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01/11/2007

Traité "simplifié" : une Europe sans Européens.

J'avais été frappé, en lisant un vieil album de photos anciennes (datant des années 1960 et regroupant des clichés officiels et parisiens du Second Empire jusqu'à la Première Guerre mondiale) commentées par Emmanuel Berl, d'y lire l'expression "Une république sans républicains". Il s'agissait de décrire la période 1870-1875.
 
À cette époque, la France est techniquement une république, puisqu'elle n'a pas de monarque. Mais ses instances parlementaires sont dominées par des monarchistes des trois catégories : légitimistes, orléanistes et bonapartistes. C'est l'incompatibilité de ces trois options qui assurera la victoire des républicains : en 1875 furent adoptées trois lois modestes qui tinrent lieu de constitution jusqu'en 1940.
 
La France fut ainsi constitutionnelle sans le savoir, tel un M. Jourdain des institutions.
 
Or voici qu'on nous explique avec force détails que les 290 (!) pages du traité dit "simplifié" ne sont que la pure et simple réorganisation du traité rejeté fortement par les Français et les Néerlandais en 2005, dont on n'a retiré que les dispositions les plus voyantes constitutionnellement : le drapeau, l'hymne, etc, toutes choses qui sont bien antérieures au traité avorté de 2005. Il s'agit donc, comme les lois de 1875, d'une constitution de fait, sans le nom, en catimini. 
 
Seulement voilà : Sarkozy a, il est vrai, été élu pour trouver une solution au Non français en obtenant un traité modeste et technique, non pas pour faire passer par le parlement ce que le peuple avait refusé nettement. Sur cette idée, François Bayrou, dont une partie de la campagne avait été basée sur l'idée qu'il faudrait revoter (idée que défendait un autre grand Européen, Jacques Delors), avait estimé que le "mini-traité" pourrait légitimement être adopté par le seul parlement, puisque les Français en avaient donné une sorte de mandat à Sarkozy en l'élisant.
 
Sarkozy avait bien affirmé haut et fort, lors du dernier débat télévisé qui l'avait opposé à Ségolène Royal : "la constitution, c'est fini, on n'en parle plus". Mais qu'est-ce qui compte ? qu'elle soit dénommée constitution ou que ses dispositions soient en vérité de nature constitutionnelle ? Et même, les Français ont-ils rejeté le traité parce qu'il était de nature constitutionnelle ou pour les dispositions qu'il contenait ou ne contenait pas ? Le fait que l'on s'éloigne du "mini-traité" allégé pour revenir vers le pavé de 2005 va inévitablement rouvrir le débat.
 
Pour dire la vérité, il me semble qu'il faudrait revoter. Je suis démocrate et, pour moi, le suffrage du peuple est la légitimité ultime ; dans la mesure où le traité nouveau n'a perdu que peu de substance par rapport au précédent, je trouve qu'il faudrait revoter et j'entends bien des voix dire la même chose autour de moi.
 
Bien entendu, c'est une option dangereuse et on fait courir un authentique risque à l'Europe et à la construction européenne en adoptant de nouveau la voie référendaire pour son adoption. Mais que les parlementaires disent Oui là où le peuple a dit Non serait particulièrement choquant.
 
C'est parce que pendant des décennies on a construit l'Europe sans y associer le peuple qu'on en est arrivé au désastre de 2005. On ne peut pas continuer à bâtir l'Europe sans les Européens. 

31/10/2007

Caen à gauche ?

La maire de Caen, Brigitte Le Brethon, vient d'être nommée ce matin même, au tour extérieur, inspectrice générale de l'Éducation nationale par le gouverement. Elle a perdu son siège de député en juin, on voit que l'UMP la case avant qu'elle ne perde aussi sa mairie.

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Nouveau Centre : Méhaignerie m'a tuer.

J'avais envie de m'exclamer encore contre l'extravagant flot de dithyrambes que les écolos font pleuvoir sur Sarkozy ces jours-ci, qui me semble indécent, quelques jours à peine après l'affaire de l'amendement ADN et de la loi sur l'immigration. Mais cet enthousiasme leur passera avant qu'il me reprenne, come on dit, et de toutes façons, un tel concert d'éloges de la part des écolos finira par brouiller la majorité avec les agriculteurs et les chasseurs, qui sont pourtant son électorat de base, et on en verra les effets aux municipales.
 
Donc il reste un sujet de politique politicienne : le site Marianne2.fr a annoncé que Sarkozy hier avait enterré la proposition de loi du Nouveau Centre et qu'il parlait désormais de "regrouper" sa majorité. De profundis.
 
Le Nouveau Centre ne faisait guère d'ombre au Mouvement Démocrate. Une bande de maquignons patibulaires ne pouvait guère rivaliser avec l'extraordinaire élan qui accompagne François Bayrou.
 
En revanche, on ne s'en était guère aperçu, l'existence d'un parti se disant centriste dans une majorité dominée par un parti (l'UMP) dont un courant se disait lui aussi centriste pouvait ressembler à un doublon et surtout créait un pôle dangereusement attractif et centripète pour ceux qui avaient envie d'un peu d'air (denrée qui manque à l'UMP), ce qui risquait de susciter un effet centrifuge pour le parti du président.
 
Le chef des centristes de l'UMP n'est autre que le vieillissant Pierre Méhaignerie. Je n'ai pas le droit de rappeler que cet homme-là a tout de même été condamné pour abus de biens sociaux au détriment de son ancien parti, le CDS : sa condamnation a été amnistiée dès avant le prononcé. Je ne le rappelle donc pas.
 
Mais il veille au grain de ses ouailles. Il a porté le coup de grâce à la tentative financière (et minable) du Nouveau Centre en analysant publiquement qu'elle avait été mal engagée. Requiescat.

17:04 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, MoDem, Nouveau Centre, Bayrou, Sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

29/10/2007

Commission Balladur : du meilleur au pire.

La commission Balladur, après de nombreuses auditions, a laissé filtrer ce week-end le contenu de ses 77 propositions qu'Édouard Balladur est venu présenter en personne au présivore Sarkozy.
 
J'ai travaillé sur la version donnée par Le Monde.fr, qui a l'inconvénient de n'être pas formellement une série d'amendements à la constitution, mais un conglomérat de voeux, de réflexions et d'amendements.
 
J'ai fait cinq catégories : bon, acceptable, à préciser, mauvais, inacceptable. 
 
1) Bon.
 
8. Nominations par le président de la République.

Introduire une procédure de contrôle parlementaire sur certaines nominations.

13. Interventions du président de la République dans les médias audiovisuels.

Prendre en compte ces interventions dans le temps de parole de l'exécutif.

18. Cumul des mandats pour les ministres.

Interdire tout cumul entre une fonction ministérielle et un mandat électif.

19. Ordre du jour.

Donner à la conférence des présidents de chaque assemblée parlementaire le pouvoir de fixer son ordre du jour.

20. Limiter à la moitié du temps de séance (contre la totalité aujourd'hui) la faculté pour le gouvernement d'imposer l'examen de textes ou débats préparés ou acceptés par lui.

25. Préparation des projets de loi.

Imposer des études d'impact préalables au dépôt des projets de lois, avec une procédure spéciale de contrôle par le Conseil constitutionnel. (Mais je me demande si cela ne devrait pas plutôt relever d'uneloi organique.)

74. Droits fondamentaux et contrôle de constitutionnalité.

Article 61. "Le Conseil constitutionnel peut, à l'occasion d'une instance en cours devant une juridiction, être saisi par voie d'exception aux fins d'apprécier la conformité d'une loi aux libertés et droits fondamentaux reconnus par la Constitution. Le Conseil constitutionnel est, à la demande du justiciable, saisi dans les conditions fixées par une loi organique sur renvoi du Conseil d'Etat, de la Cour de cassation, des juridictions qui leur sont subordonnées ou de toute autre juridiction ne relevant ni de l'un ni de l'autre." (l'exceptio d'inconstitutionnalité tranchée par le Conseil lui-même est une innovation nécessaire mais qui nécessitera une refonte de sa composition).

75. Composition du Conseil constitutionnel.

Appliquer à toutes les nominations au Conseil constitutionnel la procédure d'encadrement du pouvoir de nomination (…); tirer les conséquences de la juridictionnalisation des missions du Conseil constitutionnel en prévoyant pour l'avenir que les futurs anciens présidents de la République n'en seront pas membres de droit. (la première partie est obscure, la seconde raisonnable, les membres de droit du conseil n'ont été instaurés en 1958 que pour "caser" Auriol et Coty, les deux présidents de la IVe).
 
Trois propositions sont plutôt bonnes, avec réserves :

27. Rendre publics les avis du Conseil d'Etat sur les projets de loi. (Loi organique plutôt)

28. Soumettre pour avis des propositions de loi au Conseil d'Etat. (loi organique plutôt)
 
56. Disponibilité des parlementaires.

Interdire tout cumul entre un mandat parlementaire et une fonction exécutive locale. (redondant avec la proposition 18)
 
 
2) Acceptable.
 
1. Rôle du président de la République.

Article 5. "Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par ses arbitrages, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités. Il définit la politique de la nation." (introduire cette réalité dans le texte est  logique)

2. Rôle du gouvernement.

Article. 20. "Le gouvernement [détermine et] conduit la politique de la nation.Il dispose à cet effet de l'administration et de la force armée. Il est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 49 et 50." (c'est le symétrique).

9. Droit de grâce.

Article 17. "Le président de la République a le droit de faire grâce après que le Conseil supérieur de la magistrature a émis un avis sur la demande."

10. Etat d'urgence et état de siège.

Article 36. "L'état de siège et l'état d'urgence sont décrétés en conseil des ministres. Leur prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par la loi. Une loi organique définit ces régimes et précise leurs conditions d'application."

11. Article 16. "(…) Au terme d'un délai de trente jours, le Conseil constitutionnel peut être saisi par 60 députés ou 60 sénateurs aux fins d'apprécier si les conditions fixées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce par un avis qu'il rend dans les moindres délais. Il procède de lui-même à cet examen après soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà." (il vaudrait encore mieux supprimer l'article 16).

14. Budget de la présidence de la République.

Prévoir la prise en compte de la totalité des crédits nécessaires à son fonctionnement et instituer un contrôle par la Cour des comptes de leur utilisation comme pour les autres pouvoirs publics constitutionnels. (remise en clarté des comptes, fin des emplois fictifs dans des ministères et génuflexion devant Séguin et sa cour des comptes, mais il faut veiller au respect de la séparation des pouvoirs, la cour des comptes relevant du judiciaire).

21. Article 48. " (...)Une semaine de séance sur quatre est réservée à la discussion des projets et propositions de loi. Un jour de séance est réservé par priorité à l'ordre du jour fixé par les groupes parlementaires qui n'ont pas déclaré appartenir à la majorité qui soutient le gouvernement (...)."

22. Article 48. "(...) Une semaine de séance sur quatre est réservée au contrôle de l'action du gouvernement et à l'évaluation des politiques publiques. Un jour de séance est réservé par priorité à l'ordre du jour fixé par les groupes parlementaires qui n'ont pas déclaré appartenir à la majorité qui soutient le gouvernement (...)." (mieux formulé ici que la récurrence du mot "opposition" plus bas).

23.Article 49-3.

Limiter la portée de l'article 49-3 aux seules lois de finances et de financement de la Sécurité sociale. (un premier pas vers sa suppression).

24. Procédure d'urgence.

Permettre aux Assemblées, par un veto conjoint, de s'opposer à l'usage de la procédure d'urgence.

31. Encadrement du pouvoir d'amendement du gouvernement.

Article 44. "(...) Le gouvernement ne peut introduire, par amendement à un projet de loi, de disposition nouvelle autre que celles qui sont en relation directe avec une des dispositions du texte en discussion ou dont l'adoption est soit justifiée par des exigences de caractère constitutionnel soit nécessitée par la coordination avec d'autres textes en cours d'examen au Parlement. Ces dispositions ne s'appliquent pas aux projets de loi de finances ou de financement de la Sécurité sociale." (le début constitutionnalise une jurisprudence très sage sr les "cavaliers" législatifs ; la suite n'est pas claire).

34. Nombre de commissions.

Permettre à chaque assemblée de constituer en son sein jusqu'à dix commissions permanentes, contre six aujourd'hui.

35. Présidences de commission.

Répartir les présidences de commission parlementaire à la proportionnelle des groupes.

37. Textes soumis au débat en séance publique.

Discuter en séance publique sur le texte issu des travaux de la commission, et non plus sur le projet du gouvernement. (j'ai failli classer ça dans mauvais, mais...)

38. Amélioration de la préparation des débats législatifs.

Article 42. "(...) En première lecture, la discussion d'un texte en séance ne peut intervenir qu'à l'expiration d'un délai de deux mois après son dépôt puis, dans la seconde assemblée saisie, à l'expiration d'un délai d'un mois à compter de sa transmission. Les dispositions de l'alinéa précédent ne s'appliquent pas si, à la demande du gouvernement, l'assemblée intéressée le décide." (on pourrait allonger les délais).
 
39. Transparence des travaux des commissions.

Article 33. "(…) Les auditions auxquelles procèdent les commissions instituées au sein de chaque assemblée sont publiques, sauf si celles-ci en décident autrement."

45. Questions au gouvernement : extension des droits du Parlement.

Prévoir l'organisation de plein droit de séances de questions au gouvernement pendant les sessions extraordinaires.

48. Le droit de résolution.

Permettre à chacune des assemblées de voter des résolutions dans tous les domaines (politique intérieure, extérieure et européenne). (mouais)

49. Europe : organisation du Parlement pour suivre les affaires européennes.

Constituer au sein de chaque assemblée un comité des affaires européennes chargé notamment d'un contrôle du principe de subsidiarité.
 
53. Politique étrangère et de défense.

Informer sans délai le Parlement de toutes opérations militaires hors du territoire national et soumettre à autorisation législative la prolongation de ces interventions au-delà d'une durée de trois mois.

54. Politique étrangère.

Tenir informées les instances parlementaires compétentes des négociations diplomatiques.

55. Politique de défense.

Porter à la connaissance des commissions compétentes les accords de défense.

64. Egalité du suffrage.

Instaurer une procédure impartiale de redécoupage périodique (tous les dix ans) des circonscriptions électorales pour tenir compte des évolutions démographiques.

66. Moderniser la composition du Conseil économique et social.

71. Justice : attributions du CSM.

Lui reconnaître une compétence consultative pour la nomination des procureurs généraux (et non plus seulement, s'agissant du parquet, pour les procureurs de la République et substituts).

72. Justice : saisine du CSM par les justiciables.

Permettre aux justiciables de saisir le CSM à titre disciplinaire. (j'ai failli classer dans mauvais, mais...)

76. Droits fondamentaux.

Instituer un défenseur des droits fondamentaux reprenant tout ou partie des attributions du médiateur de la République, du défenseur des enfants, du contrôleur général des lieux de privation de liberté, de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) et de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) et habilité à saisir le Conseil constitutionnel; permettre à toute personne de saisir directement le défenseur des droits fondamentaux. (je suis cependant partagé).
 
Trois propositions sont acceptables avec de fortes réserves : 
 
42. Contrôle : les moyens du Parlement.

Prévoir que la Cour des comptes assiste les assemblées parlementaires dans leur mission de contrôle et d'évaluation. (séparation des pouvoirs).

43. Créer au sein de chaque assemblée un comité d'audit parlementaire (…) chargé d'organiser les activités de contrôle.

65. Conseil économique et social.

Reconnaître au Conseil économique et social un pouvoir consultatif en matière environnementale. (réserves surtout parce que je suis surpris que ça ne soit pas déjà dans ses compétences, car ça devrait y être évidemment).
 
 
3) À préciser. 
 
3. Clarifier le rôle du premier ministre en matière de défense nationale.
 
7. Pouvoir de nomination.

Clarifier les compétences respectives du président de la République et du premier ministre en matière de nomination aux emplois civils et militaires.

26. Instituer un contrôleur juridique dans chaque ministère.
 
47. Contrôle de l'exécution des lois : le rôle des contrôleurs juridiques des ministères.

Permettre aux contrôleurs juridiques institués dans les ministères (cf. proposition nº26) de faire rapport aux commissions parlementaires sur l'exécution des lois.
 
60. Droits de l'opposition.

Permettre l'octroi de garanties particulières aux partis, groupements politiques et groupes parlementaires qui ne sont pas dans la majorité, en levant l'obstacle opposé par la jurisprudence constitutionnelle.

63. Actualisation du collège pour l'élection des sénateurs.

Mieux tenir compte de la démographie dans la composition du collège électoral sénatorial.

69. Justice : présidence du Conseil supérieur de la magistrature.

Mettre fin à la présidence du CSM par le président de la République et lui substituer dans cette fonction une personnalité indépendante. (qui va désigner cette "peronnalité indépendante" et sur quels critères ?).

70. Justice : composition du CSM.

Elargir la composition et ne plus faire du garde des sceaux un membre de droit.

73. Stabilité du droit.

Interdire les lois rétroactives hors motif déterminant d'intérêt général. (on dirait que cette proposition-là a été rédigée spécialement pour le "Nouveau Centre" ;-)) (en fait, il existe des principes en matière de rétroactivité, comme l'interdiction de la rétroactivité des lois plus sévères en matière pénale, et le libellé de la proposition devrait s'inspirer de celui d'un manuel de droit de 1e année). 
 
77. Pluralisme.

Créer dans la Constitution un Conseil du pluralisme reprenant notamment les attributions du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la Commission des sondages. (bien des dangers...).
 
 
4) Mauvais.
 
6. Président de la République et commissions d'enquête parlementaires.

Article 18. "(…) Le président de la République peut être entendu à sa demande par une commission d'enquête parlementaire."

12. Révision constitutionnelle.

Article 89. "(…) Lorsque le projet ou la proposition de révision a été voté par les deux Assemblées en termes identiques, la révision est définitive après avoir été approuvée par un référendum organisé dans les six mois par le président de la République (…)." (la suppression de la majorité qualifiée ne me paraît pas nécessaire, la révision doit demeurer une procédure lourde, ou alors être bien plus ouverte).

16. Cabinets ministériels.

Clarifier les conditions d'emploi de leurs membres. (ça n'a rien à faire dans la constitution).

17. Retour des anciens ministres au Parlement.

Permettre aux ministres de retrouver leur siège lorsqu'ils cessent d'exercer leurs fonctions gouvernementales. (c'est la IVe république, ça permet au distributeur de sucettes de fonctionner sans relâche, ce n'est pas digne pour notre activité publique).
 
29. Portée de la loi.

Permettre le vote de lois de programmation dans tous les domaines. (le retour de la planification, en fait ; on a besoin de moins de rigidités et de moins de dirigisme).

30. Respect des articles 34 et 37 de la Constitution.

Permettre aux présidents de chaque assemblée de déclarer irrecevables les amendements intervenants dans le domaine réglementaire. (ce n'est pas aux présidents de le faire, mais au conseil constitutionnel car il est l'arbitre de la répartition des compétences).

32. Droit d'amendement parlementaire.

Article 40. "Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit [la création ou] une aggravation des charges publiques." (la formulation actuelle a fait ses preuves).

33. Organisation du débat législatif. Lutte contre l'obstruction.

Permettre à chaque assemblée de fixer, de manière concertée, une durée programmée des débats pour éviter l'obstruction. (rien ne doit brider l'activité parlementaire).
 
40. Commissions d'enquête.

Lever l'interdiction faite aux assemblées parlementaires de créer des commissions d'enquête sur des faits faisant l'objet de poursuites judiciaires. (séparation des pouvoirs).

41. Rôle du Parlement en matière de contrôle.

Inscrire dans la Constitution la mission de contrôle et d'évaluation des politiques publiques dévolue au Parlement en plus du vote de la loi.

51. Europe : contrôle des actes européens.

Etendre l'obligation de transmission au Parlement à l'ensemble des documents, projets et actes émanant d'une institution de l'Union européenne. (noyer les gens sous la paperasse est le meilleur moyen de leur faire perdre de vue l'essentiel ; de surcroît, c'est formidablement onéreux).
 
52. Europe : transposition des directives.

Utiliser les nouvelles procédures d'examen simplifié. (il ne faut pas brider le travail parlementaire).
 
57. Droits de l'opposition et commissions d'enquête.

Systématiser la pratique : un parlementaire de l'opposition rapporteur ou président de chaque commission d'enquête. (figer l'opposition est ne pas tenir compte de la réalité de la composition de l'assemblée).

59. Reconnaissance de la place de l'opposition.

Mieux représenter l'opposition dans les manifestations officielles. (je suis contre le statut de l'opposition).

61. Elaborer une charte des droits de l'opposition recensant l'ensemble des droits de l'opposition et garantissant les bonnes pratiques d'une démocratie parlementaire.
 
 
5) Inacceptable.
 
4. Elections. Sauf cas de désynchronisation des calendriers, organiser le premier tour des élections législatives le jour du second tour de l'élection présidentielle. (le second tour renforce la bipolarisation ; c'est en même temps que le 1er tour qu'il faut le faire, ou bien plutôt à mi-mandat).

5. Messages du président de la République au Parlement.

Article 18. "Le président de la République peut prendre la parole devant l'une ou l'autre des assemblées du Parlement. Son allocution peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote. Hors session, le Parlement est réuni spécialement à cet effet (…)." (c'est Louis XIV).
 
15. Sélection des candidats à l'élection présidentielle.

Substituer au système actuel de parrainage une présélection des candidats par un collège de 100 000 élus. (scandaleux).

36. Rôle des commissions et organisation du débat législatif.

Permettre l'examen approfondi de certains textes en commission avec simple ratification en séance publique après explications de vote. (les petits partis ne sont pas représentés devant toutes les commissions, c'est donc une infraction au pluralisme).

44. Questions au gouvernement : extension des droits de l'opposition.

Accorder un temps de parole équivalent à l'opposition et à la majorité dans les séances de question au gouvernement.

46. Contrôle de l'exécution des lois en y associant l'opposition.

Instituer dans les commissions permanentes des équipes de contrôle de l'exécution des lois, composées d'un parlementaire de la majorité et d'un parlementaire de l'opposition. (pluralisme).

58. Donner à chaque groupe parlementaire le droit de demander la création d'une commission d'enquête par an. (pourquoi une seule ? la limitation est inacceptable).
 
62. Représentation des courants d'opinion à l'Assemblée nationale.

Introduire une part de proportionnelle pour l'élection des députés (vingt à trente sièges) pour assurer la représentation des formations politiques minoritaires. (ridicule : une liste qui "fait 20% aura 4 à 6 députés, même pas de quoi faire un groupe ! il fat élever la barre à 100 députés au moins élus à la proportionelle).

67. Droit d'initiative populaire.

Article 11. "(…) Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa du présent article peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. La proposition des parlementaires est transmise au Conseil constitutionnel qui, après déclaration de sa conformité à la Constitution, organise la collecte des pétitions des électeurs et, après vérification de leur nombre et de leur validité, les transmet au Parlement. Si la proposition n'a pas été examinée par les deux assemblées parlementaires dans le délai d'un an, le président de la République soumet la proposition au référendum." (un dixième des électeurs = 4 millions de pétitionnaires, c'est beaucoup trop, rappelons que dans la constitution européenne, on parlait d'un million pour toute l'Europe, 500000 serait plus sage et juste).
 
