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05/12/2008

Devedjian, ministre de la relance de la carrière de Sarkozy junior ?

On annonce Devedjian pour un ministère, un de ces ministères kleenex (jetables) que le pouvoir inaugure.

Quittera-t-il sa présidence des Hauts-de-Seine ? Laissera-t-il sa place à Junior ? Roulement de tambour, suspense.

Même pas, je ne crois pas : maintenant que les ministres ne sont plus que des quarts-de-places, pourquoi renonceraient-ils au cumul ?

26/11/2008

Mais puisqu'on vous dit qu'il ne sait pas faire autre chose que nous ruiner !

Je prends ce tableau très significatif sur le site satirique Sarkostique : il est édifiant. Nullité Suprême est une sorte de doriphore des budgets, un pacman des picaillons publics. Il a tant de copains à nourrir, tant de milliardaires nécessiteux à engraisser... En tout cas, dès qu'il approche du grisby, celui-ci fond comme neige au soleil, le budget file vers l'abîme. C'est un serial ruineur.

sarkozy-ocde-recession-5.jpg

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16/11/2008

Crise financière : c'est Roland Barthes le coupable !

Il arrive qu'on achète des livres, qu'on les pose sur un meuble, qu'on pose ensuite des piles de chaussettes ou de parchemins médiévaux sur eux, puis qu'un jour, longtemps après, en soulevant la pile pour autre chose, on les retrouve, et qu'on se dise "mais au fait..."

C'est ce qui m'est arrivé avec le fondamental ouvrage de Christian Salmon paru voici tout juste un an : "Storytelling".

Mais au fond, il vaut mieux ne l'avoir découvert qu'aujourd'hui alors que la crise financière s'est déclenchée.

De quoi s'agit-il ?

De la substitution progressive du fantasme à la réalité dans la communication marchande et politique depuis trente ans. Notez la concomitance avec la période néoconservatrice.

Storytelling est l'action de "telling a story", mot à mot raconter une histoire. Plus précisément, il s'agit d'une technique consistant à raconter une histoire (le plus souvent un bobard) pour faire comprendre et admettre une idée ou pour faire aimer un produit. C'est évidemment un monstrueux moyen de manipulation des foules. Mais ce peut être aussi une spirale d'autointoxication, et alors gare au réveil.

Remplaçant tout (les vertus d'un produit, les positions stratégiques d'une bataille, le projet politique d'un candidat), le bobard s'inscrit comme une reconstruction complète d'un discours pour décorer l'apparence de la réalité, un peu comme ces villages de carton-pâte autrefois présentés à la Grande Catherine, dont Bayrou parlait pendant la campagne présidentielle. Une Renault n'est plus une voiture, c'est l'épopée des modèles successifs de la marque, un personnage politique n'est plus une intelligence, une compétence ni une conscience, c'est un parcours, un florilège d'émotions articulées autour d'événements racontés (parfois voire souvent entièrement réécrits - inventés ?).

Le jeu est devenu dangereux en économie parce que le discours du storytelling s'y est entièrement substitué à la réalité des chiffres. Une culture du mensonge y a remplacé la rigueur de la gestion. De là sans doute la violence du krach récent, ardent retour à la réalité. Les techniques comptables récemment abandonnées, qui permettaient d'évaluer des actifs sur des tourbillons de vent, relèvent d'ailleurs du storytelling, jusqu'à la caricature (elles dataient de l'époque glorieuse d'Enron, c'est tout dire).

Le même jeu encore, appliqué systématiquement à la politique américaine depuis Clinton mais surtout depuis Bush (avec un contrôle approfondi des médias parfaitement contraire à tous les principes fondateurs de l'Amérique), a confiné à la folie et à la démarche d'illuminés avec George W Bush, et il faut lire ce qu'a écrit un journaliste effaré en sortant d'une rencontre en tête à tête avec W en 2002 : le discours allait remplacer la réalité. La foi pouvait donc déplacer la montagne. Hélas, c'était la technologie de l'intelligence mise au service de l'obscurantisme, et ce fut la manipulation démentielle des médias avant, pendant et après la guerre en Irak, et depuis, jusqu'au résultat navrant, jonché d'un demi-million de cadavres. Récit glaçant.

Plus près de nous, bien entendu, c'est Henri Guaino qui applique les règles du storytelling à son candidat, avec brio d'ailleurs, sauf que... sauf que, comme disait Lénine, les faits sont têtus.

