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15/03/2009

La réalisation des livres électroniques.

Il faudra que je change de statut pour un prochain salon : je me promène machinalement avec mon badge d'éditeur et les gens s'adressent plus au professionnel qu'au blogueur...

Comme j'ai appris que les blogueurs littéraires pouvaient être accrédités en tant que tels au Salon, je crois que ce sera l'occasion pour moi de compléter mon panel avec un blog strictement littéraire.

Je réalise moi-même ma compo et mes mises en page sous pdf qui est suffisante pour faire un livre électronique. Je ne suis donc pas client des intermédiaires qui existent. Il se trouve que l'un d'entre eux est cependant présent sur la Salon : la société Immanens. Une jeune femme nous dit quelques mots de son activité :

 

14/03/2009

Libérez le livre numérique.

L'an dernier, j'assistais à une table ronde qui relatait les balbutiements des premiers livres numériques en France. Deux produits étaient disponibles depuis peu : l'Irex et Bookeen, ce dernier étant un produit de conception française, sauf un élément, l'écran, puisque celui-ci est frabriqué pour tous les acteurs du marché par un seul fabricant, une société taïwanaise. au passage, il est amusant de noter que la Chine, qui a inventé ce qu'on nomme necore l'encre de Chine, reste en pointe de l'encre avec le premier support d'e-ink, d'encre numérique.

Aujourd'hui, nouvelle table ronde.

L'Irex est le plus complet mais aussi le plus onéreux des supports disponibles, mais très tourné vers le journal numérique, l'e-paper. Et Bookeen se proclame le plus implanté, puisque présent dans une quarantaine de pays et plusieurs langues, dont le russe et le chinois.

Sony vient de lancer son propre produit (son "reader") simultanément au Royaume-Uni et en France, puis depuis quelques jours en Allemagne et c'est assez cocasse d'avoir vu cet après-midi, au Salon du Livre où ce sujet était traité, le cofondateur de Bookeen donner des info sur le développement de Sony sur ce marché au représentant de Sony France...

De fait, on sent bien que Bookeen se sent sous pression en raison de l'apparition d'un mastodonte comme Sony sur un marché qui demeure un segment étroit, alors qu'Amazon a déjà développé son propre "reader" (le Kindle) aux États-Unis et qu'on est certain qu'il va l'adapter au français, et qu'Apple numérise des livres à tours de bras, ce qui signifie qu'il va aussi prendre une position sur ce marché. L'indépendant Bookeen résistera-t-il au combat des mammouths ?

Toujours est-il que le marché s'organise autour de deux pôles : les contenus libres, d'une part, et les contenus sous DRM d'autre part.

C'est la société Adobe qui a, apparemment, développé un format plus complet que le pdf, qui permet d'introduire une clef créant le DRM. Les éditeurs ont la possibilité d'y recourir pour une somme qui est présentée comme modique (donc non pénalisante pour les petits éditeurs). Cela étant, dans le cadre du contenu libre, le format pdf est lu par les livres numériques présentés aujourd'hui.

Dans le cadre des contenus sous DRM, il faut cependant préciser que l'interopérabilité des contenus n'est pas encore faite : Amazon a son propre support dont la compatibilité restreinte lui permet de fonctionner sous forme d'exclusivité pour son support. Vous voulez lire le prochain Harry Potter ? Achetez un Amazon Kindle serait la philosophie de cette démarche. On a vu récemment à propos d'Apple et d'Orange que les tribunaux français répugnaient à entrer dans ce genre de logiques, mais il faut savoir que l'appétit de domination des géants envisage sérieusement ce chemin.

Pour contrer la stratégie très monopolistique d'Amazon, les différents supports présents actuellement en France se sont organisés autour de la formule imaginée par Adobe et parrainée par la FNAC. C'est encore la FNAC qui va faire le lobbying pour que la TVA sur le livre numérique rejoigne celle du livre papier, car la première est actuellement à 19,6 %, et la seconde à 5,5 %. Franchement, cette égalisation paraît juste. Pour le moment, le différentiel entre le livre numérique et le livre sur papier n'est que de 10 à 15 %, alors qu'il est de 25 % aux États-Unis. Si la TVA baissait, la correction serait la même. On voit que le lobby du papier se défend, mais étant donnée la pollution occasionnée par cette industrie, on ne voit réellement pas ce qui justifie qu'elle prenne le lecteur en otage.

Les trois produits présentés (hors l'Irex qui est plus tourné vers l'e-paper et des usages plus "pointus", écran réinscriptible etc) sont dans la fourchette de 250 à 300 Euros. Deux seulement sont disponibles en France actuellement : Bookeen (280) et Sony (299), les deux ayant des caractéritiques d'usages forcément assez proches, puisque l'écran provient du même fabricant et que c'est seulement l'ergonomie et l'esthétique qui diffèrent.

Voici une vidéo prise hier où M. Colin présente l'activité de la société 4D Concept, dont la diffusion des Irex et des Bookeen :

 

Qui a peur des contenus collaboratifs en ligne ? (ma vidéo)

Comme l'an dernier, le salon du livre est l'occasion de débattre de ce qui obsède nombre d'éditeurs : le rôle d'Internet. En l'occurrence, il s'agit des dictionnaires et encyclopédies, dont le rôle et l'élboration traditionnels sont fortement contesté, en particulier par Wikipedia.

Deux aspects de la question effraient les tenants de l'économie traditionnelle : les contenus collaboratifs et la gratuité de la connaissance.

Les contenus collaboratifs les inquiètent, parce qu'ils remettent en cause l'ordre selon lequel il y a, d'un côté, ceux qui dispensent le savoir et, de l'autre côté, ceux qui le reçoivent, c'est comme une société où l'aristocratie daigne octroyer le savoir, et le Tiers-État le recevoir. Et cette fonction de détenteur du savoir, de seul détenteur du savoir, permet de le monnayer. Dès lors que le monopole est brisé, que la relation du savoir est bijective, il n'y a plus de monnaie. De là la frayeur qui fait frissonner le monde éditorial.

Cependant, les choses ne sont pas si tranchées que ça. Larousse a trouvé une formule qui combine la subjectivité de l'auteur unique et la rédaction collaborative, en juxtaposant des commentaires aux articles des auteurs qui les signent en ligne. Cette formule est un succès : un million de connexions par mois, trois millions de pages vues. Mais je n'ai pas bien compris si ce que Mme Karoubi, qui s'exprime pour Larousse, nomme le "contenu Larousse" est soumis également aux commentaires des internautes, comme les articles de internautes.

Quoi qu'il en soit, même si Universalis reste campé sur le concept de son encyclopédie qui est comme une gigantesque revue où l'on vient chercher moins de la connaissance brute que la subjectivité d'auteurs prestigieux, le mouvement du monde traditionnel vers le monde nouveau s'esquisse. Même Universalis a un site de contenu, réservé, il est vrai, aux acheteurs d'Universalis junior, ou accessible moyennant finance.

À l'inverse, Universalis se pourlèche les babines du fait qu'en Allemagne, Wikipedia a, paraît-il, décidé de filtrer les contributions et de ne pas les publier avant validation (ce qui lui paraît se rapprocher de la formule de l'encyclopédie traditionnelle) et que, d'autre part, en Allemagne toujours, Wikipedia se prépare à publier sur papier une version de l'encyclopédie en ligne (en quelque sorte un instantané, une photographie à l'instant t du contenu), ce qui lui paraît, là encore, rapprocher le nouveau modèle de l'ancien. M. Moatti, pour Wikimedia, confirme qu'un sembable projet d'édition est à l'étude en France.

Le débat s'ouvre alors sur la notion d'état de la connaissance "fixé". C'est l'utilité en effet de cette publication, dans la mesure où Wikipedia est un mouvement perpétuel, prendre une photographie de cette masse à un instant t du mouvement est pertinent et sans rapport avec l'édition traditionnelle. Cela étant, je me demande qui va acheter ça, à part peut-être des bibliothèques et les auteurs de contenus. S'agira-t-il de la première encyclopédie à compte d'auteur ?

Celui qui a le mieux compris ce qui se passe est Alain Rey, la vidéo le montre très bien. Il l'a compris, mais cela ne signifie pas forcément qu'il en soit entièrement rassuré, puisque le collaboratif anonyme est la négation de l'expertise, et qu'il est lui-même un très grand expert. L'articulation entre les deux formules reste à trouver. Il pense que l'ouverture des contenus aux commentaires (dont il est preneur) est la meilleure piste pour le contact entre l'expert et le collaboratif. Il a mis du contenu "Le Robert" en ligne selon ce modèle.

Il a aussi bien intégré la culture de la gratuité comme un fait, un point de non-retour.

À l'inverse, on sent, au Salon comme ailleurs, que le monde ancien est en train de se mobiliser pour matraquer le bon peuple avec l'idée que la gratuité, ce n'est pas possible. Ce sera certainement l'antienne des semaines et des mois qui, viennent, on va nous le chanter sur tous les tons, en écho avec le stupide et liberticide projet Hadopi.

Voici la vidéo de quelques moments du débat de vendredi 13 après-midi au Salon du Livre :

 

1426 Léon : le dépliant complet.

Voici sous pdf et sous jpeg le dépliant complet présentant la Réformation de 1426, tome consacré à l'ancien diocèse de Léon (partie du département du Finistère située à la fois au nord de Landerneau et à l'ouest de Morlaix).

Ici la face externe, là la face interne.

13/03/2009

Quitterie : "je fais une pause complète avec la démocratie représentative".

Voici un autre extrait du débat qui a eu lieu mercredi soir organisé par le Social média club de France à la Cantine. À partir de la fin d'une question que je lui pose, Quitterie explore une nouvelle facette de sa vision du rôle d'Internet (le son est moyen).

 

Quitterie : "la loi Hadopi ne sauvera pas l'industrie du disque ou du cinéma".

Interrogée hier par les Inrockuptibles Quitterie a expliqué avec beaucoup de clarté pourquoi le projet "Hadopi" est inutile et nuisible, et comment on pourrait réfléchir à une remise à plat de la rémunération des droits d'auteurs.

L'interview par Pierre Siankowski :

Quitterie Delmas, du blog "Des jeunes libres de s'engager", revient sur la loi Hadopi pour la protection des droits sur internet - et donc contre le téléchargement illégal.

La Loi Hadopi, qui prône le respect du droit d'auteur, est complètement en contradiction avec la philosophie du net, plutôt basée sur le partage culturel...

Je n'ai pas la solution, mais ce qui est sûr, c'est qu'il va falloir inventer. Car Hadopi n'est pas la solution, c'est simplement un moyen de protéger les acquis de majors qui se sont fait beaucoup d'argent jusqu'ici - argent dont je ne suis pas sûr que les artistes soient les premiers bénéficiaires. Hadopi est une mauvaise loi pour les gens qui aiment la culture. Et ce n'est surtout pas une loi qui va sauver l'industrie du disque ou du cinéma. On a vu que de nombreux artistes ont utilisé internet pour se faire connaître. Bien sûr après il faut voir comment on paye, réfléchir à l'idée des micro-revenus. Le meilleur exemple, c'est Radiohead. Bien sûr tout le monde ne s'appelle pas Radiohead, et ça ne va pas fonctionner comme ça immédiatement pour tout le monde. Mais si ils l'ont fait, ça veut dire que c'est possible.

 

Pour beaucoup d'associations de défense des consommateurs, le texte de la loi Hadopi est un texte qui bafoue la présomption d'innocence ?

Vue le dispositif qui est mis en place - c'est-à-dire l'intervention d'une autorité qui n'est pas la justice traditionnelle - oui ça pose un sérieux problème. En Angleterre des gens ont été accusés à tort, et je pense qu'on va être confronté au même problème en France.

La suite .

Salon du Livre de Paris : premières impressions.

Le Parc des Expositions de la porte de Versailles, à Paris, est totalement vétuste et, à chaque fois que je m'y rends, je regrette que Delanoë perde son temps avec son idée sotte de tours au lieu de s'atteler à la modernisation de cet équipement qui existe et qui laisse à désirer. Il est visible que les déperditions d'énergie y sont énormes, c'est un calvaire pour l'environnement, c'est aussi une série de hangars tous moins inventifs les uns que les autres, l'espace y est mal utilisé, sans ingéniosité, la place perdue n'y sert à rien alors qu'elle pourrait être rendue utile à bon escient. Bref, il faudrait raser et reconstruire pièce par pièce le Parc des Expo, qui est un endroit réellement rébarbatif et désuet.

Les premiers salons du Livre, voici une trentaine d'années, avaient le charme du désordre, ils se déroulaient au Grand Palais, qui est l'endroit le moins fait pour ce genre d'événements, les stands serpentaient dans les coursives et se bousculaient à l'orchestre, c'était coudoyant et fiévreux à souhait. Depuis bien des années, c'est au Parc des Expo, les allées sont orthogonales, tout respire l'ordre sage et une forme d'ennui, sauf pour les mioches pour qui tout est toujours neuf.

Quoi qu'il en soit, c'est une délectation d'y retrouver chaque année des monceaux de livres.

Pas de grande innovation en 2009, seulement des économies visibles.

Je rendrai compte dans une seconde note d'une conférence sur les encyclopédies en ligne à laquelle j'ai assisté et dont j'ai pris des extraits vidéo.

21:05 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livre, salon du livre de paris | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Vous pouvez m'envoyer des timbres.

Voilà, j'ouvre dès aujourd'hui la souscription de mon prochain ouvrage, le dépliant sera bientôt téléchargeable ici.

Je rappelle que, compte tenu du profil de ces livres, j'ai créé moi-même la société pour les éditer.

Je vends par Internet depuis le début (2001) et par correspondance, j'écris à une grande quantité de gens. Le démarrage est toujours un peu difficile. Si vous voulez m'y aider, vous pouvez m'envoyer des timbres au tarif - 2O g, rapide.

Un premier aperçu du dépliant :

Image 2.png

Quitterie le 11 février.

Voici une interview donnée par Quitterie à Clément Bouvard le 11 février dernier, on y retrouve ses arguments sur le militantisme, l'esprit partisan, l'engagement citoyen.

 

Quitterie-Mary Read : le portrait.

J'aimerais connaître votre opinion : lequel est le mieux ?

Quitteriepirate.jpgQuitteriepirate-1.jpg

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"Welcome" de Philippe Lioret : la réalité. Triste.

Je n'ai guère envie de parler du film de Philippe Lioret. Il est profondément triste. Réussi comme oeuvre, triste comme moment de vie.

C'est un peu le "Jean qui pleure" dont le "Jean qui rit" serait "Eden à l'Ouest" de Costa-Gavras que j'ai commenté il n'y a pas si longtemps.

Tristes les efforts de ces gens venus de très loin pour traverser la Manche. Triste la Mer du Nord. Tristes Sangatte, Calais, l'errance des candidats à la traversée, le rejet qu'ils subissent chez les commerçants, à la piscine, pour pouvoir acheter de quoi manger, se laver, vivre au moins. Tristes les repas donnés par les bénévoles dans le froid de la nuit, que les policiers dispersent avec des lacrymogènes.

Triste les dénonciateurs dont on travaille la silhouette et le regard pour les faire ressembler à ceux qui dénonçaient, pendant la guerre, les gens qui cachaient des juifs fugitifs.

Triste le regard de Vincent Lindon, de plus en plus humain à chaque film, cette fois en maître nageur ancien champion de natation.

Triste son histoire d'amour qui se termine et qu'il n'a pas su sauver. Triste celle du jeune Kurde, mais il ne faut pas en dire plus.

C'est un film bien triste, dans une grande salle bien vide, que j'ai vu. Dommage pour la qualité du document sur l'existence des réfugiés de Calais et d'autour.

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Tag littéraire

Nelly m'a tagué. Tag. Tag. Tag.

À mesure que la chaîne se déroule, il devient de plus en plus difficile de recruter de grandes plumes dans le panthéon des lettres françaises.

Je pompe directement chez Nelly l'objet du tag :

il s'agit de choisir de quatre à six écrivains français, ou alors, pour ceux qui préfèrent la littérature étrangère, des écrivains étrangers, et d'imaginer quel serait leur positionnement politique aujourd'hui"... et ce n'est pas tout, il faut considérer leurs "convictions profondes", et surtout choisir des auteurs qui ne doivent pas avoir vécu à une époque postérieure au XIXème siécle...

Disons Jules Verne, Alexandre Dumas, Georges Feydeau, Jean de la Fontaine.

Commençons par Dumas. Dumas père est un républicain, assez militant. Il a cependant écrit des ouvrages sous d'autres signatures (p ex celle de Marie Dorval, actrice célèbre en son temps) qui sont nettement plus conservateurs. Sa dénonciation de l'hyprocrisie sociale dans le Comte de Monte-Christo (mon préféré de loin) est sans doute ce qu'il y a de plus républicain dans son oeuvre où il faut évidemment faire le tri. Politiquement, Dumas serait, aujourd'hui, ailleurs, dans un quelque part qui ressemble à l'évaporation, mais généreux.

Élève de Dumas qui l'a lancé, Jules Verne est plus directement républicain, voire socialiste. Ses convictions profondes sont pessimistes, mais généreuses aussi. Il est mort en disant à ses enfants "Soyez bons". Autant dire qu'il n'aurait pas de parti politique à sa convenance aujourd'hui.

Georges Feydeau est mort fou. Il serait donc encarté à l'UMP.

Jean de la Fontaine, distrait, jouisseur, un rien gigolo, dissipateur, libertaire et cabochard, serait bien trop narquois pour se choisir un parti. Ou alors il serait du parti des pirates.

Je tague euh... Quitterie, et c'est bien.

 

00:40 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, politique, tag | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Merci.

Avant de passer demain en mode Salon du Livre jusqu'à mercredi, je souhaite remercier les trois sources qui m'ont apporté le plus de lecteurs (et de loin !) dans les dernières semaines : wikio, Authueil et Intox2007.

00:36 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blog, authueil, intox2007, wikio, salon du livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hadopi : manif et récupération partisane.

Ayant vu sur Betapolitique ce matin qu'un socialiste avait lancé l'idée d'un rassemblement devant l'Assemblée Nationale contre le projet Hadopi, j'ai eu l'idée de m'y rendre après l'avoir annoncé sur mon blog (et noté que d'autres invitaient à s'y rendre aussi, notamment en twittant sur leur profil Facebook).

Le rendez-vous était pour 18 heures précises. À 18 heures précises, nous étions huit, sept plus moi. J'ai connu des foules plus denses.

L'un des autres (je n'en connaissais aucun) m'indiqua qu'il venait en fait d'apprendre que l'horaire avait été changé en cours de journée, et que le départ était pour 18 heures 30. Quelques minutes plus tard apparurent de jeunes militants socialistes avec des drapeaux. Je crus d'abord que c'était l'UNI (écrit en rouge sur blanc), mais évidemment, ça ne pouvait pas être l'UNI, c'était les MJS, un groupe.

D'autres gens venaient, d'un peu tous les côtés.

Pour ceux qui ne le savent pas, l'expression "devant l'Assemblée Nationale" est des plus ambiguës et peut concerner trois endroits : côté place de la Concorde (en fait devant la buvette), côté rue de Bourgogne (et donc devant l'entrée principale), ou... sur le côté. Et "devant l'Assemblée Nationale" veut dire "sur le côté", dans un triangle bordé vers l'Assemblée de barrières de fer de la préfecture. Une grosse masse de gens se joignit à nous qui étions là, lorsqu'on s'aperçut là-bas (devant la buvette) que le devant se trouvait sur le côté... Il faut excuser les internautes, ce ne sont pas des professionnels de la manif, ils n'ont pas l'habitude.

Enfin, sauf quelques-uns.

Car les MJS avaient préparé banderoles, masques, écriteaux, chansons, du travail de pro (à l'échelle modeste de vingt militants). Ils s'en donnaient à coeur joie sous l'oeil de la caméra de la Chaîne Parlementaire.

Mais cet activisme incommodait les autres, les geeks, les gens venus pour la cause, sans mot d'ordre, sans étendard. Nous aurions pu être reconnaissants au PS du travail qu'il fait à l'Assemblée (et nous le sommes), mais nous étions franchement dérangés par ce qui ressemblait trop à de la récupération. La volonté de la ligne rose de se joindre aux autres groupes pour donner à croire à la caméra que les vingt militants en étaient 150, alors qu'il y avait vingt militants et 130 personnes autres, était plus qu'agaçante et, à chaque fois, les autres se déplaçaient pour n'être pas amalgamés. Erreur de communication, donc, de la part des militants.

Ce sont les gens de la Quadrature du Net qui, les premiers, ont manifesté leur mécontentement de la récupération. Ils étaient venus à cinq (les fameux "cinq gus" sortis de leur garage) et commençaient à lancer d'autres slogans : "Des millions de gus dans un garage ! Télécharger c'est notre liberté !".

À vrai dire, le débat entre eux n'était pas que de territoire : le PS se mobilise pour la "licence globale", tandis que la Quadrature s'investit pour la liberté pure et simple. Débat sémantique ? Pas du tout !

En en discutant, je me suis rappelé que, il n'y a pas si longtemps, pendant la campagne présidentielle, nous aussi, nous dénoncions la "fracture numérique", nous aussi, nous voulions mettre Internet à la portée de tous, faire baisser les prix de l'accès à l'Internet (et pourquoi pas des formules gratuites ?)

Je me faisais la remarque que, avec la victoire de Sarkozy, c'est comme si tous nos projets s'étaient dissipés en même temps, comme si nous avions perdu nos cerveaux, nos bras, nos rêves, comme si une chappe de plomb s'était abattue sur nous, une fatalité insurmontable donnant le surnom d'impossible à tout ce que nous avions voulu jusque-là.

Et si, parmi les projets concrets que Quitterie souhaite tant nous voir échafauder, il y avait cela : des FAI alternatifs capables de proposer l'accès à l'Internet à prix coûtant, voire gratuit ?

Et c'est en songeant à cette idée que m'est venu à l'esprit le problème de la licence globale : elle ajoute 5 Euros par mois au coût supporté par les abonnés. Autrement dit, elle renforce la fracture numérique, c'est une mesure élitiste. Nous qui voulions proposer la connexion à 5 Euros maximum pour les fauchés, nous nous retrouvions avec une connexion à 35 Euros pour nourrir les milliardaires du showbiz sarkozyste, ce qui est le paradoxe de la propostion socialiste (qui leur a échappé, c'est évident).

La Quadrature est tellement plus dans l'esprit du net. D'ailleurs, ils n'étaient pas venus nombreux, mais spontanément, beaucoup d'autres se sont rapprochés d'eux parmi les manifestants (silencieux).

Bref, après les MJS et les joyeux gus de la Quadrature, j'avisai un troisième pôle : deux jeunes tenaient un grand rectangle noir, sous lequel ils avaient inscrit en gros une IP, sous-titrée : "C'est mon IP, j'ai téléchargé".

Je supposai que c'étaient des signataires du Pacte du Réseau des Pirates.

J'avais raison. Je commençai à parler avec eux et, comme j'expliquais, d'autres "pirates" signataires sortaient des rangs anonymes pour se grouper avec nous, et je voyais que nous nous ressemblions (enfin, j'étais de loin le plus vieux...).

Voilà, que dire d'autre ? Je ne suis pas resté très tard : un peu après 19 heures, je suis parti vers un cinéma. Entre-temps, j'avais salué Valerio Motta (vu la veille à la Cantine), Samuel Authueil sorti tout souriant de l'Assemblée pour distribuer des invitations à la séance pour ceux des manifestants qui souhaitaient y assister, j'ai aperçu Ronald aussi.

Ce que j'ai trouvé ridicule, ce sont les gardes mobiles qui se sont déployés avec leur boucliers de plexi et un air plus que martial, comme si on avait eu une tête à transporter des cocktails molotov entre deux micro-ordinateurs.

Mais comme l'a fait remarquer quelqu'un, les gendarmes sont sous linux, alors total respect.

C'est vrai.

Voilà, je suis revenu du cinéma (dont je parlerai un peu plus tard), et il me reste cette idée : est-il absolument impossible de créer des FAI pour le hyperfauchés ? des accès entre 0 et 5 Euros ?

Il faudra que j'en parle à Quitterie.

12/03/2009

Quitterie sur le pouvoir d'Internet et le monde nouveau (hier soir).

J'ai l'impression d'avoir raté mon accroche pour cette vidéo, je la signale donc de nouveau : elle se trouve dans la note précédente. v

16:36 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médias, internet, blogs, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Social média et démocratie.

La conférence de presse d'hier a précédé une conférence prévue de plus longue date du Media Social Club France, où plusieurs des pirates s'exprimaient, dont Quitterie. Voici les images :

 

Hadopi : journée cruciale, rassemblement à 18 h.

2380 blogs pour le black-out, déjà 4454 pirates autoproclamés, ce jeudi de débat à l'Assemblée Nationale est une grande mobilisation.

Je suis allé hier à la conférence de presse des pirates à la Cantine, passage des Panoramas à Paris IIe, j'y ai vu notamment Benoît Thieulin, Fabrice Epelboin, Nicolas Voisin, et Quitterie.

Tous s'exprimaient sur le Pacte qu'ils ont décidé de proposer aux internautes. Ils veulent faire de la cyberliberté un thème majeur de la campagne européenne qui s'ouvre. (On a d'ailleurs appris que, dès avant la présentation du paquet télécom au Parlement européen, la commission compétente venait d'y réintroduire l'amendement 138 qui est incompatible avec la Riposte graduée.)

Par ailleurs, un appel est lancé pour un rassemblement à 18 h devant l'Assemblée Nationale.

Quitterie sur LCI radio (via Bakchich).

Quitterie s'exprime sur les listes du MoDem pour les élections européennes, sur le renouvellement des partis politiques, sur les nouvelles formes d'engagement, sur tout ça, et conclut d'un vigoureux "En avant !".

Bien reçu.

La page du site Bakchich.info où est le lien avec l'émission, Quitterie parle dans la 1e partie.

Le réseau des pirates : texte fondateur.

En plus de ce qui se trouve sur le site du réseau, voici un texte publié aujourd'hui par nicolas Voisin sur AgoraVox, où l'on voit la liste des premiers signataires du Pacte numérique. Curieusement, Quitterie, qui y figure, n'était pas sur le site, oubli désormais réparé.

J'ai signé le Pacte et bien que je ne télécharge jamais de musique ni de films, je me déclare pirate, dans l'esprit de la désobéissance civile telle que l'a définie Quitterie.

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11/03/2009

Le réseau des pirates.

Le réseau des pirates semble avoir trouvé un hébergement plus capable de supporter la masse de ses connexions. Vous pouvez signer le pacte .

Long John Silver Torchet

/-)

14:34 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hadopi, le réseau des pirates | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook