentielle de 1988, battu encore : Raymond Barre.
 
Sur le terrain, dans cette période, la domination du RPR chiraquien s'affirma. Dès lors, il y eut une répartition des rôles implicite : le Sénat et une grande quantité de collectivités locales à l'UDF qui ne s'occupait pas de politique nationale, cependant que le RPR prenait le pouvoir national.
 
Et un peu partout, les candidats UDF servaient de soupapes au mécontentement de la droite. Si l'UDF avait existé encore, l'électorat de droite se serait moins abstenu qu'il ne l'a fait aux récentes élections municipales. Pour protester contre Sarkozy, l'électorat aurait voté UDF. Faute de soupape, il est allé certes voter parfois pour le MoDem (mais l'identité de celui-ci est encore diffuse et imprécise) voire pour le PS, mais il s'est surtout abstenu.
 
L'initiative de Raffarin, relayée hier soir par Yves Pozzo di Borgo et (plus maladroitement) par Christian Saint-Étienne, est de restaurer cet équilibre-là, entre la droite et "l'autre droite" : l'UDF des années 1980, une époque où Pozzo se délectait à la fois de la table du président du Sénat et des multiples combinaisons de couloirs dont bruissaient les corridors feutrés de la Haute Assemblée.
 
Au passage, je signale que Pozzo a énoncé une contrevérité historique. Il a d'ailleurs été déçu de n'être pas contredit et il l'a expliqué : "elle est beaucoup plus jeune que nous". Car le déjà sexagénaire Yves Pozzo di Borgo appartient à une période relevant du Paléolithique de la politique. C'est le retour des morts-vivants (et je le dis avec d'autant plus de regrets que j'ai toujours eu de la sympathie pour lui).
 
La contrevérité est la suivante : Giscard a laissé l'UDF en 1995 à Bayrou avec des dizaines de conseils généraux, cent cinquante sénateurs, etc. Or en 1995, ce n'est pas Bayrou, mais François Léotard, qui a pris la présidence de l'UDF. Première inexactitude donc. Deuxième inexactitude : ce n'est pas Bayrou, mais Chirac et Le Pen qui ont fait fuir les sénateurs et les conseils généraux. Le premier, parce qu'il contrôlait entièrement l'organisme corporatif des agriculteurs (FNSEA) et que le Sénat est une chambre d'agriculture. Le deuxième (Le Pen), car l'UDF a implosé en 1998 sur la question de l'alliance avec le Front National. Ceux qui prônaient cette aliance (les madelinistes notamment) sont partis à cette époque-là, cependant que restaient ceux qui la rejetaient (l'essentiel des centristes, plus Léotard et Robien qui découpa sa carte de Démocratie Libérale aux ciseaux en direct sur France 3). Six mois plus tard, Chirac récupérait le Sénat et l'UDF commençait à perdre sa vocation territoriale. Et quatre ans plus tard, c'est le candidat du Front National qu'il affrontait au second tour.
 
Maintenant, et pour conclure, à quoi peut servir "l'autre droite" ?
 
À rien.
 
À faire des élus.
 
Et ça (pour parler comme Christian Saint-Étienne), tout le monde s'en fout. 

Quitterie Delmas, sur Public Sénat, pour la stratégie d'indépendance du centre.

Quitterie Delmas était l'invitée hier soir de l'émission "Bouge la France" présentée par Pierre Sled, en compagnie de Christian Saint-Étienne (du parti de Cavada) et d'Yves Pozzo di Borgo, du Nouveau Centre, pour parler de l'avenir du centre et du MoDem en particuier.

Peu d'élus ? "Je ne crois pas au Père Noël". "On savait que ce serait difficile".

"Inventer la politique du XXIe siècle". "Il n'y a que la politique qui ne s'est pas modernisée".

Christian Saint-Étienne et Yves Pozzo di Borgo défendent l'idée d'un centre qui est en fait la deuxième droite (projet Raffarin).

"Je me suis engagée en politique pour regarder vers l'avenir"... "Si l'offre des deux grands partis politiques étaient sincères, si la classe politique allait très bien, il n'y aurait pas la nécessité de créer un nouveau mouvement".

Les Européennes ? "Les Français aiment la politique ... Je serai satisfaite le jour où il y aura une forte participation à chaque scrutin" (il y a donc une raison de croire que le score du MoDem sera meilleur).

Le rassemblement des centres ? "Je ne me suis pas engagé en politique pour le centre, mais pour la France"... "la nouvelle place du centre, c'est de dépasser les clivages"... (à ce point Christian Saint-Étienne devient insultant et s'énerve).

Les alliances ? "Je suis heureux qu'on regarde plus les personnes et les projets que les étiquettes"... "Qu'est-ce qui lie Jacques Myard et Laurent Wauquiez ?" "Ils sont dans le même parti parce que c'est facile"... "ils sont contents, tout le monde a à bouffer". 

La stratégie ? "Il faut tout mettre à plat pour tirer des enseignements". "Je n'ai aucun doute, c'est la stratégie qu'on a choisie". "Il y a une recomposition politique qui est en cours".

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20/03/2008

Consulter les adhérents.

Après les élections municipales et cantonales, le Mouvement Démocrate doit panser ses plaies et les penser. Avant même de lancer l'élections des exécutifs locaux et nationaux, il me semble qu'il serait utile, à tous les échelons, de consulter les adhérents.

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Quitterie Delmas se préoccupe de la traversée du désert de Bayrou.

Elle a trouvé la solution : de l'eau.

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19/03/2008

Adhérents du MoDem, il faut faire bouger les choses.

Voici maintenant les élections municipales passées.
 
Elles ont apporté leur lot de succès et de frustrations. Il est apparu avec clarté que la nécessité de modifier l'inspiration de l'entourage de Bayrou était pour le Mouvement Démocrate une question de survie : il ne peut être question de gagner des points en s'appuyant sur des logiques qui ont fait leur temps.
 
Bayrou, avec "la France humaine", en 2002, à la présidentielle (thématique inspirée par Marielle de Sarnez), avait obtenu 59 000 voix à Paris. La même Sarnez, avec "un Paris plus humain" (la même thématique) a obtenu, à Paris toujours, 60 000 voix, au lieu des presque 200 000 de la présidentielle. Il n'y a pas photo et ce n'est pas avec les seuls 60 000 indécrottables (et respectables) humanistes parisiens que l'on pourra se placer en situation de conquête.
 
Il faut, comme à la présidentielle, des idées neuves et du sang neuf.
 
Il faut surtout que les adhérents soient écoutés. Je regrette beaucoup d'avoir lu, dans "Libé" hier, que Bayrou comptait "sélectionner" les responsables départementaux. J'ai apprécié en revanche qu'il les veuille jeunes et renouvelés.
 
Les sélectionner ? Et la démocratie ? C'est fait pour les chiens ?
 
Il faut donc envoyer clairement à Bayrou le message de ce que les adhérents souhaitent : une démocratie authentique et enracinée, un renouvellement intégral, un projet débattu partout et par tous.
 
À Paris, en particulier, il est urgent de soulever une lame de fond pour balayer des logiques qui n'ont jamais gagné et qui ne peuvent pas le faire. J'attends les prochaines propositions et analyses de Quitterie Delmas avec un vif intérêt

08:48 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : modem, adhérents. | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

18/03/2008

François Bayrou à "Libé" : "une génération politique nouvelle".

François Bayrou donne quelques indications sur le passé récent, le présent et le futur, aujourd'hui dans le quotidien "Libération" : "On va faire naître une organisation politique nouvelle, à partir d'une génératin politique nouvelle. Face aux caciques, c'est formidable d'avoir ce bain de jouvence. On va les former, on va les lancer, et on va leur faire la place".
 
Il affirme par ailleurs ne s'intéresser qu'au projet et analyser que les Verts ne resteront pas longtemps arrimés au PS, auprès duquel ils déclinent.

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