Et enfin, hélas, voici qu'apparaît Ségolène Royal, dont le storytelling, organisé par le patron de Saatchi, s'organisait  en 2007 autour de cette "femme qui avait mis en échec le pouvoir patriarcal des éléphants du PS", une story qu'elle est peut-être en train de reconstruire ce week-end à Reims, puisqu'elle est venue les défier.

Comme on le pressentait durant la présidentielle, il y avait donc bien entre ces deux candidats le point commun d'un choix dans l'ordre du discours, plus encore que de l'apparence, qui se résumait en fait à un choix de technique de communication, le dernier cri, un dernier cri qui vient de faire tomber la première puissance mondiale, de coûter des dizaines (et bientôt des centaines) de milliers d'emplois de par le monde, de jeter trois millions et demi de familles américaines à la rue, bref, un déshonneur funèbre.

Nous savions bien pour quoi et contre quoi nous nous battions, en 2007.

Je le dis avec prudence, car je sais qu'il y a parmi nos amis des adeptes de Royal, mais il faut le constater : elle est toujours dans cette technique de marketing, alors que, plus que jamais, nous avons le devoir de nous battre pour le triomphe de l'intelligence raisonnée, pour Descartes malgré ses défauts, pour les Lumières, contre les forces d'obscurité qui, avec le départ de Bush junior, laissent une plaie béante à la surface du globe.

Pour la raison, pour la science, et donc pour l'école, mais aussi pour une vraie presse d'investigation, indépendante et libre.

Lisons donc cet ouvrage aujourd'hui, maintenant que nous savons l'étendue des dégâts causés par les méthodes qu'il décrit, puis, chaque fois que nous en aurons l'occasion, attaquons les storytellings dans l'oeuf et démystifions-les. Il y va du plus profond du destin de l'occident.

Ah, et pourquoi Roland Barthes ? Parce que c'est lui qui, le premier, a réfléchi sur le rôle joué sur les narrations dans l'organisation de notre compréhension du monde, et que cette primauté lui a été reconnue par ceux qui l'ont reliée au succès commercial de la technique du storytellng.

11/11/2008

"Sarkozy à Bruxelles".

Dans une autre vie, il y a fort longtemps, plus de quinze ans, en un temps où elle se dénommait curieusement Florence Autret-Mouret, Florence Autret a fait partie du mouvement des jeunes de feu le CDS, les JDS. En ce temps-là, nous avons fait partie des mêmes réseaux parisiens, elle militait déjà avant tout pour la construction européenne, fleuron des thèses de la famille politique centriste d'alors. Des attaches allemandes solides expliquaient en partie son penchant européen (pour le reste, comme son nom l'indique, elle a des racines bretonnes).

Quinze et quelques années plus tard, débarrassée depuis longtemps de la seconde partie de son patronyme, la voici journaliste indépendante spécialisée dans les questions européennes et installée au coeur de son sujet, à Bruxelles, correspondante notamment du quotidien "Le Télégramme" de Brest.

Elle livre au Seuil une analyse sans concession et détaillée du tourbillon sarkozyen et de ses déperditions d'énergie en milieu bruxellois. Elle le précise : elle ne fait pas un plaidoyer pour la gauche (qui d'ailleurs n'est pas mentionnée une seule fois dans l'ouvrage), mais se situe bien dans ce centre  qui s'est abstenu entre les deux tours de la présidentielle (après s'être tout de même assurée que Ségolène Royal n'avait aucune chance de l'emporter, ce qui suggère que si Royal avait eu une chance, Florence aurait voté pour elle).

Elle fait une chronique de la politique européenne que Sarkozy mène à la godille, d'embardée en embardée, commençant pro-européen avec Lamassoure et Barnier, continuant très eurosceptique avec Henri Guaino. Elle puise dans l'ouvrage de celui-ci (datant de 1998) les éléments d'une doctrine sarkozyste eurosceptique qui s'élabore peu à peu.

Elle prend pour moteur la phrase de Sarkozy : "la France est de retour en Europe" (qui, soit dit en passant, a pour ambition de faire écho à "America is back" de Reagan en 1980), et montre tout le résultat dérisoire de ce mot de matamore, le discrédit qu'a produit l'accumulation de tous les ridicules par lesquels l'équipe de la majorité s'est manifestée dans les milieux européens. Florence montre aussi à quel point le discours est dissocié de la réalité, à quel point le président est obsédé par l'apparence et apparemment insoucieux de la réalité.

Au passage, puisqu'elle est fédéraliste, elle cite des entretiens qu'elle a eus avec d'autres fédéralistes convaincus : Daniel Cohn-Bendit et "un ancien député européen proche de François Bayrou, quoique peu suspect d'anti-sarkozysme". S'il se reconnaît, qu'il se dénonce ;)

Une lecture vraiment utile dans la perspective de l'élection européenne et alors que notre ridicule président paraît opérer une énième volte-face et s'épuiser dans une énième gesticulation, vénérant subitement Trichet et la BCE. Au fond, il est tout simplement pathétique, notre W à nous.

13:22 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : europe, sarkozy, économie, florence autret | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/11/2008

Prendre le plus con et en faire un président des États-Unis.

Le fait que George W Bush ait été président des États-Unis est un espoir pour tous ceux dont le Q.I. ne dépasse pas 80, mais c'est un signe de profonde dégénérescence pour la démocratie américaine. On a du mal à imaginer que les Américains aient pu élire (il est vrai qu'ils ne l'ont pas fait) et a fortiori réélire ce personnage à la tête de leur État fédéral. Voici une vidéo postée par Bakchich qui condense le meilleur du pire du bientôt ex-président de la première puissance mondiale.

 

08:27 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : états-unis, usa, bush, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/11/2008

La France n'a pas besoin des subprimes pour ruiner l'État : la preuve.

Le gouvernement commence à reconnaître le fait que j'évoquais voici quelques jours : le naufrage de ses finances publiques. Encore le fait-il avec son habituelle confusion : une dépêche d'agence évoquait un déficit public 2009 à 3,1 % reconnu par Éric Woerth, une autre à 2,9 %.

Quoi qu'il en soit, ce demi-aveu suscite la colère après la lecture de plusieurs articles. La majorité, à force de vivre au milieu des milliardaires, se fait des trains de vie de Sardanapale aux frais des fauchés. L'Assemblée Nationale, la présidence de la république, et bien sûr le gouvernement. La France est décidément une république bananière, gérée par des jocrisses. La cour de Sa Majesté Nullité Suprême (N.S.) Ier ressemblera bientôt à celle de feu l'empereur Bokassa. On est presque surpris de ne pas encore avoir entendu que Nullité Suprême voulait équiper son palais de robinets en or, changer le velours cramoisi pour du drap d'or, le carrelage pour de la nacre, et les lustres de cristal pour des couronnes de diamants.

Vous savez pourquoi Bayrou ferait un bon président de la république ? Parce qu'il est radin.

12:07 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : économie, finances, déficit public, ump, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

22/10/2008

Sarkozy ne sait que dépenser.

Il paraît que Sarkoseille tente un putsch pour conserver la présidence de l'Eurogroupe pendant un an.

Alors, il faut quand qu'on leur dise ... ce type est fou, si vous lui laissez les clefs du coffre-fort, il nous aura tous ruinés en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Rappelez-vous qu'il a été LE ministre du budget qui, en deux ans, a réussi à faire bondir la dette de l'État de 30% !

Évidemment, lui, il est aux anges, avec les milliards qui dansent devant ses yeux, il est ivre de puissance fictive. Et il ne veut plus les lâcher, "ses" milliards. D'autant moins qu'ils semblent lui redonner un peu la cote, comme si sa popularité était strictement proportionnelle aux réserves qu'il peut claquer.

C'est un flambeur.

Ne lui donnez pas la clef.

Et lui, grisé, il s'agrippe. S'il est en charge de l'Eurogroupe, avec tous les miracles qu'il y fait, ses Européennes sont dans la poche.

Hélas, qu'il y prenne garde : dans trois mois, quand il aura croqué les centaines de milliards d'Euros de l'Eurogroupe alors que de nouveau la situation se dégradera, du haut de son trône, c'est lui qui concentrera tous les regards.

Et tous les courroux.

10/10/2008

Incorrigibles.

La majorité se livre en ce moment à un véritable festival. Un feu d'artifice.

A tout seigneur, tout (dés)honneur, commençons par le présiDENT de la république, sarkoseille, qui vient, d'une phrase, de nous expliquer que près de la moitié de l'enveloppe d'un milliard d'Euros prévue par le grenelle de l'environnement pour la recherche serait affectée à ... l'industrie automobile. Cela ne s'invente pas. Dans un instant, on va nous expliquer que l'autre moitié sera consacrée à des recherches sur le charbon propre, ou sur les OGM non nocifs... Un poème.

Dans le même temps, l'inénarrable Accoyer (qui n'aurait pas fini de tourner si on mettait, selon la suggestion d'Audiard, une certaine partie de la population sur orbite), suggère un emprunt d'état pour que les gens qui retirent leur argent des banques le confient à l'état, qui l'investira ... dans le sauvetage des banquiers, à qui il propose par ailleurs une amnistie fiscale, laquelle, c'est évident, est la toute première des priorités... Ce n'est plus un poème, c'est une épopée.

Enfin, j'ai lu avec une certaine gourmandise que Jean Lassalle lançait une accusation assez grave contre Nicolas Hulot : celle de l'écoblanchiment. J'ai déjà eu l'occasion d'utiliser ce mot à propos de Quitterie Delmas qui s'est engagée fermement avec d'autres publicitaires contre l'écoblanchiment. Et Hulot, qui n'est pas antipathique au demeurant, mais qui est tout de même financé par TF1 après l'avoir été longtemps par d'étranges subventions de la Ville de Paris chiraquienne, et qui, enfin, à l'instar de Martin Hirsch, avait négocié d'avance avec tous les principaux candidats à la présidentielle dernière, Hulot, donc, écoblanchirait gaillardement. Il y a donc comme une contagion du feu d'artifice, par capillarité, sur fond de fin d'un monde et, espérons-le, de nouvelle ère.

07/10/2008

Crise financière : tant de copains à placer !

La séance des questions au gouvernement, aujourd'hui, a parfaitement illustré la ligne résolument eurosceptique, voire europhobe, adoptée par la majorité. De toute évidence, selon François Fillon, il n'existe aucune relation entre l'Union Européenne et la crise. D'ailleurs, ce week-end, ce ne sont pas les dirigeants de la zone Euro mais les "grandes puissances" que Sarkozy a réunies. Y a-t-il un lien avec la petite baisse de l'Euro ? Qui sait ?

Un peu plus loin, j'avoue que j'ai frémi à l'idée que le gouvernement labellise les "bons" dirigeants à nommer dans les banques "fautives". D'une part, un gouvernement aussi mauvais économiquement me paraît mal placé pour choisir de bons dririgeants de banque ; d'autre part, on imagine l'énorme occasion qui pourrait s'offrir à Sarkozy et Fillon de placer leurs petits copains à la tête des grands acteurs financiers. Un cauchemar ?

16:40 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : économie, finances, sarkozy, fillon | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/10/2008

Ca fait du bien.

Décidément, vive l'Europe.

21:45 | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : europe, apprentis, sarkozy, bercy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/10/2008

2012 : la dramaturgie se met en place.

On lit, chez Luc Mandret comme dans la presse, que le congrès du PS est joué, que la ligne "historique", fidèle au PS du XXe siècle, est en passe de l'emporter.

La ligne politique du tandem Delanoë-Hollande (véritables Zig et Puce de la gauche) est celle que Delanoë vient d'illustrer à Paris lors des récentes municipales : toute la gauche "de gouvernement" (modèle 1997), rien que la gauche de gouvernement. En quelque sorte, une géométrie réduite aux acquêts.

Dans cet attelage, les Verts, comme désormais à Paris, sont l'alibi d'une politique environnementophobe, productiviste et affairiste, et le MoDem, bien entendu, n'a aucune place.

Le candidat de l'appareil (et des notables) à la présidentielle est issu de cette ligne, probablement Delanoë, bien que celui-ci ne manque pas de petits copains qui ne rêvent que de lui faire le grand soir pour lui prendre le grand jour.

À côté de cette ligne d'appareil va se cristalliser l'hypothèse d'une candidature de Ségolène Royal, endiablée contre les appareils politiques, mais de gauche et toute prête à faire alliance avec ceux qui la boudent. Et par ailleurs une dent personnelle affirmée contre le Mouvement Démocrate.

Ainsi la gauche aura-t-elle peut-être deux candidats crédibles au premier tour de l'élection présidentielle, quels que puissent être les efforts de l'appareil socialiste pour paralyser toute dissidence par l'organisation de primaires où seront invités les non-adhérents (et auxquelles, on s'en doute, la droite s'empressera de participer, à la fois pour semer le trouble dans le PS et pour consolider la confiscation du pouvoir par le tandem UMP-PS). Cela sera si Ségolène Royal y est suffisamment déterminée et si les sondages (hum) lui laissent un espoir d'y triompher.

Troisième candidat se revendiquant de l'anti-sarkozysme : François Bayrou.

L'un de ces trois là, et l'un seulement, sera l'adversaire du second tour de ce qui semble devoir être Sarkozy pour l'UMP.

On voit bien quelle est la proposition qui sera alors faite aux Français : déterminez à la fois le meilleur homme (la meilleure femme) et la meilleure combinaison politique : union multicolore (antisarkozystes de droite, du centre et de gauche), gauche "ouverte" (s'alliant peut-être avec le MoDem), gauche "de grand-papa" (PS et alliés d'avant-hier satellisés).

Les arguments n'y seront pas tous bons, ni tous francs, ni tous sincères, mais in fine, ce sera le débat, si cette hypothèse se confirme. À moins, évidemment, que Ségolène Royal ne "cale", et qu'on se retrouve dans la configuration de 2007, discrédit de Sarkozy en plus.

À l'heure présente, comme l'écrivait un éminent blogueur le mois dernier, il n'y a que quatre candidats suceptibles de gagner la présidentielle de 2012 : Sarkozy, Bayrou, Royal et Delanoë. Et le scénario qui conduit à leur partie de poker menteur se met en place.

18:25 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : ps, modem, ump, bayrou, sarkozy, royal, delanoë | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Crise financière : quelle chance !

La crise financière et bientôt économique arrive à point nommé pour permettre à Sarkozy de s'émanciper de ses promesses de campagne. Finies, les promesses de ne pas augmenter la dette de l'État, finie la promesse de baisser les prélèvements obligatoires, finie la promesse d'augmenter le pouvoir d'achat. À la trappe ! De toutes façons, ces promesses-là, il n'avait jamais eu l'intention de les tenir. Comme disait Pasqua, les promesses n'enngâgent que ceux qui les enntanndent.

Sauf que nous, les promesses, on y croit, n'est-ce pas Quitterie ?

24/09/2008

Le RPR garde tous les pouvoirs.

Et voilà : n'en déplaise à tous les supplétifs, à tous les ralliés de toutes les époques, la vieille ligne impérieuse du RPR ne transige pas, elle conserve tous les pouvoirs dans l'État, l'Élysée, Matignon, la présidence de l'Assemblée Nationale, et de nouveau celle du Sénat. Tous les prétendus efforts de partage n'y changent rien, la vérité est là, obstinée : les RPR gardent le manche.

Et les UDF ralliés ne sont que les porte-valises d'une majorité dont ils devraient réprouver la politique et que, par faiblesse, par lâcheté, par intérêt personnel à court terme, ils cautionnent, ils applaudissent, ils votent, ils cajolent. Ils se font enculer, la bouche en coeur, et, polis, ils en redemandent.

Car être alliés de ces gens-là signifie forcément aller à plat-ventre, l'échine courbée, comme un dominé d'un jeu sado-masochiste.

Qu'après ils viennent nous expliquer qu'ils peuvent influer sur le cours des choses, eh bien on voit que ce n'est pas vrai : la réalité se décide ailleurs que là où ils se trouvent. Nous n'avons certes pas plus de pouvoir qu'eux, mais au moins nous, nous sommes libres, et nous gardons l'espoir de changer les choses, car le changement est possible.

Cela étant, le discours de Larcher n'était pas mauvais, pas inintéressant. Il faudra donc juger l'arbre à ses fruits, comme dirait Bayrou.

À ceux qui sont friands des échecs de Sarkozy, je signale l'excellente note de Quitterie Delmas aujourd'hui sur un vote du parlement  européen qui scelle la fin du projet Hadopi. Vive l'Europe et merci aux députés qui se sont mobilisés, dont Marielle de Sarnez, merci à ceux qui , dès l'origine, ont donné leur signature prestigieuse à la pétition, dont Quitterie.

17:14 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, ump, sénat, rpr, larcher, fillon, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Larcher désigné par l'UMP.

Gérard Larcher vient d'être désigné candidat de l'UMP à la présidence du Sénat. L'Histoire dira si c'est un vrai échec de Sarkozy. Compte-tenu des discours des trois impétrants, c'est en tout cas un succès pour la laïcité.

15:57 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : sénat, larcher, sarkozy, laïcité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/09/2008

Sarkozy : "mon ami Daniel Cohn-Bendit".

Une fuite de propos off, soigneusement organisée on s'en doute, a été lue par "Le Canard Enchaîné" qui les relate cette semaine. Sarkozy y distribue bons et mauvais points. Le PS ? "Je suis leur DRH" ; Bayrou ? n'en finira pas de traverser le désert ; Cohn-Bendit ? "mon ami Cohn-Bendit".

Je crois que si Eva Joly lit ce texte, elle va avoir une attaque.

Allez, chiche, on lui donne ?

19/08/2008

Confusion budgétaire.

La majorité pratique la confusion : confusion des pouvoirs, confusion des rôles, confusion tout court tant tout y est nébuleux, et c'est la France qui finit doublement confuse, honteuse et égarée.

Puisque le président s'expose en président de l'Europe, courant de Moscou à Tbilissi, il faut que le premier ministre parle de l'Europe aussi : le voilà qui réclame une coordination des politiques économiques des pays européens. Ce faisant, il chevrote des incantations de père-la-rigueur que sa politique dément par la masse des cadeaux faits aux amis du régime et par le manque d'imagination abyssal des prétendues réformes économiques et sociales qui ne sont que la satisfaction des préjugés de la frange la plus rétrograde du patronat. Les déficits s'ouvrent, plaies béantes, sans remède autre que les microcosmiennes bisbilles au sommet de l'État.

Il y a peut-être une part de mise en scène dans ces bagarres de l'Olympe répubicain. Mais devant l'électeur, le char tiré par deux chevaux dont l'un braque à l'ouest, l'autre au septentrion, ne pourra guère prétendre à la victoire. On voit mal comment leur campagne européenne pourrait aboutir, tiraillée entre euroscepticisme et volontarisme européen.

En vérité, le problème central de l'Europe, outre l'absence du citoyen, est qu'un pays veuille y détenir le leadership : l'Allemagne demande trop et ne se montre pas assez modeste pour que l'idée européenne puisse continuer à s'épanouir sereinement. Cette réalité est perçue par les Européens et ajoute aux irritations courantes manifestées lors des référendums. L'Europe se fait à plusieurs ou pas du tout. C'est d'ailleurs aujourd'hui le problème du volontarisme : nos partenaires ont rarement envie de faire progresser l'Europe, même quand nous l'avons, ce qui est de plus en plus rare.

Dès lors, le discours de François Fillon réclamant une coordination économique européenne ne peut être interprété comme une initiative européenne, mais plutôt comme une phrase marketing française. L'Europe, entraînée dans la confusion générale, n'est plus qu'un hochet.

Vivement que nous ramène sur le chemin des vrais sujets l'excellente Quitterie Delmas.

27/06/2008

J'assume.

Depuis plus d'un an, la droite décomplexée est au pouvoir. Décomplexée ? c'est donc qu'elle assume. Qu'elle assume quoi ? d'être de droite.
 
Diable !
 
De droite.
 
Voilà qui est vert, en effet. 
 
Mais non, ce que cette droite assume, ce n'est pas d'être de droite, c'est de s'en foutre de servir les puissants au détriment des faibles. Car il y a bien deux droites : la droite égalitaire et la droite inégalitaire. La première mitige sa ligne d'autorité d'une touche d'égalité, c'est plus convenable, et c'est ainsi que l'on parle de droite complexée, n'allant pas jusqu'au bout de sa droite.
 
Pour dire la vérité, décomplexée fait forcément référence à la période précédente, celle avec laquelle elle (la deuxième) se veut en rupture. Disons, en substance, tout ce qui a été fait depuis... depuis au moins 1945.
 
La vraie droite, celle de l'argent, n'aurait jamais voté ni les principes du Conseil National de la Résistance, ni la loi de 1948, ni la mixité des classes d'écoles, ni la légalisation de l'avortement, ni la majorité à 18 ans, ni les lois Scrivener et autres, ni a fortiori les droits des salariés dans l'entreprise, l'abolition de la peine de mort (pour les gueux), et, pour creuser encore, elle se tâte sur les congés payés et reviendrait bien sur le deuxième jour de repos hebdomadaire (la "semaine anglaise"), il ne lui déplairait pas de rendre le bas peuple à la férule sourcilleuse d'un clergé très séculier et punitif, bref, cette droite décomplexée, c'est tout simplement la Terreur blanche.
 
Passons. Cela, je n'assume pas. Je ne m'y vois pas.
 
Voici une vingtaine d'années, j'en ai déjà parlé, parmi les adhérents et cadres de feu le CDS, on débattait gravement pour savoir si l'on était, oui ou non, centriste. Cette querelle byzantine se prolongea avec l'accession de Bayrou à la direction d'abord de ce CDS, puis de feue l'UDF. Bayrou le disait et le répétait à chaque réunion où je l'ai vu de près - et il y en a eu un certain nombre par exemple pendant la campagne interne de feu le CDS, je me souviens de certains dîners où Bayrou parlait avec peu d'affabilité de Giscard et se souvenait à haute voix de Lecanuet (mort depuis peu), Bayrou  critiquait le tempérament altier et l'ambition aristocratique, qui faisaient de Giscard un homme d'un autre monde que Lecanuet et lui Bayrou, qui se plaçait dans le sillage du vieux chef des centristes de sa jeunesse et, bref ...- et toujours, lorsque quelqu'un employait, au cours d'une réunion, le mot "centriste", Bayrou tiquait. À la tribune, il le répétait : "Je n'aime pas le mot centriste, je préfère central".
 
Et finalement, je suis venu sur ses positions, j'ai trouvé qu'il avait raison sur ce point. Mais dans la période précédente, je voyais tous les petits notables du CDS qui se tortillaient comme des vers dès qu'on prononçait le mot centriste, alors qu'il me semblait qu'il fallait au contraire l'assumer, car il disait bien notre différence de nature d'avec la droite avec laquelle nous gouvernions hélas. Ils cherchaient mille autres mots pour se qualifier, qui permettaient de se continuer dans la mouvance du CDS, sans cependant fâcher quiconque autre, bref, c'était ridicule, hypocrite, et ça ne pouvait pas durer. Ca a pris fin.
 
On s'est mis à assumer l'indépendance dans un périmètre central. Progrès. J'ai bien assumé.
 
Seulement voilà : le curseur politique s'est déplacé et de nouveaux vides non centraux ont réclamé qu'on les occupât et seule la mouvance bayrouiste, in fine, s'est avérée capable de les combler. C'est un kaléidoscope avec des paillettes vertes, bleu pâle, oranges, roses, incolores, nacrées, irisées, se fondant et se mélangeant sans cesse. À ce kaléidoscope, comme d'ailleurs à la nature centrale, il a fallu une traduction politique. J'avais dit avant l'élection (assez longtemps avant, avant la création du MoDem, je crois) :
 
- Ces municipales seront un succès et nous aurons affirmé notre indépendance si nous sommes capables de faire élire des gens sur des listes à direction de droite et sur des listes à direction de gauche (comme bien entendu sur des listes non latéralisées, voire même, quel exploit, sur des listes à direction démocrate).
 
Je dois dire que cet objectif a été atteint, mais il a révélé certaines de nos faiblesses, auquel il faudra remédier. J'assume à la fois mon opinion initiale, la part d'erreur qu'elle comportait et ma modeste part du résultat, modeste lui aussi.
 
Seulement, je dois reconnaître que je ne peux pas assumer autant les municipales, trois mois après, que je le devrais : un événement s'est produit qui a fait que je ne m'y suis guère intéressé, mon investissement affectif n'y a pas été aussi entier que dans les scrutins précédents.
 
Il faut que je parle de Quitterie Delmas. Le fait qu'elle n'ait pas été candidate a incontestablement pesé sur mon implication dans l'élection. Sans elle, il manquait l'essentiel.
 
Je ne partage pas toutes ses utopies, elle ne donne pas la même traduction que moi à la défense des faibles, par exemple, nos références se côtoient parfois sans se rejoindre, et surtout, elle croit dur comme fer des choses que je ne crois plus possibles, elle veut des choses, elle les voit, elle tient ferme le cap, celui de ses amis altermondialistes, par exemple, elle se bat pour des vertus dont je suis fort désabusé, mais ce qu'elle dit, ce qu'elle veut, je le dis aussi, je le veux aussi, et peu à peu, je m'en imprègne, je l'assume. Et cela, je le répète puisque tout le monde le sait et que sans doute elle ne m'en tiendra pas rigueur, c'est parce que j'assume de l'aimer.

22:47 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, sarkozy, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

30/05/2008

"Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur".

Si demain vous me lisez complimenter Bayrou, vous saurez que je pense ce que j'écris et que ce n'est pas inutile flagornerie. Pourquoi (ou plutôt comment) le saurez-vous ? parce qu'aujourd'hui, hier, à un moment, j'ai eu la frnchise, parfois vive, de dire que je n'approuvais pas telle pratique ou telle décision. C'est par la critique que l'éloge prend son relief.
 
C'est en partie pourquoi je regrette que Farid Taha se soit désormais enclos dans une critique systématique et quasi-militante, au lieu de chercher à faire progesser l'oeuvre commune.
 
Que chacun fasse selon sa conscience.
 
Quoiqu'il en soit, on sait que la citation de Beaumarchais que j'ai placée en exergue dans mon titre est un peu la devise commune de tous les journalistes, éditorialistes ... et blogueurs, de tous ceux qui se réclament de la liberté d'expression. Elle est un peu la préface de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789.
 