 
Enfin, deux derniers points très particuliers :
 
50. Europe : élargissement.

Aligner la procédure applicable à la ratification des traités d'élargissement de l'Union européenne sur celle qui régit les révisions de la Constitution à l'article 89. (mais ça a au moins l'avantage de conserver le principe d'u référendum préalable à tout élargissement).

68. Procédure de révision de la Constitution.

Permettre à l'article 89 qu'en cas de refus de révision constitutionnelle par l'une des deux assemblées tandis que l'autre a adopté le texte à la majorité des trois-cinquièmes, il soit organisé un référendum de telle sorte que le peuple souverain soit appelé à trancher.
(faut-il effacer à ce point le bicaméralisme ? je crois que non). 
 
 
Qu'en pesnez-vous ? 

27/10/2007

Démocratie participative ou représentative ?

Corinne Lepage s'est beaucoup réjouie du déroulement du "grenelle" de l'environnement. Motif : un événement historique s'y est produit, l'introduction de la "démocratie participative" dans notre pays. Du coup, elle a accepté, a-t-elle annoncé, une mission à elle confiée par le ministre des AOC, Jean-Louis Borloo.
 
Or ce n'est pas fréquent, mais je ne suis pas du tout d'accord avec Corinne Lepage, ni sur sa première affirmation ni sur son choix.
 
Tout d'abord, qualifier une réunion d'autorités administratives et politiques d'échelon ministériel puis présidentiel, avec des organisations non gouvernementales spécialisées ne me paraît être ni une révolution ni de la démocratie participative.
 
La litanie des tables rondes, même prolongées, à bâtons rompus, sans tabou, etc, entre les autorités politiques de l'État et ce qu'on a longtemps nommé les "acteurs sociaux" couvrirait un bottin entier rien que pour la Ve république.
 
Quant à la démocratie participative, je renvoie au très beau texte de Quitterie Delmas pour en définir le contour réel et mesurer à quel point une vraie démocratie participative n'a de sens qu'à partir du moment où elle se nourrit de participation directe de citoyens, même pris au hasard. En vérité, le "grenelle" de l'environnement n'est qu'une réunion d'échelon ministériel avec des corps intermédiaires et spécialisés.
 
Peu habitués à un tel traitement de la part de l'État français, les ONG en question en sont sorties grisées, visiblement, d'autant plus qu'on leur avait servi avec le dessert leur idole du moment : Al Gore.
 
Or j'ai sur celui-ci commis une erreur généalogique délibérée (vite relevée par les Bretons costarmoricains qui connaissent leur Lalonde sur le bout des doigts) en signalant d'une part que ledit Lalonde était donné parmi les achetables de Sarkozy et d'autre part qu'il était cousin d'Al Gore, le premier fait appuyant le second, puisque c'est par amitié pour son cousin que Gore s'était rendu à l'invitation du présipathe.
 
En vérité, c'est bien John Kerry qui est le cousin de Lalonde. Mais en réfléchissant sur les vraies raisons qui ont poussé Gore à venir, j'en vois une par-dessus tout : Gore et Sarkozy ont les mêmes ennemis, les Clinton. Que Gore vienne chez un ami de Bush ennemi des Clinton que tous deux honnissent est une chose logique.
 
Plus perfide, je pourrais même supposer que parmi les soutiens de Gore pour une éventuelle candidature à la présidentielle, il y a des amis de Bush, à qui Gore ne pouvait refuser de venir à Paris.
 
Quoiqu'il en soit, il est évident pour quiconque a lu le résultat de ce "grenelle" que si Gore est venu à Paris, c'est pour une mauvaise raison.
 
La pire serait de la sympathie pour les ONG reçues par Borloo, car alors, s'il est vrai que l'habitude de Sarkozy est d'"arroser" les gens, on ne serait qu'en présence d'un lobby tout heureux d'être enfin pris en compte et ce serait le comble de la forfaiture, aux antipodes de la "démocratie participative" pourtant invoquée par Corinne Lepage.
 
Et je dois dire que dans un contexte où son organisation, Cap 21, prend sa part des efforts des paléo-hiérarques de l'UDF pour empêcher Bayrou de bâtir un Mouvement Démocrate nourri par la démocratie directe, on est en droit de s'interroger sur le choix qu'elle a fait d'accepter une mission auprès du gouvernement.
 
Car enfin, pendant que les rideaux de fumée masquent l'actualité parlementaire, le budget passe, avec son cortège de décisions scandaleuses, d'abdications de la sagesse de l'État, d'amputations de la protection administrative et sociale qui s'étend avec difficulté déjà sur les plus faibles.
 
Et enfin, peut-être n'y a-t-il de sa part qu'un aveu, à peine implicite, d'une vraie conviction qui rejoint celle de Sarkozy : la démocratie est trop fragile pour qu'on la confie aux électeurs. 
 
Comme la commission Balladur a émis, paraît-il, l'opinion que les candidats à la présidentielle devraient être sélectionnés par un vaste collège d'élus. C'est un retour, soit dit en passant, dans l'esprit sinon dans la forme, aux dispositions de 1958 qui prévoyaient que le président de la république était élu par un vaste coillège d'élus (y en avait-il dix mille ?). On ne va tout de même pas laisser les électeurs décider qui est le bon candidat.
 
c'est la même démarche : les experts ONG interlocuteurs exclusifs des ministères à l'exclusion des citoyens, les élus désignant les candidats à présenter aux citoyens (ce qui, au passage, matérialise le monopole ou l'emprise croissante des partis politiques sur la vie publique), les partis gouvernés eux-mêmes par des oligarques choisissant dans des comités théodules obscurs les candidats que les partis devraient présenter aux élections.
 
Contre tout cela, il faut relire la belle profession de foi de Quitterie Delmas et se dire que les corps intermédiaires ont un rôle plus grand à jouer qu'aujourd'hui, mais que ce ne doit pas être au détriment de l'expression des citoyens mais à celui des adiministrations.
 
Notre pays souffre de trop de procédures administratives trop lourdes et de trop de mainmises de petits milieux et d'instances sournoises, ce que feu Raymond Barre, à son meilleur, avait nommé des "microcosmes". Il a besoin de plus de participation de citoyens plus attentifs et plus courageux.

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25/10/2007

Sarkozy : la planète est son doudou ?

Il y a quelque chose d'un enfant chez Sarkozy : il est dans l'immédiat. Seul l'instant présent compte. Sa cote de popularité fléchit ? Qu'à cela ne tienne : il prend un sujet populaire et tente de se l'approprier. Ainsi en est-il de l'environnement.
 
Avoir nommé la grande réunion sur l'écologie présidée par Jean-Louis Borloo depuis plusieurs semaines "grenelle" est un paradoxe. La référence historique qui s'y attache, mai 1968, est ambiguë ; bien sûr, elle fait une génuflexion à Édouard Balladur, artisan de 1968, mais les accords de Grenelle ont fait un point d'orgue des événements de 1968, le gouvernement déstabilisé cherchant à séparer les ouvriers des étudiants en accordant aux premiers des avantages substantiels que les seconds ne réclamaient pas à leur place. Grenelle est une négociation d'urgence sur fond de crise politique aiguë. Or rien de tel aujourd'hui.
 
De surcroît, c'est à Grenelle que Pompidou a gagné l'élection présidentielle de 1969 en s'assurant l'amitié ou la neutralité des communistes, ce qui a valu de longues années de politique trop dirigiste à notre pays.
 
Donc une référence historique étrange (toujours l'obsession des années 1960 chez Sarkozy, il avait 15 ans en 1970, cet homme-là n'a pas réglé ses comptes avec son adolescence), un gargarisme tonitruant d'un président en quête d'image (déjà), une déclaration officielle en présence de l'homme en forme du moment dans l'écologie, Al Gore (on voit que le ralliement de Lalonde, cousin germain de Gore, est vraiment dans les cartons de Sarkozy), et du président de la commission de Bruxelles venu constater que la France se met enfin au diapason de la norme européenne. Ledit Barroso n'est d'ailleurs pas venu pour rien, puisqu'il repart avec la "patate chaude" de la taxe sur les carbones.
 
Mais l'enfant Sarkozy va être content : autour de son berceau, les médias font déjà risette. Il va pouvoir enfiler son pyjama et faire un gros dodo. Il vient de perdre son doudou Cilia, mais ce n'est pas grave : désormais, la planète est son doudou.
 
Chut, ne le réveillez pas : il le fera bien tout seul et alors, gare aux désillusions. 

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24/10/2007

Les orphelins de Bayrou.

Le Nouveau Centre : ni pour, ni contre, bien au contraire. Le double vote hier par les députés de la première partie de la Loi de Finances a démontré quelques comportements aussi surprenants de la part du Nouveau Centre que de celle du MoDem. On a vu en effet les deux formations diviser leurs voix à égalité aussi bien pour le vote de la loi de finances que pour celui de la loi sur l'immigration.
 
Pour la loi de finances, les 21 députés NC, comme ils s'y étaient engagés, l'ont approuvée ; ce fut le cas d'un député MoDem, Thierry Benoît, cependant que François Bayrou votait contre et que Jean Lassalle ne participait pas au vote. Pour la loi sur l'immigration, 18 NC seulement ont participé au vote, 4 en votant pour (dont François Sauvadet et Yvan Lachaud, ce dernier élu du sud-est), 4 en votant contre (dont l'hyperindépendant Jean-Christophe Lagarde, mais aussi Jean Dionis du Séjour, celui qui pense que le meilleur score pour Bayrou serait d'incarner l'UMP en mieux, forcément, et Jean-Pierre Abelin, qui fut président des jeunes du CDS et dont le père, Pierre Abelin, fut l'un des plus fidèles de la traversée du désert de Jean Lecanuet) et les 10 autres se sont abstenus (ils ont participé au vote en ne se prononçant pas, joyeuses nuances de la vie parlementaires qui séparent ceux qui ne participent pas au vote de ceux qui y participent mais ne se prononcent pas, ce qui, en termes de résultat, pourrait avoir l'air semblable).
 
Quoiqu'il en soit, on voit bien la symétrie de ce ballet à 24, sorte de menuet du centre.
 
Et on voit bien se profiler ce que Michel Mercier a annoncé : la réunification prochaine des centristes.
 
Pourtant, François Bayrou rejette cette idée avec vigueur. Pour lui, ceux qui ont voté le budget ne sont plus dans le camp du centre, ils sont à droite, point, fermez les guillemets.
 
Voici donc ouvert le vrai débat de l'avenir du centre.
 
Bayrou avec ses adhérents MoDem (qui sont là pour lui et pour lui seul) fera-t-il cavalier seul ? Laissera-t-il le reste de ses troupes parlementaires rejoindre le port sarkozyste ?
 
Qui sait ?
 
Le divorce, la rupture, qui a séparé Bayrou de ses anciens amis, tient à une idée qui habite Bayrou : tel en son temps Mitterrand, il est parti à la conquête de la gauche. Il est à peu près comme Mitterrand après le pseudo-attentat de l'Observatoire : un pestiféré, un maudit, voué aux gémonies par le pouvoir tout-puissant et entouré d'une petite poignée d'inconditionnels. Un survivant. Et cependant l'idée de la conquête de la gauche l'habite.
 
Pas seulement pour obtenir le pouvoir. Bayrou a la certitude que l'on ne peut pas laisser le pouvoir aux mains des seuls intérêts des grands groupes économiques et financiers, la politique est faite de l'intérêt commun, du bien commun, de l'intérêt général, bref, elle est pour tous et non pour le proit de quelques-uns.
 
Conviction philosophique par excellence, celle-là même qui traça la ligne de démarcation entre partisans et adversaires du Second Empire.
 
Celle-là même qui rencontre l'écho de la voix de Mitterrand lorsque celui-ci conspuait ce qu'il nommait "les forces de l'argent". 
 
Il y a plus : du point de vue de Bayrou, Sarkozy est un Parisien et le pouvoir qu'il incarne l'est aussi. Le terrien Mitterrand ne raisonnait pas autrement.
 
Reste qu'une bonne partie des bayrouistes décapités errent désormais dans la politique comme des poules sans tête, désolés d'être séparés de leur leader et insatisfaits de leurs amis forcés. Le rapprochement avec d'autres "pieds-noirs" du bayrouisme calmera-t-il bientôt leur souffrance ?
 
Que peut devenir le centre-droit sans présidentiable ?
 
Et le MoDem ? Avec ou sans les parlementaires ?
 
Voilà bien des questions à résoudre d'ici le prochain double congrès de Villepinte.

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21/10/2007

Bayrou a fait sa pub.

Ce soir, sur Europe 1, François Bayrou a lancé sa campagne de mobilisation pour le double congrès qui fera de la chenille UDF le papillon MoDem, du 30 novembre au 2 décembre prochain à Villepin.
 
Euh, à VillepinTE, au nord de Paris, dans l'avant-dernier département communiste mieux connu sous le sobriquet de 9-3 (9.3 ferait déjà plus Internet). Bref, en Seine-Saint-Denis, entre Paris et l'aéroport de Roissy. En fait, sur les terres du PCF, tout un symbole à défier pour les temps nouveaux, car s'il y a un parti qui ne s'occupe plus guère des gens depuis longtemps, c'est bien le Parti Communiste Français, certainement le plus absorbé à faire de la politique un instrument de financement de ses propres réseaux, l'inventeur même (dit-on) de tous ces systèmes en France. Le pilier aussi de l'affaissement historique et irréversible de la gauche d'Épinay.
 
Au fait, les gens, à quoi servent-ils ? Je parle du PCF qui exploite (dit-on) la politique pour ses réseaux, mais je me demande fortement, ces jours-ci, si j'existe encore.
 
Rentrant de Bretagne après une absence de plus de trois mois, j'ai trouvé mon compteur d'EDF bridé et toutes sortes d'onomatopées scripturales consignées sur un bristol laissé par le sous-traitant venu opérer une castration de mon compteur pour le compte d'EDF.
 
C'est vendredi, je me précipite dès le lendemain boulevard de Grenelle où se trouve mon agence EDF, elle n'ouvre que du lundi au vendredi. j'y serai lundi matin à neuf heures.
 
Hélas, le lundi, j'entre, une jolie hôtesse m'adresse un sourire. Je lui tends un chèque, elle me répond "on ne peut pas payer ici". Ah bon ? mais où ? Nulle part. D'ailleurs, j'essaie de payer mon électricité et... l'agence n'est plus EDF mais seulement GDF ! Ils ont divorcé et GDF a obtenu de conserver l'appartement. EDF n'a plus qu'une seule agence où l'on peut payer en personne, à l'autre bout de Paris, boulevard Barbès.
 
Pour France Télécom, l'évolution a été la même voici quelques années, l'agence du coin de la rue est allée rue des Archives, très loin au centre de Paris, puis plus rien : progressivement, les services "publics" se dématérialisent. Essayez de joindre l'EDF au téléphone, vous n'aurez qu'un chapelet de machines.
 
Voici donc le monde tel qu'on le vit et la montée d'un flux de machines qui organisent mécaniquement notre vie. Gare à qui ne saura pas s'adapter au rythme de la machine.
 
Heureusement, il y a la politique. Sarkozy, blessé, pantelant, nous rappelle qu'il n'est qu'un être humain que sa femme peut quitter, non pas du jour au lendemain mais par une succession de pas de crabe, de reptations, de méandres, de négociations secrètes, d'hésitations et d'ultimatums. Acteur jusqu'au bout des ongles, il n'oublie pas d'exploiter la situation à des fins politiques, chapeau l'artiste.
 
Et au MoDem, mon cher Mouvement Démocrate ?
 
J'étais mercredi, je l'ai écrit, au café démocrate de la belle Quitterie Delmas, plus offensive que jamais.
 
Disons tout de suite qu'elle a raison : il est inadmissible qu'on cherche à confisquer les investitures en en éloignant les militants. On voit bien ce qui se passe, la difficulté et les tensions qui congestionnent l'entourage de Bayrou, la volonté constante de Marielle de Sarnez de "jouer perso" et tout décider par elle-même à la manière d'un despote qui se veut éclairé et qui croit avoir prouvé son efficacité tactique.
 
Il faut le dire, je ne m'en étais jamais aperçu avant qu'elle ne devienne présidente de la fédération centriste de Paris, je ne suis pas du tout de la même culture politique qu'elle : elle est issue des milieux giscardiens, moi de la mouvance démocrate et centriste, un cadre où l'on laisse parler poliment ses rivaux lors des réunions statutaires, où l'on tente d'associer les militants par des votes (il est vrai de plus en plus rares) et où l'on se pare toujours des attributs de la démocratie, ce que ne faisaient guère nos partenaires de l'ancienne UDF (dont elle vient) qui cultivaient l'esprit hiérarchique.
 
Au moment où je m'y attendais le moins, cette différence est apparue et ne cesse de se manifester : la hiérarchie ou la démocratie ?
 
À sa décharge, il faut dire que les deux spectaculaires votes de militants auxquels on a assisté ces dernières années ont prouvé que, réduits à quelques dizaines de milliers d'adhérents, les partis politiques sont sujets désormais à tous les entrismes, même les plus opportunistes. Le fait que le XVIe arrondissement de Paris, qui vote massivement pour Sarkozy, soit aussi celui où les adhérents fantômes du Parti Socialiste se sont le plus encartés au moment de la désignation de la candidate socialiste à la présidentielle, est de nature à faire réfléchir.
 
Il est vrai que le MoDem est un parti jeune, neuf, et qu'on n'en connaît guère les adhérents, ce qui peut donner à penser qu'il est vulnérable aux influences extérieures.
 
Et cependant ...
 
Est-ce une raison suffisante pour ne pas faire voter les militants ? Sûrement pas.
 
Un parti est une assemblée d'êtres humains, pas de machines. Bien sûr il y a ce qu'on nomme "l'appareil", ce qui veut tout dire. Mais la voix des militants doit être prépondérante.
 
C'est là-dessus que Bayrou est attendu par ceux qui lui font confiance depuis 1994, comme moi, ou depuis le printemps dernier. Rendez-vous à Villepinte.
 
Et si, comme elle l'a dit, Quitterie Delmas revient sur sa décision de n'être pas candidate à la candidature si on organise un vote des militants, alors un seul mot d'ordre : "Au vote !" 

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19/10/2007

Vive la marche à pied !

Sarkozy s'est un peu précipité, à mon avis, pour annoncer son divorce en contrefeu médiatique de la grève : les gens n'ont pas encore perdu leur sourire, il fait encore beau et pas trop froid, la grève ne mord pas encore les pieds, les mains, les têtes et les entrailles comme elle a fini par le faire en 1995. On est encore dans une période où on ne réalise pas ce qui se passe. C'est en quelque sorte, pour chercher une référence historique, la "drôle de grève", et les déboires conjugaux du présicule ressemblent à Maurice Chevalier fanfaronnant à l'automne 1939 : tout ça n'est pas sérieux. Les gens que je croise s'en foutent un peu et ça les fait plutôt se gausser.
 
Tandis que dans quelques semaines, quand les ampoules écorcheront les pieds et quand le rhume gagnera les appendices nasaux et descendra lourdement sur les bronches, il sera bien temps de faire une diversion ; cela étant, on dira alors de la séparation des Sarkozy ce qu'on en dit aujourd'hui : on s'en fout.
 
Mais il faut bien travailler. Pour moi, ce mot signifie en ce moment aller éplucher les grimoires séculaires de la Bibliothèque nationale de France, salle des Manuscrits occidentaux, rue de Richelieu, à une certaine distance de chez moi (si vous avez un plan, j'habite la Muette, dans le XVIe arrondissement).
 
D'habitude, j'y vais à pied. Mais (cet événement capital a échappé à mes lecteurs à qui j'en présente mes excuses) je suis chaussé de souliers presque neufs qui m'ont blessé le pied gauche d'une plaie qui tarde à se refermer, si bien qu'il m'est pénible de marcher, douloureux de marcher longtemps.
 
Donc j'ai décidé ce matin qu'un métro sur trois faisait une statistique tolérable à condition de circuler hors des heures de pointe. Vers midi, en sortant du McDo où j'ai déjeuné pour aller vite, je suis allé au Trocadéro tenter ma chance. En descendant sur le quai, je craignais le pire : une foule dense montait en sens inverse, indiquant que le métro venait de passer. Tant pis : de toutes façons, c'est gratuit, il n'y a rien à perdre.
 
Depuis 1995, une innovation capitale a changé le moral des troupes maussades des biffins de la grève : désormais, sur certaines lignes, le panneau qui indique la direction du métro marque aussi le temps d'attente jusqu'au prochain passage. Or ça change tout : attendre sans savoir, se désespérer, imaginer qu'aucun train n'arrivera jamais, ce n'est pas du tout comme lire qu'il sera là dans un quart d'heure. Et sur cette ligne, alors qu'il en passe à peu près toutes les cinq minutes en temps normal, le panneau affichait 14 minutes, soit presque trois fois plus que d'habitude, statistique conforme à celle qu'avait annoncée la direction de la RATP : un métro sur trois.
 
Je m'assis donc sagement.
 
À l'heure dite, le métro arriva. Trajet sans fait notable, trois jeunes Allemands s'amusant du nom de la station Oberkampf et moi hésitant à leur expliquer ce qu'est la manufacture des toiles de Jouy. Bref.
 
Changement à la station Franklin Roosevelt, rien à dire, un métro bien plein presque tout de suite, presque la routine. Des jeunes Russes qui s'amusent du nom de ... heu, non, je ne parle pas russe et je ne sais absolument pas de quoi ils s'entretenaient.
 
Après-midi studieuse à la BNF dans une salle de lecture presque vide, mais le personnel habituel et affable. (Quelques trouvailles pour mon prochain livre).
 
À six heures moins cinq, je ressors du vieux bâtiment.
 
Là, pas question de prendre le métro : c'est une heure de sortie de bureau, il doit y avoir cinq candidats pour chaque place de chaque rare métro. J'ai repéré une station de VéLib et, avec gourmandise, je m'en approche : il y a quatre vélos.
 
Hélas, une jeune femme désolée m'arrête : les quatre ont chacun une roue crevée. Au passage, remarquons le civisme du vélibeur de base qui malgré les difficultés de circulation, n'a pas mis le matériel administratif en péril en chevauchant un pneu crevé au risque de voiler la roue et de détériorer irrémédiablement le pneu.
 
Du reste, en m'approchant de la borne, je m'aperçois qu'il faut prendre un abonnement et que pour cela, il faut une carte bancaire. Or ma nouvelle carte bancaire est dans mon courrier, celui que je ne reçois plus depuis deux jours !
 
Donc résignation : la marche à pied.
 
"Et je m'en vais clopin-clopant
Dans le soleil et dans le vent"...
 
Sans soleil ni vent, pour dire la vérité, mais sans pluie et par une température fraîche sans être encore froide. Clopin-clopant sur mon pied gauche blessé.
 
Rue Sainte-Anne, rue je-ne-sais-plus-quoi (je devrais savoir : c'est là qu'était mon expert-comptable avant de s'installer dans le XVIIe), puis rue de Rivoli. Partout une foule dense, beaucoup de touristes, et une circulation très immobile et affreusement polluante.
 
Place de la Concorde, jardin des Champs-Élysée, un coup d'oeil en passant à un salon de peinture contemporaine, puis rue Jean Goujon. À la station Alma-Marceau, non loin du siège du MoDem et encore plus près du pilier sur lequel la jolie princesse Diana a fini sa courte vie, je décide que j'ai assez souffert et que, à ce stade de la ligne de métro, il ne doit plus y avoir trop de monde. Je descends.
 
Mais si ! C'est plein. Et pour cause : il y a un match au Parc des Princes, justement au bout de cette ligne...
 
C'est l'heure du chausse-pied. On ne monte pas dans le métro, on s'y fait pousser jusqu'à l'étouffement.
 
Pour dire la vérité, ce n'est pas un moment totalement désahréable, étant donné que je suis comprimé contre le visage d'une jolie jeune femme brune aux yeux très bleus aussi grande que moi. Hélas, au bout de la deuxième station, elle reçoit un coup de fil de son mari qui l'informe qu'il a réussi à récupérer le gosse à la maternelle. Elle s'en réjouit. Décidément, le monde est mal fait. Vient la station "La Muette", je descends.

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17/10/2007

Ce soir, café démocrate, Quitterie Delmas et Marielle de Sarnez.

C'est la journée du refus de la misère. Après avoir fait un tour près de chez moi, au Trocadéro, où sera donnée une animation vaste pour cette commémoration du refus de la misère, en face de l'agaçant ballon de rugby géant qui trône, désormais inutile, au milieu de la tour Eiffel, je rejoindrai le café "L'Imprévu", dans le XIVe arrondissement, pour mes retrouvailles avec la sympathique bande de Quitterie Delmas, MoDem 4.0, collectif Sigismond et autres avatars de qualité.
 
Marielle de Sarnez, qui s'est exprimée avec conviction dimanche contre l'amendement ADN, va certainement donner quelques lueurs sur l'horizon du MoDem à Paris en particulier, sur la rénovation de la politique française et sur ce que cette rénovation peut offrir pour améliorer notre société.
 
Il y a beaucoup à faire. 

15/10/2007

Liberté de la presse : une pétition.

Ce n'est pas du corporatisme, mais la défense de l'une de nos libertés fondamentales : les journalistes, les cinq centrales syndicales de journalistes, les sociétés des journalistes aussi, tout le monde journalistique se lève pour réclamer des garanties. Outre une pétition, un rassemblement est prévu le 5 novembre. Pour plus d'info, le point rouge de la Télé Libre.
 
Oh, on peut dire que c'est leur faute, qu'ils n'ont qu'à produire une meilleure info et qu'alors leurs canards se vendront mieux, je ne crois plus que ce soit vrai. Bien sûr, ce cercle vicieux existe et il est soigneusement entretenu par les décideurs de la presse, possesseurs des journaux, financiers mouillés en politique, mais les journalistes sont ici victimes d'une logique économique pervertie et non complices, sauf exception de certains directeurs de rédaction et de certains journaleux encartés. La vérité est que les journaux sont des rouages d'une logique financière et politique, très "à la française", dans un état trop puissant, où tout émane de la cour du monarque pseudo-républicain. Détenus par les amis du pouvoir, ils ont pour mission d'obéir au pouvoir et de respecter les codes d'un système qui a choisi son organisation, y compris sa propre (et sage) contestation.
 
On a cru qu'Internet suffirait à compenser cette lacune. La dernière campagne présidentielle a prouvé que la pluralité des moyens d'info perdurerait et qu'Internet s'ajoute à la presse sans l'éliminer, qu'elle crée une nouvelle branche de presse.
 
Il est vrai que la presse payante est en très grave crise, que les gratuits et Internet n'y sont pas pour rien, ce qui crée une réalité irréversible et en partie réjouissante et prometteuse de perspectives nouvelles pour la profession, mais la télévision, elle, se porte bien et le scandale y est permanent. Soutenons donc les efforts des journalistes, une profession qui bouge.

12/10/2007

Honte à vous, Monsieur Attali.

Jacques Attali a été chargé par Nicolas Sarkozy d’une Commission pour Libérer la Croissance Française (CLCF). Et voici qu’en plein grenelle de l’Environnement, cette commission jette un vaste pavé dans la mare. Elle vient de découvrir, ô surprise, que le principe de précaution est un frein à la croissance et que seuls les hypermarchés et la grande distribution peuvent incarner l’efficacité économique et la croissance dynamique.

Sur le deuxième point, les patrons de PME et les agriculteurs, qui ont massivement voté Sarkozy, apprécieront : fin de toutes les lois qui protègent le petit commerce, même la loi Royer de 1973 ! Vive les ventes à perte qui permettent aux acteurs économiques les plus forts de casser les reins des plus faibles ! Voici les masques tombés. Fin de la reprise des arguments bayrouistes sur le « Small Business Act » à la française. Qu’on se le dise, la société vue par Sarkozy, c’est la loi du plus fort.

Honte à vous, Monsieur Attali.

Eh bien, non. Non.

Sur ce point plus que sur tout autre, le pouvoir actuel insulte l’âme française. L’opinion ne se laissera pas faire, l’indignation hurlera.

Quant à l’élimination du principe de précaution, qui suppose de revenir sur des récentes modifications de la constitution (charte de l’Environnement), c’est une clameur productiviste, l’aveu que pour le pouvoir, grenelle n’est qu’une poudre d’OGM aux yeux des gogos. Les vrais projets sarkozystes sont là, à peine voilés, dans les poches sales d’Attali.

Honte à vous, Monsieur Attali.


11/10/2007

Initiative de jeunes responsables de tous horizons politiques pour relayer une proposition de l'Alliance pour la Planète.

Quitterie Delmas s'est engagée pour soutenir une proposition de l'Alliance pour la Planète en matière d'évaluation de l'impact de la production industrielle et commerciale sur l'environnement. Le détail ici.

Régimes de retraite : et les ministres ?

Il est désormais acquis que, comme on s'y attend depuis le début, il y aura un remaniement gouvernemental en janvier. Cette date peut être rapprochée des élections municipales, bien entendu, mais pas seulement : il se trouve que pour acquérir les droits à la retraite des ministres, il faut avoir exercé une fonction ministérielle durant six mois. Pour les membres du gouvernement actuel cette échéance tombe fin novembre, on ne va pas congédier des ministres en pleine discussion budgétaire devant le parlement, ce n'es pas commode, ensuite vient Noël, donc janvier.
 
Ainsi les ministres que Sarkozy remerciera n'auront-ils pas tout perdu : ils auront conservé leur droit à la retraite ! Et ce n'est pas rien, une retraite de ministre. S'ils se quittent, ils se quitteront donc peut-être en désaccord politique, mais au moins bons amis, sur un intérêt bien conçu. C'est ainsi que l'on ménage les gens et l'avenir, c'est de la politique des civilités (au détriment du contribuable, ça va sans dire).
 
Juppé, à l'inverse, lorsqu'il congédia les "juppettes" (et Claude Goasguen) parut assez "rat" d'avoir fait ça juste quelques jours avant l'échéance des six mois, quelque chose comme cinq mois et vingt jours. C'était maladroit, tous les renvoyés lui en ont voué une haine inexpiable.
 
Si l'on doit reconnaître une habileté à Sarkozy, c'est bien cette psychologie-là, qui consiste à se montrer généreux avec l'argent des autres.
 
N'empêche que ce régime spécial de retraite-là, je ne serais pas fâché de le voir modifier, et s'il faut quarante et un ans de cotisation pour acquérir les droits à la retraite des ministres, ça fera des économies, on en a bien besoin !

09/10/2007

Désignation des candidats du MoDem aux municipales : il faut voter.

Les rumeurs les plus diverses courent en ce moment sur la désignation des têtes de listes du MoDem aux prochaines municipales. On dit d'abord que la procédure serait confiée aux structures actuelles de l'UDF, ce qui paraît paradoxal. On dit aussi que le comité restreint autour de Bayrou tranchera seul et en dernier ressort, ce qui semble étroit.
 
Le tout se fait sur fond de naissance difficile pour le MoDem : parti unitaire ou fédération de type "vieille UDF" (d'avant 1998) ?
 
En somme, le système n'en finit pas de faire payer à Bayrou son beau score de la présidentielle.
 
Le système se défend.
 
Le maillon faible de l'entourage est devenu celui que l'on croyait le plus fort : Michel Mercier, sénateur et président du conseil général du Rhône, penche ouvertement pour un rapprochement avec le pouvoir, alors même que ce rapprochement n'est pas logique dans un choix d'autonomie politique où les alliances de second tour doivent se déterminer au soir du premier tour et pas avant.
 
Il faut donc là rappeler qu'en 2004, lorsque Bayrou lança des listes autonomes UDF dans toutes les régions métropolitaines, deux firent exception : la Picardie où Robien conduisait une liste d'union UDF-RPR (était-ce déjà l'UMP ?) et Rhône-Alpes où Comparini menait une semblable union. Voici donc prouvé que les sillons se creusent toujours dans le même sens.
 
Il est vrai que Michel Mercier a essuyé au début de l'été une très vive offensive de Jean Arthuis qui était sur le point de scinder le groupe UDF-UC lorsqu'une transaction est intervenue. Il est manifeste que Mercier a perdu cette bataille et qu'il gère sa défaite à sa façon.
 
Quoiqu'il en soit, dans ce brouillard collant, Bayrou vient de réaffirmer sur La Télé Libre son refus d'entrer dans la majorité de Sarkozy et dans le gouvernement. On ne mesure pas encore l'impact de cette prise de position sur ses relations avec Mercier, sur l'avenir du suicide de l'UDF et sur la genèse du Mouvement Démocrate.
 
Mais il est évident que le choix des têtes de listes et des stratégies municipales progresse à grands pas dans l'esprit de Bayrou.
 
Quitterie Delmas, sur son blog, vient de prendre une position très offensive pour que les investitures soient confiées aux militants eux-mêmes et elle a raison. Comme le choix d'un candidat dans une très grande ville est affaire de stratégie nationale, il me semblerait juste que Bayrou propose ses candidats au suffrage de ses adhérents, qui pourraient alors les refuser éventuellement.
 
Vive la démocratie.

07/10/2007

Revoir "le jouet" de Francis Veber.

"Le Jouet" est mon préféré parmi les films de Francis Veber. C'est l'histoire d'un homme (Pierre Richard) qu'un tout jeune fils réclame comme jouet et comme cadeau à son père (Michel Bouquet) qui s'exécute. La dénonciation sociale est forte dans ce film marqué par la crise de 1973 et la fin des "30 glorieuses", où apparaît la précarisation des salariés, en l'occurrence (tiens, tiens...) des journalistes.
 
La scène la plus forte du film est celle où, par souci pédagogique, Bouquet entraîne l'enfant dans une maison anonyme et bourgeoise où toute la famille est à table. La maison n'est pas à vendre, se rengorge le père (Daniel Ceccaldi) entre deux bouchées. Mais trente secondes plus tard, la maison est vendue, meubles compris et ses occupants ont déguerpi contre la promesse d'un vaste chèque. Moralité ? Tout s'achète. Fin de la leçon du père au fils.
 
Eh bien Sarkozy me fait penser à Bouquet : il entre dans une maison politique et il dit : "combien ?" et tout s'achète. Or ce que Michel Bouquet exprime dans cette séquence où il est génial, c'est la perversité. Oui, je crois qu'il faut revoir ce film pour se persuader que la perversité est l'un des moteurs principaux de Sarkozy. Perversité du pouvoir, de la manipulation et de l'humiliation. C'est son épine dorsale, donc à la fois son point fort et son point faible. Il ne s'agit pas d'une perversité pathologique mais seulement d'un lourd travers, d'un penchant vénéneux. Il faut connaître son adversaire pour le bien combattre. 

27/09/2007

Politique étrangère : voeux et actes.

La révolte birmane sur fond d'assemblée générale des Nations Unies, outre qu'elle rappelle le clivage qui sépare la Chine et ses alliés, d'une part, et l'occident, permet aussi de toucher du doigt les limites des bons voeux développés par la France depuis de lolngues années.
 
La présence commerciale française en Birmanie est en effet manifeste dans le secteur pétrolier et s'il était cohérent que nos autorités n'en disent rien au moment où la Chine était un  allié en résistance contre l'hégémonie américaine, on aurait pu croire que Sarkozy l'Américain s'en offusquerait plus. Il s'en garde bien et l'on constate donc que la realpolitik ne sera pas absente de ses choix.
 
C'est pourquoi on est un peu sceptique sur le très beau discours qu'il vient de prononcer devant les nations assemblées. Il a développé de fort beaux projets avec de fort beaux mots, il a plaidé pour un monde plurilatéral qui eût pu déplaire à ses commettants américains mais, du même geste, il a fait entériner l'installation d'une force de l'ONU en République centrafricaine et au Tchad, dont la nature très ambiguë ne laissera pas de susciter de nombreuses questions, pas toutes favorables à la France.
 
Quoiqu'il en soit, la politique étrangère qu'il a inaugurée se pare de beaucoup de belles phrases. Espérons qu'elle atteigne des résultats utiles.

25/09/2007

France : la faillite ou Bayrou ?

Bayrou l'avait énoncé lors de sa campagne : le redressement des comptes de l'État est la priorité. Je pensais, le jour du discours inaugural de Fillon, qu'il tiendrait deux ans à jeter l'argent par les fenêtres avant d'être remplacé par un austère comptable chargé de redresser la barre.
 
En fait, il n'a pas fallu trois mois pour transformer le dépensier en chantre de la lutte contre les déficits.
 
Bien sûr, au milieu, il y a eu le paquet fiscal, une quinzaine de milliards d'Euros, et même une tentative d'exonération des intérêts d'emprunts, avortée hélas pour les emprunteurs mais heureusement pour nos comptes publics et en définitive pour nos impôts.
 
Voici la droite devant le choix de la sagesse et Sarkozy devant une métamorphose inéluctable. Qu'en sortira-t-il ?
 
J'espère qu'au moins la France s'en sortira ; pour cela, la question centrale, celle du pouvoir d'achat, devra être posée.

24/09/2007

La Bretagne à Paris : un triomphe ?

Je n'en ai vu que des images, mais le défilé parisien avait fière allure et l'élégance des couleurs, des danses et des musiques bretonnes et celtiques rayonnait. Champs-Élysées !
 
Il a été question, autour de ce défilé, de l'institutionnaliser à la manière de celui de la St-Patrick à New-York. Pour la Bretagne, serait-ce Sainte Anne ? Ne vaudrait-il pas mieux choisir une date plus laïque ? (29 septembre pour la bataille d'Auray, par exemple).
 
D'une manière générale, faut-il y voir un  communautarisme ou une occasion supplémentaire de faire la fête ?
 
Je n'ai pas été surpris d'apprendre que Delanoë était d'origine bretonne, car son nom est courant à l'ouest de Rennes.
 
Et cependant, je souhaite que le MoDem ait son propre projet et ses propres listes pour les prochaines élections municipales. Et chez vous ? Y en aura-t-il ? 

21/09/2007

Sarkozy a raison.

Pour une fois, je vais dire du bien de Nicolas Sarkozy.

Pourquoi ? Parce que je trouve qu'il faut trouver le ton et le temps justes de l'attaque. On n'y est pas encore.

Disons-le : quand Sarkozy dit qu'il veut une France qui donne moins l'impression d'une paralysie générale, il a raison. Je suis actuellement contronté à un de ces ormalismes tâtillons qui aboutissent à ce qu'en son temps François de Closets a résumé d'une formule sonore : "Et puis, merde !"

Et puis, merde, j'en ai marre des délais interminables pour des choses qui vont sans dire, marre de l'opacité de certaines procédures administratives particulièrement lentes. Marre, quoi.

Et même, si l'on va au-delà de ce simple aspect primaire des choses, j'ajoute que sa façon de s'adresser aux Français comme s'il cherchait à trouver l'oreille d'un grand déprimé en formulant pour lui les réflexions qu'il se fait et qui traduisent sa déprime, tout ça n'est pas si mauvais. La France a besoin d'être secouée avec bienveillance. Et sur ce point, Sarkozy a raison.

Même s'il y a tout le reste.