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10/12/2008

"Burn after reading".

Comme il m'est déjà arrivé de l'écrire, les jolies femmes sont toujours mal mariées. Heureusement, un petit génie a inventé le divorce. Hélas, dans le nouveau film des frères Coen, un double divorce va aboutir à la mort de deux innocents.

Comme toujours, le registre des frères Coen est la dérision. Ils s'en prennent ici à la CIA, aux marchands de chirurgie esthétique, voire aux psy, tout le monde se vautre dans le ridicule et l'inutilité nuisible. Malkovitch et Clooney s'en donnent à coeur joie, Tilda Swinton reste très belle, Brad Pitt s'amuse aussi, le spectateur rit à intervalles réguliers dans un film dont la construction, comme la plupart du temps chez les Coen, roule sur un faux rythme pour installer subrepticement des situations cocasses.

Pour ce premier soir, la grande salle du grand cinéma du bas des Champs-Élysées, le Marignan, était pleine sauf les deux premiers rangs. Il faut dire que la bande annonce est un petit chef-d'oeuvre.

Vive le divorce ?

Rio Tinto supprime 14000 emplois ... mais maintient ses dividendes.

On croit rêver en lisant l'info.

12:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, entreprises, rio tinto | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un moment de gravité.

Il faut remercier Quitterie Delmas d'être toujours là pour dire les choses nécessaires et nous ramener vers l'essentiel.

Ce qui se passe en Grèce en ce moment est terrible. On ne voit pas grand chose sur la vidéo qui, paraît-il, est celle des coups de feu meurtriers. Un gamin de quinze ans est mort de trois balles dans le corps, tirées par un policier, dans une situation où, d'où la caméra est placée, on ne voit pas bien le danger que ces policiers pouvaient courir.

Aussitôt, la jeunesse s'embrase. D'une manière générale, la presse rend un compte factuel des événements qui nous font penser à nos banlieues de 2005, à Villiers-le-Bel aussi, il y a un an tout juste.

Est-il normal, logique, inévitable, que l'on trouve toujours la police (combien de fois ce mot dans l'article que je viens de mentionner ?) au centre des polémiques, ou bien est-ce parce que des pans de déontologie policière ont été placés au réfrigérateur ?

Le Monde, article signalé par Quitterie, a eu la bonne idée de laisser sa journaliste enquêter dans le nid même des jeunes qui manifestent et qu'elle voit de tous les profils, apolitiques souvent, mobilisés seulement par la colère. Il n'y a pas ici de problème d'immigration invoqué, seulement la détresse et la colère d'une jeunesse soumise à l'injustice. Et puis, naturellement, Le Point, qui a une bonne vue, hum, ne voit que des anarchistes parmi les jeunes en colère.

Chacun voit midi à sa porte. Il y a pourtant tant à faire, à cesser de prendre la société pour une mijaurée et à oser lui dire les choses en face pour la remettre en mouvement.

 

EDIT : de source judiciaire (seulement), des précisions sur la mort du gamin. Le policier tire trois balles, une seule frappe après avoir ricoché sur quelque chose, c'est la version officielle, visiblement. Aberrant que ce policier ait tiré à balle réelle sur des gamins qui lancent des pierres. À ce compte-là, il y aurait des milliers de morts chaque mois en Europe.

 

02:59 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : grèce, émeutes, quitterie delmas, police | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/12/2008

Quitterie Delmas n'y est pour rien.

Étant donné le tour pris par les événements, je crois nécessaire de préciser que, si j'arrête mon blog pour une période sans doute assez longue, c'est uniquement parce que j'ai besoin de terminer mon livre pour encaisser les picaillons. Je regrette de l'avoir mêlée à ça et je lui présente mes excuses.

EDIT : En fait, je m'engage dans la Légion. La preuve :

Hervé aviateur.jpg

20:36 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le traitement de l'information.

Pourquoi les médias se laissent-ils faire ?

Quitterie Delmas dénonce ce soir à juste titre l'esprit moutonnier et la soumission des médias au point de vue unique énoncé par les autorités politiques. Pourquoi tant de conformismes ? Pourquoi si peu d'investigations ? Pourquoi accepter d'être les jouets, les instruments, du pouvoir ?

C'est un autre aspect sous lequel la question de France Télévisions et de son indépendance mérite d'être vu, quoiqu'il ne concerne pas que la télévision, mais l'ensemble des médias, publics et privés confondus, ce qui est donc en partie un autre sujet que ma note de ce matin.

Addendum sur la télé.

Juste un détail, qui n'en est pas un : dans ma note sur la télévision publique, j'avais prévu un paragraphe pour rappeler la proposition de Quitterie Delmas sur l'élection de son président par le public, à laquelle j'adhère quoi qu'il arrive. Emporté par le mouvement, cette étape n'y figure pas et c'est dommage, car c'est une évidente clef.

Pourquoi la politique est-elle si décevante ?

Le traumatisme de la présidentielle de 2002 a été profond. Je lisais récemment des comptes-rendus de prof des années 2003 et 2004 expliquant à quel point, depuis le séisme honteux que représentait la présence de Le Pen au deuxème tour en 2002, les élèves du lycée s'étaient mis à parler de politique. L'émotion les y avait poussés.

Cette émotion a duré jusqu'en 2007. Je me souviens de Quitterie Delmas réagissant à l'arrivée de certains commentateurs sur son blog durant la campagne présidentielle et leur disant "je vous attendais depuis 2002", elle croyait que c'étaient de dynamiques lepénistes, alors que de dynamiques lepénistes il n'y avait plus comme le score l'a démontré, mais peu importe : il s'agissait forcément de ça, elle était à l'UDF pour ça, contre eux, contre l'infâme.

C'est sans doute sur ce terreau que s'est développé le phénomène de la présidentielle 2007, avec sa participation-fleuve et ses affluences-fleuves aux meetings des principaux candidats.

L'autre facteur de ces mobilisations, ce fut sans doute la technique marketing employée, qui repose sur une sorte de locution déclinée en plusieurs slogans : "la libération par le changement unanimiste" est la locution, et les slogans, "Yes we can", "Ensemble tout devient possible", "la réconciliation nationale", etc, trouvés chez divers candidats. Les ingrédients sont partout les mêmes. À l'arrivée, une participation exceptionnelle à la présidentielle, ici comme là.

Mais aussi, à l'arrivée, la déception, forcément, puisqu'on a pousé le lyrisme à un point authentiquement déraisonnable.

Bayrou, n'ayant pas le pouvoir, incarne parfaitement cette séquence illusion-désillusion, mais la désaffection dont souffre Sarkozy dans l'opinion vient aussi de là.

La politique est décevante parce qu'elle ne vaut pas mieux que la vie, qui est dure pour ceux à qui il arrive de placer le plus d'espoir dans leur vote, et parce que ceux qui devraient être les meilleurs, les plus capables, les plus dévoués, les plus intelligents, les plus humains, ne sont pas ceux qui réussissent en politique, du moins en général. Et donc comme citoyens, au moment du vote, nous sommes forcés de prendre parti, et d'être nécessairement déçus.

De plus près, la politique est décevante pour d'autres raisons.

D'abord, parce qu'elle tripote.

Je connais la phrase dite en privé par une présidente de Conseil Général qui a été longtemps UDF (elle habitait dans le XVIe, près du jardin du Ranelagh), une maire d'une ville moyenne sur la Manche, qui disait "mais percevoir une commission sur les marchés publics, c'est normal". C'est normal pour les partis politiques, et je n'ai pas besoin d'en dire plus, sinon que la rumeur veut que le parti le moins cher pour les entrepreneurs soit celui où les intermédiaires individuels ne touchent rien, mais laissent tout l'argent à leur parti.

Les gens qui sont dans les affaires savent cela, ils ne sont pas les seuls, puisque la société tout entière est peuplée de petits cadeaux de fournisseurs, proportionnels aux retours attendus.

On n'aime pas plus son maire véreux que le directeur des achats de la boîte où on travaille et qui pratique le "tombé du camion". Heureusement, ce n'est pas universel, mais...

Maintenant, ne nous emballons pas, je n'ai pas dit que Bayrou, en perdant la présidence du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, avait perdu une source de financement occulte. Je ne l'ai pas dit et je ne vois pas ce qui m'aurait permis de le dire. Si c'était le cas, on se demande ce qu'il ferait de l'argent.

La politique est décevante, aussi, parce que les gens y font carrière et que, là encore, le carriérisme, ce n'est pas passionnant.

La politique est décevante enfin parce qu'elle est gouvernée par des principes laids, qui sont ceux de la conquête du pouvoir : élimination, infiltration, jeu contre son camp.

Tenez, par exemple, Simone Veil est persuadée que François Bayrou, qui était son directeur de campagne, a torpillé sa campagne européenne en juin 1989 et que le prix de cette trahison a été sa désignation au secrétariat général de l'UDF en 1991.

Or les faits sont les suivants : en 1989, Méhaignerie, président du CDS, lance sous la pression de la base une liste centriste autonome pour les élections européennes. Mais curieusement, au lieu de prendre lui-même la tête de cette liste, il la confie à Simone Veil, qui n'était pas CDS. Lors du congrès de Lille, à cette époque, Jean Lecanuet est copieusement sifflé parce qu'il s'élève contre cette liste qu'il juge bizarre et contreproductive.

En face, Chirac choisit Giscard pour conduire une liste commune au RPR et aux autres composantes de l'UDF (de facto l'UDF n'existait plus,puisqu'elle était incapable d'endiguer sa division en deux listes, c'était encore l'ancienne UDF, avec ses composantes dont le CDS).

L'élection se passe, le score est décevant (8,4 %).

Deux ans plus tard, Lecanuet, qui avait critiqué la liste, quitte la présidence de l'UDF dont il n'avait pu empêcher la division et la laisse... à Giscard (composante PR libérale), à qui il désigne un secrétaire général CDS (composante centriste) ... François Bayrou. Le directeur de campagne d'une liste se retrouve dès lors principal collaborateur de la tête de l'autre liste. En football, quand on voit ce genre de transferts, on sait bien ce que cela veut dire.

En 1993, quand on commença de parler du futur congrès pour la présidence du CDS, la proximité de Bayrou avec Giscard lui était reprochée : Giscard se sert de lui, disait-on. Mais ses proches rétorquaient : non, c'est lui qui se sert de Giscard. Et la seconde version était plus vraie que la première, parce que Bayrou est un malin.

En taillant son chemin à la machette, il finit donc ministre de l'Éducation, puis président du CDS, etc.

Et voilà, ce chemin fait de déloyautés supposées est-il joli ? Non. Permet-il de s'enthousiasmer sur un personnage ? Non.

Et y a-t-il mieux ailleurs ? Non. Car les règles du pouvoir sont les mêmes partout, quelle que soit la forme sociale et politique concernée, qu'il s'agisse d'une ONG ou d'un État, d'une république démocratique ou d'une monarchie autoritaire, les règles sont les mêmes. C'est la loi humaine, qui rend dérisoires les exhortations de la petite voix de Quitterie Delmas, qui d'ailleurs n'est pas si dupe qu'elle le prétend.

Voilà, j'ai assez soliloqué pour cet après-midi. Merci à ceux qui ont le courage de lire cette note d'un qui va s'en retourner vers sa vie civile.

15:23 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : politique, société | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Série de portraits avant de partir.

Puisque je vais partir vendredi, sans retour en fait (la politique ne m'intéresse pas et la raison que j'avais d'y agir n'existe pas), je vais dire quelques petites choses que je sais ou que j'ai analysées sur différentes personnes et différentes circonstances passées, revenir un peu sur diverses questions d'argent et de financement, exprimer mon opinion sur certaines personnes, le tout, donc, d'ici vendredi.

Je n'ai pas de raison de me taire, puisque je ne suis plus tenu par l'affection que j'ai pour Quitterie.

Il y aura quelques histoires du CDS, de l'UDF, de Bayrou, de Sarnez, d'Éric Azière, des histoires de rémunérations sans cause, et puis mon opinion sur Sarnez, sur Bayrou et enfin sur Quitterie.

Ce n'était qu'un répit.

Après consultation de l'intéressée, il s'avère que les apparences étaient trompeuses et que la coïncidence en était une (ça arrive), Quitterie n'a pas signé la pétition, ce qui d'ailleurs est son droit.

Dès lors, il ne me reste qu'à me répéter : vendredi, j'arrêterai.

10:13 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : blog | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

S'il fallait défendre la télévision.

S'il fallait défendre la télévision, il faudrait commencer par l'ORTF. Oh je sais ce que vous allez me dire : ces temps-ci, l'ORTF fait plutôt figure d'épouvantail, avec sa rédaction tenue en laisse du ministère de l'information, et sa vocation sans cesse affirmée d'être la "voix de la France".

C'est vrai.

Mais c'est cette même rédaction qui eut l'audace de se mettre en grève en mai 1968, ce qui valut à plus d'un d'être renvoyé à d'autres cieux (parlez-en à Drucker). Et symétriquement, le garrotage de l'info aux États-Unis dans la période Bush, malgré la dispersion médiatique et l'appropriation privée des moyens d'information, n'a pas été moindre, au contraire.

Que l'on examine la proportion d'émissions culturelles à l'époque de l'ORTF, et l'on sera surpris. Il faut se garder du manichéisme.

Mais bien sûr, ce n'est pas l'ORTF que nous voulons pour aujourd'hui. S'il fallait défendre la télévision, ce serait par exemple celle de Pierre Desgraupes en 1982, des journalistes aux commandes. Regardons les chiffres d'audience à cette époque-là et nous serons surpris par le ratio qualité/audience. Alors ? et aujourd'hui ? Et s'il était possible d'inventer une télé de journalistes et de profs, une télé de formation et d'information, où l'expression circule dans les deux sens : de la rédaction vers le public et du public vers la rédaction, une vraie télé citoyenne ? Pourquoi pas ? Et efficace, et intéressante ? Quel luxe !

Non, le sujet central, aujourd'hui, avant d'en venir à cette utopie pas si bête, c'est qu'il faut défendre la télévision telle qu'elle est (c'est un comble pour moi qui ne la regarde plus, vu que je n'ai pas de poste...). Il faut défendre une télévision qui, depuis plus de trente ans, marche avec difficulté mais continuité vers l'autonomie rédactionnelle.

Défendre donc la nomination d'un président pour une durée prédéterminée, et non pas révocable ad nutum, sur simple caprice de la Sainte Babouche présidentielle. Défendre la faculté des rédactions elles-mêmes de fixer la hiérarchie et le contenu de l'info. Et s'il est vrai que la fin de la tyrannie de la pub peut débarraser l'info de la télé publique du vice de l'info spectacle, il est évidemment révoltant que cette victoire se transforme en abjection supplémentaire, de Charybde en Scylla, en tissant un lien plus étroit entre le pouvoir politique et les autorités de la chaîne.

Finalement, à la manière de la BCE, qui agit en fonction des strictes missions que lui ont données les traités, la télé publique ne devrait prendre ses instructions que de la loi, là encore pas des lois improvisées, mais des textes mûris avec patience, et immuables pour des périodes longues.

Défendre aussi les différentes missions assumées par les différentes chaînes : l'Outremer pour France Ô, et surtout les régions pour France 3. Les locales de France 3 sont des garanties considérables contre les verrouillages locaux. Elles sont souvent le seul garant du pluralisme, car la presse locale s'est fortement amenuisée dans les trente dernières années, et il est rare qu'il y ait plusieurs titres comparables qui s'affrontent sur le marché. Il y a bien, dans l'ouest de la Bretagne, la concurrence entre Ouest-France et le Télégramme, mais dans combien de départements n'y a-t-il qu'un, et un seul, journal ? Ne faut-il pas défendre une télé qui, en attendant qu'Internet ait trouvé sa maturité, demeure le seul contrepouvoir, la seule info alternative ?

Fixer de vraies missions, ambitieuses, durables, intelligentes, c'est à quoi devrait s'atteler le texte présenté au parlement ces jours-ci. Le fait-il ? Non.

Il ne s'occupe que des arrière-cuisines politiques, des intérêts des grands groupes affamés par la rétraction du marché publicitaire, il ne décide rien pour le citoyen, tout pour le pouvoir et pour ses amis du CAC 40.

Le seul progrès auquel il prétende, c'est la suppression de la publicité, jolie carotte, assortie hélas du terrible double bâton de l'assujettissement politique et du tarissement des ressources, qui fait du succès une menace, du progrès un poison.

Une télévision publique innovante, se posant en référence, s'ouvrant aux nouvelles technologies, s'adaptant par exemple à la démarche participative et mutualiste d'Internet, ce serait pourtant possible, multimédia. Encore faudrait-il le vouloir et s'attacher à l'intérêt des gens.

Défendre la télévision aussi, ce devrait être la défendre vraiment, et non pas faire semblant. Je relis le texte de Quitterie sur l'absence voyante, criante, criarde même, des députés en séance, alors que le texte en cours est au coeur même de la démocratie, en ce que celle-ci repose sur une information impartiale et éclairante, le citoyen n'étant pertinent que s'il est éclairé.

Absence des députés qui illustre parfaitement l'imposture des prétendus nouveaux pouvoirs accordés au parlement : les députés votent toujours avec leur oreille, pas avec leur cerveau. C'est parce qu'ils regardent trop la télé, me direz-vous. Peut-être. Raison de plus pour améliorer celle-ci au lieu de la détériorer.

Défendre la télé ? Yes we can.

08/12/2008

Quitterie Delmas se roulera-t-elle dans la boue ?

J'ai empoigné ma loupe de Sherlock Holmes, coiffé son chapeau, embecqué sa pipe, et voilà que je m'aperçois qu'à 12 h 44 mn 35 s, Quitterie Delmas est venue voir ma note de ce matin, celle où je me demandais si j'allais vraiment partir ce soir, et où je remarquais au passage que Quitterie ne s'était pas manifestée, de diverses façons chaleureuses, comme se rouler dans la boue, pour m'empêcher de partir.

Et voilà que je découvre, en sortant de table, qu'une certaine Quitterie D. a signé la pétition pour que je reste, en annonçant que, s'il le fallait, elle se roulerait dans la boue et s'arracherait les cheveux. Étant donné la coïncidence d'heures, moi qui étais sceptique, voilà que je crois que c'est vraiment Quitterie qui a signé la pétition !

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OUAOUHAOUAHAHAOUAAAHHAOAOAOAOAOOAOOAOOAUUUUUUUAOOAHAOOAOAOAOAA !

Comment résister à un tel appel ?

20:33 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La générosité.

Je crois que la générosité est vraiment le trait de caractère que je préfère chez les gens. Un personnage politique qui ne serait pas généreux ne pourrait recueillir mon suffrage que par défaut. C'est une vertu universelle, ou qui devrait l'être, et qui résoudrait bien des conflits et permettrait bien des équités.

Pourquoi j'en parle ? Parce que j'ai envie de dire un mot d'autres vertus, celles de la chevalerie, celles des chevaliers, celles qu'on leur donnait en modèles. Sans entrer dans trop de débats ni de détails, je vois quatre vertus chevaleresques :

- la prouesse, on dirait aujourd'hui l'excellence, l'aspiration à être le meilleur. Autrefois, c'était à la bataille (preux chevalier), aujourd'hui, ce pourrait être la faculté d'assumer les honneurs et les charges inhérents à la recherche de l'excellence. Assumer la gloire sans la rechercher, mais se vouer à l'excellence. La prouesse est en effet corrigée par la tempérance, qu'on verra plus loin.

- la prodigalité, qui va de la protection matérielle de la veuve et de l'orphelin à l'équité du partage d'un butin, en passant par le rejet de toute mesquinerie, la juste rétribution de l'effort, la convivialité, le mécénat, et le mépris de la valeur matérielle suprême : l'argent.

- la tempérance, qui est la plus belle des vertus chevaleresques : la frugalité, l'équanimité, la justice.

- la loyauté, qui permet de savoir à qui l'on s'adresse, et qui n'est pas que la fidélité à un supérieur ou à un modèle, mais qui est aussi le sens de l'engagement personnel, la bonne foi dans le contrat, la parole donnée.

Sur les quatre, deux supposent de faire : la prouesse et la prodigalité. Les deux autres sont basées sur l'abstinence, ne pas se montrer glouton ni injuste, ne pas être fourbe : la tempérance et la loyauté.

19:53 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : société, humanisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Comme le mois de l'économie sociale et solidaire, je dure quelques jours de plus.

À la demande unanime de mon fan-club et d'une petite souris qui est venue se glisser dans mes relevés de stat, je prolonge mon activité blogosphérique jusqu'à vendredi, jour où je partirai pour la Bretagne.

Et si vous êtes sage, et si quelqu'un a la gentillesse de me donner l'adresse, j'irai passer un moment samedi à Quimperlé (à 50 km de chez moi là-bas) pour prendre une vidéo de la commission "Jeunes et attentes d'Europe" de Quitterie.

 


le mois de l'Economie Sociale et Solidaire from Mois de l'Economie Sociale et So on Vimeo.

Télévision publique : Jack Lang ne veut pas de la présidence.

Le feuilleton ouvert par la note de Quitterie Delmas continue : je faisais état samedi d'une rumeur sur l'hypothèse que la présidence de France Télévisions soit attribuée à une personnalité de gauche, eh bien Jack Lang était pressenti pour ce poste par la rumeur (bravo Quitterie ;-) ), et il a démenti, il refuse d'ailleurs aussi d'entrer au gouvernement. Comme Bockel l'a dit récemment, la pêche aux gros poissons de l'ouverture devient de plus en plus difficile pour le pouvoir. C'est sans doute pourquoi on leur propose un poste moins marqué, celui de la télévision.

Dernier jour ?

Je suis désolé d'avoir à annoncer que je n'ai jusqu'ici pas trouvé de solution pour rester, ni entendu Quitterie lever les bras au ciel, et se rouler dans la boue, et s'arracher les cheveux, et hurler à tous les vents, pour que je reste à Paris, et que par conséquent je ne vois guère ce qui va me détourner de m'en aller travailler sous des cieux plus studieux.

00:43 | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : blog | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

07/12/2008

C'était pourtant évident.

Lorsque Bayrou a déclaré "J'ai commencé ministre, je finis révolutionnaire", il a tout expliqué : les mouvements révolutionnaires ne sont pas démocratiques, ce sont des organisations de type militaire. De là son expression d'un "commando".

Il fallait y penser.

Le Mouvement Démocrate est en fait une organisation révolutionnaire et ceux qui croient que c'est encore un parti centriste se trompent, de même que ceux qui y sont venus sur le thème bayrouiste de la "réconciliation nationale", et même ceux qui se disent tout simplement "démocrates".

Bon sang, mais c'est bien sûr...

17:35 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : modem, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le césarisme est en marche.

Eh bien oui : il paraît que les hôpitaux français abusent des césariennes ;-p

Au fait, savez-vous que dans le nom du fondateur de l'empire romain, César est un surnom ? Son nom s'articulait en effet en trois mots : Caius (prénom) Iulius (nom de famille) Caesar (surnom lié au fait qu'il était né par césarienne, sur le participe caesus qui veut dire coupé si ma mémoire est bonne).

17:06 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : société, hôpitaux | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Pourquoi ils ont intérêt à l'échec de l'Europe.

Voici un tableau qui émane apparemment de la CIA et qui montre avec clarté que l'Europe devance désormais d'une façon constante les États-Unis en terme de PIB global.

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Il faudrait ajouter à ces chiffres que les dettes publiques, avant la crise, représentaient un montant de 60 000 milliards de dollars, soit plus de 90 % d'une année de PIB mondial. Ce dernier chiffre nous enseigne que les pays développés n'étaient pas forcément les plus déraisonnables (dette inférieure à 70 % du PIB), mais que le système dans son ensemble ne pouvait continuer longtemps comme ça : à force de traîner des boulets, on finit toujours par s'essouffler.

Pour ceux qui ne l'auraient pas noté, la Chine a largement dépassé le Japon et l'Inde est au-dessus de l'Allemagne, le Brésil approche du peloton européen et le Mexique de l'Espagne.

Autrement dit, alors que la gouvernance économique mondiale repose sur les États-Unis, ceux-ci ne sont en fait plus le premier acteur du jeu, et les puissances émergentes ... émergent. Le total Chine + Inde + Brésil + Mexique est équivalent à celui de l'Europe ou des États-Unis.

Et ceci est le tableau pour 2007, alors qu'on nous dit en ce moment que les États-Unis ont en fait été en récession toute l'année 2008, cependant que la Chine continuait à foncer avec une croissance proche de 10%.

Le fait que les États-Unis soient devancés par l'Europe explique que l'on ait pu supposer que les Américains aient participé à la campagne du Non irlandais (et français, soit dit en passant, mais sous d'autres formes). Or on voit bien que la tentative de déséquilibrer l'Europe, si elle était avérée, n'aurait aucun sens ni aucune efficacité, étant donné que le différentiel de croissance entre les États-Unis et les émergents fait que ce sont ceux-ci, et eux seuls, qui justifient une révision en profondeur de la gouvernance mondiale. Il y avait donc, dans l'hypothèse où le "complot" serait avéré, une erreur d'appréciation considérable de l'administration américaine, une de plus.

Accessoirement, alors qu'il n'y a pas si longtemps, l'Europe faisait encore plus de 30% du PIB mondial, elle dépasse à peine les 20%.

Enfin, cela, c'était en 2007, il est probable que les chiffres 2008 varieront un peu, en raison de la montée de l'Euro.

Reste donc à tenir compte de la crise actuelle et de ses effets sur l'ensemble des PIB et sur la répartition des pouvoirs mondiaux. Déjà, on sait que de toutes les monnaies mondiales, seul l'Euro existe encore. Les autres puissances, avec un taux de base des banques centrales inférieur à 1%, n'ont pratiquement plus de monnaie.

Est-ce à dire pour autant qu'il faille créer une monnaie mondiale unique ? Sans doute pas. À suivre.

13:13 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : économie, pib, cia, europe, ue, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/12/2008

Vivement Noël !

Contingent 8710.

Franck Noël et moi étions de la même promotion de la nation en armes, du service militaire. Nous sommes partis le même jour faire nos classes, lui je ne sais où, moi à Cambrai, début octobre 1987, juste avant le krach financier d'octobre 1987, jumeau de l'ouragan qui a dévasté la Bretagne.

Avant ce moment-là, nous avons été aux mêmes universités d'été, et quand j'ai eu l'idée baroque de créer un syndicat étudiant qui me semblait manquer aux jeunes du CDS (les JDS), le Mouvement Indépendant des Étudiants pour l'Université (acronyme M.I.E.U.), il fut l'un de ceux qui répondirent présents, m'invita à Reims (déjà) rencontrer le patron de son syndicat étudiant non encarté local.

Je croise les doigts pour son premier tour de législative de demain, à Reims encore.

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"Pour elle".

Pendant que le Quitterie tour parcourait l'Île de France au soutien de candidats du MoDem aux élections municipales, en janvier dernier, Vincent Lindon tournait "Pour elle", un premier film (celui de Fred Cavayé), qui vient de sortir sur les écrans.

Un film paradoxal : des décors dignes d'un téléfilm (sans doute de petits moyens), un scénario très bien ficelé, entre polar et thriller, admirablement servi par un Lindon en très grande forme (et je ne dis pas ça pour flatter un éventuel proche du MoDem, vu qu'on ne l'y a plus vu depuis juin 2007).

Lindon y interprète un prof de français assez branché sur Internet, aimant le covoiturage et la défense des économies de carburant. Victime d'une injustice, il se lance dans une spirale terrible pour sauver la femme qu'il aime. Celle-ci, Diane Kruger, n'est pas à son avantage physique : on la filme de si près qu'on voit qu'elle a une peau de vilaine qualité, à quoi elle ne peut rien. Mais elle incarne son personnage sans défaut.

Les spectateurs autour de moi ont été captivés par l'action, et moi-même, j'avoue que j'ai pris parti dans le débat moral sur lequel se joue le dénouement.

Je n'ai pas regardé les chiffres de fréquentation, mais je ne serais pas surpris que le bouche à oreille, malgré les piteux décors, soit excellent.