Or on constate chaque jour la remise en cause de cette liberté, notamment par le pouvoir actuel, qui s'est d'abord longtemps appuyé sur le pouvoir économique qui contrôle la presse, et qui se borne maintenant à une critique particulièrement insidieuse.
 
Quant au web, depuis le crime de lèse-majesté du "Casse-toi pauvre con", il est en ligne de mire. À vrai dire, il l'était déjà avant. Disons qu'avec l'affaire du salon de l'agriculture, la rupture est consommée.
 
Et la loi Hadopi se veut évidemment comme une mise au pas de ce média turbulent qu'est la Toile. J'invite au passage à lire l'excellent article retranscrit aujourd'hui par Quitterie Delmas sur son blog. Les avis défavorables commencent à s'amonceler contre ce texte.
 
Occasion de relire Beaumarchais : 
 
"Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! je lui dirais... que les sottises imprimées du web n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes, qui redoutent les petits écrits."

29/05/2008

Lendemains de cuites.

Dois-je dire que je n'ai été qu'à moitié surpris d'entendre Alain Juppé, malgré toutes ses promesses, malgré tous les engagements solennels pris devant les électeurs, commencer à évoquer la possibilité qu'il puisse de nouveau jouer un rôle dans la politique nationale ?
 
Sont-ils incorrigibles ?
 
Et Montebourg expliquant, paraît-il, dans un récent reportage, sa renonciation au non-cumul par le fait qu'il a été "vaincu par le système" ?
 
De qui se moque-t-on ?
 
Quand les politiciens comprendront-ils qu'il faut impérativement que, selon l'éternelle expression, ils fassent ce qu'ils ont dit ?
 
Pour une large part, la crise profonde que traversent aujourd'hui les trois vedettes de la dernière présidentielle est la même : ils ont adopté une posture pour le temps de la campagne. Ils ont dit des choses qu'ils ne pensaient pas, ils ont raconté n'importe quoi pour se faire mousser. Seulement après, il faut assumer.
 
Bayrou prétendait gérer ses relations avec les gens d'une façon très web. Or lors de la réunion du 8 mai, lorsqu'il a eu le front de dire "Je réponds à presque tous mes mails", la dénégation lui est revenue au visage, immédiate, spontanée, sans calcul, même (et surtout) de la part de ceux qui le soutiennent ardemment : "Non". De fait, j'ai envoyé cinq mails à Bayrou (je n'abuse pas de la chose), il n'a répondu à aucun. Et je suis très loin d'être le seul.
 
La promesse de "faire de la politique autrement" est restée lettre morte. Bayrou mène le MoDem comme il menait l'UDF : à coups de recettes. Pour emplir la salle de sa journée européenne, il a ainsi convoqué un conseil national la veille au soir. Ca tombe bien : c'est un week-end. Les provinciaux pourront avoir envie de rester à Paris pour l'Europe...
 
Or Bayrou se trompe.
 
Et sa réticence à se moderniser, très "vieille UDF", prouve peu à peu que, comme Sarkozy qui a fait sa campagne en prétendant être le président du pouvoir d'achat, comme Ségolène Royal qui a fait la sienne en prétendant qu'elle était libre, Bayrou, qui a fait sa campagne sur la fraîcheur, sur l'avenir, et sur la nouvelle génération, n'a pas encore cuvé sa cuite, ni fait siens les préceptes qu'il prétendait tels il y a un peu plus d'un an.
 
S'il n'y parvient pas, il retombera dans les limbes. 

06:48 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : politique, bayrou, sarkozy, ségolène royal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

21/05/2008

L'indépendance de la presse commence par celle de l'AFP.

L'Agence France Presse (AFP) est née indirectement de la nationalisation de la partie information de l'agence Havas. C'est la raison pour laquelle Bolloré, actionnaire de référence d'Havas, aurait bien aimé mettre la main sur elle. De là peut-être les tentatives de déstabilisation dont elle fait l'objet.
 
Sa création fait partie des innovations utopiques de la Libération, en 1944, un temps où, dans le sillage des projets du Conseil National de la Résistance, le service public était érigé en véritable idéal de réalité, éthique, impartial, libre, tourné vers l'intérêt général.
 
Toutes notions à peu près étrangères aux amis de Sarkozy.
 
L'AFP, comme d'autres médias, a été durement attaquée par celui-ci ces dernières semaines. C'est pourquoi elle appelle à un rassemblement devant ses locaux, cet après-midi à 15 heures. Je crois que j'irai faire un tour.

10:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, indépendance, afp, ump, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook