Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2009-02 | Page d'accueil | 2009-04 »

11/03/2009

Quitterie Delmas déclare : "Je suis l'une d'entre-eux, je déclare avoir consommé, remixé, ou diffusé des oeuvres culturelles. Alors, pour eux, je suis une pirate".

Sur son profil facebook, Quitterie a écrit la phrase que je relaie. Je vous reparlerai donc de reseaudespirates.org dès que le site ne sera plus en rideau.

EDIT : et en plus, maintenant, elle le fait sur son blog !

11:40 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hadopi : une action citoyenne.

La mobilisation contre la création de la hadopi ne faiblit pas. À l'heure où j'écris, ce sont plus de 2370 sites et blogs qui pratiquent le black-out contre la hadopi. Je vous parlerais bien également du site reseaudespirates.org, mais il est saturé (plus de 600000 visites hier en quelques heures) et on n'y voit pas encore le nom de Quitterie.

11:37 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

10/03/2009

Ce n'est qu'un début...

En hommage à Quitterie et à ses petits pirates, un tube mondial :

 

18:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : piratage, pep's, quitterie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hadopi : les erreurs et les mensonges du projet.

Si l'on examine le détail du sondage selon lequel 37 % des internautes français se disent pirates, on voit que 13 % des internautes disent télécharger au moins un film dans l'année. Il faudra que l'on m'explique comment ce chiffre est compatible avec les 500000 téléchargements quotidiens de films annoncés par l'étude qui justifie la création du dispositif Hadopi, soit plus de 180 millions par an. Si l'on admet qu'il y a 25 millions d'abonnés à l'Internet en France, 13 % font environ 3 millions de pirates. Chaque pirate téléchargerait donc assidûment 60 films par an, plus d'un par semaine. C'est ridicule.

Notons que, dans le même temps, le nombre de places de cinéma vendues n'a pas fléchi.

EDIT : voir d'ailleurs la position de Jacques Attali.

Par ailleurs, le chiffre de 37 % pourrait faire réfléchir : ce sont plus de 9 millions de pirates. À ce niveau-là, c'est un phénomène de société et quand il faut punir plus du tiers de la population, on doit sérieusement se poser des questions de légitimité du châtiment et d'ailleurs de la réaction de la populaton considérée.

Mais surtout, la difficulté pour les créateurs de notre époque, c'est de créer du désir. Acheter, c'est succomber à une pulsion de désir, or nous sommes tellement saturés d'images et de musique, que notre désir s'émousse. Le piratage agit comme un aiguillon du désir, comme un piment. Le piratage est un accélérateur du bouche à oreille, un turbo sur la vie économique des oeuvres, le téléchargement illégal est un formidable outil de buzz et certains artistes, voire certaines maisons de production, ne s'y sont pas trompés...

Et même pour ce qui se vend déjà bien, le piratage est un accélérateur de buzz, un moteur d'emballement des ventes. Ce n'est pas un hasard si le dernier Harry Potter était sur Internet le jour même de sa sortie en librairie, comme les Ch'tis ont été un record de piratage alors même qu'ils étaient aussi un record de vente.

Face à ces réalités, le projet Hadopi semble dirigé contre un intervenant en particulier (Free) et draguer avec des visions clientélistes dans des milieux économiques et artistiques qui n'ont rien compris à la révolution copernicienne qu'Internet fait dans notre société. Il ne rapportera rien à l'industrie de la culture, coûtera cher au contribuable qui n'a pas besoin de ça, ôtera des occasions de joie à des gamins qui n'ont pas les moyens de se payer CD et DVD (et de ce fait enfoncera notre pays dans sa déprime), et marquera une étape dans la volonté de notre superstructure politique de mettre Internet au pas.

Je regrette que, parmi les politiques, ceux qui se sont si fort mobilisés contre DADVSI démontrent par leur silence actuel qu'ils ne se manifestaient pas alors pour la liberté mais par pur souci tactique pour préparer leur satanée élection présidentielle.

Il faudra bien un jour supprimer l'Élysée.

10:54 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : culture, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/03/2009

Quitterie, hadopi : "faire une grève des adhérents... pour que nos représentants relaient ce qu'on pense nous !"

Merci à Éric Mainville d'avoir signalé cette émission de RFI que vous pouvez entendre .

Quelle politique pour la génération blog ?

La politique se renouvelle sur les blogs.

Pourquoi Quitterie a-t-elle renoncé à sa position et au MoDem ?

"C'est un changement de paradigme dans ma tête et dans le monde, changer sa façon de penser". "Avant, on choisissait un parti, pour moi, ça a duré six ans, pour moi c'était très bien, comme une initiation, et puis on se rend compte des effets pervers à l'intérieur des appareils". "Le renouvellement en France ne se fait pas, à cause du cumul des mandats". "Plus on monte, moins il y a de places, plus les pratiques se dégradent , il faut jouer des coudes, et il y a des mécanismes de destruction de ce qui est autour de soi", "j'ai voulu prouver pendant six ans qu'on pouvait progresser en restant clean et éthique, en restant soi-même, parce qu'on avait un blog, on incarnait à sa façon un message, on bouleversait les hiérarchies du parti parce qu'un blog c'est pouvoir exprimer son message tous les jours parce qu'un blog c'est lu par des milliers de personnes et du coup, aucun parlementaire, par exemple, ne peut faire concurrence à ça, aucun parlementaire peut aller tracter cinq mille tracts ou trois mille tracts, donc c'était aussi bouleverser cette pyramide et montrer que c'était possible".

Son départ n'est-il pas dû au fait qu'elle aurait préféré être tête de liste en région parisenne ?

"Je pense que j'ai eu la chance de recevoir tout ce dont tous les adhérents rêvent dans un parti politique et cette investiture, cette probable investiture dans la région Centre-Massif-Central aux Européennes, c'était vraiment un très beau cadeau". "Je pense que François Bayrou, avec mon investiture, a voulu montrer qu'il commençait à appliquer son message de renouvellement, il faut rendre responsables des femmes, des jeunes, de la société civile". " Là, j'avais atteint ce que je voulais démontrer : c'est que c'était possible d'arriver à obtenir une investitutre en restant clean, sain, éthique. Il se trouve que je me suis vraiment à un moment posé la question de dire : "Est-ce que c'est vraiment ce que tu cherches ? Est-ce que tu voulais vraiment aller vers le haut ? Est-ce que tu voulais vraiment être tête de liste, porter la parole ? Est-ce que tu restes cohérente avec tes objectifs de départ ?" Et vu le contexte actuel, cette crise, ces crises, qui sont énormes, est-ce que je me sens capable d'aller  faire la politique sur les marchés, d'aller demander à des gens de voter pour moi, alors que je sais qu'on n'a pas les leviers, en tout cas moi, je les ai pas,  les leviers pour apporter des réponses concrètes ? En gros, j'ai choisi de quitter cette pyramide vers le haut"... "Aujourd'hui, je pense que la société du XXIe siècle fonctionne par réseaux, et je dois rester là où je suis aujourd'hui parce que c'est là où je connais des gens qui ont les compétences pour trouver des solutions, aujourd'hui je travaille tous les jours connectée avec des blogueurs qui créent des nouveaux médias, je travaille tous les jours connectée avec des gens qui créent des entreprises sous d'autres formes capitalistiques, sous d'autres formes de filières de production, on peut parler aujourd'hui des AMAP, du commerce équitable, on peut parler du bio, on peut parler des médias libres, on peut parler des microrevenus sur Internet, on peut parler de la culture des artistes, on peut parler de tous ces gens qui sont en train d'inventer la société du XXIe siècle, et c'est avec eux que j'ai envie de rester, et pas dans une institution, pas aux côtés de ceux qui disent : "le jour où vous nous aurez élus, on fera ça", non, aujourd'hui on n'a pas le temps, il faut faire les choses aujourd'hui, tout de suite et on a la puissance grâce à Internet de faire avancer le monde. Les politiques courent derrière tout ça".

"On est aujourd'hui dans une immense période de crise où nos élites nous ont dit "Ne vous inquiétez pas, tout va bien, tout va bien, on gère, confiez-nous le pouvoir, on va se débrouiller". Cette élite c'est en même temps par exemple les pouvoirs financiers, les banquiers, les analystes économiques qui ont parlé dans tous nos médias en disant "voilà comment àa va se passer et la croissance et ne vous inquiétez pas et puis cette crise est passagère", on voit bien aujourd'hui que tout ça c'est faux, nos élus nous ont dit la même chose : "on gère, on se débrouille, on est les killers, on est le Père Noël, on est le sauveur, votez pour moi", Nicolas Sarkozy 2007. Donc tous ces gens-là ont tenu un discours qui aujourd'hui est complètement dépassé, on le sent tous, donc il y a une perte de conscience à ce niveau-là, c'est sûr, mais du coup il y a d'autres repères qui sont en train de se créer : ... avant, le PC étaient un repère dans notre inconscient collectif, c'est quasiment terminé ; le PS, avec les soubresauts qu'il est en train de vivre, c'est aussi terminé ; et là, on peut venir sur les pratiques internes des partis politiques, quand les garants de la démocratie, les représentants de la démocratie, fraudent en interne dans leurs partis, ce qui se passe dans tous les partis, quelle crédibilité leur donner ? Est-ce que c'est à ces gens-là qu'on va donner les clefs de notre démocratie ? Quel est le sens de notre démocratie ? Et tous ces nouveaux repères font que de nouvelles personnes peuvent s'exprimer. Sur Internet, des personnes de la nouvelle génération, mais c'est pas seulement en termes d'âges, c'est en termes de société civile, de compétence, de personnes qui sont en train d'innover, qui sont en train de donner d'autres points de vue, d'autres façons de faire, et qui nous entraînent vers l'avenir."

Éric Mainville a, lui aussi, participé à cette émission. Il parle des blogs de gauche. Puis la parole revient à Quitterie, taxée de naïverté :

"Je préfère être naïve et limite un peu folle plutôt que d'être cynique et de faire croire aux gens que j'ai raison et que les politiques aujourd'hui sont les personnes qui sont censées incarner la responsabilité et tout. Vu là où on en est aujourd'hui, je pense que ces gens-là sont irresponsables et que le chemin vers lequel ils ont entraînés...

- C'est fort, comme mot, intervient le journaliste : "nos politiques sont irresponsables".

"Mais écoutez, vous avez vu nos politiques dans le monde, l'état de la planète le démontre aujourd'hui, enfin, ça fait trente ans qu'on dit que la planète est en train de crever, ça fait trente ans qu'il y a des famines dans le monde, qu'il y a le Sida, qu'il y a le palud, qu'il y a tout ça, on connaissait ces enjeux-là, on n'a pas voulu les voir, donc c'était la politique de l'autruche : "ok, on va faire comme ci, on va faire comme ci", la consommation, cette société de fous qu'on a construite, eh bien très bien, je les regarde, j'ai réglé mes comptes avec les responsables, la génération de 68 qui a fait une superbelle révolution, tout ça pour en arriver là aujourd'hui, aucun souci, merci d'avoir joué avec nous, gardez ce pouvoir que vous avez tant conservé au détriment de nos forces vives, des gens qui montaient des boîtes, vous n"avez fait confiance à personne, il y a des gens qui sont venus vous voir avec de nouvelles entreprises, les banquiers n'ont pas voulu risquer, prendre des risques, les accompagner et tout ça, très bien, maintenant, moi j'ai fini de me battre avec eux, ils font ce qu'ils veulent, et puis pendant ce temps-là nous, on va pas créer des contrepouvoirs, parce que pour moi, c'est pas un contrepouvoir, c'est d'autres pouvoirs, on va regarder à côté et on va dire effectivement - et vous avez raison : je ne parle que de pouvoir économique... moi, je vous parler de nouvelles façons de parler de la culture. Aujourd'hui, grâce à Internet, on a des façons de créer ce lien culturel, de créer de l'information, de créer des entreprises, Internet a tout changé. On était dans nos partis politiques encore en 2007 à se taper les uns sur les autres sur les marchés, or aujourd'hui on se rend compte qu'on est beaucoup plus proches les uns des autres à la base des partis, chez les Verts, au MoDem, au PS, même parfois avec des gens de l'UMP, on est beaucoup plus proches en terme horizontal que de nos représentants. J'ai un exemple flagrant : c'est la Riposte Graduée et la loi Hadopi...

(Explication du journaliste). Puis Quitterie reprend :

"Ce qui est symbolique dans cette loi, c'est que les politiques ou les majors sont en train d'essayer de rattraper le temps, ils sont déjà dépassés, c'est fini : ils veulent imposer une loi qui, ils le savent déjà, est déjà contournable, complètement dépassée, c'est déjà terminé, et il se trouve qu'à la base des partis politiques, des partis de l'opposition en tout cas, les adhérents sont fondamentalement contre, il se trouve qu'au parlement européen, sur l'amendement 138 Bono, les parlementaires français, la plupart de ceux de l'opposition, ont voté contre la Riposte Graduée. Il se trouve qu'au Sénat français, 100% de nos sénateurs français ont voté pour la Riposte Graduée ! Où sont nos représentants ? Moi, je me sens pas représentée par ces gens-là et je pense qu'il serait temps de dire "voilà, si on n'a pas nos représentants, pourquoi est-ce qu'on les supporte ?" Est-ce qu'on ne peut pas faire une grève des adhérents par exemple, parti par parti, en disant "mettez-vous d'accord, relayez ce qu'on pense nous !""

Éric Parody est là, lui aussi, mais plus nuancé sur la future Hadopi. Il évoque les nouveaux distributeurs qui sont en train de construire le pouvoir économique sur Internet. Il n'y a rien en face de la Hadopi, la licence globale, actuellement personne ne sait comment la redistribuer etc. Et il y a des lois qui protègent les nouveaux distributeurs qui rigolent de ce qui se passe ; donc on pénalise les artistes et les utilisateurs, cependant que ces gens-là en profitent.

On aimerait bien connaître l'opinion des blogueurs invités sur ce sujet, mais le présentateur ne rend pas, hélas, la parole à Quitterie.

"La Vague" : un film nihiliste ?

Si vous avez l'intention de voir ce film, il vaut mieux lire ma note après seulement.

Et avant d'en venir au fond, je signale que ce film est précédé d'un long texte en allemand qui doit aller à l'encontre de ce que nous défendons, car il se termine par la référence à un site Internet dont l'intitulé se termine par anti-piraterie (en allemand dans le texte).

C'est assez paradoxal, car, venant d'un film dont l'ambition est avant tout pédagogique, on s'attendrait plutôt à un encouragement à sa diffusion partout et par tous les moyens.

En fait, cette ambiguïté initiale se prolonge tout au long du film et l'irrigue au point qu'on pourrait facilement le croire nihiliste : toutes les solutions qu'il explore aboutissent à des catastrophes, rien n'ouvre la moindre fenêtre sur le moindre espoir.

Si l'on cherche dans la démocratie représentative, on trouvera une criritique cinglante de la corruption et de l'inconséquence du personnel politique, et cependant, on ne peut pas se laisser aller à dénoncer ces travers, car la méfiance contre les politiciens est l'une des armes des apprentis-dicateurs. Si l'on cherche dans l'anarchie, on verra les anar agressifs et intolérants, voire violents. Si l'on se replie sur les réseaux, on découvrira qu'ils portent en germe, par leur propension naturelle à l'expansion, le fanatisme et l'oppression interne et externe. Si l'on se borne à la solidarité, on s'aperçoit qu'elle porte elle aussi en germe les travers de l'esprit de groupe. Si l'on pratique la décision par vote d'un petit groupe, les choses n'avancent pas. Et si l'un du groupe hausse le ton et fait preuve d'autorité, les choses redémarrent mais sur la pente de l'autoritarisme.

Le mécanisme qui sert d'argument au film a été assez bien expliqué dans sa phase de promotion : un prof, à qui son lycée demande de faire de la propagande active pour le jeu démocratique traditionnel en développant un atelier sur l'autocratie pendant une semaine, entraîne ses élèves vers le fanatisme et l'autocratie.

Le point de départ est explicitement de défendre la démocratie représentative. Et de fait, alors que le prof, dans l'histoire, se voit plutôt en anarchiste, la dénonciation très virulente qu'il fait de la démocratie actuelle lorsqu'il coiffue son chapeau d'autocrate, à la fin, renvoie plutôt à conforter le jeu actuel. Cependant, les arguments qu'il emploie sonnent si juste et sont si virulents, qu'on hésite à conclure en faveur de la démocratie.

Les étapes pour amener un groupe de jeunes élèves (de terminale) du statut de jeunes un peu blasés à celui de zélés membres de leur clan commun sont tout en douceur : d'abord on vote pour désigner un chef, c'est le prof, puis on adopte un uniforme, un emblème, un geste de reconnaissance... Dans une certaine mesure, les méthodes employées sont celles de la formation du contingent lors du service militaire.

Les jeunes, très individualistes, découvrent les charmes de la solidarité, de l'unanimisme, de l'uniformité, du don de soi à ce qui, peu à peu, apparaît comme une cause supérieure.

L'esprit d'équipe, a priori, c'est plutôt sympathique. Mais lorsqu'il se change en chauvinisme et lorsqu'il fait sombrer un match de water-polo dans le pugilat, ça ne va plus du tout.

Le sens du réseau, a priori, c'est bien, mais lorsque le réseau se met à exercer des pressions sur ceux qui n'en sont pas membres et à pratiquer l'exclusion, cela ne va plus du tout.

Et puis, le chemin intérieur parcouru par les élèves va révéler leurs fragilités, flatter leurs penchants les plus troubles, ce qui aboutit au drame.

Personnellement, j'aurais trouvé le film meilleur s'il s'était arrêté juste après la scène de la piscine, juste après le match qui tourne en bagarre et où le sang est versé. Alors, la dénonciation aurait été le fanatisme et le spectateur se serait senti interpellé personnellement contre le fanatisme.

Seulement il y a, d'une part, l'anecdote authentique qui sert de trame au film et, d'autre part, le fichu impératif pédagogique qui ramène vers la démonstration qu'après tout, la démocratie est (comme disait Churchill qui n'est cependant pas cité dans le film) "le pire de tous les système à l'exception de tous les autres".

Alors, après la scène de la piscine, l'attention est ramenée vers le professeur : au fond, c'est lui le seul responsable, les élèves n'ont eté que ses jouets, rendormez-vous braves gens, ce sont vos prof et vos dirigeants qui sont seuls responsables de votre situation. Bien sûr, le fait que les prof soient ainsi interpellés sur leur responsabilité non seulement pédagogique, mais finalement politique, n'est pas mauvais, mais la portée du film en souffre et perd en envergure. Les élèves ne sont donc que des jouets, jouets de leurs penchants, de leurs prof, des situations... ils ne sont pas considérés comme des être libres (et pourtant beaucoup sont majeurs) et donc le spectateur non plus.

De même, la scène finale et le suicide, au bout du pathos cathartique, est assez lourde et, en offrant un bouc-émissaire, une victime expiatoire, au drame qui s'est joué, aboutit à en effacer la dimension collective pour en concentrer les débordements sur la divagation d'un esprit que l'on sait dérangé. Là encore, l'histoire se termine mais, au fond, on n'a pas avancé. Tout ce qui a été démontré, c'est que le retour d'une dictature est possible mais puisque toutes les autres solutions explorées mènent au drame ou à l'impasse, quelle autre solution peut-on proposer ?

Silence du film.

Un mot n'est pas prononcé, et c'est dommage, puisqu'il est en fait la clef de l'ensemble. Ce mot, c'est "conscience".

15:36 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture, cinéma, la vague | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hadopi : plus de 2200 blogs pour le black-out.

Je vous invite à aller consulter (voire compléter) la longue liste des blogs qui se sont d'ores et déjà engagés dans le black-out proposé par la Quadrature du Net.

 

Par ailleurs, contrairement à ce qui a été prévu antérieurement, le débat ne devrait pas pouvoir commencer demain mais au plus tôt mercredi.

12:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

08/03/2009

Hadopi : mobilisation !

Pour tenter d'améliorer le son, je me suis muni d'un micro. Le son est en effet plus clair mais, d'un autre côté, ça grésille. Bref, il y a encore du boulot du côté de la technique...

Mais il m'a paru essentiel, alors que le débat sur Hadopi se profile, de dire un mot supplémentaire. ce mot, le voici :

 

22:54 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie : "c'est difficile d'être une femme et de militer dans les partis politiques".

Quitterie, dans sa cuisine, explique combien il est difficile pour une femme de faire de la politique : "les réunions sont toujours à 18 heures, ou le week-end, il y a le problème du baby-sitting..."

C'est à l'occasion de la journée de la Femme, aujourd'hui, que l'émission Dimanche +, présentée par Anne-Sophie Lapix, a eu l'idée d'interviewer de jeunes femmes qui ont renoncé à l'action partisane, dont Quitterie.

L'émission (2e partie, vers la 13e minute) est visible . À vrai dire, grâce à Realplayer, j'ai téléchargé l'émission, mais je ne sais pas la découper ni la passer sur Dailymotion (où elle serait d'ailleurs vite retirée), donc courez la voir pendant qu'elle y est.

Et Quitterie, quoi qu'il arrive, tu peux compter sur nous.

Hadopi : plus de 2100 blogs pour le black-out.

Je vous invite à aller consulter (voire compléter) la longue liste des blogs qui se sont d'ores et déjà engagés dans le black-out proposé par la Quadrature du Net.

12:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Si j'aimais le pouvoir, je voudrais que des femmes le prennent.

Il se trouve que je déteste le pouvoir : je n'aime ni l'exercer, ni le subir. Je le subis un peu tous les jours, je l'exerce le moins possible, il m'est hélas arrivé d'avoir à en user réellement, je l'ai fait en conscience, mais in fine je suis guéri de cette maladie-là, je ne souhaite pas acquérir de pouvoir autre que celui de ma liberté.

Mais admettons que je trouve le pouvoir sympathique, ou que je veuille atténuer ses effets néfastes, eh bien aujourd'hui, c'est à certaines femmes que je voudrais le voir confié. À Quitterie bien entendu (qui n'en veut à aucun prix à mon avis) et à quelques autres.

Pourquoi à des femmes ? À certaines, parce qu'elles sont pour moi les meilleures, les plus avisées, celles qui sauraient poser les bonnes questions, celles dont l'équation entre la conscience et l'inteligence est la plus brillante ; à d'autres, parce que c'est leur tour, les hommes ont beaucoup d'avance, place aux femmes, elles ont du retard à rattraper.

Je suis heureux que le classement wikio, par exemple, féminise ses premières places par l'initiative des blogueuses et par la correction de certains effets pervers du mode de calcul de l'influence des blogs. Il est grand temps que la société tout entière en fasse autant, que l'égalité progresse de ce point de vue-là comme d'autres.

"Les humains naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les disctinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune".

Par exemple, je fais partie des hommes qui ne seraient pas choqués, s'ils étaient mariés à des femmes plus brillantes et/ou plus éminentes qu'eux (selon le critère susnommé), d'être traités en quelque sorte comme "la femme de leur femme" en certaines circonstances, le prince consort. Il me semble que c'est là un cas d'égalité qui rappelle ce qu'écrivait Victor Hugo : "Sois ma reine et mon esclave, je serai ton roi et ton esclave".

Enfin, si j'écris tout cela, on s'en doute, c'est parce que c'est aujourd'hui la "journée de la femme", un concept en soi un peu machiste et archaïque, mais une occasion d'évaluer les évolutions, de mesurer les progrès, de remettre en cause les pesanteurs de la sédentarité sociale, une à une, jusqu'à ce que la question de l'égalité ne se pose plus.

C'est leur combat, c'est aussi le nôtre, à nous autres hommes qui croyons dans l'égalité. C'est une lutte à partager, un chemin à parcourir ensemble, sur lequel je suis heureux de me trouver avec Quitterie.

07/03/2009

C'est la journée des trolls.

Avant de célébrer la journée de la femme demain, ou plutôt l'accession des femmes à l'égalité réelle, il m'a paru indispensable de consacrer la journée du 7 mars aux trolls qui hantent mon blog.

Ils sont mignons tout plein, ils ont de jolis noms, ils suintent de vinaigre et de mousse à raser spéciale entartage, ils sont mes trolls, pas que les miens d'ailleurs.

D'habitude, je leur demande un peu de sérieux, un peu de calme. Je les réprimande, je les endigue, je les contourne.

Mais aujourd'hui, c'est décidé : c'est leur grand jour, c'est la journée des trolls.

Et comme j'ai remarqué que mes trolls réagissaient à leurs deux thèmes favoris : quand je dis du bien de Quitterie et quand je dis du mal de Sarkozy, eh bien, j'ai décidé de leur donner matière :

Hou, le vilain !

diapo_sarkozy.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vivement Quitterie !

-Users-hervetorchet-Pictures-quitterie-qui 2.jpg1985577418.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Image 1.pngImage 5.png

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Et voilà, les trolls, c'est à vous, faites mumuse !

08:34 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : internet, blogs, trolls, quitterie, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/03/2009

"Vendredi" : et Quitterie ? et Hadopi ?

Grosse déception en ouvrant "Vendredi" aujourd'hui. On nous avait pourtant fait miroiter un texte de Quitterie. Eh bien, c'était de la publicité mensongère. Il n'y a pas une ligne signée par Quitterie. D'elle, on ne trouve mention que parmi la liste des blogs féminins, point. Ah si, tout de même : son billet est classé 7e parmi ceux qui ont été les plus lus et les plus commentés sur le site de Vendredi, loin devant ceux des auteures du numéro. Un billet sur quoi ? Sur Hadopi.

Hadopi ?

Ah, tiens, pas une seule ligne sur Hadopi dans ce journal, pas une. Pourtant près de 2000 blogs pratiquent le black-out, dont des centaines de blogs féminins, mais de toutes ces femmes-là, pas un mot, pas une ligne.

Pas une ligne de Quitterie pourtant parmi les billets les mieux classés, pas une ligne sur Hadopi, ce numéro de Vendredi n'est décidément pas fait pour rendre compte de l'actualité, ce n'est pas du bon journalisme. Et si ce n'est pas du bon journalisme, c'est une publication comme les autres, un instrument de pouvoir. Or moi, les instruments de pouvoir (on me pardonnera, à moi, d'employer cette expression), je me torche avec.

Vivement Quitterie.

EDIT : Quitterie a heureusement clarifié sa position. Je retire donc ce que j'ai écrit.

11:20 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : internet, blos, vendredi, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

05/03/2009

Classement wikio : Quitterie remonte à la 6e place.

Le classement des blogs politiques de wikio pour le mois de mars vient de sortir. Quitterie y gagne 21 places et se classe 6e.

Il y a désormais cinq femmes sur les 10 premiers et la constitution du bloc et du blog des Femmes engagées semble leur avoir profité, car les cinq du top 10 sont parmi elles :

5 Bah !? Egal =
6 Des Jeunes libres de s'engager Progression +21
7 Le blog de Hypos Progression +1
8 Trublyonne voit la vie en rouge Baisse -1
10 Olympe et le plafond de verre Progression +12

Nelly, qui en fait partie également, gagne onze places :

51 Dans la besace de Nelly Margotton Progression +11

Je salue ici des blogs que je lis :

2 Sarkofrance Egal =
4 Marc Vasseur Baisse -1
12 Ma vie en Narcisse Baisse -6
14 Authueil Baisse -4
23 Abadinte Baisse -8
39 Diner's room Baisse -3
54 MonPuteaux.com Baisse -16
55 Nuesblog Progression +14
57 le blog de MIP Baisse -13
60 le blog d'Olivier Montbazet Progression +7
65 La France de toutes nos forces Progression +47
82 Gaulliste donc Villepiniste Progression +10
78 Barrejadis Progression +40

Il y en a d'autres, bien sûr.

Pour ma part, je regagne onze places, remontant à la 47e.

Bravo à celle qu'on aime, Quitterie.

11:08 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique, wikio, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le rapport Balladur applique le programme de Bayrou ... de 2002.

Le rapport Balladur est téléchargeable (merci Pornichet). Dans l'ensemble, il est bon.

Les choix institutionnels qu'il fait sont efficaces : élection des exécutifs intercommunaux au suffrage universel direct en même temps que les communes, élection conjointe des exécutifs départementaux et régionaux au scrutin universel de liste.

Sur le redécoupage des régions, trois semblent aller d'elles-mêmes : la Bretagne, d'abord, retrouve la Loire-Atlantique qui lui avait été confisquée par Pétain au profit d'une région Pays de Loire dont aucune logique historique ne pouvait justifier l'existence. C'est d'ailleurs la nouvelle et très vaste région "Val de Loire" qui est la plus naturelle : de la Sologne au Maine, on voit bien la ressemblance des caractéristiques locales. La troisième région logique, c'est la Normandie réunifiée.

Pour le reste, les modifications n'ont pas fini de faire couler de l'encre, ce qui est leur but accessoire : dresser les régions de gauche les unes contre les autres, de façon à ramasser les morceaux.

La disparition de la Picardie est logique sur le papier : le sud du département de l'Oise est en fait culturellement francilien, l'est de l'Aisne est la Champagne, et la Picardie proprement dite n'est pas étendue. Cela étant, comme le souligne le président de cette petite région, le français est issu du picard et il est dommage d'en précipiter l'oubli.

Le regroupement de l'Alsace (unie en un seul département) et de la Lorraine ne sera pas, à mon avis, accepté par les Alsaciens.

Le rapprochement du Limousin et de l'Auvergne paraît une bonne idée : ces deux régions ont des caractéristiques communes assez nombreuses.

Le rattachement de la Vendée au Poitou est une justice historique (la Vendée est historiquement le "Bas-Poitou"), mais évidemment, la fusion du Poitou-Charente (un bigup en passant à Ségolène) et de l'Aquitaine, qui créerait une sorte de "région Plantagenêt",  ferait grincer des dents, même si les Charentes sont très liées à Bordeaux.

Les dispositions financières et fiscales sont plus complexes, on voit que le rapport corrige les assertions du présicule en chiffrant à plus de 22 milliards d'Euros (soit 11 % de leur budget) la perte de financement pour les collectivités locales de la suppression de la taxe professionnelle.

Cet aspect fiscal et financier mérite d'être potassé.

Voilà qui va intéresser Quitterie.

04/03/2009

Hadopi : le vrai projet de l'UMP est de "réguler" Internet.

Près de 1900 blogs se sont déjà inscrits sur la liste de la Quadrature du Net. Pendant ce temps, l'UMP réunissait une veillée d'armes pendant laquelle Jean-François Copé a clairement montré l'intention de la majorité : réguler l'Internet. Mais nous ne céderons pas.

EDIT : je signale que le "Paquet Télécom" est prévu pour repasser devant le Parlement européen, soit la semaine du 22 avril, soit celle du 6 mai (source).

22:47 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hadopi, blogs, ump, copé | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'Europe, c'est la paix.

Il faut se souvenir. L'oubli n'est pas toujours fécond. Il faut se souvenir de François Mitterrand, vieux, malade, usé, mourant, venant prononcer pour l'Europe son dernier grand discours dont les mots résonnent encore, quinze ans plus tard : "l'Europe, c'est la paix".

Il y avait là le témoignage d'un homme né pendant la guerre de 14, prisonnier et évadé pendant celle de 40, le témoignage d'une génération pour laquelle tout n'a été que sacrifice stupide et barbarie, dès qu'il s'est agi de concert des nations européennes, avant 1950.

Pour ceux de cette génération dont l'enfance et la jeunesse n'ont été qu'un long deuil, l'Europe a été l'utopie réalisable, le rêve tangible, atteignable, la révolution ultime des nations meurtries du vieux continent ensanglanté et mutilé. Le moyen, enfin, de faire taire les canons pour toujours et de faire travailler ensemble des peuples qui depuis des décennies s'opposaient, se battaient, se blessaient, se haïssaient.

Oui, la prodigieuse révolution historique qu'a été et que reste la construction europénne, c'est cela : transformer des ennemis en associés, en amis. Non pas amnésiques, ni angéliques, mais guéris : l'Europe, c'est la paix des braves.

Et dès lors, ce n'est pas un hasard si le dernier texte de ce très grand Européen qu'a été Daniel Riot, sur son blog, mêle le plus à vif des conflits qui se déroulent près de chez nous (le conflit entre Israël et le Hamas, les opérations à Gaza), l'idée du "vivre ensemble" et le nom de Strasbourg. C'est bien que l'Europe est cette même idée que ceux qui se croient inexpiables adversaires sont en réalité faits pour vivre ensemble, qu'ils le comprennent ou non, qu'ils l'admettent ou non. Et la construction européenne est la preuve tangible, la preuve par l'exemple, que de simples mécanismes politiques et institutionnels suffisent à créer la paix là où il n'y avait auparavant que la dévastation et le meurtre.

Nous avons le devoir d'entendre le testament des morts, de ceux qui ont subi la guerre dans leur chair, comme Mitterrand (ou tant d'autres, j'en ai connu, vous en avez connu, et on pourrait citer feu Geremek), ou de ceux qui, prenant le relais des premiers, ont consacré toutes leurs forces pendant des décennies à prolonger leur message, à le traduire, à le moderniser, à l'apprivoiser pour les peuples sans cesse amnésiques et les médias sans cesse aveuglés.

Je suis heureux que le beau texte de Quitterie sur Daniel Riot ait été repris par AgoraVox et par Betapolitique. Souvenons-nous aussi de ce que Riot a écrit, des dernières lignes de son blog, pour ne pas oublier que si nous faisons l'Europe, ce n'est pas seulement pour nous, Européens, mais aussi pour témoigner devant tous ceux qui souffrent de conflits dont ils sont les otages qu'aucune guerre n'est inéluctable, qu'il existe la paix et la concorde, que c'est possible, qu'il existe l'Europe, et que l'Europe, c'est l'espoir, un modèle, l'espoir pour tous.

03/03/2009

Hadopi : le débat programmé pour le 10 mars.

Bon, il est assez difficile de se fier aux pages du site de l'Assemblée nationale, mais selon celle concernant le programme des prochaines semaines, le débat sur le projet que nous connaissons sous le nom d'Hadopi devrait commencer le mardi 10 mars en début de soirée (si la loi sur l'hôpital, également débattue après déclaration d'urgence, ne prend pas de retard, mais avec le nouveau garrotage des débats, comment en prendrait-elle ?) Bref, donc le 10 mars après les questions au gouvernement et les explications de vote sur la loi sur l'hôpital, si l'on encroit le site de l'Assemblée, Hadopi reviendra sur le tapis, pous un peu plus de deux jours de débats en séance.

Les partis savent ce que les internautes attendent d'eux : une lutte acharnée.

20:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hadopi, internet, assemblée nationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

"Slumdog millionaire" : Gavroche chez Jean-Pierre Foucault.

Le film multioscarisé méritait-il l'engouement qu'il a suscité ? Je ne trouve pas. Car ceux qui ont cru faire une sorte de bonne action compassionnelle envers l'effrayante misère indienne se sont laissés avoir par un tour de passe-passe télévisuel.

Bien sûr, on voit dans "Slumdog millionaire" les océans d'immondices sur lesquels des dizaines de millions d'enfants de toutes les parties pauvres du monde vivent. J'en ai vu en Haïti, c'est indescriptible, cela valait mieux en tout cas que la carte postale fournie par Danny Boyle qui n'effleure qu'à peine son sujet.

Bien sûr aussi, on voit et on découvre dans ce film l'Inde nouvelle, celle qui se développe et qui, à l'emplacement de ses gigantesques bidonvilles, édifie (avec de l'argent douteux) des gratte-ciel. Ainsi Bombay devient-il Mumbai comme s'il suffisait de changer le nom des choses pour les changer tout à fait.

Une Inde qui se souvient du temps où ses gamins miséreux, misérables, (ont-ils subitement cessé de le faire ?) mendiaient dans les rues et chapardaient dans les couloirs.

Mais ce qu'on découvre surtout, c'est la télévision. Que le pivot du film soit l'émission mondialement connue "Qui veut gagner des millions ?" en dit assez long sur l'imposture. Et quand on voit, vers la fin, dans un superbe effet de manche, que dans le moindre bistrot, sur le moindre tas d'ordures, au coin de la moindre rue, tous les pauvres sont tournés vers leur écran de télévision où l'un d'entre eux, subitement, va passer de l'autre côté, et devenir millionaire, et quand on voit toute leur joie, comme si l'entrée de l'un, un sur des millions, dans le camp de ceux qui peuvent se payer des millions de gens, on se dit "Voilà où il nous a menés : il nous a montré la misère mais ouf, c'est fini, tout rentre dans l'ordre, ce n'était qu'un mauvais rêve, le pauvre devient riche et les pauvres sont contents, dormez en paix, braves gens, vive les riches".

Eh bien non.

Non, je ne peux pas plus me faire avoir par cette émission de télévision en Inde qu'ailleurs. Tout ceci est un odieux mensonge, et il faudrait brûler ce film.

Sauf que...

Sauf qu'il y a cette extraordinaire histoire d'amour, éperdue, incontrôlable, sublime.

Et on sort ivre d'amour, en se disant "si vous aimez une femme, n'abandonnez jamais, avancez toujours".

Il faudra que je raconte tout ça à Quitterie.

Hadopi : la barre des 1600 blogs pour le black-out franchie.

Je vous invite à aller consulter (voire compléter) la longue liste des blogs qui se sont d'ores et déjà engagés dans le black-out proposé par la Quadrature du Net.

19:18 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook