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24/03/2009

Tendre est l'ennui.

Eh oui, à chaque fois qu'un trop long laps de temps s'écoule sans que j'aie de motif de parler de Quitterie, l'ennui me gagne. Mais c'est un tendre ennui.

02:17 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : quitterie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

23/03/2009

Hadopi : petite revue de blogs.

Autour du calamiteux Salon de l'Internet organisé par son frère, la sous-ministre du numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a fait une offiensive médiatique pour faire savoir qu'elle ne disait rien à propos de la Hadopi, mais qu'elle n'en pensait pas moins. J'ai déjà relayé l'off d'une interview via Readwriteweb, on peut aussi aller sur France 4 voir le Belattar Show (où NKM succède à distance à Quitterie), et lire l'article de Sylvain Lapoix ou celui de Bluetouff.

Je vous recommande l'excellent article de Fred Galliné sur la réalité actuelle de la "consommation" de musique, qui révèle la totale inadéquation du projet de loi aux réalités.

Or le projet Hadopi ne peut pas sérieusement concerner autre chose que l'édition musicale, puisque le marché des ventes de places de cinéma est globalement stable depuis vingt ans au moins, et que les éditeurs de livres affichent de très bons résultats pour 2008 et le début 2009...

Dans un tout autre ordre d'idée, courez lire l'article d'Éric Mainville sur la nouvelle façon de débattre sur Internet, le microblogging et l'émergence de Twitter.

11:39 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : médias, hadopi, nkm, quitterie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

22/03/2009

Quand l'État français pirate les pirates.

Connaissez-vous Haïti ? il m'arrive d'en parler sur mon blog. C'est une république tourmentée qui occupe un gros tiers de l'île de Saint-Domingue (ou d'Haïti) dans les Grandes Antilles, à quelques encâblures de Cuba. Ce fut la première décolonisation, en 1804, après avoir été une colonie française pendant un bon siècle. Le personnage emblématique de cette décolonisation se nomme Toussaint Louverture.

C'est en 1697 que le roi de France Louis XIV obtint la cession de cette partie de Saint-Domingue aux dépens de l'Espagne. Comment y parvint-il ? par un pur acte de piraterie.

Il y a, près de la côte nord de l'île, une plus petite île dont le nom est, lui aussi, bien connu : l'île de la Tortue. Au XVIIe siècle, cette île était l'un des principaux refuges des flibustiers et proscrits de tout poil dans les Caraïbes : on y trouvait pirates, corsaires, et huguenots, entre autres. Il se trouve que ces forts personnages (Frères de la Côte et boucaniers, par exemple) étaient majoritairement français et qu'ils avaient commencé à essaimer de la petite île sur la grande, et ils y avaient fondé de véritables établissements, du solide.

Louis XIV, qui n'avait pas froid aux yeux, prit argument de la nationalité de ces gens pour réclamer le territoire qu'ils occupaient. Pour la plupart d'entre eux, il les aurait envoyé aux galères, ou brusquement exécutés, mais du moment qu'il pouvait se servir d'eux...

Eh oui, le premier des pirates, c'était, déjà, l'État français.

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Hadopi : quelques liens à savourer (surtout la gouleyante cuvée Hadopi !!)

Jules de Diner's Room livre une réflexion très détaillée sur le téléchargement vu sous l'angle de la délinquance de masse.

Fabrice Epelboin, l'un des pirates au gouvernail, mais ici sur son blog readwriteweb, retranscrit la version off d'une interview de NKM (à ne pas confondre avec NTM...), ministre du numérique.

The Redge Blog fournit une désopilante vidéo qui pirate le film Brazil pour faire mieux comprendre l'absurdité du principe de la loi Hadopi.

Je trouve chez Korben un message de Bacchus (alias Bacchos Dionisiklès si ma mémoire hellénique est bonne), qui propose de lever le coude à la santé de la Quadrature du Net. Il y a un jeu-concours, bref, courez-y. J'espère que le vin est bio, ne fût-ce que pour faire plaisir à Quitterie.

En somme, je vous fournis un article de fond, une entrevue avec une jolie femme (moins que Quitterie d'ailleurs, mais tout de même), un film et une bonne bouteille. Elle est pas belle, la vie ?

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01:31 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : médias, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

21/03/2009

"L'enquête" : "qui contrôle la dette contrôle tout".

Au moment où le système bancaire mondial implose et où la dette crève tous les plafonds partout, le nouveau film de Tom Tykwer a une résonance particulière.

C'est un curieux film, un scénario taillé à la serpe, une mise en scène au bazooka, emphatique, brouillonne, des personnages secs. La distribution est aussi internationale que l'intrigue : le film commence à Berlin et nous promène à Milan, à Lyon (siège d'Interpol), à Luxembourg (sulfureuse banque luxembourgeoise qui a des côtés Clearstream qui n'est cependant pas une banque), à New-York et à Istanbul.

Le sujet est simple et, paraît-il, tiré d'un fait divers réel : une banque luxembourgeoise veut acheter des systèmes de guidage pour des missiles qu'elle veut vendre à l'Iran et à la Syrie. Un piège est tendu, mais le piège se referme sur les agents d'Interpol.

On découvre alors le "système". Qu'est-ce que le système ? On comprend que c'est quelque chose d'informe où tout le monde a à la fois un bâton merdeux et un fer au feu. Et comme il est utile à tout et à tous ceux qui ont besoin de faire des affaires louches en douce (les États, la CIA, l'Iran, les terroristes, les mafias, etc.), il est absolument intouchable. Il est également impitoyable.

La démonstration de ces idées serait fructueuse, malheureusement la mise en scène pataude est plus à l'aise dans le rendu d'un décor que dans l'exposé de la complexité d'une situation. Elle verse dans la caricature, qui nuit à la crédibilité du propos du film.

Dommage, car on y trouve d'utiles rappels, notamment que les banques raffolent de s'octroyer du contrôle sur les États et sur la société en créant des dépendances grâce à des facilités de crédit. Toute ressemblance avec des faits réels, etc...

 

21:12 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : culture, cinéma, clive owen, naomi watts | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les tensions sociales profitent à la bipolarisation institutionnelle.

L'un des très nombreux paradoxes de la montée de la tension entre les syndicats et le gouvernement, c'est qu'elle permet à celui-ci de se faire décerner un brevet de rigueur économique, puisqu'il refuse de céder à la tentation de la relance par la demande, c'est-à-dire de laisser filer les salaires.

C'est un comble : avec plus de cent milliards de déficit budgétaire et une gestion parfaitement calamiteuse et captieuse de l'État, la majorité peut se draper dans sa dignité et donner à croire qu'elle veille de près sur l'endettement public. On marche sur la tête.

C'est que, il faut bien le dire, l'exigence d'une injection massive et irréfléchie de milliards dans l'économie, réclamée par la gauche institutionnelle, est aussi populaire que folle. Et c'est la tension entre cette folie et cette popularité qui nourrit et même dope la bipolarisation qui retrouve des couleurs qu'elle n'avait guère dans la dernière période.

Et ce sont donc les rentiers de l'opposition qui engraissent en engrangent le mécontentement, de même que les tenants de l'ordre et de la sagesse se retranchent derrière la droite qui sème pourtant le plus de désordre et de gabegie autour d'elle. Si ça continue, le deuxième tour, en 2012, opposera Sarkozy à Aubry et Aubry sera élue. J'en connais qui vont souffrir.

Et rien n'aura changé dans la profondeur de notre vie.

Je n'oublierai jamais ce titre : "NO COMMENT". Juin 2007.

Pendant les dernières semaines de la campagne présidentielle, Quitterie se plaignait sur son blog du traitement qui lui était infligé par des gens du siège de ce qui était alors encore l'UDF, rue de l'Université. Je ne voulais pas la croire, je pensais que c'était une coquetterie. Mais le soir du premier tour, lorsque, enfin libéré de ma présidence de bureau de vote, j'arrivai rue de l'Université, je vis la tension à vif, la violence qui montait.

Il vint même un moment où je dus m'interposer physiquement. Il faut l'avoir vu pour le croire : physiquement. Car une furie se jetait sur elle. Cette furie, je la connaissais depuis vingt ans, je ne l'avais pas vue évoluer et c'est seulement par la suite que j'ai constaté les stigmates d'un pourrissement, lorsqu'elle m'a dit, un jour "moi, ils ne peuvent pas me virer, j'en sais beauoup trop". Ah bon, on ne peut pas la virer, c'est donc qu'il y a beaucoup à savoir. Tiens, tiens... et c'est vrai, qu'il y a beaucoup à savoir et à dire.

Toujours est-il que, ce soir-là, ma pauvre Quitterie était au bord du drame. Quitterie, toute nue, ne doit pas peser plus de quarante-cinq kilos. L'autre en fait le double, tout en rage. Elle empoignait Quitterie par le bras et la secouait presque contre le mur, j'ai cru que la tête de Quitterie allait heurter le mur. Alors, comme je connaissais cette brute depuis vingt ans, j'ai tendu le bras entre elle et Quitterie. Je n'ai pas eu à la toucher : l'interposition a suffi. Elle n'osa pas s'en prendre à moi.

D'autant moins d'ailleurs que le directeur des services de l'UDF passait par là et nous soutenait, Quitterie et moi. Quelques semaines plus tard, il était remercié, lui, et pas la brute. Quand on en sait trop, c'est encore mieux que d'être délégué syndical.

La période qui suit est confuse dans mon souvenir. Il y eut des séances de travail au siège, le soir, quand la brute n'y était pas, et je voyais Quitterie, invariablement active et sereine, préparer ses législatives dans le XIIIe arrondissement, celui où elle vit. Le soir du premier tour de la présidentielle, elle cherchait un local de campagne, ensuite il y eut d'autres détails. Je savais que les gens chargées des investitures se réunissaient dans la confusion, en raison d'un grand nombre de désistements de candidats écoeurés par l'attente qu'on leur avait infligée et par la profonde impréparation du siège à ces législatives.

Je savais, car c'était une règle invariable de fonctionnement de l'entourage bayrouiste, qu'il fallait que quelqu'un citât le nom de Quitterie lorsque le tour de table concernerait les circonscriptions parisiennes. Compte tenu de la proximité de Quitterie avec Virginie Votier (dont la mère est très associée à Bariani), je pensais que ce serait Bariani, puisque Sarnez avait des raisons de ne pas présenter sa candidature elle-même.

Quitterie, elle, était sûre de son bon droit : on l'avait laissée arpenter tous les plateaux de télé et tout Internet pendant des mois avec un écriteau invariable et jamais démenti "Candidate dans la Xe circo de Paris", ce qui faisait que les gens de son quartier avaient fini par la repérer, elle avait fait venir rue de l'Université des commerçants du grand marché du XIIIe, elle avait son équipe militante, bref, tout avait évidemment été planifié par Bayrou et les siens pour lui permettre de bonnes législatives, faire un score dans son quartier.

C'était d'ailleurs logique.

Mais Bayrou et les siens n'ont jamais fonctionné comme ça. Miser sur un candidat, le préparer en lui offrant des médias et de l'entraînement, vous n'y pensez pas, à l'UDF c'est chacun pour soi et je ne veux voir qu'une seule tête : la mienne.

J'ai soupçonné dès cette époque que l'éloignement de Quitterie par Sarnez n'était pas seulement dû au fait que cette dernière ne voulait pas qu'on lui fît de l'ombre sur son terrain, mais que Delanoë avait sans doute trouvé que cette jeune femme encombrait un peu un arrondissement qu'il comptait voir rester dans son escarcelle. Se peut-il qu'il y ait eu un deal entre Delanoë et Sarnez pour écarter Quitterie ? Ce n'est pas impossible. Si c'est le cas Sarnez en a été bien punie par les municipales suivantes.

Je crois sincèrement (et je ne suis pas le seul) que Quitterie avait plus qu'une chance d'emporter la Xe circonscription lors de ces législatives de 2007.

Quoi qu'il en soit, j'ai fini par interroger Quitterie : qui allait parler pour elle lorsque se réunirait le groupe des investitures ? Qui lui avait dit vouloir le faire ? Marielle ? Bariani ? Bayrou ?

Mais non, elle n'avait aucun nom, et comme elle n'assistait à aucune réunion de préparation, je sentais monter le coup fourré. Car lorsqu'une liste se prépare, lorsqu'une élection se prépare, si l'on commence à approcher du scrutin et si vous en êtes encore à vous demander si vous serez "sur la liste", sachez que c'est certainement que vous n'y êtes pas : les gens qui y sont le savent, ils participent à des concilicabules.

L'évidence de sa candidature comme un acte de justice faisait que, parce qu'elle croyait dans la droiture de Bayrou et de Sarnez, elle n'imaginait même pas qu'on pût ne pas l'investir.

Il y eut la convention de l'UDF qui décida la création du Mouvement Démocrate, à la Mutualité, où je vis clairement que Quitterie allait être écartée. je m'en ouvris à celui qui, je le vis à ce moment-là seulement, avait été le premier à la trahir. Il en a été ensuite puni.

Quelques jours passèrent encore. Comme rien de bon n'apparaissait, j'intervins. Éric Azière, mon vieux copain, était en charge des investitures en tandem (et en rivalité) avec Bernard Lehideux. Il était injoignable au téléphone et invisible (c'est une façon de se protéger contre les trop nombreuses sollicitations qu'il pouvait subir en période d'investiture). Je lui adressai donc quatre SMS successifs en deux heures, portant le même message : "Il faut investir Quitterie". Après le quatrième, j'obtins une réponse laconique : "À Paris, je ne peux rien faire, je suis désolé".

J'adressai un mail à Sarnez, portant la même phrase. On annonçait quelqu'un d'autre que Quitterie dans la Xe de Paris, c'était quasi-officiel. Marielle me répondit "Il paraît que les militants n'en veulent pas". C'était absolument faux (j'en suis témoin), mais ça signait la trahison.

J'écrivis pour la première fois un mail à Bayrou, lui aussi intouchable. Il ne répondit pas. Il fit cette proposition absurde d'un exil à Boulogne-sur-Mer, une candidature qu'il jugeait médiatique contre Jack Lang. L'une des idées les plus ridicules qu'il ait jamais eues. C'est seulement en novembre, lors du café démocrate où Quitterie l'a reçu, que Bayrou a paru évoquer avec embarras ce mail qu'il avait reçu.

Enfin, la nouvelle fut officielle et définitive : Quitterie n'avait pas l'investiture, ce qui fit un bruit énorme sur la Toile. Il suffit de taper Quitterie Delmas sur Google ou sur Yahoo pour s'en rendre compte, deux ans plus tard encore : les blogs qui avaient exprimé de la sympathie pour Bayrou, en particulier, ont été innombrables à s'insurger contre ce qu'ils jugeaient être une trahison de tous les idéaux de la netcampagne de Bayrou.

Et le titre apparut tout en haut du blog de Quitterie : NO COMMENT.

Rien, pas une protestation, pas un cri. Le silence. La douleur.

Stoïque, Quitterie alla jusqu'à adouber la candidate investie à sa place.

Mais nous, ses amis, nous n'acceptions pas l'injustice qu'elle subissait. Et nous l'avons fait savoir. Quand il y eut le feu, dans la matinée cruciale où il restait encore quelques heures pour modifier les investitures, j'ai moi-même été déposer des commentaires désespérés sur des dizaines et des dizaines de blogs avec lesquels on avait dialogué pendant la campagne. J'allumai partout la révolte. Et la révolte se leva.

Quitterie n'étant pas investie, l'UDF lui accorda des vacances. En fait, on cessa de la payer. Et elle eut ensuite toutes les peines à obtenir les justificatifs nécessaires à son chômage. Ils ont été affreusement rats.

Lorsqu'il y eut le lancement du MoDem, à Bercy, Quitterie n'osait pas y aller. Elle pensait qu'elle allait se faire déchiqueter. Mais je lui proposai d'être près d'elle. "Tant que je serai près de toi, tu verras, il ne t'arrivera rien", lui dis-je. Elle accepta. Et c'était vrai. Je vis les regards haineux de gens dont je n'ai pas envie de prononcer le nom. Mais personne n'osa rien, Quitterie put faire son tour, voir ses amis, je vis qui ils étaient. Nombreux.

Je vis aussi, alors que tout était fini et qu'il restait de moins en moins de monde, la haine éclater. Cette haine était dans le regard, dans les gestes, dans les glapissements de Sarnez, qui n'osait pas s'approcher de trop près, mais qui hurlait "c'est fini, vous n'avez plus rien à faire là !"

Rien de ces moments-là ne pourra jamais s'effacer de ma mémoire, et il est temps d'en tirer les conclusions.

02:04 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, quitterie, législatives 2007 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

20/03/2009

Quitterie : "se fédérer pour construire".

Dans cette autre vidéo du Social Média Club (merci Abricocotier) dont j'ai déjà commencé à rendre compte, dans un débat sur l'influence d'Internet, Quitterie "trouve sain que les gens se réapproprient la parole publique", ce qui nourrit le rôle d'Internet, et elle conclut sur la fonction fédératrice d'Internet pour des mobilisations de l'opinion : "Est-ce qu'on est capable d'aller plus loin ? de se fédérer pour construire ?"

 

Téléchargement : Cabrel "on parle du pouvoir d'achat..."

Voici l'opinion très pondérée de Francis Cabrel sur le téléchargement :

 

11:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture, internet, hadopi, cabrel | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hadopi : quelques bonnes lectures.

À ceux qui prétendent que le téléchargement est nuisible à l'économie culturelle, un rapport officiiel, commandé par le gouvernement néerlandais, donne un démenti catégorique : le téléchargement illégal rapporte aux acteurs culturels.

Un site s'est créé pour inciter les internautes à un "download day" (journée du téléchargement), où échanger publiquement des fichiers dans les rues par tous les moyens possibles.

Jean-Bernard Magescas, dont j'avais parlé à propos de l'anniversaire d'une défunte et première télé sur le net, et qui quitte la présidence du réseau FON, donne une interview remarquée et alarmiste à écrans.fr.

C'est bien entendu l'occasion de relire la proposition de Francis Muguet et Richard Stallman et ce qu'en dit notre excellentissime Quitterie.

09:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, internet, blogs, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/03/2009

Vais-je arrêter l'expérience "Google Ads" ?

Depuis le début du mois, j'ai fait l'expérience de placer la pub Google sur mon blog. Idée saugrenue, me direz-vous. Peut-être.

Il y avait à cela trois raisons : la première, c'est que je suis comme tout le monde, j'ai besoin de faire rentrer des liquidités. La deuxième, c'est que plus on attire de pub sur Internet, plus on accélère le mouvement de transfert du lectorat des médias périmés vers Internet. La troisième, c'est qu'il n'est question partout que de recherche d'un modèle économique de la gratuité sur Internet, et que l'expérience me permettait de contribuer aux débats sur ce sujet, en connaissance de cause.

Côté argent, autant le dire tout de suite, c'est plus que décevant : 1,46 Euro comptabilisé en deux ou trois semaines, c'est quasi-négligeable, compte tenu du fait que l'espace occupé par la pub sur mon blog le serait mieux par des info plus intéressantes pour ma ligne éditoriale. C'est d'autant plus étonnant que j'ai entendu, au cours du Salon du Livre, prononcer le chiffre de 1 milliard d'Euros pour évaluer le montant global de la pub sur Internet (je pense que c'est en France), dont 70 % contrôlés par Google. Étant donné le peu d'intérêt de nombre de pub que j'ai vues passer, j'en reste perplexe. Et je dois dire que je reste perplexe aussi du mode de comptabilisation : au clic sur la pub, et seulement au clic, ce qui me paraît injuste, compte tenu, là encore, de la visibilité donnée par mon blog et les autres à Google, visibilité qui contribue à renforcer l'image de position dominante de Google. M. Jannet, responsable des plateformes du "Monde" sur Internet, expliquait qu'une grande partie du revenu de sa société provenait non pas d'une pub "au clic", mais d'une pub de démarche traditionnelle : Gallimard trouve estimable d'associer son image à celle de la plateforme numérique du "Monde" et paie donc un espace visuel pour cela. Autrement dit, ce type de fonctionnement classique est possible sur Internet, mais n'est encore pratiqué qu'à l'état marginal. Faut-il donc créer de nouvelles régies publicitaires qui bousculent le modèle Google ? est-ce là la façon de trouver enfin ce fameux "modèle économique" et serpent de mer d'Internet ?

Pour le transfert du lectorat, j'y ai visiblement peu contribué, en tout cas par mon apport au chiffre d'affaires de la pub.

Enfin, il y a deux autres raisons, plus profondes encore, pour lesquelles j'envisage sérieusement d'interrompre cette expérience.

La première, c'est le "flicage" de l'internaute. Jusqu'ici, Google annonçait vouloir calibrer ses pub en fonction du contenu de mon blog. De fait, quand j'ai parlé du Salon du Livre, j'ai vu apparaître de sympathiques pub liées au livre. Un peu auparavant, j'avais traité de la question du Proche-Orient, ce qui avait amené une vaste pub pour "rencontrer des femmes musulmanes" (sic, et c'est de loin la pub qui m'a été la plus rentable : un seul clic là a fait plus de 40 centimes..., mais le communautarisme m'a dérangé). Et dès que je parle de Quitterie, tout clignote pour des voyages interminables et féériques à Venise, ce qui prouve que Google n'est pas si mal conçu que ça. Or cette façon de procéder, qui n'était pas bête, ne suffit pas à Google, vu qu'elle donne des résultats très faibles. On m'a donc fait savoir que, dorénavant, on allait programmer sur mon blog des pub qui tiendraient compte du comportement antérieur des internautes qui passent chez moi. Cette façon est déjà choquante chez Facebook, mais n'y concerne que les info internes du mdia social. Avec Google, il s'agit d'un flicage universel à usage commercial, c'est Big Brother à l'état brut. Et c'est contre quoi on a créé la CNIL en 1978, soit dit en passant. Que fait donc la CNIL ? Pourquoi n'introduit-elle pas des actions contre Google ? Pourquoi n'informe-t-elle pas au moins les internautes ? En tout cas, me rendre complice de ce forfait ne me paraît guère acceptable.

La deuxième raison, c'est que, de nouveau, j'envisage de faire une pause dans la tenue de ce blog. Pourquoi ? Eh bien, tout simplement, parce que je n'ai pas grand chose à dire. Les affaires du MoDem, maintenant que Quitterie n'y est plus, ne me passionnent plus guère, l'actualité générale ne mérite même plus que je pisse sur le gouvernement, "que je pisse comme je pleure" (chantait Brel), et la raison principale pour laquelle je me suis pris au jeu de ce blog, c'était le soutien de l'action de Quitterie. Or le mode d'action choisi aujourd'hui par Quitterie (qui est son droit le plus entier et parfaitement légitime) n'est pas compatible avec la notion d'un soutien adressé à elle en particulier. Donc que dire ?

19:43 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : médias, google, google adsense | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hadopi : contreproposition de deux papes du "Libre".

En préambule, je tiens à dire que les professionnels du spectacle qui fustigent et stigmatisent les internautes sont aussi ceux qui, d'une manière courante, consomment des quantités de produits prohibés, ce qui fait que leur plaidoyer pour la légalité est tout de même paeadoxal. Au-delà même, à travers cette consommation, ils engraissent l'industrie du crime, ce qui pèse lourdement sur notre société où le pouvoir des mafias ne cesse de s'accroître. Il me semble que l'influence des société criminelles est bien pire que le téléchargement organisé par des gamins qui ne peuvent pas se payer de disques. On est là dans une autre dimension.

Ce préliminaire posé, je relaie la proposition de Francis Muguet et Richard Stallman que nous a transmise Quitterie. C'est une solution souple, ouvrant des possibilités multiples. Je suis d'accord avec Quitterie.

18/03/2009

Manif de demain : "je ne veux pas d'un grand soir..."

Bien sûr, le départ de Sarkozy serait une bonne nouvelle. Bien sûr, son remplacement par une meilleure équipe serait une bonne nouvelle. Bien sûr, comme tout le monde, je vois l'exaspération se cristalliser, se focaliser sur le pouvoir en place, ses folies ruineuses, sa manie de l'abaissement du pays, ses amitiés douteuses. Bien sûr, je sais que si des millions de gens se mobilisent, la crise peut atteindre le paroxysme et aboutir au blocage de notre pays.

Mais je n'oublie pas qu'un soir, même grand, ne peut effacer la chaîne des petits matins. La vie des gens sera-t-elle profondément modifiée par le départ de Sarkozy ? Oui, à court terme, et la France s'en portera mieux.

Mais les changements, les vrais changements que nous voulons, que je veux avec Quitterie, c'est ailleurs qu'ils se placent, plus près de nous, là où aucun pouvoir politique n'a pris d'engagement jusqu'ici. Où donc ? Relisez Quitterie.

20:38 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, satkozy, quitterie, ump | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La crise nous soulage-t-elle paradoxalement ?

Le Salon du Livre se termine tout à l'heure, la fréquentation y a été bonne, et en plus, les auteurs présentent de bons chiffres et ont la banane. Alors, quoi ? Les gens se sont remis à lire ? Alors même qu'ils n'ont plus d'argent, qu'ils thésaurisent à tout va en redoutant le chômage, la disette et les cataclysmes ?

Eh oui.

Ils lisent, ils vont au cinéma. Ils se détendent, me direz-vous. C'est vrai, mais pas seulement, ou plutôt, leur besoin de détente n'exprime pas seulement une angoisse : il exprime sans doute un soulagement.

Quand on met les salariés sous la pression du résultat, quand il faut faire du chiffre pour soigner l'image financière de la boîte et son cours de bourse, quand il faut se montrer fringant devant le banquier, on n'ose plus lire, on n'ose plus bouger, sourire, vivre. Mais dès lors que l'ampleur de la crise révèle que tout ce stress ne servait à rien, que c'était un vaste mensonge, eh bien, on se détend réellement, et on retrouve ce qui fait le plaisir de la vie : un bon livre, un cinoche entre potes et un panier de légumes bio.

Voilà, selon moi, la raison de l'embellie des ventes de produits culturels. Mais déjà se profile un lourd nuage à l'horizon, les noms d'Amazon et de Google ont résonné dans le frisson du Salon. Voici en images les conclusions de l'excellente Karine Papillaud sur le Salon :

 

19:10 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : crise, salon du livre, karine papillaud | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Internet est désormais bien implanté au Salon du Livre.

Les premières années de ma venue au Salon du Livre en tant qu'éditeur, je remarquais la relative grise mine d'un secteur qui se sentait assiégé par des logiques qui le dépassaient et qui, par ailleurs, souffrait de méventes croissantes. Il me semblait alors qu'Internet et le livre numérique étaient les deux turbos qui pourraient relancer la machine, mais quand je disais ça aux gens que je connaissais, ils faisaient encore plus grise mine : chez Grasset, on est aussi diffuseur, et la place des diffuseurs dans le nouveau dispositif organisé autour du numérique et d'Internet est incertaine, c'est en fait un nouveau métier auquel la culture du monde actuel de l'édition n'est pas préparée.

Or le fait qu'un site comme evene.fr (qui revendique 2,7 millions de visiteurs par mois) soit présent sur le Salon donne une indication sur ce qui va se passer : la joyeuse bande d'evene.fr, tous des jeunes qui s'y connaissent en livres (je donnerai très prochainement une vidéo sur eux), et dont les filles sont plutôt jolies (mais moins que Quitterie), va certainement essaimer dans le monde de l'édition qui, peu à peu, va se laisser gagner par la culture d'Internet, avec sa logique de gratuité et de réciprocité. La Société des Gens De Lettres (SGDL), elle, coorganisatrice d'une partie du salon, est en tout cas convaincue de l'irréversibilité du processus de gratuité sur Internet et l'a montré en manifestant son scepticisme sur le principe d'Hadopi, mais elle s'interroge sur de nouveaux modes de rémunération des auteurs.

Le cas du livre numérique est plus complexe. Je donnerai bientôt une vidéo sur Numilog qui complètera la filière du livre numérique : l'auteur, puis l'éditeur, puis l'encodeur (Immanens p ex, sur qui j'ai donné une vidéo, ce rôle correspond mutatis mutandis à celui des ateliers de composition), puis le diffuseur (en l'occurrence la plateforme Numilog), puis le choix entre deux résultats finaux : le livre numérique ou le livre papier à la demande.

Pour le livre numérique, Sony (très présent avec un vaste stand luxueux) ou l'historique Bookeen, en attendant le Kindle d'Amazon et les formules sur téléphone portable, en particulier sur Iphone (mais je n'ai vu ni Amazaon ni Apple encore sur le salon). Formules de téléchargement direct ou chez le libraire (via une clef USB et un code avec accès à des livres sous DRM). Deux formats possibles : un format Adobe à vocation universelle et interopérable, ou le format Amazon (qui va certainement exciter beaucoup les pirates).

Pour le livre papier, impression à la demande du libraire ou de l'éditeur (Books on Demand, une société allemande présente sur le salon, mais plus chère que Lulu.com, présent l'an dernier, et qui offre des prestations sensiblement semblables), ou du client (Lulu.com encore).

On voit fleurir aussi des sites de BD ou d'autres spécialités paralittéraires, et l'implantation sympathique de sites associatifs dont j'ai rendu compte (WebLettres et Sesamath).

Enfin, les institutionnels tiennent leur rang, comme Electre, Tite-Live, ou la BNF, dont le catalogue libre en ligne (Gallica) ne cesse de s'étoffer.

Pardon pour tous les liens qui manquent, mais le temps me manque, lui aussi, autant que Quitterie.

L'information entre Moyen Âge et Réforme.

Comme le Salon du Livre s'achève aujourd'hui, le temps des bilans commence, je vais faire quelques notes pour en tirer mes propres enseignements et organiser mon stock vidéo en quelques sujets.

Dès à présent, j'ai envie de donner mon opinion sur ce qui est à l'évidence la préoccupation centrale du monde économique et politique à propos de la circulation de l'info et de la connaissance sur Internet : le concept de "validation". Je l'ai entendu aussi bien au sujet des encyclopédies (la critique de Wikipedia) que des info en ligne (blogs et autres médias).

La "validation", c'est l'autre nom du "contrôle". Il s'agit d'une info dûment contrôlée, comme on contrôle les billets dans le train. Évidemment, parce que nous avons mauvais esprit, nous pensons que cette info "contrôlée" (dans le sens d'"évaluée") est aussi "contrôlée" (dans le sens d'"assujettie"). L'idée que les médias traditionnels sont soumis à des logiques de pouvoir qui ont plus de rapport avec la propagande qu'avec l'info est certainement à l'origine du succès qu'a connu Internet dans l'affaire du traité européen en 2005 : les gens étaient persuadés qu'on leur mentait et ont cherché sur Internet (dont personne ne se méfiait) la preuve de ce mensonge, les arguments qui le démontraient.

Si l'on doit chercher ce qui est entendu par les tenants de l'ordre actuel (qui défendent ce concept de "validation"), il faut y voir une évaluation de forme et de fond qui est supposée faire du professionnel (journaliste p ex) le garant de la fiabilité de l'info. L'incompréhension vient du fait que c'est ce statut de professionnel qui justifie la suspicion, parce qu'il contient, avec la dépendance matérielle, les compromissions subies par le journaliste sous la pression des logiques de pouvoir politiques et économiques.

Ce qui m'a frappé en écoutant les débats qui tournaient autour de ce sujet que l'on sent lancinant parce qu'il sape les fondements du système ancien, c'est qu'ils aboutissaient à un concept théologique : la "médiation".

La médiation, pour l'Église catholique, c'est le fondement même de l'Église. Le Christ assume une médiation vers la Père et l'Église assume une médiation vers le dieu trinitaire. Dans le concept catholique, on ne va vers Dieu qu'à travers la médiation de l'Église dont c'est la mission centrale. Et la Réforme, c'est l'accès direct du fidèle au divin, à travers en particulier l'accès à la bible.

Les médias, comme leur nom l'indique, sont des entités de médiation. Ils trouvent une pierre brute, en laquelle ils voient une info. Leur boulot est de ciseler cette pierre pour la proposer en produit fini au public. Cette transformation du brut en fini est leur médiation.

Mais de même que le rôle de l'Église n'était pas réellement tenable, le rôle de la médiation journalistique ne l'est pas non plus. Car la mission du journaliste n'est pas en fait de raffiner l'info : c'est que le citoyen l'ait. Dès lors que le citoyen est assez grand pour la comprendre par lui-même, le rôle médiateur du journaliste, qu'il le veuille ou non, s'efface, le besoin de raffinage est moindre. Cela ne signifie pas qu'il n'y aura plus de journalistes professionnels, mais que le champ de leur compétence se déplace, qu'il s'approfondit dans certains domaines et qu'il disparaît dans d'autres. Et on voit bien pourquoi les sites qui se bornent à débiter de la dépêche AFP (comme Orange.fr) ont un tel succès : ils fournissent l'info au plus près des faits. Si le citoyen conteste la sélection d'info, il va chercher autre chose, et c'est peut-être là, dans cette fonction d'aiguillage et d'interprétation, que, comme les blogs, les journalistes trouveront de nouveaux beaux jours en plus de ce qui devrait être le coeur de leur métier : l'enquête.

Selon la phrase de Victor Hugo que j'ai placée en exergue (et qui vaut aussi bien pour la connaissance que pour l'info), dès lors que "tous ont accès aux lumières du savoir, alors le temps est venu de la démocratie". On comprend qu'il soit difficile aux journalistes d'admettre que, désormais ,"tous ont accès aux lumières du savoir", et que si les gens ne l'ont pas, cet accès, le monopole du décryptage n'est plus dans les spécialistes, mais qu'il se trouve dans la société civile incarnée notamment par les blogs, comme cela était difficile à l'Église d'admettre que les fidèles étaient assez grands pour lire la bible eux-mêmes. Une fois que ce fait sera intégré à leur mode de raisonnement, l'articulation entre les différents moyens de gestion de la connaissance et de l'info sera plus évidente.

Pour le moment, on en est à l'étape préliminaire, entre le modèle médiéval et celui de la Renaissance, entre Moyen Âge et Réforme.

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17/03/2009

Les "liens" des blogueurs rapportent 200 000 Euros par an à "lemonde.fr".

Aujourd'hui, entre autres conférences, un intéressant débat animé par Karine Papillaud sur l'économie et le contenu de l'info sur Internet, un peu le pendant de la conférence sur les encyclopédies en ligne. Je donnerai des extraits vidéo de ce débat un peu plus tard, mais j'ai du retard dans le traitement des vidéos et mon ordinateur déborde, il faut que je le vidange d'abord...

Il m'a cependant paru judicieux de rendre compte sans tarder d'un fait : lemonde.fr et sa plateforme lepost.fr cumulent 4 millions de visiteurs uniques par mois. Le responsable qui chapeaute le tout (je retrouverai son nom en diffusant la vidéo) indique que cet ensemble (lemonde.fr, les blogs y affiliés et les pages lepost.fr) gagnent ensemble 3 millions d'Euros par an. Or comme il se vantait de n'être que très peu dépendant de Google (qui est pour lui le monstre et l'abomination réunis, mais dont les requêtes ne procurent que 12 % des entrées sur les sites en question), je lui ai demandé une autre statistique : un blog, avec son clic, ça ne pèse pas beaucoup, dans de telles statistiques. Mais l'ensemble des blogs, avait-il le chiffre ?

Oui, il l'avait : ce sont un peu plus de 6 % de visiteurs qui proviennent de blogs et assimilés (twits etc.). Disons un quinzième, ce qui, rapporté à 3 000 000 d'Euros, représente 200 000 Euros par an procurés par les liens des blogueurs au "Monde" sur Internet. Voilà qui permet de quantifier l'impact que pourrait avoir, par exemple, une grève des liens si elle était bien suivie...

Pierre Haski a précisé que, pour Rue89, les liens apportaient bien plus de visiteurs que Google. Dont acte. On ne lui en veut pas de la couverture faible de la dernière actualité de Quitterie (il paraît que la journaliste compétente n'était pas là).

Il est vrai qu'un site comme Rue89, militant pour le modèle gratuit (contrairement à celui du "Monde" qui cependant, à travers "lepost" a finalement mieux traité la décision de Quitterie), est bien plus proche des valeurs pour lesquelles nous nous engageons avec Quitterie.

La "désobéissance" contre un système qui "nous broie" ?

J'étais à la recherche d'un sujet qui soit dans les thèmes qui tiennent à coeur à Quitterie. Je louvoyais comme un pirate dans les allées onduleuses du Salon du Livre, au milieu de la houle des professionnels. Je venais de voir une couverture sympathique sur les AMAP, un principe vraiment très cher à Quitterie, mais on venait de me dire que les auteurs prendraient contact avec moi, que, dès que j'aurais lu le livre (donné en service de presse, nos blogs sont en effet nos médias...), je pourrais obtenir une interview ou faire un papier, bref, j'étais encore bredouille.

Mais là, j'avise un titre 100 % Quitterie : "la désobéissance civile", ce principe qui veut qu'un citoyen puisse légitimement désobéir à la loi pourvu qu'il juge que c'est pour le bien public. Une forme poussée d'objection de conscience. La couverture était verte, ornée du nom de l'auteur (un Américain bien français dénommé Thoreau), et de celui d'un préfacier ou commentateur : Noël Mamère. Je tenais ma matière.

Mais voilà que, juste à côté, je vois une couverture noire, écrite de lettres blanches :

NE SAUVONS PAS UN SYSTÈME QUI NOUS BROIE - MANIFESTE POUR UNE DÉSOBÉISSANCE GÉNÉRALE

Aïe. Désobéissance civile ou désobéissance générale ? Cette couverture noire faisait un peu black-out et je retrouvais dans "le système qui nous broie" une expression employée par Quitterie au moment de son retrait de la politique partisane.

J'en parle à l'éditeur, un jeune tout barbu.

- Quitterie Delmas ? Elle a quitté le MoDem, note-t-il.

Je vois qu'il connaît son sujet.

- C'est peut-être un peu à gauche pour elle, ajoute-t-il.

Mais je sais qu'elle en pince pour la désobéissance civile. Alors, je lui propose de parler pour ma caméra. Éditeur militant, il signale que le "manifeste pour une désobéissance générale" est librement téléchargeable sur le site de sa maison d'édition, le Passager clandestin. Voyons la vidéo :

 

16/03/2009

Deux impressionnants sites de profs au Salon du Livre.

Dans le cadre du Salon du Livre, deux sites associatifs de professeurs présentent leur activité. Il s'agit de Sesamath et de Weblettres. Le premier est ouvert aux élèves, le deuxième pas encore. Les deux sont attachés au partage des connaissances. Le premier a un million de visiteurs par mois et 30000 abonnés à sa lettre d'info (30000), le second 2000 à certains forums.

Écoutons-les :

 

15/03/2009

Hadopi : black-out au Salon du Livre.

À l'occasion du Salon du Livre de Paris, la Société des Gens de Lettre (SGDL) a organisé une table-ronde sur le thème "création et communauté". À cette table-ronde, l'animatrice Karine Papillaud et les quatre artistes sont apparus vêtus de noir et blanc. Il s'agissait de Chloé Delaume, Philippe Vasset, Toffe (Christophe Jacquet) et Annick Rivoire. Ce noir était le signe du black-out contre le projet de la sur la diffusion de la création sur Internet (Hadopi).

Voici la vidéo où Annick Rivoire expose l'esprit de la pétition d'une petite centaine d'artistes, qu'elle a signée en septembre dernier :